« Mai 68 » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Jamesnumber2 (discuter | contributions)
neutralité, éléments faux non sourcés
Lacrymocéphale (discuter | contributions)
Annulation de la modification de Jamesnumber2 (d) ; vous ne sourcez pas non plus ; WP:ORTHO
Balise : Annulation
Ligne 32 :
Ces événements, enclenchés par une révolte de la jeunesse étudiante [[Paris|parisienne]], puis gagnant le monde ouvrier et la plupart des catégories de population sur l'ensemble du territoire, constituent le plus important [[mouvement social]] de l'[[histoire de France]] du {{s-|XX}}.
 
Il est caractérisé par une vaste révolte [[Spontanéisme|spontanée]] [[antiautoritaire]] (« [[ici et maintenant]] »), de nature à la fois [[culture]]lle, [[social]]e et [[politique]], dirigée [[anticapitalisme|contre le capitalisme]], la République, le [[consumérisme]], l'[[impérialisme américain]] et, plus immédiatement, contre le pouvoir [[gaullisme|gaulliste]] en place.
 
Les événements de mai-juin provoquent la mort d'au moins sept personnes<ref name=FJ> F. Joignot, [https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/03/16/y-a-t-il-eu-des-violences-policieres-en-mai-68_5272217_3232.html Y a-t-il eu des violences policières en Mai 68 ?], ''[[Le Monde|Le Monde, Idées]]'', 7 mars 2018 </ref> et des centaines de blessés graves dans les affrontements, aussi bien du côté des manifestants que des forces de l'ordre.
Ligne 138 :
[[File:Soyez réalistes, demandez l'impossible.jpg|thumb|gauche|250px|''[[Soyez réalistes, demandez l'impossible]]'', affiche de Mai 68.]]
 
L'éclatement spontané de la crise prit complètement au dépourvu le pouvoir, ainsi que pratiquement toutes les organisations, partis et syndicats organisés. Le camp du pouvoir ne fut pas plus uni que celui de la contestation. Le [[Parti communiste français]] et son relais syndical, la [[Confédération générale du travail|CGT]], refusèrent dans un premier temps de joindre leur cause à celle des étudiants vus comme « bourgeois » et ''a fortiori'' de leurs dirigeants d'inspiration [[libertaire]] ou issus des divers groupuscules « [[gauchisme|gauchistes]] ». Ceux-ci étaient souvent eux-mêmes divisés ([[maoïsme|maoïstes]], [[trotskisme|trotskistes]]{{etc.}}), dans sa frange la plus nombreuse, libertaire anti-[[Léninisme|léniniste]], et incertains quant à l'attitude à avoir face au mouvement. Au sommet de l'État, la crise aggrava les divergences entre le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], peu compréhensif envers ce qu'il qualifie le 19 de « [[wikt:chienlit|chienlit]] », et partisan d'une répression immédiate, et son Premier ministre, [[Georges Pompidou]], qui préféra jouer la carte de la modération et de la compréhension pour mieux laisser le mouvement s'essouffler de lui-même. LaLes gaucheforces centristes et l'extrême-gaucheles gauches ([[Pierre Mendès France]], [[François Mitterrand]]) tentèrent difficilement de canaliser vers la construction d'une alternative politiqupolitique au régime gaullien, un mouvement [[antiautoritaire]] largement indifférent à la question de la prise du pouvoir.
 
=== Déroulement d'ensemble ===
Ligne 216 :
Le mouvement de grève s'approfondit et devient politique. Alors que le général de Gaulle apparaît flottant et dépassé (son intervention télévisée du [[24 mai]], proposant un référendum, est tombée à plat de son propre aveu, et n'a suscité qu'une nouvelle nuit de barricades parisiennes plus violente que la précédente), une alternative semble s'esquisser non sans mal à gauche. Certains, comme [[François Mitterrand]], parlent d'un gouvernement provisoire qui serait dirigé par [[Pierre Mendès France]]. C'est aussi vers ce dernier que se tournent beaucoup de regards, jusque de la part des centristes et de certains hommes de droite, et c'est en lui aussi que mettent leurs espoirs les organisateurs ([[Confédération française démocratique du travail|CFDT]], [[Fédération de l'Éducation nationale|FEN]], [[Union nationale des étudiants de France|UNEF]] et animateurs de Mai) du rassemblement du [[27 mai]] au [[stade Charléty]].
 
La situation étant visiblement trop dangereuse pour le [[Parti communiste français|PCF]] (avec notamment la nuit du [[24 mai|24]] qui a pris un tour insurrectionnel), le parti {{Incise|par l'intermédiaire des syndicats}} accueille avec bienveillance la proposition de concertation émanant du Premier ministre [[Georges Pompidou]], afin d'obtenir au plus vite, par la concession d'avantages quantitatifs, la reprise du travail par les travailleurs. Les [[accords de Grenelle]] du [[27 mai]], négociés entre Pompidou, le patronat et les syndicats, laissent croire un moment à la reprise du travail en échange d'une fournée d'[[acquis sociaux]]. Les acquis envisagés sont sans précédent depuis la [[Libération de la France|Libération]], voire depuis les [[Accords Matignon (1936)|accords Matignon]] du {{Date|7|juin|1936}}, mais aussi sans commune mesure avec ces mêmes accords, ceux de Grenelle étant plus à même d'être remis en cause que ceux de 1936 : droit syndical dans l'entreprise, augmentation du [[Salaire minimum interprofessionnel garanti|SMIG]] de 35 %, paiement des jours de grève à 50 %{{etc.}}
 
Le point de basculement coïncide avec l'annonce des accords de Grenelle faite par le secrétaire général de la CGT, [[Georges Séguy]], aux ouvriers de [[Boulogne-Billancourt]]. Malgré la version officielle qui atteste que Séguy était venu se faire applaudir auprès des ouvriers pour les accords qu'il avait obtenus (bien qu'il ait, en réalité, fait énormément de concessions, durant les négociations, pour ne pas trop indisposer le patronat), certaines sources avancent, contradictoirement, que le PCF savait ou avait décidé, avant même l'annonce de Séguy, que la grève devait continuer, peut-être en raison de la menace que représentait, à la droite du PCF, la montée en puissance de l'alternative [[Pierre Mendès France|Mendès France]] qui ralliait, depuis le rassemblement du stade Charléty le 27 mai, nombre de sympathisants appartenant à la gauche modérée. Quoi qu'il en soit, à partir du refus manifesté par les ouvriers de Boulogne-Billancourt, la base rejette les accords et aucun espoir de reprise du travail ne se profile pour le pouvoir.
 
Le [[Parti communiste français|PCF]] est dubitatif et menacé d'être débordé, désespérant de sauver le gaullisme avec qui il est, malgré les divergences, lié depuis la [[Résistance durant la Seconde Guerre mondiale|résistance]]. Il s'apprête à contrecœur, mais aussi sans aucune solution de rechange, à lui succéder au pouvoir. Il fait défiler ses troupes en bon ordre le [[29 mai|29]] dans un Paris désert pour exiger un « gouvernement populaire » aux contours imprécis mais dont il serait une partie prenante essentielle. La France semble prête à basculer dans un nouveau régime, personne ne croyant, à ce moment précis, au retour du général aux affaires.
 
=== Dissolution de l'Assemblée nationale ===
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Mai_68 ».