« Discrimination positive » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Shev123 (discuter | contributions)
m Shev123 a déplacé la page Discrimination prétendument "positive" vers Discrimination positive par-dessus une redirection
Leschênes (discuter | contributions)
Ligne 1 :
{{à sourcer|date=août 2009}}
 
La '''discrimination "positive"''' ou "'''action positive"'''<ref>[http://granddictionnaire.com/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=2068644 Grand dico terminologique]</ref> est le fait de {{citation|favoriser certains groupes de personnes victimes de [[discrimination]]s systématiques}} de façon temporaire, en vue de rétablir l'[[égalité des chances]]. Les discriminations contre lesquelles il s'agitagirait de lutter, et qui entraînent un traitement inégalitaire, peuvent être de nature [[Discrimination#Groupes et ethnies|raciales]] ou être fondées sur le [[Inégalités de revenus salariaux entre hommes et femmes|sexe]], la religion, l'âge, le [[handicap]] ou encore le [[Exclusion sociale|statut social]]. Son application entraîne des débats : revendications de mesures analogues de la part d'autres groupes discriminés pouvant exprimer un sentiment d'injustice, caractère légal ou constitutionnel des mesures mises en œuvre, avec une contradiction entre égalité des chances et [[égalité devant la loi]] et existence éventuelle d'effets pervers de telles politiques, ses opposants parlant de mesures [[stigmatisation|stigmatisantes]]<ref> {{lien web|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/discrimination/43853|titre=Discrimination positive|site=Encyclopédie Larousse}} : {{citation|Le but de la discrimination positive est de favoriser certains groupes de personnes victimes de discriminations systématiques (liées à l’origine ethnique ou sociale, à des critères religieux, culturels, etc.) ; c’est une politique qui vise donc à rétablir l’égalité des chances.}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.novethic.fr/lexique/detail/discrimination-positive.html|titre=Discrimination positive|site=novethic.fr}}</ref>. Cela implique également la discrimination d'autres personnes, selon des critères tout aussi arbitraires (couleur de peau...).
 
La notion d'"'''universalisme proportionné"''' proposée en [[2010]]<ref>[http://www.instituteofhealthequity.org/resources-reports/marmot-indicators-2015 Marmot : fair society healthy lives : {{en}}Proportionate universalism]</ref> conceptualise l'action plus globalement, sans notion de [[seuil]], mais avec un [[gradient social]] de santé<ref>[http://www.villes-sante.com/wp-content/uploads/brochure_PVS13_universalisme-proportionne_juin2017.pdf réseau villes santé OMS]</ref>.
 
== Historique ==
Ligne 19 :
=== Sur la représentation dans la société ===
 
Pour certains, une politique de discrimination "positive" est justifiée, car elle est à même d'égaliser la façon dont la légitimité d'un groupe ou d'un autre à occuper n'importe quel poste ou niveau social est perçue, et donc de mettre fin à long terme aux préjugés qui entretiennent l'exclusion sociale. Ils soulignent que ces lois sont un moyen, qu'elles sont donc éphémères et ne font pas partie des lois de la société idéale.
 
D'autres critiquent ces mesures, qu'ils jugent stigmatisantes envers les catégories qu'elles entendent promouvoir et donc inefficaces pour mettre fin aux préjugés, et discriminatoires envers le groupe considéré comme dominant et qui se retrouve défavorisé par les mesures de discrimination "positive".
 
Favorable aux politiques de discrimination "positive", le [[sociologie|sociologue]] [[Éric Fassin]] voit les problèmes soulevés par ces critiques comme un mal moindre que les discriminations elles-mêmes<ref>{{citation|Bien sûr que la discrimination positive peut avoir des effets pervers, comme toute politique, mais il ne faudrait pas oublier qu’il y a aussi des effets pervers à l’absence de politique. Pourtant, actuellement, rares sont les politiques à juger qu’il est moins grave d’avoir des discriminations systémiques dans la société française que de prendre le risque de mesures pour lutter contre ces discriminations.}} in {{Lien web |langue=fr |titre=L'analyse du sociologue Eric Fassin |sous-titre= Les enjeux de la racialisation de la société française |url=http://www.francetv.fr/temoignages/racisme-ordinaire/lanalyse-du-sociologue-eric-fassin_737 |date=2014-01-11 |site=[[France Télévisions|francetv]].fr}}</ref>.
 
=== Sur l'accès à l'emploi ===
Ligne 44 :
=== Discrimination biologique, culturelle ou raciale ===
 
Il ne s'agit plus ici de prendre en compte directement les inégalités socio-économiques, mais de les compenser en aval en fonction d'autres critères considérés comme les causes de ces inégalités par le législateur. Lorsque ces critères font référence à des communautés (ethniques par exemple) ou à des genres, la discrimination "positive" suscite des réticences. Cela est surtout vrai dans un pays comme la France, où une telle politique heurte la tradition républicaine d'égalité des citoyens. Cependant les lois françaises de « [[parité (sociologie)|parité]] » relèvent déjà d'une politique de discrimination "positive".
 
Aux États-Unis, où l'appartenance raciale est, pour des raisons historiques (peuplement par l'immigration, esclavage, ségrégation, etc.), davantage considérée, les réticences sont moindres ; néanmoins, les politiques de discrimination "positive" fondées sur des quotas ethniques formels ont partiellement été interdites par la Cour suprême américaine dès 1978 (jugement Bakke), interdiction précisée en 2003, au nom de l'égalité devant la loi et la libre concurrence.
 
== Étude pratique de la discrimination positive ==
=== Impact sur la population favorisée par la Discrimination "positive" ===
==== Impacts positifs ====
*''La discrimination en matière d'éducation :''
 
En Angleterre, l'action a surtout été menée en matière d'éducation. En réservant des quotas d'inscription universitaire à une certaine catégorie de population, on lui permetpermettrait de mieux s'instruire. L'instruction étant la base de la création d'un meilleur avenir et de l'insertion dans la société. Ces populations ontauraient donc plus confiance dans l'avenir.
 
*''La discrimination dans l'emploi :''
 
La création de quotas à l'embauche permetpermettrait à cette catégorie de se créer une place sur le marché du travail. De plus, elle permetpermettrait de lutter contre la théorie qui veut que les capacités dans le travail soient liées au groupe d'appartenance{{référence nécessaire}}. Elle permetpermettrait aussi d'assurer une certaine visibilité à ces groupes et peut être d'aider à changer les mentalités.
 
*''La discrimination en matière fiscale :''
Ligne 68 ⟶ 70 :
*''En matière d'éducation :''
La discrimination en matière d'éducation dévalorise les diplômes obtenus, leur prestige n'est plus le même. Leur valeur diminue également pour les entreprises, qui peuvent avoir tendance à rejeter plus encore les personnes membres d'un groupe « discriminé positivement », y compris ceux ayant obtenu le diplôme sans cette aide. [[Mathieu Laine]] rapporte ainsi dans son livre ''La grande nurserie'' l'exemple de Stefen L. Parker, étudiant en droit qui postula en 1980 à Harvard et fut recalé puis reçut quelques jours après une lettre de Harvard disant : « Nous ne savions pas que vous étiez noir et nous serions en réalité ravis de vous recevoir parmi nous ». Pour Laine, « le soupçon [sur les qualifications] est l'odieux corollaire des politiques de discrimination positive »<ref>''La grande nurserie, en finir avec l'infantilisation des Français'', JC Lattès, 2005</ref>.
De plus, le risque d'échec est plus élevé. La discrimination positive oblige les établissements supérieurs à recruter à un niveau inférieur dans la population en difficulté, et empêche des étudiants méritants d'avoir accès à certaines filières.
 
*''La discrimination dans l'emploi :''
 
Les quotas d'employés n'empêchent pas la continuation d'une discrimination à l'intérieur de l'entreprise. Il existe toujours des entreprises qui payent leurs employés différemment en fonction de leur sexe ou leur couleur de peau. Les quotas n'ont rien changé à cette situation. Les quotas peuvent aussi avoir un effet moral dévalorisant, en laissant croire que certaines personnes ont pu obtenir leur emploi par l'effet protecteur de la discrimination positive et non par leurs compétences personnelles. Certains postulants sont mis en difficulté injustement.
 
*''La discrimination en matière fiscale :''
Ligne 77 ⟶ 80 :
 
*''La discrimination en matière d'intégration :''
Les bénéficiaires de mesures de discriminations positives peuvent être vus comme des profiteurs qui n'obtiennent certaines choses que par le fait d'appartenir à un groupe (souvent ethnique ou religieux), en particulier de la part des non-bénéficiaires.
 
Les bénéficiaires de mesures de discriminations "positives" peuvent être vus comme des profiteurs qui n'obtiennent certaines choses que par le fait d'appartenir à un groupe (souvent ethnique ou religieux).

La discrimination "positive" d'un groupe de personnes étant forcément la discrimination négative des autres personnes, les relations entre les deux groupes peuvent se détériorer, surtout si la discrimination en question donne l'impression de favoriser dans les faits un groupe ethnique ou religieux particulier. [[Thomas Sowell]], économiste noir américain opposé à la discrimination "positive", a été un des premiers à développer ces thèmes dans son livre ''{{lien|Race and Economics}}''.
 
*''Moindre volonté de s'en sortir:''
Pour Sowell, l'''affirmative action'' encourage la facilité et incite les populations discriminées positivement à se reposer sur ces quotas. C'est selon Sowell ce qui explique au moins en partie que les Portoricains, discriminés "positivement", s'en soient moins bien sortis que les autres immigrés sud américains non aidés. Sowell donne également l'exemple des Irlandais, qui, sans quotas et grâce à la « liberté de travail », ont rattrapé les autres communautés, au point de donner un président aux États-Unis<ref>John F. Kennedy en l'occurrence</ref>.
 
*''Encouragement des communautarismes''
La discrimination positive est accusée de nourrir les communautarismes en caractérisant les gens par leur appartenance à une catégorie. Ainsi, pour [[Joseph Macé-Scaron]] dans ''La tentation communautaire'', le piège communautaire consiste à passer du « droit à la différence à des droits différents ».
 
=== Impact sur la population non-favorisée par la discrimination "positive" ===
==== Impacts positifs ====
*''La discrimination en matière d'éducation :''
 
La mixité estserait plus grande, l'apprentissage estserait donc plus enrichissant pour tous les élèves. L'école resteresterait/devientdeviendrait un lieu d'échanges et de réflexion où les élèves apprennent le mélange qui estserait gommé par nos sociétés (carte scolaires, zones résidentielles pour riches, etc.).
 
Ce point est cependant sujet à caution (jamais démontré; les ZEP, où la diversité est réelle, sont pourtant fuies par les parents).
Ligne 118 ⟶ 123 :
 
* C'est une inégalité formelle destinée à corriger une inégalité de fait.
* C'est une mesure raciste destinée à avantager de fait certains groupes ethniques ou raciaux, puisque de toutes manières même la Discrimination "positive" basée sur des zones géographiques recoupe des zones possédant une majorité ethnico-religieuse.
* Ceux qui considèrent que c'est traiter les populations visées comme inférieures et incapables de s'en sortir par elles-mêmes. C'est la position d'[[Élisabeth Badinter]] sur la parité ou de certains noirsNoirs américains sur la discrimination positive.
* C'est une mesure nécessairement partielle (voire partiale) car il n'est pas possible de traiter équitablement les intérêts de toutes les catégories socialement défavorisées (handicapés, femmes, seniors, jeunes, minorités ethniques, etc), de sorte qu'un choix politique doit être fait au bénéfice de certaines d'entre elles seulement.
*Cela constitue une rupture du principe d'égalité énoncé par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, comme par la Constitution française, et conduit à diviser la Nation selon des critères arbitraires (couleur de peau, origine, religion, sexe...), compromettant ainsi la cohésion sociale et l'intégration des personnes issues de l'immigration. Certains peuvent se voir refuser l'accès à un emploi ou une université sur le seul fondement de leur apparence physique, de leur nom de famille... et non "de leurs vertus et de leurs talents".
 
== Applications de la politique dans le monde ==