« Maîtresse Françoise » : différence entre les versions

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Elle collabore de 1989 à 1994 avec la messagerie [[3615]] Sado. Elle y est abritée, avec son propre code : 3615 Fetish. Elle rompt en 1994. Elle ouvre sa propre entreprise, 3615 Missm. Puis, deux ans plus tard, elle fusionne avec 3615 Dress. Elle y collabore jusqu'à la fin du Minitel.
* En octobre 1996, elle collabore avec Monique Ayoun, à un article sur le [[Minitel]] pour ''[[Biba]]''<ref>{{article|périodique="[[Biba]]"|titre=Il m'a trompé avec moi-même|nom1=Monique Ayoun|prénom1=Monique|jour=25|mois=octobre|année=1996|N°=200}}</ref>. Elle conseille la [[journaliste]] et lui procure des [[témoignage]]s.
 
== Réception critique de ''Françoise Maîtresse'' ==
{{pertinence section|date=septembre 2018|texte=[[cherry picking]] de critiques positives ?}}
Dans un article publié par ''[[Libération (journal)|Libération]]'' [[Hélène Hazera]] écrit : {{citation bloc| {{Référence incomplète|Maîtresse Françoise : le fouet et la plume.
À l’heure où le sadomasochisme fait vendre, Annick Foucault, une autorité en matière de domination, publie ses souvenirs et livre sa philosophie sur les amours à l'impératif. Une nouvelle de Balzac, ''[[Un prince de la bohème]]'', traite plaisamment de la soumission sexuelle. Mais, en plein {{s-|XIX}}, où toute maison de plaisir se devait d'avoir ses « bourrelles », [[Balzac]] a oublié un type social : la [[dominatrice]]. Aujourd'hui le sadomasochisme est un marché : le mensuel ''Demonia'' tire à 39000 exemplaires, et les libraires proposent des témoignages qui, s'ils restent crus, ne relèvent plus uniquement de la pornographie. Et puis les mesdames « panpan-cucul » se sont entichées de littérature, et même de philosophie. Dorénavant, elles avancent dans la vie le fouet d’une main, la présentation de [[Leopold von Sacher-Masoch]] par Deleuze de l'autre. Dernière en date des penseuses-fouettardes, Annick Foucault, dont l'autobiographie livre le nom de bataille [...]: Maîtresse Françoise. Comment une jeune fille à la mère autoritaire (la fille découvrira que maman, elle aussi...), après un passage masochiste. devient une dominatrice courue}}<ref>{{article|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|titre=Maîtresse Françoise : le fouet et la plume.|nom1=Hélène Hazera|prénom1=Hélène|lien auteur1=Hélène Hazéra|jour=5|mois=août|année=1994}}</ref>...}}
 
Dans un article publié par la ''[[Tribune de Genève]]'' en 1994, [[Jean Pache]] écrit : {{citation bloc|{{Référence incomplète|Faut-il toujours à l'amour son théâtre de la cruauté ? Le cœur et la chair échappent rarement au plaisir de la souffrance. Annick Foucault le dit à sa façon : {{citation|Si le rire est le propre de l'homme}} qui intéresse le naturaliste, le propre de l'homme tout court, en quelque sorte, il semble que celui de l'homme métaphysique soit le plaisir supérieur de la souffrance. Celle qu'il inflige, celle qu'il subit. De tout temps, l'amour en fit ses délices et sa mystique ; la religion, l'art, la littérature, une voie royale vers la transcendance. La plus importante, peut-être, la seule souvent qui leur fut commune. Encore faut-il s'entendre sur plaisir et la souffrance. En tête d'un chapitre de son ''Françoise Maitresse'', Annick Foucault écrit : {{citation|La mode sado a engendré beaucoup de faux-semblants qui exaspèrent les puristes. […] L'émotion ne s'apprend pas. Onirique, elle arrive d'un lointain voyage, du plus profond de notre inconscient}}. Et que dire de leurs galipettes littéraires ? Au bord d'une falaise le vide – {{citation|''Françoise Maîtresse'' est un livre étrange et prégnant.}} Selon [[Pierre Bourgeade]] qui l’introduit en spécialiste, {{citation|celle qui parle est autodidacte}}. D’une expérience de vie qui la fait passer des fastes (au sens étymologique) du masochisme à ceux de la domination, elle tire {{citation|un texte écrit sur le ton du témoignage}} mais qui, on ne sait par quelle grâce, approche la théâtralité de l’univers sadomasochiste d’un [[Jean Genet|Genet]] ou d’un [[Fernando Arrabal|Arrabal]]. En tout cas n'y sont pour rien les références à Gilles Deleuze {{citation|qui aurait marqué à cette inattendue disciple amitié et considération}}. C'est l'immédiateté, au contraire, la part du subconscient, l'authenticité, telles que les prônaient les surréalistes, qui opèrent ici. Et des phrases comme celle-ci : {{citation|Le sadomaso, c'est emmener quelqu'un au bord d'une falaise, lui montrer le vide, lui donner le vertige le plus total, mais sans le laisser tomber}}<ref>{{article|périodique=[[Tribune de Genève]]|titre=Faut-il toujours à l'amour son théâtre de la cruauté ?|nom1=Pache|prénom1=Jean|lien auteur1=Jean Pache|jour=11|mois=août|année=1994}}</ref>.}}}}
 
Dans un article publié par ''[[L'Express]]'' et intitulé « Les mille-feuilles des filles d'Éros », [[Jean-Pierre Dufreigne]] écrit :
{{citation bloc|Quand les écrivaines couchent leurs fantasmes sur le papier Des gourmandes. Oui. Gourmande de cuisine épicée, Annick Foucault la sado-maso (« Françoise maîtresse », Gallimard), qui se confesse et catalogue ses amants (« Ciré noir », « Mozart », « Strip poker », « Rocky », « Testa rossa ») selon leurs désirs les plus intimes ou leurs spécialités — elle a déclaré qu'ils avaient été ravis de se rencontrer couchés sur le papier<ref>{{harvsp|Jean-Pierre Dufreigne|1994}}</ref>.}}
 
Dans un article publié par ''[[Il Messaggero]]'' en 1995, [[Costanzo Costantini]] écrit, présente et interroge : {{citation bloc|''Elle'' est Annick Foucault, mais elle est surtout connue sous des appellations évocatrices telles que ''Françoise Maitresse La Dominatrice''<ref name="La Dominatrix">{{ouvrage|titre=Françoise Maîtresse, La Dominatrice|éditeur=Sonzogno|pages totales=207|date=Mars 1995}} {{commentaire biblio|{{citation|... un nombre impressionnant de cas de masochistes fournissant sa longue expérience de ''Domina'' ou ''Dominatrix''.}}}}</ref>, la réincarnation des années quatre-vingt-dix, ''[[La Vénus à la fourrure]]'', la personnalité de [[Leopold von Sacher-Masoch]] portée à l'écran par [[Laura Antonelli]]. Annick Foucault est propriétaire d’un service [[ Minitel]] réservé aux amateurs de sadomasochisme. Elle est rédactrice et éditrice d’un magazine portant sur le même sujet. Inspirée par le philosophe [[Gilles Deleuze]], elle est devenue écrivaine, avec le froid du détachement. Je la rencontre à Rome où elle présente son livre. Elle revêt une apparence trompeuse : sous son doux sourire maternel se love une personnalité double ainsi qu'une biographie formidable. Née à Marseille, elle a rapidement perdu son père […] Elle subit pour la première fois les actions sadiques de la part d’une religieuse. — Sacher-Masoch enseigne que c’est toujours le masochiste qui détermine la loi du rituel et donc la femme qui inflige les mauvais traitements est un outil, un objet : qu’en penses-tu ? — Oui, répond Françoise, c’est un fait, mais Deleuze affirme que le sado-masochisme est un [[BDSM#Monstre sémiologique|monstre sémiologique]], et que réunir les deux tendances est une aberration. Je tends à surmonter mes tendances sadiques. Le sadisme est destructeur, c’est un produit issu du régime patriarcal. D'après Gilles Deleuze, si un masochiste rencontre un sadique, chacun fuit ou périt<ref name="Deleuze_p.6">{{ouvrage|auteur=[[Leopold von Sacher-Masoch]]|préface=Gilles Deleuze|titre=Présentation de Sacher-Masoch : le froid et le cruel... La Vénus à la fourrure|titre original=die Damen im Pelz|année=1967|pages totales=276|traduction= Aude Willm|éditeur=[[les Éditions de Minuit]]|bnf=FRBNF33162517|format=cf. avant propos de [[Gilles Deleuze]] en page 6}}</ref>. Le sadisme de celui qui jouit d'infliger des violences à l'autre hors consentement peut devenir criminel. Le masochiste, lui, cherche la mère, il veut revenir à l'enfance, rétablir le temps où il n'avait aucune responsabilité. — Mais la nécessité d'être humilié et puni ne naît-elle pas d'un sentiment de culpabilité ? — La culpabilité est le fruit de notre lâcheté : je regarde le sadisme des autres, de la société patriarcale, j’en ai souffert. Avoir écrit un livre m’a libérée. (…) J'ai trouvé un équilibre merveilleux et maintenant le sadisme moral, celui de la société, ne m'atteint plus<ref name="Costantini">{{article|auteur= [[Costanzo Costantini]]|titre=Françoise Maitresse ''La Dominatrice'' : Héroïnes sexe / Entretien avec Annick Foucault sur son livre ''La dominatrice''|périodique=[[Il Messaggero]]|date=4 avril 1995}}</ref>.}}
 
Dans un essai publié en 2000, [[Annie Le Brun]] relève ː
{{citation bloc|le {{cita|grand succès<ref name="Alb_231">{{harvsp|Le Brun|2004|p=231}}</ref>}} de ''Françoise Maîtresse'', mais aussi ce qu'elle estime être la {{cita|consternante nouveauté<ref name="Alb_231"/>}} du point de vue d'Annick Foucault sur le sado masochisme, qu'elle résume en citant un passage du livre : {{citation|Tout ceci est du théâtre et le théâtre n'est pas la réalité. Il ne s'agit pas de briser un individu, ni psychologiquement, ni physiquement. Il faut jouer le mal pour ne pas le faire<ref>''Françoise Maîtresse'', p. 8</ref>.}} Annie Le Brun cite aussi à ce sujet un autre propos d'Annick Foucault : {{citation|Je crois que l'être humain a besoin de se laisser aller à une certaine faiblesse. Si cette faiblesse est théâtralisée, si elle est jouée, où est le problème ? Ils ressortent renforcés, troquent leurs chaînes pour leurs costumes trois-pièces; et rentrent chez eux apaisés, fortifiés<ref>''L'Événement du jeudi'', 19 mai 1994, cité par [[Jean-Jacques Pauvert]] dans sa présentation de ''Françoise Maîtresse '', p. 7.</ref>.}} Pour Annie Le Brun, il s'agit là d'une réduction de la sexualité {{citation|à un jeu de rôle et, qui plus est, un jeu de rôle socialement utile}}<ref name="Alb_232">{{harvsp|Le Brun|2004|p=232}}</ref>. Elle rapproche le point de vue d'Annick Foucault de celui de [[Michel Foucault]], qui écrit : {{citation|Je ne dirais pas [que le jeu S/M] constitue une reproduction, à l'intérieur de la relation érotique, de la structure du pouvoir. C'est une mise en scène des structures du pouvoir par un jeu stratégique capable de procurer un plaisir sexuel ou physique<ref>{{chapitre|titre chapitre= Michel Foucault, une interview : sexe, pouvoir et la politique de l'identité » ; entretien avec B. Gallagher et A. Wilson, Toronto, juin 1982|titre ouvrage=Dits et écrits (1976-1988)|tome=II|prénom1=Michel|nom1=Foucault|lien auteur1=Michel Foucault|prénom2=F.|nom2=Durand-Bogaert|responsabilité2=traduction|éditeur=Gallimard, coll. « Quarto »|année=2001, p. 1562.}}</ref>.}} Annie Le Brun estime que, chez Annick Foucault comme chez Michel Foucault « cette théâtralisation se paye au prix d'une désexualisation manifeste si ce n'est d'une désérotisation implicite »<ref name="Alb_232"/> et d'un « glissement de la scène érotique à un simulacre théâtralisé des rapports de pouvoir »<ref>{{harvsp|Le Brun|2004|p=232-233}}</ref>, qui procèdent d'une {{cita|censure par excès}}<ref>{{harvsp|Le Brun|2004|p=233}}</ref>, voire, pour Annick Foucault, d'une forme de {{cita|moralisme}}<ref>{{harvsp|Le Brun|2004|p=234}}</ref>.}}
 
Dans un essai publié en 2004, [[Anne Larue]] exprime un autre point de vue sur le rapport au jeu de l'auteure :
{{citation bloc|Plus tard, Françoise devient maîtresse à son tour ; pas maîtresse d’école, comme Zazie dont la noble ambition est de « faire chier les mômes » Elle devient Maîtresse Françoise, ou plutôt Françoise maîtresse, parodie de titre enfantin dans le genre de Martine écuyère ou de Mademoiselle Wiz, maîtresse sorcière. [...] Le roman d’Annick Foucault joue aussi sur le fait que la « maîtresse » est d’abord la maîtresse d’école – l’enfant Zazie telle qu’elle sera plus tard. Françoise, c’est d’abord le nom d’une petite fille de douze ans, elle, Annick Foucault, l’auteur de ce roman autobiographique : Françoise maîtresse. Françoise, qui joue à la maîtresse, invente, comme les enfants, des noms pour tout le monde : Human Bomb, Momie de Soie, Matricule 4501, Le Noyé, Imprimante Laser… tels sont les sobriquets de ses amis. Elle fait allusion aux « grands films de sévices » de son enfance pour expliquer l’attrait sexuel de certaines scènes : « cow-boys, sexes d’étalons, tortures de pirates, viols d’Apaches, femme attachée au mât d’un navire pour recevoir le fouet. […]. John Wayne aussi donnait des fessées cruelles et savantes. Il retroussait les jupons des jeunes femmes avec hiératisme ». Le roman est traversé par les grandes lignes de fuite du masochisme : solitude sauvage et gaie des interconnexions humaines, accomplissements ex enfantins dans le jeu, humour frondeur, souplesse dans la riposte à la répression ordinaire. Il s’y manifeste la dimension décalante, exutoire, conjuratoire et raffinée du jeu. L’auteur a lu Deleuze ; ceci explique peut-être cela – mais peut-être pas. Dompteuse de cirque, Françoise a l’impression d’être « dans une cage où on aurait mélangé les fauves et les caniches ». « Théâtreuse » dans l’âme, elle monte tous les jours sur les planches : « quelles que soient mes misères de clown, le spectacle doit continuer ». À un amant qui retrouve trop facilement à son goût la maman sous la dominatrice, elle rétorque : « Ne comptez pas sur moi pour vous aider à ranger vos petits soldats de plomb. Restons ludiques. Fouet ? Jeux théâtralisés ? » Être ludique, ce n’est justement pas être un enfant geignard ou dépendant ; c’est être un adulte capable de jouer à l’enfant, et d’apprécier la distance que vaut le jeu. Cette même distance est à l’œuvre dans le rapport avec ce que la psychanalyse (qui, elle, n’a aucun humour) prend tellement au sérieux quand elle définit le masochisme : « la mort, chez nous, est comédie, comme la peur est factice, fabriquée pour jouir ». Le masochiste refuse aussi de geindre sur son « incroyable solitude », dont l’« équilibre si rare entre la souffrance et le plaisir » lui permet de prendre conscience. Il est une machine désirante, qui cherche à se connecter sur d’autres machines : « une maso recherche la greffe vivante »
<ref>{{harvsp|Larue|2004|p=130-131}}</ref>.}}
 
[[Jean-Jacques Pauvert]] commente ''Françoise Maîtresse'' et inclut un texte d'Annick Foucault dans une de ses anthologies érotiques<ref name="Pauvert_2015_p.509-511">{{Ouvrage|partie=Annick Foucault|titre chapitre=Françoise Maîtresse (1994)|passage=pp. 509-511 ...|url texte=https://books.google.fr/books?id=35vNCgAAQBAJ&pg=PT509#v=onepage&q&f=false|titre=Mes lectures érotiques : morceaux choisis|auteur=[[Jean-Jacques Pauvert]]|lieu=Paris|éditeur=[[La Musardine]]|nature ouvrage=Littérature érotique française, anthologies|date=2015|isbn=284271671X|isbn2=9782842716714|collection=Lectures amoureuses|numéro dans collection=187|bnf=FRBNF44460519|pages totales=702}}</ref>.
 
== Citation ==
 
{{citation bloc|Un homme de haute pensée porte ainsi attention à une expérience dont la relation, dans sa simplicité, pourrait inciter à l'indifférence ceux qui, nombreux, tendent à ne prendre en compte l'écrit qu'à travers les espaces vertigineux de supposés abîmes littéraires. Or, rien de tel, ici. L'abîme n'est pas littéraire, il est, modestement humain<ref name="liste">[http://www.maitresse-francoise.com/mf/index.php?p=auteur Livres et publications étrangères] : synopsis et florilège des divers écrits internationaux, parus respectivement dans la presse française, italienne, britannique, espagnole, suisse, belge, allemande ... mention de quelques [[télévision|performances télévisées]] & [[talk-show]]s ... ''maitresse-francoise.com''. Page consultée le 4 août 2011.</ref>.|[[Pierre Bourgeade]], extrait de la préface de ''Françoise Maîtresse''<ref name="préface" />}}
 
== Œuvres ==