« Saisie-contrefaçon » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m WP:TYPO : {{1er}}, {{1re}}, {{2e}}, {{3e}}… + exception lien interne et date |
m Liens plus à jour, introuvables. |
||
Ligne 2 :
== L’un des moyens de preuve de la contrefaçon ==
La contrefaçon de droits de propriété intellectuelle étant un fait juridique, sa preuve peut être apportée par tous moyens. Elle peut ainsi être apportée par tous les moyens de preuve admis en [[droit civil]] (ou en [[droit pénal]] si les poursuites sont engagées par la voie pénale), tels que témoignages, [[présomption]]s, constats d’huissier, [[expertise]]s, mais également grâce à la saisie-contrefaçon, procédure spécifiquement dédiée à l’obtention d’éléments de preuve d’une contrefaçon de droits de propriété intellectuelle. Cette procédure permet, sur autorisation d’un juge, au titulaire du droit de propriété industrielle s’estimant victime d’une atteinte à ce droit, de la faire constater par un huissier de justice habilité à pénétrer en tout lieu où l’atteinte peut être constatée et à saisir les preuves de l’atteinte.
== L’un des moyens de preuve les plus utilisés ==
La saisie-contrefaçon est très efficace et est souvent décisive dans le succès ou l’échec de l’action en contrefaçon
Sa grande efficacité pratique tient fondamentalement à son caractère non [[Principe du contradictoire|contradictoire]] et contraignant. En effet, l’autorisation de procéder à une saisie-contrefaçon est sollicitée du président du [[Tribunal de grande instance (France)|tribunal de grande instance]] territorialement compétent, sur requête. Néanmoins, l'article R. 211-7 du Code de l'organisation judiciaire<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=EB5D059DF6EF3D74B5F6AF79AC875B0E.tpdjo13v_1?cidTexte=LEGITEXT000006071164&dateTexte=20130401 Code de l'organisation judiciaire, Legifrance]</ref> prévoit une compétence exclusive du Président du Tribunal de Grande Instance de Paris, pour les actions en matière de marques, dessins et modèles communautaires. Or, la [[Procédure sur requête en droit français|procédure sur requête]] est non contradictoire : le requérant présente, par ministère d’[[avocat (métier)|avocat]], sa requête au juge ; la personne visée par la mesure de saisie-contrefaçon n’en est pas informée et ne participe pas à la procédure. La saisie-contrefaçon ordonnée par le [[magistrat]] pourra donc bénéficier à plein de l’effet de surprise ; jusqu’au dernier moment, la personne visée, n’est pas informée de ce qui se prépare et n’a pas ainsi la possibilité de déplacer ou faire disparaître les éléments de preuve de son activité contrefaisante (le résultat est le même lorsque, en matière de [[droit d’auteur]] et droits voisins, c’est à un [[Commissaire de police (France)|commissaire de police]], voire un [[juge d'instance]], qu’il est demandé de procéder à une saisie-contrefaçon, cf. [[Code de la propriété intellectuelle]], art. L. 332-1 et L. 332-4<ref name="Code de la propriété intellectuelle | Legifrance">[http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006069414 Code de la propriété intellectuelle, Legifrance]</ref>). La grande efficacité pratique de la saisie-contrefaçon tient encore à son caractère contraignant car, par son [[Ordonnance pénale|ordonnance]] de saisie-contrefaçon, le magistrat autorise le requérant à envoyer un huissier pénétrer dans les locaux de la personne visée ou même de tiers (dès lors que des éléments de preuve sont susceptibles de s’y trouver), qu’ils soient normalement ouverts au public ou non, pour y réaliser les opérations de saisie-contrefaçon.
Ligne 14 ⟶ 13 :
Le caractère décisif de la saisie-contrefaçon explique l’importance du [[contentieux]] relatif à sa validité ou sa [[nullité]]. Le contrefacteur tendra naturellement à faire valoir, outre la nullité du droit de propriété intellectuelle concerné, tout argument de nature à emporter la nullité de la saisie-contrefaçon, pour ruiner cet élément de preuve si décisif contre lui.
Ces mêmes caractères, non contradictoire et contraignant, qui confèrent à la saisie-contrefaçon sa si grande efficacité peuvent également être perçus comme une menace d’[[abus de droit|abus]]. Il n’est pas exclu, en effet, qu’un opérateur économique soit tenté notamment, sous le prétexte de la prétendue contrefaçon de son droit de propriété intellectuelle, de chercher à pénétrer dans les locaux d’un concurrent pour essayer en réalité de percer quelques-uns de ses [[secret industriel|secrets industriels]] et commerciaux et de dévoyer à cette fin la procédure de la saisie-contrefaçon
== Par toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon ==
C’est par cette périphrase que, depuis la loi n° 2007-1544 du 29 octobre 2007
== Pour se procurer la preuve de la contrefaçon ==
L’ordonnance aux fins de saisie-contrefaçon rendue par le juge autorise le requérant à dépêcher, en tout lieu où des éléments de preuve de la contrefaçon sont susceptibles d’être trouvés, l’huissier de justice de son choix, éventuellement accompagné de tout [[expert]]
== Les éléments de preuve de l’existence et de l’étendue de la contrefaçon ==
Ligne 38 ⟶ 37 :
== Ailleurs en Europe ==
Avant la directive n° 2004/48/CE<ref>Directive (CE n° 2004/48 du 29 avril 2004 relative au respect des droits de propriété intellectuelle, JOUE n° L. 157 du 30 avril 2004 ([http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2004:157:0045:01:FR:HTML html]) ([http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2004:157:0045:0086:FR:PDF pdf])</ref>, la saisie-contrefaçon n'était connue, comme telle, qu'en France et en [[Belgique]] (où il était plutôt question de « saisie-description »<ref>Cf. [http://editions.larcier.com/titres/32329_1/la-saisie-description-et-sa-reforme.html F. de Visscher, P. Bruwier, ''La saisie-description et sa réforme – Chronique de jurisprudence 1997-2009'', Larcier, coll. Les dossiers du Journal des tribunaux, 2010 ;] , est notamment disponible un extrait faisant une [http://editions.larcier.com/resource/extra/9782804435158/Aper%C3%A7u%20g%C3%A9n%C3%A9ral%20-%20la%20r%C3%A9forme%20de%202007.pdf présentation générale de la réforme de la saisie description belge en 2007])</ref>. Certains pays connaissaient des mesures pouvant avoir un effet pratique à peu près similaire ([[Italie]]<ref>Article 161 de la loi du 22 avril 1941 relative aux droit d’auteur et droits voisins ([http://www.interlex.it/testi/l41_633.htm Legge 22 aprile 1941, n. 633]) articles 128 à 130 du Code de la propriété industrielle ([http://www.camera.it/parlam/leggi/deleghe/05030dl.htm Codice della proprieta industriale, Decreto Legislativo 10 febbraio 2005, n. 30])</ref> , [[Espagne]]<ref>Article 297 du [http://noticias.juridicas.com/base_datos/Privado/l1-2000.html Code de procédure civile espagnol]</ref> , voire [[Royaume-Uni]] avec les {{en}} ''[[:en:Anton Pillar order|Anton Piller orders]]''. Par contre d'autres pays ne connaissaient aucune mesure probatoire spécifique à la matière de la contrefaçon, ce qui constituait un sérieux handicap pour la mise en œuvre des droits de propriété intellectuelle. La mesure probatoire qu'est la saisie-contrefaçon a désormais vocation à exister dans l’ensemble des pays membres de l’[[Union européenne]] du fait de la directive n° 2004/48/CE. Le législateur communautaire s’est inspiré de la saisie-contrefaçon française et également des ''Anton Piller orders'' anglais
== Notes et références ==
|