« Hydronymie paléo-européenne » : différence entre les versions

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Selon Krahe, le noyau géographique de cette zone s'étend de la [[Région de la Baltique|Baltique]] au [[plateau suisse]] et au [[Danube]] supérieur au nord des [[Alpes]], en passant par la [[Pologne]] occidentale et l'[[Allemagne]] ; Krahe considère que les hydronymes paléo-européens de la France méridionale, de l'Italie et de l'Espagne ont été importés plus tard en remplacement de substrats « [[Langues tyrséniennes|égéen]]-[[Pélasges|pélasgien]] » et [[ibère]], ce qui correspond aux « invasions » des [[Italiques]], [[Celtibères]] et [[Illyriens]] à partir d'environ 1300 av. J.-C.<ref>{{de}} [[Hans Krahe]], ''Unsere ältesten Flussnamen'', Wiesbaden (1964), {{p.|81}}.</ref>
 
Le linguiste allemand Wolfgang P. Schmid a proposé en 1968 que le « paléo-européen » de Krahe n'est autre que le [[proto-indo-européen]], qui aurait donc été parlé en Europe centrale<ref>{{de}} Wolfgang P. Schmid: ''Alteuropäisch und Indogermanisch.'' Abhandlungen der Geistes- und Sozialwissenschaftlichen Klasse, Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Steiner, 1968.</ref>, et justifie cela par l'absence d'innovations communes significatives des langues en question. Cette thèse initiale fait l'objet de nombreux débats qui se répartissent en deux courants. un premier groupe de chercheurs estime qu'il existerait une survivance de groupes pré [[Indo-européen|indo-européens]] distincts. A cette théorie s'oppose un second groupe qui prône l'étude de variations à l'échelle de [[Langue individualisée|langues individualisées]] et contestant ainsi de fait toute existence d'un corpus [[paléo-européen]]<ref>{{refnecArticle|Cetteprénom1=Gérard|nom1=Bodé|prénom2=Jürgen|nom2=Udolph|titre=Les idéehydronymes estpaléoeuropéens cependantet rejetéela parquestion lade plupartl'origine des spécialistesCeltes|périodique=Nouvelle revue d'onomastique|volume=52|numéro=1|date=2010|doi=10.3406/onoma.2010.1535|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/onoma_0755-7752_2010_num_52_1_1535|consulté le=2019-02-02|pages=85–121}}</ref>.
 
Le linguiste allemand [[Theo Vennemann]] a suggéré que la langue des hydronymes paléo-européens était [[Langue agglutinante|agglutinante]] et [[Langues pré-indo-européennes|pré-indo-européenne]]<ref name="Vennemann">{{Ouvrage |langue=de, en |auteur1=[[Theo Vennemann]] |auteur2=Patrizia Noel Aziz Hanna |titre=Europa Vasconica, Europa Semitica. |éditeur=De Gruyter Mouton - Walter de Gruyter |lieu=[[Berlin]], [[New York]] |année=2003 |isbn=311017054X |isbn2=9783110170542 |pages totales=977 |passage= }}</ref> ; cependant, cela s'oppose à l'idée plus couramment acceptée selon laquelle les hydronymes sont d'origine [[Langues indo-européennes|indo-européenne]], et la théorie de Theo Vennemann a été qualifiée de "gravement défectueuse"<ref>{{Article|langue=en|nom1=Kitson|prénom1=P.R.|titre=British and European River Names|périodique=Transactions of the Philological Society|année=1996|mois=11|volume=94|numéro=2|pages=73–118|doi=10.1111/j.1467-968X.1996.tb01178.x}}</ref>. Ainsi, parmi les racines reconstruites par Vennemann, ''*iz-'' « eau » ne paraît pas pouvoir être identifiée à une racine originellement basque<ref>{{Article |titre=De la raíz *IZ- “agua” en vasco |traduction titre=De la racine *iz- « eau » en basque |lire en ligne=http://www.vianayborgia.es/bibliotecaPDFs/FOLI-0078-0000-0267-0280.pdf |périodique=Fontes linguae vasconum |volume=78 |prénom1=Carlos |nom1=Jordán Cólera |année=1998 |éditeur=Institución Príncipe de Viana |lieu=Pamplona |issn=0046-435X |pages=267-279 |langue=es}}.</ref>, et ''*drava-, *kara-, *pala-'' ou ''*vara-'' ne sont pas des racines [[proto-basque]]s possibles (puisqu'en [[Aquitain|basque archaïque]] il n'y a pas de mots en ''dr-'' ou ''p-, v-'', et ''k-'' est extrêmement restreint). En revanche, les nombreux hydronymes du type ''Isara'' ont été analysés avec pertinence par des spécialistes de l'indo-européen qui rejettent implicitement l'existence d'une racine ''*iz'' dans ''Isara''. En effet, ''Isara'' à l'origine des hydronymes Yser, Isar, Isère, Oise, etc. signifierait « l'impétueuse, la rapide », car ce terme évoque immédiatement l'indo-européen ''*isərós'' ''[ish-rós]'' « impétueux, vif, vigoureux » que postulent les termes [[sanskrit]] ''isiráh'', même sens, grec ''hieros'' « sacré », etc. et repose sur une racine indo-européenne ''*eis(ə)-''<ref>Xavier Delamarre, ''Dictionnaire de la langue gauloise'', [[Éditions Errance]], 2003, {{p.|191}}.</ref> et non pas paléo-européenne ''*iz''. De même, l'idée d'une racine paléo-européenne ''*vara'' recouvre en fait la racine indo-européenne ''uōr-'' (base ''ur-'') > ''*uār-'' « eau » postulée par le sanskrit ''var'', ''vari'' « eau », le [[louvite]] ''war-'', le [[vieux norois]] ''vari'', etc. Cette racine a probablement existé en celtique comme en témoignent l'ethnonyme [[Trévires]] (''Trēueri'') et le vieil irlandais ''treóir'' « passage ou lieu de passage d'un cours d'eau », d'un celtique ''*trē-uori-''<ref>Xavier Delamarre, ''op. cit.'', {{p.|300}}.</ref>.