« Miss.Tic » : différence entre les versions

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== Biographie ==
Née à Paris d’un immigré tunisien, tantôt ouvrier, tantôt [[Forts des Halles|fort des Halles]], et d’une mère « paysanne éclairée »<ref name="LeVaillant"/>{{,}}<ref name="Cauhapé"/>, Miss.Tic grandit sur la Butte Montmartre. Plus tard, devenue une figure de l'[[art urbain|art de la rue]], elle utilisera souvent la référence à ce quartier dans ses œuvres et ses performances.
 
En [[1964]], sa famille s’installe à la Cité des aviateurs à [[Orly]]. En [[1966]], sa mère, son frère et sa grand-mère meurent dans un accident de voiture ; les séquelles de ce drame feront d’elle une « gauchère obligée »<ref name="LeVaillant">{{Article
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=== Ses débuts ===
De retour en France, à la suite d’un dépit amoureux, Miss.Tic décide d’utiliser ce dissentiment comme une pratique artistique, avec le [[pochoir]] à la [[bombe aérosol]] comme technique, et les murs comme support<ref name='Genin'>Christophe Genin, ''Miss.Tic, femme de l'être'', [[Les Impressions Nouvelles]], 2008.</ref>. Bien que n’ayant suivi aucune formation en école d’art, Miss.Tic ne manque pas de prétentions plastiques. Ses autoportraits, encore sommaires, sont rehaussés d’[[épigramme]]s à base de [[jeu de mots]], de [[calembour]]s, qui composent une chronique de son existence.
 
Le [[pseudonyme]] qu'elle se choisit, emprunté au personnage de sorcière railleuse [[Miss Tick]]<ref name="LeVaillant"/> du ''[[Le Journal de Mickey|Journal de Mickey]]'', est dans l’esprit de ces années-là. Beaucoup de jeunes peintres s’affublent en effet de surnoms puisés dans les bandes dessinées, tels [[Placid]] et [[Muzo (dessinateur)|Muzo]], les [[frères Ripoulin]], [[les Musulmans fumants]], [[Blek le rat]], [[Speedy Graphito]] ou encore [[Paëlla Chimicos]].
 
En [[1985]], Miss.Tic autilise trouvéles sonmurs style mais aussi ses lieux d’intervention : lesdes quartiers de [[Ménilmontant (quartier parisien)|Ménilmontant]], [[Montmartre]], le [[Marais]], [[Quartier Montorgueil|Montorgueil]], la [[Butte-aux-Cailles]]<ref>Miss.Tic, ''Parisienne'', préface de Leila Mordoch, éditions Alternatives, 2006.</ref>. Elle est surtout la première à utiliser les murs, pour raconter sa vie, ses désirs, ses ruptures sentimentales, ses travers, ses fantasmes, comme lieu d’expression directe et synthétique<ref name='Genin' />.
 
Cette année-là, elle participe au premier rassemblement du mouvement [[graffiti]] et d'[[art urbain]] à [[Bondy]] (Île-de-France), à l'initiative des [[VLP]], avec [[Speedy Graphito]], [[SP 38]], [[Epsylon Point]], [[Blek le rat]], [[Futura 2000]], [[Nuklé-Art]], [[Jef Aérosol]], ou encore [[Banlieue-Banlieue]].
 
Miss.Tic reste cependant en marge du milieu de l’art. Le [[pochoir]] est alors perçu comme un mode mineur ; au mieux une œuvre éphémère, au pire une dégradation de bâtiments. Mais Miss.Tic n’est pas la seule à rester en marge, les jeunes graffitistes sortis des années 1980, comme leurs prédécesseurs que sont [[Ernest Pignon-Ernest]], [[Ben (Benjamin Vautier)|Ben]], ou encore des artistes classés dans le [[Nouveau Réalisme]] tels [[Jacques Villeglé]] ou [[Raymond Hains]], sont encore méconsidérés. Il faudra longtemps avant que ce préjugé du milieu de l’art ne s’inverse<ref group="n">Jacques Villeglé voit sa première exposition, « La comédie urbaine », au [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Centre Georges-Pompidou]], en septembre 2008 ; il est alors âgé de 82 ans.</ref>.
 
=== Jouer avec les stéréotypes ===
[[File:Paris Miss.Tic.JPG|thumb|Miss-Tic: Street Art à Paris 2008 "Quand le vain est tiré il faut le boire"]]
Miss.Tic joue sur les stéréotypes de la femme séductrice, :notamment le [[fétichisme]], où se croisent la robe fourreau, le [[décolleté]], les [[porte-jarretelles]], les bas, les lanières, le [[Fouet (arme)|fouet]], les gants montants, vient percuter ses épigrammes poétiques. Ce contraste fait imploser l’expression aguicheuse du dessin. Son œuvre provoque un questionnement, foulant aux pieds les archétypes de la « femme marchandise »<ref name="LeVaillant"/>.
 
En [[1997]], elle est arrêtée pour détérioration d’un bien par inscription. Le procès se conclut, en janvier [[2000]], devant la cour d’appel de Paris<ref name='Genin' /> par une amende de {{unité|4500|€}}.
Déjouant la fausse perfection de la [[publicité]] et les redondances du [[slogan]], Miss.Tic interpelle le regard du public : {{Citation|Les images de femmes que je représente sont issues des magazines féminins, je les détourne. Je développe une certaine image de la femme non pour la promouvoir mais pour la questionner. Je fais une sorte d’inventaire des positions féminines. Quelles postures choisissons-nous dans l’existence ?}}<ref name='Genin' />.
 
En [[1992]], un incendie ravage son atelier, détruisant les matrices des années 1980. Miss.Tic n’en poursuit pas moins son activité, avec sa charte noire et rouge, ses silhouettes et ses phrases. C’est aussi le temps des premières expositions régulières. Au cours des [[années 1990]], on en dénombre une vingtaine, personnelles ou collectives, dans de petites galeries parisiennes ; des expositions associées parfois à des performances déclamatives, qu’il s’agisse de ses propres textes, de mémoires de prostituées, ou de poésies de [[Jacques Prévert]]. Cette décennie se conclut par l’édition d’un premier livre, ''Je ne fais que passer'', édité en [[1998]].
 
Toutefois, en ville, la multiplication des [[Tag (graffiti)|tags]] et des bombages est perçue par les autorités comme l’une des expressions de l’[[insécurité]]. Cette situation génère des complications : {{Citation|Dire que la poésie est un sport dangereux est tout sauf accessoire}}<ref name='Genin' />. En [[1997]], Miss.Tic n’échappe pas à une arrestation et à un procès pour détérioration d’un bien par inscription, signe ou dessin, qui se conclut, en janvier [[2000]], devant la cour d’appel de Paris<ref name='Genin' /> par une amende de {{unité|4500|€}}.
 
=== Revoir ses classiques ===
La fin de la décennie 1990 et le début des années 2000 sont marqués par la suprématie de l’[[art conceptuel]], de l’[[Installation (art)|installation]], du [[land art]], de la vidéo et du multimédia. Miss.Tic subit toujours, comme les autres figures de l’[[art mural]], le scepticisme des marchands et des musées. En 1999, elle se retrouve sur presque tous les murs de France en signant l'affiche de la [[Fête de l'Humanité]] ce qui gonfle conséquemment sa notoriété. Cependant, en [[2002]], son exposition à la fondation [[Paul Ricard]], « Muses et Hommes », amorce un nouvel élan. Avec un brin d’arrogance et comme pour signifier une continuité avec les maîtres de la peinture, elle y réinterprète un certain nombre d’œuvres de maîtres anciens ([[Le Caravage]], [[Pierre Paul Rubens|Rubens]], [[Raphaël (peintre)|Raphaël]], [[Eugène Delacroix|Delacroix]], [[Jacques-Louis David|David]], [[Paul Gauguin|Gauguin]], [[Édouard Manet|Manet]], [[Henri de Toulouse-Lautrec|Toulouse-Lautrec]], [[Gustave Moreau]]<ref name="M.T Paris" />), rehaussées de charges critiques, de jeux de mots scabreux. Le graphisme de sa signature a aussi évolué : {{Citation|l’ensemble combine obliques dynamiques, ondulations variables et équilibre global}}<ref name='Genin' />. En [[2003]], un nouveau livre aux [[éditions Alternatives]], avec une préface de [[Régine Deforges]], vient confirmer la persévérance de l’artiste.
 
=== Incarner la femme libre ===
Au milieu des années 2000, les institutions commencent à reconnaître l'[[art urbain]]. Miss.Tic se défait d’une marginalité jusqu'alors inconfortable<ref name='Genin' />, expose dans des galeries. Elle reçoit des commandes publiques<ref name='Genin' />. Des marques s’intéressent à son travail, à son image de Parisienne et de sorcière ludique : loueur automobile, maroquinier, couturier, papetier<ref>''[[Madame Figaro]]'', décembre 2008.</ref>.
Ce n’est qu’à partir du milieu des années 2000 que Miss.Tic se défait d’une marginalité jusqu'alors inconfortable : {{Citation|Ce qui était dans les années 1980 de la culture underground ou de la contre-culture est devenu une référence socioculturelle. Miss.Tic et la génération d’artistes qui l’accompagnent ayant modifié peu ou prou nos repères esthétiques et moraux (p. 157<ref name='Genin' />)}}. Les institutions commencent donc à accréditer certains artistes de ce mouvement, essentiellement masculin, dans lequel Miss.Tic incarne la femme libre et indépendante, en syntonie avec l’évolution des mœurs. {{Citation|Contrairement à beaucoup d'artistes qui viennent de la rue, Miss.Tic a su créer un langage et le faire évoluer}}, remarque le commissaire-priseur [[Pierre Cornette de Saint Cyr]]<ref group="n">Pierre Cornette de Saint-Cyr a été président du [[Palais de Tokyo]]</ref>{{,}}<ref name="Cauhapé"/>.
 
La presse nationale se met à lui consacrer de longs articles. Un fan-club est créé et soutient sa campagne « Miss.Tic Présidente » où elle aborde la politique<ref group="n">Ses pochoirs sont publiés régulièrement dans deux hebdomadaires satiriques, ''[[Siné Hebdo]]'' (qui disparaît en mars 2010), puis ''[[La Mèche]]'' (dont le premier numéro paraît en septembre 2010).</ref> par anti-slogans.
 
Des marques s’intéressent à son travail, à son image de Parisienne et de sorcière ludique : loueur automobile, maroquinier, couturier, papetier<ref>''[[Madame Figaro]]'', décembre 2008.</ref>.
 
Les expositions dans des galeries de renom se font plus fréquentes. Des [[Manifestation d'art contemporain|foires d'art contemporain]] l’invitent, à [[Venise]] ou à [[Miami]]. En 2007, Miss.Tic entre dans la collection du [[Victoria and Albert Museum]] de [[Londres]]. Le cinéaste [[Claude Chabrol]] lui demande de réaliser l’affiche de son film ''[[La Fille coupée en deux]]''.
 
Des commandes publiques surviennent : à Lyon, le [[ministère du Logement et de la Ville]]; sous la tutelle de [[Christine Boutin]]; lui commande plusieurs pochoirs en 2007, sous l'intitulé ''Réunions de chantier''. La même année, la ville d’[[Orly]] lui commande une œuvre pour la façade de la résidence d’étudiants ''[[Léo Ferré]]''<ref name='Genin' /> ; une consécration, en même temps qu’un retour aux sources.
 
Si son travail présenté en galerie évolue, les couleurs et les supports aussi : toiles, plaques d’acier rouillé, [[parpaing]]s, papiers déchirés et collés donnent une nouvelle dimension plastique à son œuvre.
 
Les [[éditions Grasset]] publient, en novembre 2008, un recueil de ses phrases et de ses dessins, sous le titre ''Je prête à rire mais je donne à penser''. En mai [[2010]], une rétrospective de son œuvre est organisée à [[Singapour]]<ref group="n">ION Art Gallery, Singapour, mai 2010.</ref> avec le soutien de l’[[Alliance française]]. Fin 2010, a lieu à Paris<ref group="n">Exposition à la galerie W, rue Lepic, où sont aussi présentées des œuvres récentes.</ref> une grande exposition dans laquelle l'artiste présente, sur de nouveaux supports d'affiches lacérées et de palissades de bois blanc, une variation sur le thème de l'amour, entre passion et illusion. Parallèlement, est publié un livre d'images et de textes personnels<ref group="n">''À la vie A l'amor'', Critères éditions, collection Opus Délits, Grenoble, 2010. Textes et photos Miss.Tic, préface [[Pierre-François Moreau]].</ref>, parfois intimes, écrits par Miss.tic.
 
Le 8 mars [[2011]], [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] émet lors de la [[Journée internationale des droits de la femme|Journée des femmes]] des [[Timbre postal|timbres]] reproduisant des œuvres de Miss.Tic, inspirées de ses pochoirs<ref>Pierre Jullien, [https://www.lemonde.fr/culture/article/2011/02/22/miss-tic-timbree-pour-la-journee-de-la-femme_1483787_3246.html « Miss.Tic timbrée pour la Journée de la femme »], lemonde.fr, 22 février 2011</ref>{{,}}<ref>[http://www.menly.fr/2011/01/des-heroines-urbaines-sur-les-timbres-pour-la-journee-de-la-femme/ « Des héroïnes urbaines sur les timbres pour la Journée de la Femme »], menly.fr, 30 janvier 2011.</ref>. Au cours de l'été 2011, l'Institut français de [[Berlin]] expose pendant dix semaines, sous le titre « Bomb it », une quarantaine de ses œuvres produites ces dix dernières années<ref>[http://mediathek.daserste.de/sendungen_a-z/431902_ttt---titel-thesen-temperamente/7659816_die-pariser-sprayerin-und-street-art-k-nstlerin-mis?type=null&buchstabe=T Reportage et interview] lors l'exposition à l'Institut français de Berlin sur la chaîne allemande [[Das Erste]].</ref>.
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== Principales expositions personnelles ==
{{pertinence section|date=février 2019|texte=quelles [[WP:SPS|sources secondaires]] confirment que ce sont ses principales expositions ?}}
* 1986 : Première exposition, librairie Épigramme, Paris
* 1987 : « Miss.Tic au Marienbad », Saint-Étienne
* 1989 : « Fragments et Multiples », galerie Couleur, Paris
* 1990 : « Miss.Tic », galerie Christophe, Paris
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* 2001 : « Je t’aime temps », rétrospective 1985/2001, espace Envie d’art, Paris
* 2001 : « Héroïne », galerie Bernard Guillon, Paris
* 2002 : « Muses et Hommes », [[château de Cadillac]], monuments nationaux, Cadillac
* 2002 : « Miss.Tic Erotic », galerie Artitude, Paris
* 2003 : « Vain cœur vain cul », galerie Au-dessous du Volcan, Paris
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* 2007 : « Toi et Moi » (avec [[Jean Faucheur]]), galerie Chappe, Paris
* 2008 : « Je crois en l'éternel féminin », galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris
* 2008 : « Je t'ai fait marcher. Je t'ai fait courir. Je te ferai tomber », [[Le M.U.R.]]
* 2008 : « Je prête à rire, mais je donne à penser », galerie W, Paris
* 2009 : « Go Homme », galerie Lélia Mordoch, Paris
* 2010 : « Folle à délier », galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris
* 2010 : « Parisienne », Ion Art Gallery, Singapour
* 2011 : « À la Vie A l'Amor », galerie W, Paris
* 2011 : « Bomb it », Institut français, Berlin
* 2012 : « Secret d'atelier », galerie Lélia Mordoch, Paris ;
* 2012 : « L'Étoffe des Eros », livre d'artiste numéroté, joint aux trente tableaux de « Secret d'atelier »
* 2013 : « Les Uns et les Unes », galerie W, Paris
* 2014 : « Miss.Tic », Institut français de Barcelone, Espagne
* 2014 : « Miss.Tic », galerie Bertheas Les Tournesols, Saint-Étienne
* 2014 : « Les Uns et les Unes (suite) », galerie L'Œil 0uvert, Paris
* 2014 : « En cartoon, elles cartonnent », galerie Brugier-Rigail, Paris
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