« Abdelkader ibn Muhieddine » : différence entre les versions

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{{Unicode arabe}}{{Voir homonymes|Émir Abdelkader (homonymie)}}
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=== Origines familiales ===
Abdelkader naît près de la ville de [[Mascara (Algérie)|Mascara]] en 1808<ref>La majorité des sources modernes donnent le 6 septembre 1808 ; mais la date précise n'est pas claire. Les premières sources arabes notent sa naissance comme ayant eu lieu entre 1221 et 1223 ''[[Année de l'Hégire|anno hegiræ]]'' (i.e. 1806-1808) avec des travaux biographiques écrits par ses fils, indiquant, [[Rajab]] 1222. Pour une discussion complète du problème, voir : Bouyerdene (2012), chapitre 1 ; note 14.</ref>, d'une famille de l'aristocratie religieuse originaire du [[Rif]] selon l'encyclopédie [[Larousse.fr|Larousse]]<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|nom1=Larousse|prénom1=Éditions|titre=Encyclopédie Larousse en ligne - Abd el-Kader en arabe ‘Abd al-Qādir ibn Muḥyī al-Dīn|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Abd_el-Kader/103760|site=www.larousse.fr|consulté le=2019-04-01}}</ref> au nord du [[Maroc]]. Son père, Muhieddine (ou « Muhyi al-Din ») al-Hasani, est un muqaddam dans une institution religieuse affiliée à la [[Tariqa|confrérie soufie]] [[Qadiriyya]]<ref name="Bouyerdene">Ahmed Bouyerdene, ''Emir Abd el-Kader: Hero and Saint of Islam'', trad. Gustavo Polit, World Wisdom 2012.</ref> et revendique une descendance de [[Mahomet]], via les [[Idrissides]]<ref>Société languedocienne de géographie, Université de Montpellier. Institut de géographie, Centre national de la recherche scientifique (France), 1881. Notes sur l'article : v. 4, {{p.|517}}.</ref>. Abdelkader est donc un [[Chérifs idrissides|''shérif'']], et a le droit d'ajouter à son nom le [[Patronymique|patronyme]] honorifique d'''al-Hasani'' (« descendant d'[[Al-Hassan ibn Ali|al-Hasan]] »)<ref name="Bouyerdene" />.
 
Il grandit dans la [[Zaouïa (édifice religieux)|zaouïa]] de son père qui, au début du {{s-|XIX}}, est le centre d'une communauté florissante sur les bords de la rivière de l'[[Hacine|Oued el Hammam]]. Comme les autres étudiants, il reçoit une éducation traditionnelle en [[théologie]], [[Jurisprudence islamique|jurisprudence]] et [[grammaire]] ; il est dit qu'il savait lire et écrire à l'âge de cinq ans. Élève doué, Abdelkader réussi à réciter le [[Coran]] par cœur à l'âge de 14 ans, recevant ainsi le titre de [[Hafiz (islam)|''hafiz'']]. Un an plus tard, il est allé à [[Oran]] pour poursuivre ses études<ref name="Bouyerdene" />. Il est un bon orateur et peut exciter ses pairs avec poésies et [[Diatribe|diatribes]] religieuses<ref name="EB">{{cite encyclopedia|last=|first=|authorlink=|editor-first=|editor-last=|editor-link=|encyclopedia=Encyclopædia Britannica|title=Abdelkader|edition=15|year=2010|publisher=Encyclopædia Britannica, Inc.|volume=I: A-Ak - Bayes|location=Chicago, Illinois|isbn=978-1-59339-837-8|pages=18-19}}.</ref>.
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En 1830, [[Expédition d'Alger (1830)|Alger est envahi par la France]] ; la domination coloniale française sur la [[régence d'Alger]] supplante la domination des [[Dey d'Alger|Deys]]. Il y avait beaucoup de ressentiments refoulés contre les Ottomans lorsque les [[Français (peuple)|Français]] sont arrivés, et en raison de nombreuses rébellions au début du {{s-|XIX}}, le territoire est trop divisé pour s'opposer efficacement aux Français. Lorsque l'[[Armée française d'Afrique|armée française]] arrive à [[Oran]] en janvier 1831, le père d'Abdelkader est chargé de mener une campagne de harcèlement<ref name="EB" />. Muhieddine appelle au ''[[jihad]]'', et son fils et lui participent aux premières attaques sous les murs de la ville<ref name="Bouyerdene" />.
[[Fichier:Traité Desmichels.jpg|vignette|[[Traité Desmichels]] conclu à [[Oran]] le 26 février 1834 entre la [[France]] et Abdelkader.]]
C'est à ce moment qu'Abdelkader apparaît au premier plan. Lors d'une réunion des tribus de l'ouest, à l'automne de 1832, il est élu ''[[émir]]'', ou [[Commandeur des croyants|Commandeur des Croyants]] (suite au refus de son père d'occuper ce poste, au motif qu'il est trop vieux). Le poste est confirmé cinq jours plus tard à la grande mosquée de Mascara. En un an, grâce à une combinaison de raids punitifs et de politique prudente, Abdelkader réussi à unir les tribus de la région, et à rétablir la sécurité - sa zone d'influence couvre désormais toute la [[Province d’Oran|province d'Oran]]<ref name="Bouyerdene" />, il choisit cependant d'orienter les esprits des tribus qui avaient reconnu son autorité vers le sultan du [[Maroc]], et en faisant faire la prière au nom de ce dernier<ref>La politique turque en Afrique du Nord sous la Monarchie de Juillet, Volumes 1 à 2, page 213-214</ref> en se posant lui-même comme lieutenant du sultan du [[Maroc]]<ref>https://books.google.fr/books?id=V3w4DwAAQBAJ&pg=PT362</ref>. Le général français [[Louis Alexis Desmichels]], commandant en chef local, voit Abdelkader comme le représentant principal de la région pendant les négociations de paix et, en 1834, il signe le [[traité Desmichels]], qui cède presque complètement le contrôle de la province d'Oran à Abdelkader<ref name="EB" />. Pour les Français, c'est une manière d'établir la paix dans la région tout en confinant Abdelkader à l'ouest ; mais son statut de co-signataire contribue beaucoup à l'élever aux yeux des [[Berbères]] et des [[Français (peuple)|Français]]<ref name="Bouyerdene4">Ahmed Bouyerdene, ''Emir Abd el-Kader: Hero and Saint of Islam'', trans. Gustavo Polit, World Wisdom 2012.</ref>.
 
Utilisant ce traité comme une base de départ, il impose sa domination sur les tribus du [[Chelif]], de [[Miliana]] et [[Médéa]]<ref name="EB" />. Le haut commandement français, mécontent de ce qu'il considère maintenant comme les termes défavorables du traité de Desmichels, rappelle le général Desmichels et le remplace par le [[Général Trézel]], ce qui provoque une reprise des hostilités. Les guerriers tribaux d'Abdelkader rencontrent les forces françaises en juillet 1834 lors de la [[bataille de la Macta]], où les Français subissent une défaite inattendue<ref name="Bouyerdene" />. La [[France]] réagit en intensifiant sa campagne de pacification et, sous de nouveaux commandants, les Français remportent plusieurs rencontres importantes, dont la [[bataille de la Sikkak]]. Mais l'opinion politique en France devient ambivalente envers l'Algérie, et lorsque le général français [[Thomas Robert Bugeaud]] est déployé dans la région en avril 1837, il est {{Citation|autorisé à utiliser tous les moyens pour inciter Abd el-Kader à faire des ouvertures de paix.}}<ref>[[Service Historique de l’Armée de Terre]], Fonds Série 1H46, dossier 2, Province d'Oran, cité dans Bouyerdene (2012).</ref>. Le résultat, après de longues négociations, est le [[traité de la Tafna]], signé le 30 mai 1837. Ce traité donne encore plus de contrôle sur les parties intérieures de l'Algérie à Abdelkader, mais avec la reconnaissance du droit de la France à la souveraineté impériale. Abdelkader prend ainsi le contrôle de tout Oran et étend son influence à la province voisine de [[Titteri]], et au-delà<ref name="EB" />.
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* [http://emirabdekader.arabblogs.com/ Site de la fondation Émir-Abdelkader] (contient une notice biographique).
 
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