« Ouistiti pygmée » : différence entre les versions

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L'Le '''Ouistitiouistiti pygmée'''<ref name="cirad">Meyer C., ed. sc., 2009, ''Dictionnaire des Sciences Animales''. [http://dico-sciences-animales.cirad.fr/ consulter en ligne]. Montpellier, France, Cirad.</ref> ('''''Cebuella pygmaea''''' ou '''''Callithrix pygmaea'''''), parfois appelé '''Ouistitiouistiti mignon'''<ref name="EDM"/> ou '''Ouistitiouistiti nain'''<ref name="EDM">{{EDM|761}}</ref>, est une [[espèce]] de [[primates]] de la [[Famille (biologie)|famille]] des [[Callitrichidae]].
 
Initialement classé comme tous les [[ouistiti]]s dans le [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Callithrix]]'', certaines de ses caractéristiques uniques ont conduit à le considérer comme appartenant à un genre à part, '''''Cebuella'''''. ''Cebuella pygmaea'' était initialement l'unique représentant du genre ''Cebuella'', mais en [[2017]] une étude [[Phylogénie|phylogénétique]] a proposé de considérer les deux [[sous-espèce]]s connues comme des espèces séparées : '''''Cebuella pygmaea''''' et '''''Cebuella niveiventris'''''.
 
Le genre ''Cebuella'' s’est séparé des autres ouistitis [[amazonie]]ns en franchissant le puissant [[rio Madeira]] et se rencontre aujourd’hui dans toute la haute Amazonie en compagnie des [[tamarin (singe)|tamarins]]. Aucun autre ouistiti ne s’est répandu à l’ouest du rio Madeira. L’ouistitiLe ouistiti pygmée est l’espèce qui a poussé le plus loin le processus de [[nanisme|nanisation]] enclenché depuis des millions d’années par les ouistitis-tamarins sud-américains. C’est le plus petit singe du monde et le deuxième plus petit [[primate]] de la planète (après le [[Microcebus|microcèbe]] pygmée), il ne mesure qu’une douzaine de centimètres. Du fait de sa petite taille, l’ouistitile ouistiti pygmée a plus de prédateurs potentiels que les autres singes. Les [[rapace|oiseaux de proie]] présentent une menace constante. Il balaie l’horizon en tournant sa tête sur 180°. Pour éviter de se faire repérer, il arbore une robe cryptique, au-dessus fauve brunâtre mêlé de noir grisâtre. Son mode de déplacement est aussi très spécial : à l’arrêt, il est pratiquement indétectable. Aussi, quand il avance, il le fait parfois avec une très grande lenteur, à la façon d’un [[paresseux]] ou d’un [[caméléon]]. Ce poids plume peut s’agripper à une tige sans la faire ployer. Mais sa stratégie principale reste celle de la [[sauterelle (insecte)|sauterelle]] : la séquence jaillissement-immobilité. Il peut faire des bonds de {{unité|4|m}}. L’OuistitiLe ouistiti pygmée se déplace en sautant en position verticale le long des troncs plus souvent que tout autre singe. Comme l’[[écureuil]], il grimpe en spirale autour des arbres et se cache derrière les troncs, si vite que l’œil humain a du mal à le suivre. Après avoir alterné une série de sprints et de sauts déconcertants, l’ouistitile ouistiti s’immobilise au sol où sa tenue de camouflage le protège, ou bien se cache derrière une branche.
 
== Appellations ==
Cette espèce porte différents nomnoms selon les langues et les régions : ''Pygmy marmoset'' (pour les anglophones), ''Leãozinho'', ''sagui pigmeu'' (au [[Brésil]]), ''Mono de bolsillo'' (« singe de poche ») ou ''leoncito'' (au [[Pérou]] et en [[Colombie]]), ''Tití enano'', ''chichíco'', ''tumí'' (en Colombie), [[Leoncillo]] et ''gatomo'' (nom [[huaorani]] ; en [[Équateur (pays)|Équateur]]), ''Tsigeriniro'', ''tampianiro'', ''tampiashitsa'' (pour l'ethnie [[matsigenka]] du [[parc national de Manú]] au Pérou).
 
== Description ==
[[Fichier:Callithrix.pygmaea-02-ZOO.Dvur.Kralove.jpg|thumb|300px|left|Ouistiti pygmée au [[Zoo de Dvůr Králové|zoo Dvůr Králové]]. ]]
La femelle est légèrement plus grande que le mâle. La fourrure est fine, douce et dense. Dessus grisâtre à brun fauve. Dessous (ventre et poitrine) orangeâtre, ochracé ou fauve chez l’Ouistitile ouistiti pygmée du nord, blanchâtre chez l’Ouistitile ouistiti pygmée du sud. Pieds et mains jaunâtres ou orangeâtres. Queue imperceptiblement annelée de noir. Tête et poitrine couvertes de longues touffes de poils formant une crinière. Face brun sombre éclairée de gris blanchâtre au-dessus de la commissure des lèvres et d’une raie nasale verticale blanchâtre à chamois, marques qui amplifient la perception des expressions faciales et des mouvements de la tête durant la communication visuelle. Il est quasiment impossible de distinguer le mâle de la femelle sauf au niveau de l’aire génitale, le [[scrotum]] des mâles étant fortement tacheté de noir. La zone anogénitale, chez les deux sexes, est complètement entourée d’épais poils noirs qui augmentent l’effet visuel lors des démonstrations à caractère sexuel. L’Ouistiti pygmée du sud a le scrotum marqué de points noirs, pas l’Ouistiti pygmée du nord.
 
L’OuistitiLe ouistiti pygmée diffère physiquement des ouistitis des genres ''[[Callithrix]]'' et ''[[Mico (genre)|Mico]]'' par une plus petite taille, un pelage agouti strié de bandes, il s’en distingue aussi au niveau des organes génitaux mâles (scrotum sessile et hampe pénienne non épineuse) et de la denture (incisives et prémolaires inférieures). À la différence des autres ouistitis, l’Ouistitile ouistiti pygmée ne bouge pas la tête de droite à gauche, n’enroule pas sa queue entre ses jambes pendant le repos ou le sommeil, ne fait pas le gros dos pour montrer son hostilité, ne hérisse pas les poils de la couronne lorsqu’il a peur et ne consomme pas de fruits pulpeux.
Le juvénile acquiert le coloris facial propre à l’adulte vers l'âge de {{unité|5|mois}}.
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=== Mensurations ===
{{À délister|date=mai 2015}}
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=== Alimentation ===
[[Fichier:PhilaMarmoset1.JPG|thumb|right|Ouistiti pygmée se nourrissant, [[Philadelphia Zoo]]]]
Gommivore-insectivore-frugivore. Passe jusqu’à 32 % de son activité journalière (et 67 % de son temps alimentaire) à racler les troncs pour en prélever les sécrétions résineuses, ce qui fait de lui l’ouistitile ouistiti le plus spécialisé dans la consommation de gomme. Il fait des incisions de 1 à {{unité|2|cm}} qu’il visite quotidiennement et des chercheurs ont compté jusqu’à {{formatnum:1700}} nouvelles incisions en six mois sur une aire donnée, ce qui profite au [[Tamarin à selle]] (''Saguinus fuscicollis''). Au Pérou, l’Ouistitile ouistiti pygmée saigne l’écorce de près de soixante espèces de plantes appartenant essentiellement à quatre familles : [[Anacardiaceae|anacardiacées]], [[Meliaceae|méliacées]], [[Fabaceae|légumineuses]] et [[Vochysiaceae|vochysiacées]]. Il ponctionne les sapotiers chupachupa (''[[Quararibea|Quararibea sp.]]''), le pau-terra (''[[Qualea|Qualea sp.]]''), le cèdre quaruba (''[[Vochysia|Vochysia sp.]]'') et le [[prunier mombin]] (''Spondias mombin''). Au sud de la [[Colombie]], ses sources préférées sont les cèdres acajou (''[[Cedrela|Cedrela sp.]]''), les [[Inga (plante)|pois doux]] (''Inga sp.'') dont il consomme aussi les fruits, les parkias (''[[Parkia|Parkia sp.]]''), les clusias (''[[Clusia|Clusia sp.]]''), le caballeros (''[[Souroubea guianensis]]'') et le figuier jípeo (''[[Ficus hartwegii]]''). Il raffole aussi des [[arthropode]]s qu’il recherche dans la couronne des petits et moyens arbres ainsi que dans les enchevêtrements de lianes, toujours au-dessous de {{unité|20|m}} de hauteur. Il n'hésite pas à s’aventurer dans un pâturage pour capturer des sauterelles. Parfois, grignote un fruit, lèche du [[nectar (botanique)|nectar]] durant la saison sèche, croque un [[Œuf amniotique|œuf]] d’[[oiseau]] ou s’attaque à un oisillon. En captivité, on a observé un spécimen chasser furtivement un oiseau, le tuer puis en consommer le cerveau riche en [[protéine]]s.
 
=== Reproduction ===
En captivité, les copulations ne durent que 4 à 10 secondes maiset le mâle se rattrape en toilettanttoilette longuement sa partenaire, parfois près d’une heure. La femelle met bas deux fois par an, pour la première fois autour de son {{23e|mois}}. Elle connaît un second ''œstrus post-partum'' trois nouvelles semaines après la mise bas. En Amazonie péruvienne, on enregistre deux pics de naissance, en mai-juin et entre octobre et janvier. Deux [[Jumeau#Jumeaux dizygotes ou « faux » jumeaux|faux jumeaux]] naissent après 4-5 mois de gestation. Les naissances uniques représentent 30 % des cas et les triplés sont très rares. Chaque bébé pèse 14 à {{unité|27|g}} à la naissance.
 
==== Développement ====
Dès le deuxième jour, la femelle et le mâle se partagent les jumeaux sur leurs dos afin que celle-ci puissent partir plus facilement à la recherche de nourriture. Tous les membres du groupe sont des transporteurs potentiels. Les jeunes sont parfois laissés seuls sur une branche. À un mois, les jumeaux réalisent leurs premiers jeux solitaires (exploration, acrobaties, sauts et mimes de capture d’insectes), ils commencent à être laissés seuls en des lieux sûrs. Pour le jeune ouistiti pygmée, le sevrage débute vers un mois et demi, autour de cinq mois il peut saigner les troncs lui-même. Les jumeaux passent beaucoup de temps à jouer ensemble lors des deux pauses quotidiennes, évoluant près de la cime. La mortalité infantile est de 33 %, la plupart des morts intervenant durant les deux premiers mois. Sexuellement mature entre 12 et {{unité|18|mois}}, il n'atteint sa taille adulte qu'à l'âge de {{unité|2|ans}}.
 
=== Longévité ===
L'Ouistiti pygmée peut vivre jusqu’à 18 ans en captivité.
[[File:Ouistitis pygmée.jpg|thumb|Ouistitis pygmée]]
 
=== Couleurs ===
[[Fichier:2020 10 09 15-14Zoo de Mulhouse, Ouistiti pygmée.jpg|thumb|right|Ouistiti pygmée]]
Le corps du ouistiti pygmée est recouvert de fourrure dense qui peut être grisâtre, fauve ou brun-or.
 
=== Locomotion ===
L'OuistitiLe ouistiti pygmée est quadrupède et pratique le saut-accrochage vertical. Il effectue des bonds jusqu’à {{unité|4|m}}. Il grimpe en spirale autour des troncs. Il a l'habitude de progresser soit lentement soit à toute vitesse.
 
Il est diurne et arboricole.
 
== Habitat et répartition ==
[[Image:Cebuella pygmaea distribution.svg|thumb|150px|Aire de répartition de Ouistiti pygmée]]
Tous les types de forêt. Forêt inondable (''[[igapó]]'' et ''[[varzea]]''), ''[[terra firme]]'', fourrés de [[bambou]]s. Abords des champs cultivés. Dans la ''terra firme'', souvent associé à un arbre émergeant appelé guarango (Parkia sp.). Quel que soit l’environnement, il habite la lisière de forêt à proximité d’un cours d’eau. Dans les forêts de plaine inondables, il préfère les zones inondées au plus trois mois par an avec un niveau d’engorgement n’excédant pas 2-{{unité|3|m}}. Il habite aussi en [[Amérique du Sud]] dans les forêts d'Amazonie.
 
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== Particularités physiques et comportementales ==
{{Contradiction|date=décembre 2022|commentaire=Mâle dominant ou femelle dominante ?}}
* Le nouveau-né est si minuscule qu’il faut une loupe pour distinguer ses doigts. Un jeune spécimen est encore à peine plus grand qu’un gros criquet, l’un de ses futurs repas…
* C’est l’ours en peluche des jeunes Indiens, qui lui confient leurs secrets. Pour les adultes, juché sur le haut du crâne, c’est une formidable machine à enlever les [[pou]]x.
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''Cebuella pygmaea pygmaea'', se rencontre dans un triangle entre le rio Japurá-Caquetá au nord, le [[rio Solimões]] au sud et le río Pastaza à l’ouest. La pointe est de ce triangle se trouve à la confluence des rios Japurá et Solimões. ''Cebuella pygmaea niveiventris'', se rencontre au sud du Solimões, à l’ouest jusqu’au [[río Huallaga]], à l’est jusqu’au rio Madeira, au sud jusqu’à la frontière de l’Acre et du Pérou jusqu’au bassin du río Manu.
 
En 2017, la séparation entre les deux sous-espèces a été analysée sur base de données moléculaires. Les résultatrésultats de l'étude encouragent à les considérer en réalité comme des espèces distinctes<ref name="boublietal.2017">{{Article| langue=en | nom1= Boubli| prénom1=Jean P.| prénom2= Maria N. F. | nom2=da Silva| prénom3= Anthony B. | nom3=Rylands | prénom4= Stephen D. | nom4= Nash| prénom5= Fabrício | nom5= Bertuol |et al.= oui | année = 2017| titre = How many pygmy marmoset (Cebuella Gray, 1870) species are there? A taxonomic re-appraisal based on new molecular evidence| périodique = Molecular Phylogenetics and Evolution| volume = 120| pages = 170-182| doi = 10.1016/j.ympev.2017.11.010 }}</ref>.
 
== Menaces ==
Le Ouistitiouistiti pygmée reste assez commun car il n’est pas chassé (rien à manger) et s’adapte à l’[[agriculture]]. Se fait parfois prendre dans des pièges en bordure des plantations de [[banane]]s et de plantains, des délices auxquels il ne sait résister. Il s’apprivoise facilement.
 
== Notes et références ==
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* {{ITIS|943995|''Cebuella'' Gray, 1866|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{Tolweb|Cebuella}}
* {{UICN listetaxons | 131334 | Cebuella | consulté le=6 janvier 2023}}
* {{BioLib|taxon|602591|''Cebuella'' Gray, 1866|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{CatalogueofLife genre| 62JTZ | ''Cebuella'' Gray, 1866 | consulté le=16 septembreavril 20192023 }}
* {{NCBI|1965109|''Cebuella''|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{Tolweb|Cebuella|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{TPDB|159123|''Cebuella'' Gray 1865|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{uBIO|4106174|''Cebuella'' Gray 1866|consulté le=1 septembre 2019 }}
=== Espèce ''Callithrix pygmaea'' ===
* {{MSW|12100206|Callithrix (Cebuella) pygmaea Spix, 1823}}
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=== Espèce ''Cebuella pygmaea'' ===
* {{BioLib|taxon|32114|''Cebuella pygmaea'' (Spix, 1823)|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{CatalogueofLife espèce|Cebuella RYYQ | ''Cebuella pygmaea|'' (Spix, 1823) | consulté le=115 septembredécembre 20192020 }}
* {{ITIS|944123|''Cebuella pygmaea'' (Spix, 1823)|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{NCBI|9493|''Callithrix pygmaea'' (Spix, 1823) (Syn. de ''Cebuella pygmaea'')|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{uBIO|5439935|''Cebuella pygmaea''|consulté le=1 septembre 2019 }}
* {{UICN|41535|''Cebuella pygmaea'' (Spix, 1823)|consulté le=1 septembre 2019 }}
 
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