« Mégalodon » : différence entre les versions

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{{Taxobox UICN|EX}}
{{Taxobox fin}}
Le '''Mégalodon''' ('''''Carcharocles megalodon''''') est une [[espèce]] [[Extinction_des_espèces|éteinte]] de [[requin]]s appartenant à l'[[Ordre (biologie)|ordre]] des [[lamniformes]] ayant vécu du [[Miocène]] ([[Aquitanien]]) au milieu du [[Pliocène]] ([[Zancléen]]), il y a entre 23 à 3,6 [[millions d'années]], bien que d'autres estimations fixent sa date d'extinction au [[Pléistocène inférieur]] ([[Calabrien]]) soit il y a 1,6 millions d'années<ref>http://www.requins.eu/html/megalodon.html</ref>{{,}}<ref>http://www.prehistoric-wildlife.com/species/m/megalodon.html</ref>. La classification du mégalodon a fait l'objet de nombreux changements : il était initialement considéré par certains comme appartenant à la famille des [[Lamnidae|Lamnidés]], et comme étant proche du [[grand requin blanc]] (''Carcharodon carcharias''), quand d'autres le rattachaient à la famille éteinte des [[Otodontidae|Otodontidés]]. C'est cette dernière théorie qui semble prévaloir de nos jours<ref>{{Lien web|titre=Fossilworks: Carcharocles megalodon|url=http://fossilworks.org/bridge.pl?action=taxonInfo&is_real_user=1&taxon_no=80603|site=fossilworks.org|consulté le=2017-12-20}}</ref>, bien que des divergences subsistent en ce qui concerne son [[Genre (biologie)|genre]] (''Carcharocles'', ''Megaselachus'', ''Otodus'' ou encore ''Procarcharodon'').
 
Les scientifiques suggèrent que le Mégalodon ressemblait à une version trapue et géante du [[grand requin blanc]], même s'il ressemblait peut-être au [[requin pèlerin]] ou au [[requin-taureau]]. Considéré comme l'un des prédateurs les plus importants et les plus puissants à avoir jamais existé, les restes fossiles de mégalodons suggèrent que ce requin géant a atteint une longueur maximale de {{unité|20|mètres}} avec une taille moyenne de {{unité|16 à 18|mètres}}, ce qui en fait l'un des trois plus grands [[poisson]]s de l'histoire avec le [[requin-baleine]] et ''[[Leedsichthys]]''. En se basant sur les mâchoire de requins actuels, celles du Mégalodon pouvait exercer une force de morsure allant de 110 000 à 180 000 newtons, ce qui en fait la plus puissante de tout le [[règne animal]]. Ses dents étaient épaisses et robustes, conçues pour saisir les proies et casser les os.
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[[Fichier:2016 megalodon.jpg|thumb|left|Reconstitution à l'échelle d'un Mégalodon au Musée de l'évolution de Puebla au Mexique.]]
[[Fichier:Megalodon tooth with great white sharks teeth-3-2.jpg|thumb|Une dent de Mégalodon avec deux dents de [[Grand requin blanc]].]]
[[Fichier:MegalodonCarcharodon jawmegalodon.jpg|alt=|vignette|Mâchoire reconstituée d'un Mégalodon adulte.]]
 
Le Mégalodon est principalement connu grâce aux multiples [[dent]]s et quelques [[vertèbre]]s fossilisées que l'on a retrouvées. Il s'agit, au même titre que les requins modernes, d'un [[poisson cartilagineux]], c’est-à-dire dont le [[squelette]] est constitué de [[cartilage]] et non pas d'[[os]], ce qui explique pourquoi peu de squelettes fossilisés ont été retrouvés. Cependant, les grandes dents du Mégalodon ont traversé les âges et s'avèrent similaires en de nombreux points à celles du [[grand requin blanc]]. Elles mesuraient jusqu'à 20,3 centimètres pour les plus longues jamais trouvées et étaient plus larges qu'une paume de main. Des études{{lesquelles}} ont suggéré que le mégalodon était un proche parent du [[Grand requin blanc]] actuel mais un nombre croissant de chercheurs{{lesquels}} contestent cette proche parenté et voient dans les similarités dentaires le fruit d'une [[évolution convergente]]. Néanmoins, ce sont des extrapolations entre la taille des dents de Mégalodons et celles de requins modernes qui ont permis d'évaluer les caractéristiques de ce prédateur. La taille de ce requin est depuis toujours un sujet de débat mais voici les extrapolations les plus récentes :
 
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En 1996, le paléontologue Mike Gottfried et son équipe{{refnec}} ont procédé à une nouvelle étude, basée sur une dent antérieure de la mâchoire supérieure de {{unité|16.5|cm}}. En calculant le ratio exact avec les dents du grand requin blanc, ils sont parvenus à une longueur de {{unité|15.90|mètres}} pour le propriétaire de cette dent. Par ailleurs, l'aspect massif des dents du mégalodon et la forme de toute la denture disponible, des dents de la mâchoire supérieure aux plus petites latérales, ainsi que l'étude des rares vertèbres retrouvées leur ont permis de donner un aspect plus précis de l'animal. Selon ces considérations, le mégalodon était beaucoup plus massif en proportion que le grand requin blanc, pesant près de {{unité|50|tonnes}} pour un animal de {{unité|15|mètres}}. Son corps était plus musclé, ses mâchoires étaient plus larges à cause de l'absence des deux dents latérales légèrement atrophiées que le requin blanc possède. Son museau plus trapu, ses nageoires pectorales plus développées. Son nombre de vertèbres aurait aussi été plus élevé. Le mégalodon possédait l'allure d'un gigantesque ''[[Grand requin blanc|Carcharodon carcharias]]'' « bodybuildé »<ref>{{en}} [http://www.elasmo-research.org/education/evolution/reconstruct_megalodon.htm Reconstruction d'un Mégalodon]</ref>. Mike Gottfried a par ailleurs hypothétiquement estimé, en se basant sur les plus grands individus de requins blancs actuels, que les plus grands Mégalodons atteignaient {{unité|20.2|mètres}}.
 
Le collectionneur renommé Vito Bertucci, ayant étudié les dents de requins fossiles pendant plus de 20 années, avait retrouvé en 2002 une dent latérale de plus de {{unité|18|cm}}, les plus grandes dents étant celles sur la mâchoire supérieure. Bertucci était d'ailleurs à l'origine de la plus grande reconstruction de mâchoire au monde ; mesurant {{unité|3|m}} de hauteur et {{unité|3.30|m}} de large, elle contient 182 dents, dont les plus grandes dépassaient {{unité|18|cm}}. Le spécimen qui aurait porté cette mâchoire était estimé avoir mesuré plus de {{unité|22|mètres}} pour Bertucci<ref>{{en}} [http://www.sharksteeth.com/Megalodon.htm dent de mégalodon].</ref>{{,}}<ref>[http://ww1.prweb.com/prfiles/2004/06/01/130554/Steve_in_BIGGEST_jaws_B___W.jpg Photo de mâchoire de mégalodon.].</ref>.
 
Le spécialiste des requins Cliff Jeremiah{{refnec}} a quant à lui établi une méthode d'estimation basée sur la largeur totale des dents antérieures de la mâchoire supérieure. Il estime que pour chaque centimètre en largeur de dent, il y a approximativement {{unité|1.37|mètre}} de longueur de corps. Une dent de Mégalodon large de {{unité|12|centimètres}} proviendrait donc d'un individu mesurant environ {{unité|16.4|mètres}}. À noter qu'un certain nombre de dents dépassent ces dimensions.
D'après les techniques de mesure scientifiques les plus étudiées, celle de Mike Gottfried en se basant sur la longueur de la dent et celle de Cliff Jeremiah en utilisant la largeur de la racine, il apparaît que si la taille du mégalodon a longtemps été débattue et erronée, à la suite d'une mauvaise connaissance de la physiologie des requins lamnoïdes à l'époque, les experts actuels accordent généralement au Mégalodon une taille à l'âge adulte de 15,9-20,3 mètres, et un poids compris entre 40 et {{unité|60|tonnes}}. C'est largement supérieur aux dimensions des plus grands cachalots et reptiles marins connus du [[mésozoïque]]. Le Mégalodon est de ce fait couramment considéré comme l'un des plus grand macroprédateur marin fossile connu avec le '''''[[Livyatan|Livyatan melvillei]]'''''.
 
DMais d'après les techniques de mesure scientifiques les plus étudiées, celle de Mike Gottfried en se basant sur la longueur de la dent et celle de Cliff Jeremiah en utilisant la largeur de la racine, il apparaît que si la taille du mégalodon a longtemps été débattue et erronée, à la suite d'une mauvaise connaissance de la physiologie des requins lamnoïdes à l'époque, les experts actuels accordent généralement au Mégalodon une taille à l'âge adulte de 15,9-20,3 mètres, et un poids compris entre 40 et {{unité|60|tonnes}}. C'est largement supérieur aux dimensions des plus grands cachalots et reptiles marins connus du [[mésozoïque]]. Le Mégalodon est de ce fait couramment considéré comme l'un desle plus grand macroprédateur marin fossile connu avec le '''''[[Livyatan|Livyatan melvillei]]'''''.
'''Aux dernières études en date 2019''', le Dr. Kenshu Shimadail paléo-biologiste de l'université de Chicago, qui collectionne et étudie les requins préhistoriques du mio-pliocène depuis tout jeune, montre clairement que la taille du mégalodon adulte oscillait entre 14,2 - 15,3 m , pour des individus possédant des dents d'environ 16,2 cm<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Turns Out The Megalodon Shark Ain't THAT Big|url=https://www.forbes.com/sites/melissacristinamarquez/2019/10/02/turns-out-the-megalodon-shark-aint-that-big/?fbclid=IwAR2qf1y03aDsqeDKLicKyB-OdJMNtdrqYTNXYdp5r8mEb86mbBgqznCn3U0#6cbb1dba503b|site=|périodique=|date=2 octobre 2019|consulté le={{safesubst:Aujourd'hui}}}}</ref>. La taille maximale, de surcroît, qualifié de très rare, est estimée à 18 m de long (pour la plus grande dent jamais trouvée qui mesurait 19 cm (7,48 inches), au Pérou)<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Megalodon size|url=https://www.fossilguy.com/topics/megsize/megsize.htm|site=|périodique=|date=|consulté le={{safesubst:Aujourd'hui}}}}</ref>.
Explication grand public : https://www.youtube.com/watch?v=Fr-7sdliClA.
Le mégalodon étant un prédateur côtier, ce sont là, des tailles beaucoup plus raisonnables. D'autant plus que les proies qu'il chassait, n'avait rien des grandes baleines à fanons connues aujourd'hui, tel le rorqual bleu ! Les baleines chassées par le mégalodon étaient bien plus modestes, et étaient des cétacés à fanons préhistoriques nommés "[[Cetotheriidae|cétothéridés]]", dont le plus proche représentant aujourd'hui, est la [[baleine pygmée]]. Les cétothéridés, selon les espèces, mesuraient entre 4 et 13 m de long maximum. C'est d'ailleurs, majoritairement sur des os fossiles de cétothéridés, que l'on trouve le plus de marques de dents de mégalodon.
 
Le Mégalodon semble avoir possédé une mâchoire puissante. Une équipe de paléontologues australiens dirigée par le docteur Stephen Wroe, a mené une série d'études sur ordinateur pour connaitre la puissance exercée par le grand requin blanc et son cousin fossile le mégalodon. Il apparaît que là où ''Carcharodon carcharias'' possède une morsure estimée à {{unité|2|tonnes/cm<sup>2</sup>}} de pression, la morsure du mégalodon aurait été 6 à 10 fois supérieure, soit entre 12 et {{unité|20|tonnes/cm<sup>2</sup>}} de pression, suffisant pour arracher une nageoire ou broyer la cage thoracique d'une baleine de taille moyenne. Le Mégalodon posséderait ainsi la plus puissante morsure du règne animal<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/vivant/20080805.OBS6192/la_morsure_du_grand_blanc.html?idfx=RSS_sciences ''La morsure du grand blanc''].</ref>. Cependant, il est bon de savoir que les réels test sur les animaux vivants (et non par ordinateur), dont les tests réalisés via des leurres, afin que le grand requin blanc morde dedans. Il en résulte qu'un requin blanc a mordu avec une force de 466 kg<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Stephen Wroe, Daniel R. Huber|titre=Three dimensional computer analysis of white shark|url=https://www.semanticscholar.org/paper/Three-dimensional-computer-analysis-of-white-shark-Wroe-Huber/47df27e9a941cea328f4890be0838780907456d5|site=|périodique=|date=2008|consulté le={{safesubst:Aujourd'hui}}}}</ref>. De nos jours, la plus puissante morsure mesurée du règne animal appartient auà l'[[crocodile marin]]. La morsureAlligator d'unAmérique|alligator crocodiledu marin de 4Mississippi]],59 msuivi apar été mesurée à 16 414 newtons (soit 1les 673crocodiles,8 kgl'orque /cm2)<ref>{{Lienet web|langue=Anglais|auteur1=Erickson,enfin Gregoryle M.;grand Lappin,requin Ablanc. Kristopher; Parker, Trevor|titre=Comparison of bite-force performance between long-term
 
== Étymologie et dénomination ==
Le Mégalodon semble avoir possédé une mâchoire puissante. Une équipe de paléontologues australiens dirigée par le docteur Stephen Wroe, a mené une série d'études sur ordinateur pour connaitre la puissance exercée par le grand requin blanc et son cousin fossile le mégalodon. Il apparaît que là où ''Carcharodon carcharias'' possède une morsure estimée à {{unité|2|tonnes/cm<sup>2</sup>}} de pression, la morsure du mégalodon aurait été 6 à 10 fois supérieure, soit entre 12 et {{unité|20|tonnes/cm<sup>2</sup>}} de pression, suffisant pour arracher une nageoire ou broyer la cage thoracique d'une baleine de taille moyenne. Le Mégalodon posséderait ainsi la plus puissante morsure du règne animal<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/vivant/20080805.OBS6192/la_morsure_du_grand_blanc.html?idfx=RSS_sciences ''La morsure du grand blanc''].</ref>. Cependant, il est bon de savoir que les réels test sur les animaux vivants (et non par ordinateur), dont les tests réalisés via des leurres, afin que le grand requin blanc morde dedans. Il en résulte qu'un requin blanc a mordu avec une force de 466 kg<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Stephen Wroe, Daniel R. Huber|titre=Three dimensional computer analysis of white shark|url=https://www.semanticscholar.org/paper/Three-dimensional-computer-analysis-of-white-shark-Wroe-Huber/47df27e9a941cea328f4890be0838780907456d5|site=|périodique=|date=2008|consulté le={{safesubst:Aujourd'hui}}}}</ref>. De nos jours, la plus puissante morsure mesurée du règne animal appartient au [[crocodile marin]]. La morsure d'un crocodile marin de 4,59 m a été mesurée à 16 414 newtons (soit 1 673,8 kg /cm2)<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Erickson, Gregory M.; Lappin, A. Kristopher; Parker, Trevor|titre=Comparison of bite-force performance between long-term
[[Fichier:Carcharodon megalodon size compasison with man.png|vignette|Taille probable d'un Mégalodon avec un ''[[Homo sapiens]]''.|alt=|gauche]]
captive and wild American alligators (Alligator mississippiensis)|url=http://www.alligatorfarm.us/images/Research/Erickson%20et%20al.%202004.pdf|site=|périodique=|date=2008|consulté le={{safesubst:Aujourd'hui}}}}</ref>. Suite à cela , une étude confirme que les plus grands crocodiles marins (entre 6 - 7 m) peuvent mordre avec une force comprise entre 27 531 Newtons (2 807,4 Kg/cm2) et 34 424 Newtons (3 510,3 Kg/cm2)<ref>{{Article |prénom1=Gregory M. |nom1=Erickson |prénom2=Paul M. |nom2=Gignac |prénom3=Scott J. |nom3=Steppan |prénom4=A. Kristopher |nom4=Lappin |titre=Insights into the Ecology and Evolutionary Success of Crocodilians Revealed through Bite-Force and Tooth-Pressure Experimentation |périodique=PLoS ONE |volume=7 |numéro=3 |date=2012-03-14 |issn=1932-6203 |pmid=22431965 |pmcid=3303775 |doi=10.1371/journal.pone.0031781 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3303775/ |consulté le=2019-10-06 }}</ref>.
 
 
== Étymologie et dénomination ==
[[Fichier:Livyatan megalodon comparison.jpg|alt=|gauche|vignette|Mégalodon comparé à son concurrent de l'époque, le [[Livyatan|Livyatan Melvillei]]]]
Selon les récits de la [[Renaissance]], on pensait autrefois que les dents pétrifiées, de [[dragon]] et de [[serpent]]s, étaient des dents fossiles gigantesques et triangulaires souvent trouvées incrustées dans des formations rocheuses. Cette interprétation a été corrigée en [[1667]] par le [[naturaliste]] danois [[Nicolas Steno]], qui les a reconnus comme [[dents de requin]] et a rendu célèbre la représentation d'une tête de [[requin]] portant de telles dents. Il a décrit ses découvertes dans le livre ''The Head of a Shark Dissected'', qui contenait également l'illustration d'une dent de mégalodon<ref>{{ouvrage|nom=Haven|prénom=Kendall|titre=100 Greatest Science Discoveries of All Time|publisher=Libraries Unlimited|année=1997|pages=25–26|isbn=978-1-59158-265-6|url={{google books|plainurl=yes|id=4ANALQiCje4C|page=25}}|lieu= Westport, Connecticut|oclc=230807846}}</ref>.
 
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[[Fichier:Reconstrucción de un Megalodon a escala real y una dentadura (cropped).jpg|thumb|left|Mâchoire d'une reconstitution de Mégalodon au Musée de l'évolution de Puebla au Mexique.]]
[[Fichier:Middle Miocene geography.jpg|vignette|Carte de paléogéographie au Miocène moyen, il y a 14 millions d'années, époque ou vivait le Mégalodon.]]
On ignore les causes de son extinction, mais son temps d'existence, [[Miocène]] et [[Pliocène]], correspond en grande partie à celui du [[Pelagornis sandersi|pélagornis]], oiseau marin de {{unité|7|mètres}} d'envergure, et on peut supposer que leur disparition est peut-être liée et due à la raréfaction de leurs proies, des poissons de grande taille, elle-même liée au [[Paléoclimatologie|refroidissement]] du [[climat]] durant le Pliocène<ref>Jean Trichet, Jérome Gaillardet, Monica Rotaru, Michel Steinberg, ''Les climats passés de la Terre'', Vuibert 2006, {{ISBN|978-2-7117-5394-9}}, 216p.</ref>. En effet, n'importe quelle perturbation prolongée de la chaîne alimentaire est à même d'éradiquer un prédateur ayant de tels besoins métaboliques.
 
Si l'on suppose qu'il se nourrissait principalement de [[Dugong|dugongs]] et [[cétacé]]s, on peut penser que le ''Carcharocles megalodon'' s'est éteint lorsque les mers polaires, en se refroidissant, devinrent trop froides pour les [[requins]] mais purent constituer un refuge pour les cétacés à sang chaud. L'émergence de grands cétacés prédateurs chassant en groupe tels que l'orque n'a pas contribué à l'extinction du mégalodon mais ces espèces ont pu profiter de la raréfaction du grand requin. Contrairement à lui, les orques ont la capacité de vivre en eau glaciale.
==== Changement climatique ====
[[Fichier:Cetotherium BW.png|vignette|[[Cetotherium]] , petite baleine "cetothéridé" , proie courante du mégalodon]]
La planète a connue de nombreux changements au cours de la période du temps au régnait le mégalodon et qui ont affecté la vie marine. Une tendance au refroidissement commençant au 35 millions d'années de l’Oligocène a finalement conduit à une glaciation aux pôles. Les événements géologiques ont modifié les courants et les précipitations; parmi celles-ci figurent la fermeture de la voie maritime d'Amérique centrale que l'on nomme [[isthme de Panama]] et les modifications du [[paléo-océan Téthys]], contribuant au refroidissement des océans. L'isthme de Panama était une voie de migration pour le Mégalodon, notamment pour accéder aux zones de reproduction, de nourricerie, et pour suivre ses proies. La fermeture de l'isthme de Panama a donc eu, un très grand impacte négatif. <ref name=":0">{{Lien web|titre=Extinction of Megalodon|url=http://www.elasmo-research.org/education/evolution/megalodon_extinction.htm|site=www.elasmo-research.org|consulté le=2019-10-06}}</ref> Les zones de nourricerie sont essentielles à la survie de nombreuses espèces de requins, notamment parce qu'elles protègent les juvéniles de la prédation. <ref>{{Lien web|titre=Prehistoric Shark Nursery Spawned Giants : Discovery News|url=https://web.archive.org/web/20120310015215/http://news.discovery.com/animals/megalodon-nursery-prehistoric-sharks.html|site=web.archive.org|date=2012-03-10|consulté le=2019-10-06}}</ref>
 
Comme l'air de répartition du mégalodon ne concerne pas les eaux froides, il n'a peut-être pas été en mesure de retenir une quantité importante de chaleur métabolique, de sorte que son aire de répartition était restreinte aux eaux plus chaudes et qui devenaient de plus en plus restreintes. <ref name=":0" /> Les preuves fossiles confirment l’absence de mégalodon dans les régions du monde où la température de l’eau avait considérablement baissé pendant le Pliocène<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=A. Peter|nom1=Klimley|prénom2=David G.|nom2=Ainley|titre=Great White Sharks: The Biology of Carcharodon carcharias|éditeur=Academic Press|date=1998-04-03|isbn=9780080532608|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=2My8M5tL-KIC&pg=PA9&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false|consulté le=2019-10-06}}</ref>. Cependant, une analyse de la distribution du mégalodon dans le temps suggère que les changements de température n’ont pas joué un rôle direct dans l'évolution de son extinction. Sa répartition au Miocène et au Pliocène n’a pas été corrélée avec les tendances au réchauffement et au refroidissement; alors que l'abondance et la répartition ont diminué au Pliocène, le mégalodon a montré sa capacité à habiter des latitudes plus froides. Il a été trouvé dans des endroits où la température moyenne était comprise entre 12 et 27 °C, avec une plage totale allant de 1 à 33°C , ce qui indique que l'étendue mondiale de l'habitat convenable n’auraient pas dû être grandement affectés par les changements de température survenus . Ceci est cohérent avec la preuve que le Mégalodon était un mésotherme.<ref>{{Article |prénom1=Humberto G. |nom1=Ferrón |titre=Regional endothermy as a trigger for gigantism in some extinct macropredatory sharks |périodique=PLoS ONE |volume=12 |numéro=9 |date=2017-09-22 |issn=1932-6203 |pmid=28938002 |pmcid=5609766 |doi=10.1371/journal.pone.0185185 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5609766/ |consulté le=2019-10-06 }}</ref>
 
==== Écosystème en mutation ====
Les mammifères marins ont atteint leur plus grande diversité d'espèces au [[Miocène]].<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=A. Peter|nom1=Klimley|prénom2=David G.|nom2=Ainley|titre=Great White Sharks: The Biology of Carcharodon carcharias|éditeur=Academic Press|date=1998-04-03|isbn=9780080532608|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=2My8M5tL-KIC&pg=PA9&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false|consulté le=2019-10-06}}</ref> Comme chez les baleines à fanons ([[Mysticeti|mysticètes]]) avec plus de 20 genres reconnues au Miocène, contre seulement 6 genres existants actuellement.<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Dooly A.C.; Nicholas C. F.; Luo Z. X|titre="The earliest known member of the rorqual—gray whale clade (Mammalia, Cetacea)"|passage=|lieu=|éditeur=Journal of Vertebrate Paleontology|date=2006|pages totales=453–463|isbn=|lire en ligne=}}</ref> Cette diversité offrait un cadre idéal pour soutenir un super-prédateur tel que le mégalodon. À la fin du Miocène, de nombreuses espèces de mysticètes s'étaient éteintes. Les espèces survivantes avaient peut-être été des nageurs plus rapides et donc des proies plus difficiles à atteindre pour le mégalodon<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mark|nom1=Renz|titre=Megalodon: Hunting the Hunter|éditeur=PaleoPress|date=2002|isbn=9780971947702|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=cMRe5GmDXmUC&redir_esc=y|consulté le=2019-10-06}}</ref>. En outre, après la fermeture de la voie maritime de l’Amérique centrale ([[isthme de Panama]]) , la diversité et l’abondance des baleines tropicales a diminué. L'extinction du mégalodon est en corrélation avec le déclin de nombreuses petites lignées de mysticètes (les [[Cetotheriidae|cétothéridés]]) et il est possible que ces petites baleines aient été la source majeure de nourriture pour ce requin géant. De plus, il a été découvert qu'une extinction de mégafaune marine au [[Pliocène]] avait éliminé 36% de toutes les grandes espèces marines, dont 55% des mammifères marins, 35% des oiseaux de mer, 9% des requins et 43% des tortues de mer. L'extinction était sélective vis-à-vis des endothermes et des mésothermes par rapport aux poikilothermes,<ref>{{Article |prénom1=John |nom1=Griffin |titre=The Pliocene marine megafauna extinction and its impact on functional diversity |périodique=Nature Ecology & Evolution |volume=1 |numéro=8 |date=2017 |issn=2397-334X |lire en ligne=https://cronfa.swan.ac.uk/Record/cronfa34515 |consulté le=2019-10-06 |pages=1100 }}</ref> ce qui impliquait un lien de cause à effet avec une diminution de l'approvisionnement alimentaire et correspondait donc à ce que mégalodon soit mésothermique. Le Mégalodon était peut-être trop énorme pour subvenir à ses besoins à cause du déclin des ressources alimentaires marines.<ref>{{Lien web|titre=Extinction of Megalodon|url=http://www.elasmo-research.org/education/evolution/megalodon_extinction.htm|site=www.elasmo-research.org|consulté le=2019-10-06}}</ref>
 
La concurrence d'autres grands prédateurs, tels que les cachalots macroprédateurs apparus au Miocène, et les grands requins blancs du Pliocène pourrait également avoir contribué au déclin et à la disparition du mégalodon.<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Antunes, Miguel Telles; Balbino, Ausenda Cáceres|titre=THE GREAT WHITE SHARK Carcharodon carcharias
(LINNÉ, 1758) IN THE PLIOCENE OF PORTUGAL
AND ITS EARLY DISTRIBUTION IN EASTERN ATLANTIC|url=https://recyt.fecyt.es//index.php/REP/article/viewFile/11488/7741|site=|périodique=|date=2010|consulté le={{safesubst:Aujourd'hui}}}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Wayback Machine|url=https://web.archive.org/web/20101205083613/http://www.science.smith.edu/departments/Biology/VHAYSSEN/msi/pdf/i0076-3519-304-01-0001.pdf|site=web.archive.org|date=2010-12-05|consulté le=2019-10-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Renz, Mark|titre=Megalodon the hunting hunter|url=https://books.google.fr/books?id=cMRe5GmDXmUC&redir_esc=y|site=|périodique=|date=2002|consulté le={{safesubst:Aujourd'hui}}}}</ref> Les plus gros cachalots macroprédateurs tels que [[Livyatan|Livyatan Melvillei]] <ref>{{Lien web|titre=Huge Tooth Reveals Prehistoric Moby Dick in Melbourne {{!}} Australasian Science Magazine|url=http://www.australasianscience.com.au/article/issue-april-2016/huge-tooth-reveals-prehistoric-moby-dick-melbourne.html|site=www.australasianscience.com.au|consulté le=2019-10-06}}</ref> ayant la taille du mégalodon, sont mieux connus du Miocène, mais ont persisté jusqu'au Pliocène. Cette espèce peut avoir occupé un rôle similaire à celle des orques actuelles avant d'être finalement remplacées par elles . Un Mégalodon était probablement impuissant face à un groupe de Livyatan Melvillei à l'instar d'un requin blanc face à un groupe d'orques. Bien que Livyatan ne soit pas un prédateur du Mégalodon et inversement. Quant aux [[Orque|orques]] actuelles, elles ne sont pas une cause du déclin du mégalodon, puisqu'elles sont apparues alors que le mégalodon était déjà en sérieux déclin et proche de l'extinction.
 
Des preuves récentes et des méthodes de datation plus précises suggèrent que C. megalodon s'est peut-être éteint plus tôt que prévu. Les fossiles examinés dans les gisements du Pacifique Nord impliquent que les mégalodons se sont éteints il y a environ 3,6 à 4 millions d'années. Beaucoup d'espèces qui ont servi de proie au mégalodon ont survécu beaucoup plus longtemps, contrairement à une théorie antérieure selon laquelle toutes avaient été balayées par une seule extinction de masse marine.<ref>{{Article |prénom1=Robert W. |nom1=Boessenecker |prénom2=Dana J. |nom2=Ehret |prénom3=Douglas J. |nom3=Long |prénom4=Morgan |nom4=Churchill |titre=The Early Pliocene extinction of the mega-toothed shark Otodus megalodon: a view from the eastern North Pacific |périodique=PeerJ |volume=7 |date=2019-02-13 |issn=2167-8359 |pmid=30783558 |pmcid=6377595 |doi=10.7717/peerj.6088 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6377595/ |consulté le=2019-10-06 }}</ref>
 
Il n'y a pas d'indices d'une concurrence entre les orques et le mégalodon. Durant le règne du requin, aucun mammifère marin carnivore ne l'a supplanté, mais des espèces de cétacés carnivores comme les orques sont apparues, et d'autres ont disparu avant l'extinction du mégalodon. Il est possible que ce soient d'autres requins plus petits et mieux adaptés à la chasse aux proies plus modestes mais plus nombreuses ([[pinnipèdes]], poissons [[Pélagos|pélagiques]]) qui ont concurrencé le mégalodon, trop grand et trop spécialisé dans la chasse aux grands cétacés qui purent se réfugier aux pôles.
L'extinction de mégalodon et d'autres grands prédateurs comme le Livyatan, a ouvert la voie à d'autres changements dans les communautés marines. La taille moyenne des baleines à fanons a considérablement augmenté après leur disparition, bien qu'elle soit probablement due à d'autres causes liées au climat.<ref>{{Article |prénom1=Graham J. |nom1=Slater |prénom2=Jeremy A. |nom2=Goldbogen |prénom3=Nicholas D. |nom3=Pyenson |titre=Independent evolution of baleen whale gigantism linked to Plio-Pleistocene ocean dynamics |périodique=Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences |volume=284 |numéro=1855 |date=2017-05-31 |issn=0962-8452 |pmid=28539520 |pmcid=5454272 |doi=10.1098/rspb.2017.0546 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5454272/ |consulté le=2019-10-06 }}</ref> En effet, il n'y a aucune espèce de baleine de plus de 20 m à l'époque du Mégalodon. Seuls les baleines actuelles ont atteint le gigantisme de près de 30 m.<ref>{{Article |prénom1=Graham J. |nom1=Slater |prénom2=Jeremy A. |nom2=Goldbogen |prénom3=Nicholas D. |nom3=Pyenson |titre=Independent evolution of baleen whale gigantism linked to Plio-Pleistocene ocean dynamics |périodique=Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences |volume=284 |numéro=1855 |date=2017-05-31 |issn=0962-8452 |pmid=28539520 |pmcid=5454272 |doi=10.1098/rspb.2017.0546 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5454272/ |consulté le=2019-10-06 }}</ref> A l'inverse, l’augmentation de la taille des cétacés à fanons a peut-être contribué à l’extinction du mégalodon, puisque ce dernier préférait s’attaquer aux plus petites baleines (comme les cétothéridés, proies majeures du mégalodon qui mesuraient 4 à 13 m maximum selon les espèces) ; les marques de morsure sur les grandes espèces de baleines pourraient provenir de requins nécrophages, à l'instar des requins blancs & requins tigres qui ne dédaignent pas une carcasse de baleine ou de cachalot.
 
Autre supposition : le début des glaciations, en provoquant l'abaissement du niveau marin, aurait fait émerger, donc disparaître en tant que milieux marins, les larges plates-formes épicontinentales peu profondes où le mégalodon se reproduisait et grandissait, dans les herbiers à l'abri des prédateurs du large (dont les adultes de sa propre espèce)<ref name="NA">{{Lien web|nom=Reilly|prénom=Michael|titre=Prehistoric Shark Nursery Spawned Giants|lieu=USA|éditeur=Discovery News|date=29 septembre 2009|url=http://news.discovery.com/animals/megalodon-nursery-prehistoric-sharks.html|consulté le=23 novembre 2013| archiveurl= https://web.archive.org/web/20120310015215/http://news.discovery.com/animals/megalodon-nursery-prehistoric-sharks.html |archivedate= 2012-03-10}}.</ref>.
L'extinction du mégalodon a eu un impact positif sur les autres prédateurs de l'époque, tels que le grand requin blanc, dont sa répartition s'est étendue à des régions où le mégalodon était devenu absent. Ainsi qu'à l'orque moderne ([[Orque|orcinus orca]]), devenu le super-prédateur des océans.
 
==Le mégalodon et l'homme ==
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