« Martin Heidegger et le nazisme » : différence entre les versions

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Son style, obscur et de plus en plus sophistiqué, lui permet aussi de ne pas se laisser situer aisément, ni politiquement, ni philosophiquement, et ainsi d'en jouer non sans habileté jusqu'à être insaisissable, insituable.
 
L'engagement de 1933 resteest peut-êtrepleinement une {{passage non neutre|tache compromettante}}cohérent dans lale viechemin de ce penseurpensuerr. Cependant son travail, après la démission du poste de recteur, consiste d'abord à tenter d'élucider le phénomène historial qui a apporté le nazisme, lui-même degré supplémentaire du nihilisme. Heidegger tente, après l'échec du rectorat, de méditer l'essence du nihilisme européen, tout d'abord dans ses cours, à partir d'une interprétation de Nietzsche (le « désert croît ») et de Hölderlin (le « temps de détresse »), qu'il arrache à leur appropriation par les nazis, et ensuite dans ses traités non-publiés dont fait partie ''Die Geschichte des Seins'' (écrit pendant la période 1938-1940) (''Ga'' 69).
 
Voir précisément le paragraphe 61 ({{p.|77-78}}), intitulé « ''Macht und Verbrechen'' » (Puissance et crime), qui dénonce ouvertement les ''planetarischen Hauptverbrecher'' : « Les criminels en chef planétaires, pour ce qui en est l'être (''Wesen''), suite à l'inconditionnel asservissement qui est le leur à l'égard de l'effort fait pour s'emparer inconditionnellement de la puissance, sont tous à égalité entre eux. Les différences historiquement conditionnées qui se donnent quelque importance lorsqu'on les fait passer au premier plan, ne servent jamais qu'à en travestir la criminalité sous l'aspect de l'inoffensif, tout en en présentant l'accomplissement comme « moralement » nécessaire dans l'« intérêt » même de l'humanité. / Les criminels planétaires de la toute dernière modernité dans laquelle seulement ils deviennent possibles, puis nécessaires, peuvent être comptés sur les doigts d'une seule main ». « Aussi n'y a-t-il pas de châtiment qui puisse être assez grand pour dompter de tels criminels […]. L'Enfer lui-même est trop petit […] auprès de ce que ces criminels que rien ne retient portent ainsi à la ruine ». (trad. G. Guest)
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En 2014 est prévu le début de la publication des ''[[Cahiers noirs]]'', dont des passages jugés antisémites ont déjà été diffusés<ref name="laphilosophie.blog.lemonde.fr"/>{{,}}<ref name="laregledujeu.org"/>{{,}}<ref>Emmanuel Alloa, [https://www.academia.edu/11822992/Affaire_Heidegger._Nouveau_scandale_en_vue_Le_Monde_3.3.2015_/ Affaire Heidegger, nouveau scandale en vue](Le Monde 3 mars 2015)</ref>
 
=== PositionRuptures radicales proposées par d'Emmanuel Faye ===
Les travaux du chercheur, depuis 2005, révolutionnent l'abord de cet auteur, en proposant des approches critiques intransigeantes par le biais d'analyses philologiques et historiques cessant de délier la pensée de cet auteur de ses engagements nazis, de fait indissociables. Une véritable «métapolitique de l'extermination» se donnant à lire dans les Cahiers noirs et même les traités impubliés, Emmanuel Faye a traduit et interprété des textes inédits permettant d'acter la tentative d'introduire le nazisme dans la philosophie; celle-ci fut une réussite incontestable, tant des relais, en particulier en France, ont pu favoriser le blanchissement de cette pensée depuis 1945. Une relecture de Martin Heidegger implique dés lors une prise de distance par rapport à toutes les interprétations qui se sont basées sur un corpus incomplet, des connivences et des tendances apologétiques.