« Robert Smithson » : différence entre les versions

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== Biographie ==
=== Enfance et études ===
Smithson est né à [[Passaic]] dans le [[New Jersey]]. Son père, d'abord mécanicien , est devenu vice-président d'une société de prêt. Son arrière-grand-père paternel, staffeur, avait réalisé des décors dans le métro de New York, l'[[Musée américain d'histoire naturelle|American Museum of Natural History]], le Metropolitan Museum of Art et une centaine d'églises. Son grand-père maternel était charron<ref>{{harvsp|Robert Smithson et MAC Marseille, 1994|p=232}}</ref>. Il a passé son enfance jusqu'à l'âge de neuf ans à [[Rutherford (New Jersey)]]. À Rutherford, le poète et médecin [[William Carlos Williams]] était le pédiatre de Smithson. Il a notamment écrit ''{{Lien|langue=en|trad=Paterson (poem)|fr=le poème épique ''Paterson''|lang=en|trad=Paterson (poem)|texte=le poème épique ''Paterson''}}'', publié de 1946 à 58; ces écrits marqueront durablement Smithson qui a 20 ans en 58.
 
Lorsqu'il a eu neuf ans, sa famille s'était installée dans la section Allwood de [[Clifton (New Jersey)]]. Très jeune, il se passionnait pour l'[[histoire naturelle]] et visitait régulièrement l'American Museum of Natural History. Puis il étudia la peinture et le dessin à la [[Art Students League of New York]] de 1955 à 1956, et ensuite, brièvement, à l'école du [[Brooklyn Museum]].
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=== Œuvre ===
==== Premiers temps ====
Il s'oriente, ensuite, vers la peinture abstraite. Il se voit principalement comme peintre à cette époque et ses premières œuvres exposées ont un large éventail d'influences, notamment la science-fiction, l'art catholique et le Pop art <ref>Tsai, Eugenie (1991). ''Robert Smithson Unearthed: Drawings, Collages, Writings''. New York: Columbia University Press. {{ISBN |0-231-07259-7}}.</ref>. En 1961, passe trois mois à Rome, pour une exposition personnelle, et lit beaucoup ([[Carl Gustav Jung|Jung]], [[Sigmund Freud|Freud]], le [[Vorticisme|vorticiste]] [[Wyndham Lewis]], [[T. E. Hulme]], ainsi que [[T.S. Eliot]], ''{{lienLien|langue=en|fr=Nightwood}}'' de [[Djuna Barnes]], et ''[[Le Festin nu|Nacked lunch]]'' de [[William Burroughs]]. En 62 il procède à « une sorte d'écriture par collage », selon ses propres mots. Il réalise alors des dessins et des œuvres de collage incorporant des images d'histoire naturelle, des films de science-fiction, de l'art classique, de l'iconographie religieuse et de la pornographie, notamment des « coupures homo-érotiques de ''{{lienLien|langue=en|fr=beefcake magazines}}'' » <ref>[https://www.nytimes.com/2005/06/24/arts/design/24kimm.html?ex=1180929600&en=97cea2a283bb6762&ei=5070Sculpture From the Earth, but Never Limited by It], ''NY Times'', 2005, retrieved October 21, 2009</ref>. Les peintures de 1959 à 1962 explorent les "archétypes religieux mythiques" et sont également inspirées de la [[Divine Comédie]] de [[Dante]], telles que les peintures de 1959 du ''Wall of Dis'' et de ''The Inferno, Purgatory and Paradise'', qui correspondent à la structure en trois parties de la Divine Comédie<ref>Roberts, Jennifer L. (2004). ''Mirror Travels: Robert Smithson and History''. New Haven: Yale University Press. {{ISBN|0-300-09497-3}}.</ref>. Alors qu'elle travaille dans une assurance (Lederle Labs in Pearl River), tout en ayant un intérêt pour les arts et les sciences, [[Nancy Holt]] se marie avec lui en 1963. Il se consacre alors à la sculpture, « une sorte de travail cristallin du plastique », en partie influencé par la [[cristallographie]], à la recherche de « structures provenant d'une réflexion sur les qualités inhérentes aux matériaux »<ref>{{harvsp|Robert Smithson et MAC Marseille, 1994|p=233}}</ref>.
 
:Si l'intérêt de Smithson pour la littérature de science-fiction a été souvent évoquée, c'est plus précisément l'œuvre de [[J.G. Ballard]] qui semble souvent très proche de celle de Smithson<ref>{{harvsp|Adeline Wessang , 2014}}</ref>. J.G. Ballard est devenu célèbre au début des années 1960 avec la publication de quatre romans-catastrophe dans lesquels la Terre "telle que nous la connaissons" est détruite par le vent, les inondations, la sécheresse et la cristallisation, respectivement. Parmi lesquels : ''{{Lien|langue=en|fr=The Burning World (novel)}}''<ref>Présentation sur [http://www.ballardian.com/biblio-the-burning-world Ballardian].</ref>, 1964, renommé en 1965: ''[[Sécheresse (roman)|Sécheresse]]'' (''The Drought''), et en 1966: ''[[La Forêt de cristal]]'' (''The Crystal World'') (Smithson publiera un article, ''The Crystal Land'', en 1966, exploration d'une carrière avec [[Donald Judd]]<ref>''Le pays du cristal'', traduction : {{harvsp|Robert Smithson et MAC Marseille, 1994|p=169}}</ref>). Quant à [[Brian Aldiss]], il a publié en 1965 ''Terrassement'' (''{{Lien|langue=en|fr=Earthworks (novel)}}'', en 1966 chez [[Doubleday]]) auquel Smithson fait allusion au tout début de « The Monuments of Passaic »<ref>{{harvsp|Robert Smithson, 1967}} : « les « earthworks » paraissaient désigner la construction de terrains artificiels »...</ref>. Dans ''L'entropie et les nouveaux monuments'' (1966), Smithson cite [[Keith Laumer]], un extrait de ''The Other Side of Time'' (1965). Il évoque, dès les premiers mots, après un extrait de [[John Taine]] significatif, le fait que la science-fiction suggère, dans ses idées architecturales, une nouvelle forme de monumentalité qui est comparable aux œuvres de [[Donald Judd]], [[Robert Morris]], [[Sol LeWitt]], [[Dan Flavin]] et à certains artistes du « {{Lien|frlangue=en|trad=Park Place GroupGallery|lang=en|tradfr=Park Place GalleryGroup|texte=Park Place Group}} » ... jusqu'à [[Larry Bell]].
 
Après une rupture avec le monde de l'art, Smithson réapparait en 1964 en tant que promoteur du [[Minimalisme (art)|mouvement minimaliste]]<ref>{{Ouvrage |nom=Hobbs |prénom=Robert |titre=Robert Smithson: Sculpture |lire en ligne=https://archive.org/details/robertsmithsonsc00hobb |date=1981 |éditeur=Cornell University Press |lieu=Ithaca, NY |id=Hobbs, 1981|isbn=0-8014-1324-9}}</ref>. Son nouveau travail a abandonné la préoccupation du corps qui était courante dans son travail précédent et il commence à utiliser des plaques de verre et des tubes d'éclairage au néon pour explorer la réfraction visuelle et les miroirs. Sa sculpture murale ''Enantiomorphic Chambers'', 1965<ref>Dessin: [https://www.moma.org/collection/works/37525 ''Enantiomorphic Chambers''] (1965) sur le site du MoMA. La sculpture : [http://pillanatgepek.c3.hu/en/kiallitas/muveszek/robert-smithson/ ''Enantiomorphic Chambers''], sur le site de Pillanatgépek, blickmaschinen.</ref> était faite d'acier et de miroirs et créait l'effet optique d'un « point de fuite inutile » ; il a pris, de lui même, une photo regardant cette sculpture dans laquelle il apparait, sur un miroir, de profil et sur l'autre de face<ref>{{harvsp|Robert Smithson et MAC Marseille, 1994|p=233}}</ref>. Les structures cristallines et le concept d'entropie l'intéressèrent et induiront un grand nombre de sculptures réalisées au cours de cette période, dont ''Alogon 2'' (1966) composé de dix unités, dont le titre fait référence au mot grec pour un nombre irrationnel et innommable. L'intérêt de Smithson pour l'entropie l'a amené à écrire sur un avenir dans lequel « l'univers s'épuisera en une similitude totale »<ref>« ''The universe will burn out into an all-encompassing samenes'' ». {{harvsp|Hobbs, 1981}}</ref>. Ses idées sur l'entropie ont également abordé la culture, « l'étalement urbain et le nombre infini de logements construits pendant le boom de l'après-guerre ont contribué à l'architecture de l'entropie ». Il a qualifié ces étalements urbains / suburbains de ''slurbs''. Smithson considérait l'[[entropie]] (entendue au sens restrictif du [[deuxième principe de la thermodynamique]]) comme une forme de transformation de la société et de la culture, illustrée dans ses œuvres, par exemple les œuvres non réalisées sur le site.
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