« Tueries et massacres de la guerre israélo-arabe de 1948 » : différence entre les versions

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{{article principal|Guerre israélo-arabe de 1948}}
 
Après une trentaine d’années de conflit nationaliste en [[Palestine mandataire]] entre [[Nationalisme palestinien|Arabes palestiniens]] et [[Sionisme|Juifs sionistes]] et tandis qu’aucun accord ne pouvait être trouvé entre les parties, les Britanniques décidèrent en {{date||février|1947}} de remettre à l'ONU le mandat qui leur avait été donné pour administrer le pays. En 1929 à [[Safed]] et [[Massacre d'Hébron (1929)|à Hébron]] et à Jérusalem<ref>The War on Error: Israel, Islam, and the Middle East, Martin Kramer, Octobre 2016</ref>, 133 Juifs furent massacrés et six villages juifs détruits<ref name="AAIJPPE">Anglo-American Committee of Inquiry on Jewish Problems in Palestine and Europe. Report to the United States Government and His Majesty's Government in the United Kingdom, Lausanne, Switzerland, April 20, 1946. Washington: U.S. Govt. Print. Off, 1946.</ref>{{,}}<ref name="SurveyofPalestine">A Survey of Palestine Prepared in December 1948 and January 1946 for the Information of the Anglo-American Committee of Inquiry. Vol. 2. 1946. 24.</ref>. La période depuis les émeutes anti-juives de 1929 jusqu'à la [[Grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire|révolte arabe de 1936-1939]] fut marquée par des violences quotidiennes<ref name="AAIJPPE"/>. À l'été 1938, les gangs arabes se sont organisées et coordonnées entre eux<ref name="SurveyofPalestine"/>.
 
À la suite de cette décision, le {{date|29|novembre|1947}}, l’[[Assemblée générale des Nations unies]] votait le [[Plan de partage de la Palestine]].
 
Le vote fut immédiatement suivi d’une flambée de violence dans laquelle les Arabes palestiniens, soutenus par l’[[Armée de libération arabe]], et les [[Yichouv|Juifs palestiniens]] s’affrontèrent tandis que la région était toujours administrée en théorie par la puissance occupante depuis fin 1917 et mandataire depuis la décision dela Société des Nations en 1922 : soit les Britanniques.
Le vote fut immédiatement suivi d’une flambée de violence dans laquelle les Arabes palestiniens, soutenus par l’[[Armée de libération arabe]], et les [[Yichouv|Juifs palestiniens]] s’affrontèrent tandis que la région était toujours sous contrôle britannique. Benny Morris note que jusqu'à mai 1948, presque aucun combats ne se déroulaient hors du territoire assigné à l'État juif (ou à forte démographie juive), et y voit une réponse arabe au plan de partage<ref name="Morris2008"> Morris, Benny. 1948: A History of the First Arab-Israeli War. New Haven: Yale University Press, 2008. 76-78</ref>. 62 Juifs furent tués lors de la première semaine suivant le vote et le 15 mai 1948, un total de 1256 Juifs avait été tués par les milices, les gangs, les terroristes et les militaires arabes<ref name="MGilbert"/>, qui attaquent les voitures et camions sur les routes de Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa, tandis que des tireurs d'élite abattent des civils juifs dans ces villes<ref>Morris, Benny. The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited. Cambridge Middle East studies, 18. Cambridge: Cambridge University Press, 2004.</ref>. Les attaques arabes sont suivi par un siège autour de Jérusalem, empêchant l'approvisionnement de la partie juive de la ville en eau et nourriture. Les villages juifs du [[Neguev]] étaient attaqués et les Juifs étaient forcés à se déplacer en convois. Dans toutes les villes mixtes, les quartiers juifs furent la cible de violences<ref name="MGilbert"/>.
 
Toutefois, à compter du 30 novembre, au lendemain de la résolution votée aux Nations unies, les autorités mandataires font savoir au Yichouv, organe de représentation des Juifs en Palestine et aux délégués du Conseil arabe palestinien que les Britanniques, au vu de la résolution onusienne, n'assurent plus le maintien de l'ordre et la sécurité publique, au quotidien qui est donc confiée aux représentants de chacune des communautés présentes.Cette décision faisait suite à de nombreuses attaques menées notamment par l'"Irgoun" et le " Stern", groupes extrémistes juifs, qui attaquaient régulièrement depuis septembre 1945 les emprises et les personnels britanniques.
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La sécurité britannique - Palestine Police- s'exerce alors uniquement pour les biens et immeubles britanniques et les personnels civils et militaires de la Couronne, encore présents sur place et ce jusqu'au départ du Haut Commissaire britannique à la mi-mai 1948.
 
Le {{date|15|mai|1948}}, soit au lendemain de la création de l'Etat juif par David Ben Gourion au musée de Tel Aviv, une [[Guerre israélo-arabe de 1948-1949|guerre régulière]] succéda à la guerre civile quand la Jordanie, l’Égypte, la Syrie et l’Irak décidentenvoyèrent d'envahirdes corps expéditionnaires en Palestine pour y combattre le nouveljeune [[ÉtatEtat Juif]]d'Israël.
 
=== Ampleur ===
==== Massacres ====
 
En fonction des sources et de la définition qu’on donne au terme, certains nient l'existence de massacres tandis que d'autres donnes des estimations allant deentre 10 àet {{nombre|70|massacres}} se produisirent durant la [[Guerre de Palestine de 1948|guerre de 1948]]<ref name="Morris_2008_404-406">{{en}} [[#Morris_2008|Benny Morris]], {{lang|en|''1948. A History of the First Arab-Israeli War''}}, {{lang|en|Yale University Press}}, 2008, {{p.|404-406}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [[Saleh Abdel Jawad|Jawad]] (2007), {{lang|en|''Zionist Massacres: the Creation of the Palestinian Refugee Problem in the 1948 War''}}, in E. Benvenisti & al, {{lang|en|''Israel and the Palestinian Refugees''}}, Berlin, Heidelberg, New-York : Springer, {{p.|59-127}}.</ref>{{,}}<ref name="Esber335_359">Rosemary Esber, ''Under the Cover of War: The Zionist Expulsion of the Palestinians'', Section {{lang|en|''Massacres, Psychological Warfare and Oblitaration''}}, 2009, {{p.|355–359}}.</ref>.
 
Selon Benny Morris, les Israéliens furent responsables de {{nombre|24|massacres}} durant la guerre<ref>[[Benny Morris|Morris, Benny]] (2004), interviewé par [[Ari Shavit]], ''[http://www.logosjournal.com/morris.htm {{lang|en|Survival of the fittest}}]'', ''[[Haaretz]]''.</ref>. Aryeh Yizthaki rapporte {{nombre|10|massacres}} majeurs (c’est-à-dire qui firent plus de {{nombre|50|victimes}} chacun)<ref name="Esber 2009, p.356">{{en}} Rosemary Esber (2009), {{p.|356}}.</ref>. Le chercheur palestinien Salman Abu-Sitta en rapporte 33, dont la moitié se produisirent durant la période de guerre civile<ref name="Esber 2009, p.356" />, c'est-à-dire avant l'intervention des armées arabes dans le conflit. Enfin, [[Saleh Abdel Jawad]] liste {{nombre|68|villages}} où « des actes de tueries sans discrimination de prisonniers et de civils ne présentant aucune menace contre les soldats israéliens furent commis »<ref name="Zionist Massacres pp. 59-127">{{en}} [[Saleh Abdel Jawad]] (2007), {{lang|en|''Zionist Massacres: the Creation of the Palestinian Refugee Problem in the 1948 War''}}, in E. Benvenisti & al, {{lang|en|''Israel and the Palestinian Refugees''}}, Berlin, Heidelberg, New-York : Springer, {{p.|59-127}}.</ref>.
 
Les massacres principaux perpétrés par les Arabes palestiniens et les soldats arabes furent ceux de la raffinerie d’[[Haïfa]] quand {{nombre|39|Juifs}} furent tués et le [[massacre de Kfar Etzion]] quand environ {{nombre|150|soldats}} désarmés ou prisonniers furent exécutés avec la complicité de la [[Légion arabe]]<ref name="Morris_2008_404-406" />. Le [[Massacre du convoi pour l'hôpital du mont Scopus|massacre du convoi de l’hôpital Hadassah]] est souvent cité comme autre exemple de massacre car, {{référence nécessaire|bien qu’il visât un convoi de ravitaillement armé}}, il inclut dans ses {{nombre|79|victimes}} de nombreux membres désarmés du personnel médical et des patients<ref name="Morris_2008_404-406" />{{,}}<ref>{{en}} [[#gelber|Yoav Gelber]] (2006), {{p.|21}}, {{p.|77}}.</ref>{{,}}<ref>Karsh (2002), {{p.|33, 44 et 51}}.</ref>. Le 16 Janvier, {{nombre|35|Juifs}} sont tués en direction du [[Goush Etzion]] et le 27 mars, un convoi juif de 89 personnes se dirigent en direction du [[kibboutz]] assiégé de Yehiam, est attaqué. Le lendemain, les britanniques et la [[Haganah]], découvre 47 corps mutilés<ref name="Morris2008"/>. le 29 février, 29 Juifs sont tués dans plusieurs massacres<ref name="MGilbert"> Gilbert, Martin, and Martin Gilbert. The Routledge Atlas of the Arab-Israeli Conflict. London: Routledge, 2002. 17-21</ref>
 
Pour Benny Morris, surSur l’ensemble de la guerre « les troupes du [[Yichouv]] furentassassinèrent responsable de la mort deprobablement plus de {{nombre|800|civils}} et prisonniers de guerre arabes <ref name="Morris_2008_404-406" /> »,. La plupart des tueries et des massacres se produisirent lors de la capture de villages durant la période de guerre civile et durant les opérations [[Opération Dani|Dani]], [[Opération Hiram|Hiram]] et [[Opération Yoav|Yoav]]<ref name="Morris_2008_404-406" />. Rosemary Esber rapporte un témoignagel’affirmation d’[[Aryeh Yitzhaki]], un historien israélien qui fut directeur des archives de Tsahal et qui aurait écrit que {{citation|dans presque chaque village conquis (…), les forces sionistes commirent des crimes de guerre tels que des tueries sans discrimination, des massacres et des viols<ref name="Esber 2009, p.356" />}}. Selon [[Ilan Pappé]], dans le contexte de ce qu’il nomme un nettoyage ethnique qui {{citation|apporta avec lui des actes atroces de tueries en masse et de boucheries, des milliers de Palestiniens furent impitoyablement et sauvagement tués par des soldats israéliens de toutes conditions, rangs et âges<ref>{{en}} [[Ilan Pappé]], {{lang|en|''The Ethnic Cleansing of Palestine''}}, 2006, {{p.|197}}.</ref>.}}
 
Pour Rosemary Esber,Tant les archives israéliennes ainsi que les témoignages palestiniens attestent que des atrocités se produisirent dans de nombreux villages<ref name="Esber 2009, p.356" />.
 
Les « pires exemples » relevés par Benny Morris, furent les massacres de Saliha (70 à {{nombre|80|morts}}), de [[massacre de Deir Yassin|Deir Yassin]] (environ {{nombre|120|morts}}), de {{Lien|langue=en|trad=Lydda massacre|fr=massacre de Lydda|texte=Lydda}} (environ {{nombre|250|morts}}), d’{{Lien|langue=en|trad=Al-Dawayima massacre|fr=massacre d'al-Dawayima|texte=al-Dawayima}} (des centaines de morts) et d’{{Lien|langue=en|trad=Abu Shusha massacre|fr=massacre d'Abou Shousha|texte=Abou Shousha}} ({{nombre|70|morts}})<ref name="haaretz.com">[http://www.haaretz.com/hasen/objects/pages/PrintArticleEn.jhtml?itemNo=380986 {{en}}{{lang|en|''Interview with Benny Morris by Ari Shavit''}}], [[Haaretz]], {{date|1|septembre|2004}}.</ref>. De son côté, [[Saleh Abdel Jawad]] rapporte le témoignage du mukhtar du village d’al-Dawayima<ref>{{en}} Pappé (2006), {{p.|196}}.</ref> selon lequel {{nombre|455|personnes}}, dont {{nombre|170|femmes}} et enfants furent tués au cours du massacre commis dans son village<ref name="jawad">[[Saleh Abdel Jawad]] (2007), {{lang|en|''Zionist Massacres: the Creation of the Palestinian Refugee Problem in the 1948 War''}}, E. Benvenisti & al, {{lang|en|''Israel and the Palestinian Refugees''}}, Berlin, Heidelberg, New-York : Springer, {{p.|59-127}}.</ref>.
 
Il y a une controverse quant à savoir si un massacre fut perpétré ou non à [[Massacre d'al-Tantoura|al-Tantoura]]<ref>Pappé (2006), {{p.|133-137}}.</ref>{{,}}<ref>[[#gelber|Yoav Gelber]] (2006), {{lang|en|{{nobr|Appendix {{III}}}}}} - {{lang|en|''Folklore versus History. The Tantura Blood Libel''}}, {{p.|319-327}}.</ref>.
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[[Benny Morris]] considère que les tueries et les massacres qui se produisirent lors de la guerre sont un événement qui accompagne toujours les guerres dans des circonstances analogues<ref name="Morris_2008_404-406" />.
 
Pendant la guerre civile, la [[Haganah]] avait reçu l’ordre d’éviter toute action à l’encontre des femmes et des enfants mais l’[[Irgoun]] et le [[Lehi]] n'auraitne pas pratiquépratiquèrent quant à eux cetteaucune distinctiondiscrimination<ref name="Morris_2008_404-406" />. De l’autre côté, les « milices arabes palestiniennes ciblaient souvent délibérément les civils<ref name="Morris_2008_404-406" /> ». Du fait que les Britanniques ne s’étaient pas encore retirés, les deux camps ne purent pas établir des camps de prisonniers et en conséquence, n’en firent pas<ref name="Morris_2008_404-406" />.
 
Pendant la guerre régulière, après le 15 mai 1948, Benny Morris juge les armées arabescombattantes furent plus ou moins disciplinées et les « tueries de civils ou de prisonniers de guerre stoppèrent quasiment, à l’exception d’une série d’atrocités commises par les troupes de l’armée israélienne<ref name="Morris_2008_404-406" /> ».
 
Le 13 mai 1948, deux jours avant la fin du mandat britannique, la Légion arabe n'empêcha pas des milices de massacrer des prisonniers juifs à la suite de la chute de Kfar Etzion.
 
Selon Benny Morris, en dépit de leur rhétorique, les armées arabes perpétrèrent peu d’atrocités et aucun massacre de prisonniers à grande échelle bien qu’ils eurent l’occasion de le faire quand ils prirent la [[Vieille Ville de Jérusalem]] ou les implantations d’{{Lien|langue=en|fr=Atarot}}, [[Neve Yaakov]], [[Nitzanim]], {{Lien|langue=en|trad=Gezer, Israel|fr=Gezer, kibboutz|texte=Gezer}} et [[Mishmar-Hayarden]]<ref name="Morris_2008_404-406" />. Dans les faits, les villages juifs furent attaqués après leurs évacuations puis furent détruits<ref>Gold, Dore. Tower of Babble: How the United Nations Has Fueled Global Chaos. New York: Three Rivers Press, 2004</ref>. Au contraire d’ailleurs, le 28 mai, quand les combattants et les habitants de la Vieille Ville se rendirent et tandis qu’ils craignaient pour leur vie, les soldats de la [[Légion arabe]] les auraient « protégéprotégèrent de la foule » et abattirent des émeutiers arabes pour éviter des débordements<ref name="Morris_2008_219-220">{{en}} [[#Morris_2008|Benny Morris]], {{lang|en|''1948. A History of the First Arab-Israeli War''}}, {{lang|en|Yale University Press}}, 2008, {{p.|219-220}}.</ref>. Dans les faits, les habitants juifs furent expulsés et 600 civils juifs de la Vielle ville furent tués<ref>Emmanuel Sivan (1993). "To Remember Is to Forget: Israel's 1948 War". Journal of Contemporary History. 28 (2): 341–359.</ref>.
 
En ce qui concerne les massacres perpétrés par l’[[Tsahal|armée israélienne]] à la fin de la guerre et particulièrement durant l’[[Opération Hiram]] au cours de laquelle une dizaine de massacres se produisirent, un manque de discipline ne peut pas expliquer les événements<ref name="gelber2006_227-228">[[#gelber|Yoav Gelber]] (2006), {{p.|227-228}}.</ref>. [[Yoav Gelber]] souligne {{citation|les sentiments durs [des soldats] à l’encontre des Palestiniens}} et le fait que ces derniers n’avaient pas fui comme lors des opérations précédentes<ref name="gelber2006_227-228" />. [[Benny Morris]] pense que les massacres furent motivés par un sentiment de {{citation|vengeance générale et un désir des commandants locaux de précipiter l’[[exode palestinien de 1948|exode des Palestiniens]]<ref name="Morris_2008_404-406" />}}.
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==== Massacre du mont Scopus ====
{{Article principal|Massacre du convoi pour l'hôpital du mont Scopus}}
En 1948, l’hôpital Hadassah est situé dans l’enclave du [[Mont Scopus]] à Jérusalem d’où il domine plusieurs quartiers arabes. Le 13 avril, un convoi devant permettre le transport de personnel et de quelques blessés mais également de renforts et de munitions rejoint l’enclave. Il est protégé par l’emblème de la [[Magen David Adom]], insigne adopté par la Croix-Rouge d'Israël<ref>Le [[Magen David Adom]] ne sera reconnu par la Croix-Rouge internationale qu'en 2006 dans le cadre de la mise en œuvre d'un [[Emblèmes de la Croix-Rouge|symbole non religieux universel]], le cristal rouge. Il est discutable de savoir si une étoile de David, même rouge, pouvait, en 1948, être identifiée comme un symbole de la Croix-Rouge. A partir de 2006, un symbole national est admis au centre du cristal rouge. voir {{lien web|titre=Le cristal rouge adopté définitivement|site=le site de la Croix-Rouge française|url=https://www.croix-rouge.fr/Actualite/Le-cristal-rouge-adopte-definitivement-312|date=23/04/2006|consulté le=23 juillet 2019}}.</ref>, et par des soldats armés et des véhicules blindés. Les Arabes sont informés par un soldat australien que le convoi aurait pour mission de renforcer la position pour permettre à la Haganah d’attaquer et de couper la route de Ramallah. Plusieurs centaines de combattants arabes parviennent à immobiliser des véhicules et bloquent le convoi. Les autorités britanniques tardent à intervenir et les occupants ne sont secourus qu’après plusieurs heures de combats au terme desquels on dénombre {{nombre|79|morts}}. À la suite des événements, [[Jacques de Reynier]] exige que tous les convois soient placés sous protection de la [[Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|Croix-Rouge]] et désarmés, ce qui se fera ensuite, et que l’enclave soit démilitarisée, ce que les autorités sionistes refusent<ref name="laurens">{{ouvrage|langue=fr |prénom1=Henry |nom1=Laurens |lien auteur1=Henry Laurens |titre=La Question de Palestine |sous-titre=Tome 3 - L’accomplissement des prophéties (1947-1967) |éditeur=Fayard |lien éditeur = Fayard (maison d'édition) |jour=13 |mois=juin |année=2007 |tome=3 |pages totales=838 |passage=76 |isbn=9782213633589}}.</ref>.
 
Bien que l’ensemble des événements sont généralement vus comme un massacre, [[Benny Morris]] considère qu’il s’agit plutôt d’une bataille étant donné que l’opération arabe était militaire et visait un convoi de ravitaillement armé. Il souligne toutefois la mort massive de membres du personnel médical non armés<ref name="Morris_2008_404-406" />.
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En {{date||juillet|1948}}, les Israéliens lancent l’[[opération Dani]] dont le but est la conquête des villes de Lydda et Ramle. La première attaque contre Lydda se produit l’après-midi du 11 juillet quand une colonne de véhicules blindés et de jeeps du {{89e}} bataillon traverse la ville en « mitraillant tout ce qui bouge. » « Des douzaines d’arabes (peut-être pas moins de 200) » sont tués<ref name="Morris426">{{en}} [[Benny Morris]], {{lang|en|''The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited''}}, {{p.|426}}.</ref>. Selon Benny Morris, la description de ce raid par un des soldats « combine les éléments d’une bataille et d’un massacre<ref name="Morris426" /> ».
 
Plus tard, les troupes israéliennes entrent et prennent position dans le centre-ville. La seule résistance vient du fort de police tenu par « un petit contingent de légionnaires et d’irréguliers. » Des centres de détention sont mis sur pied dans les mosquées et les églises pour les hommesmâles adultes et entre 300 et {{nombre|400|soldats}} israéliens prennent garnison dans la ville. Le matin du 12 juillet, la situation est calme mais vers {{heure|11|30}}, un incident se produit. Deux ou trois véhicules blindés israéliens entrent dans la ville et des échanges de tirs se produisent. Les escarmouches font penser aux habitants que la Légion arabe contre-attaque et probablement quelques douzaines de snipers<ref>{{en}} [[Benny Morris]], {{lang|en|''The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited''}}, {{lang|en|{{nobr|footnote 78}}}}, {{p.|473}}.</ref> tirent sur les occupants. Les soldats israéliens se sentent menacés et vulnérables parce qu’ils sont isolés parmi des milliers de citadins hostiles et sont « en colère parce qu’ils considèrent que la ville s’est rendue. » « On leur ordonne de tirer sur toute cible visible » (ou sur « quiconque aperçu dans les rues »). Les habitants arabes de leur côté paniquent et beaucoup, qui se ruent à l’extérieur de leurs maisons, sont abattus<ref name="Morris427-428">{{en}} [[Benny Morris]], {{lang|en|''The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited''}}, {{p.|427-428}}.</ref>.
 
Il existe une controverse entre historiens pour ce qui concerne les événements qui suivent. Selon [[Benny Morris]], des prisonniers qui tentent de s’évader de la mosquée Dahaimash, sans doute par crainte d’être massacrés, sont abattus en masse<ref name="Morris427-428" />. L’historiographie palestinienne décrit les événements différemment. Selon elle, ce sont des civils qui se sont réfugiés dans la mosquée, pensant que les Israéliens n’oseraient pas profaner le sanctuaire. Mais les Israéliens tuent {{nombre|176|personnes}} qui s’y trouvaient<ref>{{en}} [[Spiro Munayyer]], [http://www.palestine-studies.org/enakba/Memoirs/Munayyer,%20The%20Fall%20of%20Lydda.pdf {{lang|en|''The Fall of Lydda''}} {{pdf}}], {{lang|en|Journal of Palestine Studies}}, {{Vol.|27}}, {{lang|en|{{nobr|issue 4}}}}, {{p.|19}}.</ref>. Alon Kadish et Avraham Sela écrivent qu’il y a une confusion entre deux mosquées. Selon eux, les détenus sont seulement rassemblés dans la grande mosquée, où aucun incident ne se produit tandis que c’est un groupe de 50 à {{nombre|60|Arabes}} armés qui se sont barricadés dans la mosquée Dahaimash. La prise du bâtiment se solde par la mort de {{nombre|30|miliciens}} et civils, dont des vieillards, des femmes et des enfants<ref name="KadishSela" />.