« Colonies israéliennes » : différence entre les versions
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La « victoire totale »<ref>[[Annie Duprat]], dans ''Révolutions et mythes identitaires: Mots, violences, mémoire.'', Nouveau monde édition, 2011 s'interroge sur l'explication à donner à cette « victoire totale » [sic] israélienne sur 3 puissantes armées et ce, en six jours seulement. De son point de vue, la raison est la puissance physique, l'intelligence et le courage des [[sabra (Israël)|sabras]] (les Juifs nés en Israël) et leur volonté de se sacrifier pour la collectivité. Elle indique que cette « victoire miraculeuse » poussa également la presse israélienne à vénérer ses militaires pendant des années.</ref> de 1967 va provoquer un bouleversement des esprits au sein du monde juif qui va impacter la suite des événements et l'issue du [[conflit israélo-palestinien|contentieux israélo-palesinien]].
L'exaltation et l'émotion des Israéliens est extrêmement forte, unissant toute la société israélienne autour de sentiments religieux et nationalistes<ref name="Segev475">[[Tom Segev]], ''1967. Six jours qui ont changé le monde'', Denoël, 2005, {{pp.|475}}-8.</ref>{{,}}<ref name="Laurens4-36" />
Pour les militaires, les territoires nouvellement conquis sur les pays arabes (Golan, Sinaï) sont une « monnaie d'échange contre la paix » mais ils restent réticents à « se défaire d'une part quelconque de la terre biblique d'Israël » (Jérusalem, la Cisjordanie, Gaza)<ref name="Morris360-66">[[Benny Morris]], ''Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-soniste'', Éditions Complexe, 2003, {{pp.|360}}-66.</ref>. Des contacts seront pris en ce sens quelques jours après la guerre avec l'Égypte et la Syrie qui répondra par une fin de non recevoir. [[Moshe Dayan]] qui a fait enlever le 7 juin le drapeau israélien que des soldats avaient hissé sur le [[dôme du Rocher]]<ref>{{ouvrage|titre=Victimes: histoire revisitée du conflit arabo-sioniste|auteur=[[Benny Morris]]|éditeur=Editions Complexe|année=2003|présentation en ligne={{Google Books|6d26-u2goHkC|surligne=%22drapeau%20israélien%20hissé%22}}|page=368}}</ref> et laisse l'administration de l'[[esplanade des Mosquées]] au [[Waqf de Jérusalem]], déclare le 8 juin
:''« Jérusalem et les mont d'Hébron resteront à jamais entre nos mains<ref name="Morris360-66"/>. »''
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Selon [[Henry Laurens]], tant au sein de la population israélienne qu'au sein des communautés juives principalement aux États-Unis et en France apparaissent ainsi deux « attitudes »<ref name="laurens4-35">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|32}}.</ref>. Le [[Massada#Le_«_complexe_de_Massada_»|monde extérieur est perçu comme « hostile dans sa globalité »]]. À l'angoisse de la destruction imminente par les Arabes, dernier chaînon dans une lignée d'ennemis plurimillénaire remontant à l'antiquité biblique, succède l'exaltation de la victoire ; cette dernière allant jusqu'à être perçue comme une « forme de réparation humaine ou divine de la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale »<ref name="laurens4-35" />. Toujours selon Henry Laurens, apparaît également la « politique de l'arrogance » et le sentiment que l'ennemi est faible et « méprisable », qu'il ne comprend que la force, et que l'armée israélienne a pour vocation à la fois de dissuader tout ennemi de l'attaquer mais également de le forcer à accepter une solution dictée sur base des intérêts fondamentaux d'Israël<ref name="laurens4-35" />.
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[[Fichier:Allon.jpg|vignette|Dans un [[Plan Allon|plan de partage qui a conservé son nom]] présenté au gouvernement le 27 juillet 1967<ref name=YL>{{ouvrage|titre=Israel, Jordan, and the Peace Process|auteur=Yehuda Lukacs|langue=en|éditeur=Syracuse University Press|année=1999|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Mv8R-o_b0acC&lpg=PA9&dq=Allon%20plan%20July%2027&hl=fr&pg=PA9#v=onepage&q&f=false|passage=page 9}}.</ref>, Yigal Allon prévoit l'annexion de Jérusalem et de toute la partie Est de la Cisjordanie ainsi que de zones stratégiques tout en créant deux enclaves pour la population palestinienne qui aurait été placée sous administration jordanienne.]]
Une politique de « faits accomplis » est mise en place durant la guerre et dans les semaines et mois qui suivent :
▲* Dès le deuxième jour de la guerre, le gouvernement israélien d'union nationale est conscient que la victoire est acquise et réfléchit aux actions à venir<ref name="laurens4-35b" />. [[Yigal Allon]] envisage ''a minima'' l'[[annexion]] de certains territoires et la conservation des autres comme monnaie d'échange avec les États arabes. [[Menahem Begin]] et les membres du [[Parti national religieux]] voient les territoires conquis comme des « éléments historique de la [[Terre d'Israël]] » « libérés » et proposent d'annexer la Cisjordanie de la Bande de Gaza et d'en expulser les Arabes de « manière humaine »<ref name="laurens4-35b">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|35}}.</ref>{{,}}<ref name="Morris363-66"/>.
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▲* Le 11 juin, [[Teddy Kollek]], le maire de Jérusalem-Ouest, fait raser le quartier maghrébin de Jérusalem-Est de manière à libérer l'accès au [[Mur des Lamentations]], lieu saint du judaïsme qui a été interdit aux Juifs depuis l'occupation jordanienne<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Thomas Philip |nom1=Abowd |titre=Colonial Jerusalem: The Spatial Construction of Identity and Difference in a City of Myth, 1948-2012 |éditeur=Syracuse University Press |date=2014-06-24 |isbn=9780815652618 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-0IwDwAAQBAJ&lpg=PP1&dq=%2522Colonial%2520Jerusalem%253A%2520The%2520Spatial%2520Construction%2520of%2520Identity%2520and%2520Difference%2520in%2520a%2520City%2520of%2520Myth%253A%25201948-2012%2522&hl=fr&pg=PA128#v=onepage&q=wailing%2520wall&f=false |consulté le=2019-08-26}}</ref>{{,}}<ref name="laurens4-35b"/>, pour permettre l'arrivée des pèlerins pour les [[fêtes juives]] du moment et pour en faire un [[espace public]], car selon les autorités le quartier était devenu un [[bidonville]]<ref>Abowd, Thomas Philip (2014). Colonial Jerusalem: The Spatial Construction of Identity and Difference in a City of Myth: 1948-2012. Syracuse University Press. page 11</ref>{{Interprétation abusive|: « Si l'on n'agit pas maintenant, rien ne sera possible ensuite}}<ref name="laurens4-35b"/>». Des relogements sont proposés aux habitants évincés avec une compensation de 100<ref>Talhami, Ghada Hashem (2017). American Presidents and Jerusalem. Lexington Books. page 106</ref> à 200 [[Dinar jordanien]]<ref>Ricca, Simone (2010). "Heritage, Nationalism and the Shifting Symbolism of the Wailing Wall". Archives de sciences sociales des religions (151): 169–188.</ref>{{,}}<ref>41 représentants des familles expulsées adressent une lettre de remerciement à Teddy Kollek, Faris Ayub et [[Meron Benvenisti]] pour les compensationsAlexander, Yonah; Kittrie, Nicholas N. (1973). Crescent and star: Arab & Israeli perspectives on the Middle East conflict. AMS Press.</ref>. Le lieutenant colonel, Yaakov Salman justifie l'opération par le fait que les Jordaniens avaient déjà prévu un plan d'évacuation du quartier du fait de mauvaises conditions sanitaires<ref>Gorenberg, Gershom (2007). The Accidental Empire: Israel and the Birth of the Settlements, 1967-1977. Macmillan Publishers.</ref>. L'argument est repris par le gouvernement israélien au Nations Unies<ref>Tekoah, Yosef (6 March 1968). "Letter dated 5 MARCH 1968 from the Permanent Representative of Israel to the United Nations Addressed to the Secretary General"</ref>. {{Interprétation abusive|La majorité des {{nombre|3000|habitants}} arabes vivant dans ce qui avait été le [[Quartier juif de la vieille ville de Jérusalem]] sont également expulsés avant la fin de l'année pour être remplacés par des Juifs}}<ref>Stacie Goddard, ''Indivisible Territory and the Politics of Legitimacy'', Cambridge University Press, 2009, {{p.|151}}.</ref>.
* Le 29 juin, la Knesset étend la « juridiction administrative » de Jérusalem-ouest sur la partie arabe de la ville<ref name="laurens4-37">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|37}}.</ref> et sur les régions cisjordaniennes au nord et au sud de celle-ci<ref name="Morris363-66"/>. L'action est condamnée dès le 4 juillet à l'Assemblée générale des Nations unies<ref name="laurens4-43">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|43}}.</ref>. Les murs en béton séparant les deux parties de la ville sont également abattus<ref name="Morris363-66"/>.
* {{unité|250000}} Arabes palestiniens fuient ou sont expulsés des [[territoires palestiniens occupés|territoires conquis]] et {{unité|70000}} autres sont déplacés en leur sein<ref name="laurens4-34">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|34}}.</ref>;
* les villages arabes du Golan sont systématiquement rasés après leur conquête<ref name="Morris363-66"/> et à l'exception des {{formatnum:6000}} à {{formatnum:7000}} Druzes<ref>{{en}} [[Howard Sachar]], {{lang|en|''A History of Israel. From the Rise of Zionism to our Time''}}, Knopf, 2007, {{p.|667}}.</ref>, l'ensemble des {{nombre|120000|résidents}} arabes
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[[Fichier:Wwwm8173.JPG|vignette|upright=1|Dans la doctrine israélienne, les [[colonies de Nahal|avant-postes du Nahal]] étaient des établissements militaires érigés le long des frontières ou dans des zones stratégiques des territoires occupés en vue d'assurer leur sécurisation, en accord avec la {{4e}} Convention de Genève. Cependant, les « soldats » et leur famille sont restés sur place une fois leur période militaire terminée, y établissant des colonies israéliennes, illégales selon le droit international.]]
Au début, la
Au début du mois de juillet, le Cabinet israélien approuve la construction de « deux ou trois chantiers de travail temporaires » dans le ''no man's land'' qui séparait Israël et la Syrie avant la guerre<ref name="Morris363-66"/>. Un kibboutz est fondé le 16 juillet dans le Golan pour prendre en charge le cheptel et les vergers « abandonnés »<ref name="laurens4-57">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{pp.|57}}-58.</ref>. Le 27 août, le gouvernement donne l'autorisation aux Israéliens de cultiver les champs sur tout le plateau<ref name="Morris363-66"/>.
En août, l'État-major décide d'y établir une chaîne d'[[colonies de Nahal|avant-postes du Nahal]]<ref name="Morris363-66"/>. Il s'agit d'installations initialement
En parallèle avec
Dans ce contexte, la première « colonie » mise en place est celle de [[Kfar Etzion]], fondée sur le site d'un ancien [[kibboutz]] situé entre [[Bethléem]] et [[Hébron]] et qui avait été détruit par la Légion arabe en 1948<ref name=SV>{{article|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-herodote-2001-4-page-118.html|périodique=Hérodote|année=2001|numéro=103|auteur=Stéphanie Valdmann|titre=Approches de la diversité des colonies israéliennes}}.</ref>. Les opérations sont menées par [[Yossef Weiz]], un tenant de l'expulsion des Arabes<ref name="laurens4-57"/>{{,}}<ref name="Segev475"/> et le rabbin {{lien|Hanan Porat}} qui y avait passé son enfance<ref>{{lien web|url=https://www.nytimes.com/2011/10/05/world/middleeast/hanan-porat-jewish-settlement-leader-dies-at-67.html|titre=Hanan Porat, Jewish Settlement Leader, Dies at 67|site=New York Times|langue=en|auteur=Ethan Bronner}}.</ref>. En avril 1968, un groupe de religieux s'installe dans la périphérie d'[[Hébron]]<ref name="Morris363-66"/>. Cette initiative donne naissance à la colonie de [[Kiryat Arba]]<ref name="Morris363-66"/>.
* un an après la guerre, le Golan compte 6 colonies ; en 1973, 19 et en 1977, ce sont 26 colonies qui ont été établies sur le plateau syrien<ref name="Morris363-66"/>.
* En Cisjordanie, Israël possède 17 colonies en 1973 et 36 en 1977<ref name="Morris363-66"/>, dont [[Ma'aleh Adumim]] à l'est de Jérusalem qui compte près de {{nombre|40000}} colons en 2016<ref name="cbs">[http://www.cbs.gov.il/reader/shnaton/templ_shnaton_e.html?num_tab=st02_24&CYear=2017 Population and Density per Sq. Km. in Localities Numbering 5,000 Residents and More on 31.12.2016]</ref> et qui a été la première colonie israélienne à obtenir le statut de ville en 1992{{refnec}}.
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[[Image:Begin, Carter and Sadat at Camp David 1978.jpg|vignette|Menahem Begin, Jimmy Carter et Anouar el-Sadate célébrant les accords de Camp David en 1978]]
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En 1970, [[Menahem Begin]] quitte le gouvernement d'union nationale en raison de l'acception par Israël de la [[résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies|résolution 242]] et de la formule « terre contre paix ». Pour son parti le [[Hérout]], la Cisjordanie et la bande de Gaza sont « aussi juifs que Tel-Aviv » et ne peuvent en aucun cas être restitués aux Arabes<ref name="morris485">[[Benny Morris]], ''Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste'', Éditions Complexe, 2003, {{pp.|485}}.</ref>. En mars 1974, les différentes initiatives religieuses de colonisation se rassemblent au sein du ''[[Goush Emounim]]''<ref name="Morris360-66"/>.
En 1978, Israël et l'Égypte signent les [[Accords de Camp David]] qui marque la fin du conflit entre eux. Malgré les négociations de paix
==== Évacuation du Sinaï ====
Suite aux accords de paix, les colonies du Sinaï sont évacuées (mais rasées par les Israéliens) en même temps que les territoires conquis sur l'Égypte en 1967 lui sont restitués.
* le 30 juillet 1980, le parlement israélienne (la [[Knesset]]) vote une « [[Loi de Jérusalem|Loi fondamentale]] » faisant de Jérusalem réunifiée, la capitale d'Israël<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=Historical Dictionary of Israel|auteur=Bernard Reich et David H. Goldberg|éditeur=Scarecrow Press|année=2008|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Mf-xAAAAQBAJ&lpg=PA254&dq=%22jerusalem%20capital%20of%20israel%22&hl=fr&pg=PA254#v=onepage&q=%22jerusalem%20capital%20of%20israel%22&f=false}}.</ref>. Cette annexion de Jérusalem-Est est immédiatement condamnée par les résolutions [[Résolution 476 du Conseil de sécurité des Nations unies|476]] et [[résolution 478 du Conseil de sécurité des Nations unies|478]] du Conseil de sécurité en tant que violation du [[droit international public|droit international]]<ref name="res478">[http://www.un.org/french/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/478(1980) Texte des résolutions 476 et 478 du Conseil de Sécurité].</ref> ;
* le 14 décembre 1981, la Knesset vote la [[loi du plateau du Golan]] affirmant l'annexion du territoire par Israël. L'annexion est immédiatement condamnée par la résolution 497 du Conseil de sécurité qui la déclare {{Citation|nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Résolution 497 (1981)|url=http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/497(1981)|site=un.org|date=17 décembre 1981|consulté le=}}.</ref>.
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==== Situation des Palestiniens dans les territoires occupés ====
Le contrôle
Le développement des réseaux routiers et électriques nécessaires pour des raisons sécuritaires et pour desservir les colonies bénéficièrent également à la population palestinienne. Ainsi, en 1967 seuls 18 % des foyers gazaouites possédaient l'électricité. Ils étaient 89 % en 1981<ref name="Morris609-615"/>. La population palestinienne put également bénéficier des services hospitaliers et des soins de santé israéliens, ce qui se traduisit par une chute importante du taux de mortalité à la naissance et à une augmentation conséquente de la population palestinienne, en particulier à Gaza<ref name="Morris609-615"/>.
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Sur le plan économique, sur les {{nombre|15|ans}} qui suivirent la conquête des territoires, le revenu annuel par habitant dans la bande de Gaza passa de 80 à {{monnaie|1700|dollars}}; et en Cisjordanie, il fit plus que tripler. Le nombre de voitures fut multiplié par 10, celui des tracteurs par 9 et celui des téléphones par 6. Chaque année entre 1968 et 1978, le PNB connut une croissance supérieure à 10 % dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, tandis qu'il augmentait de 5,5 % par an en Israël sur la même période<ref name="Morris609-615">[[Benny Morris]], ''Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste'', Éditions Complexe, 2003, {{pp.|609}}-615.</ref>.
Selon [[Zeev Schiff]] et [[Ehud Yaari]], la politique gouvernementale israélienne dans les territoires occupés fut cependant subordonnée aux besoins économiques israéliens et étouffait le développement palestinien. Par exemple, la majeure partie des réserves d'eau
=== Gouvernement de coalition (1984 - 1988) ===
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[[Image:Bill_Clinton,_Yitzhak_Rabin,_Yasser_Arafat_at_the_White_House_1993-09-13.jpg|vignette|[[Yitzhak Rabin]], [[Bill Clinton]] et [[Yasser Arafat]] à l'issue des [[accords d'Oslo]] le {{date|13|septembre|1993}}.]]
La révolte palestinienne s'exprime initialement par une désobéissance civile généralisée face à laquelle l'armée n'est pas préparée
Cette situation génère un éveil des consciences en Israël sur l'existence d'un « problème palestinien » et le renforcement du « mouvement pour la paix », ce qui va mener sous l'égide des États-Unis, à la signature en septembre 1993 des [[accords d'Oslo]] entre Israël et l'OLP<ref>[[Benny Morris]], ''Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste'', Éditions Complexe, 2003, {{pp.|645}}-660.</ref>. Ces accords reconnaissent la souveraineté de l'Autorité palestinienne sur la Cisjordanie et Gaza et annoncent le retrait progressif d'Israël des territoires occupés<ref name="Amiot2">Hervé Amiot, ''[https://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-implantations-israeliennes-en-Cisjordanie-2-histoire-d-une-colonisation.html Les implantations israéliennes en Cisjordanie (2) : histoire d’une colonisation depuis 1967]'', Les clés du Moyen-Orient, 25 septembre 2013.</ref>.
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[[image:Division of the Palestinian Occupied Territories after Taba.png|thumb|upright=1.4|Division de la Cisjordanie en trois zones à la suite de l'accord intérimaire de 1995 (accord de Taba).]]
Après 1993,
Le mouvement
Le 24 septembre 1995, l'[[accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza]] scinde la Cisjordanie en 3 zones<ref name="Amiot2"/> :
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* la zone C (70 % du territoire et 10 % de la population palestinienne) qui reste sous contrôle israélien et où se trouvent l'essentiel des colonies.
Selon
En mai 1996, la droite israélienne revient au pouvoir avec la victoire du [[Likoud]] aux élections, ce qui ralentit le processus de paix<ref>[[Benny Morris]], ''Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste'', Éditions Complexe, 2003, {{pp.|692}}.</ref>. Néanmoins, le 7 février 1999, [[Benyamin Netanyahou]] et [[Yasser Arafat]] signent les [[accords de Wye Plantation]] qui transfèrent 13 % de la zone C vers les zones B (12 %) et A (1 %) ainsi que 14 % de la zone B vers la zone A en échange de mesures à prendre par les Palestiniens dans la lutte contre le terrorisme<ref>[[Benny Morris]], ''Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste'', Éditions Complexe, 2003, {{pp.|699}}.</ref>. [[Ehud Barak]] lui succède en 1999.
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En 2003, Ariel Sharon annonce un futur retrait militaire et civil, unilatéral et intégral de la [[Bande de Gaza]]. Entre les 17 et 22 août 2005, les 21 colonies de la Bande de Gaza sont démantelées et {{nombre|8000|habitants}} israéliens sont évacués dont {{formatnum:7000}} par la police et l'armée israéliennes. Le 12 septembre, l'armée évacue à son tour la bande de Gaza. 4 colonies de Cisjordanie seront également démantelées.
Selon
Sur les {{nombre|5|ans}} de la seconde intifada, la population des territoires occupés passe de {{formatnum:390000}} à {{formatnum:460000}} avec l'accroissement localisé presque entièrement en Cisjordanie<ref name="settlerpop"/>.
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==== Gouvernement Olmert (2006-2009) ====
En janvier 2006, le Premier ministre [[Ariel Sharon]] est victime d'une attaque cérébrale. [[Benyamin Netanyahou]] quitte la coalition gouvernementale mais ne parvient pas le faire tomber. Ariel Sharon est remplacé à son poste par [[Ehud Olmert]] de [[Kadima]] qui
Le {{date|1|février|2006}}, [[Amona, Mateh Binyamin|Amona]] est ainsi évacuée par la force puis détruite. Plus de {{nombre|200|personnes}} sont blessées dont 80 des forces de sécurité<ref>Efrat Weiss, ''[https://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3209330,00.html Amona evacuated; hundreds hurt]'', Ytnews, 2 février 2006.</ref>.
En {{date|novembre 2007}}, Ehud Olmert s'engage à démanteler les colonies illégales
En {{date|juin 2008}}, il annonce sa volonté d'évacuer 93 % de la Cisjordanie tout en conservant les grands blocs d'implantations en échange de quoi les Palestiniens recevraient des terres autour de la Bande de Gaza<ref>Rédaction, ''[https://www.7sur7.be/home/olmert-propose-un-retrait-israelien-de-93-de-la-cisjordanie~ad277299/ Olmert propose un retrait israélien de 93% de la Cisjordanie]'', 7sur7, 12 août 2008.</ref>. Il annonce ainsi la construction de 884 nouveaux logements à Jérusalem-Est, ce contre quoi les États-Unis le mettent en garde car cela exacerbe les tensions avec les Palestiniens<ref>''[https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2008/06/02/la-poursuite-de-la-colonisation-juive-a-jerusalem-est-pese-sur-le-processus-de-paix_1052912_3218.html La poursuite de la colonisation juive à Jérusalem-Est pèse sur le processus de paix]'', Le Monde, 8 juin 2008.</ref>. En [[septembre]], il étend son projet de retrait au [[Plateau du Golan|Golan syrien]], voire à Jérusalem-Est<ref name="obs2008">''[https://www.nouvelobs.com/monde/20080929.OBS3248/olmert-se-declare-pour-un-retrait-des-territoires-palestiniens.html Olmert se déclare pour un retrait des territoires palestiniens]'', L'Obs, 29 septembre 2008.</ref>. [[Silvan Shalom]], précédent ministre des Affaires étrangères jusqu'en 2006, l'accuse de défendre des positions d'extrême-gauche<ref name="obs2008"/>.
Suite à sa mise en cause dans des affaires de corruption
=== Gouvernements Netanyahou (2009-2019) ===
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{{article détaillé|Application de la IVe convention de Genève dans les Territoires palestiniens{{!}}Application de la {{IVe}} convention de Genève dans les Territoires palestiniens}}
Selon le [[
Le [[Conseil de sécurité des Nations unies]] et l'[[Assemblée générale des Nations unies|Assemblée générale]]<ref>Si les résolutions du Conseil du sécurité sont contraignantes pour les États membres, dont Israël fait partie depuis 1949, celles de l'Assemblée générale n'ont pas de valeur juridique en droit international.</ref> ont voté de nombreuses résolutions condamnant l'établissement des « colonies de peuplements israéliennes » dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est et dans le Golan syrien occupé <ref>Assemblée Générale des Nations unies, ''[https://digitallibrary.un.org/record/724847/files/A_HRC_RES_19_17-FR.pdf? Résolution 19/17 adoptée par le Conseil des droits de l'homme]'', 10 avril 2012.</ref>.
Une large partie de la [[communauté internationale]] juge également que l'article 49 de la [[Conventions de Genève|quatrième convention de Genève]] sur la protection des civils en temps de guerre s'applique aux [[territoires palestiniens occupés]]. Cette dernière position est soutenue par le [[Comité international de la Croix-Rouge]], diverses entités et la [[Cour internationale de justice]] dans un avis consultatif. La [[Cour suprême d'Israël]] reconnait en 2004 qu'Israël occupe la Cisjordanie (''occupatio bellica'')<ref name="bbc"/>.
Dans un message commun émanant des ministères de l'Économie des États membres de l'Union européenne, il est affirmé que l « Union européenne et ses États membres considèrent que les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international, qu’elles constituent un obstacle à la paix et rendent impossible la solution à deux États visant à résoudre le conflit israélo-palestinien ». Il est mis en garde « aux risques liés aux activités économiques et financières dans les colonies » du fait du statut incertain du droit au sol et des ressources utilisées ainsi que du non-respect des droits de l'homme et des risques quant à la réputation qui pourraient résulter du fait de « participation à des activités économiques et financières dans des colonies »<ref>SPE Belgique, ''[https://economie.fgov.be/fr/themes/politique-commerciale/acces-aux-marches/colonies-israeliennes Colonies israéliennes. Messages communs visant à sensibiliser les entreprises et les citoyens de l’UE par rapport à la participation à des activités économiques et financières dans les colonies israéliennes]'', www.belgium.be, 8 mars 2018.</ref>.
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==== Dernière position du Conseil de Sécurité ====
Selon la Charte de l'ONU que tous les membres doivent signer pour y adhérer, les résolutions du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] sont contraignantes
La plus récente sur le sujet, [[résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies|la résolution 2334 du 23 décembre 2016]] :{{citation|''[r]éaffirme'' que la création par Israël de colonies de peuplement dans le[s] territoire[s] palestinien[s] occupé[s] depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, n’a aucun fondement en droit et constitue une violation flagrante du droit international et un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux États et à l’instauration d’une paix globale, juste et durable}}.De plus, elle « ''demande'' à tous les États, compte tenu du paragraphe 1 de la (...) résolution, de faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/12/26/la-resolution-a-l-onu-sur-les-colonies-israeliennes-un-signal-politique-fort-mais-symbolique_5054119_3218.html#U5UPQDF1M5d07bKk.99|titre=
Résolution à l’ONU sur les colonies israéliennes : un signal politique fort mais symbolique|date=27 décembre 2016|site=Le Monde}}.</ref> »
==== Suite à la Guerre des 6 Jours ====
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