« Abraham » : différence entre les versions

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Le nom peut dès lors avoir signifié, suivant la première possibilité, « Il aimait le père » ou « le père aime » ou, suivant la seconde, peut-être plus convaincante, « il s'est élevé par rapport au père » marquant un lignage distingué<ref name="Sarna Sperling 2007, p.280-281"/>. Un autre sens proposé habituellement par les exégètes est le « père est élevé »<ref name="Ngangura Manyanya 2009, p.144-145">{{ouvrage|prénom1=Lévi |nom1=Ngangura Manyanya|titre=La fraternité de Jacob et d'Esaü (Gn 25-36)|sous-titre quel frère aîné pour Jacob ?|éditeur=Labor et Fides|année=2009|passage=144-145}}.</ref>, et « père exalté [ou ''haut''] » ou « exalté par le père » sont également possibles<ref name="Sarna Sperling 2007, p.280-281"/> ; le terme de « père » réfère probablement alors à la divinité vénérée par le porteur du nom<ref name="Römer Historia 770, p.20"/>. Quoi qu'il en soit, le nom « Abram », s'il n'est présent qu'à quatre reprises dans la Torah<ref name="Sarna Sperling 2007, p.280-281"/> — dans la [[Genèse]] 11:26 et 17:5, le [[Livre de Néhémie]] 9:7 et le [[Premier livre des Chroniques]] 1:26 —, semble avoir été relativement populaire dans le Proche-Orient antique depuis le deuxième millénaire avant l'ère chrétienne<ref name="Ngangura Manyanya 2009, p.144-145"/>.
 
''A contrario'', on rencontre le nom « Abraham » - dont on ne connait pas de dérivatif en hébreu - à d'innombrables reprises dans la Bible, concernant exclusivement le patriarche<ref name="Sarna Sperling 2007, p.280-281"/>, et une partie de la recherche s'accorde pour considérer qu'il soit en fait une simple variante dialectale d'« Abram » par ajout du ''h'' ({{lang|he|dir=rtl|texte=ה}}) aux racines verbales, un phénomène connu en [[araméen]] et dans d'autres langues<ref name="Sarna Sperling 2007, p.280-281"/>. Il est également possible que les noms de deux ancêtres différents aient été fusionnés par les rédacteurs bibliques et que le nom « Abraham » ait été privilégié pour précisément distinguer le patriarche hébreu d'avec les multiples « Abram »<ref>{{chapitre|prénom1=Thomas|nom1=Römer|lien auteur1= Thomas Römer|titre chapitre=Qui est Abraham ?|sous-titre chapitre=Les différentes figures du patriarche dans la Bible hébraïque|Thomas Römer(éd.)| titre ouvrage= Abraham|sous-titre ouvrage=Nouvelle jeunesse d'un ancêtre|éditeur= Labor et Fides|collection=Essais bibliques|numéro=28|année= 1997|passage=13-33}}.</ref>. Römer affirme que certains spécialistes ont essayé de mettre Abraham en relation avec une tribu « R(w)hm » mentionnée surdans une stèle égyptienne de [[Séthi Ier]] datant de 1289 av. J.-C. et découverte à [[Beït Shéan]]<ref>{{it}} M. Liverani, « Un “ipotesi” sul nome di Abramo », Hen., t. 1, 1979, p. 9-18.</ref> : "On a parfois essayé de mettre Abraham en relation avec une tribu « r(w)hm » mentionnée dans une stèle égyptienne découverte à Beth-shéan (vers 1300) qui parle des Apirus ayant attaqué les Asiates de r-h-m."<ref>{{Lien web|langue=français|auteur1=Römer Thomas|titre=Cours du professeur Römer|url=https://www.college-de-france.fr/site/thomas-romer/course-2008-2009.htm|site=|périodique=Résumé du cours|date=7 mai 2009|consulté le=}}</ref> Selon [[Mario Liverani]], les membres de cette tribu se définissaient comme les « fils de Raham » (''Banu Raham'') et ils avaient pour ancêtre éponyme un « père de Raham » (''Abu-Raham''), c'est-à-dire Abraham<ref>Mario Liverani, ''La Bible et l'invention de l'histoire'', p. 54.</ref>. Cette hypothèse est infirmée par Dussaud, citant Albright. Ils affirment l'identité des Hébreux et des Apirus : "L’intérêt de la note du professeur Albright tient surtout à ce qu’il ne fait plus d’objection à l’identification de “Apiru” avec “Ibri” (soit les Hébreux) pourvu qu’on lui accorde que le changement vocalique a été entraîné par une étymologie populaire ayant rapproché le vocable "eber" (anciennement ‘ibr), c’est à dire l’homme venu d’au delà du fleuve.”<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Dussaud |titre= |périodique=Syria, Revue d’art oriental et d’archéologie |date=1952, 29-3-4 |issn= |lire en ligne= |pages=p. 386 }}</ref> Ce dernier qualificatif est intéressant ; il désignesemble l'Egypte,désigner àun peuple venu de l'ouest du Nil. Römer a d'ailleurs corrigé Liverani ; il ne parle pas d'Asiates mais d'une tribu (ou d'un peuple). Or, puisque la stèle commémore une victoire des Egyptiens et que les Hébreux ne peuvent s'attaquer eux-mêmes, ce peuple ennemi des Hébreux est nécessairement l'Egypte. Aussi, il semble que r-h-m n'a rien à voir avec Abraham et estsoit à lire Ra-Ham ('am en hébreu signifie peuple et Raham serait le peuple de Ra) ou Ra-Amon (ce qui correspond d'ailleurs à la syllabe supplémentaire imposée à Abram). CeciLe texte de la stèle pourrait confirmer cette hypothèse. Elle est d'autant plus vraisemblable que la stèle de Beït Shéan est, comme celle de Mérenptah, une stèle de victoire, celle de Séthi 1er, grand-père de Mérenptah, sur les Apirous et que, les deux stèles ontayant pour personnage principal le Dieu Amon-Ra (Ra-Amon) remettant au pharaon le cimeterre de la victoire.<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Michel Hervé Bertaux-Navoiseau|titre=La naissance du judaïsme, entre exégèse et égyptologie|passage=39-40|lieu=Paris|éditeur=KDP|date=2019|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>[https://www.amazon.fr/dp/1070493945]. Une autre hypothèse est qu'{{citation|Abraham est à l'origine [...] l'éponyme d'une tribu de ''Banu Raham'' attestée en Palestine centrale au {{-s|XIII}} pour disparaître ensuite en tant que telle, mais en laissant des traces dans les généalogies tribales<ref>Mario Liverani, ''La Bible et l'invention de l'histoire'', p. 356.</ref>}}. Une autre stèle de victoire dans le [[Enceinte d'Amon-Rê|temple d'Amon]] à Karnak fait peut-être référence au « champ d’Abraham » ou « fort d’Abraham » situé dans le [[Néguev]]<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=[[Jack Finegan]]|titre=Light from the Ancient Past. The Archaeological Background of the Hebrew-Christian Religion|éditeur=J. Finegan|date=1959|passage=91|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>. Une autre conjecture [[onomastique]] identifie ce nom au lexème rhn apparaissant dans des textes d’exécration (fin {{IIIe}}, début {{IIe}} millénaire), rapprochant Abraham d'un dénommé Aburahana, prince de Samhuna, en Galilée. Abraham signifierait alors « Père de la tribu rhn »<ref>{{de}} M. Görg, « Abraham – Historische Perspektiven », BiNo 41, 1988, {{p.|11-14}}.</ref>. Toutes ces conjectures sont cependant hasardeuses et ne peuvent omettre que le récit de la Genèse (17:5) est avant tout un [[énoncé performatif]] par lequel Genèse 17 prétend que Dieu fait d'Abraham la figure par excellence de l'ancêtre<ref name="Römer">[[Thomas Römer]], ''Cours et travaux du Collège de France. Annuaire {{109e|année}}'', Collège de France, Paris, mars 2010, {{p.|669-687}}. {{ISBN|978-2-7226-0083-6}}.</ref>.
 
== Travaux des historiens sur l’historicité d'Abraham ==
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