« M6 » : différence entre les versions

| siège = 89, avenue Charles de Gaulle<br />92200 [[Neuilly-sur-Seine]]

| chaîne sœur = [[W9]], [[6ter]], [[Paris Première]], [[Téva]], [[M6 Music]], [[M6 Boutique (chaîne de télévision)|M6 Boutique]], [[Série Club]], [[Gulli]]

| diffusion = [[Télévision numérique terrestre|TNT]], [[Télévision par satellite|satellite]], [[Télévision par câble|câble]], [[Télévision IP|IPTV]] et [[World Wide Web|Web]]

| aire diffusion = {{France}} <br/> {{Andorre}} <br/> {{Luxembourg}} <br/> {{Monaco}} <br/> {{Suisse}} (fenêtre publicitaire exclusive et spécifique depuis 2001)<br/> {{Belgique}} (depuis 2017 sur bouquet satellite [[TéléSAT]] avec fenêtre publicitaire suisse)

}}

 

 

La chaîne est disponible sur la [[Télévision numérique terrestre en France|TNT]] ([[Télévision numérique terrestre en France#France d'outre-mer|sauf en France d’outre-mer)]], le [[Télévision par câble|câble]], le [[Télévision par satellite|satellite]], la [[Télévision IP|télévision par xDSL]] et [[Internet]].

 

 

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La [[RTL Group|Compagnie luxembourgeoise de Télédiffusion]], déjà présente en [[France]] avec la radio [[RTL]], cherchait, depuis la libéralisation des ondes en [[Europe]] au milieu des [[années 1980]], à s'implanter plus encore avec une chaîne de télévision. Depuis [[1955]], [[RTL Télévision]] est diffusée dans l'est de la France et a fait ses preuves en termes de réussite d'audience, mais ses programmes de plus en plus chers la contraignent à élargir son bassin de diffusion. En [[1984]], la quatrième chaîne est attribuée à [[Canal+]]. En [[1985]], la CLT hésite entre une diffusion de sa chaîne sur le satellite de diffusion directe [[TDF 1 et 2|TDF 1]] ou une diffusion hertzienne nationale en [[France]] sur l'un des deux nouveaux réseaux annoncés par le président [[François Mitterrand|Mitterrand]]. Elle choisit cette dernière solution et postule auprès de la [[Haute Autorité de la communication audiovisuelle (France)|Haute Autorité de la communication audiovisuelle]] pour obtenir la concession sur le cinquième réseau hertzien naissant. Déboutée au profit de [[La Cinq]] de [[Jérôme Seydoux]] et [[Silvio Berlusconi]], la [[RTL Group|CLT]] retente sa chance en [[1986]], à la suite de l'annulation des concessions des cinquième et sixième réseaux par le [[Gouvernement Jacques Chirac (2)|gouvernement Chirac]], en s'appuyant sur les amitiés entretenues avec [[Jacques Chirac]] et plusieurs membres du gouvernement par [[Jacques Rigaud (RTL)|Jacques Rigaud]], administrateur du groupe en [[France]] et président de la radio [[RTL]], pour s'assurer l'obtention par la [[Commission nationale de la communication et des libertés|CNCL]] de la concession sur le cinquième réseau. Elle ignore cependant que ce réseau a déjà été promis à un autre ami du Premier ministre, le magnat de la presse [[Robert Hersant]]. Après avoir été à nouveau déboutée, [[Jacques Rigaud (RTL)|Jacques Rigaud]] exprime le soir même sur l'antenne de RTL, son inquiétude quant à la pérennité des activités de son groupe en [[France]] et menace même de les suspendre purement et simplement. Le gouvernement n'a pas d'autre choix que de faire pression sur la [[Commission nationale de la communication et des libertés|CNCL]] pour l'attribution, le 23 février 1987 en compensation, du sixième réseau hertzien occupé par [[TV6 (France)|TV6]] (chaîne musicale) à la [[RTL Group|CLT]] en lui interdisant toutefois d'en être l'actionnaire majoritaire et de nommer sa chaîne ''RTL'' afin de ne pas rendre cet échange de bons procédés trop visible. Le groupe est donc contraint de modifier rapidement son projet initial RTL6, qui consistait à installer sur ce réseau [[RTL Télévision]] après l'avoir reformatée et s'associe donc à la [[Suez (entreprise)|Lyonnaise des Eaux]], qui prend la majorité du capital, sur un nouveau projet de chaîne de télévision, baptisé ''Métropole Télévision'' (comme pour mieux affirmer son caractère national et français), confié à l'ancien PDG d'[[Antenne 2]], [[Jean Drucker]], chargé de présenter cette candidature à la [[Commission nationale de la communication et des libertés|CNCL]]<ref name="Dauba">David Dauba, « M6 », émission ''À vos marques'' sur [[BFM Business]], 28 avril 2013.</ref>.

M6 devra toutefois conserver dans sa programmation, une certaine dominante musicale, héritée de TV6.

=== 1987-1992 : Des débuts incertains ===

À la suite de l'annulation de sa concession sur le sixième réseau hertzien par la [[Commission nationale de la communication et des libertés|CNCL]] à la demande du [[Gouvernement Jacques Chirac (2)|gouvernement Chirac]] au profit de la [[RTL Group|CLT]], [[TV6 (France)|TV6]], chaîne musicale dont l'autorisation d'émission est annulée après un an, s'est définitivement éteinte le 28 février [[1987 à la télévision|1987]] à 23h59, après une manifestation des téléspectateurs sur les Champs-Élysées, laissant pendant 11 heures la [[France]] avec cinq chaînes. Le {{1er mars}} à {{Heure|11|15}}, la mire [[TDF]] laisse place à un faisceau encore titré ''RTL Paris'' qui ouvre soudainement sur les coulisses du premier plateau de la nouvelle chaîne<ref>[https://www.dailymotion.com/video/xn6ap_m6-metropole-tv-1er-mars-1987_shortfilms Lancement de M6 le {{1er}} mars 1987 à 11h15] sur ''dailymotion''.</ref>. M6, commence sa diffusion lorsque apparaît [[Jean Drucker]], PDG de Métropole Télévision, qui accueille les téléspectateurs<ref name="Dauba"/>.

Mais le sixième réseau français est contraint de consacrer 30 % de ses programmes à la musique et compte 30 émetteurs de faible puissance (il ne couvre qu'un tiers de la population française), donc peu de téléspectateurs, ce qui ne peut que handicaper une chaîne commerciale. M6 doit donc revoir ses ambitions à la baisse dès la rentrée de septembre 1987 ; les animateurs de RTL Télévision rentrent à [[Luxembourg (ville)|Luxembourg]] et [[Jean Stock]] met en place une grille minimaliste axée sur la contre-programmation avec moins d'émissions et plus de clips et de séries. Un nouvel habillage, arrive à l’antenne le 31 août et le premier ''[[le Six'|6 minutes]]'' est diffusé à {{Heure|20|24}}. Il passe l’année suivante à {{Heure|19|54}} pour voler la primeur de l'information aux [[journal télévisé du soir|journaux de 20 heures]] et permettre la diffusion de séries familiales à compter du {{date|16|mai|1988}} comme le ''[[Cosby Show]]'' ou ''[[Madame est servie]]'', une contre-programmation quotidienne face aux journaux de 20 h des autres chaînes françaises<ref name="Dauba"/>.

 

 

Mais la stratégie de [[Jean Drucker]] consiste à grandir petit à petit. La contre-programmation commence à payer et M6 est alors « la petite chaîne qui monte, qui monte » d'après ses spots publicitaires<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/02/29/a-25-ans-m6-est-devenue-une-grande-du-paysage-audiovisuel_1649762_3234.html|titre=À 25 ans, M6 est devenue une « grande » du paysage audiovisuel|auteur=Xavier Ternisien|date=29 février 2012|site=[[lemonde.fr]]}}.</ref>.

À la mort de [[La Cinq]] en avril [[1992 à la télévision|1992]], M6, profitant de cette disparition, devient bénéficiaire pour la première fois de son histoire. Elle se lance la même année dans une stratégie de diversification en créant ''M6 Interactions'' qui regroupe la commercialisation des marques de l’antenne sous forme de [[produit dérivé (marketing)|produits dérivés]] (M6 Licences, M6 Éditions, M6 Music Label, etc.). Se construit alors autour de la chaîne le [[groupe M6]]<ref name="Dauba"/>.

 

 

=== 1992-2005 : M6, la petite chaîne qui monte ===