« Maria Antonietta Torriani » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Torriani}}
{{Infobox Écrivain
| nom =
| image = Marchesa Colombi (Maria Antonietta Torriani).jpg
| légende = Maria Antonietta Torriani.
| nom de naissance =
| surnom = Marquise Colombi<br>Amelia Lorit<br>La Moda
| activités = Romancière, journaliste
| date de naissance = 1er janvier 1840
| lieu de naissance = [[Novare]] ([[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]])
| date de décès = 24 mars 1920
| lieu de décès = [[Milan]] ([[Italie]])
| langue = [[Italien]]
| mouvement = [[Vérisme]]
| genre = [[Roman (littérature)|Roman]], [[nouvelle]], [[poésie]]
| distinctions =
| adjectifs dérivés =
| œuvres principales =
* ''{{langue|it|La gente per bene. Leggi di convenienza sociale}}'' (1877)
* ''Dans les rizières'' (1878)
* ''Un mariage en province'' (1885)
| complément =
| signature =
}}
 
'''Maria Antonietta Torriani''', née le {{date de naissance|1{{er}}|janvier|1840}} à [[Novare]] ([[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]]) et morte le {{date de décès|24|mars|1920}} à [[Milan]], est une [[écrivain]]e [[italie]]nne, connue pour ses romans populaires écrits sous le pseudonyme de '''Marquise Colombi''' (« '''{{langue|it|Marchesa Colombi}}''' » en [[italien]]). Elle est considérée comme l’une des premières écrivaines [[Féminisme|féministe]]s italiennes.
 
Aujourd’hui connue pour ses romans, Torriani est également une [[journaliste]] prolifique, qui a collaboré à de nombreux journaux et revues comme ''{{langue|it|[[L'illustrazione italiana]]}}'', le ''{{langue|it|[[Corriere della Sera]]}}'', ou encore ''{{langue|it|[[Il Giornale delle Donne]]}}''. Proche de la féministe italienne [[Anna Maria Mozzoni]], elle a lutté pour la [[condition féminine]] et contre les [[sexisme|discriminations de genre]] en s’investissant dans l’éducation des jeunes filles.
 
== Biographie ==
=== Jeunesse ===
[[Fichier:Piazza delle Erbe Novarra.jpg|vignette|redresse|alt=Peinture montrant la Piazza delle Erbe à Novarre, vers 1840|La {{lang|it|''Piazza delle Erbe''}} à [[Novare]] vers 1840, avec la maison Torriani à gauche<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=219}}.</ref>.]]
Maria Antonietta Torriani naît le {{date-|1er|janvier|1840}} à Novare, dans le royaume de Sardaigne (aujourd’hui au nord de l’Italie), de Luigi Torriani, [[horloger]]<ref name=gassa>{{Lien web|url=http://www.enciclopediadelledonne.it/biografie/maria-antonietta-torriani/|site=enciclopediadelledonne.it|langue=it|auteur=Maria Elena Dalla Gassa|titre=Maria Antonietta Torriani, detta Marchesa Colombi}}.</ref>, et Carolina Imperatori, [[mère au foyer]]. Elle est [[baptême|baptisée]] le jour-même de sa naissance au [[dôme de Novare]]. Elle est la seconde et dernière née de la famille, trois ans après sa sœur Giuseppina, née en 1837. La famille vit avec la mère de Luigi Torriani et les trois sœurs de celui-ci dans une maison dont Luigi Torriani a hérité à la mort de son père en 1830<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=220}}.</ref>, au numéro {{nombre|104}} de la {{lang|it|''Piazza delle Erbe''}} (place aux Herbes)<ref name=benatti>{{Lien web|url=http://www.novara.com/novaraonline_ante2010/marchesa_colombi.htm|langue=it|site=novara.com|titre=La Marchesa Colombi (Maria Antonietta Torriani)|consulté le=6 novembre 2018|auteur=Silvia Benatti}}.</ref>.
 
Luigi Torriani meurt de maladie le {{date-|31|mars|1841}} à l’âge de {{unité|32|ans}}, alors que Maria Antonietta Torriani n’a que {{unité|15|mois}}<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=59}}.</ref>. La loi de l’époque oblige Carolina Imperatori à s’entourer d’un « conseil de famille » constitué de quatre personnes pour l’aider à s’occuper de ses filles et du patrimoine du père décédé. Ce conseil comprend Martino Moschini, un voisin propriétaire et chimiste, et Antonio Stefanone, mari de Teresa, une des sœurs de Luigi Torriani<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=221}}.</ref>.
 
La mère de Maria Antonietta Torriani, alors âgée de {{nombre|25|ans}}, est contrainte de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle trouve un emploi comme enseignante dans une école primaire pour jeunes filles le {{date-|2|novembre|1842}} et y reste six ans<ref>{{harvsp|Mitchell|2014|page=221}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Atlante delle scrittrici piemontesi dell'Ottocento e del Novecento|langue=it|auteur1=Giovanna Cannì|auteur2=Elisa Merlo|année=2007|pages=274}}, {{p.}}75.</ref>. Elle a une classe de {{unité|48|élèves}} et gagne un petit salaire de {{unité|350|lires}} annuelles. Une fois suffisamment grandes, ses deux filles étudient dans cette même école<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=222}}.</ref>. En 1847, elle se remarie avec Martino Moschini, lui-même [[veuf]] et déjà septuagénaire, et la famille déménage au domicile de celui-ci, au numéro 101 de la même place. Le demi-frère de Maria Antonietta Torriani, Tommaso Giuseppe, naît le {{date-|31|août|1847-}} de la même année<ref name=benatti/>{{,}}<ref name=pierobon99>{{Article|langue=it|auteur=Ermenegilda Pierobon|pages=68-88|date=2 décembre 1999|périodique=Rivista di Studi Italiani|numéro=2|volume=XVII|titre=La Marchesa Colombi (1840-1920) Profilo bio-bibliografico|lire en ligne=http://www.rivistadistudiitaliani.it/filecounter2.php?id=596}}.</ref>{{,}}<ref name=benatticicala01-225>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=225}}.</ref>. Les deux sœurs le surnomment affectueusement « le vieux » (« ''{{langue|it|vecchino}}'' »)<ref name=gassa/>.
 
Après l’école primaire, Torriani fréquente l’institut public des arts et métiers Bellini{{note|groupe=alpha|{{langue|it|''Civico Istituto Bellini d'Arti e Mestieri''}}}} comme élève externe de 1850 à 1853. Sa mère meurt le {{date-|20|décembre|1854}} et Torriani continue de vivre avec son beau-père jusqu’à la mort de celui-ci le {{date-|14|avril|1865}}<ref name=benatticicala01-225/>{{,}}<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=63}}.</ref>, à l’âge de {{nombre|88|ans}}<ref>{{chapitre |langue=it |auteur1=L. Tamburini |titre chapitre= Biobibliografia |auteurs ouvrage=Marchesa Colombi |titre ouvrage=Un matrimonio in provincia |lieu=Turin |éditeur=Einaudi |année=2009 |passage=XI}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=227}}.</ref>.
 
À un peu plus de {{unité|20|ans}}, Torriani préfère aller dans un couvent pour éviter d’avoir à se marier sous la pression de sa famille, et se retire dans l’[[abbaye Mater Ecclesiae]], à [[Miasino]], sur le [[lac d'Orta]]. Elle souffre cependant rapidement de la discipline rigide et se met à étudier et écrire. À la mort de son beau-père en 1865, elle hérite de {{unité|4500|[[lire italienne|lires]]}}<ref name=pierobon99/> et quitte le couvent. Elle obtient un diplôme d’institutrice en 1866, puis enseigne brièvement en [[Système éducatif italien#Enseignement primaire|école élémentaire]] dans le sud de la [[province de Novare]]<ref name=gassa/>{{,}}<ref name=tufani>{{Lien web|titre=La Marchesa Colombi|url=http://tufani.net/catalogo/itemlist/user/83-lamarchesacolombi.html|langue=italien|site=tufani.net|consulté le=29 janvier 2019|auteur=Clotilde Barbarulli}}.</ref>.
 
=== Vie à Milan ===
En 1868, Torriani emménage rue San Pietro à [[Gessate]], dans la métropole de [[Milan]]. Elle écrit des articles pour des journaux et revues, et publie la poésie ''{{langue|it|Ricciarda}}'', l’un de ses premiers écrits, dans l’''{{langue|it|Illustrazione Universale}}'' du {{date-|27|décembre|1868}}<ref name=pierobon99/>{{,}}<ref name=tufani/>{{,}}<ref>{{Article|titre=Bibliographie|périodique=Journal des débats politiques et littéraires|date=6 janvier 1901|numéro=5|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k480323g}}.</ref>. Elle fréquente des salons littéraires comme celui de la [[Clara Maffei|comtesse Maffei]], où elle discute de [[Réalisme (littérature)|réalisme]] et lit [[Émile Zola|Zola]] en français, aux côtés de [[Giovanni Verga]], [[Luigi Capuana]], [[Neera]] et [[Evelina Cattermole]], la Comtesse Lara<ref>{{Article|périodique=[[Le Monde]]|titre=Les murmures de la Marquise Colombi|date=6 octobre 1989|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/10/06/les-murmures-de-la-marquise-colombi_4130787_1819218.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=13}}.</ref>.
 
En 1869, elle commence à collaborer à la revue féministe ''{{langue|it|Il Passatempo}}'', renommée « ''{{langue|it|[[Il Giornale delle Donne]]}}'' » en 1872, tout en écrivant des nouvelles et romans sous le nom de plume d’Amelia Lorrit<ref name=dbe>{{Ouvrage|langue=it|titre=Dizionario Biografico dell’Educazione (1800-2000)|auteur1=Roberto Sani|auteur2=Giorgio Chiosso|directeur1=oui|directeur2=oui|volume=2|année=2013|lire en ligne=http://dbe.editricebibliografica.it/dbe/ricerche.html|isbn=978-88-7075-727-9}}, {{p.|592-593}}.</ref>. À partir de 1870, elle entre au lycée de jeunes filles [[Maria Gaetana Agnesi]] pour y enseigner la littérature, à l’époque une matière jugée difficile et controversée car une idée répandue disait qu’elle pouvait induire les jeunes dans le [[péché]]<ref name="grazzini-p9">{{harvsp|Grazzini|2005|page=9}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Grazzini|2005|page=20}} : {{citation étrangère|langue=it|La Torriani si impegnò in un’apologia della letteratura […], sebbene tale materia fosse ritenuta da tutti pericolosa e sconveniente perché era diffusa l’idea che potesse indurre le giovani nel peccato.}}.</ref>. Torriani accorde une grande importance à l’accès des jeunes filles à l’éducation, seule manière selon elle de lutter contre la [[Patriarcat (sociologie)|domination masculine]] de la société<ref name="grazzini-p9"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=26}}.</ref>.
 
[[File:Anna Maria Mozzoni.jpg|vignette|alt=Photographie d’Anna Maria Mozzoni|[[Anna Maria Mozzoni]].]]
Lors d’une conférence le {{date-|10|avril|1870}}, elle rencontre [[Anna Maria Mozzoni]], enseignante en [[philosophie]] morale et féministe radicale [[Lombardie|lombarde]]<ref name=sanson10>{{Article|prénom1=Helena|nom1=Sanson|titre=Women Writers and the {{langue|it|Questione della lingua}} in Ottocento Italy|sous-titre=The cases of Caterina Percoto, la Marchesa Colombi, and Matilde Serao|langue=en|périodique=The Modern Language Review|volume=105|numéro=4|année=2010|pages=1028-1052|éditeur=JSTOR|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/25801489|doi=10.2307/25801489}}.</ref>, avec qui elle collabore comme enseignante et conférencière dans le but de sensibiliser au sujet de l’éducation des femmes<ref name=benatti/>. L’année suivante, grâce au soutien du ''{{langue|it|Passatempo}}'', elle voyage avec Mozzoni à [[Gênes]], [[Florence]], [[Naples]], et [[Bologne]], où elle rencontre l'homme politique [[Cesare Correnti]], les écrivains [[Anton Giulio Barrili]], [[Dora d'Istria]] et [[Ludmilla Assing]], et les poètes Enrico Panzacchi et [[Giosuè Carducci]]<ref name=pierobon99/>{{,}}<ref name="suotempo-p27">{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=27}}.</ref>. Elle correspondra pendant un an avec ce dernier<ref name=tufani/>{{,}}<ref name=marrone>{{Ouvrage|titre=Encyclopedia of Italian Literary Studies|langue=en|titre chapitre=Marchesa Colombi (Maria Antonietta Torriani)|auteur1=Gaetana Marrone|auteur2=Paolo Puppa|éditeur=Routledge|année=2006|pages=1504}}, {{p.}}1148.</ref>, qui lui dédiera son poème ''{{langue|it|Autunno romantico}}'' (« ''Automne romantique'' »), écrit le {{date-|8|janvier|1872}}<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=243}}.</ref>. Les deux femmes tiennent des conférences sur « la femme et son potentiel » ; Torriani insiste sur la valeur de la littérature tandis que Mozzoni s’intéresse au [[Conditionnement (psychologie)|conditionnement]] opéré par la [[religion]]<ref name="suotempo-p27"/>. Pendant ce temps, Torriani continue à collaborer à la revue féministe ''{{langue|it|[[La Donna]]}}'' (« ''La Femme'' ») dirigée par [[Alaide Gualberta Beccari]]<ref name=scorranese>{{Lien web|titre=Maria Antonietta Torriani, la signora dell’editoria paladina delle donne|url=https://27esimaora.corriere.it/articolo/maria-antonietta-torriani-la-signora-delleditoria-paladina-delle-donne/|langue=italien|date=15 septembre 2014|site=27esimaora.corriere.it|consulté le=31 janvier 2019|auteur1=Roberta Scorranese}}.</ref>. Elle publie un article en plusieurs parties intitulé « ''{{langue|it|Dietro le scene}}'' » (« ''Derrière les scènes'' ») en 1871 dans le ''{{langue|it|Passatempo}}'', dans lequel elle décrit son expérience de conférencière avec Mozzoni<ref name=pierobon99/>. Cette période de conférences données avec Mozzoni dure peu de temps ; malgré une influence de Mozzoni sur la personnalité et les idées de Torriani, cette dernière reste modérée sur la question de la [[condition féminine]], comme la plupart des écrivaines de l’époque : elle est par exemple fermement opposée à l’entrée des femmes au [[Parlement du royaume d'Italie|parlement]]<ref name="grazzini-p9"/>{{,}}<ref name="Mitchell2008-p67">{{harvsp|Mitchell|2008|page=67}}.</ref>.
 
[[Fichier:Eugenio_Torelli_Viollier.jpg|vignette|redresse|alt=Photographie d’Eugenio Torelli Viollier vu de profil|[[Eugenio Torelli Viollier]].]]
Dans les années 1870, le journaliste [[Eugenio Torelli Viollier]] (1842-1900) est le rédacteur en chef d'un magazine très populaire à l’époque, ''[[L'illustrazione italiana]]'', qui publie notamment des [[Nouvelle|histoires courtes]] et [[Novella (genre littéraire)|novellas]]. Torriani le rencontre alors qu’elle vient offrir ses services à l'[[Salle de rédaction|équipe de rédaction]] de la revue, et le couple se marie le {{date-|30|octobre|1875}}, entouré de quelques amis. Le couple passe de longues soirées ensemble à lire des [[Roman (littérature)|romans]] et [[essai]]s en français, mais Maria Antonietta Torriani tient à sa liberté : elle dort dans une chambre à part et sort souvent. Elle n’hésite pas à montrer son indépendance en plaisantant en public : {{citation|La première nuit de noces ? Bah ! Ce n’était pas la première fois que je dormais avec Eugenio{{note|groupe=alpha|texte={{citation étrangère|langue=it|La prima notte di nozze? Be’ non era la prima volta che dormivo con Eugenio}}}}{{,}}<ref name=scorranese/>}}. Torriani se joue des conventions et fume des cigares et cigarillos en public pour scandaliser l’opinion<ref>{{lien web|titre=Io Bruno Sperani|url=https://www.ragusanews.com/2017/07/27/cultura/bruno-sperani/80784|date=27 juillet 2017|consulté le=13 juillet 2019|langue=it|auteur=Emma Maccanico Bonelli}}.</ref>. L’autonomie dont fait preuve l’écrivaine est remarquable, puisqu’à l’époque le [[Codice civile de 1865|code civil de 1865]] prévoit qu’une femme ne peut rien faire sans l’autorisation de son mari<ref>{{Lien web|titre=Maria Antonietta Torriani alias la Marchesa Colombi|url=https://www.fondazioneenricoeandi.it/notizie/maria-antonietta-torriani-alias-la-marchesa-colombi/|langue=italien|date=23 janvier 2019|site=fondazioneenricoeandi.it|consulté le=31 janvier 2019|auteur institutionnel=Fondazione Enrico Eandi}}.</ref>.
 
En 1876, Torelli Viollier fonde le journal ''{{langue|it|[[Corriere della Sera]]}}''<ref name=scorranese/>{{,}}{{note|groupe=alpha|Certaines sources citent Maria Antonietta Torriani comme cofondatrice<ref name=gassa/>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Single sarà lei. Un libro racconta la rivincita delle zitelle|url=https://www.iodonna.it/attualita/costume-e-societa/2018/04/21/single-sara-lei-chiamateci-zitelle/|langue=it|date=21 avril 2018|site=iodonna.it|consulté le=28 février 2019|auteur1=Valeria Palumbo}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://torino.corriere.it/cultura/19_marzo_07/a-torino-non-ci-sono-statue-dedicate-donne-perche-f476d90a-40ee-11e9-8d4c-9b3b6b114344.shtml?refresh_ce-cp|langue=it|site=torino.corriere.it|date=7 mars 2019|titre=A Torino non ci sono statue dedicate a donne. Perché?|auteur=Chiara Sandrucci|consulté le=13 juillet 2019}}.</ref>.}}. Afin de diversifier son lectorat, il favorise l’ouverture de rubriques sur des sujets variés, en particulier ceux appréciés des femmes de l’époque comme la [[Mode (habillement)|mode]], la [[littérature]], et la [[Chronique (médias)|chronique]] mondaine. Cette approche permet non seulement d’accroître le nombre de lectrices, mais ouvre aussi l’accès au journalisme pour les écrivaines<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=41}}.</ref>. Dès la première année, Torriani écrit beaucoup dans le journal, notamment via la rubrique mensuelle ''{{langue|it|Lettera aperta alle signore}}'' (« ''Lettre ouverte aux dames'' »), qu’elle signe sous le pseudonyme de « {{langue|it|La Moda}} » (« La Mode »)<ref name=marrone/>{{,}}<ref name="puglia2018">{{lien web|url=https://www.wetheitalians.com/web-magazine/italian-lifestyle-and-fashion-move-over-emily-post-these-italian-women-writers-had-etiquette-buttoned-late-19th-century|site=wetheitalians.com|langue=en|consulté le=17 juillet 2019|titre=Italian lifestyle and fashion: Move Over Emily Post. These Italian women writers had etiquette buttoned up in the late 19th century|date=17 novembre 2018|auteur=Patricia Gatto Puglia}}.</ref>. Elle écrit pour un [[presse féminine|public féminin]] et parle de mode, de bonnes manières, des débats du moment sur la [[condition féminine]], et de l’ouverture de l’éducation pour les filles<ref>{{harvsp|Mitchell|2008|p=68}}.</ref>. Torriani fait entrer au journal la jeune Evelina Cattermole, future écrivaine et poétesse, qui y anime une rubrique populaire dédiée aux vêtements féminins<ref>{{Lien web|titre=L’amore maledetto di Via Unione|url=http://www.monitoremilanese.com/?p=1673|langue=italien|date=23 mai 2016|site=Il Monitore Milanese|auteur1=Gabriele Coltorti}}.</ref>.
 
La même année, elle publie une lettre ouverte à [[Neera]] dans ''{{langue|it|L'Illustrazione italiana}}'' intitulée « ''La donna povera. Lettera della Marchesa Colombi alla signora Neera'' » (« La Femme pauvre. Lettre de la marquise Colombi à madame Neera »), dans laquelle elle répond à un écrit de cette dernière qui refuse aux femmes de la [[petite bourgeoisie]] le droit de travailler. Torriani y soutient le droit des femmes à un travail rémunéré qui leur permet une raisonnable indépendance<ref name=dbe/>{{,}}<ref>{{harvsp|Pierobon|1999|id=pierobonISSA|p=31}}.</ref>. Elle précise toutefois son opposition à l’accès des femmes aux métiers importants comme ceux d’avocat, médecin ou député<ref name="Mitchell2008-p67"/>.
 
C’est au cours de cette période que Torriani commence sa carrière de romancière sous le pseudonyme de « Marquise Colombi », qu’elle utilise déjà pour signer ses articles dans le ''{{langue|it|Corriere della Sera}}''<ref name=scorranese/>. Le nom est tiré de la comédie ''{{Langue|it|La satira e Parini}}'' de Paolo Ferrari, dans laquelle les marquis Colombi sont des personnages futiles et frivoles. Torriani a commencé sa carrière littéraire sous son nom, mais adopte ensuite divers noms de plume. En 1875, elle utilise en même temps les pseudonymes « Amelia Torit<ref>{{Ouvrage|titre=Il nome delle donne|langue=italien|auteur1=Giusi Baldissone|éditeur=F. Angeli|date=2005|pages totales=135|isbn=9788846463135|sous-titre=modelli letterari e metamorfosi storiche tra Lucrezia, Beatrice e le muse di Montale}}, {{p.}}101.</ref> » et « Marquise Colombi » (« {{langue|it|Marchesa Colombi}} » en italien), ainsi que son nom propre<ref>{{Ouvrage|titre=Le livre français et ses lecteurs italiens|sous-titre=De l'achèvement de l'unité à la montée du fascisme|auteur=Raphaël Müller|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2013|pages totales=376}}, {{p.}}71.</ref>{{,}}<ref name=massarani>{{Ouvrage|page=308|titre=L'art à Paris|volume=2|auteur=Tullo Massarani|année=1880|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6471647w}}, note 1.</ref>. Elle abandonne « Amelia Torit » en 1877, puis, à l'exception de quelques articles signés « La Moda », n’utilise plus que celui de Marquise Colombi<ref>{{harvsp|Pierobon|1999|id=pierobonISSA|p=25}}, note 8.</ref>.
 
Cette même année, inspirée par son expérience au ''{{langue|it|Giornale delle donne}}'', elle écrit ''La gente per bene'', un essai sur la politesse et les bonnes manières. Le livre rencontre un très grand succès et est réédité {{unité|27|fois}} entre 1877 et 1901<ref name=dbe/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Food and Foodways in Italy from 1861 to the Present|langue=en|auteur=Emanuela Scarpellini|éditeur=Springer|année=2016|pages=264}}, {{p.}}5.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Michela|nom1=de Giorgio|titre=Grandir entre deux siècles : mythes et réalité de la jeunesse féminine italienne de la fin du XIXe siècle à l'entre-deux-guerres|périodique=Clio. Femmes, Genre, Histoire|numéro=4|date=1996-11-01|issn=1252-7017|doi=10.4000/clio.435|lire en ligne=http://journals.openedition.org/clio/435|consulté le=2019-01-31}}.</ref>. C’est le premier succès de l’écrivaine, qui voit pour la première fois une de ses œuvres éditée en volumes<ref name=genevois98>{{Article|auteur=Emmanuelle Genevois|titre=La Marchesa Colombi (études et recherches)|date=1998|numéro=55/56|périodique=Chroniques italiennes|éditeur=Université de la Sorbonne Nouvelle|lire en ligne=http://chroniquesitaliennes.univ-paris3.fr/PDF/55-56/genevois.pdf}}.</ref>.
 
Torriani écrit également pour l’[[opéra]]. En collaboration avec son mari, elle compose le [[Livret (musique)|livret]] de ''{{langue|it|La Creola}}'', mis en musique par Gaetano Coronaro et [[Création (arts scéniques)|créé]] le {{date-|24 novembre 1878}} au [[Teatro comunale (Bologne)|Teatro comunale]] de Bologne<ref>{{Lien web |titre=La Creola |url=http://corago.unibo.it/opera/Z000053318 |site=[http://corago.unibo.it/ Corago : Repertorio e archivio di libretti del melodramma italiano dal 1600 al 1900] |lieu=Bologne |éditeur=Université de Bologne |archive-url=https://web.archive.org/web/20200321143809/http://corago.unibo.it/opera/Z000053318 |archive-date=2020-03-21 |consulté le=2020-03-21}}.</ref>, avant d'être repris à Vicence en 1880. Elle écrit également le livret pour ''Le Violoniste de [[Crémone]]''{{note|groupe=alpha|''{{langue|it|Il violinista di Cremona}}''.}}{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.internetculturale.it/it/16/search/detail?instance=&case=&id=oai%3Awww.internetculturale.sbn.it%2FTeca%3A20%3ANT0000%3AMI0285_LIBR00407&qt= |langue=it|site=internetculturale.it|titre=Il violinista di Cremona {{!}} melodramma in un Atto|consulté le=29 janvier 2019}}.</ref> sur une musique de Giulio Litta, dont la première a lieu à [[la Scala]] de Milan le {{date-|18 avril 1882}}<ref name=marrone/>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Il violino di Cremona |url=http://corago.unibo.it/opera/0000704205 |site=[http://corago.unibo.it/ Corago : Repertorio e archivio di libretti del melodramma italiano dal 1600 al 1900] |lieu=Bologne |éditeur=Université de Bologne |consulté le=2020-03-21 |archive-url=https://web.archive.org/web/20200321144205/http://corago.unibo.it/opera/0000704205 |archive-date=2020-03-21}}</ref>.
 
[[Fichier:Bazzaro Ritratto della signora Torriani Torelli.jpg|vignette|redresse|alt=Peinture montrant Maria Antonietta Torriani debout|Portrait de Torriani par [[Leonardo Bazzaro]].]]
Dans les années 1880, elle se lie d’amitié avec le [[Artiste peintre|peintre]] italien [[Leonardo Bazzaro]]<ref>{{Ouvrage|titre=Leonardo Bazzaro: la dolce vita en plein air|langue=it|pages totales=47|lire en ligne=http://galleriemaspes.com/immagini_sito/Cataloghi%20pdf/Bazzaro_bassa_sito.pdf |auteur1=Francesco Luigi Maspes|auteur2=Elena Orsenigo|directeur1=oui|directeur2=oui|date=octobre 2015|lieu=[[Crocetta del Montello]]}}, {{p.}}38.</ref>, qui en réalise deux portraits à l’[[Peinture à l'huile|huile]] sur [[Toile (peinture)|toile]], aujourd’hui conservés à la [[Galerie municipale d'art moderne et contemporain de Turin]]<ref>{{Lien web|titre=Ritratto della signora Maria Torriani Torrelli (prima versione)|url=http://www.culturaitalia.it/opencms/opencms/system/modules/com.culturaitalia_stage.liberologico/templates/viewItem.jsp?language=it&case=&id=oai%3Agamtorino.it_GAM%3A4906|langue=it|site=culturaitalia.it|consulté le=24 février 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Ritratto della signora Maria Torriani Torrelli (seconda versione)|url=http://www.culturaitalia.it/opencms/opencms/system/modules/com.culturaitalia_stage.liberologico/templates/viewItem.jsp?language=it&case=&id=oai%3Agamtorino.it_GAM%3A4907|langue=it|site=culturaitalia.it|consulté le=24 février 2019}}.</ref>.
 
=== Séparation et vie à Turin ===
[[File:Giovanni-Segantini-Ritratto-della-Signora-Torelli-1885-1886.jpg|vignette|upright|alt=Peinture montrant Maria Antonietta Torriani dans la rue portant une ombrelle|Portrait de Torriani par [[Giovanni Segantini]], en 1885-1886.]]
À l’époque, le couple vit avec Eva, une nièce de Torriani, fille de sa sœur Giuseppina. Torriani la considère presque comme sa propre fille, mais sa proximité avec Torelli Viollier crée un climat de jalousie et de remarques permanentes entre les deux femmes. La tension monte tellement qu’en 1886, Eva, dans une crise de délire, se tue en se jetant par une fenêtre<ref name=marrone/>. À partir de cet instant, Torriani et Torelli Viollier ne font plus que se disputer en s’accusant mutuellement d’être responsables du [[suicide]], jusqu’à se séparer quelques mois plus tard, en 1887<ref name=gassa/>. Torriani reste tout de même à Milan jusqu’à la mort de Torelli Viollier en 1900, et produit des livres pour les enfants et des écrits sur la morale, des essais et des histoires courtes<ref name=pierobon99/>. Dans les années 1890-1891, elle tient la rubrique {{langue|it|Colore del tempo}} (« Couleur du temps ») dans la revue culturelle féminine ''Vita intima'' (« ''Vie intime'' »)<ref name="suotempo-p16">{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=16}}.</ref>.
 
En 1901, Torriani s'installe à Turin<ref name=tufani/> et achète un terrain à [[Cumiana]], où elle fait construire une grande maison. Elle y passe la majeure partie de l’année, souvent entourée d’amies. Elle disparaît ainsi de la scène littéraire milanaise, mais continue à fréquenter ses amis et sa famille ; elle voyage de façon intensive en Europe jusqu’au début de la [[Première Guerre mondiale]]<ref name=pierobon99/>{{,}}<ref name=marrone/>. Elle se lie alors d’amitié avec le jeune peintre Augusto Carutti, qui illustre quelques-uns de ses derniers écrits<ref>{{lien web|url=http://www.italialiberty.it/augustocarutti/|langue=it|site=italialiberty.it|titre=Augusto Carutti|consulté le=2 mars 2019}}.</ref>, et à qui elle léguera sa maison à sa mort.
 
Le {{date-|1 mars 1905}}, Torriani rompt son silence et publie une lettre ouverte à la journaliste [[Matilde Serao]], publiée en première page de ''[[La Stampa]]''. Elle répond ainsi à cette dernière, qui, quelques jours auparavant, a publié un article dans ce même quotidien accusant les domestiques d'avoir pour seul objectif de nuire à leurs maîtresses. Cette tribune virulente faisait écho à trois affaires judiciaires impliquant deux bonnes et une nurse impliquées dans des affaires criminelles. Torriani répond à Serao, qu’elle connaît depuis longtemps, sur la base d’une {{citation|amitié ancienne et inaltérée}} {{note|groupe=alpha|texte={{Citation étrangère|langue=it|antica ed inalterata amicizia<ref name=servapadrona94/>}}}}. Elle souligne les conditions de vie imposées aux domestiques et réfute l’opposition servante-maîtresse en plaidant en faveur d’une égalité naturelle en dépit d’une [[Inégalité (sociologie)|inégalité sociale]]. Cette publication rapide en première page du journal montre que Torriani a encore de l’influence dans le milieu de la presse à Turin, bien qu’elle n’ait pas publié d’article depuis plusieurs années<ref name=servapadrona94>{{Article|titre=Serva/padrona : À propos d’une polémique entre Matilde Serao et la Marchesa Colombi (« La Stampa » 1905)|périodique=Chroniques italiennes|date=1994|auteur1=Emmanuelle Genevois|lire en ligne=http://chroniquesitaliennes.univ-paris3.fr/PDF/39-40/genevois.pdf |format électronique=Pdf |pages=45-62|numéro=39/40|titre numéro=Les femmes écrivains en Italie (1870-1920): ordres et libertés|éditeur=Université de Paris III}}.</ref>.
 
En 1913, atteinte de troubles [[Bronche|bronchiques]], elle décrit ainsi son absence de production littéraire dans une lettre à son ami Antonio Curti : {{citation|Je me laisse vaincre par l’inertie ; […] l’acte matériel de l’écriture me pèse ; et je m’invente des excuses pour ne pas le faire<ref>{{Article|auteur=Emmanuelle Genevois |titre=Lettres inédites de la Marchesa Colombi|date=janvier 1994|numéro=37|périodique=Chroniques italiennes|éditeur=Université de la Sorbonne Nouvelle|lire en ligne=http://chroniquesitaliennes.univ-paris3.fr/PDF/37/genevois.pdf |format électronique=Pdf }}.</ref>}}.
 
Maria Antonietta Torriani meurt à Milan le {{date de mort-|24|mars|1920}}<ref name=pierobon99/>{{,}}<ref>{{Article|périodique=Études|date=septembre 1991|titre=Marquise Colombi, un mariage en province|auteur=Chantal Gayet-Demaizière|numéro=3753|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4420836}}, {{p.}}268.</ref> et est enterrée à Cumiana, dans la [[province de Turin]], où elle a vécu pendant près de vingt ans<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=254}}.</ref>.
 
== Regards sur l'œuvre ==
Les tout premiers romans de Torriani sont caractérisés par trois aspects : le premier est la proposition d’évasion offerte à ses lectrices, en décrivant de nombreux épisodes de la [[bourgeoisie|vie mondaine]]. Torriani décrit les réceptions, représentations théâtrales et [[ballet]]s ; les personnages sont des [[aristocratie|figures aristocratiques]], [[marquis]]es et [[comte]]sses. Elle s’inspire directement d’éléments de la vie [[turin|turinoise]] du {{s-|xix}}, embellis par les codes du [[roman d'amour|roman sentimental]]. Le second aspect est la description réaliste de la [[Vie sentimentale|vie amoureuse]] des femmes : les thèmes centraux y sont la recherche du bon [[Relation amoureuse|partenaire]], les problématiques de l’amour et du mariage, la mauvaise éducation des jeunes femmes. Enfin, le troisième et dernier aspect caractéristique est la thématique sociale : Torriani lie les problèmes de l’amour à la réalité de la [[condition féminine]]<ref name="suotempo-p29">{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=29}}.</ref>.
 
Les romans successifs voient apparaître la critique de la figure masculine, comme dans ''{{langue|it|Il Carnovale di un capitano}}'' (1873), où le narrateur est un [[noblesse|noble]] paresseux qui décrit ses incertitudes alors qu’il hésite entre deux femmes<ref name="suotempo-p29"/>. En 1875, dans ''{{langue|it|Sic transit. Romanzo senza eroi}}'', Torriani retourne au thème de la femme rebelle. Dans le roman, Fulvia est une chanteuse qui refuse le mariage, préférant rester indépendante. Les critiques contemporains jugent le roman désordonné à cause de sa fin confuse, dans laquelle Fulvia renonce à ses ambitions, se marie, et s’intègre dans une vie de famille traditionnelle. L’œuvre est révélatrice de tensions irrésolues éprouvées par l’écrivaine entre un idéal et la réalité<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=30}}.</ref>.
 
Torriani fait preuve d’[[autodérision]] et d’une tonalité ironique et anti-conformiste, position très rare pour l’époque<ref name=gassa/>{{,}}<ref name="suotempo-p16"/>{{,}}<ref name=liber>{{Lien web|url=https://www.liberliber.it/online/autori/autori-m/marchesa-colombi-alias-maria-antonietta-torriani-torelli-viollier/|site=liberliber.it|langue=it|auteur=Sonia Riosa|titre=Marchesa Colombi (alias Maria Antonietta Torriani Torelli-Viollier)}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|périodique=[[Le Monde]]|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1995/04/07/rebelles-italiennes_3866881_1819218.html|titre=Rebelles » italiennes|date=7 avril 1995|auteur=René de Ceccatty}}.</ref>. Elle s'interroge sur son rôle d’autrice et son rapport avec son lectorat, et n’hésite pas à jouer sur son propre personnage<ref>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=39-40}}.</ref> : dans l’introduction de ''{{langue|it|La gente per bene}}'', en 1877, elle se présente comme une femme de {{unité|130|ans}} que l’éditeur aurait approché en lui demandant d’{{citation|écrire un livre sur les devoirs et conventions sociaux}}, elle {{citation|qui vit depuis tant d’années dans la société élégante, dont elle a pu observer les coutumes pendant trois ou quatre générations<ref name="gente-p12">{{ouvrage|titre=La gente per bene|sous-titre=Leggi di convenienza sociale|langue=it|année=1877|url=https://archive.org/details/ColombiLaGentePerBene|lieu=Turin|auteur=Marchesa Colombi|passage=1-2}}.</ref>}}. Elle décrit la réaction de son personnage en indiquant que, {{citation|ayant tant de foi dans l’indulgence des femmes [qui la liraient], elle en prit le courage et accepta l’engagement<ref name="gente-p12"/>}}. En plus de divertir ses lecteurs, ce procédé lui permet de mettre une distance par rapport à la Marchesa Colombi autrice de la rubrique ''Lettre ouverte aux dames'' dans le ''{{langue|it|Corriere}}'', que de nombreux lecteurs masculins connaissent déjà. ''{{langue|it|La gente per bene}}'' s’adresse ainsi à un public tant masculin que féminin, en contraste avec les précédents écrits de Torriani qui étaient destinés explicitement aux femmes. Elle y utilise un langage familier et ironique, dans le but d’informer tout en divertissant<ref>{{harvsp|Mitchell|2008|p=70-72}}.</ref>. Ce style d’écriture contraste avec les manuels de politesse de l’époque, traditionnellement écrits par des hommes pour les femmes<ref name="puglia2018"/>.
 
[[Féminisme|Féministe]], Torriani décrit souvent ses scènes du point de vue des femmes<ref>{{Lien web|auteur=Silvia Tiboni-Craft|format=pdf|langue=en|titre=Fantasy in the Domestic Space|date=octobre 2015|url=https://rucore.libraries.rutgers.edu/rutgers-lib/48693/PDF/1/play/}}, {{p.}}52-53.</ref>. Elle dénonce ainsi la condition féminine de l’époque comme dans ''{{langue|it|In risaia}}'' (« ''Dans les rizières'' ») en 1878 où elle décrit la précarité des ''{{langue|it|[[mondina|mondine]]}}'', ouvrières saisonnières des [[rizière]]s du nord de l'Italie<ref>{{chapitre | langue=fr | auteur1=Graziella Pagliano | titre chapitre=Marchesa Colombi (Maria Antonietta Torriani Torelli, dite) [Novare 1846 - Milan 1920] | titre ouvrage=[[Dictionnaire universel des créatrices]] | auteurs ouvrage=[[Béatrice Didier]], [[Antoinette Fouque]] et [[Mireille Calle-Gruber]] (dir.) | éditeur=[[Éditions des femmes]] | année=2013 | passage=2762-2763 | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=3-0BCwAAQBAJ&pg=PT11218&dq=torriani+dictionnaire+universel+cr%C3%A9atrices&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwigwuOTw4joAhUn4YUKHZZICw8Q6AEIKTAA#v=onepage&q=torriani%20dictionnaire%20universel%20cr%C3%A9atrices&f=false}}</ref>, ou dans ''{{langue|it|Prima morire}}'' en 1881, qui met en scène une jeune aristocrate frustrée par son [[mariage arrangé|mariage de convenance]] avec un homme plus âgé<ref>{{Ouvrage|titre=The Feminist Encyclopedia of Italian Literature|langue=anglais|auteur1=Rinaldina Russell|éditeur=Greenwood Publishing Group|date=1997|pages totales=402|isbn=9780313294358|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Z5mnfWarAcQC&printsec=frontcover}}, {{p.}}194.</ref>.
 
== Postérité ==
En 1973, [[Natalia Ginzburg]] et [[Italo Calvino]] proposent une réédition du roman le plus célèbre de Torriani, ''Un mariage en province'', dans la collection ''{{langue|it|Centopagine}}'' chez [[Einaudi (maison d'édition)|Einaudi]], qui fait redécouvrir l’écrivaine oubliée au grand public<ref>{{harvsp|Mitchell|2014|page=156}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Maria Antonietta Torriani alias la Marchesa Colombi|url=https://rivistasavej.it/maria-antonietta-torriani-alias-la-marchesa-colombi-30bc08d293f3|langue=it|site=rivistasavej.it|consulté le=21 février 2019|auteur institutionnel=Redazione Savej}}.</ref>. Ginzburg avait lu le roman plusieurs fois entre 7 et {{nombre|14|ans}}, et en connaissait le moindre détail<ref>{{Article|titre=La notion d’insignifiance dans l’œuvre narrative, théâtrale et théorique de Natalia Ginzburg|auteur=Vanina Palmieri|périodique=Littératures|éditeur=Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III|date=2012|lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00932774/document}}.</ref>.
 
Le roman est adapté pour la télévision en 1980. Le téléfilm, réalisé par Gianni Bongioanni, est diffusé en deux épisodes à la [[Rai (Radiotelevisione Italiana)|télévision italienne]] les 24 et {{date-|26|février|1980}}, avec Erica Beltrami et [[Laura Betti]]<ref>{{Lien web|titre=Sceneggiati e Fiction 1980 – 1982|url=http://www.teche.rai.it/sceneggiati-e-fiction-1980-1982/|langue=it|site=teche.rai.it|consulté le=10 février 2019}}.</ref>.
 
La ville de Novare a une rue à son nom, la {{langue|it|''via'' Marchesa Colombi}}<ref>{{lien web|url=https://www.bing.com/maps?cp=45.44362~8.647073&lvl=20&v=2&sV=2&form=S00027|site=bing.com|title=Bing Maps|consulté le=8 mars 2020}}</ref>.
 
== Publications ==
* {{écrit|langue=it|titre=I ragazzi d'una volta e i ragazzi di adesso|année=1888}}.
* {{écrit|langue=it|titre=Cara speranza|année=1888}}<ref name=cicala>{{Ouvrage|titre=Inchiostri indelebili|sous-titre=Itinerari di carta tra bibliografie, archivi ed editoria. 25 anni di scritti (1986-2011)|langue=it|année=2014|pages=417|auteur=Roberto Cicala}}, {{p.}}71.</ref>.
* {{écrit|langue=it|titre=Umani errori|année=1899}}<ref name=cicala/>.
* {{écrit|langue=it|titre=Un triste Natale|année=1900}}.
 
=== Essais ===
* {{ouvrage|titre=Della letteratura nell’educazione femminile|sous-titre=Lettura fatta dalla signora Maria Antonietta Torriani alla X conferenza del Comitato ligure per l’educazione del popolo il 9 marzo 1871|année=1871|langue=it|lieu=Genova}}<ref name=benatticicala01-257>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=257}}.</ref>.
* {{ouvrage|titre=Giulia Modena|sous-titre=Conferenza tenuta nel liceo femminile Gaetana Agnesi|année=1871|langue=it|lieu=Milano}}<ref name=benatticicala01-257/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=La gente per bene|sous-titre=Leggi di convenienza sociale|année=1877|lieu=Turin}}<ref name=benatticicala01-257/>.
 
=== Romans ===
* {{écrit|titre=Carnovale e quaresima|année=1870|langue=it}}<ref name=genevois96>{{Article|auteur=Emmanuelle Genevois|titre=Bibliographie des oeuvres de la Marchesa Colombi|date=février 1996|numéro=56|périodique=Chroniques italiennes|éditeur=Université de la Sorbonne Nouvelle|lire en ligne=http://chroniquesitaliennes.univ-paris3.fr/PDF/46/GENEVOIS.pdf}}.</ref>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Il Carnovale di un capitano|année=1873|lieu=Milan|éditeur=Tip. Lombarda}}<ref name=benatticicala01-257/>.
* {{écrit|langue=it|titre=La quaresima di Miss Elda|année=1873}}<ref name=genevois96/>.
* {{écrit|langue=it|titre=Sic transit. Romanzo senza eroi|année=1875}}<ref name=genevois96/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Marito e moglie. Riduzione libera dall’inglese|champ libre=sous le pseudo Amelia Lorrit|année=1875}}<ref name=genevois96/>.
* {{écrit|langue=it|titre=In risaia|année=1878}} ({{ouvrage|titre=Dans les rizières|éditeur=Vanderauwera|lieu=[[Bruxelles]]|année=1883}})<ref name=benatticicala01-7>{{harvsp|Benatti|Cicala|2001|page=7}}.</ref>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Troppo tardi!|année=1880|lieu=[[Cesena]]|éditeur=Gargano}}<ref name=benatticicala01-257/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Il notomista delle anime|langue=italien|auteur1=Valentina Perozzo|lieu=Padova|éditeur=Università degli Studi di Padova|pages totales=592|lire en ligne=http://paduaresearch.cab.unipd.it/5581/1/valentina_perozzo_tesi.pdf|sous-titre=Sociologia e geografia del romanzo nell'Italia di fine Ottocento (1870 - 1899)}}, {{p.}}166.</ref>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Prima morire|année=1881|lieu=Naples|éditeur=Antonio Morano|lire en ligne=https://archive.org/details/digitami_RAV0337729|pages=241}}.
* {{écrit|langue=it|titre=La vita in famiglia|année=1881}}.
* {{écrit|langue=it|titre=Il tramonto d'un ideale|année=1882}}<ref>{{Article|date=10 novembre 1882|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2092239|périodique=Le Livre|titre=Italie|page=664|auteur=Bruno Sperani}}.</ref>.
* {{écrit|langue=it|titre=Un matrimonio in provincia|année=1885}} ({{ouvrage|titre=Un mariage en province|année=1989|traducteur=Josette Monfort et Emmanuelle Genevois|éditeur=[[Gallimard]]|lieu=[[Arles]]}})<ref>{{Ouvrage|titre=Bibliographie de la France. Livres : notices établies par la Bibliothèque nationale|page=3559|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61347888|année=1989}}.</ref>.
* {{écrit|langue=it|titre=Una spostata|année=1889}}<ref name=genevois96/>.
* {{écrit|langue=it|titre=La voce delle cose|année=1899}}<ref name=gassa/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Le gioie degli altri|année=1900|lieu=Turin|pages=350}}<ref>{{Ouvrage|langue=it|lire en ligne=https://archive.org/details/revistabibliogr01unkngoog|titre=Revista Bibliografica Italiana|lieu=Florence|date=1901|volume=6|auteur1=Giuseppe Ciardi-Dupré|directeur1=oui}}, {{p.}}72.</ref>.
 
=== Récits pour la jeunesse ===
* {{ouvrage|langue=it|titre=I bambini per bene a casa e scuola|éditeur=Hoepli|lieu=Milan|année=1884}}<ref name=benatticicala01-257/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Dal vero|sous-titre=Racconti pei bambini|éditeur=Hoepli|lieu=Milan|année=1884}}<ref name=benatticicala01-257/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Le mele dei vicini|lieu=Milan|éditeur=Carrara|année=1885}}<ref name=zambon/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Una clessidra|année=1889|éditeur=Carrara|lieu=Milan}}<ref name=benatticicala01-257/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Bene, per i cari piccolini|année=1891|éditeur=Galli|lieu=Milan}}<ref name=benatticicala01-257/>.
* {{écrit|langue=it|titre=Il primo viaggio|année=1892}}<ref name=genevois96/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Le beneficenze della Gemma|année=1893|éditeur=Carrara|lieu=Milan}}<ref name=benatticicala01-257/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Il maestro|année=1899|éditeur=Sandron|lieu=[[Palerme]]}}<ref name=benatticicala01-257/>.
 
=== Nouvelles ===
* {{écrit|langue=it|titre=Due teste d’angiolo}}, publiée dans le [[bimensuel]] {{ouvrage|titre=Il tesoro delle famiglie|lieu=Milan|année=1869}}<ref name=greco479>{{Ouvrage|titre=Bibliobiografia femminile italiana del XIX secolo|auteur=Oscar Greco|date=1875|langue=it}}, {{p.}}479.</ref>.
* {{écrit|langue=it|titre=Un’avventura di un giornalista|année=1873}}<ref name=greco479/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Scene nuziali|année=1877|lieu=Turin|éditeur=Roux e Favale}}<ref name=benatticicala01-7/>.
* {{écrit|langue=it|titre=Racconti di Natale|année=1878}}.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Dopo il caffè|année=1878|pages=387|lieu=Bologne|éditeur=N. Zanichelli}}<ref name=benatticicala01-7/>.
* {{écrit|langue=it|titre=Serate d’inverno|année=1879}}<ref name=cicala/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=La cartella n.4|année=[[1880 en littérature|1880]]|pages=269|lieu=[[Cesena]]|lire en ligne=https://www.gutenberg.org/files/43217/43217-h/43217-h.htm}}.
* {{écrit|langue=it|titre=Nell'azzurro|année=1881}}.
* {{ouvrage|langue=it|titre=I più cari bambini del mondo|année=1882|champ libre=traduction libre d’un roman anglais}}<ref name=tufani/>{{,}}<ref name=liber/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Senz'amore|année=[[1883 en littérature|1883]]|lieu=Milan|lire en ligne=https://www.gutenberg.org/cache/epub/17852/pg17852-images.html}}.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Il piccolo eroe|année=[[1890 en littérature|1890]]|lieu=[[Palerme]]}}<ref name=tufani/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Racconti popolari|année=[[1900 en littérature|1900]]|lieu=Milan}}<ref name=tufani/>.
 
=== Poésie ===
* {{ouvrage|langue=it|titre=Lungo la vita|lieu=Milan|éditeur=Galli|année=1891}}<ref name=zambon>{{Lien web|langue=it|url=http://www.maldura.unipd.it/italianistica/ALI/torriani.html|titre=Maria Torriani|consulté le=6 novembre 2018|site=maldura.unipd.it|auteur=Patrizia Zambon}}.</ref>.
 
=== Opéras ===
* {{ouvrage|langue=it|titre=La creola|sous-titre=Melodramma in 3 atti|lieu=Milan|éditeur=Ricordi|année=1880|champ libre=en collaboration avec Eugenio Torelli Violler, musique de Gaetano Coronaro}}<ref name=benatticicala01-257/>.
* {{ouvrage|langue=it|titre=Il violinista di Cremona|sous-titre=Melodramma in due atti|année=1882|lieu=Milan|éditeur=Ricordi|champ libre=musique de Giulio Litta}}<ref name=benatticicala01-257/>.
 
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Traduction/Référence|it|Maria Antonietta Torriani|100140583}}
{{Références|taille=35|groupe=alpha}}
 
=== Références ===
{{Références}}
 
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|nom1=Barbarulli|prénom1=Clotilde|année=1998|auteur2=Luciana Brandi|titre=L'arma di cristallo: sui discorsi "trionfanti" l'ironia della Marchesa Colombi|éditeur=Tufani|lieu=[[Ferrare]]|langue=it|ean=9788886780247|pages=94}}
* {{Ouvrage|nom1=Benatti|prénom1=Silvia|année=2001|titre=La Marchesa Colombi: una scrittrice e il suo tempo|sous-titre=atti del convegno internazionale|langue=it|lieu=Novare|éditeur=Interlinea|pages=285|auteur2=Roberto Cicala|directeur1=oui|directeur2=oui|isbn=9788882122676}}
* {{Ouvrage|nom1=Cometto|prénom1=Maria Teresa|année=1996|titre=La Marchesa Colombi|sous-titre=La prima giornalista del «Corriere della Sera»|langue=it|pages=192|éditeur=BLU Editoriale|lieu=Turin|isbn=978-8886923019}}
* {{Ouvrage|nom1=Grazzini|prénom1=Sara|année=2005|titre=La Marchesa Colombi e il femminismo «tormentoso e incerto»|langue=it|éditeur=Centro Editoriale Toscano|collection=Il lungo risorgimento delle donne|pages=80|isbn=8879572482}}
* {{Article|nom1=Mitchell|prénom1=Katharine|date=2008|titre=La Marchesa Colombi, Neera, Matilde Serao: Forging a Female Solidarity in Late Nineteenth-Century Journals for Women|langue=en|doi=10.1179/007516308X270137|périodique=Italian Studies|volume=63|numéro=1|pages=63-84}}
* {{Ouvrage|nom1=Mitchell|prénom1=Katharine|année=2014|titre=Italian women writers. Gender and everyday life in fiction and journalism, 1870 - 1910|éditeur=University of Toronto Press|lieu=Toronto|langue=en|pages=264|isbn=978-1442646414}}
* {{Article|nom1=Pierobon|prénom1=Ermenegilda|date=1999|langue=it|titre=“Fra questi sí e no son di parer contrario”: Affermazione di sé e nome d’arte nella Marchesa Colombi|périodique=Italian Studies in Southern Africa|issn=2225-7039|lire en ligne=https://www.ajol.info/index.php/issa/article/view/106654/96568|volume=12|numéro=1|id=pierobonISSA}}
 
=== Articles connexes ===
* [[Matilde Serao]]
* [[Neera]]
* [[Féminisme en Italie]]
 
=== Liens externes ===
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