« Jean-Marie Bigard » : différence entre les versions

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Sa candidature est acceptée par le [[Centre régional d'éducation populaire et de sport]] (CREPS), et, après six mois de formation, il devient maître auxiliaire remplaçant. « Le cancre tombé dans la mécanique par désœuvrement, devenu barman par accident, reconverti dans le professorat »<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|58}}</ref> découvre qu'il est un « meneur d'hommes », réussissant à mettre les élèves et leurs meneurs dans sa poche. S'investissant beaucoup et constamment enthousiaste, il entrevoit pourtant au bout de presque trois ans que « les gosses finissent par le laminer, et qu'ils font la moue en le voyant venir »<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|62}}</ref>. Durant ces années d'enseignement il a comme élève [[Raphaël Mezrahi]], qu'il conduit même au lycée régulièrement après l'avoir pris en stop.
 
Quittant l'[[Système éducatif français|Éducation nationale]], il est engagé à nouveau pour officier derrière un bar, mais cette fois à la périphérie de la ville, dans une discothèque, dont le propriétaire, sachant qu'il est « le barman le plus coté de Troyes », lui promet une participation de 30 % lors de la revente du bar dans quelques années. Cette activité est plus fatigante que celle qu'il avait connue dans le café, car plus nocturne, mais elle lui donne l'occasion de rencontrer les animateurs d'un petit théâtre du centre-ville, dont [[Jean-Christophe Le Texier]], avec lesquels il goûte au plaisir de monter sur les planches et d'écrire de petits sketchessketchs. Lassé au bout de deux ans et demi par le rythme du travail de nuit, il est soulagé quand le propriétaire lui apprend son projet de vendre la discothèque. Les choses se précipitent à l'occasion de l'incendie de son appartement, vraisemblablement dû à une négligence causée par la nouvelle du décès d'un de ses copains de l'époque du commerce de Tractions. De ce drame, s'ensuivit la cession de la discothèque, et dont le propriétaire, qui lui avait promis 30% des parts à son embauche, disparut mystérieusement, et avec lui, la part promise au futur comédien. Hébergé pendant six mois environ par un ami dans un bourg près de Troyes, à [[Buchères]], où la vie qu'ils mènent « a des allures de carnaval et de feu d'artifice »<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|73}}</ref>, il monte plusieurs fois à Paris pour y tenter sa chance, non sans quelques appréhensions.
 
Son objectif est de se faire repérer par [[Philippe Bouvard]], grâce à sa connaissance du répertoire de [[Robert Lamoureux]] et à ses sketchessketchs écrits et joués à Troyes, afin de passer pour la première fois a la télévision française en 1984, dans l'émission télévisée ''[[Le Petit Théâtre de Bouvard]]''.
 
=== Débuts parisiens difficiles ===
C'est avec son copain [[Troyes|troyen]] [[Tex (humoriste)|Tex]], espérant lui aussi entrer chez Bouvard, qu'il peaufine un nouveau sketch qu'ils présentent ensemble au célèbre animateur de télévision. Sa bonne connaissance du principe et du rythme de l'émission de la [[Antenne 2|deuxième chaîne]], acquise pour n'en avoir jamais raté une diffusion, sa confiance après avoir « bien observé les mecs qui s'y présentent », sa conviction de « pouvoir faire aussi bien, et même plutôt mieux », la certitude de devenir « un autre homme une fois sur scène » parce que détenteur d'une « espèce de pouvoir un peu mystérieux »<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|76}}</ref> sur les autres, et les vifs encouragements des collaboratrices de Bouvard lors de l'audition de présélection se soldent par une déconvenue : Philippe Bouvard lui-même, venant à passer le lendemain lors des dernières répétitions avant enregistrement, improvise et impose une modification au sketch, ne mettant dès lors en valeur que Tex, interprétant l'automobiliste, en plongeant Bigard dans l'anonymat, relégué à son rôle de moteur caché aux spectateurs par une couverture. « La France découvre Tex. »<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|79}}</ref> et son comparse « à la gueule toute grêlée »<ref name="Duroy_18"/> ne se décourage pas dans son ambition d'obtenir une nouvelle chance de Bouvard et se jette dans l'écriture fébrile d'une cinquantaine de sketchessketchs en trois ou quatre mois, lors desquels il est logé à Paris chez une amie rencontrée jadis lors de ses activités de barman.
 
Dissuadé sèchement de monter sur scène par Bouvard qui refuse tous ses sketchessketchs, mais voit en lui un « bon auteur » auquel il conseille « d'écrire pour les autres », il entreprend avec son ami Philippe Hodara, ancien auteur du Petit Théâtre de Bouvard, l'écriture d'un spectacle, ''Pièces détachées'', constitué de sketchessketchs faisant intervenir trois comédiens. Brigitte Chardin et [[Frédéric Darie]] lui donnent la réplique lors des premières répétitions et l'aide du père de ce dernier, [[Jean Darie]], s'avère nécessaire pour la mise en scène.
 
Durant ses premières années à Paris, Bigard se présente, comme on le lui conseille, à environ deux cents [[casting]]s, mais ne décroche, par pur hasard et juste pour sa « gueule », qu'un petit rôle de figurant, déguisé en Indien dans « une publicité pour le fromage [[Délice de Saint-Cyr|Boursault]] »<ref name="Duroy_83">Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|83}}</ref>.
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Le spectacle ''Pièces détachées'', enfin prêt, est présenté sans annonce et sans soutien au [[théâtre du Point-Virgule]], minuscule salle dirigée par [[Christian Varini]], qui assure lui-même la régie. Le public quotidien d'une moyenne de 10 à 15 personnes comble de bonheur Jean-Marie Bigard, fier d’être devenu enfin comédien, pouvant grimper chaque soir sur les planches, même s'il ne gagne pas un sou. Le spectacle ne décollant pas vraiment, pendant une année entière, les jours sont parfois difficiles, mais il est alors gracieusement aidé au moment du casse-croûte par la patronne du bistro d'en face.
 
Varini envisage sérieusement de renoncer à maintenir plus longtemps le spectacle, mais il se laisse convaincre par lui de prolonger d'un mois la représentation après remaniement de la mise en scène, qu'il juge, expérience venant, « trop classique pour le café-théâtre »<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|87}}</ref>. Un ami de Brigitte Chardin accepte de remonter ''Pièces détachées'', fait s'enchaîner les sketchessketchs plus vite, adopte un rythme suffisamment soutenu pour ne pas laisser « une seconde au public pour reprendre son souffle ». Frédéric Darie quitte le trio, un autre comédien le remplace pour le mois de la dernière chance. Dès les premières représentations, le public rit différemment, plus spontanément. Le bouche à oreille commence à fonctionner au point que l'on compte bientôt une bonne cinquantaine de spectateurs par soirée et que des annonces dans [[Pariscope]] et [[L'Officiel des spectacles|L'Officiel]] peuvent être payées. Chacun des trois comédiens peut alors gagner {{formatnum:1000}} francs, mais Bigard ne regrette pas le sextuple gagné comme barman dans sa discothèque troyenne.
 
Le succès venant, le spectacle au théâtre du Point-Virgule est prolongé, alors que les comédiens comparses sont une bonne vingtaine à se relayer au cours des deux ans qui suivent. Entre-temps, [[Le Petit Théâtre de Bouvard]] s'essouffle et Bigard, convaincu de pouvoir faire mieux que dans son petit théâtre d'« à peine cent mètres carrés »<ref name="Duroy_83"/>, suit avec attention la gestation d'une nouvelle émission annoncée pour {{date-|janvier 1987}}, qui serait confiée à [[Fabrice (animateur)|Fabrice]], sur la [[FR3|troisième chaîne]].
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[[Fichier:Jean-Marie Bigard.jpg|vignette|redresse|Jean-Marie Bigard en 2008.]]
 
Jean-Marie Bigard est révélé au grand public dans ''[[La Classe (émission de télévision)|La Classe]]'', sur [[France 3|FR3]] en 1987. Il écrit plus de cent sketchessketchs<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, {{opcit}} {{p.}} 99</ref> avec [[Laurent Baffie]], et bien d'autres comme [[Franck Godard]] ou [[Pierre Veys]]. Au même moment, il écrit quelques sketchs pour [[les Nuls]] (alors en pleine gloire sur [[Canal+]] dans [[Nulle part ailleurs]]), notamment le célèbre « Toniglandyl ».
 
Son premier spectacle à succès (''Vous avez dit Bigard ?'', [[1988]], mis en scène par [[Franck Godard]]) au ''[[théâtre du Point-Virgule|Point-Virgule]]'' lui permet de s'installer dans un style « [[stand-up (comédie)|stand-up]] », dont la caractéristique est de ne pas jouer de sketchessketchs, mais de s'adresser directement au public durant toute la représentation. Se réclamant le fils spirituel de [[Robert Lamoureux]], il touche également au [[cinéma]] comme acteur et comme réalisateur, mais également à la chanson, en interprétant des textes grivois et/ou parodiques, à l'image de ''[[Massey Ferguson]]'', parodie de ''[[Harley-Davidson]]'' de [[Brigitte Bardot]]. On lui doit également le titre ''Un poil de cul sur ma savonnette'', où il évoque de manière humoristique la rupture amoureuse.
 
Durant les années suivantes entre 1990 et 1993, il présente trois spectacles distincts, plus ou moins longs, mais manquant de nouveautés, car les sketchessketchs inédits sont noyés au milieu de ceux déjà connus, bien que certains aient été retravaillés et approfondis pour l'occasion.
 
En 1995, il revient avec un spectacle inédit comme l'indique le titre, ''100 % Tout Neuf ''. Vu par près de {{Unité|300000|personnes}}<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|157}}</ref>, il s'y attelle à décortiquer {{Citation|la [[culture]]}}<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|147}}.</ref>. Ainsi, il se jouera entre autres des [[philosophe]]s antiques, du roman ''[[Les Misérables]]'', du droit et des lois. Bien qu'ayant déjà acquis une certaine notoriété, sans doute a-t-il été influencé par ses pairs<ref>Jean-Marie Bigard, Lionel Duroy, ''op. cit.'' {{p.|131}} : {{Citation|Tous les professionnels du rire m'ont bien prévenu : {{Citation|Bites, poils, couilles, ne fais jamais ça, tu vas aller droit dans le mur.}}.}}</ref> lui affirmant qu'il ne serait jamais autant célèbre qu'en étant vulgaire et qu'en en parlant, principalement, de [[sexualité]]. Ainsi, ce spectacle marquera un décalage avec ses autres spectacles. De fait, beaucoup de fans le considéreront comme le plus abouti, et lui-même le désignera comme son plus structuré.
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