« Mathilde l'Emperesse » : différence entre les versions

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| légende = [[Miniature (enluminure)|Miniature]] de la deuxième moitié du {{s-|XIV}} dans le ''{{langue|la|Liber benefactorum}}'' de l'[[Cathédrale Saint-Alban de St Albans|abbaye de St Albans]] ([[British Library]] MS [[Bibliothèque Cotton|Cotton]] Nero D VII, f. 7).
| fonction1 = [[Liste des impératrices du Saint-Empire|Impératrice du Saint-Empire]]
| à partir du fonction1 = 6 ou {{date|7|janvier|1114}}
| jusqu'au fonction1 = {{date|23|mai|1125}}<br /><small>({{durée|7|1|1114|23|5|1125}})</small>
| prédécesseur 1 = [[Adélaïde de Kiev]]
| successeur 1 = [[Richenza de Nordheim]]
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[[Fichier:Matilda jidnrichInem.jpg|vignette|gauche|Les noces d'Henri et Mathilde dans une chronique allemande du début du {{s-|XII}} ([[Corpus Christi College (Cambridge)|Corpus Christi College]] MS 373 f. 95v).|alt=Enluminure représentant des convives autour d'une table]]
 
Les noces d'Henri et de Mathilde sont célébrées en grande pompe à [[Worms (Allemagne)|Worms]] le 6 ou le {{date-|7 janvier 1114}}{{sfn|Chibnall|1991|p=26}}. Elle fait dès lors son entrée dans la vie publique et bénéficie notamment de sa propre maisonnée{{sfn|Chibnall|1991|p=26, 48}}. Le Saint-Empire entre peu après dans une période troublée consécutive à l'arrestation du chancelier [[Adalbert Ier de Sarrebruck|Adalbert]] et d'autres princes allemands par l'empereur{{sfn|Chibnall|1991|p=27}}. L'autorité d'Henri est menacée par des rébellions, mais surtout par l'opposition qui naît au sein de l'Église, institution qui joue un rôle important dans le gouvernement impérial. Le pape [[Pascal II]] finit par [[excommunication|excommunier]] l'empereur{{sfn|Chibnall|1991|p=28}}.
 
Au début de 1116, Henri traverse les [[Alpes]] pour se rendre en Italie, accompagné de sa femme. Cette dernière contribue alors significativement au gouvernement de l'empire, qu'il s'agisse de participer à des cérémonies, d'entendre des pétitions ou d'effectuer des donations{{sfn|Chibnall|1991|p=28-29}}. Henri et Mathilde passent la majeure partie de l'année à prendre le contrôle de l'Italie du Nord avant de se diriger vers Rome au début de 1117{{sfn|Chibnall|1991|p=29-31}}. Le pape s'enfuit devant eux. En son absence, l'émissaire pontifical [[Grégoire VIII (antipape)|Maurice Bourdin]] prend fait et cause pour Henri et procède au sacre du couple dans la [[basilique Saint-Pierre]], probablement à Pâques et certainement avant la Pentecôte{{sfn|Chibnall|1991|p=32}}{{,}}{{sfn|Chibnall|2004}}. Henri avait déjà contraint le pape à le sacrer empereur en 1111, mais le statut de Mathilde était moins clair. Après la cérémonie de 1117, elle peut prétendre au titre d'impératrice, ou « emperesse », qui lui reste associé dans l'historiographie{{sfn|Chibnall|1991|p=32}}. La validité de cette cérémonie n'est cependant pas indiscutable : il ne s'agit pas d'un sacre à proprement parler, mais simplement d'une des rares occasions formelles où les souverains portent leur couronne à la cour. En outre, Bourdin est lui-même excommunié au moment où il officie, et il est ultérieurement déposé et emprisonné à vie par le pape{{sfn|Chibnall|1991|p=32-33}}{{,}}{{sfn|Leyser|1982|p=199}}{{,}}{{sfn|Chibnall|2004}}. Quoi qu'il en soit, Mathilde maintient par la suite qu'elle a été officiellement sacrée impératrice à Rome, une prétention qui n'est jamais sérieusement contestée de son vivant. Certains chroniqueurs anglo-normands vont jusqu'à affirmer que c'est le pape qui l'a sacrée, une erreur que Mathilde ne fait rien pour corriger{{sfn|Chibnall|1991|p=32-33}}{{,}}{{sfn|Chibnall|2004}}.