« Ruben et Bilha » : différence entre les versions

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=== Le récit dans son contexte ===
 
Lu isolément, Gn 35:22 décrit sans ambages un acte de débauche mais il apparaît sous une autre lumière lorsqu’il est confronté à son contexte immédiat, avec d’une part la mort de Rachel et, d’autre part, la liste généalogique des fils de Jacob qui commence au second membre de {{abbr|Gn|Livre de la Genèse}} 35:22 et s’étend sur quatre versets. L’insertion de l’acte de Ruben avant cette liste qui fait ostensiblement suite à la naissance du [[Benjamin (Bible)|dernier fils d’Israël]] mais établit l’ordre des naissances d’après les mères, définit les relations entre les protagonistes de Gn 35:22: fils de Léa, Ruben est le premier-né de Jacob (Gn 35:23), tandis que Bilha est la servante de Rachel (Gn 35:25) qui l’a donnée pour femme à Jacob afin qu’il enfante d’elle (Gn 30:4). Dans ce contexte, l’acte de Ruben se lit comme le passage à l’acte d’un fils qui aurait voulu couper tout rapport entre son père et la rivale de sa mère, en déshonorant celle qui lui avait été autrefois substituée. Bilha {{incise|à laquelle la Bible n’accorde la parole ni à ce moment ni lorsque Rachel décida de l’utiliser comme mère-porteuse}} est par ailleurs qualifiée de « concubine » alors qu’elle est l’« épouse » de Jacob en Gn 30:4 et Gn 37:2, de sorte que la gravité de l’offense de Ruben semble atténuée<ref>{{harvsp|Shinan|Zakovitch|1983|p=70}} & {{harvsp|Frymer-Kensky|2009}}</ref>.
 
Cette lecture est renforcée par la longue histoire du {{lien|langue=he|trad=לידת בני יעקב|fr=Naissance des fils de Jacob|texte=conflit entre les deux filles de Laban pour l’affection de leur mari qui s’est traduit jusque dans les noms qu’elles ont donné à la plupart de leurs enfants biologiques ou adoptifs}} ; Ruben avait déjà pris part à ces luttes en ramenant des mandragores pour sa mère, et la Bible le relate dans les mêmes termes qu’en Gn 35:22 puiqu’il est dit dans les deux cas que « Ruben alla » et qu’en conséquence, un homme « coucha » (Gn 30:14-16) ; cependant, Léa est centrale dans le premier récit alors qu’elle est absente du second<ref>{{harvsp|Shinan|Zakovitch|1983|p=70-71}}</ref>.
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