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==== Le Coran et les influences des religions de l'Antiquité tardive ====
{{Article détaillé|Origines de l'islam}}
Le Coran est un ouvrage écrit au carrefour de plusieurs traditions religieuses et est, en cela, « le point de rencontre de plusieurs religions de l'Antiquité tardive »<ref>G. Dye, M. Amir-Moezzi, « Introduction générale », ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 21 et suiv.</ref> et l'Arabie est marquée religieusement par ses voisins<ref name=":2" />{{,}}<ref group="Note">AinsiSelon Dye, une{{Citation|les pénétrationrésultats profondedes dufouilles christianismerécentes, enet Arabiedonc préislamiqueles netémoignages peutarchitecturaux plus(sur êtrelesquels niéeFinster (G.insiste Dye,avec "Le Coranpertinence) et son contexte. Remarques sur un ouvrage récent"épigraphiques, ''Oriensaussi Christianus''bien n°95,du 2011,nord pp.que 247-270).</ref>.du Il serait erronésud de voir la naissancepéninsule, demontrent l'islambien sousl’importance l'influence d'une seule communauté. La recherche a prouvé l'existence d'influences variées d'horizons divers<ref>J.des Vancontacts Reethpolitiques, « Les courants judéo-chrétiensreligieux et chrétiens orientaux de l'Antiquité tardive »culturels, ,entre ''Lel’Arabie Coranet desles historiens,'' Paris, 2020,régions pvoisines. 427Dye etconclut suiv.</ref>,: juives, chrétiennes syriaques, éthiopiennes, manichéistes<ref>{{Ouvragecitation|langue=en|prénom1=Guillaume|nom1=Dye|titre=Leil Coranparaît desdésormais historiens|liredifficile ende ligne=https://www.academia.edu/41096052/Le_Coran_des_historiens|consulténe le=2020-07-19}}</ref><refpas group="Note">"L’adoptionreconnaître dela lpénétration ’«profonde antiquitédu tardive »christianisme dans lesl’Arabie étudespréislamique}}. coraniques sert simultanément plusieurs objectifs(G. PremièrementDye, il indique que le"Le Coran s'inspireet desson traditionscontexte. juives,Remarques chrétiennessur etun païennesouvrage ou syncrétistesrécent", sans insister sur l'influence'Oriens dChristianus''une quelconquen°95, tradition2011, àpp. l'exclusion des autres"247-270).</ref>.
 
Il serait erroné de voir la naissance de l'islam sous l'influence d'une seule communauté. La recherche a prouvé l'existence d'influences variées d'horizons divers<ref>J. Van Reeth, « Les courants judéo-chrétiens et chrétiens orientaux de l'Antiquité tardive », , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 427 et suiv.</ref>, {{Référence incomplète|juives, chrétiennes syriaques, éthiopiennes, manichéistes<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Guillaume|nom1=Dye|titre=Le Coran des historiens|lire en ligne=https://www.academia.edu/41096052/Le_Coran_des_historiens|consulté le=2020-07-19}}</ref>}}<ref group="Note">{{Citation|L'adoption de l'"antiquité tardive" dans les études de qurʾanic sert simultanément plusieurs objectifs. Premièrement, elle indique que le Coran s'inspire de traditions juives, chrétiennes et païennes ou syncrétistes, sans insister sur l'influence d'une quelconque tradition à l'exclusion des autres. Deuxièmement, elle évite de prétendre à un emprunt textuel direct ou à la suppression sans discernement de documents provenant de textes juifs ou chrétiens, suggérant plutôt que le Coran s'est inspiré d'un ensemble de documents en circulation dans les cultures du Proche-Orient à l'époque. Troisièmement, il place le Coran sur un pied d'égalité avec la Bible hébraïque et le Nouveau Testament, en évitant de laisser entendre que le Coran est un document dérivé qui peut être compris en déterminant ses "sources" sous-jacentes mais qui restera nécessairement un pâle reflet des autres écritures. Il s'agit plutôt d'une œuvre très originale qui fait appel aux figures, histoires et concepts de la tradition biblique - et d'autres traditions du Proche-Orient - et qui y répond de manière dynamique et complexe. Les plus importantes invocations et justifications scientifiques de ce point de vue se trouvent dans le travail récent d'Angelika Neuwirth.}}
D. Stewart, "Reflections on the State of the Art in Western Qurʾanic Studies", Is''lam and its past : Jahiliyya, late antiquity, and the Qur'an,'' Oxford University Press, 2017.</ref>... Une des difficultés des recherches sur les contextes coraniques n'est pas de déterminer si une influence de l'Antiquité tardive existe mais comment ces idées ont été transmises<ref name="double1">Dye, « Le corpus coranique : contexte et composition », ''Le Coran des historiens, ''t.1, 2019, p. 770 et suiv.</ref>. Ainsi, la question de la place occupée par des populations juives et chrétiennes en Arabie, et plus particulièrement dans le Hedjaz est discutée par les chercheurs<ref group="Note">Si l'influence chrétienne sur le Coran est largement admise, Jaakko Hämeen-Anttila&nbsp;rejette les théories qui donnent une place encore plus importante à celui-ci en faisant naître le Coran dans un milieu exclusivement chrétien. L'auteur cite la thèse de Wansbrough qui fait naître le Coran dans « un milieu sectaire de chrétiens (et de juifs) », Lülling qui défend que « la communauté mecquoise devait avoir été chrétienne » et son successeur Luxenberg, Hawting qui situe la naissance du Coran en Irak... (Hämeen-Anttila J., "The Christian Context of the Qurqn",&nbsp;''Routledge Handbook on Christian–Muslim Relation''s, Routledge, 2017.)</ref><ref group="Note">En 2017 (réédité en 2019), Déroche défendait l'existence de cultes païens encore important en Arabie. (Fr.Déroche, "Le contexte historique de la révélation coranique", dans ''Le Coran,'' 2019, p. 7- 25.). En 2019, Robin estime que le polythéisme en Arabie préislamique est surestimé. Pour l'auteur, « L'image d'une Arabie à la veille de l'islam dominée par le paganisme n'a pas de véritable fondement historique ». (ch. Robin, "L'Arabie préislamique", dans ''Le Coran des Historiens'', 2019, p. 74 et suiv. </ref>. Certains auteurs ont prouvé l'existence d'un monothéisme bien plus présent en Arabie que ce qui est transmis par les traditions musulmanes<ref name=":37">Christian&nbsp;Robin,&nbsp;''« L'Arabie préislamique »'', dans&nbsp;''Le Coran des Historiens'',&nbsp;t.&nbsp;1, Editions du Cerf,&nbsp;2019, p.74 et suiv.</ref>. A l'inverse, certains chercheurs s'appuient sur l'absence de source dans le Hedjaz<ref group="Note">Aussi, Jaakko Hämeen-Anttila&nbsp;rapporte le fait qu'il n'y a, à l'heure actuelle, aucune preuve de l'existence de textes chrétiens syriaques (ou autres) ni de traductions de bible pré-islamique dans le hejaz du VIIe siècle. Ce dernier rejette également l'option d'hymnes et de serrements chrétiens transmis oralement aux proto-musulmans</ref> pour défendre la non-implantation de communautés de chrétiens dans cette région<ref group="Note">Pour cet auteur, l'absence de communauté chrétienne ne remet pas en cause les influences chrétiennes sur le Coran ou son appartenance au contexte de l'Antiquité tardive. « Il ne fait aucun doute que le Coran contient une certaine quantité de matériaux chrétiens, ce qui signifie qu'il a émergé dans un contexte où le christianisme était présent d'une manière ou d'une autre. » Le rôle des différents contextes du Coran, pour cet auteur, nécessite de plus amples recherches.</ref><ref>Hämeen-Anttila J., "The Christian Context of the Qurqn",&nbsp;''Routledge Handbook on Christian–Muslim Relation''s, Routledge, 2017.</ref> ou une implantation en cours<ref name="double1" />. Néanmoins, une distinction doit être faite entre l'absence d'implantation d'une communauté et l'absence d'exposition à des idées<ref name="double1" />. Plusieurs « options » non-exclusives existent pour expliquer la présence de ces influences mais la question reste ouverte<ref group="Note">Les quatre options logiques avancées par l'auteur seraient (1) l'existence de lettrés chrétiens au Hedjaz, (2) une dissémination orale importante (3) une vie de Mahomet au moins partiellement hors du Hedjaz, (4) une déconnexion de certains passage du Coran de la vie de Mahomet. L'auteur considère qu'un mélange de l'option 2 et de la 4 est plausible.</ref>{{,}}<ref name="double1" />.
D. Stewart, "Reflections on the State of the Art in Western Qurʾanic Studies" dans
"Islam and Its Past Jahiliyya, Late Antiquity, and the Qurʾan" Ed. Oxford University Press, p.31, 2017</ref>...
 
Mais {{Citation|comme l'observe François de Blois, "c'est une chose de remarquer les similitudes entre les enseignements de deux traditions religieuses, et une autre de construire un modèle historique plausible pour rendre compte de l'influence de l'une sur l'autre" (de Blois 2002)}} ; ainsi, pour Marianna Klar de telles évaluations restent par nature très subjectives. Elle prend exemple de l'essai de Kevin van Bladel en 2008 et Tommaso Tesei en 2014 sur le récit coranique de [[Dhū'l-Qarnayn]] (C.18:83-102) où les auteurs utilisent la légende d'Alexandre (Neṣḥānā dileh d-Aleksandros), {{Citation|d'une manière quasi-exégétique}} pour "donner un sens à l'énigmatique histoire du Coran". Ils en sont arrivés à la conclusion, notamment en s'appuyant sur une prétendue antériorité de l'une version sur l'autre, que le Neṣḥānā est la source du passage coranique. Pourtant, après une analyse minutieuse des principaux arguments développés par les deux auteurs, Marianna Klar en arrive à la conclusion qu'il lui semble plus probable que ce soit le Neṣḥānā qui soit une source anormale, et que le Coran ne s'écarte pas d'un thème déjà établi. Pour elle, la relation entre ces deux traditions à été supposée plutôt qu'établie par les deux auteurs et les cas cumulés de non-concordance entre le modèle coranique et le Neṣḥānā mettent en doute l'exactitude de la conclusion de Tesei selon laquelle "le texte syriaque est la source directe de la péricope coranique"<ref>Marianna Klar, "Qur’anic Exempla and Late Antique Narratives" dans "The Oxford Handbook of Qur'anic Studie", p.134-137, 2020</ref>.
Le judaïsme et les juifs sont très souvent cités dans le Coran. Ainsi, de nombreux passages coraniques proviennent d'épisodes bibliques. Néanmoins, les récits sont souvent davantage liés aux récits post-bibliques (midrash...) qu'à la Bible elle-même. « La foi, la loi et le droit public&nbsp;et privé sont extrêmement présents et tirés de l'Ancien Testament, comme d'autres sources juives.» <ref>M. Bar-Asher, « Le judaïsme et le Coran » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 295 et suiv.</ref>. Les préceptes légaux musulmans se sont forgés dans un contexte marqué par le judaïsme et illustrent parfois l'attitude changeante de l'islam naissant vis à vis du judaïsme. De plus, le Coran utilise aussi une terminologie religieuse étrangère à la langue arabe. Cela prouve une proximité des rédacteurs du Coran avec des érudits juifs. La présence de juifs en Arabie et, en particulier dans le Hijaz, est attestée plusieurs siècles avant l'avènement de l'islam<ref>M. Bar-Asher, « Le judaïsme et le Coran » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 295 et suiv.</ref>. Une incertitude demeure sur la catégorisation des juifs présents au Hijaz. Certains y ont vu des courants minoritaires du judaïsme ou même du judéo-christianisme, ce qui expliquerait les liens avec la D''idascalie des apôtres''. Bar-Asher considère que les arguments qui appuient cette thèse sont trop spéculatif et que la question n'est pas encore élucidée<ref>M. Bar-Asher, « Le judaïsme et le Coran » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 295 et suiv.</ref>.
 
DPour G. StewartDye, "Reflections on the State of the Art in Western Qurʾanic Studies", Is''lam and its past : Jahiliyya, late antiquity, and the Qur'an,'' Oxford University Press, 2017.</ref>... Uneune des difficultés des recherches sur les contextes coraniques n'est pas de déterminer si une influence de l'Antiquité tardive existe mais comment ces idées ont été transmises<ref name="double1">Dye, « Le corpus coranique : contexte et composition », ''Le Coran des historiens, ''t.1, 2019, p. 770 et suiv.</ref>. Ainsi, la question de la place occupée par des populations juives et chrétiennes en Arabie, et plus particulièrement dans le Hedjaz est discutée par les chercheurs<ref group="Note">Si l'influence chrétienne sur le Coran est largement admise, Jaakko Hämeen-Anttila&nbsp; rejette les théories qui donnent une place encore plus importante à celui-ci en faisant naître le Coran dans un milieu exclusivement chrétien. L'auteur cite la thèse de Wansbrough qui fait naître le Coran dans « un milieu sectaire de chrétiens (et de juifs) », Lülling qui défend que « la communauté mecquoise devait avoir été chrétienne » et son successeur Luxenberg, Hawting qui situe la naissance du Coran en Irak... (Hämeen-Anttila J., "The Christian Context of the Qurqn",&nbsp; ''Routledge Handbook on Christian–Muslim Relation''s, Routledge, 2017.)</ref><ref group="Note">En 2017 (réédité en 2019), Déroche défendait l'existence de cultes païens encore important en Arabie. (Fr.Déroche, "Le contexte historique de la révélation coranique", dans ''Le Coran,'' 2019, p. 7- 25.). En 2019, Robin estime que le polythéisme en Arabie préislamique est surestimé. Pour l'auteur, « L'image d'une Arabie à la veille de l'islam dominée par le paganisme n'a pas de véritable fondement historique ». (ch. Robin, "L'Arabie préislamique", dans ''Le Coran des Historiens'', 2019, p. 74 et suiv. </ref>. Certains auteurs ont prouvé l'existence d'un monothéisme bien plus présent en Arabie que ce qui est transmis par les traditions musulmanes<ref name=":37">Christian&nbsp; Robin,&nbsp; ''« L'Arabie préislamique »'', dans&nbsp; ''Le Coran des Historiens'',&nbsp; t.&nbsp; 1, Editions du Cerf,&nbsp; 2019, p.74 et suiv.</ref>. A l'inverse, certains chercheurs s'appuient sur l'absence de source dans le Hedjaz<ref group="Note">Aussi, Jaakko Hämeen-Anttila&nbsp; rapporte le fait qu'il n'y a, à l'heure actuelle, aucune preuve de l'existence de textes chrétiens syriaques (ou autres) ni de traductions de bible pré-islamique dans le hejaz du VIIe siècle. Ce dernier rejette également l'option d'hymnes et de serrements chrétiens transmis oralement aux proto-musulmans</ref> pour défendre la non-implantation de communautés de chrétienschrétiennes dans cette région<ref group="Note">Pour cet auteur, l'absence de communauté chrétienne ne remet pas en cause les influences chrétiennes sur le Coran ou son appartenance au contexte de l'Antiquité tardive. « Il ne fait aucun doute que le Coran contient une certaine quantité de matériaux chrétiens, ce qui signifie qu'il a émergé dans un contexte où le christianisme était présent d'une manière ou d'une autre. » Le rôle des différents contextes du Coran, pour cet auteur, nécessite de plus amples recherches.</ref><ref>Hämeen-Anttila J., "The Christian Context of the Qurqn",&nbsp; ''Routledge Handbook on Christian–Muslim Relation''s, Routledge, 2017.</ref> ou une implantation en cours<ref name="double1" />. Néanmoins, une distinction doit être faite entre l'absence d'implantation d'une communauté et l'absence d'exposition à des idées<ref name="double1" />. Plusieurs « options » non-exclusives existent pour expliquer la présence de ces influences mais la question reste ouverte<ref group="Note">Les quatre options logiques avancées par l'auteur seraient (1) l'existence de lettrés chrétiens au Hedjaz, (2) une dissémination orale importante (3) une vie de Mahomet au moins partiellement hors du Hedjaz, (4) une déconnexion de certains passage du Coran de la vie de Mahomet. L'auteur considère qu'un mélange de l'option 2 et de la 4 est plausible.</ref>{{,}}<ref name="double1" />.
De plus en plus d'études mettent en avant le rôle joué par les textes syriaques dans le contexte de l'islam naissant et de leurs possibles influences sur le Coran. Si au delà des influences ou des emprunts, le Coran peut se comprendre dans le cadre du contexte de l'Antiquité Tardive comme reflétant ses attentes et ses concepts, le christianisme syriaque<ref>Le christianisme syriaque possédait un caractère judaïsant.</ref> a certainement joué un rôle majeur dans la transmission de motifs au monde arabe. L'islam est indéniablement né dans un monde marqué par le christianisme syriaque, ses débats, ses idées...<ref>M. Debié, « Les apocalypses syriaques », , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 541 et suiv.</ref> Ainsi, des écrits des Pères de l'Église syriaque ont pu servir de sources aux épisodes bibliques du Coran<ref>M. Bar-Asher, « Le judaïsme et le Coran » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 295 et suiv.</ref>. L'influence du christianisme sur l'islam n'est pas uniforme, on trouve des éléments nestoriens, monophysites, manichéens... Il ne faut donc pas chercher une communauté particulière dont serait extrait l'islam mais des influences du contexte culturel et religieux<ref>J. Van Reeth, « Les courants judéo-chrétiens et chrétiens orientaux de l'Antiquité tardive », , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 427 et suiv.</ref>. Griffith souligne que ces communautés appartenaient aux courants dominants au Moyen Orient de cet Antiquité tardive (melkites, jacobites et nestoriens...). Il rejette la vision de nombreux chercheurs qui fait naître le Coran dans des milieux dissidents, comme les «Nazaréens», les Elkasaites ou les Ebionites, non attestés en Arabie au VIIe siècle<ref>(en)&nbsp;Sidney H.&nbsp;GRIFFITH,&nbsp;''The Bible in Arabic : The scriptures of the « people of de book » in the language of islam'', Princeton University Press,&nbsp;2013&nbsp;{{ISBN|9780691150826}},&nbsp;p.&nbsp;54-55.</ref>{{,}}<ref group="Note">Ce même auteur considère, entre autres, que le Coran possède de nombreux écho à la littérature syriaque, notamment aux écrit d'Ephrem le Syriaque (« Christian Lore and the Arabic Qur'an », p. 109)</ref> Ainsi, la tribu de&nbsp;[[Quraych|Quraish]]&nbsp;entretenait des liens étroits avec&nbsp;[[Byzance]]. De même, le chef de la confédération de tribus à laquelle appartenait Mahomet était vraisemblablement chrétien<ref name=":37" />. Hoyland souligne l'importance du travail missionnaire chrétien envers les tribus arabes et que "les autorités de l'Église chrétienne syriaque ont été impliquées dans un degré croissant avec un christianisme arabe émergent"<ref>R. Hoyland, "Epigraphy and the Linguistic Background to the Quran", ''The Qurʼān in Its Historical Context,'' 2007, p. 51-69.</ref>.
 
Le judaïsme et les juifs sont très souvent cités dans le Coran. Ainsi, de nombreux passages coraniques proviennent d'épisodes bibliques. Néanmoins, les récits sont souvent davantage liés aux récits post-bibliques (midrash...) qu'à la Bible elle-même. « La foi, la loi et le droit public&nbsp; et privé sont extrêmement présents et tirés de l'Ancien Testament, comme d'autres sources juives.» <ref>M. Bar-Asher, « Le judaïsme et le Coran » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 295 et suiv.</ref>. Les préceptes légaux musulmans se sont forgés dans un contexte marqué par le judaïsme et illustrent parfois l'attitude changeante de l'islam naissant vis à vis du judaïsme. De plus, le Coran utilise aussi une terminologie religieuse étrangère à la langue arabe. CelaPour M. Bar-Asher, cela prouve une proximité des rédacteurs du Coran avec des érudits juifs. La présence de juifs en Arabie et, en particulier dans le Hijaz, est attestée plusieurs siècles avant l'avènement de l'islam<ref>M. Bar-Asher, « Le judaïsme et le Coran » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 295 et suiv.</ref>. Une incertitude demeure sur la catégorisation des juifs présents au Hijaz. Certains y ont vu des courants minoritaires du judaïsme ou même du judéo-christianisme, ce qui expliquerait les liens avec la D''idascalie des apôtres''. Bar-Asher considère que les arguments qui appuient cette thèse sont trop spéculatif et que la question n'est pas encore élucidée<ref>M. Bar-Asher, « Le judaïsme et le Coran » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 295 et suiv.</ref>.
L'influence du christianisme éthiopien  sur le Coran a aussi été reconnue mais reste peu étudiée<ref>M. Kropp, G. Dye, « Le christianisme éthiopien » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 395 et suiv.</ref>. Néanmoins, il n'est toujours pas possible de savoir s'il s'agit d'une influence directe sur le Coran ou si cela s'est d'abord diffusé dans le contexte arabe préislamique. Le vocabulaire du Coran atteste d'un passage de termes grec ou araméen via l'éthiopien et certaines formulations comme celle de la [[basmala]] illustreraient une telle influence.&nbsp; « Cela prouve l'influence des chrétiens éthiopiens dans l'environnement des débuts de l'islam » <ref>M. Kropp, G. Dye, « Le christianisme éthiopien » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 395 et suiv.</ref>.
 
De plus en plus d'études mettent en avant le rôle joué par les textes syriaques dans le contexte de l'islam naissant et de leurs possibles influences sur le Coran. Si au delà des influences ou des emprunts, le Coran peut se comprendre dans le cadre du contexte de l'Antiquité Tardive comme reflétant ses attentes et ses concepts, le christianisme syriaque<ref>Le christianisme syriaque possédait un caractère judaïsant.</ref> a pour M. Debié certainement joué un rôle majeur dans la transmission de motifs au monde arabe. L'islam est indéniablement né dans un monde marqué par le christianisme syriaque, ses débats, ses idées...<ref>M. Debié, « Les apocalypses syriaques », , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 541 et suiv.</ref> Ainsi, des écrits des Pères de l'Église syriaque ont pu servir de sources aux épisodes bibliques du Coran<ref>M. Bar-Asher, « Le judaïsme et le Coran » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 295 et suiv.</ref>. LPour Van Reeth, l'influence du christianisme sur l'islam n'est pas uniforme, on trouve des éléments nestoriens, monophysites, manichéens... Il ne faut donc pas chercher une communauté particulière dont serait extrait l'islam mais des influences du contexte culturel et religieux<ref>J. Van Reeth, « Les courants judéo-chrétiens et chrétiens orientaux de l'Antiquité tardive », , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 427 et suiv.</ref>. Griffith souligne que ces communautés appartenaient aux courants dominants au Moyen Orient de cet Antiquité tardive (melkites, jacobites et nestoriens...). Il rejette la vision de nombreux chercheurs qui fait naître le Coran dans des milieux dissidents, comme les «Nazaréens», les Elkasaites ou les Ebionites, non attestés en Arabie au VIIe siècle<ref>(en)&nbsp; Sidney H.&nbsp; GRIFFITH,&nbsp; ''The Bible in Arabic : The scriptures of the « people of de book » in the language of islam'', Princeton University Press,&nbsp; 2013&nbsp; {{ISBN|9780691150826}},&nbsp; p.&nbsp; 54-55.</ref>{{,}}<ref group="Note">Ce même auteur considère, entre autres, que le Coran possède de nombreux écho à la littérature syriaque, notamment aux écrit d'Ephrem le Syriaque (« Christian Lore and the Arabic Qur'an », p. 109)</ref> Ainsi, la tribu de&nbsp; [[Quraych|Quraish]]&nbsp; entretenait des liens étroits avec&nbsp; [[Byzance]]. De même, le chef de la confédération de tribus à laquelle appartenait Mahomet était vraisemblablement chrétien<ref name=":37" />. Hoyland souligne l'importance du travail missionnaire chrétien envers les tribus arabes et que "les autorités de l'Église chrétienne syriaque ont été impliquées dans un degré croissant avec un christianisme arabe émergent"<ref>R. Hoyland, "Epigraphy and the Linguistic Background to the Quran", ''The Qurʼān in Its Historical Context,'' 2007, p. 51-69.</ref>.
 
L'influence du christianisme éthiopien  sur le Coran a aussi été reconnue mais reste peu étudiée<ref>M. Kropp, G. Dye, « Le christianisme éthiopien » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 395 et suiv.</ref>. Néanmoins, il n'est toujours pas possible de savoir s'il s'agit d'une influence directe sur le Coran ou si cela s'est d'abord diffusé dans le contexte arabe préislamique. Le vocabulaire du Coran atteste d'un passage de termes grec ou araméen via l'éthiopien et certaines formulations comme celle de la [[basmala]] illustreraient une telle influence.&nbsp;  « Cela prouvesuggère l'influence des chrétiens éthiopiens dans l'environnement des débuts de l'islam » <ref>M. Kropp, G. Dye, « Le christianisme éthiopien » , ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 395 et suiv.</ref>.
 
Enfin, il est aujourd'hui possible de mieux comprendre l'environnement légal du Coran. Selon le récit musulman des origines du Coran, celui-ci est né dans un contexte hijazien, ce qui a fait reconnaître comme du droit coutumier arabe plusieurs principes présents dans le Coran<ref>D. Powers, « Le Coran et son environnement légal », ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 615 et suiv.</ref>. Or, cette interprétation ne repose que sur les textes musulmans postérieurs aux événements qu'ils décrivent. Ces informations ne sont donc pas obligatoirement fiables. Des éléments indiquent, par des parallèles thématiques et linguistiques, avec la didascalie des apôtres, avec le talmud et la loi byzantine<ref>D. Powers, « Le Coran et son environnement légal », ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 615 et suiv.</ref>. D. Powers conclue que seules deux solutions peuvent expliquer ces coïncidences : la Providence divine ou le fait « que l'auditoire originel du Coran habitait dans un environnement légal qui était étroitement lié à l'environnement légal de l'Arène de montagnes [terme désignant une région qui inclue l'Anatolie, la Mésopotamie, l'Arabie]en général » <ref>D. Powers, « Le Coran et son environnement légal », ''Le Coran des historiens,'' Paris, 2020, p. 615 et suiv.</ref>.
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