« Monnaie » : différence entre les versions
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[[Fichier:Ethiques Livre IX La monnaie (...)Aristote (0384-0322 btv1b10052453t.jpg|vignette|''La monnaie, commune mesure des échanges commerciaux'' : illustration de la théorie d'[[Aristote]], édition de 1454-1455 d'après la traduction de [[Nicole Oresme]].]]
La '''monnaie''' est définie par trois fonctions : c'est une [[unité de compte]], une [[#Réserve de valeur et norme de paiement différé|réserve de valeur]], et un [[#Intermédiaire des échanges|intermédiaire des échanges]].
La '''monnaie''' est définie par [[Aristote]]<ref>Aristote, ''[[Éthique à Nicomaque]]'', GF Flammarion, {{p.|246-252}}</ref>{{,}}<ref>Aristote, ''Politique'' (op. cit. in Rumy, 2003, {{p.|19}}).</ref> par trois fonctions : [[unité de compte]], [[#Réserve de valeur et norme de paiement différé|réserve de valeur]] et [[#Intermédiaire des échanges|intermédiaire des échanges]]. À la période contemporaine, cette définition ancienne persiste mais doit être amendée, entre autres par la suppression de toute référence à des matières précieuses (à partir du {{s-|IV}} en Chine) avec la dématérialisation progressive des supports monétaires, et les aspects légaux de l'usage de la monnaie — et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire —, qui sont plus apparents. Ces droits sont fixés par l'État et font de la monnaie une institution constitutionnelle et la référence à un territoire marchand sous la forme d'un marché national (lié par une unité monétaire, de compte commun).▼
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La '''monnaie''' est l'[[Moyen de paiement|instrument de paiement]] en vigueur en un lieu et à une époque donnée :▼
* du fait de la loi : on parle de [[cours légal]] ;▼
* du fait des usages : les agents économiques l'acceptent en règlement d'un [[achat]], d'une prestation ou d'une [[dette]].▼
▲La
▲* du fait de la loi : on parle de [[cours légal]] ;
▲* du fait des usages : les [[Agent économique|agents économiques]] l'acceptent en règlement d'un [[achat]], d'une prestation ou d'une [[dette]].
Une monnaie se caractérise par la confiance qu'ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de moyen d'échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. En période de troubles, de perte de confiance, une [[monnaie de nécessité]] peut apparaître.
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Voir également [[Histoire_de_la_monnaie#Formes_primitives_ou_proto-monnaies|Proto-monnaie]]
==== Création du terme ====
La notion de
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Isabelle|nom1=Guinet|prénom2=Aude|nom2=Haenni|prénom3=Chloé|nom3=Consigny|et al.=oui|titre=Lausanne, Riviera Suisse (2014-2015)|lieu=Paris|éditeur=Nouvelles Éditions de l'Université|collection=[[Petit futé]]|série=City guide|date={{date-|2014}}|pages totales=288|format livre={{unité|21|cm}}|passage=136|isbn=978-2-7469-7276-6|isbn2=2-7469-7276-X|oclc=887556389|bnf=438257929|consulté le=5 juin 2016}} {{lire en ligne|lien={{Google livres|id=Ak7gAwAAQBAJ|page=136|surligne=%22pal%C3%A9o-monnaie%22}}|texte=lire en ligne|date=5 juin 2016}} ;
* {{lien web|langue=fr|prénom=Olivier|nom=Cassat|titre=Les paléo-monnaies en Afrique de l'Ouest|url=http://www.musee-africain-lyon.org/la-civilisation-de-lor/69-musee/230-conference-paleo-monnaies-oliver-cassat-afrique.html|site=musee-africain-lyon.org|éditeur=[[Musée africain de Lyon]]|date={{date-|2014}}|consulté le=5 juin 2016}}.</ref> a été proposée par
|lien={{Google livres|id=-fOAxgSTiq4C|203}}|texte=lire en ligne|date=5 juin 2016}}.</ref>{{,}}<ref group="note">Jean-Michel Servet a été professeur à l'Université Lyon 2, directeur de recherche au CNRS et expert de la Commission européenne lors du passage à l'euro des populations en précarité.</ref> qui a {{citation|[[Néologisme|inventé (le) terme]]}}<ref name="Dhoquois (2008)" /> vers {{date|1976}}-{{date|1977}}<ref name="Dhoquois (2008)" />, avant d'en {{citation|justifi(er) l'emploi}} dans son ''Essai sur les origines de la monnaie''<ref name="Dhoquois (2008)" /> paru en {{date|1979}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Michel|nom1=
==== Usages ====
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Les trois fonctions des monnaies de nos jours, unité de compte, instrument de paiement et instrument de réserve, se retrouvent dans les paléomonnaies soit seules, soit réunies. Elles codifient et rythment des activités et des biens à la manière d'unités de compte. Étant standardisées, elles préfigurent des moyens de paiement. Vu leurs rituels de conservation et le jeu des dettes et des créances, elles préfigurent un instrument de réserve.
Jean-Michel Servet relève dans les rites et mythes de nombreuses sociétés une correspondance entre excréments et paléomonnaies. Il rejoint en cela les interprétations [[Psychanalyse|psychanalytiques]] de l'argent développées notamment par [[Sandor Ferenczi]]<ref>{{lien web |auteur1=Thierry Zalic, Charly Antoine |titre=Freud, Ferenczy, argent, caca |url=http://thierry.zalic.free.fr/pages/sommairefreud.htm |site=thierry.zalic.free.fr |consulté le=28-10-2021}}.</ref>.Voir dans les paléomonnaies une forme première de la monnaie relèverait toutefois d'une théorie évolutionniste de la monnaie : or, d'autres chercheurs, notamment Jacques Mélitz<ref>Servet, p.282</ref>, contestent cette vision, estimant que le fait monétaire est le résultat d'une diffusion<ref>Jacques Mélitz, Primitive and Modern Money : An Interdiscipllinary Approach, Readings, Addison Wesley, 1974</ref>. Pourtant, la théorie de Jean-Michel Servet, n'implique aucunement quelconque type d'évolutionnisme monétaire : les formes anciennes de la monnaie peuvent tout à fait revenir dans des stades jugés plus "avancés" de l'évolution économique. C'est le cas, par exemple, dans les économies modernes des "monnaie à usages spécifiques", qui font un retour remarqué : ces monnaies ne peuvent acheter qu'un certain type de biens ou ne relèvent que d'une fonction de la monnaie. Or, la monnaie moderne, classiquement, est une monnaie "tous usages" accomplissant toutes les fonctions de la monnaie et pouvant accéder à tous types de bien. En réalité, l'intérêt de Jean-Michel Servet, au-delà de son interprétation psychanalytique, est profondément politique, en tout cas dans sa vision de la genèse du phénomène numismatique. L'ordre monétaire incarne, dans cette conception, une instance de reproduction, des rapports sociaux ; les changements de cet ordre renvoient à des mutations sociales.
=== Antiquité ===
L'utilisation d'un type d'objet privilégié (comme des coquillages) servant de référence pour l'établissement des prix et utilisé comme moyen d'échange, et l'utilisation d'une [[unité de compte]] par les scribes des civilisations antiques pour établir une comptabilité précise de leur empire, est considéré depuis Adam Smith comme marquant le passage d'une économie de [[troc]] à une économie de marché<ref>[[David Graeber]], ''Dette : 5000 ans d'histoire'', {{ISBN|1020900598 }}</ref>. La plus ancienne monnaie connue — au sens actuel du terme — fut créée par le roi de Lydie, [[Gygès]], qui en, [[687 av. J.-C.]], substitua aux lingots d'or des morceaux d'[[électrum]] (alliage naturel d'or et d'argent provenant de filons locaux, notamment de la rivière [[Pactole]]) dotés des caractéristiques suivantes : poids invariable, formes identiques, et marqués d'un signe authentifiant leur étalonnage.
Le développement de la monnaie métallique est parallèle au développement de vastes territoires politiquement unifiés et centralisateurs tels l'[[Empire romain]] et la [[Dynastie Qin|Chine Qin]]. La monnaie permet en effet de gouverner à distance, de payer les soldats et l'administration : cette gouvernance passe nécessairement par le biais d'instruments de crédit ou «
=== Moyen Âge ===
[[File:Jeton de la corporation des monnayeurs et ajusteurs de la Monnaie de Paris.jpg|thumb|Jeton de la corporation des monnayeurs et ajusteurs de la Monnaie de Paris (bronze, 1756).]]
Après la [[Déclin de l'Empire romain d'Occident|chute de l'Empire romain]], l'usage de la monnaie connaît une régression dans l'Europe du Haut [[Moyen Âge]] avec les restrictions au commerce et la mise en place presque partout de [[Système féodal|systèmes féodaux]] laissant peu de place aux [[Liberté économique|libertés économiques]].
Au Moyen Âge, toutes les unités monétaires locales sont définies partout en référence à leur poids d'[[or]] ou d'[[argent]]. En France, les seigneurs qui parfois créent des monnaies locales sont régulièrement rappelés à l'ordre par des ordonnances ou règlements royaux, dont par une ordonnance de [[1315]]<ref>
=== Renaissance ===
Avec le développement du commerce international, la [[banque]], au sens moderne, fait son apparition en Europe. [[République de Venise|Venise]], républicaine et indépendante, devient la plateforme monétaire du monde. Son succès repose principalement sur l'arbitrage entre les cours respectifs de l'or et de l'argent entre Orient et Occident. Elle assèche l'argent existant en Europe provoquant de nombreuses difficultés monétaires et, par ricochet, favorisant les manipulations monétaires. En contrepartie les rois de France, par exemple, usent de tous les artifices pour fausser en leur faveur le rapport entre valeur nominale des monnaies et teneur en métal. L'histoire monétaire devient celle de la production relative de l'or et de l'argent et des conséquences de la variation des taux d'échange entre ces deux métaux. Ils varieront dans des proportions de 1 à 7 et 1 à 12 entre le {{XIVe siècle}} et la fin du {{XIXe siècle}}.
En 1550, dans le Royaume et territoires assujettis, le privilège de battre monnaie est limité aux villes de [[Paris]], [[Rouen]], [[Troyes]], [[Dijon]], [[Lyon]], [[Grenoble]], [[Turin]], [[Marseille]], [[Montpellier]], [[Toulouse]], [[Bayonne]], [[Bordeaux]], [[La Rochelle]], [[Limoges]], [[Poitiers]], [[Bourges]], [[Tours]], [[Angers]] et [[Rennes]] qui sont également limitées dans le fonctionnement de leur cour et parlements sur le sujet de la monnaie<ref>{{lien web |titre=Édict et ordonnance sur le faict des monoyes et nouvelle fabrication, poids, alloy et prix, ouverture et jugement des boettes d'icelles sur le reiglement, présentations, gaiges et charges des maistres particuliers, gardes essayeurs, tailleurs, contregardes et prévostz, ouvriers et monoyers et aultres officiers des monoyes, avec déclaration de l'establissement du lieu de l'ouverture d'icelles, et sur le reiglement et charge des changeurs, orfèvres... joyauliers, affineurs, départeurs et batteurs d'or et d'argent... |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b531061735/f13.item.r=alloy |site=[[Gallica]] |date=1550 |consulté le=28-10-2021}}.</ref>.
=== {{s-|XX}} ===
La [[Première Guerre mondiale]] marque la fin des monnaies indexées sur les métaux précieux : les états européens continentaux sont dans l'incapacité de rembourser leurs dettes en or. Après la [[Seconde Guerre mondiale]], la plupart des monnaies sont indexées sur le dollar, qui seul reste théoriquement convertible en or<ref>Théoriquement, car l'état américain n'échange pas les dollars amassés par les banques centrales contre son or mais propose des bons du trésor, et notamment à la banque central allemande (lorsqu'une entreprise allemande vend une machine à une entreprise américaine, celle-ci paye en dollars, l'entreprise allemande ayant besoin de deutsche mark pour payer ses fournisseurs, salariés et impôts échange donc ces dollars contre des deutsche marks…)</ref>. La [[guerre du Viêt Nam]] mettra fin à l'[[étalon-or]]. En 1976, avec les [[Accords de la Jamaïque|accords de Kingston]], le cours des devises devient flottant. C'est l'[[Histoire des bourses de valeurs#Les premières déréglementations de l'après choc pétrolier|explosion du système monétaire international]] qui se traduit par la [[Histoire des bourses de valeurs#Les Bourses asiatiques portées par deux systèmes monétaires successifs|fin des parités fixes en Asie]] une quinzaine d'années plus tard.
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Par le passé, les historiens de l'[[anthropologie économique]] considéraient que la monnaie avait quatre fonctions principales (moyen d'échange {{Incise|notion la plus familière}}, unité de compte, réserve de valeur et norme de paiement différé). Les manuels d'économie modernes ne distinguent plus que trois fonctions, celle de norme de paiement différé (impôts, amendes) étant englobée dans les autres<ref name="Pion">{{Ouvrage|auteur=Patrick Pion, Bernard Formoso, Roland Étienne|titre=Monnaie antique, monnaie moderne, monnaies d'ailleurs ... Métissages et hybridations|éditeur=De Boccard|date=2012|pages=195|isbn=978-2-7018-0316-6 |lire en ligne=}}</ref>.
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Un échange d'un bien contre un autre utilise alors la monnaie comme un intermédiaire qui dissocie deux opérations distinctes : d'abord la vente du bien possédé contre de la monnaie, et ensuite l'achat du bien désiré. La fonction de [[moyen de paiement]], quelquefois présentée comme une quatrième fonction de la monnaie est de servir d'intermédiaire commun comme moyen d'échange immédiat. En facilitant les échanges par rapport au troc, la {{Référence souhaitée|monnaie est un outil essentiel du commerce libre|date=}}.
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La monnaie facilite aussi le paiement de rémunérations de travailleurs libres qui autrement ne peut se faire qu'[[au pair]] ou plus généralement par compensation. Ces dernières méthodes sont lourdes, potentiellement arbitraires et sujettes à contentieux.
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La monnaie est une unité de compte, un moyen standardisé d'expression de la valeur des flux et des stocks. On parle de [[calcul économique]] quand cette évaluation est faite ''a priori'' et de [[comptabilité publique|comptabilité]] quand elle est faite ''a posteriori''. Il existe des unités de compte qui ne sont pas de la monnaie.
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{{Article connexe|Devise (monnaie){{!}}Devise}}
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{{Article détaillé|Monnaie fiduciaire}}
Une
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{{Article détaillé|Monnaie scripturale}}
La monnaie scripturale, littéralement écrite, est constituée des dépôts bancaires sur les comptes courants dans les banques commerciales. Ces écritures longtemps tenues dans des registres sont maintenant gérées par informatique<ref>[http://www.bankofcanada.ca/fr/glossaire/glossmonnaiescript.html Définition], [[Banque du Canada]]</ref>. Ils forment l'essentiel de la [[masse monétaire]], très loin devant les billets et les pièces.
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{{Article détaillé|Monnaie électronique}}
Avec le développement des outils informatiques on assiste à une numérisation de la monnaie. Alors que la carte de paiement a déplacé la banque sur le lieu de transaction, la monnaie électronique entraîne la suppression de l'organisme de contrôle lors de l'échange. Aussi le droit limite fortement l'usage de la monnaie électronique à cause des risques de fraude qu'elle pose.
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{{Article détaillé|Masse monétaire}}
La masse monétaire est une mesure de la quantité de monnaie en circulation. À l'origine la masse monétaire correspondait aux réserves d'or disponibles dans le coffre de la banque centrale. Mais l'abandon de l'étalon or et le développement de la monnaie scripturale nécessitent une nouvelle mesure. De fait il existe plusieurs masses monétaires selon les types de compte qui sont comptabilisés. En effet si un compte courant créditeur représente une dette d'une banque vis-à-vis d'une personne (la banque est engagée par la loi à fournir au détenteur du compte la somme créditée en billets de banque), il existe d'autres types de compte bancaire comme le livret A et plus généralement d'autres types de [[dette]]. Ainsi on distingue les masses monétaires :
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* M4 correspond à M3 plus les [[bons du Trésor]], les billets de trésorerie et les bons à moyen terme émis par les sociétés non financières.
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{{Article détaillé|Création monétaire}}
{{Article connexe|Dette|Crédit}}
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La création de [[monnaie permanente]] peut pallier, dans certains cas, l'incapacité de la monnaie d'endettement à atteindre le niveau souhaitable du PIB<ref>Gabriel Galand & [[Alain Grandjean]], ''La monnaie dévoilée'', L'Harmattan, 1996, {{p.|180-196}}</ref>.
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{{Article détaillé|politique monétaire}}
{{Article connexe|politique budgétaire}}
La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir
On formalise souvent les objectifs de la banque centrale sous la forme d'un triangle dit keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre extérieur. Depuis le début de la crise économique de 2008, les Banques centrales ont de plus en plus recours à des politiques dites non conventionnelles dont l'[[assouplissement quantitatif]] (en anglais, ''quantitative easing'').
La politique monétaire se distingue de la politique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble le policy-mix.▼
▲La politique monétaire se distingue de la politique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble le [[policy-mix]].
=== Le marché monétaire ===▼
{{Article détaillé|Marché monétaire}}
Le marché monétaire désigne le marché informel où les institutions financières – Trésors nationaux, banques centrales, banques commerciales, gestionnaires de fonds, assureurs, etc. – et les grandes entreprises (marché des billets de trésorerie), placent leurs avoirs ou empruntent à court terme (moins d'un ou deux ans). De plus avec l'adoption des [[changes flottants]], les devises sont devenues des [[commodité]]s comme les autres, un bien qui s'achète et se vend. Le marché monétaire est un élément essentiel au fonctionnement des [[marchés financiers]].
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{{Article connexe|Cours légal|Cours forcé}}
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=== Chartalisme ===
{{Article détaillé | Chartalisme}}
Le Chartalisme est une théorie monétaire. Selon cette théorie, la monnaie est une émanation de
=== Marxisme ===
=== La monnaie comme quantité conservatrice===▼
Dans la théorie [[Marxisme|marxiste]], la monnaie apparaît quand les échanges marchands deviennent plus importants que l'[[économie de subsistance]]: les marchandises fréquemment échangées deviennent des "équivalents généraux", servant de références pour la fixation des prix. L'or, qui était auparavant une marchandise comme les autres, peut émerger comme monnaie en raison de ses propriétés, permettant dès lors d'estimer les valeurs, de séparer les transactions d'achat et de vente, et même d'être thésaurisée<ref>{{article encyclopédique| périodique = Presses Universitaires de France| isbn = 978-2-13-058494-0| volume = 2e éd.| titre = Argent, Monnaie| encyclopedia = Les 100 mots du marxisme| lieu = Paris cedex 14| collection = Que sais-je ?| consulté le = 2024-01-07| date = 2023| url = https://www.cairn.info/les-100-mots-du-marxisme--9782130584940-p-7.htm}}</ref>.
{{Article détaillé |Éconophysique}}
La quantité de monnaie est conservée lors d'un [[échange]] économique (voir aussi [[Atomicité (économie)]]). La conservation de la monnaie lors des échanges économiques implique que la monnaie tend à se répartir entre les agents économiques suivant une [[distribution exponentielle]] indépendamment de la nature des échanges. En l'absence de dette, cette distribution ne dépend que de la quantité de monnaie moyenne par agent et en présence de dette (monnaie négative) elle dépend aussi du niveau de dette autorisée<ref>A. Dragulescu and V. M. Yakovenko, "Statistical mechanics of money", Eur. Phys. J. B 17, 723-729 (2000)</ref>.
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La question est : quelles sont les règles à appliquer à l'émission des billets de banque ? La querelle se produit en Angleterre, d'abord en 1810 quand la banque d'Angleterre suspend la convertibilité en métal de ses billets, puis dans les années 1840 à la suite d'une crise bancaire qui a vu la faillite de plusieurs banques, puis encore, aux États-Unis, dans les années 1870 à propos des ''greenbacks'' (''[[Demand Note]]'' et ''[[United States Note]]'').
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La démonétisation de l'or et de l'argent a rendu cette querelle très inactuelle, elle subsiste néanmoins sous la forme de la question de la garantie des dépôts et du niveau de réserve (en monnaie banque centrale) qu'on exige des banques.
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L'argent métal est démonétisé aux États-Unis en 1873, dans le cadre d'un mouvement international qui verra la fin du bimétallisme au profit de l'étalon-or. La question agite fortement la vie politique américaine au point qu'un « parti de l'argent » est constitué qui aura un rôle dans toutes les élections présidentielles et législatives de la fin du {{s-|XIX|e}} appuyé par les états producteurs de ce métal.
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Milton Friedman<ref>dans ''Money Mischief''</ref> donnera raison rétrospectivement aux partisans du bimétallisme en montrant que la raréfaction de monnaie due à la disparition de l'argent monétaire explique pour une partie importante la récession qui a suivi.
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Les questions monétaires ont toujours agité les États-Unis. Après l'épisode d'hyperinflation des billets du Congrès on ressent le besoin d'une émission monétaire un peu mieux contrôlée. Une banque des États-Unis est créée en 1791 par [[Alexander Hamilton]], dont la charte, temporaire, dure 20 ans<ref>The Bank of the United States and the American Economy. By Edward S. Kaplan. Westport, CT: Greenwood Press, 1999.</ref>. Elle ouvrit huit succursales, servit de dépôt pour les fonds de l'État, assura les transferts d'un bout à l'autre des États-Unis et joua le rôle de payeur général des dépenses publiques. Elle émit des billets convertibles en or ou en argent. Ces billets ne perdirent pas de leur valeur et « connurent l'estime générale »<ref name="galbraith" />.
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Note : Cette situation se répéta en 2008 où après la crise de confiance suivant la chute des bourses et la faillite de [[Lehman Brothers]], ce sont les États qui déclarèrent garantir les déposants, et non les banques centrales.
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Le projet, historiquement entièrement nouveau, de créer une zone monétaire unifiée plurinationale en Europe a été une source de tensions politiques extrêmement fortes. Celles-ci ont suscité de très vives dissensions au sein des partis de gouvernement dans tous les pays concernés.
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[[Fichier:Euro-Banknoten.jpg|thumb|Billets en Euro.]]
L'[[extrême gauche]] fit campagne pour dénoncer le projet d'euro comme une concession au
Les désordres monétaires en cours auraient plutôt conforté le désir de rejoindre une zone monétaire large comme celle l'Euro que celui d'en quitter la protection. Les difficultés extrêmes que connaît l'Islande portent des pays comme la Hongrie ou certains pays baltes à réfléchir, eux qui ont dû pousser leurs taux d'intérêt très haut, au détriment de leur économie, pour éviter le naufrage de leur monnaie. Éviter le retour de situations de ce genre pèserait nécessairement sur le débat pour l'adoption de l'Euro par la Hongrie. La situation est la même notamment au Danemark et en Pologne.
Toutefois, certains économistes pourtant partisans de l'Euro comme [[Thomas Piketty]] critiquent sa gestion par la [[Banque centrale européenne|BCE]] et préconisent que celle-ci prête aux États à des taux d'intérêt nuls ou faibles afin qu'ils puissent rembourser les intérêts de la dette<ref>{{lien web |auteur1=Claire Guélaud |titre=Dette : "la Banque centrale doit créer de la monnaie et prêter à 0 % aux Etats" |url=http://bercy.blog.lemonde.fr/2010/06/02/dette-la-banque-centrale-doit-creer-de-la-monnaie-et-preter-a-0-aux-etats/ |site=lemonde.fr |date=02-06-2010 |consulté le=28-10-2021|brisé le = 2023-11-25}}.</ref>.
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Une crise est spécifiquement monétaire lorsque l'épargne conservée en monnaie perd tout ou partie de sa valeur, soit à la suite de la disparition des dépôts ou des titres de placements monétaires, soit parce que la valeur nominale de l'unité monétaire perd massivement de son pouvoir d'achat.
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On en distingue plusieurs types :
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Les déposants se ruent à leur banque pour retirer leurs dépôts, récupérer physiquement leur monnaie sous une forme sûre (selon le cas, monnaie métallique ou monnaie légale). Si la banque fonctionnait selon le ''currency principle'' (cf. ''supra''), rien ne se passerait. Mais si la banque fonctionne selon le ''banking principle'', comme c'est le cas de nos jours, elle a prêté à d'autres l'argent mis en dépôt chez elle (obtenant en échange des biens dont la valeur est supérieure, mais moins disponibles) et elle est incapable de rembourser ''à vue'' : c'est la faillite assurée, sauf intervention d'un sauveteur.
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Si une opération de sauvetage n'a pas lieu (par exemple, le portefeuille de prêts n'est pas, ou ne semble pas, de valeur suffisante pour attirer un acheteur ou un prêteur), la banque fait faillite. Comme selon toute probabilité la banque a elle-même des dettes chez d'autres banques, celles-ci sont fragilisées et peuvent à leur tour devenir victimes d'une panique, éventuellement avec un effet boule de neige capable de dévaster entièrement le système bancaire d'un pays en quelques mois. C'est une des composantes du « risque systémique ». Une telle éventualité est trop grave pour être prise à la légère par les États.
La panique est consubstantielle à l'application du ''banking principle'', c'est-à-dire à la possibilité de convertir les [[banque de dépôt|dépôts]] (à court terme et disponibles immédiatement, mais ne rapportant rien et suscitant des frais de stockage) en valeurs mobilières (source de revenu mais risquée et bloquée pour un temps plus ou moins long). Il s'en produit encore de nos jours (exemple de la banque [[Northern Rock]] au Royaume-Uni). Mais avec le temps, les exigences en
La réduction des exigences concernant les réserves en fonds propres fait système avec la garantie des dépôts par les États (au moins pour un montant maximum connu à l'avance) : cette garantie réduit les risques de panique (si l'éventuelle faillite de la banque n'a pas d'effet sur les avoirs des déposants, il n'est pas nécessaire de courir retirer ses fonds), et inversement, elle rend possible une réduction des fonds propres (puisque la panique n'a pas de raison de se produire, il n'est pas nécessaire de prévoir les moyens d'y faire face).
===
L'[[hyperinflation]] est une situation où les prix montent à très grande vitesse et la spirale s'achève quand la monnaie ne vaut plus rien. En fin de scénario, les billets peuvent atteindre des montants vertigineux se comptant en dizaines ou centaines de milliards.
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Au {{XVIIIe siècle}}, les assignats en France au début de la Révolution, et les billets de la Convention aux États-Unis pendant la révolution furent des hyperinflations. Au {{XXe siècle}}, on connut l'hyperinflation autrichienne suivie de l'[[hyperinflation de la République de Weimar]] en 1922-1923 dont les effets néfastes restent ancrés dans la mémoire collective allemande. Au {{XXIe siècle}}, on connut l'[[hyperinflation au Zimbabwe]] jusqu'à mi-2009.
===
L'exemple le plus récent est l'explosion du système de [[caisse d'émission]] monétaire (''[[currency board]]'') argentin au début des années 2000. Le système assurait une parité entre le Peso et le Dollar. Il avait permis de restaurer la convertibilité de la monnaie, la stabilisation des prix, l'investissement étranger et une forte croissance initiale. Mais la forte remontée du dollar provoqua la crise des pays émergents (voir [[crise économique asiatique|crise asiatique]]) et mit à mal les monnaies les plus fragiles.
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Les comptes des argentins furent bloqués dans un « [[corralito]] », puis autoritairement dévalués. Les comptes en dollars furent convertis de force en comptes en pesos, avec une forte décote. Les épargnants perdent une part très importante de leurs avoirs, de même que les investisseurs étrangers.
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Les CDO sont des dettes en général immobilières du marché américain qui ont été rassemblées puis transformées en titres, découpées en mini blocs notés par les [[Agence de notation financière|agences de notation]] et vendus aux enchères sur le marché de gré à gré des produits quasi liquides. Elles ont été intégrées en masse dans les placements monétaires « dynamiques » par des intermédiaires financiers qui ont ainsi dopé un temps le rendement de la trésorerie de particuliers comme d'entreprises. En juillet 2007, ces titres se sont révélés invendables et ont perdu l'essentiel de leur valeur provoquant des pertes directes et massives de trésorerie et bloquant le marché interbancaire.
Ligne 319 ⟶ 322 :
== Amateurs et contempteurs de la monnaie ==
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La fonction d'échange que permet les monnaies est, selon l'Organisation des Nations unies, le seul garant de la [[paix]] dans le monde car elle canalise la [[violence]]<ref>http://www.un.org/News/fr-press/docs/2003/CS2429.doc.htm</ref>. Mais la fin de la monnaie fiduciaire conventionnelle, que l'on entend par [[Pièce de monnaie|pièces]] ou [[Billet de banque|billets]], pourrait être la cause de nouveaux conflits sociaux sans
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Les numismates collectionnent et étudient les formes circulantes de la monnaie (pièces et billets). La recherche [[numismatique]] a permis de comprendre l'émergence des monnaies, leur diffusion, leur technique de production, leur manipulation. Même si l'aspect artistique et le goût de la collection priment, il ne faut pas négliger la contribution de la numismatique à l'histoire économique. L'investissement en pièces d'or est aussi un acte de précaution contre la dévaluation des monnaies et le risque de défaillance bancaire généralisée.
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L'étude de la monnaie permet aux historiens et aux archéologues de dater des sites, d'identifier la succession des régimes, et de caractériser les flux économiques du passé, tout en clarifiant les sphères d'influence.
[[Fichier:Antiochus v.jpg|thumb|Trésor de monnaies athéniennes découvert à Suse.]]
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{{Article détaillé|Faux-monnayage}}
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Certaines théories militaires ont laissé penser qu'en s'attaquant à la monnaie d'un pays on pouvait durablement porter atteinte à ses fondements. On a prêté cette intention aux Nazis puis à l'Union soviétique vis-à-vis du dollar. Cette fantaisie a nourri une abondante littérature mais l'histoire ne rend pas compte de tentatives qui aient eu ne serait-ce que le début d'un effet. En revanche, on cite abondamment les propos de Keynes ou de Lénine expliquant que le meilleur moyen de créer les conditions d'une révolution était de pervertir la monnaie.
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{{Référence nécessaire/Bloc|Les religions en général mettent l'accent sur le domaine spirituel et condamnent l'excès d'importance accordé au monde matériel, voire le monde matériel dans son ensemble. La monnaie, en tant que symbole et incarnation de la richesse, supporte le poids de cette réprobation, sans que son utilité ne soit remise en cause (aucune religion importante ne préconise un retour au troc, ni ne réprouve l'échange y compris sous forme d'achat).
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S'agissant de l'islam, on peut avant tout noter la description que le Coran fait d'Abraham, un homme « lourd en or, en argent et en troupeau. » Il est donc riche et bon, ce qui reviendrait à un oxymore pour les chrétiens. De plus, la religion musulmane valorise le commerce (« Un dinhar gagné par le commerce vaut mieux que dix dinhars gagnés autrement ») et condamne l'« [[Usure (finance)|usure]] ». Ainsi on voit dans les banques modernes l'apparition de « l'islamic banking » qui découle de ce principe, parmi d'autres.}}
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Le souci de l'avenir de la planète et les préoccupations écologiques ont développé une critique de la croissance et de ses moyens. La monnaie créée par le crédit, instrument de la croissance, a été ainsi mise au banc des accusés. Pour rembourser un prêt à intérêt il faut nécessairement de la croissance sinon l'intérêt entraînerait une capture progressive de tout le capital. Comme la monnaie est aujourd'hui presque entièrement créée par le mécanisme du crédit, il faut revenir sur la pratique de la monnaie de crédit souvent présentée comme une « [[monnaie dette]] » dans ces textes ou vidéos contestataires.
Ces derniers pointent également du doigt l'importance jugée excessive du pouvoir de la monnaie au sein de la société, qui a pour conséquence l'existence d'idées, mesures politiques ou comportements n'ayant aucun bienfait pour la société si on met de côté leur rentabilité économique, et qui à l'inverse, compromet -voire empêche- l'existence de ces dernières si elles sont peu rentables, même quand il s'agit de leur seul et unique inconvénient.
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Plusieurs courants de pensées (écologiste, altermondialiste, etc.) se sont organisés pour créer d'autres modes de consommations. Souvent appelés « [[Consommation responsable|consom'acteur]] », ces nouveaux acteurs se sont investis dans différents projets pour consommer propre, consommer mieux... Leur démarche est de donner des bases éthiques à leurs échanges. Ils ont donné naissance aux [[AMAP]] (Association de Maintien de l'Agriculture Paysanne), ainsi que notamment, aux monnaies complémentaires locales. Certains économistes ([[Bernard Lietaer]] un des fondateurs de l'euro) pensent que ce sont les monnaies complémentaires ou alternatives qui vont permettre d'atténuer les effets des crises mondiales à venir. Ces monnaies nécessitent des réseaux de personnes, d'entrepreneurs, d'acheteurs, de vendeurs, pour pouvoir fonctionner. Certains de ces projets sont financés par les instances locales : département, région, commune.
=== Monnaie complémentaire locale ===
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== Crypto-monnaies ==
{{article détaillé|Crypto-monnaie}}
Les « crypto-monnaies » sont des actifs fonctionnant sur la base d'un système cryptographique. Ils n’ont pas d’émetteur et ne figurent au passif d’aucun organisme, ne donnant droit à leurs détenteurs à aucune créance. Ils n’ont ainsi aucune relation avec le système de [[banque libre]] (''{{langue|en|free banking}}'')<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Free Banking |url=http://www.eauli.net/decouvrir/mots/free_banking.htm |site=eauli.net |consulté le=2017-09-13}}.</ref> où des établissements bancaires peuvent être créés sans autorisation administrative préalable, en s’engageant à maintenir une parité unitaire avec la monnaie légale, émise par la banque centrale.
L'écosystème dynamique actuel des devises numériques tel que [[Bitcoin]] est une mise en œuvre des idées originelles de [[Friedrich Hayek]] où des milliers de devises sont évaluées quotidiennement par le [[marché (économie)|marché]] selon les facteurs changeants. La technologie [[blockchain]] permet en effet de concevoir des concepts de monnaies qui sont en [[concurrence]], ou le marché définit le prix de chaque monnaie<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Digital Currencies Are Bringing to Reality Hayek's Free Market Money|url=https://cointelegraph.com/news/expert-with-bitcoin-hayeks-dream-of-complete-private-money-comes-ever-closer|site=cointelegraph.com|date=27/08/2016
Selon la [[Banque centrale européenne|BCE]]<ref>{{Lien web|langue=english|titre=BCE virtual currency schemes|url=https://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/other/virtualcurrencyschemes201210en.pdf|site=
Les « crypto-monnaies » font l’objet d’un vif débat, y compris sur la terminologie à utiliser. Les ministres des Finances du [[G20]] et les banques centrales réfutent le terme de « cryptomonnaie », considérant que les cryptomonnaies ne remplissent pas toutes les fonctions d'une monnaie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Bitcoin : le G20 Finances refuse de le considérer comme une monnaie |url=https://www.latribune.fr/economie/international/bitcoin-le-g20-finances-refuse-de-le-considerer-comme-une-monnaie-772554.html |site=La Tribune |consulté le=2021-05-25}}.</ref>. utilisent le terme de « crypto-actifs ». [[Christine Lagarde]] déclare également en février 2021 les « cryptoactifs, ce n'est pas une monnaie. C'est un actif hautement spéculatif »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Christine Lagarde : "le Bitcoin, ce n'est pas une monnaie" |url=https://www.bfmtv.com/economie/christine-lagarde-le-bitcoin-ce-n-est-pas-une-monnaie_AV-202102070217.html |site=BFM BUSINESS |consulté le=2021-05-25}}.</ref>. Ces débats soulèvent également plusieurs interrogations quant au régime de droit applicable à ces crypto-monnaies.
== Les autres aspects de la monnaie ==▼
=== Les aspects psychologiques de la monnaie ===▼
== Monnaies digitales de Banques centrales (MDBC) ==
À côté des crypto-monnaies qui se caractérisent par leur absence de [[cours légal]] et donc de pouvoir libératoire, de nombreuses banques centrales réfléchissent à introduire des monnaies digitales (ou numériques) de banques centrales, à commencer par la BCE<ref>{{Lien web |auteur=BCE |titre=Euro numérique |url=https://www.ecb.europa.eu/euro/html/digitaleuro.fr.html |site=ecb.europa.eu |date= |consulté le=12 décembre 2020}}.</ref>, mais aussi la Suède<ref>{{Lien web |auteur=La Tribune |titre=La Suède lance ses expérimentations autour d'une cryptomonnaie nationale |url=https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/la-suede-lance-ses-experimentations-autour-d-une-cryptomonnaie-nationale-840423.html |site=latribune.fr |date=24 février 2020 }}.</ref> ou la Chine<ref>{{Lien web |auteur=France 24 |titre=Les ambitions démesurées de la monnaie "numérique" chinoise |url=https://www.france24.com/fr/20201012-les-ambitions-d%C3%A9mesur%C3%A9es-de-la-monnaie-num%C3%A9rique-chinoise |site=france24.com |date=12 octobre 2020 }}.</ref>.
La monnaie est normalement le compagnon de tous les jours du citoyen. La confiance qu'il a en sa monnaie a des influences extrêmement importantes sur l'activité économique.
Une action psychologique visant à rassurer la population a été pratiquée en tous temps. La monnaie stimule la mythification de certains personnages. En France, le cas le plus notable est celui de M. [[Antoine Pinay]], « l'ermite de Saint
Ayant réussi le lancement d'un grand emprunt gagé sur l'or à un moment où les finances publiques françaises de la quatrième République étaient au plus bas, il deviendra une sorte d'oracle que tout ministre des finances se devait de consulter à chaque émission d'un nouvel emprunt. On vit ainsi [[Valéry Giscard d'Estaing]], puis [[Raymond Barre]], faire le déplacement à Saint-Chamond pour obtenir la caution de l'oracle.
En Allemagne, Herr [[Hjalmar Schacht|Schacht]] fut considéré comme le père d'une sorte de miracle allemand
Plus récemment le Président de la [[Fed]], l'américain [[Alan Greenspan]], fut aussi largement considéré comme un génie de la finance dont les prévisions, à dessein rarement compréhensibles, étaient guettées avec ferveur par les milieux économiques et boursiers dans les années 1990 et jusqu'en 2007. Considéré désormais comme un des instigateurs de la crise des subprimes, la magie de son verbe a quelque peu faibli.
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[[Fichier:Alan Greenspan.jpg|thumb|[[Alan Greenspan]]]]
S'ils n'ont pas permis de supprimer le pessimisme ambiant ni d'altérer le cours de la récession, ils ont tout de même réussi à conjurer une panique bancaire et une ruée désastreuse sur les dépôts.
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La [[psychologie du consommateur]] et de l'épargnant qui le pousse soit à l'euphorie soit à une rétraction très forte est une force économique de première importance. Mais il est très difficile de l'influencer.
L'or, valeur psychologique s'il en est, est un bon indice de la confiance. Bien que démonétisé, il est le refuge en cas de peur sur la monnaie. {{Quand|Actuellement|date=7 octobre 2022}}, le dollar a perdu environ 95 % de sa valeur en or, traduisant l'effet de l'inflation rampante depuis 1971 et celui d'une certaine fuite devant cette monnaie. Cette dévaluation est d'autant plus remarquable que la production d'or est au plus haut. Alors qu'il n'avait été extrait que {{unité|45360|tonnes}} de l'origine des temps à 1956, {{unité|102700|tonnes}}{{refnec}} ont été extraites après 1956. Les monnaies ne se sont pas dévaluées par rapport à un métal toujours rare mais beaucoup plus
== Musées monétaires ==
* [[Liste de musées numismatiques]]
== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Références ===
{{Références
== Voir aussi ==
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|wikt=monnaie
}}
=== Articles connexes ===▼
▲{{Catégorie principale|Monnaie}}
* [[Liste des monnaies en circulation]]▼
* [[Monnaie virtuelle]], [[Cryptomonnaie]], [[:Catégorie:Crypto-monnaie|Liste de crypto-monnaies]]▼
=== Bibliographie ===
{{sources à lier|date=octobre 2017}}
*
* [[Milton Friedman]], ''Money Mischief'' et ''Histoire de la monnaie américaine'' (avec A. Schwartz)
* J.K. Galbraith, ''Money''
* [[Charles Rist]], ''Histoire des théories relatives à la monnaie et au crédit''
* J.R. Hicks, ''A suggestion for simplifyng the theory of money'', Economica, 1935
* J.M. Keynes, ''Treatise on money Macmillan'', 1930 ; ''Théorie générale'', 1936
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==== 1980 ====
* [[Bernard Schmitt]], ''Inflation, chômage et malformation du capital'', Éditions Economica Castella, 1984, 1989
▲* [[Georg Simmel]], ''Philosophie de l'argent'', PUF, 1987.
* [[René Sédillot]], ''Histoire morale et immorale de la monnaie'', Éditions Bordas, collection ''Cultures'', 1989
* [[Véronique Lecomte-Collin]] et [[Bruno Collin]], ''Les monnaies dans les collections publiques françaises'', Éditions Hervas, 1990
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==== 2000 ====
* Rémy Herrera, ''La monnaie: du pouvoir de la finance à la souveraineté des peuples'', Editions PubliCETIM, 2022 {{ISBN|978-2880531423}}
* Jean-Marie Albertini, Véronique Lecomte-Collin et Bruno Collin, ''Histoire de la Monnaie, du troc à l'euro'', Éditions Sélection du Reader's Digest, 2000
* Jean-Joseph Goux, Frivolité de la valeur, essai sur l'imaginaire du capitalisme, Paris, Blusson, 2000.
* Michel Ruimy
*
* Philippe Narassiguin, ''Monnaie - Banques et Banques centrales dans la zone euro'', Éditions De Boeck, 2004
* Eveline Baumann, Laurent Bazin, Pépita Ould-Ahmed, Pascale Phelinas, Monique Selim, Richard Sobel : <em>L'argent des anthropologues, la monnaie des économistes</em>, L'Harmattan, 2008
* [[David Graeber]], ''[[Dette : 5000 ans d'histoire]],''
* Bruno Moschetto, ''Tout savoir -ou presque- sur la face cachée de l'euro'', Arnaud Franel Éditions 2011
* Jean-Michel Servet, ''Les monnaies du lien'', Presses universitaires de Lyon, 2012
* Jean-Joseph Goux, Le Trésor perdu de la finance folle, Paris, Blusson, 2013.
▲=== Articles connexes ===
▲* [[Liste des monnaies en circulation]]
▲* [[Monnaie virtuelle]], [[Cryptomonnaie]], [[:Catégorie:Crypto-monnaie|Liste de crypto-monnaies]]
* [[Monnaie privée]]
* [[Troc]]
* [[Monnaie complémentaire]], [[Monnaie locale]]
* [[Système d'échange local]] (SEL)
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{fr}} [http://colnect.com/fr/coins/countries Images des monnaies vieilles et modernes]▼
* [https://www.franceculture.fr/emissions/eureka/par-ici-la-monnaie « Par ici la monnaie ! »], ''Eurêka ! '', France Culture, 22 juillet 2021.
* {{fr}} [[Autisme-économie]] : [http://www.autisme-economie.org/article180.html Banques, monnaie et activité économique : les idées de base], [[Autisme-économie]], janvier 2015▼
▲*
{{Palette|Monnaies d'Afrique|Monnaies d'Amérique|Monnaies d'Asie|Monnaies d'Europe|Monnaies d'Océanie}}
{{Portail|économie|finance|numismatique|société}}
[[Catégorie:Monnaie| ]]
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