« Vienne (Isère) » : différence entre les versions

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Au {{s-|I}}, [[Strabon]], appelait déjà Vienne, capitale des Allobroges. La puissance de [[Rome]] s'est manifestée en Gaule. À l'appel de Marseille, les Romains ont franchi les [[Alpes]]<ref name="GuidedeVienne2012 P8">{{Harvsp| André Pelletier| 2012| |loc= |p=8|id=GuidedeVienne2012}}.</ref> en [[-125|125 av. J.-C.]] et détruit le chef-lieu du peuple des [[Salyens]], Entremont, près d'[[Aix-en-Provence]]. Les chefs salyens se réfugient alors chez les [[Allobroges]]. Ceux-ci refusent de livrer leurs hôtes aux Romains. C'est la guerre. L’armée romaine remonte le [[Rhône]]. Sans attendre les [[Arvernes]], auxquels ils étaient alliés, les Allobroges engagent le combat, près du confluent du Rhône et de la [[Sorgue (Vaucluse)|Sorgue]]. Ils sont écrasés, laissant sur le champ de bataille {{formatnum:20000}} des leurs et {{formatnum:3000}} prisonniers. Quelques mois plus tard, cette fois avec les Avernes, ils furent de nouveaux battus par les troupes romaines au confluent du Rhône et de l'[[Isère (rivière)|Isère]]. Le territoire allobroge fut annexé et entra dans la nouvelle ''Provincia'' (province, d'où viendra le nom de [[Provence]]) qui s'étend sur le Sud-Est de la [[Gaule]].
 
En conséquence, la cité allobroge perd toute liberté et est soumise à l'impôt qu'en tant que vaincue elle doit à Rome. Cet impôt est très lourd, d'autant qu'il est affermé à des sociétés de publicains, soutenues par les gouverneurs qui en profitent pour réaliser d'énormes fortunes sur le dos des provinciaux. Déjà éprouvés par les invasions des [[Cimbres]] et des [[Teutons]], en [[-107|107 av. J.-C.]] - [[-102|102 av. J.-C.]], les Allobroges se rebellent. L'envoi de deux délégations à Rome n'aboutit à aucun résultat. Alors, en [[-62|62 av. J.-C.]], Catugnatos, « chef de toute la nation », entraîne les Allobroges dans la révolte. Pendant deux ans, il tient tête aux légions romaines. Mais le pouvoir de Rome est trop solide. En [[-61|61 av. J.-C.]], le proconsul [[Caius Pomptinus|Pomptinus]] s'empare de [[Bataille de Solonion|Solonion]], ce qui met fin à la guerre. Vienne est évoquée dans la [[guerre des Gaules]] ([[58 av. J.-C.|58]]-[[52 av. J.-C.|52]]) sous la plume de [[Jules César]]<ref name="GuidedeVienne2012 p9">{{Harvsp|André Pelletier|2012|p=9||loc=|id=GuidedeVienne2012}}.</ref>.
 
==== Vienne, cité romaine ====
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Dotée d'un évêque au moins en [[314]], elle devient une métropole religieuse importante. Les [[rogations]] sont introduites par l'évêque de Vienne, [[Mamert de Vienne|saint Mamert]] en [[474]], à cette époque, les rogations ont pris la place, dans le calendrier, de la [[Fêtes religieuses romaines|fête romaine]] des ''[[robigalia]]. Jusqu'au début du <abbr>XX<sup>e</sup></abbr> siècle, des [[Procession religieuse|processions]] étaient organisées dans les chemins parcourant les champs dans tous les pays catholiques.''
 
En 2017 est mise à jour lors de travaux de constructions d'immeubles, un site de 7 000 <abbr>m<sup>2</sup></abbr> réparti entre Vienne, [[Saint-Romain-en-Gal]] et [[Sainte-Colombe (Rhône)|Sainte-Colombe]], comprenant des espaces publics, des maisons luxueuses, des boutiques d'artisans et des entrepôts de marchandises, correspondant à une ancienne place de marché de 4 500 <abbr>m<sup>2</sup></abbr> avec une fontaine monumentale en son centre. Un premier incendie aurait contraint les habitants à quitter les lieux. Abandonné au <abbr>III<sup>e</sup></abbr> siècle, le site est victime d'un second incendie et transformé en un grenier à grains surélevé, devenant par la suite une nécropole au [[haut Moyen Âge]], avec une soixantaine de sépultures, des équipements militaires, cotte de mailles, glaive sont découverts, ainsi que de très nombreuses mosaïques, et ''hypocauste'', feront qualifier le site de petite [[Destruction de Pompéi|Pompéi]] par les journalistes. (Vienne est heureuse, puissante et florissante, car son empereur est en bonne forme).
 
Pendant la [[guerre des Gaules]], Vienne est fidèle à [[Jules César]]{{citation étrangère|langue=la|Vien(na)/Flor(entia)/Felix, et à la base : Felix Vienna Potens Florentia suo principe salvo}}. D'ailleurs c'est à Vienne qu'il installe un corps de cavalerie de renfort. Ainsi, après la guerre, certains Allobroges sont récompensés. Vers [[-45|45 av. J.-C.]], [[Tiberius Néron|Tiberius Claudius Nero]], père du futur empereur [[Tibère]], aurait installé à Vienne d'anciens soldats de troupes auxiliaires, mais pour peu de temps, puisqu'au lendemain de l'[[Assassinat de Jules César|assassinat du dictateur]], en [[-44|44 av. J.-C.]], ils sont expulsés et vont s'établir au nord, au confluent du Rhône et de la [[Saône]] où, l'année suivante, [[Lucius Munatius Plancus]] fonda pour eux la colonie de [[Lugdunum]]. Il n'y eut peu de conséquences pour Vienne<ref name="GuidedeVienne2012 p9">{{Harvsp| André Pelletier| 2012| |loc= |p=9|id=GuidedeVienne2012}}.</ref>.
 
Les origines de la colonie romaine de Vienne sont fragmentairement connues et ont fait l'objet d'hypothèses diverses. On a longtemps estimé que Vienne fut promue dès [[-40|40 av. J.-C.]], [[colonie romaine|colonie]] latine par [[Jules César]] sous le nom de ''Colonia Julia Viennensis''. Selon cette hypothèse c'est en 44 av. J.-C., qu'une révolte gauloise chassa les Romains de Vienne qui fondèrent une autre colonie à proximité, à [[Lugdunum]]. Octave aurait ensuite réinstallé une colonie à Vienne. On présume plutôt aujourd'hui que les Romains furent chassés de Vienne en [[-62]] lors de la révolte de [[Catugnatos]]. Ce n'est donc que sous [[Auguste|Octave]] que la cité aurait reçu, comme [[Nîmes]], le statut de colonie latine<ref>Jacques Gascou, ''César a-t-il fondé une colonie à Vienne ?'' ''[[MEFRA]]'', 111-1, 1999, {{p.}}157-165 [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1999_num_111_1_2074 Lire en ligne sur Persée]</ref>.
 
Vienne devient rapidement un centre important du commerce et des échanges avec la Méditerranée, de vastes entrepôts découverts à Saint-Romain-en-Gal en témoignent. Elle s'étend alors de part et d'autre du Rhône<ref name="archeo">[http://www.lefigaro.fr/culture/2017/08/02/03004-20170802ARTFIG00001-decouverte-d-une-cite-antique-au-bord-du-rhone.php Découverte d'une cité antique au bord du Rhône], lefigaro.fr, 2/08/2017</ref>.
 
En [[48]], dans son discours au [[Sénat romain|Sénat]], reproduit par la [[Table claudienne]] (exposée au [[musée gallo-romain de Fourvière]]), l'empereur [[Claude (empereur romain)|Claude]] évoque : « ''ornatissima ecce colonia valentissimaque Viennensium'' »<ref>{{Harvsp| Jacques Martin, Gilbert Bouchard, Benoît Helly| 2011| |loc= |p=9|id=Vienna2011}}.</ref> (la très puissante colonie des Viennois, richement ornée) <ref>{{Harvsp| André Pelletier| 2012| |loc= |p=10|id=GuidedeVienne2012}}.</ref>.
 
Elle obtient le privilège impérial de s'entourer d'une muraille dès le {{s-|I}} {{ap JC}} Cette muraille fait {{unité|7.2|km}} de long, soit la plus longue des Gaules ; la superficie enclose, 250 ha environ, en fait également une des plus importantes villes des provinces gauloises<ref>[[Gérard Coulon]], ''Les Gallo-Romains : vivre, travailler, croire, se distraire 54 av. J.-C.-486 ap. J.-C.'', Paris : Errance, 2006. Collection ''Hespérides'', {{ISBN|2-87772-331-3}}, {{p.|21}}</ref>. Entre [[35]] et [[41]] elle fut promue au statut de colonie romaine, sans doute par [[Caligula]]. Elle fut un centre important durant la période [[Rome antique|romaine]], rivalisant avec sa voisine Lugdunum ([[Lyon]]). Sa parure monumentale édifiée sur des terrasses successives dominant le Rhône était impressionnante et de nombreux vestiges en témoignent : [[Temple d'Auguste et de Livie]], arcades du forum, théâtre et odéon, hippodrome, murailles, thermes sont encore partiellement ou totalement en élévation. De nombreuses découvertes et fouilles archéologiques depuis le {{s-|XVI|e}} offrent l'image d'une cité riche et puissante : des monnaies (As de Vienne, Dupondius...), de très nombreuses mosaïques, des fresques, travail du marbre (statues, colonnes...), de la vaisselle de terre cuite, Vienne se distingue par une production de céramiques fines de tradition italique et des vases de tradition celtique avec une production qui atteint un rythme presque industriel avec de nombreux ateliers, ainsi que le travail du plomb sous produit de l'extraction de l'argent, est attesté par plus de 70 signatures de plombiers qui figurent en particulier sur des tuyaux, les archéologues supposent que les mines de plomb locales intensément exploité au {{s-|XIX}} l'étaient déjà durant l'antiquité, mobilier<ref name="archeo" />… Le site archéologique de [[Saint-Romain-en-Gal]], un des quartiers de la ville antique qui s'étendait sur les deux rives du Rhône, témoigne de cette richesse.
 
Les Viennois savaient aussi se divertir, les magistrats de la ville dépensaient leurs revenus dans les représentations du cirque. Un gladiateur Thrace nommé Gratus y remporta dix sept fois la victoire. Il y avait aussi une troupe de comédiens, les Scaenici Asiatici, ainsi nommés en l'honneur de [[Decimus Valerius Asiaticus|Valerius Asiaticus]], leur protecteur. Il y eut une bourgeoisie cultivée désireuse de se mêler au mouvement intellectuel de Rome<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Jules Charles Roux|titre=Vienne|passage=p40|lieu=Paris|éditeur=Bloud et Cie, Editeurs|date=1909|pages totales=138|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
 
Vienne est aussi la ville où apparaît pour la première fois en Gaule une [[Histoire du peuple juif|colonie juive]], et où fut exilé [[Hérode Archélaos]], [[ethnarque]] de [[Judée]] en l'[[6|an 6 de notre ère]]<ref>Arrivée de l'ethnarque relatée par [[Flavius Josèphe]]. La présence juive en Gaule romaine est attestée par plusieurs sources dont [[Grégoire de Tours]] et des découvertes archéologiques.</ref>.
 
[[Decimus Valerius Asiaticus]], dit Asiaticus le Viennois de la ''[[Valerii|gens Valerii]]'', est [[Sénat romain|sénateur romain]], [[Consul (Rome antique)|consul]] deux fois, en 35 et en [[46]], et possède « les [[jardins de Lucullus]] »<ref name=":0" />, terrain où s'élève à l'heure actuelle la [[villa Médicis]] à [[Rome]]. Son fils, en 70, Marcus Julius Vestinus Atticus en 65, la famille des Bellici a vu quatre des siens accéder au consulat, en 68, 125, 143 et 148 ; enfin, les Pompéi Vopisci avec Lucius Pompéius Vopiscus en 69. Vienne était de loin la cité de [[Gaule narbonnaise|Narbonnaise]] la plus représentée puisqu'on a pu recenser 18 Consulats exercés par des sénateurs ou notables Viennois. Le droit qu'avait la ville de Vienne de participer aux honneurs de la république, lui avait été accordé sous le consulat de [[Publius Rutilius Rufus]] en l'an 664 de Rome, 88 ans avant notre ère. L'empereur [[Claude (empereur romain)|Claude]] relève son ancienneté et sa splendeur dans son discours au sénat ([[Table claudienne]]). Vienne et sa province influèrent sur le sort des élections des empereurs<ref name=":0" />; le premier usage qu'elles firent de leur puissance fut contre [[Néron]] qui avait fait mettre à mort Vestinus Atticus, l'un de leur concitoyen. Cette révolte porta [[Galba]] sur le trône impérial, qui augmenta leurs privilèges en les exemptant d'une partie de ses redevances et les combla de grâces et de bienfaits. [[Othon (empereur romain)|Othon]] se dépouilla du consulat pour l'accorder à Poppacus Copiscus un Viennois, « afin d'honorer, dit [[Tacite]], les Viennois ».
Au Bas-Empire, le rôle de Vienne s'affirme : capitale du diocèse de [[Viennoise]], elle reçoit la visite de plusieurs empereurs. En [[177]], le diacre Sanctus de Vienne est martyrisé avec les [[martyrs de Lyon]], première mention du christianisme viennois. En 297 [[Dioclétien]] plaça à Vienne le chef-lieu, non seulement d'une province, mais encore d'un diocèse embrassant toute la gaule méridionale.
La [[Viennoise]] (''Viennensis'', en latin), province consulaire. Elle recouvre la partie occidentale du [[Dauphiné]] et de la [[Provence]] plus le [[Comtat Venaissin]]. Ses principaux peuples sont les [[Allobroges]], les [[Cavares]], les [[Helviens]], les [[Segovellaunes]], les [[Tricastini|Tricastins]], et les [[Voconces]] ; sa capitale est VIENNA (Vienne). Elle comprend quatorze cités : celle de la capitale, mais aussi ''[[Genève|Genava]]'' (Genève), [[Cularo]] (''[[Gratianopolis]]'' Grenoble), [[Valentia (Valence)|''Valentia'']] (Valence), ''[[Die (Drôme)|Dea Augusta Vocontiorum]]'' (Die), ''[[Alba Helviorum]]'' (Alba-la-Romaine), ''[[Saint-Paul-Trois-Châteaux|Augusta Tricastinorum]]'' (Saint-Paul-Trois-Châteaux), ''[[Vaison-la-Romaine|Vasio voncontiorum]]'' (Vaison-la-Romaine), ''[[Arausio]]'' (Orange), ''[[Carpentras|Carpentoracte]]'' (Carpentras), ''[[Avenio]]'' (Avignon), ''[[Cavaillon|Cabellio]]'' (Cavaillon), ''[[Arelate]]'' (Arles) et ''[[Massalia (ville)|Massalia]]'' (Marseille).
 
La Viennoise était parfois appelée Viennoise première (''Viennensis prima'') ; Viennoise seconde (''Viennensis secunda'') ; Viennoise troisième (''Viennensis terta'') ; les Alpes-Maritimes, Viennoise quatrième (''Viennensis quarta'').
 
Au {{s|V}}, la Viennoise est divisée en deux provinces :
 
* la Viennoise première (''Viennensis prima''), avec Vienna pour capitale et les autres cités suivantes : ''[[Genève|Genava]]'', ''[[Gratianopolis]]'', [[Valentia (Valence)|''Valentia'']], ''[[Die (Drôme)|Dea Augusta Vocontiorum]]'', [[Valence (Drôme)|Viviers]] et [[Saint-Jean-de-Maurienne]] ;
* la Viennoise seconde (''Viennensis secunda''), avec Arelate pour capitale et les autres cités suivantes : ''[[Saint-Paul-Trois-Châteaux|Augusta Tricastinorum]]'', ''[[Vaison-la-Romaine|Vasio voncontiorum]]'', ''[[Arausio]]'', ''[[Carpentras|Carpentoracte]]'', ''[[Avenio]]'', ''[[Cavaillon|Cabellio]]'', ''[[Arelate]]'', ''[[Massalia (ville)|Massalia]]'', et ''[[Toulon|Telo Martius]]'' (Toulon)
 
La [[Provence|Province]], ''provincia viennensis'' comprenait outre les territoires de l'ancienne colonie, son diocèse ''dioecesis viennensis'', s'étendait des Alpes à l' Océan englobant les Alpes maritimes, toute l'ancienne [[Gaule narbonnaise|Narbonnaise]] et toute l'ancienne [[Gaule aquitaine|Aquitaine]].
Au {{s-|IV}}, en 316 [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] séjourna temporairement à Vienne. En 356 ce fut au tour de [[Julien (empereur romain)|Julien]] de passer par Vienne, et il y prit ses quartiers d'hiver en l'an 360. Le 15 mai 392 [[Valentinien II]] y trouva la mort dans son palais. Au {{s-|V}} Vienne avait une fabrique impériale de tissus de lin et de chanvre, dirigée par un procurateur ''linyfii'', une inscription nous apprend que Vienne avait aussi ses fabricants de [[Saie|sayons]] qui travaillaient la laine, le SAGARIUS ROMANENSIS d'une des épitaphes, façonnait les sayons à la mode romaine, comme nous dirions à la mode de Paris <ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Hyppolyte BAZIN|titre=Vienne et Lyon Gallo-Romains|passage=p107|lieu=Paris|éditeur=Hachette et Cie Libraires-Editeurs|date=1891|pages totales=407|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5767236t/f123.image.texteImage}}</ref>. Vienne était également la résidence du Préfet de la flotte du Rhône, ''praefectus classis fluminis Rhodani''<ref name=":1" />.
 
Dotée d'un évêque au moins en [[314]], elle devient une métropole religieuse importante. Les [[rogations]] sont introduites par l'évêque de Vienne, [[Mamert de Vienne|saint Mamert]] en [[474]], à cette époque, les rogations ont pris la place, dans le calendrier, de la [[Fêtes religieuses romaines|fête romaine]] des ''[[robigalia]]. Jusqu'au début du {{s-|XX}}, des [[Procession religieuse|processions]] étaient organisées dans les chemins parcourant les champs dans tous les pays catholiques.''
 
En 2017 est mise à jour lors de travaux de constructions d'immeubles, un site de {{unité|7000|m|2}} réparti entre Vienne, [[Saint-Romain-en-Gal]] et [[Sainte-Colombe (Rhône)|Sainte-Colombe]], comprenant des espaces publics, des maisons luxueuses, des boutiques d'artisans et des entrepôts de marchandises, correspondant à une ancienne place de marché de {{unité|4500|m|2}} avec une fontaine monumentale en son centre. Un premier incendie aurait contraint les habitants à quitter les lieux. Abandonné au {{s-|III}}, le site est victime d'un second incendie et transformé en un grenier à grains surélevé, devenant par la suite une nécropole au [[haut Moyen Âge]], avec une soixantaine de sépultures<ref>Marie-Sarah Bouleau, [http://www.lefigaro.fr/culture/2017/08/04/03004-20170804ARTFIG00192-les-tresors-enfouis-de-la-petite-pompei-du-rhone.php « Les trésors enfouis de la "petite Pompéi" du Rhône »], ''[[Le Figaro]]'', samedi 5 / dimanche 6 août 2017, page 12.</ref>, des équipements militaires, cotte de mailles, glaive sont découverts, ainsi que de très nombreuses mosaïques, et ''hypocauste'', feront qualifier le site de petite [[Destruction de Pompéi|Pompéi]] par les journalistes.
 
=== Moyen Âge ===
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==== Haut Moyen Âge ====
[[Fichier:Roland Olivier.jpg|vignette|Olivier et Rolant,[[Girart de Vienne]].|alt=|250px]]
En l'an 500, Vienne se trouve mêlée à un conflit de pouvoir fratricide, [[Gondebaud]] instigateur de la mort de ses frères [[Gondemar Ier|Godomar]] et [[Chilpéric II de Burgondie|Chilpéric]] (père de [[Clotilde (femme de Clovis)|Clotilde]]), souhaite que [[Godégisile]] son frère, lui restitue la ville fortifiée qu'il occupe à la suite d'un complot que ce dernier avait fomenté avec l'appui de [[Clovis]] et qui visait à l'éliminer. Gondebaud vient assiéger Vienne et parvient à s'en emparer grâce à un stratagème que nous a rapporté [[Grégoire de Tours]]<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Gregorius Turonensis episcopus|titre=Historia Francorum (édition : VIIe s).|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84527667/f62.item|site=gallica.bnf|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>: « Quand les aliments commencèrent à faire défaut au menu peuple, Godegisel craignit que la famine ne s'étendît jusqu'à lui, fit expulser le menu peuple de la ville. Ce qui fut fait; on expulsa, entre autres, l'artisan à qui incombait le soin de l'aqueduc, irrité d'avoir été chassé de la ville, il se rend chez Gondebaud, et lui indique comment il pourrait faire irruption dans la cité en passant par un aqueduc. Guidé par l'artisan, les troupes entrent et s'emparent de la ville, et Godegisel est tué »<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Grégoire de Tour|titre=Histoire des Francs|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k94600f/f119.item.r=aqueducs|site=gallica.bnf|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>.
Le rôle politique de Vienne se poursuit après la fin de l'Empire : l'évêque de Vienne [[Avit de Vienne|Avit]] ([[490]]-[[525]]) qui prêche une [[homélie]] au baptême catholique de Lenteildis (Lantechild) sœur de Clovis, a pu contribuer à la conversion de [[Clotilde (femme de Clovis)|Clotilde]] (nièce de [[Gondebaud]] qui a vécu auprès de lui), il eu part à la conversion<ref>{{Lien web|langue=Français|auteur1="PAR LADVOCAT" (E.Jouy Membre de l'Académie Française...|titre=Dictionnaire Historique Philosophique et Critique|url=https://books.google.nl/books?id=LCwPAAAAQAAJ&pg=PA167&lpg=PA167&dq=l+eveque+burchard+conseiller+de+clovis&source=bl&ots=W_fr7RJmpA&sig=ACfU3U0sPZBLXalXmsK7--TcmnhNc4_XOg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwir0sjP6tHpAhWFm-AKHVSOC8gQ6AEwBXoECAkQAQ#v=onepage&q=l%20eveque%20burchard%20conseiller%20de%20clovis&f=false|site=|périodique=|date=1821|consulté le=26 mai 2020}}</ref> de [[Clovis]] qu'il félicite pour son baptême; il convertit [[Sigismond (saint)|Sigismond]], fils du roi de [[Burgondie]] [[Gondebaud]]. Il favorise la fondation de [[Abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune|Saint-Maurice d'Agaune]] (en [[Suisse]]), il convoque en 517 le [[concile d'Épaone]].
 
Le rôle politique de Vienne se poursuit après la fin de l'Empire : l'évêque de Vienne [[Avit de Vienne|Avit]] ([[490]]-[[525]]) qui prêche une [[homélie]] au baptême catholique de Lenteildis (Lantechild) sœur de Clovis, a pu contribuer à la conversion de [[Clotilde (femme de Clovis)|Clotilde]] (nièce de [[Gondebaud]] qui a vécu auprès de lui), il eu part à la conversion<ref>{{Lien web|langue=Français|auteur1="PAR LADVOCAT" (E.Jouy Membre de l'Académie Française...|titre=Dictionnaire Historique Philosophique et Critique|url=https://books.google.nl/books?id=LCwPAAAAQAAJ&pg=PA167&lpg=PA167&dq=l+eveque+burchard+conseiller+de+clovis&source=bl&ots=W_fr7RJmpA&sig=ACfU3U0sPZBLXalXmsK7--TcmnhNc4_XOg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwir0sjP6tHpAhWFm-AKHVSOC8gQ6AEwBXoECAkQAQ#v=onepage&q=l%20eveque%20burchard%20conseiller%20de%20clovis&f=false|site=|périodique=|date=1821|consulté le=26 mai 2020}}</ref> de [[Clovis]] qu'il félicite pour son baptême; il convertit [[Sigismond (saint)|Sigismond]], fils du roi de [[Burgondie]] [[Gondebaud]]. Il favorise la fondation de [[Abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune|Saint-Maurice d'Agaune]] (en [[Suisse]]), il convoque en 517 le [[concile d'Épaone]].
L'[[Liste des évêques et archevêques de Vienne (France)#%C3%89v%C3%AAques des p%C3%A9riodes romaine%2C m%C3%A9rovingienne et carolingienne|évêque]] Pantagathe (mort en [[540]]) est [[Questeur (Rome antique)|questeur]] de plusieurs rois [[burgondes]]. Le Sénat de Vienne est mentionné jusqu'à la fin du {{s-|VII}}. Vienne demeure un centre d'enseignement des Lettres classiques, ce qui vaut à l'évêque [[Didier de Vienne|Didier]] ([[596]]-[[607]]) d'être rappelé à l'ordre par le pape [[Grégoire le Grand]]<ref group="B">{{p.|51}}.</ref>. [[Bède le Vénérable|Bède]] ([[Codex Amiatinus]]) relate que [[Benoît Biscop]], se rendit cinq fois a Rome pour acheter un nombre considérable de livres en 674, et laissa en dépôt temporaire à Vienne ses précieux [[Manuscrit|manuscrits]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Christopher De Hamel|titre=Titre : Une histoire des manuscrits enluminés|passage=p17 :"Sa bibliothèque, en dépôt temporaire à Vienne, forma alors le cœur de la collection de Wearmouth".|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=272|isbn=0-7148-9283-1|lire en ligne=}}</ref>.
 
L'[[Liste des évêques et archevêques de Vienne (France)#%C3%89v%C3%AAques des p%20des%20p%C3%A9riodes romaine%20romaine%2C m%20m%C3%A9rovingienne et carolingienne%20et%20carolingienne|évêque]] Pantagathe (mort en [[540]]) est [[Questeur (Rome antique)|questeur]] de plusieurs rois [[burgondes]]. Le Sénat de Vienne est mentionné jusqu'à la fin du {{s-|<abbr>VII}}<sup>e</sup></abbr> siècle. Vienne demeure un centre d'enseignement des Lettres classiquesclassique, ce qui vaut à l'évêque [[Didier de Vienne|Didier]] ([[596]]-[[607]]) d'être rappelé à l'ordre par le pape [[Grégoire le Grand]]<ref group="B">{{p.|51}}.</ref>. [[Bède le Vénérable|Bède]] ([[Codex Amiatinus]]) relate que [[Benoît Biscop]], se rendit cinq fois a Rome pour acheter un nombre considérable de livres en 674, et laissa en dépôt temporaire à Vienne ses précieux [[Manuscrit|manuscrits]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Christopher De Hamel|titre=Titre : Une histoire des manuscrits enluminés|passage=p17 :"Sa bibliothèque, en dépôt temporaire à Vienne, forma alors le cœur de la collection de Wearmouth".|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=272|isbn=0-7148-9283-1|lire en ligne=}}</ref>.
 
Vers 730, la ville est attaquée par les [[Sarrazins]], qui pillent la [[valléeVallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]]. Elle retrouve un rôle de premier plan lorsque l'[[Empire Carolingien]] se désagrège. En [[844]],[[Gérard II de Paris]] (beau-frère de l'[[Empereur du Saint-Empire romain|empereur]] [[Lothaire Ier|Lothaire {{Ier}}<abbr>I<sup>er</sup></abbr>]]) reçoit le [[duché de Lyon]] qui comprend le [[comté de Vienne]] et de [[Comté de Lyon (France)|Lyon]] afin d'en assurer le commandement militaire et de repousser les raids des [[Sarrasins]] encore présents en [[842]] dans la région d'[[Arles]]. En août [[869]], à la mort de [[Lothaire II de Lotharingie]] et à la suite du [[traité de Meerssen]] qui organise sa succession, [[Charles le Chauve]] négocie avec son demi-frère [[Louis II le Germanique]] et obtient le [[Comté de Lyon (France)|comté de Lyon]] et [[Comté de Vienne|celui de Vienne.]] Girart II qui avait été nommé régent du duché et du comté, refuse ce partage et entre en rébellion contre Charles le Chauve qui lui avait déjà ravi le [[comté de Paris]]. Dès lors le roi de [[Francie occidentale]] marche rapidement avec son armée sur [[Lyon]] qui ne résiste pas, puis sur Vienne, dont la défense est dirigée par Berthe, la femme de Girart. La ville fortifiée résiste pendant plusieurs mois, mais les troupes dévastent la campagne. Girart accourt et demande une capitulation honorable. Cette demande est acceptée et Girart cède alors Vienne à Charles le Chauve qui en prend possession la veille de Noël de l'an [[870]]. Une [[chanson de geste]] composée par [[Bertrand de Bar-sur-Aube]] intitulée «[[Girart de Vienne]]» relate ce conflit de manière romanesque dans une lutte entre [[Roland]] et [[Olivier (ami de Roland)|Olivier]], récit qui sera repris par [[Victor Hugo]] dans son roman intitulé ''[[La Légende des siècles]]'' : [[Olivier (ami de Roland)|Olivier]] dit : « Écoute, j'ai ma sœur, la belle [[Aude (personnage)|Aude]] au bras blanc, épouse la pardieu ! Je veux bien, dis [[Roland]]. Et maintenant buvons, car l'affaire était chaude ». Charles le Chauve incorpore ensuite le Lyonnais et le Viennois dans son royaume, et en janvier [[871]] il nomme [[Boson V de Provence|Boson]] (son beau-frère), gouverneur du Lyonnais et du Viennois, charge occupée jusqu’alors par Girart.
 
Vers 730, la ville est attaquée par les [[Sarrazins]], qui pillent la [[vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]]. Elle retrouve un rôle de premier plan lorsque l'[[Empire Carolingien]] se désagrège. En [[844]],[[Gérard II de Paris]] (beau-frère de l'[[Empereur du Saint-Empire romain|empereur]] [[Lothaire Ier|Lothaire {{Ier}}]]) reçoit le [[duché de Lyon]] qui comprend le [[comté de Vienne]] et de [[Comté de Lyon (France)|Lyon]] afin d'en assurer le commandement militaire et de repousser les raids des [[Sarrasins]] encore présents en [[842]] dans la région d'[[Arles]]. En août [[869]], à la mort de [[Lothaire II de Lotharingie]] et à la suite du [[traité de Meerssen]] qui organise sa succession, [[Charles le Chauve]] négocie avec son demi-frère [[Louis II le Germanique]] et obtient le [[Comté de Lyon (France)|comté de Lyon]] et [[Comté de Vienne|celui de Vienne.]] Girart II qui avait été nommé régent du duché et du comté, refuse ce partage et entre en rébellion contre Charles le Chauve qui lui avait déjà ravi le [[comté de Paris]]. Dès lors le roi de [[Francie occidentale]] marche rapidement avec son armée sur [[Lyon]] qui ne résiste pas, puis sur Vienne, dont la défense est dirigée par Berthe, la femme de Girart. La ville fortifiée résiste pendant plusieurs mois, mais les troupes dévastent la campagne. Girart accourt et demande une capitulation honorable. Cette demande est acceptée et Girart cède alors Vienne à Charles le Chauve qui en prend possession la veille de Noël de l'an [[870]].
Profitant de l’affaiblissement du pouvoir impérial [[Boson V de Provence|Boson]], se fait élire roi de [[Royaume de Provence|Provence]] en [[879]] sous le titre de [[Boson V de Provence]] et installe a Vienne sa capitale. Cependant, il déclenche une guerre avec les empereurs successifs et [[Siège de Vienne (880)|Vienne est assiégée]] à plusieurs reprises. Le siège de fin 880 par les troupes de l'alliance des rois carolingiens [[Charles III le Gros]], [[Louis III de France]] et [[Carloman II de France]] est défendu avec succès par [[Ermengarde (fille de Louis II le Jeune)|Ermengarde]], l'épouse du roi [[Boson V de Provence|Boson]]. Après des assauts réitérés et furieux, mais inutiles, les trois monarques prirent la résolution de changer le [[Siège (militaire)|siège]] en [[blocus]]. Ce blocus dura jusqu'en 882, après quoi la ville fut contrainte d'ouvrir ses portes. Les troupes de [[Charles III le Gros]], nouvellement élu [[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur germanique d'Occident]], prirent la ville qui fut pillée et incendiée. Boson sera finalement reconnu [[Liste des rois de Bourgogne|roi de Provence]] en 884.
 
Le {{date|[[11| janvier|]] [[887}}]] il meurt à Vienne, et est inhumé dans la [[Cathédrale Saint-Maurice de Vienne|Cathédrale Saint-Maurice]]. Son épouse [[Ermengarde (fille de Louis II le Jeune)|Ermengarde]] fille de [[Louis II d'Italie|Louis II le Jeune]] est nommée régente du [[royaume de Provence]] avec l'aide de [[Richard II de Bourgogne|Richard le Justicier]], frère de Boson. [[Louis III l'Aveugle|Louis III ''l'Aveugle'']], fils de Boson et de Ermengarde, se fait élire et couronner [[Liste des rois d'Italie|roi d'Italie]] le [[5 octobre]] [[900]], puis [[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur d'Occident]] de février 901 à juillet 905, rendu aveugle, il revient à Vienne sa capitale d'où il règne sur le royaume de Provence jusqu'en 911. Vienne est ensuite restée la capitale du Dauphiné, capitale du royaume de Provence, depuis 882 capitale du royaume de Francie occidentale, et de 933 jusqu'en 1032 capitale du royaume d'Arles. Le royaume constitué par son père, s'étend de la [[Mer Méditerranée]] à la [[Franche-Comté]], finit par être rattaché au [[Saint-Empire romain germanique]] en [[1032]] à la mort sans héritier de [[Rodolphe III de Bourgogne|Rodolphe III]]<ref group="B">{{p.|51}}.</ref> mais les vrais dirigeants restèrent les archevêques de Vienne.
 
L'importance de l'[[Église catholique|Église]], mise à mal par les invasions arabes et les spoliations seigneuriales, se rétablit au cours des {{s2-|<abbr>IX|<sup>e</sup></abbr> et <abbr>X}}<sup>e</sup></abbr> siècles. L'évêque [[Adon de Vienne|Adon]] ([[859]]-[[875]]) est une grande figure de cette période : il rédige une chronique, des vies de saints, un [[martyrologe]]... Des domaines sont restitués à l'Église, d'autres lui sont donnés, les églises [[Église Saint-Pierre de Vienne|Saint-Pierre]] et [[Église Saint-André-le-Bas de Vienne|Saint-André-le-Bas]] sont confiées à des [[chanoines]], puis retrouvent leur état monastique au {{s-|<abbr>XX}}<sup>e</sup></abbr> siècle. Au commencement du siècle suivant, le monastère féminin de l'abbaye Saint-André-le-Haut est restauré. L'église paroissiale actuelle de Saint-Romain-en-Gal est reconstruite au {{s-|<abbr>X}}<ref group="B"sup>{{p.|51}}.e</refsup></abbr> siècle.
 
[[Benoît Biscop]], se rendit cinq fois a Rome pour acheter un nombre considérable de livres en 674, et laissa en dépôt temporaire à Vienne ses précieux [[Manuscrit|manuscrits]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Christopher De Hamel|titre=Titre : Une histoire des manuscrits enluminés|passage=p17 :"Sa bibliothèque, en dépôt temporaire à Vienne, forma alors le cœur de la collection de Wearmouth".|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=272|isbn=0-7148-9283-1|lire en ligne=}}</ref>.
 
==== Bas Moyen Âge ====
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Il y eut de bonne heure des moulins à eau pour moudre, battre, en utilisant la force motrice des eaux des rivières. En 1031, le roi [[Rodolphe III de Bourgogne|Rodolphe III]], donne trois moulins situé vers l'actuelle place de l'Affuterie à l'Abbaye de Saint André le Haut, en 1104 est relaté le don des moulins du Turitet par [[Gui de Bourgogne]] au prieuré de Saint Ruf à Saint Martin. Les activités d'industries se développent : peausserie, métiers du cuir, de la forge...
 
En [[1023]] par le traité d'[[Orbe (Vaud)|Orbe]], le dernier roi de Bourgogne [[Rodolphe III de Bourgogne|Rodolphe III]], donne à l'archevêque [[Burchard II de Lyon|Burchard II]] le [[comté de Vienne]] et les droits qui s'y rattachent. Cet acte renforce la puissance temporelle des évêques de Vienne qui demeurent seigneurs de la ville, et qui l'érige en [[Principauté ecclésiastique|principautés ecclésiastiques]], dépendante directement de l'empereur du [[Saint-Empire romain germanique]], jusqu'en [[1450]], date du rattachement de la ville et du comté de Vienne au [[Royaume de France]]. En octobre 1111 à l'instigation du pape [[Pascal II|Pascal <abbr>II</abbr>]], l'[[Liste des évêques et archevêques de Vienne (France)|archevêque]] [[Gui de Bourgogne]] réunit à Vienne un concile, ayant pour objet l'excommunication de l'empereur [[Henri V (empereur germanique)|Henri <abbr>V</abbr>]] qui le 13 avril 1111 avait contraint le pape à lui accorder l'[[Querelle des investitures|investitures laïques]]. En 1118, à la mort de [[Pascal II|Pascal <abbr>II</abbr>]], qui avait prêché la croisade, [[Gélase II|Gélase <abbr>II</abbr>]] est élu pape en catimini par un petit groupe [[Évêque|d'évêque]]. Ce choix ne convient pas à l'[[Liste des souverains du Saint-Empire|Empereur d’Allemagne]] [[Henri V du Saint-Empire|Henri V]] qui accourt à Rome, et fait élire pape [[Grégoire VIII (antipape)|Grégoire <abbr>VIII</abbr>]]. [[Gélase II|Gélase <abbr>II</abbr>]] est alors chassé de Rome, et il excommunie son rival. Dans les premiers jours de janvier [[1119]] le pape [[Gélase II|Gélase <abbr>II</abbr>]] tient à Vienne un concile, puis il se rend à [[Abbaye de Cluny|Cluny]] ou il meurt d'une pleurésie le 29 janvier 1119. Le 2 février 1119, [[Gui de Bourgogne]] ancien archevêque de Vienne (1088 à 1119) est élu [[pape]], sous le nom de [[Gui de Bourgogne|Calixte II]] (1119-[[1124]]). En juin 1120, il frappe d'[[anathème]] l'empereur [[Henri V du Saint-Empire|Henri V]], puis il parvient à rentrer à Rome et à s'emparer de [[Grégoire VIII (antipape)|Grégoire <abbr>VIII</abbr>]], qu'il qualifie [[Antipape|d'antipapes]], et il l'humilie publiquement en le promenant dans [[Ville métropolitaine de Rome Capitale|Rome]] montée sur un chameau, le visage tourné vers la queue, couvert d'un manteau de bouc encore crue et sanglantes ([[bouc émissaire]]). [[Grégoire VIII (antipape)|Grégoire <abbr>VIII</abbr>]] est enfermé dans un monastère ou il meurt quelques années plus tard<ref>{{Lien web|langue=Francais|auteur1=J.Ferrari|titre=Histoire des révolutions d'Italie|url=https://books.google.nl/books?id=_D8VAAAAQAAJ&pg=PA463&lpg=PA463&dq=CALIXTE+II+HUMILIE+GREGOIRE+VIII&source=bl&ots=Pbw8XU71qj&sig=ACfU3U1hbL7Ds6EQODAxAWWDcg3PeDyMXA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjky9mC_sTpAhWplHIEHQ6IBUwQ6AEwBHoECAgQAQ#v=onepage&q=CALIXTE%20II%20HUMILIE%20GREGOIRE%20VIII&f=false|site=|périodique=|date=1858|consulté le=21 mai 2020}}</ref>. [[Gui de Bourgogne|Calixte II]] confirme à l'église de Vienne son rang archiépiscopal et sa juridiction sur six évêchés suffragants, c'est-à-dire dépendant de Vienne : [[Diocèse de Genève|Genève]], [[Diocèse de Grenoble|Grenoble]], [[Diocèse de Valence|Valence]], [[Diocèse de Die|Die]], [[Diocèse de Viviers|Viviers]] et [[Archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise|Maurienne]]. Il lui donne aussi celui de ''Primat des Primats des Gaules'', avec la primatie sur six archevêchés : [[Archidiocèse de Bourges|Bourges]], [[Archidiocèse de Bordeaux|Bordeaux]], [[archidiocèseArchidiocèse d'Auch|Auch]], [[Ancien archidiocèse de Narbonne|Narbonne]], [[Archidiocèse d'Aix-en-Provence et Arles|Aix]] et [[Ancien archidiocèse d'Embrun|Embrun]]. Son rang d'archichancelier du sacré palais de Bourgogne lui est confirmé par une bulle d'or de [[1157]] de l'empereur [[Frédéric Barberousse]]. Les grandes arcades de la nef de la cathédrale témoignent encore de la puissance de l'archevêque dans la première moitié du {{s-|<abbr>XII}}<ref group="B"sup>{{p.|56}}.e</refsup></abbr> siècle.
 
Les {{sp-|<abbr>XI|<sup>e</sup></abbr> et| <abbr>XII|s}}<sup>e</sup></abbr> siècles sont pour les autres établissements religieux de la ville une période faste. L'église de Saint-André-le-Bas est réaménagée et pourvue de voûtes ; le cloître du même monastère est reconstruit. À Saint-Pierre, de grandes arcades divisent la nef en trois vaisseaux ; le clocher-porche est élevé. Le prieuré de Notre-Dame-de-l'Isle, de la congrégation des [[Chanoine|chanoines]] de [[Saint-Ruf]], est rebâti. La richesse de la ville est également visible dans le décor de la galerie sculptée situé au troisième niveau d'une maison de la rue des Clercs. La communauté juive<ref>{{Ouvrage|langue=FR|prénom1=Auguste (1850-1916) Auteur du texte|nom1=Prudhomme|titre=Les juifs en Dauphiné aux {{s2-|XIV|XV}} / par A. Prudhomme,...|date=1883|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k963096|consulté le=2020-07-22}}</ref>, rassemblée autour de Saint-André-le-Bas, est florissante<ref group="B">{{p.|56}}.</ref>.
 
Le {{s-|<abbr>XIII}}<sup>e</sup></abbr> siècle est marqué par la personnalité de l'archevêque [[Jean de Bernin]] ([[1217]]-[[1266]]). Il fait rebâtir le chœur de la cathédrale, fait enlever les sépultures des rois de bourgogne (le roi Boson, d'Ermengarde veuve du roi Rodolphe, et celle de Mathilde femme du roi Conrad) pour faire construire les chapelles de Notre-Dame, de Saint-Jean, de Saint Maurice & des [[Maccabées]] (détruites en 1804 et 1805). Le mercredi 19 avril 1251, le pape [[Innocent IV|Innocent <abbr>IV</abbr>]] accompagné des cardinaux et de la curie romaine et de [[Liste des évêques et archevêques de Lyon|l'archevêque élu de Lyon]], [[Philippe Ier de Savoie|Philippe <abbr>I<sup>er</sup></abbr> de Savoie]] ancien doyen de Vienne vinrent à Vienne, le lendemain le pape consacra la cathédrale sous le titre de Saint Maurice et l'enrichit d'indulgences perpétuelles. Jean de Bernin fait édifier: le [[Château de la Bâtie (Vienne)|Château de la Bâtie]], l'Hôtel-Dieu du [[Pont Romain de Vienne|pont sur le Rhône]], ainsi qu'une chapelle surmontée d'une croix (le surpoids engendra la chute d'une pile du pont), il donne des libertés aux bourgeois de Vienne qui élisent désormais des consuls. Le livre à la Chaîne qui consigne ces libertés, est aujourd'hui conservé aux Archives municipales de Vienne. Cependant, en 1253, Jean de Bernin légat du Pape [[Grégoire IX]], favorisa des mesures discriminatoires, à l'encontre des habitants de la province de confession juive. À cette époque, un autre acteur politique apparaît: le chapitre de la cathédrale, composé de [[Chanoine|chanoines]], devient une entité distincte de l'archevêché. Il prend part aux conflits où figurent également les Dauphins et les comtes de Savoie. De nouveaux ordres s'établissent: les [[franciscains]], à [[Sainte-Colombe (Rhône)|Sainte-Colombe]] au début du {{s-|<abbr>XIII}}<sup>e</sup></abbr> siècle, et les [[Ordre hospitalier de Saint-Antoine|antonins]] aux [[Estressin#Les Portes de Lyon%20Portes%20de%20Lyon|Portes de Lyon]] à la fin du même siècle<ref group="B">{{p.|56}}.</ref>. En 1274 lors du [[Deuxième concile de Lyon|concile de Lyon]], le [[pape]] [[Grégoire X]], se rend à Vienne et consacre [[Innocent V|Pierre II de Tarentaise]] comme Archevêque de Lyon (élu [[pape]] deux ans plus tard en 1276 sous le nom de [[Innocent V|Innocent]] V). En 1289 eut lieu le concile provincial de Vienne<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Adolphe Charles Peltier|titre=Dictionnaire universel et complet des conciles|url=https://books.google.fr/books?id=vFc2JNio-AQC&pg=PA1261&lpg=PA1261&dq=1289+guillaume+de+valence&source=bl&ots=pH3-QjHQqg&sig=ACfU3U0CjBdhDDLJysoNZ3pbEANbgwN-wg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiXpejghPfoAhUB4BoKHVugCtQQ6AEwBHoECAkQPg#v=onepage&q=1289%20guillaume%20de%20valence&f=false|site=books.google.f|périodique=|date=|consulté le=}}</ref> et l'[[Liste des évêques et archevêques de Vienne (France)|archevêque]] Guillaume de Livron imposa le port infamant de la rouelle cousu sur les vêtements des Viennois juifs<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Louis Boisset|titre=Un concile provincial au treizième siècle. Vienne 1289|passage=p 233|lieu=Paris|éditeur=Editions Beauchesne|date=1973|pages totales=350|isbn=978-2-70100-055-8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=40v4kEkiq8cC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=rouelle&f=false}}</ref>.
 
Le début du {{s-|<abbr>XIV}}<sup>e</sup></abbr> siècle est marqué par le [[concile de Vienne]] de [[1311]]-[[1312]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Georges Bordonove|titre=La tragédie des Templiers|passage=p323 : "Par une bulle datée du 12 avril 1310, Clément V avait renvoyé l'ouverture du Concile de Vienne au 1 octobre 1311..."|lieu=Paris|éditeur=Edition Pygmalion/Gérard Watelet|date=|pages totales=417|isbn=2-7242-7834-8|lire en ligne=}}</ref>. Les personnalités les plus influentes de toute l'Europe : cardinaux et évêques, légats, sont réunis à Vienne, autour du pape [[Clément V|Clément <abbr>V</abbr>]] et du roi de France [[Philippe le Bel|de France Philippe le Bel]] accompagné de ses fils]]. L'assemblée proclame la dissolution de l'[[Ordreordre du Temple]] et la confiscation des biens des Templiers ([[décrétaleDécrétale|décrétales]]s <ref>{{Lien: web|langue=|auteur1=Clémentles V|titre=Constitutiones«Clémentines»), Clementinarum|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k60297z/f5.image|site=gallica.bnf|périodique=|date=|consultéce le=}}</ref>:seront les prémices de l’histoire des «''[[Les ClémentinesRois maudits|Rois maudits]]''»). La création de l'[[ordre militaire]] : la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du [[Temple de Salomon|du Temple de Salomon]], précurseur de [[Ordre du Temple|l'Ordre du Temple]] fut constitué en 1118 durant la [[querelle des investitures]] sous l'œil bienveillant de [[Calixte II|Gui de Bourgogne]] [[Liste des évêques et archevêques de Vienne (France)|archevêque]] de Vienne qui fut élu pape quelques mois plus tard, et c'est à Vienne encore que l'ordre est abrogé par [[Clément V|Clément <abbr>V</abbr>]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=André Trabet|titre=Raconte moi Vienne, Sainte et Maudite|passage=p75 :" Calixte est mort depuis 1124(...)les Templiers sont nés... sous un pape Viennois et que c'est dans notre bonne ville que l'ordre sera dissout en 1312...|lieu=Peronas|éditeur=ALEAS Editeur/SEPEC|date=Décembre 2006|pages totales=127|isbn=2-84301-132-9|lire en ligne=}}</ref> qui avait voulu, lui aussi, se faire couronner à Vienne comme son lointain prédécesseur le [[pape]] [[Gui de Bourgogne|Calixte II]]. Mais [[Philippe IV le Bel|Philippe le Bel]] avait préféré [[Lyon]] et le nouveau pape avait obtempéré.
Devant l’opulence de Vienne, le roi [[Philippe le Bel]] annexe Sainte-Colombe à son royaume et fait bâtir la [[Tour des Valois]] en [[1336]], qui contrôle le débouché du pont<ref group="B">{{p.|59}}.</ref>. En [[1312]], [[Rattachement de Lyon à la France|le rattachement de Lyon au royaume de France]] est acté au [[concile de Vienne]] par l'acceptation de l'archevêque [[Pierre de Savoie (archevêque de Lyon)|Pierre de Savoie]] du [[Traité de Vienne (1312)|Traité de Vienne]].
Le dynamisme de Vienne marqué par l'installation des [[dominicains]] et des [[Ordre du Carmel|carmes]] (fin du {{s-|XIV}}), est anéanti par les difficultés des {{sp-|XIV|et|XV|s}} : famine, [[peste noire]], dévastation de l'arrière-pays par les bandes armées de la [[guerre de Cent Ans]], transport du [[Dauphiné de Viennois]] à la France le [[30 mars]] [[1349]], par le [[Traité de Romans (1349)|Traité de Romans]], où le dauphin [[Humbert II de Viennois|Humbert II]] vend ses États (sauf Vienne) au roi de France [[Philippe VI de France|Philippe VI ''de Valois'']] <ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Gabriel CHAPOTAT (préface de M Edouard Herriot)|titre=Le rattachement du Dauphiné à la France|passage=p36|lieu=Romans|éditeur=J.-A. Domergue|date=1949|pages totales=82|isbn=|lire en ligne=}}</ref>(La cérémonie officielle a lieu à [[Lyon]] Place des Jacobins le 16 juillet 1349)<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Régis Neyret & Jean Luc Chavent|titre=Lyon Méconnu N°1 (Place des Jacobins) "Entre Rhône et Saône"|passage=(Place des Jacobins) P 68|lieu=Lyon|éditeur=éditions Lyonnaises d'art et d' histoire|date=|pages totales=|isbn=2-8414-7026-1|lire en ligne=}}</ref>. [[Humbert II de Viennois|Humbert II]] fit ensuite une carrière distinguée, en France du Nord. Comme le roi l'avait promis lors de son séjour à [[Sainte-Colombe-lès-Vienne|Sainte-Colombe]], en 1343 par [[Lettre patente|lettres patentes]] datée d’août de la même année, désormais lui et ses successeurs à qui appartiendra le [[Dauphiné de Viennois|Dauphiné]] seront appelé [[Dauphin (titre)|Dauphin]] de Viennois<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=E-J. Savigné|titre=Histoire de Sainte Colombe lès Vienne|passage=p7|lieu=Vienne|éditeur=Ogeret & Martin|date=1903|pages totales=212|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
La ville, qui relève toujours du [[Saint-Empire romain germanique|Saint-Empire romain]], se trouve encerclée par le Royaume de France. Finalement, l'archevêque reconnaît l'autorité royale en 1450 (par le Traité de [[Moras-en-Valloire|Moras]]), mettant fin à l'indépendance ''de facto de la ville''<ref group="B">{{p.|59}}.</ref>. En 1432, Vienne sera personnifiée dans un poème de galanterie chevaleresque, écrit par Pierre de La Cépède sous l'apparence de la fille du Dauphin de Viennois, qui tentera de résister a la convoitise passionnée de Paris, Il s’agit de l’« ''Histoire du très vaillant chevalier Paris et de la belle Vienne'' »<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Pierre de la Cépède|titre=L'histoire du très vaillant chevalier Paris et de la belle Vienne.|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600062n/f9.image|site=gallica.bnf.fr|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>.
 
Devant l’opulence de Vienne, le roi [[Philippe le Bel]] annexe Sainte-Colombe à son royaume et fait bâtir la [[Tour des Valois]] en [[1336]], qui contrôle le débouché du pont<ref group="B">{{p.|59}}.</ref>. En [[1312]], [[Rattachement de Lyon à la France|le rattachement de Lyon au royaume de France]] est acté au [[concile de Vienne]] par l'acceptation de l'archevêque [[Pierre de Savoie (archevêque de Lyon)|Pierre de Savoie]] du [[Traité de Vienne (1312)|Traité de Vienne]].
Cette période est également une période de grande prospérité économique pour la ville. En effet, le denier de [[Saint-Maurice]], monnaie officielle frappée à Vienne, est présent du diocèse de [[Langres]] à celui de [[Montpellier]] en passant par ceux de [[Genève]] et [[Arles]]. Elle n'est pas seulement faite d'espèces sonnantes et trébuchantes, mais de système de comptes fondée sur le [[Denier (monnaie)|deniers]] [[denier viennois|viennois]] par rapport auquel les diverses monnaie réelle s'alignent. Cette puissance de la monnaie s'explique par une grande richesse économique due à une prospérité du commerce.
 
Le dynamisme de Vienne marqué par l'installation des [[dominicains]] et des [[Ordre du Carmel|carmes]] (fin du {{s-|<abbr>XIV}}<sup>e</sup></abbr> siècle), est anéanti par les difficultés des {{sp-|<abbr>XIV|<sup>e</sup></abbr> et| <abbr>XV|s}}<sup>e</sup></abbr> siècles : famine, [[peste noire]], dévastation de l'arrière-pays par les bandes armées de la [[guerre de Cent Ans]], transport du [[Dauphiné de Viennois]] à la France le [[30 mars]] [[1349]], par le [[Traité de Romans (1349)|Traité de Romans]], où le dauphin [[Humbert II de Viennois|Humbert II]] vend ses États (sauf Vienne) au roi de France [[Philippe VI de France|Philippe VI ''de Valois'']] <ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Gabriel CHAPOTAT (préface de M Edouard Herriot)|titre=Le rattachement du Dauphiné à la France|passage=p36|lieu=Romans|éditeur=J.-A. Domergue|date=1949|pages totales=82|isbn=|lire en ligne=}}</ref>(La cérémonie officielle a lieu à [[Lyon]] Place des Jacobins le 16 juillet 1349)<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Régis Neyret & Jean Luc Chavent|titre=Lyon Méconnu N°1 (Place des Jacobins) "Entre Rhône et Saône"|passage=(Place des Jacobins) P 68|lieu=Lyon|éditeur=éditions Lyonnaises d'art et d' histoire|date=|pages totales=|isbn=2-8414-7026-1|lire en ligne=}}</ref>. [[Humbert II de Viennois|Humbert II]] fit ensuite une carrière distinguée, en France du Nord. Comme le roi l'avait promis lors de son séjour à [[Sainte-Colombe-lès-Vienne|Sainte-Colombe]], en 1343 par [[Lettre patente|lettres patentes]] datée d’août de la même année, désormais lui et ses successeurs à qui appartiendra le [[Dauphiné de Viennois|Dauphiné]] seront appelé [[Dauphin (titre)|Dauphin]] de Viennois<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=E-J. Savigné|titre=Histoire de Sainte Colombe lès Vienne|passage=p7|lieu=Vienne|éditeur=Ogeret & Martin|date=1903|pages totales=212|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
La ville de Vienne possède deux foires instituées en 1416 par l'empereur [[Sigismond Ier du Saint-Empire|Sigismond]] lors de son passage à Vienne, l'une commence le lendemain de l'ascension, l'autre le lendemain de la Saint André (30 novembre). En 1486 [[Charles VIII (roi de France)|Charles <abbr>VIII</abbr>]] concède deux autres foires franches perpétuelles : la première qui commence le 15 mars, la seconde qui ouvre le 15 octobre<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Georgette REVOL|titre=Les Études rhodaniennes, vol. 11, n°3, 1935.Revue de Géographie Régionale|passage=p292|lieu=Lyon|éditeur=Marius Audin|date=1935|pages totales=p257 à 346|isbn=|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/geoca_1164-6268_1935_num_11_3_6441}}</ref> . Il y a aussi celle du [[Dauphin (titre)|Dauphin]] qui commence le 11 novembre (Foire de la Saint-Martin), et celle de l'archevêque en juin. La balance commerciale des viennois parait largement excédentaire. Le fleuve dans ce dynamisme, joue également un rôle prépondérant. La ville reçoit par le [[Rhône]], bois et pierre, poisson de [[Saône]], et charges de toile, meules de [[Histoire de la Bourgogne|Bourgogne]], et surtout sel de [[Camargue]] qu'elle redistribue grâce à son [[Grenier à sel|grenier]] dans le Bas Dauphiné. Elle concentre et revend, aux méridionaux du blé (indice sur de l'importance de ce trafic, le setier de Vienne équivaut à la sommée grosse d'[[Avignon]]), des arbres voiliers (des mats) et de longues antennes (des vergues) provenant des futaies du [[Pilat]]. Les bateliers viennois prennent en charge dans leur [[Sapine (bateau)|sapine]] les marchandises, et dans les bêches les pèlerins en route vers [[Saint-Gilles (Gard)|Saint-Gilles]], [[Arles]] ou [[Saint-Jacques-de-Compostelle|Saint-Jacques]]; ces derniers ont fait étape dans la Civitas Sancta pour vénérer les trésors de ses reliques et contempler les lieux de ses merveilles.
 
La ville, qui relève toujours du [[Saint-Empire romain germanique|Saint-Empire romain]], se trouve encerclée par le Royaume de France. Finalement, l'archevêque reconnaît l'autorité royale en 1450 (par le Traité de [[Moras-en-Valloire|Moras]]), mettant fin à l'indépendance ''de facto de la ville''<ref group="B">{{p.|59}}.</ref>. En 1432, Vienne sera personnifiée dans un poème de galanterie chevaleresque, écrit par Pierre de La Cépède sous l'apparence de la fille du Dauphin de Viennois, qui tentera de résister a la convoitise passionnée de Paris, Il s’agit de l’« ''Histoire du très vaillant chevalier Paris et de la belle Vienne'' »<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Pierre de la Cépède|titre=L'histoire du très vaillant chevalier Paris et de la belle Vienne.|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600062n/f9.image|site=gallica.bnf.fr|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>.
Le 18 juin 1403 un [[moulin à papier]] <ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Spillemaecker Chantal-André, Louis (1960-)|titre=Papetiers des Alpes : six siècles d'histoire.|passage=p 29 et 30|lieu=Grenoble|éditeur=musée Dauphinois|date=|pages totales=|isbn=2-85924 018-7|lire en ligne=}}</ref>est établis sur la rivière de la [[Vallée de Gère (Vienne)|Gère]], puis deux autres en 1438 et en 1447, l'essor très rapide de [[Imprimerie|l'imprimerie]] va provoquer une explosion de la production, car la proximité de Lyon, véritable capitale de l'imprimerie avec Paris et Venise, consomment une quantité énorme de papier, et que celui produit à Vienne est d'excellente qualité<ref>{{Lien web|langue=Latin|auteur1=Aymar du Rivail (1491-1558)|titre=De Allobrogibus Livre 9 page 11|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110073z/f42.item.r=Lucida%20est%20Geriae%20aqua%20et%20ea%20papyrus%20fit%20ad%20scribendum%20optima%20impressionisque%20.double.zoom|site=gallica.bnf.fr|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>. Dès 1478 Johannes Solidi ([[Bâle]]) Imprimeur typographe introduit [[Imprimerie|l'imprimerie]] à Vienne, il sera suivi en 1481 de Eberhardt Frommolt ([[Bâle]]), et de Pierre Schenck en 1483, ils produiront des [[Incunable]]s<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=G.Dalbanne & E.Droz|titre=L'Imprimerie à Vienne en Dauphiné au {{s-|XV}}|passage=p 594 (pour la lecture sur le lien internet)|lieu=Genève|éditeur=Slatkine Reprints|date=1977|pages totales=335|isbn=|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahess_0003-441x_1932_num_4_18_1371_t1_0594_0000_8}}</ref>.
 
Cette période est également une période de grande prospérité économique pour la ville. En effet, le denier de [[Saint-Maurice]], monnaie officielle frappée à Vienne, est présent du diocèse de [[Langres]] à celui de [[Montpellier]] en passant par ceux de [[Genève]] et [[Arles]]. Elle n'est pas seulement faite d'espèces sonnantes et trébuchantes, mais de système de comptes fondée sur le [[Denier (monnaie)|deniers]] [[denierDenier viennois|viennois]] par rapport auquel les diverses monnaie réelle s'alignent. Cette puissance de la monnaie s'explique par une grande richesse économique due à une prospérité du commerce.
L'utilisation des eaux de la [[Gère (Isère)|Gère]] pour des activités artisanales est attestée dès l'Antiquité. Au Moyen Âge, de nombreux moulins sont exploités pour la fabrication du papier, des [[Martinet (industrie)|martinet]]s actionnés par l'action motrice de l'eau servent à battre le fer et Vienne devient un centre de fabrication d’épées renommées. Selon l'historien Claude Charvet une fabrique d'épées existait déjà en 1316 (moulin loué à Etienne de l’Oeuvre). Ce quartier artisanal prend un nouvel essor avec l’installation par le [[Dauphin (titre)|Dauphin]] Louis, futur roi [[Louis XI|Louis <abbr>XI</abbr>]], d'une fabrique d'armes. Selon sa volonté, le 13 janvier 1452 Huguet de Montaigu ([[Angers]]) Sommelier des armes (officier de la maison du Roi qui a en charge les armes propres au Roi ou des Princes), s'installa au moulin de la Motte, pour forger des lames d'épées et armures (faulx et harnois)<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Charles JAILLET|titre=Histoire Consulaire de la ville de Vienne (tome 2)|passage=p374|lieu=Vienne|éditeur=Blanchard frères|date=30 novembre 1938|pages totales=690|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Le Dauphin [[Charles VII (roi de France)|Charles]] avait par lettres patentes, données à Vienne<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Marc Brésard|titre=page 5 : Les foires de Lyon aux {{s2-|XV|XVI}}|url=https://archive.org/details/lesfoiresdelyona00bruoft/page/5/mode/1up/search/dagues|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref> le 9 février 1420, institué les deux premières foires de Lyon<ref>{{Lien web |langue=Français |auteur=Guillaume Lamy |titre=Lione place bancaire de l'Europe |url=https://www.lyoncapitale.fr/actualite/histoire-de-lyon-lione-place-bancaire-de-leurope/ |site=LYON capitale |date=19/07/2020 |consulté le=27/07/2020}}</ref>, et c'est aussi dans cette ville, que les lames d'épées et les dagues seront écoulées<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Marc Brésard|titre=Les foires de Lyon aux {{s2-|XV|XVI}}|passage=p124 (lettres patentes de Vienne) p186 (épées et dagues de Vienne)|lieu=Paris|éditeur=Auguste Picard|date=1914|pages totales=412|isbn=|lire en ligne=https://archive.org/details/lesfoiresdelyona00bruoft/page/186/mode/1up/search/dagues}}</ref>. Les forges seront en activité le long des rives de la [[Gère (Isère)|Gère]], et l'excellente réputation de la trempe de ses lames amèneront à désigner les épées du nom de la ville : « ''VIENNE'' »<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=de Villamont|titre=Les voyages du seigneur de Villamont (1588)|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k106196h/f117.image|site=gallica.bnf.fr|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>. Le 5 août 1524 par [[Lettre patente|lettres patentes]] le roi [[François Ier (roi de France)|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] accorde au viennois François Moleyron, le prestigieux privilège du statut de ''Maître forgeur ordinaire de ses épées,'' et lui impose une marque de fabrique déterminée<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre Cavard|titre=La réforme et les guerres de religions à Vienne|passage=page 11|lieu=Vienne|éditeur=Blanchard frères|date=1950|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref> (un bâton coupé par trois traverses qu'unissent deux cercles)<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Épée de François 1 er (photo du 29/08/2019)|url=http://www.noblesseetroyautes.com/epee-de-francois-1er/|site=Noblesse & Royautés|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>.
 
La ville de Vienne possède deux foires instituées en 1416 par l'empereur [[Sigismond Ier du Saint-Empire|Sigismond]] lors de son passage à Vienne, l'une commence le lendemain de l'ascension, l'autre le lendemain de la Saint André (30 novembre). En 1486 [[Charles VIII (roi de France)|Charles <abbr>VIII</abbr>]] concède deux autres foires franches perpétuelles : la première qui commence le 15 mars, la seconde qui ouvre le 15 octobre<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Georgette REVOL|titre=Les Études rhodaniennes, vol. 11, n°3, 1935.Revue de Géographie Régionale|passage=p292|lieu=Lyon|éditeur=Marius Audin|date=1935|pages totales=p257 à 346|isbn=|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/geoca_1164-6268_1935_num_11_3_6441}}</ref> . Il y a aussi celle du [[Dauphin (titre)|Dauphin]] qui commence le 11 novembre (Foire de la Saint-Martin), et celle de l'archevêque en juin. La balance commerciale des viennois parait largement excédentaire. Le fleuve dans ce dynamisme, joue également un rôle prépondérant. La ville reçoit par le [[Rhône]], bois et pierre, poisson de [[Saône]], et charges de toile, meules de [[Histoire de la Bourgogne|Bourgogne]], et surtout sel de [[Camargue]] qu'elle redistribue grâce à son [[Grenier à sel|grenier]] dans le Bas Dauphiné. Elle concentre et revend, aux méridionaux du blé (indice sur de l'importance de ce trafic, le setier de Vienne équivaut à la sommée grosse d'[[Avignon]]), des arbres voiliers (des mats) et de longues antennes (des vergues) provenant des futaies du [[Pilat]]. Les bateliers viennois prennent en charge dans leur [[Sapine (bateau)|sapine]] les marchandises, et dans les bêches les pèlerins en route vers [[Saint-Gilles (Gard)|Saint-Gilles]], [[Arles]] ou [[Saint-Jacques-de-Compostelle|Saint-Jacques]]; ces derniers ont fait étape dans la Civitas Sancta pour vénérer les trésors de ses reliques et contempler les lieux de ses merveilles.
{{Citation bloc|Voulons et nous plaist, déclare le roi, que nul aultre puisse forger que luy à ladite marque ; et afin qu'il soit plus curieux et sougneux de bien et loyaulment faire et exercer ledit art et mestier de forger espées, luy avons octroyé et octroyons de notre grace spéciale...qu'il soit quicte et exempt, sa vie durant de toutes aydes, tailles, impositions, emprunts et aultres subvencions quelconques.}}
 
Le 18 juin 1403 un [[moulin à papier]] <ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Spillemaecker Chantal-André, Louis (1960-)|titre=Papetiers des Alpes : six siècles d'histoire.|passage=p 29 et 30|lieu=Grenoble|éditeur=musée Dauphinois|date=|pages totales=|isbn=2-85924 018-7|lire en ligne=}}</ref>est établis sur la rivière de la [[Vallée de Gère (Vienne)|Gère]], puis deux autres en 1438 et en 1447, l'essor très rapide de [[Imprimerie|l'imprimerie]] va provoquer une explosion de la production, car la proximité de Lyon, véritable capitale de l'imprimerie avec Paris et Venise, consomment une quantité énorme de papier, et que celui produit à Vienne est d'excellente qualité<ref>{{Lien web|langue=Latin|auteur1=Aymar du Rivail (1491-1558)|titre=De Allobrogibus Livre 9 page 11|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110073z/f42.item.r=Lucida%20est%20Geriae%20aqua%20et%20ea%20papyrus%20fit%20ad%20scribendum%20optima%20impressionisque%20.double.zoom|site=gallica.bnf.fr|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>. Dès 1478 Johannes Solidi ([[Bâle]]) Imprimeur typographe introduit [[Imprimerie|l'imprimerie]] à Vienne, il sera suivi en 1481 de Eberhardt Frommolt ([[Bâle]]), et de Pierre Schenck en 1483, ils produiront des [[Incunable|Incunables]]s<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=G.Dalbanne & E.Droz|titre=L'Imprimerie à Vienne en Dauphiné au {{s-|XV}}|passage=p 594 (pour la lecture sur le lien internet)|lieu=Genève|éditeur=Slatkine Reprints|date=1977|pages totales=335|isbn=|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahess_0003-441x_1932_num_4_18_1371_t1_0594_0000_8}}</ref>.
<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre CAVARD|titre=La réforme et les guerres de religion à Vienne|passage=P11|lieu=Vienne|éditeur=Blanchard frères|date=1950|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>
 
L'utilisation des eaux de la [[Gère (Isère)|Gère]] pour des activités artisanales est attestée dès l'Antiquité. Au Moyen Âge, de nombreux moulins sont exploités pour la fabrication du papier, des [[Martinet (industrie)|martinets]] actionnés par l'action motrice de l'eau servent à battre le fer et Vienne devient un centre de fabrication d’épées renommées. Dans la ''[[Chanson de Roland]]'' (v. 997), après avoir lacé sur leurs têtes les bons heaumes de Saragosse, les païens ceignent « espées de l'acier Vianeis ». — Dans Girart de Viane (cf. Hist. litt. de la France, t. XXII, <abbr>p.</abbr> 457), on cherche pour [[Olivier (ami de Roland)|Olivier]], dont l'arme a été rompue par [[Durandal]], une autre bonne lame; Joachim, le bon juif, courra a son estal et revenant bien vite lui en rapporta une autre : [[Hauteclaire (épée)|Hauteclaire]]. Selon l'historien Claude Charvet une fabrique d'épées existait déjà en 1316 (moulin loué à Etienne de l’Oeuvre). Ce quartier artisanal prend un nouvel essor avec l’installation par le [[Dauphin (titre)|Dauphin]] [[Louis XI de France|Louis]], futur roi [[Louis XI|Louis <abbr>XI</abbr>]], d'une fabrique d'armes. Selon sa volonté, le 13 janvier 1452 Huguet de Montaigu ([[Angers]]) Sommelier des armes (officier de la maison du Roi qui a en charge les armes propres au Roi ou des Princes), s'installa au moulin de la Motte, pour forger des lames d'épées et armures (faulx et harnois). Le Dauphin [[Charles VII (roi de France)|Charles]] avait par lettres patentes, données à Vienne le 9 février 1420, institué les deux premières foires de Lyon, et c'est aussi dans cette ville, que les lames d'épées et les dagues seront écoulées. Les forges seront en activité le long des rives de la [[Gère (Isère)|Gère]], et l'excellente réputation de la trempe de ses lames amèneront à désigner les épées du nom de la ville : «''VIENNE'' ». Le 5 août 1524 par [[Lettre patente|lettres patentes]] le roi [[François Ier (roi de France)|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] accorde au viennois François Moleyron, le prestigieux privilège du statut de ''Maître forgeur ordinaire de ses épées,'' et lui impose une marque de fabrique déterminée (un bâton coupé par trois traverses qu'unissent deux cercles).«Voulons et nous plaist, déclare le roi, que nul aultre puisse forger que luy à ladite marque ; et afin qu'il soit plus curieux et sougneux de bien et loyaulment faire et exercer ledit art et mestier de forger espées, luy avons octroyé et octroyons de notre grace spéciale...qu'il soit quicte et exempt, sa vie durant de toutes aydes, tailles, impositions, emprunts et aultres subvencions quelconques» .Selon la légende, l'épée du [[Pierre Terrail de Bayard|chevalier Bayard]], aurait été trempée dans la gère. En 1534 [[François Rabelais]] dans son roman intitulé : [[Gargantua]] livre 1chapitre 46 écrit : « Donc dit [[Grandgousier]] (à Toucquedillon), retournez à votre roi, et Dieu soit avec vous. Puis lui donna une belle épée de Vienne, avec le fourreau d'or fait à belles vignettes d'orfèvrerie..., présent honorable ». En 1553, Antoine Chastel (Pierre Antoine Chataldo), forgeur d'épées, exploitait à Pont Evéque le martinet de l'Oeuvre, qui appartenait à Guy de Maugiron . Son fils [[Laurent de Maugiron]], était un proche du roi [[François Ier de France|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]], il fit carrière dans les armes en qualité de capitaine de l'armée royale dans les guerres contre l’[[Espagne]], il fut aussi lieutenant-général du [[Dauphiné]] et gouverneur de Vienne. L’[[Liste des évêques et archevêques de Vienne (France)|archevêque]] de Vienne [[Charles de Marillac]], pendant un temps, fut l'un des plus intimes favori du roi [[François Ier de France|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]], qui le fit membre de son [[Conseil du roi de France|conseil privé]]. La confrérie des forgeurs d'épées aura pour patron saint Adrien.
En 1553, Antoine Chastel<ref>{{Lien web|langue=Français|auteur1=Humbert de Terrebasse|titre=Histoire et généalogie de la famille de Maugiron, en Viennois, 1257-1767 page 36 tout en bas au N°55|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55753407/f69.item.r=Fran%C3%A7ois%201er|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref> (Pierre Antoine Chataldo<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Epée de François 1 er|url=https://basedescollections.musee-armee.fr/ark:/66008/993I|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>), forgeur d'épées, exploitait à Pont Evéque le martinet de l'Oeuvre<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Joseph Toussaint LEBLANC|titre=Armurier de Vienne|passage=page 510 et 532, dans le compte-rendu du Congrès archéologique de France, XLVIe session|lieu=Tours|éditeur=de Bouserez|date=1879|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb364940101}}</ref>, qui appartenait à Guy de Maugiron <ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre Cavard|titre=La réforme et les guerres de religions à Vienne|passage=p12|lieu=Vienne|éditeur=Blanchard frères|date=1950|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Son fils [[Laurent de Maugiron]], était un proche du roi [[François Ier de France|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]]<ref>{{Lien web|langue=Français|auteur1=Humbert de Terrebasse|titre=Histoire et généalogie de la famille de Maugiron, en Viennois, 1257-1767|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55753407/f66.item.r=François%201er|site=gallica bnf|périodique=|date=1905|consulté le=}}</ref>, il fit carrière dans les armes en qualité de capitaine de l'armée royale dans les guerres contre l’[[Espagne]], il fut aussi lieutenant-général du [[Dauphiné]] et gouverneur de Vienne. L’[[Liste des évêques et archevêques de Vienne (France)|archevêque]] de Vienne [[Charles de Marillac]], pendant un temps, fut l'un des plus intimes favori du roi [[François Ier de France|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]], qui le fit membre de son [[Conseil du roi de France|conseil privé]]<ref>{{Ouvrage|langue=FR|titre=Relations des ambassadeurs vénitiens sur les affaires de France au XVIe siècle. 1 / recueillies et trad. par M. N. Tommaseo|date=1838|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35002g|consulté le=2020-07-27}}</ref>.
 
=== Époque moderne, de la Renaissance au dix-huitième siècle ===
Ligne 752 ⟶ 721 :
[[Fichier:Vienne 1661 zeiller 15812.jpg|vignette|(e) Martinets ou l'on forge les lames d'épées.|alt=|250px]]
[[Fichier:Michael Servetus.jpg|vignette|Michael Servetus]]
La fin du {{s-|<abbr>XV}}<sup>e</sup></abbr> siècle et la première moitié du {{s-|<abbr>XVI}}<sup>e</sup></abbr> siècle sont marquées par un nouvel essor de la ville : de nombreux hôtels particuliers sont édifiés, la cathédrale est achevée, des aménagements sont réalisés à l'église Saint-Pierre.
Le 30 novembre 1512, les [[Consulat (Moyen Âge)|consuls]] font venir un [[Salpêtrier|salpêtriers]] (fabricant de poudre explosive). Par lettre datée du 8 janvier 1537, le roi [[François Ier de France|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] porte commission à la ville de Vienne, de lui fournir de la poudre noire. Le 3 avril 1538, le roi réclame de nouveau à la ville soixante quintaux de salpêtre. Le 22 août 1544, les consuls délivrent 10 659 livres (4,8 t) de salpêtre pour le compte du roi. Le roi [[Henri II (roi de France)|Henri <abbr>II</abbr>]] adresse le 5 octobre 1557 une lettre aux consuls pour la fabrication du salpêtre dans la ville. Le 11 septembre 1581, 11 800 livres (5,3 t) de poudre à canon sont conduites à Lyon<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Charles Jaillet|titre=Histoire Consulaire de la Ville de Vienne du {{sp-|XIII|au|XVI|}}|passage=p239 et 240|lieu=Vienne|éditeur=Philippe Remilly|date=15 avril 1932|pages totales=320|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3340967p.texteImage}}</ref>.
 
Le 30 novembre 1512, les [[Consulat (Moyen Âge)|consuls]] font venir un [[Salpêtrier|salpêtriers]] (fabricant de poudre explosive). Par lettre datée du 8 janvier 1537, le roi [[François Ier de France|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] porte commission à la ville de Vienne, de lui fournir de la poudre noire. Le 3 avril 1538, le roi réclame de nouveau à la ville soixante quintaux de salpêtre. Le 22 août 1544, les consuls délivrent 10 659 livres (4,8 t) de salpêtre pour le compte du roi. Le roi [[Henri II (roi de France)|Henri <abbr>II</abbr>]] adresse le 5 octobre 1557 une lettre aux consuls pour la fabrication du salpêtre dans la ville. Le 11 septembre 1581, 11 800 livres (5,3 t) de poudre à canon sont conduites à Lyon<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Charles Jaillet|titre=Histoire Consulaire de la Ville de Vienne du {{sp-|XIII|au|XVI|}}|passage=p239 et 240|lieu=Vienne|éditeur=Philippe Remilly|date=15 avril 1932|pages totales=320|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3340967p.texteImage}}</ref>.
Le commerce est en pleine expansion, et de nombreux artifices se construisent sur la [[Vallée de Gère (Vienne)|Gère]] : moulins à blé, [[Martinet (industrie)|martinets]] pour façonner le cuivre et battre le fer, battoir à chanvre, foulon à drap...
 
Le commerce est en pleine expansion, et de nombreux artifices se construisent sur la [[Vallée de Gère (Vienne)|Gère]] : moulins à blé, [[Martinet (industrie)|martinets]] pour façonner le cuivre et battre le fer, battoir à chanvre, foulon à drap...
En septembre 1515 sont dénombrés 5 [[Moulin à papier|moulins à papier]], comptant au total 18 roues, et en 1518, un nouvel artifice comportant 2 roues est construit. Ces fabriques de papier constituent la première industrialisation tant le processus de transformation est très élaboré et normalisé et que les quantités de production sont importantes.
[[Fichier:Nostradamus Centuries 1555.jpg|vignette|Nostradamus Centuries]]
L'[[Humanisme de la Renaissance]] est prépondérant à Vienne, avec la présence du médecin et correcteur d'imprimerie [[Michel Servet]] : découverte de la petite circulation du sang (pulmonaire)<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Dr Côme FERRAN|titre=La vie médicale de Michel SERVET dit Michel de Villeneuve|passage=P18 & 19|lieu=Caluire|éditeur=Marcel TOURNUS fils|date=1940|pages totales=28|isbn=|lire en ligne=}}</ref> et remise en question du sens des textes sacrés<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre DOMEYNE|titre=Michel Servet (1511-1553) Au risque de se perdre.|passage=p71-75 et aussi "Jésus fils du Dieu éternel" p115|lieu=Condé sur Noireau|éditeur=L'Harmattan|date=juin 2008|pages totales=182|isbn=978-2-296-05942-9|lire en ligne=}}</ref>.
À la suite de la première grève ouvrière recensée dans l'histoire (le « [[grand tric]] », 25 avril 1539), des prestigieux [[Histoire de l'imprimerie à Lyon|imprimeurs]] lyonnais, diffuseurs de la connaissance, s'installèrent à Vienne. Ce fut le cas de Gaspard Trechsel (employeur de Servet à [[Lyon]]), [[Balthazar Arnoullet]] (en 1551), [[Guillaume Guéroult]], Macé (Mathias) Bonhomme (en 1541). Tous ces imprimeurs ainsi que [[Michel Servet]] étaient liés à l'ensemble du milieu intellectuel et [[Humanisme|humaniste]] de la [[Renaissance]]. Les ouvrages de Mathias Bonhomme (imprimeur en 1555 de la première édition des prophéties de [[Nostradamus]]) sont aussi riche d'enseignement, car outre qu'ils nous permettent de savoir que Pierre Coustau avocat et juriste a vécu un temps à Vienne et qu'il est a l'origine d'une innovation par rapport au prototype « [[André Alciat|Alciatique]] » en joignant le droit et la poésie (bien plus tard [[Benoît Michel Decomberousse|Decomberousse]] mettra le code Napoléon en vers), mais aussi, ils ont l'avantage de nous faire connaitre les illustres médecins présent à Vienne comme Jérome de Monteux en 1525 qui parle de la peste qui sévissait cette année là dans la ville<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Humbert de Terrebasse|titre=La vie et les œuvres de Jérôme de Monteux, médecin et conseiller des rois Henri II et François II, seigneur de Miribel et de La Rivoire, en Dauphiné|passage=p13|lieu=Vienne|éditeur=E-J Savigné|date=1889|pages totales=86|isbn=|lire en ligne=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31444954d}}</ref>, ainsi que Jacques de Calumpna, Jacques Olivier (médecin ordinaire du roi) présent a Vienne de 1541 jusqu'a sa mort en 1563<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre CAVARD|titre=La Réforme et les guerres de religions à Vienne|passage=p13 et 14|lieu=Vienne|éditeur=Blanchard frères|date=1950|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. [[Symphorien Champier]] (ami de [[Michel Servet|Servet]]) fait publier la toute première histoire de Vienne en 1529.
En aout 1539, Le roi [[François Ier de France|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] promulgua l'[[Ordonnance royale|ordonnance]] de [[Ordonnance de Villers-Cotterêts|Villers-Cotterêts]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=François 1er|titre=Ordonnances Royaulx fur le faict de la Iustice & abbréuiation des proces par tout le Royaulme de France, faictes par le Roy notre fire, Et publiees en la court de parlemet a Paris, le fixieme iour du moys de Septembre Lan Mil cinq cens.XXXIX.|passage=|lieu=Lyon|éditeur=Imprimeur Denys de Harfy pour Galliot du Pre|date=1539|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref> qui renforça la justice royale au détriment de la justice ecclésiastique. Ce fait de la justice ne put être appliquée à Vienne, le parlement du Dauphiné ne voulant pas l'enregistrer : {{citation|Le Roi n'y parlant que comme Roi de France, & non comme Dauphin de Viennois, le Parlement de Dauphiné refusa de la verifier, sçachant qu'il importoit au bien de cette Province de ne la confondre pas avec le Royaume, comme on l'a depuis fait si facilement}}<ref>{{Lien web |langue=Français |auteur=Nicolas Chorier |titre=page 533: Histoire générale de Dauphiné |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95311h/f546.image.texteImage |site=Gallica.bnf |date= |consulté le=02/09/2020}}</ref>. Le 23 février 1540, le roi François I<sup>er</sup> donna une nouvelle ordonnance, adaptée au Dauphiné, l'ordonnance d'Abbeville<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=François 1er|titre=Ordonnances fur le faict de la Iustice & abbreuiation des proces ou pays de Daulphine, Faictes par le Roy notre Sire Daulphin de Viennoys & Dioys : publiees en la court de Parlement a Grenoble le ix.iour Dapuril, Lan Milcinq cens quarante.|passage=|lieu=Lyon|éditeur=Imprimeur Denys de Harsy se vend rue Mercière en la maison de Romain Morin marchant libraire (Lyon)|date=1542|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
 
En septembre 1515 sont dénombrés 5 [[Moulin à papier|moulins à papier]], comptant au total 18 roues, et en 1518, un nouvel artifice comportant 2 roues est construit. Ces fabriques de papier constituent la première industrialisation tant le processus de transformation est très élaboré et normalisé et que les quantités de production sont importantes.[[Fichier:Nostradamus Centuries 1555.jpg|vignette|Nostradamus Centuries]]
En juillet 1564, le jeune [[roi de France]] [[Charles IX (roi de France)|Charles IX]], lors de son [[Grand tour de France de Charles IX|grand tour de France]] organisé par sa mère [[Catherine de Médicis]] constata, que selon les [[Diocèse|diocèses]], l’année débutait soit à [[Noël]] à [[Lyon]] ou en Savoie, soit le [[25 mars]] à Vienne, ce qui provoquait des confusions. Afin d'uniformiser son royaume il promulgua l'[[Édit de Roussillon]] le 9 août 1564, et c'est seulement depuis cette date qu'à Vienne l'année débute en janvier<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Charles IX|titre=Edict et Ordonnance du Roy pour le sien et reiglement de la Iustice, & police de fon Royaume. Avec la declaration et ampliation dudict Seigneur fur aucuns articles d'iceluy Edict.|passage=Article XXXIX|lieu=Paris|éditeur=?|date=1564|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k858577n}}</ref>.
[[Humanisme de la Renaissance|L'Humanisme]] de la Renaissance est prépondérant à Vienne, avec la présence du médecin et correcteur d'imprimerie [[Michel Servet]] : découverte de la petite circulation du sang (pulmonaire) et remise en question du sens des textes sacrés. [[Jules Michelet]] l'un des plus éminents historiens du <abbr>XIX<sup>e</sup></abbr> siècle écrivit : « Qu'est ce que le <abbr>XVI<sup>e</sup></abbr> siècle en son dominant ? La découverte de l'arbre de vie, du grand mystère humain. Il ouvre par Servet, qui trouve la circulation pulmonaire...Ainsi monte sur ses trois assises la tour colossale de la [[Renaissance]], -par [[Nicolas Copernic|Copernic]], [[Paracelse]] et [[Michel Servet|Servet]]. Comment s'étonner de la joie immense de celui qui vit le premier la grandeur du mouvement ?». L'[[intertextualité]] c'est la circulation du sang, la circulation du sens, la circulation des idées véhiculées par l'imprimerie.
 
À la suite de la première grève ouvrière recensée dans l'histoire (le: Le « [[grand tric]] », le 25 avril 1539), des prestigieux [[Histoire de l'imprimerie à Lyon|imprimeurs]] lyonnais, diffuseurs de la connaissance, s'installèrent à Vienne. Ce fut le cas de Gaspard Trechsel (employeur de [[Michel Servet|Servet]] à [[Lyon]]), [[Balthazar Arnoullet]] (en 1551), [[Guillaume Guéroult]], Macé (Mathias) Bonhomme (en 1541). Tous ces imprimeurs ainsi que [[Michel Servet]] étaient liés à l'ensemble du milieu intellectuel et [[Humanisme|humaniste]] de la [[Renaissance]]. Les ouvrages de Mathias Bonhomme (imprimeur en 1555 de la première édition des prophéties de [[Nostradamus]]) sont aussi riche d'enseignement, car outre qu'ils nous permettent de savoir que Pierre Coustau avocat et juriste a vécu un temps à Vienne et qu'il est a l'origine d'une innovation par rapport au prototype « [[André Alciat|Alciatique]] » en joignant le droit et la poésie (bien plus tard [[Benoît Michel Decomberousse|Decomberousse]] mettra le code Napoléon en vers), mais aussi, ils ont l'avantage de nous faire connaitre les illustres médecins présent à Vienne comme Jérome de Monteux en 1525 qui parle de la peste qui sévissait cette année là dans la ville<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Humbert, ainsi que Jacques de Terrebasse|titre=LaCalumpna, vieJacques etOlivier les(médecin œuvresordinaire dedu Jérômeroi) deprésent Monteux,a médecinVienne etde conseiller1541 desjusqu'a roissa Henrimort IIen et1563. François[[Symphorien II,Champier]] seigneur(ami de Miribel[[Michel etServet|Servet]]) fait publier la toute première histoire de LaVienne en 1529. D'éminents Rivoirepenseurs, encirculant sur le Rhône font halte à Dauphiné|passage=p13|lieu=Vienne|éditeur=E-J Savigné|date=1889|pagescomme totales=86|isbn=|lire[[Thomas enPlatter ligne=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31444954d}}</ref>le Vieux]], ainsi que Jacques[[Nostradamus]] dequi Calumpnadans son ''Traité des fardemens et confitures'', Jacquesà Olivierpropos (médecindes ordinairecélébrités duqu'il roi)s'honora présentd'y aavoir rencontrées : « A Vienne, je vis d'aucuns personnages dignes d'une supprême collaudation ; dont l'un estoit Hieronymus, homme digne de 1541louange, jusquet Franciscus Marins, jeune homme d'aune expectative de bonne foy. Devers nous, ne avons que Francisons Valeriola pour sa mortsingulière enhumanité, 1563<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierrepour CAVARD|titre=Lason Réformesçavoir prompt et lesmémoire guerresténacissime... deJe religionsne sçays si le soleil, à Vienne|passage=p13trente etlieues 14|lieu=Vienne|éditeur=Blanchardà frères|date=1950|pagesla totales=|isbn=|lireronde, envoit ligne=}}</ref>.ung [[Symphorienhomme Champier]]plus (amiplein de [[Michelsçavoir Servet|Servet]])que faitluy». publierJean laPoyet toutequi premièreimprima histoireaussi à Lyon Les Prophéties de [[Nostradamus]], installa son atelier à Vienne en 15291612'''.'''
En 1555, un fabricant de velours de Lyon monte à Vienne quatre métiers de velours et taffetas. Un bourgeois de Saint Chamond, Jean Lescot signa le 8 décembre 1557 un accord avec les consuls afin qu'ils puissent monter trois moulins à soie, et en échange il s'engageait à employer 600 pauvres de la ville, les moulins cessèrent leur activité a la fin de l'année 1565<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre Cavard|titre=La Réforme et les guerres de religions à Vienne|passage=p16|lieu=Vienne|éditeur=Blanchard frères|date=1950|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Les Guerres de religion frappent deux fois la ville en 1562 et en 1567 mettant fin à ce dynamisme retrouvé<ref group="B">{{p.|59}}.</ref>.
 
En aout 1539, Le roi [[François Ier de France|François <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] promulgua l'[[Ordonnance royale|ordonnance]] de [[Ordonnance de Villers-Cotterêts|Villers-Cotterêts]] qui renforça la justice royale au détriment de la justice ecclésiastique. Ce fait de la justice ne put être appliquée à Vienne, le parlement du Dauphiné ne voulut pas l'enregistrer : « Le Roi n'y parlant que comme Roi de France, & non comme Dauphin de Viennois, le Parlement de Dauphiné refusa de la verifier, sçachant qu'il importoit au bien de cette Province de ne la confondre pas avec le Royaume, comme on l'a depuis fait si facilement » . Le 23 février 1540, le roi François I<sup>er</sup> donna une nouvelle ordonnance, adaptée au Dauphiné, l'ordonnance d'Abbeville.
Les troupes protestantes du [[Baron des Adrets]] prennent Vienne. Des dégâts importants sont causés aux édifices religieux. La cathédrale Saint Maurice fut une des plus maltraitées, sa toiture recouverte de plomb fut démontée et fondu, on pilla une partie de sa bibliothèque (de nombreux livres précieux avaient été dispersés au collège des jésuites de [[Tournon-sur-Rhône|Tournon]]), ses archives, ses cloches, la statue de Saint Maurice de bronze doré qui était entre les deux tours cloché fut précipitée en bas. La façade occidentale de la cathédrale en porte toujours les traces : les saints et prophètes qui ornaient les niches sont détruits à l’exception d'un personnage du portail de droite dont seule la tête a disparu. Des impôts extraordinaires frappent la ville et la poussent à fondre une partie des trésors ecclésiastiques. Les consuls profitent de cette période de remise en cause du pouvoir de l'Église pour transférer leur maison commune, de la maison de la Chaîne, qu'ils avaient acquise en 1470, au palais des Canaux, propriété du chapitre de Saint-Maurice<ref group="B">{{p.|67}}.</ref>.
 
En juillet 1564, le jeune [[roi de France]] [[Charles IX (roi de France)|Charles IX]], lors de son [[Grand tour de France de Charles IX|grand tour de France]] organisé par sa mère [[Catherine de Médicis]] constata, que selon les [[Diocèse|diocèses]], l’année débutait soit à [[Noël]] à [[Lyon]] ou en Savoie, soit le [[25 mars]] à Vienne, ce qui provoquait des confusions. Afin d'uniformiser son royaume il promulgua l'[[Édit de Roussillon]] le 9 août 1564, et c'est seulement depuis cette date qu'à Vienne l'année débute en janvier<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Charles IX|titre=Edict et Ordonnance du Roy pour le sien et reiglement de la Iustice, & police de fon Royaume. Avec la declaration et ampliation dudict Seigneur fur aucuns articles d'iceluy Edict.|passage=Article XXXIX|lieu=Paris|éditeur=?|date=1564|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k858577n}}</ref>.
Le pouvoir des consuls se renforce peu à peu : ils favorisent la création du [[Collège Ponsard|collège]], confié aux [[jésuites]] au début du {{s-|XVII}}. Ils obtiennent progressivement la tutelle des hôpitaux de la ville. Lors de l'effondrement du pont sur le Rhône en [[1651]], ils choisissent de ne pas le reconstruire, privant les deux rives d'un axe permanent pendant plus de cent cinquante ans. À la fin du {{s-|XVIII}}, ils s'intéressent également à l'urbanisme et aux fontaines<ref group="B">{{p.|67}}.</ref>.
 
En 1555, un fabricant de velours de Lyon monte à Vienne quatre métiers de velours et taffetas. Un bourgeois de Saint Chamond, Jean Lescot signa le 8 décembre 1557 un accord avec les consuls afin qu'ils puissent monter trois moulins à soie, et en échange il s'engageait à employer 600 pauvres de la ville, les moulins cessèrent leur activité a la fin de l'année 1565<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre Cavard|titre=La Réforme et les guerres de religions à Vienne|passage=p16|lieu=Vienne|éditeur=Blanchard frères|date=1950|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Les Guerres de religion frappent deux fois la ville en 1562 et en 1567 mettant fin à ce dynamisme retrouvé<ref group="B">{{p.|59}}.</ref>.
La [[réforme catholique]] lancée par le [[concile de Trente]] (1545-1563) marque la ville. La cathédrale dévastée est réaménagée par les cinq archevêques successifs de la famille de Villars (1576-1693). C'est vers 1740 que, [[Michel-Ange Slodtz]] sculpte un nouveau maître-autel et un tombeau pour deux archevêques de Vienne. Les dames du couvent de Saint-André-le-Haut inaugurent un nouveau cloître en 1623 et prononcent le vœu de la clôture. L'église du collège, consacrée à Saint-Louis, a conservé une grande partie de son décor du {{s-|XVIII}}, conforme à l'esprit [[Rite tridentin|tridentin]]. Les dames [[Confédération bénédictine|bénédictine]] de Sainte-Colombe sont réformées par leur rattachement la congrégation de [[saint Maur]]. Le couvent des ''[[cordeliers]]'' et celui de l' [[Ordre de la Visitation]] du même bourg sont reconstruits et témoignent de l'architecture religieuse des {{sp-|XVII|et|XVIII|s}}. Cependant, ce renouveau ne touche pas les [[abbaye]]s autrefois les plus puissantes : Saint-André-le-Bas est supprimé en [[1765]]. Les [[moines]] de Saint-Pierre font assouplir leur règle et deviennent des [[chanoine]]s en 1622, avant de fusionner avec l'[[abbaye de Saint-Chef]] en 1781<ref group="B">{{p.|67}}.</ref>.
 
Les troupes protestantes du [[Baron des Adrets]] prennent Vienne. Des dégâts importants sont causés aux édifices religieux. La cathédrale Saint Maurice fut une des plus maltraitées, sa toiture recouverte de plomb fut démontée et fondu, on pilla une partie de sa bibliothèque (de nombreux livres précieux avaient été dispersés au collège des jésuites de [[Tournon-sur-Rhône|Tournon]]), ses archives, ses cloches, la statue de Saint Maurice de bronze doré qui était entre les deux tours cloché fut précipitée en bas. La façade occidentale de la cathédrale en porte toujours les traces : les saints et prophètes qui ornaient les niches sont détruits à l’exception d'un personnage du portail de droite dont seule la tête a disparu. Des impôts extraordinaires frappent la ville et la poussent à fondre une partie des trésors ecclésiastiques. Les consuls profitent de cette période de remise en cause du pouvoir de l'Église pour transférer leur maison commune, de la maison de la Chaîne, qu'ils avaient acquise en 1470, au palais des Canaux, propriété du chapitre de Saint-Maurice<ref group="B">{{p.|67}}.</ref>.
La fabrication des épées devint florissante au {{s-|XVI}}, elle perdura au {{s-|XVII}}, puis disparut peu à peu : en 1705 il ne restait plus que trois armuriers, quatre fourbisseurs et un éperonnier.
 
Le pouvoir des consuls se renforce peu à peu : ils favorisent la création du [[Collège Ponsard|collège]], confié aux [[jésuites]] au début du {{s-|<abbr>XVII}}<sup>e</sup></abbr> siècle. Ils obtiennent progressivement la tutelle des hôpitaux de la ville. Lors de l'effondrement du pont sur le Rhône en [[1651]], ils choisissent de ne pas le reconstruire, privant les deux rives d'un axe permanent pendant plus de cent cinquante ans. À la fin du {{s-|<abbr>XVIII}}<sup>e</sup></abbr> siècle, ils s'intéressent également à l'urbanisme et aux fontaines<ref group="B">{{p.|67}}.</ref>.
En 1726, [[François de Blumenstein]] crée une fonderie d'argent et de plomb pour exploiter les gisements des environs. De même en 1721, la première fabrique de drap de laine s'implante dans la même vallée. Le {{s-|XVIII}} voit ainsi les débuts de l'industrialisation de la ville<ref group="B">{{p.|68}}.</ref>.
 
La [[réforme catholique]] lancée par le [[concile de Trente]] (1545-1563) marque la ville. La cathédrale dévastée est réaménagée par les cinq archevêques successifs de la famille de Villars (1576-1693). C'est vers 1740 que, [[Michel-Ange Slodtz]] sculpte un nouveau maître-autel et un tombeau pour deux archevêques de Vienne. Les dames du couvent de Saint-André-le-Haut inaugurent un nouveau cloître en 1623 et prononcent le vœu de la clôture. L'église du collège, consacrée à Saint-Louis, a conservé une grande partie de son décor du {{s-|<abbr>XVIII}}<sup>e</sup></abbr> siècle, conforme à l'esprit [[Rite tridentin|tridentin]]. Les dames [[Confédération bénédictine|bénédictine]] de Sainte-Colombe sont réformées par leur rattachement la congrégation de [[saint Maur]]. Le couvent des ''[[cordeliers]]'' et celui de l' [[Ordre de la Visitation]] du même bourg sont reconstruits et témoignent de l'architecture religieuse des {{sp-|<abbr>XVII|<sup>e</sup></abbr> et| <abbr>XVIII|s}}<sup>e</sup></abbr> siècles. Cependant, ce renouveau ne touche pas les [[abbayeAbbaye|abbayes]]s autrefois les plus puissantes : Saint-André-le-Bas est supprimé en [[1765]]. Les [[moines]] de Saint-Pierre font assouplir leur règle et deviennent des [[chanoineChanoine|chanoines]]s en 1622, avant de fusionner avec l'[[abbaye de Saint-Chef]] en 1781<ref group="B">{{p.|67}}.</ref>.
Par un [[édit royal]] de septembre 1772, [[Louis XV|Louis <abbr>XV</abbr>]], porte la création d'un office de Lieutenant du [[Prévôt (Ancien Régime)|prévôt général]] de la [[maréchaussée]] ([[Compagnie (militaire)|compagnie de]] [[Gendarmerie de France|Gendarmerie]]), du département du [[Dauphiné]] à la résidence de Vienne<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=1772 Édit du Roi, portant création d'un office de Lieutenant du Prévôt à Vienne.|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9692588f.texteImage|site=gallica.bnf.fr|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>.
 
La fabrication des épées devint florissante au <abbr>XVI<sup>e</sup></abbr> siècle, elle perdura au <abbr>XVII<sup>e</sup></abbr> siècle comme le montre la vue générale de Vienne gravée vers 1680 par [[Matthäus Merian|Merian]] le jeune ([[Bâle]]) ou il est inscrit : « e-Les [[Martinet (industrie)|martinets]] ou l'on forge les lames d'épées », puis disparut peu à peu : en 1705 il ne restait plus que trois armuriers, quatre fourbisseurs et un éperonnier.
 
En 1726, [[François de Blumenstein]] crée une fonderie d'argent et de plomb pour exploiter les gisements des environs. De même en 1721, la première fabrique de drap de laine s'implante dans la même vallée. Le {{s-|<abbr>XVIII}}<sup>e</sup></abbr> siècle voit ainsi les débuts de l'industrialisation de la ville<ref group="B">{{p.|68}}.</ref>.
 
Par un [[édit royal]] de septembre 1772, [[Louis XV|Louis <abbr>XV</abbr>]], porte la création d'un office de Lieutenant du [[Prévôt (Ancien Régime)|prévôt général]] de la [[maréchaussée]] ([[Compagnie (militaire)|compagnie de]] [[Gendarmerie de France|Gendarmerie]]), du département du [[Dauphiné]] à la résidence de Vienne.<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=1772 Édit du Roi, portant création d'un office de Lieutenant du Prévôt à Vienne.|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9692588f.texteImage|site=gallica.bnf.fr|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>.
 
=== Époque contemporaine ===
==== Révolution française ====
[[Fichier:Siège des archevêques de Vienne (Louvre, MRR 70).jpg|vignette|Siège des archevêques de Vienne exposé au Musée du Louvre.]]
 
La [[Révolution française|Révolution]] à Vienne accélère les modifications qui se dessinaient au {{s-|XVIII}}. L'autorité municipale est confirmée. Grenoble, déjà siège du [[parlement du Dauphiné]] depuis le {{s-|XIV}}, devient préfecture du [[Isère (département)|département de l'Isère]] au détriment de Vienne qui voulait que soit créé soit le département de la Gère ou que Vienne soit réunie au département de [[Lyon]] , comme le lieu ou elle a les plus grandes facilités de correspondre et les plus fortes raisons de se lier par rapport à son commerce. La division départementale sépare les deux rives du Rhône. Le conseil général de la commune dans une adresse à la Convention nationale du 18 messidor an III, s'élève avec véhémence contre la concentration à Grenoble de toute la vie publique et de tous les rouages administratifs <ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Claude Faure|titre=Mélanges d'histoire Viennoise|passage=p178|lieu=Vienne|éditeur=Henri Martin, Imprimeur-Editeur|date=1911|pages totales=199|isbn=|lire en ligne=https://data.bnf.fr/fr/temp-work/6c555ae5daf7df1589a90fe33f6519c6/}}</ref>:
 
{{Citation bloc|Citoyens représentants, pourquoi nos superbes établissements seraient-ils détruits ? Est-ce pour en élever d'autres au sein de Grenoble ? Notre bibliothèque, nos monuments seront-ils renversés ou enlevés pour enrichir nos voisins de nos dépouilles ? Vienne située au confluent d'un grand fleuve, traversée par une rivière dont les eaux sont également propres aux teintures et à la trempe des aciers, Vienne placée sur la route la plus fréquentée de la République n'est-elle destinée qu'à servir de relais aux voyageurs ?
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