« Touat » : différence entre les versions

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{{Ébauche|Algérie|Géographie}}
{{Sources à lier|date=juin 2011}}
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Le '''Touat'''<ref>Entrée {{lien web |langue=fr |titre=Touat |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Touat/147149 |site=[[Encyclopédie Larousse]] en ligne |éditeur=[[Éditions Larousse]] |consulté le=9 octobre 2016}}.</ref> est une région de l'ouest du [[Sahara]] [[algérie]]n, située au sud-ouest du [[Grand Erg Occidental]], dans la [[wilaya d'Adrar]].
 
''Touat'' signifie en [[Langues berbères|langue berbère]] « localité habitée »{{Refnec}}. La composition de la population du Touat est diverse. On y retrouve des [[Subsaharien]]s, des [[Berbères]], des [[Haratins|Haratines]], des [[Arabes]]. La région a été peuplée par une communauté [[Histoire des Juifs en Algérie|communauté juive]] dans l'[[Antiquité]] et au [[Moyen Âge]], notamment à [[TamantitTamentit]]<ref name="Babo">
{{ouvrage
| prénom1 = Daniel
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[[Fichier:Trans-Saharan routes early.svg|vignette|droite|Routes commerciales transahariennes.]]
[[Image:Rustamid Dynasty 776 - 909 (AD).PNG|vignette|droite|Expansion maximal de l'[[ibadisme]] mouvement religieux au Maghreb qui donna dans l'actuelle [[Algérie]] le royaume de Tiaret]]
[[Image:Conquêtes des Saadiens.svg|vignette|droite|Conquêtes Nord des Saadiens et route vers Tombouctou]]
 
 
=== Antiquité ===
La communauté juive du Touat s'est établie dans cette région au cours des {{Ier|s}} et {{IIe|s}}s. Leur installation a lieu en 70 {{ap JC}}, à la suite de la [[Siège de Jérusalem (70)|chute de Jérusalem]], et après les répressions exercées par [[Quintus Marcius Turbo|Marcius Turbo]] en 115 en [[Cyrénaïque]]<ref name="Babo" />{{,}}<ref name="Labourdette" />.
 
=== Période médiévaleislamique ===
Au Moyen Âge, les habitants du Touat étaient proches de deux villes importantes au [[Sahara]], à l'Ouest [[Sidjlimassa]] et à l'Est d'[[Ouargla]]. Les [[Banou Midrar]] des [[Miknassa]] étaient à l'Est et l'Ouest et étaient des [[Sufrites]], ils fondent Sidjlimassa et contrôlaient les routes vers Bilad al Habech (pays des Noirs) et Bilad Soudan. Ces Miknissa avaient le contrôle de plusieurs villes dont Tiaret. Leur capitale reste Sidjlimassa, ce qu'A.G. P Martin et Zerouki (spécialiste de l'histoire ibadites) confirment<ref>''Les oasis du Gourara (Sahara algérien)'' par Rachid Bellil, page 92</ref>. Les liens entre Ibn Rustum, fondateur de Tiaret, étaient étroites avec les Banou Midrar. La population de Sijlimassa envoyait la [[Zakkat]] aux [[rostémides]] de Tiaret<ref>Les oasis du Gourara (Sahara algérien), Par Rachid Bellil, page 93</ref>. L'influence des [[ibadites]] étaient probablement importantes chez les populations locales de la région. Plusieurs historiens rapportent qu'au cours du Moyen Âge, il y avait des [[Juifs]] et des [[Zénètes]] [[ibadites]] de la région qui faisaient du commerce entre [[Gourara]] et le [[Soudan]] et ils avaient aussi le contrôle des routes<ref>{{harvsp|''Les oasis du Gourara (Sahara algérien)'' par Rachid Bellil|1999|p=, page 54}}</ref>.
 
Les conflits qui opposeront les empires arabes ([[abbassides]], [[fatimides]]) aux [[nekkarites]], aux [[ibadites]] et aux [[sufrites]] au Nord provoque un changement important en [[Afrique du Nord]]. Des dynasties berbères se forment tour à tour. À leur tour, elles se confrontent entre elles lorsqu'elles prennent le pouvoir au [[Maghreb]] et en [[Andalousie]]. Vers le milieu du {{Xe siècle}}, les tribus arabes, venues d'[[Égypte]] pour réprimer les alliés des Fatimides en [[Ifriqiya]], pénètrent dans le [[Sahara]] et vivront avec les populations déjà existantes. Plusieurs dynasties berbères prennent le [[Maghreb]].
 
Le génois [[Antonio Malfante]] parcourt le Sahara à partir de [[Sijilmâsa]]. Il est le premier européen à parcourir le Touat en [[1447]]. {{clr|left}}
Au début du XIVe siècle, le Touat est sous l’autorité de l’émir [[Mérinides|mérinide]] Abū ‘Alī (1333), roi de Sijilmassa. Mais dès la fin du XIVe siècle le Touat du fait du commerce transsaharien rentre dans l'orbite de Tlemcen et des [[Royaume zianide de Tlemcen|Zianides]]<ref name=":0">{{Article |langue=fr |prénom1=Elise |nom1=Voguet |titre=Tlemcen-Touat-Tombouctou : un réseau transsaharien de diffusion du mālikisme (fin viii/xive-xi/xviie siècle) |périodique=Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée |numéro=141 |date=2017-06-15 |issn=0997-1327 |doi=10.4000/remmm.9963 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/remmm/9963 |consulté le=2020-08-02 |pages=vol. 141, 259–279 }}</ref>. Bénéficiant du développement de Tlemcen et de l’essor de Tombouctou, le Touat (sud-ouest de l’Algérie actuelle) fut, dès la fin du VIII/XIVe siècle, l’une des étapes principales sur les routes reliant l’Afrique du nord (y compris l’Égypte mamelouke) à l’Afrique subsaharienne. L’axe Tlemcen-Touat-Tombouctou joua un rôle singulier en permettant la mise en contact de ces espaces saharien et sahélien avec la capitale [[Royaume zianide de Tlemcen|zianides]] alors grand centre d’élaboration du mālikisme. Il devint une voie de transmission du savoir, et contribua à l’arrivée, dans les oasis et jusque dans la boucle du Niger, de savants formés dans cette ville.<ref name=":0" />.
 
Les [[Saadiens]] s'emparent en [[1581]] des [[oasis]] du Touat qui constituaient une étape obligatoire sur la route menant du Sud algérien vers [[Tombouctou]] et [[Gao (Mali)|Gao]], une route qui avait progressivement supplanté celle passant par le [[Tafilalet]].
Le génois [[Antonio Malfante]] parcourt le Sahara à partir de [[Sijilmâsa]]. Il est le premier européen à parcourir le Touat en [[1447]]. {{clr|left}}
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==== Histoire des Juifs du Touat ====
La bibliographie concernant cette communauté est assez pauvre et ce paragraphe est fondé principalement sur un article de J. Oliel dans l'Encyclopédie berbère<ref name=JO1>{{article|titre=Les Juifs au Sahara|auteur=Jacob Oliel|périodique=Encyclopédie berbère|volume=26|lire en ligne=https://encyclopedieberbere.revues.org/1366|année=2004}}</ref> et un livre du même auteur<ref>{{ouvrage|titre=Les juifs au Sahara: une présence millénaire|auteur=Jacob Oliel|année=2007|éditeur=Éditions Élysée}}</ref>.
 
Après que la communauté juive de Cyrène a été anéantie lors de la [[guerre de Kitos|révolte juive des années 115-117]], dont la Cyrénaïque semble être l’un des centres, une population se serait réfugiée dans les régions du [[Mzab]] et du Touat. Des Juifs d'Irak et d'Arabie les auraient rejoint aux {{s|vi|e}} et {{s|vii|e}}. Toutefois, on ne connaît pas précisément l'histoire des Juifs au Touat avant l'arrivée des musulmans au {{s|x|e}}<ref name="JO1" />.
 
Une lettre de 1235 trouvée dans la [[Guenizah du Caire]] fait état d’un commerce caravanier de matières et objets précieux transitant par le Touat où les Juifs tenaient des rôles variés allant de commanditaires aux simples chameliers. Une stèle en hébreu datée de 1390 à [[Tamentit]] démontre la présence de rabbins et de lithographes juifs. Des Juifs du Touat ont pu renseigner les cartographes [[Majorque|majorquins]] aux {{s|xiii|e}} et {{s|xiv|e}} Les sources d’origine hébraïque sont inexistantes en dehors de quelques documents provenant des autorités rabbiniques d’Alger, datés des XIVe et XVe siècles et attestant l’existence de relations entre les communautés du Touat-Gourara et celles du Maghreb (notamment du Mzab, du Draa, de Tlemcen, Alger et Sijilmassa).<ref name="JO1" />.
L’histoire de l’entité juive touatienne n’a été vraiment connue qu’après l’arrivée des Français, en 1900.
Une lettre de 1235 trouvée dans la [[Guenizah du Caire]] fait état d’un commerce caravanier de matières et objets précieux transitant par le Touat où les Juifs tenaient des rôles variés allant de commanditaires aux simples chameliers. Une stèle en hébreu datée de 1390 à [[Tamentit]] démontre la présence de rabbins et de lithographes juifs. Des Juifs du Touat ont pu renseigner les cartographes [[Majorque|majorquins]] aux {{s|xiii|e}} et {{s|xiv|e}} Les sources d’origine hébraïque sont inexistantes en dehors de quelques documents provenant des autorités rabbiniques d’Alger, datés des XIVe et XVe siècles et attestant l’existence de relations entre les communautés du Touat-Gourara et celles du Maghreb (notamment du Mzab, du Draa, de Tlemcen, Alger et Sijilmassa).<ref name="JO1" />.
 
La communauté juive du Touat est détruite en 1492 lors de son massacre à l'instigation d'un prédicateur venu de [[Tlemcen]], le [[Cheikh Abdelkrim El Maghili]].
Dans le Touat médiéval, l'équilibre était menacé par les arrivées continuelles de tribus nombreuses et souvent turbulentes. Des tensions se sont succédé tout au long du XIVe siècle, rendant particulièrement inconfortable la situation des Juifs, désormais minoritaires et regroupés dans un quartier de Tamentit, pour échapper aux attaques<ref name="JO1" />.
 
Yahya Ibn Yidīr, savant étranger à la région, formé à Tlemcen où il a étudié les sources classiques du mālikisme arrive au Touat en 1441, où il aurait occupé la judicature à Tamanṭīṭ. On ne sait pas si cette désignation était le fait du sultan [[Royaume zianide de Tlemcen|zianide]], ou d’un accord des notables locaux sur un homme reconnu pour ses qualités de savant et son autorité personnelle. Il laisse sa judicature à Abd Allāh al-‘Aṣnūnī, son élève arrivé au Touat en 1458 et qui s'oppose à un autre savant venu de Tlemcen [[Cheikh Abdelkrim El Maghili]]. Ce dernier arrivé au Touat vers 1478 fait naître une polémique sur le statut légal des synagogues des [[ksour]] du Touat. La communauté juive du Touat est massacrée en 1492 à l'instigation de [[Cheikh Abdelkrim El Maghili]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Elise |nom1=Voguet |titre=Tlemcen-Touat-Tombouctou : un réseau transsaharien de diffusion du mālikisme (fin viii/xive-xi/xviie siècle) |périodique=Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée |numéro=141 |date=2017-06-15 |issn=0997-1327 |doi=10.4000/remmm.9963 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/remmm/9963 |consulté le=2020-08-02 |pages=vol. 141, 259–279 }}</ref>{{,}}<ref name=JO1/>. Léon l’Africain qui traverse le Gourara voisin en 1509 annonce la fin du « petit royaume juif saharien ». Le mot « royaume » n'ayant pas un sens politique, étant donné que le Touat n'avait ni roi, ni armée mais constituait alors une entité économique organisée<ref name="JO1" />.
 
Quelques patronymes juifs comme Touati ou Touitou rappellent des ancêtres à la communauté du Touat mais surtout on leur devrait les [[foggara]]s, les galeries d'irrigation des oasis de la région<ref name=JO1/>{{,}}<ref>{{article|titre=Foggara|auteur=M. Gast|périodique=Encyclopédie berbère|volume=19|lire en ligne=https://encyclopedieberbere.revues.org/1951|année=2011}}</ref>.
 
=== Du XVIe au XIXe siècle ===
[[Fichier:Le maghreb central sous suzerainté ottomane 2.png|thumb|Le Maghreb central sous suzeraineté ottomane<ref name="kouz">{{Article|langue=fr|prénom1=Yaël|nom1=Kouzmine|prénom2=Jacques|nom2=Fontaine|prénom3=Badr-Eddine|nom3=Yousfi|prénom4=Tayeb|nom4=Otmane|titre=Étapes de la structuration d'un désert : l'espace saharien algérien entre convoitises économiques, projets politiques et aménagement du territoire|périodique=Annales de géographie|volume={{n°|670}}|date=2009-12-01|issn=0003-4010|lire en ligne=http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=AG_670_0659|consulté le=2015-09-02|pages=659-685}}</ref>. Situation des tribus par rapport au pouvoir de la régence.]]
 
Pour Kouzmine et al. {{citation|le Sud ne représentant alors qu’un enjeu stratégique de faible importance pour les Ottomans, la notion même de frontière n’ayant pas de sens dans un Sahara précolonial, la délimitation territoriale du Sahara constitua une des œuvres de la colonisation française.}}<ref name="kouz"/>
 
Selon [[Rachid Bellil]] {{incise|sociologue et anthrophologue algérien}} en 1578 les habitants du Touat font appel au [[dey d'Alger]] pour les protéger des razzias qui sont le fait des caïds [[Tafilalet]] qui est sous l'autorité des [[chérif]]s. [[Tlemcen]] étant annexée à la [[Régence d'Alger]], les notables des oasis savent à quelle autorité s'adresser. Ce fut la première fois que les Turcs se déplacèrent aussi profondément au Sahara au sud de [[Tlemcen]]<ref>{{harvsp|Bellil|1999|p=124-125}}</ref>.
 
Les [[saadiens]] du [[Maroc]] se devaient donc réagir. Le sultan [[saadien]], lance une première expédition en 1581 qui mal préparée s'arrête à [[Figuig]]. Mais l'année suivante en 1582, il atteint le [[Gourara]] aux moyens de corps expéditionnaires dotés d'armes à feu et commandés par deux chefs, Ahmad Ben Barka et Ahmad Ben Haddad. Les Touatiens utilisent encore épées et javelots, et la défense au moyen des murailles des ksour. Mais cette démonstration de force des Saadiens n’empêche pas les Turcs de maintenir une présence dans la région : en 1582, le fils du bey de Tripoli arrive dans le Touat à la tête d'une délégation d'une dizaine de savants, en 1585 c'est le caïd Hammu Ben Barka qui s'empare du [[ksar]] de [[Timimoun]] où il séjourne 2 semaines<ref name=":4">{{harvsp|Bellil|1999|p=126}}</ref>.
 
En 1591, l'expédition saadienne vers Tombouctou, passe par le Touat. L'influence saharienne des Saadiens est au maximum. Cependant entre 1596 et 1608, la peste s'installe dans l'actuel Maroc, ce qui réduit les déplacement et isole les oasis du Touat et du Gourara : le chroniqueur Sidi Bahaïa note qu'à partir de 1604 on ne voit plus de caïd de l'Ouest arriver au Touat pour y prélever l’impôt. La dynastie saadienne rentre dans une phase de déclin suite aux querelles de succession. La mort d'Ahmed El Mansour réveille les convoitises turques sur la région : les chroniquers du Touat notent ainsi une recrudescence de l'influence turque sur les oasis sahariennes. En 1631, une caravane venue de Ghadamès parvient au Tidikelt, avec une recommandation pour des négociants anglais ; d'autres caravanes de Ghadamès ou de Tripolitaine parviennent au Touat avec des recommandations similaires. Ce qui implique l'existence de personnes pourvues de l'autorité necessaire pour les faire respecter et acquises aux Turcs<ref>{{harvsp|Bellil|1999|p=127}}</ref>.
 
À partir du {{s|XVII}}, la [[dynastie alaouite]] établit épisodiquement un contrôle plus indirect de la région par l’intermédiaire des caïds du [[Tafilalet]]. Le fondateur de la dynastie, [[Moulay Cherif du Maroc|Moulay Cherif]], vint au Touat en 1645 et en 1652, pour y installer des garnisons et des gouverneurs, et ses successeurs maintinrent plus ou moins leur autorité sur les oasis, en veillant à la perception des impôts<ref>Le conflit du Sahara occidental, Maurice Barbier, p39</ref>. Les chroniques du Touat ne font que mentionner ces expéditions punitives menées par les caïds venus du « g''harb'' » (ouest)<ref>{{harvsp|Bellil|1999|p=126-127}}</ref>. Selon Kouzmine et al., la zone au sud du beylik d'Oran et du mont des Ksour se trouve ainsi dans une zone d'influence partagée entre la [[régence d'Alger]] et les dynasties chérifiennes<ref name="kouz"/>. Pendant que les troupes algériennes étaient occupées dans l'est et l'ouest de la Régence, le sultan alaouite Mouley Solimân faisait la conquête de Figuig en 1805 et celle du Gourara et du Touat en 1808<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Auguste|nom1=Cour|titre=L'établissement des dynasties des Chérifs au Maroc et leur rivalité avec les Turcs de la Régence d'Alger, 1509-1830|éditeur=Editions Bouchène|date=2004-09-10|isbn=978-2-35676-097-5|lire en ligne=|consulté le=2020-08-02}}</ref>.
 
Selon les géographes français du XIXe siècle, le Touat payait impôt auprès du dey d'Alger avant 1830<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Société bourguignonne de geographie et d'histoire|nom1=Dijon|titre=Mémoires de la Société Bourguignonne de Géographie et d'Histoire|éditeur=Société bourguignonne de géographie|date=1896|pages=91|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=0xJYAAAAYAAJ&dq=touatien+dey+d'alger&focus=searchwithinvolume&q=|consulté le=2020-08-01}}</ref>.La France se fondant sur le [[Convention franco-algérienne de 1830|traité de capitulation du dey d'Alger]] {{Incise|de jure : « ''convention franco-algérienne de 1830'' »}} et l'ordonnance d'annexion de 1834, considère que ses droits étaient applicables à tous les territoires algériens , même sahariens<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=France Direction de la|nom1=documentation|prénom2=France Documentation|nom2=française|titre=Les institutions politiques de la France|éditeur=La Documentation franc̜aise|date=1959|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=TYIFAAAAMAAJ&q=%221834+%C3%A9taient+applicables+%C3%A0+tous+les+territoires+alg%C3%A9riens%22&dq=%221834+%C3%A9taient+applicables+%C3%A0+tous+les+territoires+alg%C3%A9riens%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjJ2rCG7frqAhVLUhoKHeWhBEwQ6AEwAHoECAAQAg|consulté le=2020-08-01|pages=493}}</ref>. Le commerce entre le Touat et Alger avait été très actif, mais en net déclin depuis la prise d'Alger par les troupes françaises<ref>{{Article |prénom1=Donald |nom1=Holsinger |titre=Trade routes of the Algerian Sahara in the XlXth Century. |périodique=Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée |volume=30 |numéro=1 |date=1980 |doi=10.3406/remmm.1980.1889 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1980_num_30_1_1889 |consulté le=2020-08-03 |pages=57–70 }}</ref>. En 1857, les délégations du Touat et du Tidikelt se présentent aux autorités françaises. Pour éviter la conquête ils demandent le protectorat de la France et en lui payant l'impôt comme autrefois au dey<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Élisée|nom1=Reclus|titre=Nouvelle géographie universelle: la terre et les hommes|éditeur=Librairie Hachette et Cie|date=1886|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=eswBAAAAYAAJ&dq=touat+gourara+dey+d'alger&focus=searchwithinvolume&q=pour+%C3%A9viter+la+conqu%C3%AAte+ils+agiraient+prudemment+en+demandant+le+protectorat+de+la+France+et+en+lui+payant+l+'+imp%C3%B4t+comme+autrefois+au+dey+.|consulté le=2020-08-01}}</ref>.
 
Le [[traité de Lalla Maghnia]] signé en 1845 entre la France et le Maroc n'établit pas de limite territoriale dans le désert du [[Sahara]] {{citation|entre les deux pays, puisque la terre ne se laboure pas et qu'elle sert seulement de pacage aux Arabes des deux empires qui viennent y camper pour y trouver les pâturages et les eaux qui leur sont nécessaires. Les deux Souverains [le sultan du Maroc et le roi des Français appelés Empereurs] exerceront de la manière qu'ils l'entendront toute la plénitude de leurs droits sur leurs sujets respectifs dans le Sahara.}}<ref>{{lien web |titre=Traité de délimitation conclu le 18 mars 1845 entre la France et le Maroc |url=https://books.google.fr/books?id=BvYWAQAAIAAJ&pg=PA271#v=onepage&q&f=false}}</ref>.
 
Au contraire, selon l'historien Charles André Julien {{incise|qui fut un temps conseiller du roi Mohammed V<ref>{{Lien web |titre=Julien, Charles-André {{!}} Centre d'histoire de Sciences Po |url=http://chsp.sciences-po.fr/fond-archive/julien-charles-andre |site=chsp.sciences-po.fr |consulté le=2020-08-03}}</ref>}}le Touat relevait de l'[[Empire chérifien]] (Maroc). Selon lui, jamais les Turcs, maîtres de l'Algérie, n'y avaient exercé même un contrôle<ref>[https://www.google.fr/search?biw=1231&bih=886&tbm=bks&sxsrf=ALeKk00q1G1nq63hOga5fcLupZHhuSgeyQ%3A1596412431465&ei=D1InX-CBHKaDjLsP0_KH-A4&q=Le+Touat+4+ressortissait+%C3%A0+l%27Empire+ch%C3%A9rifien.+S%27il+ne+figurait+pas+dans+la+convention+de+1849+&oq=Le+Touat+4+ressortissait+%C3%A0+l%27Empire+ch%C3%A9rifien.+S%27il+ne+figurait+pas+dans+la+convention+de+1849+&gs_l=psy-ab.12...832410.832410.0.832919.1.1.0.0.0.0.146.146.0j1.1.0....0...1c.1.64.psy-ab..0.0.0....0.sXvk0W_Ui4I Le Maroc face aux impérialismes: 1415-1956, Ch.-André Julien, p38]</ref>. Cependant le [[traité de Lalla Maghnia]], ne fixe pas de délimitation au sud des Ksours ; le pays saharien au sud de Figuig n'étant alors réputé appartenir à personne et toute délimitation serait superflue<ref name=":3">{{Article |prénom1=Henry |nom1=Marchat |titre=La frontière saharienne du Maroc |périodique=Politique étrangère |volume=22 |numéro=6 |date=1957 |doi=10.3406/polit.1957.2463 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1957_num_22_6_2463 |consulté le=2020-08-03 |pages=637–657 }}</ref>. Un vieux général d'origine turque, un certain Mustapha Ben Ismaël déclare aux Français, que le désert au sud du défilé de Teniet es Sassi n'appartient à personne (« ''es Sahara, ma tecla ila ahouad'' ») lorsque ils l'interrogent sur la délimitation des territoires algériens et marocains<ref name=":3" />.
 
=== Période de la colonisation française ===
{{...}}
 
Pour la France, le Touat est présenté comme un appendice naturel et indispensable à l'intégrité territorial de la colonie algérienne. La notion d'hinterland algérien permet à la colonisation française de faire fi des prétentions marocaines ; ainsi le rapport d'une mission topographique en 1843 affirme : « Le Touat n'appartenait à personne, pas même à lui-même car il n'était pas organisé »<ref name=":5">[https://books.google.fr/books?id=DLEBAwAAQBAJ&pg=PT103&dq=touat+appendice&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiWiZrNiojrAhWyx4UKHcWMAFIQ6AEwAXoECAQQAg#v=onepage&q=touat%20appendice&f=false Mirages de la carte: L'invention de l'Algérie coloniale, Hélène Blais]</ref>. Cette méthode reposant sur l'ignorance des liens anciens qui unifiait ces oasis et la proclamation d'une région neuve est un point de vue et usage géopolitique à visée coloniale évidente<ref name=":5" />.
 
En 1860, une mission touatienne au Maroc est reçue par le chef suprême des Taïbya, et les Touatiens entrèrent dans le domaine religieux du chérif de [[Marrakech]], en renonçant à « l'habitude defaire la prière au nom du sultan de Constantinople », pour la dire au nom du sultan du Maroc. Toutefois, rien dans cette transformation ne donne de « droits politiques au chérif »<ref name=":1" />.
 
En 1861, la caravane militaire dirigée par Colonieu se présenta au Gourara. Les Touatiens crurent à une tentative de conquête et implorèrent la protection du sultan du Maroc. Celui, ci la leur promit, « mais il n'a envoyé jusqu'ici aucun représentant de son autorité au Touat »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Société bourguignonne de geographie et d'histoire|nom1=Dijon|titre=Mémoires de la Société bourguignonne de geographie et d'histoire|date=1896|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gHQ2AAAAMAAJ&q=M%C3%A9moires+de+la+Soci%C3%A9t%C3%A9+bourguignonne+de+g%C3%A9ographie+%C2%AB+En+1857,+le+g%C3%A9n%C3%A9ral+Durrieu&dq=M%C3%A9moires+de+la+Soci%C3%A9t%C3%A9+bourguignonne+de+g%C3%A9ographie+%C2%AB+En+1857,+le+g%C3%A9n%C3%A9ral+Durrieu&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiJ9Ovc6PzqAhVOxoUKHQCACqkQ6AEwAXoECAAQAg|consulté le=2020-08-02}}</ref>.
 
Deux pachas sont finalement nommé par le sultan du Maroc pour le Touat et le Tidikelt. En réalité ces pachas sans [[Makhzen (Maroc)|makhzen]] et sans redevance fixe, ne possèdent pas la moindre pouvoir sur la population. La suzeraineté chérifienne, fictive, n'est brandie par les populations que dans la crainte et l'opposition à une occupation française<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Louis|nom1=Voinot|titre=Le Tidikelt : étude sur la géographie, l'histoire, les mœurs du pays|passage=Section : Etat politique du Tidikelt avant la conquête française|éditeur=FeniXX réédition numérique|date=1994-12-31|isbn=978-2-402-05462-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FHNYDwAAQBAJ&pg=PT136&dq=ben+kouri+touat&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjH0JCU2PrqAhWhyoUKHb-ABREQ6AEwAnoECAUQAg#v=onepage&q=les%20deux%20pachas,%20que%20le%20Sultan%20avait%20plac%C3%A9s%20sans&f=false|consulté le=2020-08-01}}</ref>. Les pachas sont défaits et la France occupe le Touat et le Tidikelt en 1900<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />, rattachant définitivement la région à l'[[Algérie]].
 
Le pacha marocain du Touat [[Driss Ben El Kouri]] s'oppose à l'occupation française lors du combat d'In Ghar pour lequel il avait rassemblé des combattants de tout les ksour Ihamed<ref name=":2" />.
 
Les Français reçoivent en ambassade le vizir marocain Ben Sliman à la suite de l'occupation des oasis du Touat, Gourara et Tidikelt. Il consacre implicitement la reconnaissance de cette occupation.<ref name=":3" />.
 
=== Indépendance de l'Algérie ===
En 1957, des Algériens, de la compagnie de méharistes du Touat stationnée à Timimoun, ont déserté abattant leurs officiers. Cela déclenche une opération de la légion étrangère avec des blindés adaptés au désert et menés par le général [[Marcel Bigeard|Bigeard]]. Le combat en terrain dégagé laisse peu de chance aux méharistes qui sont dispersés et l'ALN est tenu en respect par la présence militaire française dans la région. Une partie des méharistes arrivera à établir le contact avec l'A.L.N. et continuera la lutte dans ses rangs par l’intermédiaire d'attentats ou la continuité des désertions<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Mohamed|nom1=Teguia|titre=L'Algérie en guerre|éditeur=Office des publications universitaires|date=1979|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=6jAMAQAAIAAJ&dq=%22Timimoun%22+guerre+d'Alg%C3%A9rie+ALN&focus=searchwithinvolume&q=gu%C3%A9rilleros|consulté le=2020-08-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Charles|nom1=Jauffret|titre=La Guerre d’Algérie: Les combattants français et leur mémoire|éditeur=Odile Jacob|date=2016-01-13|isbn=978-2-7381-6441-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=zpJgCwAAQBAJ&pg=PR4-IA10&dq=%22Timimoun%22+guerre+d'Alg%C3%A9rie+ALN&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwigusqC6_zqAhUGxIUKHUUzBUMQ6AEwAXoECAMQAg#v=onepage&q=%22Timimoun%22%20guerre%20d'Alg%C3%A9rie%20ALN&f=false|consulté le=2020-08-02}}</ref>.
 
== Population ==
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=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Rachid|nom1= Bellil|titre=, ''Les oasisOasis du Gourara (Sahara algérien)|éditeur=Peeters'', Publishers|date=1999|isbn=978-90-429-0721-8|lire en ligne=}}Peeters
* Jacob Oliel, ''Géophysique au Sahara'', ''Les Juifs du Sahara'', 1980
* {{ouvrage|auteur=François-Xavier Fauvelle-Aymar|titre=Le rhinocéros d'or : Histoires du Moyen Age africain|éditeur=Alma Editeur|date=2013|pages totales=317|isbn=2362790452|lire en ligne=}} (pages 285-295)
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