« Goldorak » : différence entre les versions
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Lorsque Tōei crée et lance ''Grendizer'', [[Gō Nagai]] a déjà connu un immense succès au Japon avec ''[[Mazinger Z]]''. En fait, ''Mazinger Z'' et ''[[Great Mazinger]]'' se déroulent dans le même univers de fiction tandis que l'univers de ''Grendizer'' est spécifique, même si des personnages apparaissent communs à ces trois séries<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Helen|nom1=McCarthy|lien auteur1=Helen McCarthy|prénom2=Jonathan|nom2=Clements|lien auteur2=Jonathan Clements|titre=The Anime Encyclopedia : A Guide to Japanese Animation Since 1917|éditeur=Titan Books Ltd|année=2001|pages totales=|passage=404-405|isbn=1-84576-500-1}}</ref>. C'est essentiellement à la demande de Popy devenue [[Bandaï]] et de la chaîne de télévision Fuji TV que la machine Grendizer est conçue selon un design rappelant celui des Mazinger, dans le but de mieux vendre des produits dérivés et des jouets<ref name="Suvilay04">{{article|langue=fr|prénom1=Bounthavy|nom1=Suvilay|titre=Robot géant : de l’instrumentalisation à la fusion|périodique=Belphegor|lien périodique=|éditeur=Dalhousie University|volume=3|numéro=2|titre numéro=Terreurs de la science-fiction et du fantastique|jour=|mois=|année=2004|pages=|issn=1499-7185|url texte=http://etc. dal.ca/belphegor/vol3_no2/articles/03_02_Suvila_robotg_fr.html}}</ref>. Le personnage Star étant à l'époque Kōji Kabuto (Alcor), Fuji TV demande qu'il soit intégré à la série (il ne l'était pas dans le film prototype de juillet 1975), malgré la difficulté, que Tōei précise, d'avoir deux protagonistes principaux dans l'histoire. Désireuse de s'éloigner de l'univers de ''Mazinger Z'', Tōei avait en effet souhaité explorer l'idée d'une technologie extraterrestre, pouvant ainsi, comme l'a rappelé Gō Nagai, {{citation|dépasser n’importe quel robot imaginé jusque-là}}<ref name="cinemasie">{{Lien web|url=http://www.cinemasie.com/fr/fiche/dossier/366/|titre=Interview Gô Nagai|site=cinemasie.com|date=novembre 2008|consulté le=27 octobre 2012}}</ref>.
Techniquement, l'animation en général et des robots géants en particulier, peut apparaître rudimentaire pour les spectateurs d'aujourd'hui habitués à des techniques plus évoluées<ref name="Suvilay04" />. Elle marque cependant une évolution très sensible pour l'époque, comparée à des ''anime'' produits antérieurement, tels que ''[[Mazinger]]'', ceci grâce à des designs très soignés, et une mise en scène également très soignée pendant les combats.
▲Techniquement, l'animation en général et des robots géants en particulier, peut apparaître rudimentaire pour les spectateurs d'aujourd'hui habitués à des techniques plus évoluées<ref name="Suvilay04"/>. Elle marque cependant une évolution très sensible pour l'époque, comparée à des ''anime'' produits antérieurement, tels que ''[[Mazinger]]'', ceci grâce à des designs très soignés, et une mise en scène également très soignée pendant les combats.
La version originale diffère par ailleurs sensiblement de la version française, comme le précise entre autres un rapport d'études de 2017.<ref>{{Lien web |titre=Diffusion et réception du manga en France - L'exemple de Goldorak, de 1978 à nos jours - Notice bibliographique {{!}} Enssib |url=https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/67857-diffusion-et-reception-du-manga-en-france-l-exemple-de-goldorak-de-1978-a-nos-jours |site=www.enssib.fr |consulté le=2020-10-10}}</ref>
=== Réception et importance ===
Au [[Japon]], la série rencontre un succès réel (audience moyenne équivalente à celle de ''[[Mazinger Z]]'' mais avec des taux variables au cours de la diffusion, là où la constance caractérisait ''Mazinger Z''<ref name="Ichbiah05">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Daniel|nom1=Ichbiah|titre=Robots|sous-titre=From Science Fiction to Technological Revolution|passage=90|éditeur=Harry N. Abrams|année=2005|pages totales=540|isbn=978-0-8109-5906-4}}</ref>). Alors que l'information qui prévaut pendant des années est que la série a été boudée au Japon, le mangaka [[Gō Nagai]] avance comme explications — finalement assez peu vérifiées par la suite — que le public nippon commençait à se lasser des séries de super robots, ainsi qu'un intérêt moindre envers les héros (comme Actarus) non japonais<ref name="Pellitteri10 p263">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marco|nom1=Pellitteri|prénom2=Gianluca|nom2=Di Fratta|prénom3=Cristiano|nom3=Martorella|prénom4=Bounthavy|nom4=Suvilay|titre=The Dragon and the Dazzle : Models, Strategies, and Identities of Japanese Imagination : a European Perspective|éditeur=Tunué|lieu=Latina|année=2010|pages totales=689|passage=263-264|isbn=978-88-89613-89-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=FxUZHy9MXGoC}}</ref>. Ce qui est vérifiable est que le public nippon fan de ''Mazinger Z'' n'a pas apprécié que le personnage d'[[Alcor (personnage)|Alcor]] (qui était le héros de ''[[Mazinger Z]]'') soit relégué au rôle de simple partenaire dans ''Grendizer.'' Mais telle était la volonté du marchand de jouets Popy, soucieux de vendre un maximum de produits, et surtout de la chaîne de télévision adepte du Star System comme le précise en 1979 Toshio Katsuta dans le "Roman Album". Ces volontés ont été imposées à Tōei chez qui le responsable du planning de la série et d'autres collaborateurs voulaient faire de ''Grendizer'' une série à part et non un troisième volet de la très populaire saga des ''[[Mazinger]]''. Malgré ces réticences et celles de Gō Nagai, il a été décidé de faire apparaître celui qui deviendra en France Alcor dans la série. Le double protagoniste étant un principe impossible à mettre en œuvre comme le dit Katsuta encore en 2017 (12 novembre 2017 au「スーパーロボットまんがまつり」/ « Super Robot Manga Matsuri » dans le cadre du Nakano x Suginami Anime Festival), Alcor eut nécessairement un rôle secondaire<ref name="cinemasie"/>. D'autre part, l'évolution vers une émancipation prononcée du personnage féminin de Vénusia a été mal perçue, à l'époque, par le public traditionnel ''Shonen'' japonais, particulièrement conservateur. Le développement de la série a, pour ces raisons, connu une « révision » en cours de route. L'apparition de Phénicia va de pair avec cette réorientation faite sous la pression de lobbies.
Dans d'autres pays où ''Goldorak'' est importé — souvent presque par hasard — et en comparaison avec son accueil au Japon<ref name="Ichbiah05" />, la série remporte un succès considérable, pour ne pas dire phénoménal, particulièrement en Italie puis en France, ainsi qu'en Belgique, au Québec et en Espagne, également au Moyen-Orient, durant les premières diffusions en 1978 et 1979<ref name="cinemasie"/>{{,}}<ref>Pellitteri, Di Fratta, Martorella et Suvilay, {{op. cit.}}, 2010, {{p.|343}}</ref>. Toutefois, c'est surtout ''Mazinger Z'' qui est connue dans des pays comme l'Espagne, les États-Unis ou en Amérique latine, à la différence de l'Italie et de la France ; en France, seul ''Goldorak'' a été vraiment célèbre<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Xavier|nom1=Guilbert|titre=Le manga et son histoire vus de France : entre idées reçues et approximations|périodique=Comicalités|volume=|numéro=|année=2012|pages=|url=http://comicalites.revues.org/733}}</ref>.
En [[France]], la diffusion des ''[[anime]]'' en provenance du Japon progresse — lentement — vers le milieu des années 1970, ce pays produisant énormément de séries variées pour un prix moindre<ref name="Bouissou08">{{Article|langue=fr|prénom1=Jean-Marie|nom1=Bouissou|titre=Pourquoi le manga est-il devenu un produit culturel global ?|périodique=Esprit|volume=|numéro=|année=2008|pages=|url=http://www.eurozine.com/articles/2008-10-27-bouissou-fr.html}}</ref>. On retrouve principalement la concurrence des États-Unis sur tous les formats d'animation TV, tandis que la production européenne demeure très faible et fort coûteuse<ref name="Maigret99">{{Article |langue=fr |prénom1=Éric |nom1=Maigret |titre=Le jeu de l'âge et des générations : culture BD et esprit Manga |périodique=Réseaux |volume=17 |numéro=92-93 |année=1999 |url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1999_num_17_92_2122 |pages=241-260 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Thierry|nom1=Bogaty|titre=Goldorak écrase les prix|périodique=[[L'Express]]|volume=|numéro=|jour=20|mois=juin|année=1991|pages=67|url=}}</ref>. Selon le distributeur de ''Goldorak'', Jacques Canestrier, et son collaborateur Bruno-René Huchez (décédé en 2016), l'épisode est vendu {{unité|20000|francs}} alors que les dessins animés tournés par la télévision française revenaient à l'époque à {{unité|30000|francs}} la minute<ref name="LM">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2013/08/08/goldorak-heraut-du-manga_3459153_3246.html|auteur=Frédéric Potet|titre=Goldorak, héraut du manga|éditeur=Lemonde.fr|date=10 août 2013|consulté le=11 août 2013}}</ref>.
Cependant, selon Gō Nagai, la Tōei avait, à cette époque, décidé de brader à l'exportation pléthore de séries<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Go Nagai : « “Goldorak” offrait aux enfants la possibilité d’être plus forts que leurs parents »|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/11/23/go-nagai-goldorak-offrait-aux-enfants-la-possibilite-d-etre-plus-forts-que-leurs-parents_5219306_4408996.html|site=Le Monde.fr|consulté le=2018-04-03}}</ref>. La popularité de ''Goldorak'', diffusée à partir de {{date-|juillet 1978}} sur [[Antenne 2]], est très forte, tant pour la série que les jouets et tous les autres produits dérivés, à tel point que Jean-Marie Bouissou parle d'une « génération ''Goldorak'' » qui, devenue adulte, a permis le développement du marché du manga après ''[[Akira (manga)|Akira]]''<ref name="Bouissou08" />{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Schifres|titre=Oui, mais, car, donc.|périodique=[[Le Figaro]]|volume=|numéro=|jour=29|mois=mai|année=2003|pages=12|url=}}</ref>. Ce sont ces ''animes'' japonais avec, entre autres spécificités, leur graphisme nouveau en France, tels ''[[Le Roi Léo]]'', ''[[Princesse Saphir]]'', ''Goldorak'' et ''[[Candy Candy]]''<ref>{{Lien web|titre=Cadrage.net : Dossier dessins animés japonais|url=http://www.cadrage.net/dossier/anime/anime01.html|site=www.cadrage.net|consulté le=2016-03-20}}</ref> — même si quelques très rares longs métrages les ont précédés au début des [[années 1970]] — qui ouvrent également la voie à la déferlante des années 1980<ref name="Maigret99" />{{,}}<ref name="Faviez10">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Faviez|titre=La Télé|sous-titre=un destin animé|éditeur=Société des écrivains|année=2010|pages totales=|passage=24-28|isbn=978-2-7480-4726-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=emjDR6Tvi84C&printsec=frontcover}}</ref>. C'est aussi la première découverte du genre mecha en Occident<ref name="Ichbiah05" />{{,}}<ref name="Suvilay04" />. Preuve du phénomène, quelques auteurs avancent que le programme a atteint quasiment 100 % d'audience en France (pour la case horaire à dix-huit heures le soir dans [[Récré A2]])<ref name="Pellitteri10 p263" />{{,}}<ref>Fred Patten, {{op. cit.}}, 2004, {{p.|298}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=|nom1=|titre=Ce jour-là... le 3 juillet 1978|périodique=[[Le Figaro]]|volume=|numéro=|jour=3|mois=novembre|année=2009|pages=13|url=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.dvdanime.net/articleview.php?id=84&page=6&lang=fr|auteurs=Joe Gillian et Kurama|titre=La série TV|site=dvdanime.net|consulté le=28 octobre 2012}}</ref>. Les génériques de la série interprétés par [[Noam Kaniel]] (ceux interprétés préalablement par Enriqué n'ont pas connu de sortie sur disque à l'époque) ont été vendus, à ce jour, à plus de quatre millions d'exemplaires et ont obtenu plusieurs [[Disque d'or|disques d'or]]<ref name="Faviez10" />. Fait significatif pour les amateurs d'''anime'', il est à noter que les ventes générées par ce disque furent — de son propre aveu — le point de départ déterminant de la carrière de producteur prolifique et de la fortune de son éditeur, Haïm Saban<ref>{{Article |auteur1=Rémy FIERE |titre=Tendance. Kitsch. La saga de Haïm Saban. Première étape du succès: la musique de «Goldorak», dans les années 70. |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=26-02-2000 |lire en ligne=http://www.liberation.fr/guide/2000/02/26/tendance-kitsch-la-saga-de-haim-saban-premiere-etape-du-succes-la-musique-de-goldorak-dans-les-annee_317104 |consulté le=06-08-2020}}.</ref>.
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