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L'évêché de Tourcoing étant devenu vacant, deux candidats s'affrontent. L'un d'eux, l'abbé Lantaigne, responsable du grand séminaire, est un érudit, austère et froid, peu ami des idées nouvelles et tourné vers le passé. L'autre, l'abbé Guitrel, est professeur d'éloquence, également au grand séminaire, et a plus de souplesse, ce qui lui permet de mieux réussir dans sa campagne. Tous deux sont également décrits comme sournois et hypocrites, bien loin des vertus chrétiennes qu'ils sont censés incarner.
 
== Analyse ==
Anatole France promène un regard chargé d'humour et d'ironie, parfois grinçante, sur l'Église et la société bourgeoise de la fin du {{s-|XIX|e}}. L'auteur met en scène une foule de personnages dont les comportements et les conversations illustrent les évènements et les préoccupations de l'époque : les relations houleuses entre l'Église et l'État, le pouvoir de la franc-maçonnerie, l'antisémitisme, l'infaillibilité de la justice, les apparitions de Lourdes, l'autorité de l'armée, etc., ce qui donne parfois lieu à de longues digressions.
 
Les personnages sont campés dès le premier volet de la tétralogie. Tous semblent mûs par leurs passions : l'appât de l'argent, du pouvoir, le sexe. Tous sauf un, qui se détache particulièrement : M. Bergeret, Maître de conférence à la Faculté de Lettres. Méprisé par sa femme et mal noté par ses supérieurs, il passe ses loisirs dans la boutique du libraire à feuilleter de vieux livres (en fait toujours le même) et sur le mail où il rencontre à l'occasion l'abbé Lantaigne. M. Bergeret ne joue pas un rôle, et peut-être à cause de cela, il n'est pas heureux. Ses opinions sur la vie et l'actualité sont désabusées ; pour autant il est libéral et s'émeut devant l'injustice.
 
Une attention particulière doit être portée aux rapports de l'Église et de l'État sous la III{{e}} république, à la fin de ce {{s-|XIX|e}}, le « siècle des révolutions » comme le baptise Anatole France. À cette époque, l'Église de France est dépendante de l'État qui rémunère les prêtres (c'est le [[concordat]]). De plus, des lois anticléricales datant de 1880 ont interdit certaines congrégations religieuses dont les [[Jésuites]]. Subsistent entre autres les congrégations gérant des hôpitaux et des écoles (ce détail est rappelé dans le livre). L'État français a son mot à dire dans la nomination d'un évêque : si le choix final revient au Saint-Siège, la liste des candidats est établie par le ministre des cultes. C'est pourquoi les candidats ont besoin d'appuis dans la société civile.
 
== Annexes ==
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