« Champagne (AOC) » : différence entre les versions

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| superficieplantée = {{unité|33105|[[hectare]]s}}<ref name="Hach">''Le Guide Hachette des vins 2011'', éditions Hachette, 2010. {{ISBN|978-2-01-237681-6}}.</ref>
| exploitations =
| cépages = [[Chardonnaychardonnay (cépage)|chardonnay]] B, [[Pinotpinot noir (cépage)|pinot noir]] N et [[Meuniermeunier (cépage)|Meuniermeunier]] N<ref>Le code international d'écriture des cépages mentionne la couleur du raisin de la manière suivante : B = blanc, N = noir, Rg = rouge, Rs = rose, G = gris.</ref>
| vins = [[Vin effervescent|effervescent]]
| volproduction = {{unité|2640000|hectolitres}}<ref name="Hach"/>
| densité = moyenne de {{unité|8000|pieds}} par hectare<ref>[http://www.champagne-ardenne.pref.gouv.fr/index.php/sgar/site/sgar/home/portrait_region/economie/des_traditions_a_l_origine_des_grandes_filieres_economiques Site de la région Champagne-Ardenne].</ref>
| rendement = maximum {{formatnum:10400}} à {{unité|15500|kilogrammes}} de raisins à l'hectare, soit 65 à {{unité|97|hectolitres}} par hectare<ref>{{lien web |url=http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20141015&numTexte=60&pageDebut=17108&pageFin=17113 |titre=Décret {{n°|2014-1183}} du 13 octobre 2014 modifiant le décret {{n°|2010-1441}} du 22 novembre 2010 relatif à l’appellation d’origine contrôlée « Champagne » |site=http://www.legifrance.gouv.fr/|brisé le = 2023-10-28}}, publié au ''JORF'' du {{date-|15 octobre 2014}}.</ref>}}
 
Le '''champagne'''<ref name="AO"/>, également appelé '''vin de Champagne''', est un [[vin effervescent]] français protégé par une [[appellation d'origine contrôlée]] dont la réglementation a nécessité plusieurs siècles de gestation. Son nom vient de la [[Champagne (province)|Champagne]], une région du nord-est de la [[France]]. La délimitation géographique, les cépages, les rendements et l'ensemble de l'élaboration du champagne sont les principales spécificités de l'appellation.
 
L'origine du mot « champagne » provient de l’ancien terme français « ''canpayne'' ». Datant du {{s-|XI}}, ce mot signifie « ''grande étendue de terrain plat'' ». Ce sont alors les nombreux champs ouverts sur des plateaux pâles qui ont inspiré le nom que porte la région même de [[Champagne (province)|Champagne]]<ref name="Rival">{{Ouvrage|nom1=Rival, Pierre, 1953-|titre=Le champagneChampagne pour les nuls|isbn=978-2-7540-7585-5|isbn2=2-7540-7585-2|oclc=991182304|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/991182304|consulté le=2020-10-16}}.</ref>.
 
Historiquement, dès le [[Moyen Âge]], cette province a commencé par produire des [[Vin tranquille|vins tranquilles]], non effervescents. Des vins clairs appelés aussi « nature », dont la renommée commence à dépasser leur région d'origine au {{s-|XVI}}, par l'entremise d'un ambassadeur de renom, le roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], puis au {{s-|XVII}}, grâce aux talents de [[dom Pérignon]] ([[1638]]-[[1715]]), un [[moine]] cellérier de l'[[abbaye]] [[Ordre de Saint-Benoît|bénédictine]] d’[[Hautvillers]], notamment avec l'assemblage de différents crus et le contrôle de la [[prise de mousse]] lors de la deuxième fermentation. Le succès de l'appellation est ensuite allé croissant, passant de {{nobr|8 millions}} de bouteilles expédiées en [[1850]], à {{nobr|28 millions}} en [[1900]], {{nobr|100 millions}} en 1970, {{nobr|200 millions}} en 1986, {{nobr|300 millions}} en 2010<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christian Jeanne|titre=Découvrir le champagne et sortir de sa bulle|éditeur=Ilv édition|année=2011|passage=29}}.</ref> et {{nobr|312 millions}} en [[2015]], le marché ayant atteint {{nobr|4,74 milliards}} d'euros, avec près de la moitié du chiffre d'affaires réalisée à l'export marqué par une forte progression en valeur et en volume<ref name="lunion">{{Lien brisé|url=http://www.lunion.presse.fr/article/economie-region/champagne-les-ventes-multipliees-par-40-depuis-1850|titre=Champagne / Les ventes multipliées par 40 depuis 1850|auteur=Sophie Claeys-Pergament|date=6 juin 2012|site=[[L'Union (journal français)|L'Union]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Les expéditions de vins de champagne en 2015|périodique=Bulletin du Comitécomité interprofessionnel du vin de Champagne|date=mars 2016|pages=3|url texte=http://www.champagne.fr/assets/files/economie/bulletin_expeditions2015.pdf|format=pdf|pages=3}}.</ref>.
 
Le champagne est élaboré essentiellement à partir de trois [[cépage]]s : le [[Pinot noir (cépage)|pinot noir]] N, le [[Meunier (cépage)|meunier]] N et le [[Chardonnay (cépage)|chardonnay]] B. Le [[vignoble de Champagne]] produit surtout des vins blancs mousseux, avec un large éventail de cuvées (spéciales ou non), de millésimes et de flaconnages variés.
 
Le champagne est une boisson devenue synonyme de fête ou de célébration<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom= |nom= |titre=Pourquoi le champagne est-il considéré comme un vin de fête ? |url=https://www.ouest-france.fr/le-mag/vin/pourquoi-le-champagne-est-il-considere-comme-un-vin-de-fete-7090438 |site=Ouest-France.fr |date=2020-12-17 |consulté le=2024-04-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Le Point |nom=magazine |titre=Comment et pourquoi le champagne est devenu un vin de fêtes |url=https://www.lepoint.fr/art-de-vivre/comment-et-pourquoi-le-champagne-est-devenu-un-vin-de-fetes-24-12-2016-2092793_4.php |site=Le Point |date=2016-12-24 |consulté le=2022-12-01}}.</ref>. Il bénéficie d'un prestige reconnu dans le monde entier, grâce à la protection et à la défense très actives de l'appellation, notamment assurées par le [[Comité interprofessionnel du vin de Champagne|CIVC (Comité interprofessionnel du vin de Champagne)]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'interprofession champenoise |url=https://www.vitisphere.com//actualite-97083-linterprofession-champenoise-fait-supprimer-le-site-champagne-cofr.html |site=vitisphere.com |consulté le=2022-12-01}}.</ref>.
 
[[Image:Cocktail by candle light 1.jpg|vignette|La fine collerette, cordon de mousse autour du verre, est due aux propriétés [[Tensioactif|tensioactives]] des macromolécules glyco-protéiques.]]
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== Histoire ==
=== Antiquité ===
La culture de la vigne en Champagne remonterait à l'époque [[Gaule|gallo-romaine]], comme le suggèrent les vases et coupes trouvés au cours de fouilles archéologiques mais ces récipients ont aussi bien pu servir à boire de l'eau, de la [[cervoise]], de l'[[hydromel]] ou du vin provenant de [[Rome antique|Rome]] ou de la [[Gaule]] méridionale<ref>[http{{Lien web |titre=Colonel François Bonal |url=https://www.maisons-champagne.com/bonalfr/pagesencyclopedies/01histoire-du-champagne/01 Avant|site=maisons-champagne.com la|consulté mousse : Origines de la vigne ].le=2024-04-25}}</ref>. L'affirmation selon laquelle les [[Rome antique|Romains]] trouvèrent de la vigne dans les alentours de l'oppidum de [[Durocortorum|Durocorter]] fondé par les Rèmes en 80 {{av JC}}<ref>{{Lien web |url=http://www.vin-vigne.com/vignoble/vin-champagne.html |titre=Histoire du vignoble de Champagne |site=Vin-Vigne |auteur=Placido Llorca |année=2012 |consulté le= 30 avril 2012}}.</ref> provient de lectures erronées des textes antiques<ref name="Dion">{{Ouvrage|auteur1=[[Roger Dion]]|titre=Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIXe|éditeur=Flammarion|année=1959|pages totales=768}}.</ref>, le vignoble ne se développant dans la partie septentrionale de la Gaule qu'au {{s|IV}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Brun|titre=Archéologie du vin et de l'huile|éditeur=Éditions Errance|lieu=Paris|année=2004|pages totales=267|isbn=2-87772-304-6}}.</ref>.
 
=== Moyen Âge ===
Le développement de la viticulture princière, ecclésiastique et monastique, source de revenus et de prestige, est attesté en Champagne à partir du {{s-|VII}}<ref name="Dion"/>. L'intérêt que porte le [[clergé]] aux vins champenois, en particulier ceux de [[Reims]] et de [[Châlons-en-Champagne]], s'explique aussi par son utilisation lors de l'[[Eucharistie]] comme [[Sangsang du Christ]]. Après le monastère d'Hautvillers, vers 660, c'est l'[[Abbayeabbaye Saint-Pierre-aux-Monts]], à Châlons-en-Champagne, qui plante de nombreuses vignes dans les domaines qu'elle possédait en Champagne.
 
En l'an [[1114]], l'évêque de [[Châlons-en-Champagne|Châlons]], [[Guillaume de Champeaux]], fait rédiger la [[grandeGrande charteCharte champenoise]] qui confirme cette abbaye dans toutes ses possessions agricoles et vinicoles. Cette charte, dont l'original est perdu mais dont une copie est conservée aux [[archives départementales de la Marne]], est considérée comme l'acte fondateur du vignoble de Champagne : par cette confirmation, toutes les conditions sont réunies pour que le vignoble se développe en paix et puisse prospérer. Dès lors, les [[moine]]s n'ont pas cessé de cultiver la vigne et de produire un vin de plus en plus élaboré.
 
Durant l'époque féodale, les vins de Champagne sont classés parmi les « vins de France » — pas encore effervescent à cette époque — et sont considérés comme produits dans le [[Bassin parisien]] (le Midi n'étant pas encore français).
 
=== Période moderne ===
Durant le règne d'[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], il acquiert le nom de « vin de Champagne » à [[Paris]], mais cette dénomination s'impose plus difficilement dans la région, le terme champagne désignant des terres non fertiles, ne pouvant servir que de pâturages aux moutons. Pierre Gosset, élu maire d'[[Ay_(Marne)|Aÿ]] en 1584, était à la fois propriétaire-vigneron et négociant en vins de champagne (non effervescents), ce qu'on appelle actuellement un récoltant-manipulant.
 
Au cours du {{s|XVII}}, ces vins séduisent de plus en plus d'amateurs dans les cours royales de [[France]] et d'[[Angleterre]], sous l'impulsion de certaines familles parisiennes qui possèdent des terres en Champagne. Ce siècle marque aussi une évolution, correspondant au désir des consommateurs, vers des vins gris, très faiblement colorés mais qui, selon les vignerons, vieillissent très mal en fûts.
 
LeVers [[années 1660|1660]], les vignerons innovent pour remédier à cet inconvénient : le champagne est donc"tiré" rapidementc'est-à-dire mis en bouteille entrès verretôt (versà-dire [[annéesavant 1660|1660]])la fin de la première fermentation, afin d'assurer une meilleure conservation des arômes. (avecLe unprocédé tirageest avantamélioré lagrâce finau de« la première''méchage fermentation) grâce à lsoufré''invention de» laou [[bouteilleDioxyde de vinsoufre en œnologie|sulfitage des barriques]] résistantemis au point par les AnglaisHollandais qui découvrentpermet parallèlementla leprotection bouchondu vin par la combustion de liègesoufre etdans leles [[Dioxydetonneaux<ref>appelée "''Dutch Match''" par les anglais, principaux acheteurs de soufreces vins, on trouve mention pour la première fois de cette invention hollandaise dans un texte rédigé en œnologie|sulfitageanglais datant de 1765, conservé dans les archives du négociant irlandais Johnston, installé au cœur du quartier des barriques]]''Chartrons'', pratiquélieu parhistorique du négoce des vins de Bordeaux — lire https://charlois.com/le-mechage-soufre/ lire aussi https://www.liberation.fr/villes/2003/02/28/les-johnston-debarques-de-leur-quai_432321/ Hollandais</ref>{{,}}<ref name="Pitte">[[Jean-Robert Pitte]], « Champagne, ce soir et toujours », émission ''Concordance des temps'' sur France Culture, 31 décembre 2012.</ref>. Mais il devient,y ena contrepartie,un effet secondaire: les anglais observent qu'au printemps le vin devient naturellement pétillant, (surtout pour les champagnes ayant peu d’alcool, étant peu colorés et dont le tirage est fait à l'[[équinoxe]] de printemps) et à l'époque, favoriséle phénomès est encore accentué par le [[petit Âgeâge glaciaire]]. Ce caractère effervescent cause encore beaucoup de soucis aux vignerons, à tel point qu’il est surnommé « vin du diable » ou « saute-bouchon » à cause des bouteilles qui explosent ou des bouchons qui sautent sous la pression. Pour ces raisons, si les Anglais n’avaient pas été conquis par ce vin pétillant, le champagne ne serait peut-être pas ce qu'il est aujourd’hui car, à cette époque, les [[Anglais (peuple)|Anglais]] achetaient aux [[Champenois (habitants)|Champenois]] des tonneaux de vin en vrac, qu'ils se chargeaient de mettre eux-mêmes en bouteilles. Ils avaient aussi observé que la meilleure époque pour provoquer la prise de mousse était le printemps, ils rajoutèrent par la suite du [[sucre roux de canne]] issu de leurs colonies des Caraïbes pour développer cette prise de mousse et augmenter le [[degré d'alcool]]. En [[1676]], un poète londonien chantait « le champagne effervescent qui ranime rapidement les pauvres amants languissants »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gilbert Garrier|titre=Revue des œnologues et des techniques vitivinicoles et œnologiques|éditeur=Bourgogne-Publications|année=2004|passage=42}}.</ref>.
 
Pour ces raisons, si les Anglais n’avaient pas été conquis par ce vin pétillant, le champagne ne serait peut-être pas ce qu'il est aujourd’hui car, à cette époque, les [[Anglais (peuple)|Anglais]] achetaient aux [[Champenois (habitants)|Champenois]] des tonneaux de vin en vrac, qu'ils se chargeaient de mettre eux-mêmes en bouteilles. En effet, la fermentation détériorant les barriques, les Anglais ont l'idée de tirer le vin dans des [[bouteille de vin|bouteilles en verre et au cul enfoncé et plus épais]], pour les rendre encore plus résistantes, et ils ont parallèlement l'idée de les fermer grâce à un [[Bouchon de bouteille|bouchon de liège]] attaché au col de la bouteille.
 
Les Anglais qui avaient également observé que la fermentation avait lieu au printemps, choisirent cette époque pour accentuer la prise de mousse en rajoutant du [[sucre roux de canne]] importé de leurs colonies des Caraïbes, ce qui eut pour effet d'augmenter le [[degré d'alcool]], à tel point qu'en [[1676]], un poète londonien chantait « le champagne effervescent ranime rapidement les pauvres amants languissants<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gilbert Garrier|titre=Revue des œnologues et des techniques vitivinicoles et œnologiques|éditeur=Bourgogne-Publications|année=2004|passage=42}}.</ref> ».
 
[[Image:Dom-perignon.jpg|vignette|redresse|gauche|Dom Pérignon.]]
[[Image:Nicolas Arnoult. B. N. Le rentier ivre.jpg|vignette|Jeune homme ivre portant en main une des premières bouteilles de champagne, gravure Nicolas Arnoult datée de [[1702]].]]
En [[1670]], [[dom Pérignon]] ([[1638]]-[[1715]]), un [[moine]] cellérier de l'[[abbaye]] [[Ordre de Saint-Benoît|bénédictine]] d’[[Hautvillers]], est le premier à pratiquer l'assemblage de raisins de différents crus et cépages, qui améliore la qualité du vin et en fait disparaître certains défauts. Selon la légende, à l'occasion d'un pèlerinage à l'[[Abbaye de Saint-Hilaire|abbaye bénédictine de Saint-Hilaire]] en [[Languedoc]], il découvre la méthode de vinification des vins effervescents de la [[Blanquette de Limoux]], quiprécédant existe depuisde plus d'un siècle le champagne sur les tables royales et vassales<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Liger-Belair, Guillaume Polidori|titre=Voyage au cœur d’une bulle de champagne|éditeur=Odile Jacob|année=2011|passage=18}}.</ref>. Revenu dans son abbaye d'Hautvillers, Dom[[dom (titre)|dom]] Pérignon aurait expérimenté la méthode sur les vins du vignoble champenois. Une autre légende<ref>{{Ouvrage|auteur1=Lucien Logette|titre=La Vigne et le vinVin|passage=182|éditeur=La Manufacture|année=1988|passage=182}}.</ref> veut que ce soit lui qui introduit l'emploi du bouchon de liège, maintenu sur la bouteille par une ficelle de [[cannabis sativa|chanvre]] imprégnée d'huile, ce qui permet au vin de garder sa fraîcheur et sa mousse. De plus, il aurait fait renforcer la bouteille en adoptant un verre plus épais, pour éviter qu'elle n'explose<ref>Gérard Liger-Belair, {{opcit}}, {{p.|23}}.</ref>. Malgré les efforts du moine, l'effervescence du vin reste empirique jusqu'aux recherches de [[Louis Pasteur]] sur la [[fermentation]], au {{s|XIX}}. Les crayères près de son abbaye étaient utilisées pour conserver le champagne à température et humidité constantes. Par la suite, d'autres caves furent creusées en pleine [[craie]].
 
Selon le chanoine [[Jean Godinot]] qui écrivit en [[1718]] que « depuis plus de vingt ans le goût des Français s'est déterminé au vin mousseux », le champagne effervescent aurait donc été commercialisé dans des bouteilles spécifiques, pour la première fois en France, vers [[1695]]. D'autres archives attestent que, en l'an [[1729]], [[Nicolas Irénée Ruinart]] fonde à [[Reims]] le premier négoce en vin de Champagne effervescent, la maison Ruinart.
 
Jusqu'au {{s|XVIII}}, le champagne ne peut exister qu'en bouteille bouchée et seule la vente en fûts est autorisée (loi de 1691 qui impose la vente en tonneaux, contenant plus facilement taxable car suffisamment gros pour prévenir de multiples fraudes) jusqu'à l'arrêt du [[Conseil du roi de France|Conseil royal]] du 25 mai 1728 sous [[Louis XV]] qui permet le transport du vin en paniers de cinquante ou de cent bouteilles<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christophe Bouneau|auteur2=Michel Figeac|titre=Le verreVerre et le vin de la cave à la table du {{s-|XVII}} à nos jours|passage=280|éditeur=Publications de la Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine|année=2007|passage=280}}.</ref>. Cet édit royal ne rend pas pour autant le négoce du champagne plus dynamique : à cette époque, les expéditions de vin de champagne en bouteille ne dépassent pas {{formatnum:300000}} bouteilles par an, soit 0,5 % de la production totale de vin de la province, et les principaux vignerons sont encore des abbayes ([[Thierry Ruinart|Domdom Ruinart]], [[dom Pérignon]])<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Rival|titre=Le Champagne pour les Nuls|éditeur=Éditions First|année=2015|passage=57}}.</ref>. Le champagne ne commence à acquérir son rayonnement international qu'à la fin du {{s|XVIII}} grâce à des familles bourgeoises propriétaires de vignes qui organisent le marché : de producteurs, elles vont passer courtiers assurant le transport et mettant en place une promotion efficace de leur vin. Ces familles sont principalement de souche allemande, comme [[Florens-Louis Heidsieck]] ou [[Champagne Moët & Chandon|Claude Moët]] puis, au {{s|XIX}}, la famille [[Champagne Bollinger|Bollinger]]. De même, [[Veuves de Champagne|certaines femmes, après la mort de leur mari]], continuent le travail de celui-ci, entre autres [[Jeanne Alexandrine Pommery|{{Mme}} Pommery]], [[Mathilde-Émilie Laurent-Perrier|{{Mme}} Perrier]] et [[ChampagneBarbe-Nicole Clicquot-Ponsardin Veuve Clicquot Ponsardin|{{Mme}} Clicquot]] (surnommée la « Grande Dame de Champagne »), contribuant elles aussi à la notoriété du champagne. La promotion du champagne est également assurée par des [[homme d'État|hommes d'État]] et des écrivains : [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]] le décrit comme « vin de la civilisation », [[Honoré de Balzac]] comme le symbole de l'amitié<ref>{{Citation|Mais, je te le répète, quand un homme est de mes amis, quand nous avons reçu ensemble le baptême du vin de Champagne, communié ensemble à l'autel de la Vénus Commode, quand nous nous sommes faits confirmer par les doigts crochus du Jeu, et que mon ami se trouve dans une position fausse, je briserai vingt familles pour le remettre droit.}} ''[[Le Contrat de mariage]]'', édition [[Charles Furne|Furne]], vol.3, {{p.|278}}. [[Henri de Marsay]] s'adresse ainsi à [[Paul de Manerville]].</ref>.
 
=== Période contemporaine ===
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=== Zones ===
Il existe quatre zones de production de raisins qui regroupent les {{nobr|17 terroirs}} de champagne. :
 
* Lala [[montagne de Reims (vignoble)|montagne de Reims]] (département de la [[Marne (département)|Marne]]) : majoritairement exposés au sud, les coteaux sont implantés sur des sols dont la [[craie]] est profondément enfouie. Le [[cépage]] dominant y est le [[Pinot noir (cépage)|pinot noir]]. Dans les caves de la montagne de Reims reposent des champagnes réputés pour leur puissance, leur charpente et leur noblesse. ;
* Lala [[Vallée de la Marne (vignoble)|vallée de la Marne]] ([[Marne (département)|Marne]], [[Aisne (département)|Aisne]] et [[Seine-et-Marne]]) : les coteaux sont implantés sur des sols à dominante argilo-calcaire, à tendance marneuse. Le cépage dominant y est le [[Meunier (cépage)|meunier]]. Les champagnes de la vallée de la Marne, grâce à leur grande diversité, possèdent un séduisant bouquet, du fruité et une grande souplesse. ;
* Lala [[côte des Blancs]] ([[Marne (département)|Marne]]) : ici, un cépage unique règne en maître : le [[Chardonnay (cépage)|chardonnay]]. La craie affleurante y est partout, véritable réservoir d'eau et de chaleur des sous-sols. La Côte des blancs donne naissance à des champagnes prisés, empreints de vivacité et d'esprit, aux arômes légers et délicats, symboles de finesse et d'élégance. ;
* Lele vignoble de l'Aube, sur la [[côte des Bar]] ([[Bar-sur-Aube]] et [[Bar-sur-Seine]] dans l'[[Aube (département)|Aube]]) : les sous-sols à tendance marneuse y sont principalement plantés de pinot noir. Les champagnes de la Côte des Bar sont des vins de caractère, à la belle rondeur et aux arômes complexes.
 
Sur un peu plus de trente mille [[hectare]]s de [[vigne]] au total, c'est le deuxième vignoble le plus septentrional de France avec(après le vignoble de [[Moselle (AOC)|Moselle AOC]]). Il enregistre 60 à {{nobr|80 jours}} de gel par an. Il doit sa richesse à son morcellement, chaque village constituant un cru, c'est-à-dire le produit d'un terroir et d'un climat ; il existe {{nobr|319 crus}}. Les plus grandes caves de champagne se trouvent à [[Épernay]] et à [[Reims]].
 
Quelques parcelles de l'appellation champagne ({{unité|20 ha}}) se trouvent en [[Île-de-France]] dans les communes de [[Citry]], [[Nanteuil-sur-Marne]] et [[Saâcy-sur-Marne]] ([[Seine-et-Marne]]).
 
En 2014, l'aire géographique de l'AOC Champagnechampagne est composée de {{nobr|635 communes}}, dont 319 pour la production de raisins<ref>{{Lien web |titre=Syndicat général des vignerons |url=http://www.sgv-champagne.fr/le-vignoble-champenois/l-aoc-champagne.html |titre=Syndicat Général des Vignerons |consulté le= 26 octobre 2014}}.</ref>, réparties sur les cinq départements de la Marne (51), de l'Aisne (02), de l'Aube (10), de Seine-et-Marne (77) et de la Haute-Marne (52)<ref>{{Lien web |url=http://www.vin-vigne.com/vin/vin-champagne-blanc.html |titre=Aire géographique AOC Champagne |site=Vin-Vigne |auteur=Placido Llorca |année=2012 |consulté le= 30 avril 2012}}.</ref>.
 
==== Climatologie ====
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Juste avant le début de la [[Révolution française]], le vignoble champenois s'étendait sur quelque {{unité|50000 hectares}}. Dans la seconde moitié du {{s|XIX}}, le vignoble connaît avec {{unité|65000 hectares}} son expansion maximale comprenant aussi {{unité|2500 hectares}} dans le département des Ardennes. Après les fléau du [[phylloxéra]] et de la [[Première Guerre mondiale]], le vignoble s'est réduit à {{unité|12000 hectares}}.
 
Au début du {{s|XXI}}, la surface plantée du vignoble champenois est en augmentation : {{unité|32341 hectares}} en [[2007]] ; {{unité|33105 hectares}} en [[2009]]<ref name="Hach"/>; 34 298 hectares en 2020.
 
==== Procédure d'extension ====
Dans les [[années 1970]], une première révision de la zone incluse dans l'appellation reclasse deux communes en appellation Champagne. Dans les années 1990, onze villages supplémentaires sont inclus dans l'appellation. Depuis [[2003]], une nouvelle procédure visant à l'extension de la délimitation de l'appellation est lancée. Elle fait suite à des contentieux devant les tribunaux qui ont poussé le [[Syndicat général des vignerons]] à émettre à nouveau une demande de révision, au début des [[années 2000]]. 40 à 45 villes et villages sont examinés dans le cadre de cette révision<ref name="epjournov">{{article | périodique=Épernay le journal | mois=novembre | année=2007 | numéro=65 | titre=Épernay, ville capitale pour le Champagne | pages=9-12}}.</ref>{{,}}<ref name=Fig2019>{{article | langue=fr | titre=La nouvelle aire de l’AOC champagne fait tourner les têtes | périodique=Le Figaro | auteur1=Louis Heidsieck | jour=28 | mois=août | année=2019 | url texte=http://www.lefigaro.fr/gastronomie/la-nouvelle-aire-de-l-aoc-champagne-fait-tourner-les-tetes-20190828}}.</ref>.
 
Cette procédure, dont le but est d'intégrer dans l'aire de production du vin de champagne quelques parcelles dûment certifiées d'une quarantaine de nouveaux villages, fait appel aux expertises de [[Phytosociologie|phytosociologues]], d'historiens (pour rechercher des pratiques viticoles anciennes) et de géologues pour rechercher les parcelles concernées soit par les marnes du [[Kimméridgien]], les craies blanches du [[Campanien]] ou les sédiments du [[Paléocène]], toutes terres qui doivent fonder le sous-sol des terres champenoises dignes de porter la vigne. Ces experts sont mandatés par l'[[Institut national de l'origine et de la qualité]] (Inao). Le verdict définitif est attendu en 2024<ref name=Fig2019/>.
 
=== Classement ===
 
Les terroirs champenois sont classés en trois catégories (cru ou village) :
{{colonnes|taille=20|
* terroirs « grand cru » ;
* terroirs « premier cru » ;
* terroirs « autres crus ».
}}
 
Sur les {{nobr|319 communes}} que compte l'aire de production du champagne, seuls 17 ont droit à l'appellation « grand cru » et 44 à celle de « premier cru »<ref name="JORF_000023126020">[[Légifrance]], [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023126020 ''Décret {{n°|2010-1441}} du {{date-|22 novembre 2010}} relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Champagne »''], {{date-|29 décembre 2018}}.</ref>.
 
==== Grand cru ====
La classification {{citation|grand cru}} est la plus prestigieuse appellation dans l’échelle des A.O.C. : elle est réservée {{citation|aux vins provenant des communes classées à 100 p. 100}}<ref name="JORF_000023126020"/> sur une échelle reflétant la qualité des raisins<ref>François Collombet, [http://www.dico-du-vin.com/echelle-des-crus-champagne/ ''Champagne (Echelleéchelle des crus)''], ''Dico-du-Vin'', {{date-|10 mai 2011}}.</ref>.
 
Au début du siècle dernier, {{nobr|17 communes}} (*)sont dusélectionnées vignobleparmi deles Champagnevillages ontclassés étéen sélectionnéesGrand pourCru bénéficiersur dele l'appellationvignoble Grandde CruChampagne. Cette distinction leur a été décernée en raison des caractéristiques de leur sol et de leur exposition, particulièrement propices à la production des meilleurs raisins. Ceci a bien entendu un impact sur le prix de vente de cesdes raisins, plus élevé lorsqu'ils proviennent de communes « Grand Cru ».
 
(*) Liste des villages classés en grand cru :
{{colonnes|taille=15|
{|
* dans la [[Montagne de Reims (vignoble)|Montagne de Reims]] :
| width=25% valign="top"|
** [[Ambonnay]] ;
dans la [[Montagne de Reims (vignoble)|Montagne de Reims]]
** [[Beaumont-sur-Vesle]] ;
*[[Ambonnay]]
** [[Bouzy]] ;
*[[Beaumont-sur-Vesle]]
** [[Louvois (Marne)|Louvois]] ;
*[[Bouzy]]
** [[Mailly-Champagne]] ;
*[[Louvois (Marne)|Louvois]]
** [[Puisieulx]] ;
*[[Mailly-Champagne]]
** [[Sillery (Marne)|Sillery]] ;
*[[Puisieulx]]
** [[Sillery (Tours-sur-Marne)|Sillery]] ;
** [[Tours-sur-MarneVerzenay]] ;
** [[VerzenayVerzy]].
}}
*[[Verzy]]
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* dans la [[Côte des Blancs]] :
** [[Avize]] ;
** [[Chouilly]] ;
** [[Cramant]] ;
** [[Le Mesnil-sur-Oger]] ;
** [[Oger]] ;
** [[Oiry]].
}}
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dans la [[Vallée de la Marne (vignoble)|Vallée de la Marne]]
* dans la [[Vallée de la Marne (vignoble)|Vallée de la Marne]] :
*[[Ay (Marne)|Aÿ]]
** [[Ay (Marne)|Aÿ]].
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}}
 
==== Premier cru ====
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Liste des villages classés en premier cru :
{{colonnes|nombretaille=515|
* [[Avenay-Val-d'Or]] ;
* [[Bergères-lès-Vertus]] ;
* [[Bezannes]] ;
* [[Billy-le-Grand]] ;
* [[Bisseuil]] ;
* [[Chamery]] ;
* [[Champillon]] ;
* [[Chigny-les-Roses]] ;
* [[Chouilly]] en Pinot noir ;
* [[Val-des-Marais|Coligny (Val-des-Marais)]] en Chardonnay ;
* [[Cormontreuil]] ;
* [[Coulommes-la-Montagne]] ;
* [[Cuis]] ;
* [[Cumières (Marne)|Cumières]] ;
* [[Dizy (Marne)|Dizy]] ;
* [[Écueil (Marne)|Écueil]] ;
* [[Étréchy (Marne)|Étréchy]] en Chardonnay ;
* [[Grauves]] ;
* [[Hautvillers]] ;
* [[Jouy-lès-Reims]] ;
* [[Ludes]] ;
* [[Mareuil-sur-Ay]] ;
* [[Les Mesneux]] ;
* [[Montbré]] ;
* [[Mutigny]] ;
* [[Pargny-lès-Reims]] ;
* [[Pierry]] ;
* [[Rilly-la-Montagne]] ;
* [[Sacy (Marne)|Sacy]] ;
* [[Sermiers]] ;
* [[Taissy]] ;
* [[Tauxières-Mutry|Tauxières]] ;
* [[Tours-sur-Marne]] en Chardonnay ;
* [[Trépail]] ;
* [[Trois-Puits]] ;
* [[Vaudemange]] ;
* [[Vertus]] ;
* [[Ville-Dommange]] ;
* [[Villeneuve-Renneville]] ;
* [[Villers-Allerand]] ;
* [[Villers-aux-Nœuds]] ;
* [[Villers-Marmery]] ;
* [[Voipreux]] ;
* [[Vrigny (Marne)|Vrigny]].
}}
 
=== Prix des vignobles ===
En [[2017]], l'hectare dans la région de la côte des Blancs oscille en moyenne entre {{nombre|2 |et =2,.2 |millions}} d'euros au maximum<ref>{{Lien web|titre=Etude Agrifrance 2018: Focus sur le foncier viticole en France|année=2018|mois=mai|jour=2|url=https://wealthmanagement.bnpparibas/fr/expert-voices/agrifrance-2018-rural-report-focus-on-the-wine-growing-land.html|consulté le=29 décembre 2018|description=BNP Paribas Wealth Management, Agrifrance|brisé le = 2023-10-28}}.</ref>.
 
=== Inscription au patrimoine mondial de l'Unesco ===
En [[2008]], un premier dossier visant à inscrire les « paysages du champagne » sur la liste du [[patrimoine mondial]] de l'UNESCO a été soumis<ref name="epjournov"/>, mais il n'a pas été retenu en [[2009]]. Depuis, fédérées au sein de l'association ''Paysages du champagne''<ref>Association Paysages du champagne, [http://www.paysagesduchampagne.fr/partenaires.php Acteurs principaux], consulté le {{date-|13 novembre 2011}}.</ref>, les principales institutions régionales préparent un nouveau dossier qui met en avant trois sites symbolisant particulièrement la région autour du titre «  Coteaux, caves et Maisons de Champagne  » :
* les crayères et le patrimoine industriel de la colline Saint-Nicaise à [[Reims]] ;
* l'[[avenue de Champagne]] à [[Épernay]] sur laquelle une dizaine de Maisons sont installées ;
* les coteaux historiques plantés de vignes allant de [[Cumières (Marne)|Cumières]] à [[Mareuil-sur-Ay]].
 
Le {{date|4 juillet 2015}}, « Coteaux, maisons et caves de Champagne » sont inscrits au patrimoine mondial de l'humanité<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la Culture]]|url= http://www.culturecommunication.gouv.fr/Actualites/En-images/Champagne-et-Bourgogne-sur-la-liste-du-patrimoine-mondial-de-l-Unesco|titre=Champagne et Bourgogne sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco|jour=7|mois=juillet|année=2015|site= culturecommunication.gouv.fr |éditeur= |consulté le=18 juillet 2015}}.</ref>.
 
== Appellation et particularités uniques ==
=== Principales spécificités ===
L'élaboration du champagne présente sept principales originalitésparticularités parmi les grands vins français : cueillette manuelle, pressoir spécifique, assemblage, deuxième fermentation en bouteille, remuage, dégorgement et dosage, ainsi qu'un temps de maturation minimum.
* La [[vendange]] ou cueillette est toujours manuelle. La machine à vendanger est interdite car ce type de machine peut abîmer le raisin et ne permet ni de nettoyer les grappes, ni de sélectionner uniquement les raisins mûrs. Il est essentiel que les grappes de raisin parviennent en parfait état au lieu de [[pressurage]], en réduisant le plus possible leurs manipulations, pour conserver toutes les [[Saccharomyces cerevisiae|levures]] indigènes (naturelles) présentes sur la peau des grains, puisque ce sont elles qui déclencheront et faciliteront la fermentation. De plus, les grappes doivent être débarrassées des petites pourritures éventuelles, et il peut arriver que certaines grappes ne soient pas à maturité au moment de la vendange. Le vendangeur doit se conformer aux instructions données par le vigneron et seules les grappes à maturité et saines peuvent être cueillies, alors qu'une machine est incapable de faire la sélection correspondante. Les dates des vendanges sont fixées par le [[Comité interprofessionnel du vin de Champagne|CIVC]], notamment grâce à des prélèvements effectués dans les semaines précédant la récolte, afin de déterminer la maturité du raisin<ref name="epjournov"/>. Elles peuvent varier d'un jour ou deux à l'intérieur de la zone d'appellation. Les vendanges se clôturent par une fête appelée cochelet ou parfois chien.
* Le [[pressurage]], effectué sur des [[Pressoir vinicole|pressoirs]] traditionnels ou pneumatiques, spécifiques, doit respecter l'extraction de {{unité|25.50|[[Litre|hl]]}} de jus débourbé pour {{unité|4000|[[kilogramme|kg]]}} de raisin pressurés. Le champagne est en effet un vin blanc issu en majeure partie d'un raisin noir — le pinot — et il convient pour cela que le jus, incolore, ne soit pas ''coloré'' ou taché au contact de l'extérieur de la peau. Les premiers jus ({{unité|20.50|hl}}), appelés « cuvée », sont le plus souvent [[Vinification|vinifiés]] à part et donnent des vins de qualité supérieure aux seconds jus ou « tailles » ({{unité|5|hl}}). Les jus suivants ou « [[rebêches]] » (entre 1 % et 4 % du volume), ne peuvent prétendre à l'appellation et doivent être expédiés en distillerie. (Voir détails plus loin)
* L'[[Assemblage (alcools)|assemblage]] entre cépages (types de raisins), crus (vins de diverses communes champenoises) et d'années différentes (dans l'appellation) y est presque la règle, le but étant d'assurer une continuité dans les qualités [[œnologie|œnologiques]] et organoleptiques. L'indication du millésime est possible (mais non obligatoire) quand seuls des vins de la même année sont assemblés. C'est généralement le signe d'une grande qualité. Mais la réglementation de l'interprofession champenoise permet aux seuls négociants de champagniser d'autres raisins en appellation que ceux de leurs propres vignes, voire d'acheter à des vignerons l'intégralité des raisins champenois dont ils ont besoin. Le récoltant qui veut élaborer son champagne ne pourra le faire qu'à partir de sa seule récolte. D'une façon générale, sauf dans les cas des dénominations [[blanc de blancs]] et [[blanc de noirs]], le champagne est toujours un « blanc de noirs et blancs », c'est-à-dire élaboré à partir d'un mariage de raisins noirs (en majorité) et de raisins blancs.
* C'est un [[vin pétillanteffervescent]] maintenu sous pression dans sa bouteille par un bouchon ayant l'allure d'un champignon (contrairement aux bouchons cylindriques), tenu par une [[Capsule de champagne|capsule]] et un [[Capsule de champagne|muselet]] de fil de fer. À l'ouverture, le bouchon a tendance à sauter, le champagne jaillit et mousse, ce qui rend le service un peu délicat : cette mousse de CO{{ind|2}} ne représente que 15 à 30 % du « dégazage », la majorité se produisant à l’interface entre le vin et l’air, notamment lors du débouchage qui produit initialement des fumerolles blanches correspondant à la décompression de vapeurs d'eau et d'éthanol qui se condensent en microgoutelettes. Les chercheurs du laboratoire d’œnologie de Reims ont montré que les bulles ne se forment qu'occasionnellement au contact des aspérités et irrégularités de la surface du verre, car les poches d’air<ref>La nucléation des bulles nécessite une poche d'air, la formation spontanée d’une microbulle uniquement composée de CO{{ind|2}} est impossible car la concentration en CO{{ind|2}} dissous est trop faible (cf [[Loi de Laplace (thermodynamique)|Loi de Laplace]]).</ref> emprisonnées lors de l'embouteillage sont trop petites et instables, mais naissent le plus souvent au contact des cristaux du vin ou des fibres de cellulose des torchons utilisés pour essuyer le verre<ref name="Liger"/>. Les [[peptide]]s et glycoprotéines [[amphiphile]]s résultant de la décomposition des levures de fermentation, attirent les molécules de CO{{ind|2}}, stabilisent les bulles par leurs propriétés [[Tensioactif|tensioactives]] et contribuent à la délicatesse de l'effervescence, avec d'élégantes colonnes de petites bulles (« trains de bulles ») naissant en différents points du vin. Les bulles de champagne sont étudiées en laboratoire avec une caméra ultra rapide : formation sur des sites de [[nucléation]] (appelés « pouponnières de bulles »), ascension par la [[poussée d'Archimède]] qui, par le grossissement des bulles, prend le pas sur les forces capillaires qui tendent à « coller » ces bulles contre la paroi du verre, et disparition à la surface (par résorption, disproportionnement ou éclatement)<ref>Gérard Liger-Belair, Guillaume Polidori, ''Voyage au cœur d'une bulle de champagne'', Odile Jacob, 2011, 173 p. {{ISBN|2738127185}}.</ref>.
* La marque (non obligatoire) est un élément essentiel de l'identification et les champagnes les plus prisés sont des champagnes de marque.
 
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==== Rendement ====
{{Article connexe|rendement viticole}}
Une particularité de la Champagne est que les rendements viticoles sont exprimés dans les décrets en kilogrammes de raisin par hectare, et non en hectolitres de vin par hectare comme pour tous les autres vignobles. Selon le cahier des charges de l'appellation champagne (décret du {{date-|22|novembre|2010}}), le rendement d'entrée en production est fixé à {{unité|10400|kilogrammes}} par hectare (soit environ {{nobr|65 hectolitres}} par hectare), tandis que le rendement butoir l'est à {{unité|15500|kilogrammes}} par hectare (soit environ {{unité|97|hectolitres}} par hectare).
 
En 2014 La charge maximale moyenne à la parcelle est fixée à {{unité|19700 kilogrammes}} de raisins à l’hectare<ref>{{Lien web|titre=Version électronique authentifiée publiée au JO {{ }}0239 du 15/10/2014 {{!}} Legifrance|url=https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?numJO=0&dateJO=20141015&numTexte=60&pageDebut=17108&pageFin=17113|site=www.legifrance.gouv.fr|consulté le=2018-09-07}}.</ref>, soit environ {{unité|125 hl/ha}}.
 
Ces rendements élevés sont tempérés par la forte densité des pieds de vigne : les meilleures parcelles sont à {{unité|10000|pieds}} par hectare tandis que la moyenne pour tout le [[vignoble de Champagne]] est supérieure à {{unité|8000|pieds}} par hectare (la densité minimale légale à raison de {{nobr|1,25 mètre}} entre chaque pied<ref>« La somme de l'écartement entre les rangs et de l'écartement entre les pieds sur un même rang ne peut être supérieur à {{nobr|2,50 mètres}}. » Source : [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000023126020&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id Décret du 22 novembre 2010.].</ref>). La charge prévue à la taille est de {{nobr|17 grappes}} par pied maximum.
Ligne 343 ⟶ 349 :
 
==== Première fermentation ====
La première fermentation, appelée [[fermentation alcoolique]], est identique à celle que subissent les vins tranquilles (c'est-à-dire non effervescents). Elle peut être suivie {{Incise|mais ce n'est pas toujours le cas}} d'une [[fermentation malolactique]]. Quelques maisons sont réputées pour ne pas pratiquer cette fermentation malolactique, afin de préserver l’arôme naturellement fruité et la vivacité du vin. Le [[moût]] est le plus souvent vinifié en cuve. Certains préfèrent néanmoins travailler à l'ancienne et vinifier en fût de chêne<ref>[http{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le fût de chêne pour l’excellence du champagne |url=https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/cote-chateaux/2014/10/02/le-fut-de-chene-pour-lexcellence-du-champagne.html France3]|site=france3-regions.blog.francetvinfo.fr |date=2014-10-02 |consulté le=2024-04-25}}</ref>.
 
==== Assemblage ====
Ligne 357 ⟶ 363 :
 
==== Stabilisation tartrique du vin ou passage au froid ====
[[Image:Tartre cuve vin.JPG|vignette|redresse|Tartre au fond d'une cuve à vin.]]
L'[[acide tartrique]], acide naturel du vin de Champagne, cristallise à basse température en présence de calcium ou de potassium. Ces microcristaux transparents de bitartrate de potassium<ref>Appelé aussi hydrogénotartrate de potassium.</ref> ou tartrate de calcium, appelés « gravelles », peuvent apparaître sous forme de paillettes incrustant le bouchon ou précipiter sous forme d'un dépôt visible au fond des bouteilles lorsqu'elles sont mises au frais<ref>[http://www.dico-du-vin.com/gravelle-depot-au-fond-de-certaines-bouteilles/ Gravelle] sur dico-du-vin.com.</ref>.
 
Ligne 376 ⟶ 382 :
==== Dégorgement et dosage ====
Pour chasser le dépôt, on plonge alors le haut du col dans un bain de [[saumure]] à - {{tmp|25|°C}}, pendant quelques minutes, créant un petit glaçon qui emprisonne le dépôt. En ôtant la capsule, le dépôt et le glaçon sont expulsés par le gaz sous pression (environ 6 [[atmosphère (unité)|atmosphères]]), c'est l'étape du [[dégorgement]]. Les quelques centilitres ainsi perdus sont remplacés par un mélange de vieux vin et de sucre, appelé [[liqueur d'expédition]] : c'est l'étape du [[dosage (vin)|dosage]]. La [[Douceur du vin|quantité de sucre]] présente dans la [[Liqueur de dosage|liqueur]] va déterminer si le champagne sera (Règlement de l'UE<ref>Réglementation européenne (CE) {{n°|607}}/2009-enceinte XIV.</ref>) :
{{colonnes|taille=10|
* pas dosé ;
* extra-brut ;
Ligne 383 ⟶ 390 :
* [[#Types de vins|demi-sec]] ;
* doux.
}}
 
Il existe aussi des champagnes non dosés : après le dégorgement, on complète le niveau de la bouteille avec du vin seul, au lieu de la liqueur d'expédition. Ce sont des champagnes très « nature », parfois appelés brut nature. On en trouve, par exemple, auprès des maisons [[Champagne Drappier|Drappier]] à [[Urville (Aube)|Urville]], Georges Vesselle à [[Bouzy]], [[Champagne Laurent-Perrier|Laurent-Perrier]] à [[Tours-sur-Marne]], Paul Goerg à [[Vertus]], [[Piper-Heidsieck]] à [[Reims]], [[Champagne Ayala|Ayala]] à [[Aÿ]], ou [[Champagne Pol Roger|Pol Roger]].
Ligne 393 ⟶ 401 :
 
La typicité d'un champagne peut être déterminée :
* Lorslors du pressurage :
** Lele [[champagne rosé]], seul vin rosé français pouvant être fabriqué en assemblant du vin rouge (de Champagne) avec du blanc. Il peut aussi être obtenu en laissant la peau des raisins noirs colorer le jus, aussitôt après le pressurage. C'est la « saignée ». Ces deux types de champagnes rosés se distinguent à la fois par leur robe (rose ou orangé) et par leurs arômes (plus ou moins vineux). Le champagne rosé, dont la demande s’accroît depuis quelques années, représente moins de 5 % de la production.,
** Auau {{s-|XIX}}, un champagne rouge avait également été élaboré ([[#Champagne rouge|cf. infra]]).;
* lors de la fermentation : le maître de chai permettra la [[fermentation malolactique]] s'il désire un champagne structuré ; il l'évitera — et arrêtera donc la fermentation au terme de la fermentation alcoolique — s'il souhaite un vin plus vif ;
* Lors de la fermentation :
* lors de l'assemblage :
: Le maître de chai permettra la [[fermentation malolactique]] s'il désire un champagne structuré ; il l'évitera — et arrêtera donc la fermentation au terme de la fermentation alcoolique — s'il souhaite un vin plus vif.
** assemblage traditionnel : comme son nom l'indique, c'est celui qui est le plus pratiqué. Il consiste en un mélange de cépages, de crus et de [[Réserve (vin)|vins de réserve]] d'années diverses, dont la répartition, privilège des négociants, est un choix remis en question chaque année, afin de préserver, au fil des ans, le style du vin propre à chaque Maison,
 
*** c'est aussi durant cette étape qu'est le plus fréquemment réalisé le champagne rosé, par assemblage d'une cuvée de vin blanc avec une cuvée de vin rouge de Champagne,
* Lors de l'assemblage :
*** millésimé : millésime champagne est un champagne produit avec des raisins d'une seule année. Soumis à aucune réglementation, le choix de ne sélectionner qu'une année unique dans l'élaboration produit des champagnes atypiques, au caractère marqué et qui ne sont pas forcément dans la lignée habituelle des Maisons, mais dont la grande qualité honore celles-ci. Ils représentent autour de 5 % de la production,
** Assemblage traditionnel : comme son nom l'indique, c'est celui qui est le plus pratiqué. Il consiste en un mélange de cépages, de crus et de [[Réserve (vin)|vins de réserve]] d'années diverses, dont la répartition, privilège des négociants, est un choix remis en question chaque année, afin de préserver, au fil des ans, le style du vin propre à chaque Maison.
*** cuvée de prestige : ces cuvées spéciales de grande qualité sont encore plus liées au choix des [[Maison de Champagne|Maisons]] (certaines en font plusieurs) mais le marché est dominé par quelques stars. Elles sont la catégorie la plus huppée de la production et en représentent à peu près 5 %,
*** C'est aussi durant cette étape qu'est le plus fréquemment réalisé le champagne rosé, par assemblage d'une cuvée de vin blanc avec une cuvée de vin rouge de Champagne.
** assemblage non traditionnel :
*** Millésimé : millésime champagne est un champagne produit avec des raisins d'une seule année. Soumis à aucune réglementation, le choix de ne sélectionner qu'une année unique dans l'élaboration produit des champagnes atypiques, au caractère marqué et qui ne sont pas forcément dans la lignée habituelle des Maisons, mais dont la grande qualité honore celles-ci. Ils représentent autour de 5 % de la production.
*** [[blanc de blancs]] : c'est un vin issu du seul cépage blanc, le [[Chardonnay (cépage)|chardonnay]], qui donne un champagne au goût frais et délicat,
*** Cuvée de prestige : ces cuvées spéciales de grande qualité sont encore plus liées au choix des [[Maison de Champagne|Maisons]] (certaines en font plusieurs) mais le marché est dominé par quelques stars. Elles sont la catégorie la plus huppée de la production et en représentent à peu près 5 %.
*** [[blanc de noirs]] : élaboré à partir de raisins noirs, [[Pinot noir (cépage)|pinot noir]] ou [[Meunier (cépage)|meunier]] ou les deux, et caractérisé par la force du premier et/ou le fruité du second. Parmi les « blancs de noirs » [[mono-cépage]]s, il est bien plus fréquent de trouver un 100 % pinot noir qu'un 100 % meunier ;
** Assemblage non traditionnel :
* lors du [[dosage (vin)|dosage]] : c'est la teneur en sucres de la [[Liqueur de dosage|liqueur d'expédition]], utilisée immédiatement après le [[dégorgement]], qui détermine la qualité du vin<ref>[http://www.champagne.fr/fr/vigne-vin/elaboration/remuage-au-bouchage/dosage-liqueur-d-expedition Spécifications du dosage sur le site officiel du Comité Interprofessionnel du vin de Champagne].</ref> : brut nature, brut, demi-sec, etc. :
***[[Blanc de blancs]] : c'est un vin issu du seul cépage blanc, le [[Chardonnay (cépage)|chardonnay]], qui donne un champagne au goût frais et délicat.
** brut nature (pas dosé) aussi appelé non dosé, brut zéro, ou dosage zéro (dénominations optionnelles, ce vin pouvant aussi être commercialisé en « extra brut » ou « brut ») : catégorie définie par le législateur en [[1996]], elle implique qu'aucune addition de sucre ne soit effectuée après la prise de mousse, et la teneur en sucre résiduel doit demeurer inférieure à 3 [[gramme]]s par [[litre]]. Dans ce type de vin, le producteur ne peut maquiller un manque de qualité. Il existe un intérêt croissant pour cette catégorie, par simple effet de mode, mais aussi par son côté allégé en sucre,
***[[Blanc de noirs]] : élaboré à partir de raisins noirs, [[Pinot noir (cépage)|pinot noir]] ou [[Meunier (cépage)|meunier]] ou les deux, et caractérisé par la force du premier et/ou le fruité du second. Parmi les « blancs de noirs » [[mono-cépage]]s, il est bien plus fréquent de trouver un 100 % pinot noir qu'un 100 % meunier.
** extra brut : de 0 à {{unité|6|g/l}} (dénomination optionnelle, ce vin pouvant aussi être commercialisé en « brut ») : [[Laurent-Perrier]] est la première maison à avoir mis sur le marché en [[1981]] un champagne extra-brut en se servant d'une base de vin de 1976. À l'époque, le fromager Androuet avait déclaré que « pour la première fois il avait trouvé un vin qui mettait en valeur son fromage préféré, le [[vacherin (fromage)|vacherin]] » et [[Jacques Puisais]], une sommité du monde de la gourmandise, a dit avoir « trouvé le seul vin capable d'accompagner un havane » ,
* Lors du [[dosage (vin)|dosage]] : c'est la teneur en sucres de la [[Liqueur de dosage|liqueur d'expédition]], utilisée immédiatement après le [[dégorgement]], qui détermine la qualité du vin<ref>[http://www.champagne.fr/fr/vigne-vin/elaboration/remuage-au-bouchage/dosage-liqueur-d-expedition Spécifications du dosage sur le site officiel du Comité Interprofessionnel du vin de Champagne].</ref> : brut nature, brut, demi-sec, etc.
** brut : moins<!--bien "moins de 12", PAS "6 à 12"--> de {{unité|12|g/l}} (peut inclure des vins de 0 à 6 g/l dont le goût est estimé de type « brut ») : Alors qu'au {{s|XVIII}} la qualité demi-sec était très prisée, en [[1876]] fut élaboré le champagne brut pour satisfaire les désirs des [[Royaume-Uni|Britanniques]] amateurs de vins secs, ce qui n'était pas le cas des [[France|Français]] à l'époque,
** Brut nature (pas dosé) aussi appelé non dosé, ou dosage zéro : catégorie définie par le législateur en [[1996]], elle implique qu'aucune addition de sucre ne soit effectuée après la prise de mousse, et la teneur en sucre résiduel doit demeurer inférieure à 3 [[gramme]]s par [[litre]]. Dans ce type de vin, le producteur ne peut maquiller un manque de qualité. Il existe un intérêt croissant pour cette catégorie, par simple effet de mode, mais aussi par son côté allégé en sucre.
** extra sec (ou ''extra dry'') : entre 12 et {{unité|17|g/l}},
** Extra brut : de 0 à {{unité|6|g/l}} : [[Laurent-Perrier]] est la première maison à avoir mis sur le marché en [[1981]] un champagne extra-brut en se servant d'une base de vin de 1976. À l'époque, le fromager Androuet avait déclaré que « pour la première fois il avait trouvé un vin qui mettait en valeur son fromage préféré, le [[vacherin (fromage)|vacherin]] » et [[Jacques Puisais]], une sommité du monde de la gourmandise, a dit avoir « trouvé le seul vin capable d'accompagner un havane ».
** sec (ou ''dry'') : entre 17 et {{unité|32|g/l}},
** Brut : moins de {{unité|12|g/l}} : Alors qu'au {{s|XVIII}} la qualité demi-sec était très prisée, en [[1876]] fut élaboré le champagne brut pour satisfaire les désirs des [[Royaume-Uni|Britanniques]] amateurs de vins secs, ce qui n'était pas le cas des [[France|Français]] à l'époque.
** Extra demi-sec (ou ''Extra dry'') : entre 1232 et {{unité|1750|g/l}},
** Sec (ou ''Dry'')doux : entreplus 17 etde {{unité|3250|g/l}} ;
* lors de la maturation : outre le type de cépage utilisé qui détermine l'aptitude de garde du vin, quelques Maisons font le choix de ne commercialiser certaines cuvées qu'au terme de plusieurs années de maturation, laissant ainsi le vin développer son arôme, ce qui marquera d'autant plus son caractère par rapport au reste de la ligne ;
** Demi sec : entre 32 et {{unité|50|g/l}}
* par ailleurs, l'importance du terroir a fait émerger 17 grands crus, expressément reconnus grâce à leurs grandes qualités spécifiques.
** Doux : plus de {{unité|50|g/l}}
* Lors de la maturation : outre le type de cépage utilisé qui détermine l'aptitude de garde du vin, quelques Maisons font le choix de ne commercialiser certaines cuvées qu'au terme de plusieurs années de maturation, laissant ainsi le vin développer son arôme, ce qui marquera d'autant plus son caractère par rapport au reste de la ligne.
* Par ailleurs, l'importance du terroir a fait émerger 17 grands crus, expressément reconnus grâce à leurs grandes qualités spécifiques.
 
Enfin, on élabore aussi en Champagne des vins tranquilles, non effervescents, des vins clairs appelés aussi « nature ». On les trouve encore sous deux appellations :
* Les [[coteaux-champenois]] (rouges, blancs ou rosés), dont les plus célèbres sont produits sur les communes de [[Bouzy]], [[Vertus]] et [[Damery (Marne)|Damery]]. Il n'existe pas de chiffres officiels concernant les bouteilles produites car le raisin étant à prendre sur l'appellation Champagne, ces bouteilles sont comptabilisées au titre de Champagne ;
* Le [[rosé-des-riceys]], produit exclusivement sur la commune des [[Les Riceys|Riceys]], dans le [[Aube (département)|département de l'Aube]].
* Une variété de prise de mousse, qui n'est plus commercialisée : le [[crémant de Champagne]], au pétillant plus léger, dont la pression n'était que de {{nobr|3 atmosphères}}.
 
Le raisin de Champagne est également utilisé pour élaborer un apéritif, le [[ratafia]], et une [[eau-de-vie]], le [[marc (eau-de-vie)|marc]] de champagne, qui ne doit pas être confondue avec la variété de [[cognac (eau-de-vie)|cognac]] appelée « fine champagne ».
 
== Bouteille de champagne ==
[[Image:Veuve clicquot bottle sizes.jpg|vignette|BalthazarAu sol : balthazar, salmanazar, mathusalem, jéroboamet (au sol)jéroboam.]]
 
=== Flacons ===
{{Article détaillé|Bouteille de champagne}}
La bouteille de champagne classique a une contenance de 75 [[litre|cl]] ; elle est plus épaisse et résistante que les bouteilles d'autres vins, afin de pouvoir résister à une pression de gaz de six [[atmosphère (unité)|atmosphères]]. Le fond du flacon est aussi fortement creusé pour la même raison, ce qui permet au remueur de bouteilles de pouvoir y glisser son pouce et aux adeptes de l'art du « service à la champenoise », de tenir la bouteille par le fond. Une seule marque propose une bouteille à fond plat transparente, il s'agit de la célèbre cuvée « Cristal de Roederer ». Le tsar [[Alexandre II (empereur de Russie)|Alexandre II de Russie]], qui craignait pour sa vie, avait exigé ce type de bouteilles afin de vérifier facilement qu'aucune bombe ne soit dissimulée dans le fond de la bouteille.
 
Ligne 451 ⟶ 457 :
* le [[Bouteille de vin#Contenance|nabuchodonosor]] : {{nobr|15 litres}} soit vingt bouteilles, soit de {{nobr|120 à 140 flûtes}}.
 
Certains négociants ont récemment introduit des flacons aux contenances encore plus extravagantes. :
* le [[Bouteille de vin#Contenance|Salomon]] : {{unité|18|litres}}, soit {{nobr|24 bouteilles}}, créé par la [[Champagne Drappier|Maison Drappier]] ;
* le [[Souverain (bouteille)|Souverain]] : {{unité|26.25|litres}}, soit {{nobr|35 bouteilles}} ;
Ligne 461 ⟶ 467 :
La première représentation d'une bouteille de champagne date de [[1735]] avec le tableau ''[[Le Déjeuner d'huîtres]]'' de [[Jean-François de Troy]]. C'est dans une de ces bouteilles, qu'il trouvait « la plus belle », que [[Nicolas Appert]] confectionna ses premières [[boîte de conserve#Les pionniers des boites appertisées|conserves]] en [[1795]]<ref>Jean-Paul Barbier, ''Nicolas Appert inventeur et humaniste'', Paris 1994.</ref>.
 
En [[2010]], Le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) lance un nouveau standard de bouteille, plus légère ({{unité|835|g}}. contre {{unité|900|g}}. auparavant) afin de réduire l'[[empreinte carbone]] et les frais de transport<ref>{{Lienlien web |auteur=Emmanuel Perrin |titre=Les bouteilles de champagne perdent du poids pour alléger leur empreinte carbone |jourdate=2010-03-18|mois=mars|année=2010 |url=https://www.maxisciences.com/champagne/les-bouteilles-de-champagne-perdent-du-poids-pour-alleger-leur-empreinte-carbone_art6476.html |site=maxisciences.com |éditeur=Gentside ([[Prisma Media]]) |consulté le=2018-12-29 décembre 2018}}.</ref>.
 
=== Bouchon ===
[[Image:Bouchon de champagne neuf.jpg|vignette|gauche|upright=0.5|Bouchon neuf, avant utilisation. Seule la {{3e|partie}}, tout en bas, en [[Liège (matériau)|liège]] noble, sera en contact avec le champagne.]]
[[Image:ChampagneCorksLarge.jpg|vignette|Quelques bouchons de [[Liège (matériau)|liège]] usagés de bouteilles de champagne.]]
{{Article détaillé|Bouchon de champagne}}
Le bouchon de [[Liège (matériau)|liège]] des bouteilles de champagne est célèbre pour sa forme en [[champignon]], plus complexe que celle [[cylindre|cylindrique]] des bouchons utilisés pour les autres vins. En fait, cette forme lui est conférée par le goulot de la bouteille dans lequel il n'est que partiellement inséré.
 
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De par la différence d'aspect des lièges, on distingue nettement deux ou trois parties :
* la tête, parfois appelée manche et partiellement engagée dans le goulot, est constituée d'un aggloméré de liège. Cette méthode de fabrication autorise des tailles de bouchons bien supérieures à ce qu'il est possible de récolter aujourd'hui sur les arbres. De moindre qualité et représentant la plus grande partie du bouchon, cette partie n'est pas en contact avec le vin. ;
* Lele corps, constitué de deux rondelles de liège massif aux plis croisés, est collé à la base de la tête. En contact avec le vin, cette partie « noble » assure l'étanchéité du flacon.
 
Une fois assemblés, meulés et poncés, les bouchons font l'objet d'une sélection individuelle et sont généralement traités en surface ([[paraffine]] solide), pour garantir leur étanchéité et favoriser leur introduction dans la bouteille.
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Il existe un chocolat du nom de « bouchon de champagne » ayant la même forme et aromatisé au marc de champagne.
 
En [[2009]], un nouveau type de bouchon de champagne fait son apparition. Nommé Maestro, il permet d'ouvrir la bouteille avec facilité, tout en conservant le bruit caractéristique des anciens bouchons<ref>{{Lien brisé |url= http://www.faubourg-des-femmes.com/Fiche-5-152-3-720-faubourg-femmes-Maestro-un-bouchon-de-champagne-revolutionnaire--alternative-au-liege.html |titre=faubourg-des-femmes.com/Fiche-… |brisé le=17-04-2023}}.</ref>{{,}}<ref>http{{Lien web |langue=fr |titre=France. On a réinventé le bouchon de champagne |url=https://le-saviez-vouswww.eu/indexcourrierinternational.phpcom/breve/2009/05/0906/526-on-a-reinvente-le-bouchon-de-champagne. |site=Courrier international |date=2009-05-07 |consulté le=2024-04-25}}</ref>.
 
== Interprofession ==
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La production du champagne fait intervenir trois principales catégories professionnelles :
* Lesles [[vigneron]]s, propriétaires de la quasi-totalité du [[vignoble de Champagne]] (90 %). Ne pouvant élaborer leurs cuvées qu'à partir de leur seule récolte, ils sont donc tributaires à la fois de leur cru et des aléas de chaque vendange. On en dénombre actuellement un peu plus de {{formatnum:15000}}. Dans ce chiffre, environ {{formatnum:5000}}, les récoltants-manipulants, vinifient leur récolte, eux-mêmes ou au sein de [[coopérative de travail associé|coopératives]]. Les autres sont des récoltants, qui vendent leur raisin aux négociants ;
* Lesles négociants, souvent appelés [[Maison de Champagne|Maisons de champagne]], les seuls à avoir l'autorisation d'acheter du raisin en dehors de leur propre récolte, voire à uniquement procéder ainsi quand ils ne possèdent aucun vignoble. ;
* Lesles [[coopérative de travail associé|coopératives]].
 
Alors qu'en [[1950]], plus de 92 % des volumes de la Champagne sont commercialisés par les négociants, leur monopole est progressivement rongé par les vignerons et coopératives qui expédient 31 % des volumes en 2011<ref name="lunion"/>.
 
== Instances officielles ==
L'[[Union des Maisons de Champagne]] (UMC)<ref>[http://www.maisons-champagne.com/ Site officiel de l'UMC].</ref>, installée à [[Reims]], regroupe les négociants en champagne dès [[1882]]<ref name="epjournov"/>.
 
Le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne (SGV)<ref>[http://www.champagnesdevignerons.com Site officiel du SGV].</ref>, installé à [[Épernay]], regroupe les vignerons depuis 1904<ref name="epjournov"/>.
 
Le [[Comité Interprofessionnelinterprofessionnel du Vinvin de Champagne]] (CIVC)<ref>[http://www.champagne.fr Site officiel du CIVC].</ref> a son siège à [[Épernay]] ; il a notamment pour rôle de gérer l'[[appellation d'origine contrôlée]] du Champagne. Officiellement créé par la loi du {{date-|12|avril|1941}}, cette interprofession entre les négociants et les [[viticulteur|vignerons]] existe informellement depuis [[1919]], date à laquelle les [[syndicat]]s des deux professions prennent l'habitude de se réunir, une fois par an, pour discuter du prix du [[raisin]], afin de stabiliser le prix de vente du Champagne<ref name="epjournov"/>. Le CIVC est coprésidé par les présidents du SGV et de l'UMC.
 
== Marché lucratif et protégé ==
=== Marché du champagne en 2015 ===
==== Superficie du vignoble ====
La superficie en production s'établit à {{formatnum:Unité|33762|hectares}} hectares, dont deux tiers dans la [[Marne (département)|Marne]], 23,62 % dans l'[[Aube (département)|Aube]] et la [[Haute-Marne]], et 10 % dans l'[[Aisne (département)|Aisne]] et la [[Seine-et-Marne]]. L'Aube est le deuxième département.
 
Voir le paragraphe sur [[#La procédure d'extension|la procédure d'extension]].
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==== Stocks ====
En juillet 2015, les stocks globaux s'élevaient à {{nombreunité|1428|millions}} de bouteilles, réserve individuelle incluse, ce qui représente une réserve globale d'un peu plus de quatre années de production.
 
==== Expéditions ====
Pour l’année 2015, les expéditions de champagne se sont élevées à {{nombreunité|312.5|millions}} de bouteilles, pour un montant total de {{nobr|4,7 milliards}} d’euros ou {{euro|15}} par bouteille, dont 2,6 à l'export ou 55,3 %. Le pic absolu a été atteint en 2007, avec {{nobr|338,8 millions}} de bouteilles<ref name="cépagescivc"/>.
 
En 2015, le marché français a représenté 52 % des ventes globales, et près de {{nombreunité|151|millions}} de bouteilles ont été exportées dans plus de {{nobr|190 pays}}, soit 48 % des expéditions. Parmi les principaux pays acheteurs figurent le [[Royaume-Uni]] ({{nobr|34,15 millions}} de bouteilles), les [[États-Unis]] ({{nobr|20,5 millions}}), l'[[Allemagne]] et le [[Japon]] (chacun près de {{nobr|12 millions}}), la [[Belgique]] ({{nobr|9,2 millions}}) et l'[[Australie]] ({{nobr|8,1 millions}}). L'[[Italie]] est en septième position, avec {{nobr|6,36 millions}} de cols.
 
En nombre de bouteilles, les maisons de champagne représentent 72 % de l'activité totale, tandis que les vignerons et les coopératives sont à 28 %.
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{| border="1" cellpadding="2" cellspacing="0"
|-style="background:lightblue"
|-
! Années !! 1980 !! 1981 !! 1982 !! 1983 !! 1984 !! 1985 !! 1986 !! 1987 !! 1988 !! 1989 !! 1990 !! 1991 !! 1992 !! 1993 !! 1994 !! 1995 !! 1996 !! 1997 !! 1998 !! 1999 !! 2000!!
! style="background:lightblue" | Années
! style="background:lightblue" | 1980
! style="background:lightblue" | 1981
! style="background:lightblue" | 1982
! style="background:lightblue" | 1983
! style="background:lightblue" | 1984
! style="background:lightblue" | 1985
! style="background:lightblue" | 1986
! style="background:lightblue" | 1987
! style="background:lightblue" | 1988
! style="background:lightblue" | 1989
! style="background:lightblue" | 1990
! style="background:lightblue" | 1991
! style="background:lightblue" | 1992
! style="background:lightblue" | 1993
! style="background:lightblue" | 1994
! style="background:lightblue" | 1995
! style="background:lightblue" | 1996
! style="background:lightblue" | 1997
! style="background:lightblue" | 1998
! style="background:lightblue" | 1999
! style="background:lightblue" | 2000
|-
| '''Expéditions''' || 176,4 || 159 || 147 || 159 || 188 || 195,4 || 205 || 218 || 237 || 249 || 232,3 || 214 || 214 || 229 || 242 || 247 || 256 || 269 || 292,4 || 327 || 253
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{| border="1" cellpadding="2" cellspacing="0"
|-style="background:lightblue"
! Années!! 2001 !! 2002 !! 2003 !! 2004 !! 2005 !! 2006 !! 2007 !! 2008 !! 2009 !! 2010 !! 2011 !! 2012 !! 2013 !! 2014 !! 2015 !! 2016 !! 2017 !! 2018 !! 2019 !! 2020<ref name="ujf" />
|-
| '''Expéditions''' || 263 || || || || 307,7 || 321,8 ||'''338,8'''|| 322,6 || 293,3 || 319,5 || 323|| 308,6 || 305|| 307,1 || 312,5 || 306 || 307,3 || 301,9 || 297,5 ||250
! style="background:lightblue" | Années
! style="background:lightblue" | 2001
! style="background:lightblue" | 2002
! style="background:lightblue" | 2003
! style="background:lightblue" | 2004
! style="background:lightblue" | 2005
! style="background:lightblue" | 2006
! style="background:lightblue" | 2007
! style="background:lightblue" | 2008
! style="background:lightblue" | 2009
! style="background:lightblue" | 2010
! style="background:lightblue" | 2011
! style="background:lightblue" | 2012
! style="background:lightblue" | 2013
! style="background:lightblue" | 2014
! style="background:lightblue" | 2015
! style="background:lightblue" | 2016
! style="background:lightblue" | 2017
! style="background:lightblue" | 2018
! style="background:lightblue" | 2019
|-
| '''Expéditions''' || 263 || || || || 307,7 || 321,8 || '''338,8''' || 322,6 || 293,3 || 319,5 || 323|| 308,6 || 305|| 307,1 || 312,5 || 306 || 307,3 || 301,9 || 297,5
|}
 
==== Acteurs ====
En 2015, les expéditions ont été effectuées par :
* {{formatnum:Unité|4461|vignerons}} vignerons expéditeurs, sur {{formatnum:nb|15800}} au total ;
* 39 coopératives qui commercialisent ;
* 306 maisons de champagne.
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=== Marché du champagne en 2017 ===
==== Stocks ====
À la fin de l’année 2017, le niveau de stock en Champagne s’élève à environ {{unité|1366|milliardmilliards}} de bouteilles}} soit l'équivalent de 4,4 années d’expéditions conservées en cave<ref name=RD/>.
 
=== Marché du champagne en 2018 ===
==== Chiffre d'affaires ====
Le chiffre d’affaired’affaires de la filière champagne en 2018 s’élève à {{nombreunité|4.9|milliards}} d’[[Euro|euros]] (HT). Une année record pour le marché<ref name=RD/>.
=== Marché du champagne en 2021 ===
La bouteille la plus chère du marché, une cuvée de 1874 de [[Champagne Perrier-Jouët|Perrier-Jouët]], a été vendue {{unité|42845|Livres}}.
 
==== Chiffre d'affaires ====
Le chiffre d’affaires de la filière champagne en 2021 est estimé à {{unité|5.5|milliards}} d’[[Euro|euros]] (HT) pour une expédition de 315 millions de bouteilles. Une année record pour le marché<ref name="ujf">[[L'Union (journal français)|L'Union]], jeudi {{date-|7 décembre 2021}}.</ref> après une année 2020 en recul par rapport à 2019 avec {{unité|4|milliards}} d’[[Euro|euros]] (HT) pour une expédition de 250 millions de bouteilles.
 
=== Appellation d'origine contrôlée ===
C'est une loi de 1927<ref name=":0">{{Lienlien web|langue=fr |auteur institutionnel=[[Comité interprofessionnel du vin de Champagne]] |titre=L’Appellation
Champagne |annéedate=septembre 2003|mois=septembre |url=https://www.champagne.fr/assets/files/cles_champagne/appellation.pdf |format=pdf |consulté le=2018-12-29 décembre 2018}}.</ref> qui définit, aujourd'hui encore, les critères géographiques de la production du Champagne. Depuis le {{date-|13 mars 2008}}, une ultime extension de la délimitation a permis à quarante communes, désignées par un comité d'experts, d'accéder à la prestigieuse appellation.
 
L'appellation « champagne » est une [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] depuis 1936 mais, compte tenu de l’antériorité et de l’unicité de l’Appellation Champagne, l’usage de la mention « appellation d'origine contrôlée » sur les bouteilles est optionnelle<ref name=":0"/>.
 
Le mot « champagne » lui-même est également protégé avec une grande vigilance. Quelques exemples notables :
* 1960 : la Haute Cour d’Angleterre condamne le « Spanish champagne », un vin mousseux distribué en Grande-Bretagne, permettant de protéger l’Appellation, dans le domaine du vin, pour les pays de droit anglais. Cette condamnation sert d'abord de référence pour d’autres pays comme l’Espagne. Par la suite, l'appellation sera protégée contre la concurrence indirecte des boissons sans alcool en obtenant la condamnation des fraudeurs. ;
* 1984 : la [[Société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes|Seita]] est condamnée par le tribunal de grande instance de Paris à retirer de la vente sa cigarette de marque Champagne. ;
* 1990 : la loi du {{date-|2 juillet 1990}} protège désormais la notoriété attachée à une Appellation d’origine, interdisant à tout produit d’usurper le nom de « Champagne », comme celui de tout autre produit d’Appellation d’Origine Contrôlée. ;
* 1993 : la Cour d’Appel de Paris confirme l’exclusivité de l’Appellation Champagne aux Champenois. La firme [[Yves Saint Laurent]] a dû auparavant interrompre le lancement d'un [[parfum]] qu'elle avait nommé Champagne. Le nom du parfum a finalement été changé, il est actuellement commercialisé sous le nom Yvresse. ;
* 1998 : la commune de [[Champagne (Vaud)|Champagne]], {{nobr|912 habitants}}, située dans le [[canton de Vaud]], en [[Suisse]], a dû renoncer à mentionner le nom de Champagne sur les vins (non pétillants) produits dans son terroir de {{nobr|28 hectares}}, dans le cadre d'un accord international intervenu, entre la Suisse et l'[[Union européenne]], en décembre [[1998]]. Un recours déposé par les {{nobr|43 viticulteurs}} a abouti à la confirmation de cette interdiction, le {{date-|22|août|2007}}, par la [[Cour de justice de l'Union européenne]].
 
Aux [[États-Unis]], l'appellation « champagne » est considérée comme « semi-générique » par la loi américaine. Elle y est autorisée uniquement pour la commercialisation intérieure et à condition que le nom soit suivi de la mention du lieu de production. Devant cette double restriction, de nombreux producteurs américains de méthode traditionnelle — notamment les plus actifs — préfèrent désormais les appellations « méthode champenoise » ou plus généralement la désignation de ''sparkling wine'' (« [[vin pétillanteffervescent]] »). Paradoxalement, seuls certains visant le marché bas et milieu de gamme utilisent encore la désignation « champagne », notamment ''Korbel'', ''Tott'' ou ''Cook's''.
 
=== Millésimes ===
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Selon le [[Comité interprofessionnel des vins de Champagne]], le millésime « est un outil de valorisation. La demande est toujours forte mais, comme l'extension du vignoble champenois demeure très rare, la croissance ne peut donc se faire que dans le haut de gamme ». Une cuvée millésimée se vend en moyenne 30 % à 40 % plus cher que le brut sans année, et beaucoup plus dans le cas des cuvées de prestige. La tentation est donc forte de millésimer, même quand l'année ne le mérite pas vraiment. Entre 1945 et 2004, la Champagne a millésimé {{nobr|46 années}} sur 60.
 
Or, millésimer n'est pas une démarche sans risque car, selon Olivier [[Krug]], « un millésime est une figure libre par rapport à un brut sans année. Il reflète le climat d'une année, c'est une personnalité, un caractère ». Pour Benoît Gouez, de chez Moët & Chandon, « élaborer un millésime, c'est bousculer les codes d'une maison ».
 
=== Autres vins effervescents ===
Ligne 645 ⟶ 617 :
RC : récoltant coopérateur. Le viticulteur assure l'intégralité du travail de la vigne jusqu'à la récolte. Il confie ensuite ses raisins à sa coopérative pour qu'elle élabore le vin ou utilise simplement leur machine, puis récupère tout ou partie des bouteilles terminées pour les commercialiser à leur nom. Cette catégorie est très proche de la RM, comme ce dernier le RC ne peut commercialiser que les bouteilles équivalentes à leur surface pour avoir droit à la dénomination « champagne de vignerons » dans la limite fixée annuellement par le CIVC.
 
SR : société de récoltants. Assez rare, le plus souvent familiale ; Regroupementregroupement de vignerons qui se réunissent pour vinifier et commercialiser leur production.
 
ND : négociant distributeur. C'est un négociant qui achète des bouteilles terminées à d'autres opérateurs, et les commercialise sous sa propre marque.
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=== Servir le champagne ===
{{Sources secondaires|date=septembre 2021}}{{Section guide pratique|date=septembre 2021}}[[Image:Service du champagne.jpg|redresse=0.7|vignette|gauche|Service du champagne.]]
Le vin de Champagne se boit en toutes occasions et il peut être le vin unique de tout un repas.
 
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Le champagne doit être servi frais, {{tmp|4|7|°C}}<ref>En deçà, le froid {{Citation|casse}} les bulles, au-delà la perte de {{formule chimique|C||O|2}} dissous pendant le versement devient trop grande.</ref> lorsqu'il est jeune, jusqu'à {{tmp|10|°C}} lorsqu'il est plus mature ou millésimé. On place la bouteille pendant {{unité|20|à=30|minutes}} dans un seau à champagne rempli d'eau et de glaçons. On peut également placer la bouteille au réfrigérateur 3-4 heures (surtout jamais dans le compartiment à glace ou, pire, au congélateur). Pour être sûr que la partie haute (près du col) soit aussi fraîche que le reste, on peut faire basculer la bouteille, très lentement, de bas en haut.
 
La température de service chez « [[Lasserre (restaurant)|Lasserre]] », grand restaurant où le vin de Champagne est roi, est de {{tmp|9|°C}}. Les champagnes les plus anciens, au-delà de quinze ans d'âge, peuvent être offerts à 14 ou {{tmp|15|°C}}, c'est-à-dire à la température d'une bonne cave.
 
Qu'elle soit dans un seau à champagne ou au réfrigérateur, la bouteille de champagne ne doit pas rester à la lumière artificielle (moindre avec la lumière naturelle) qui peut communiquer un goût de réduit, de laine mouillée, de fromage, etc. au vin, goût que l'on appelle le [[Altérations du vin#Goût de lumière|goût de lumière]]. L'action des rayons ultraviolets de la lumière sera moins important avec une bouteille verte ou colorée<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Benoît Duteurtre|titre=Le champagne – de la tradition à la science|passage=267|lieu=Paris|éditeur=Lavoisier|date=2010|pages totales=388}}.</ref>. Il est donc conseillé de couvrir ou d'emballer la bouteille d'un linge fin ou mieux — de façon plus raffinée — avec du papier de soie.
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==== Verre ====
[[Image:Champagne-glasses-1940262 1920.jpg|vignette|Une coupe de champagne.]]
Il existe un type de verre appelé ''blida''. Il est très peu courant d'en trouver hors de la région de Champagne. Il s'agit à la base du verre utilisé pour servir le [[thé à la menthe]]. Un ''blida'' contient en général {{unité|7 à 8|cl}}<ref>[http{{Lien web |titre=Le Champagne |url=https://www.reims-champagne-actu.com/dotclear/index.php?reims-champagne Blida au|site=www.reims-champagne-actu.com paragraphe|consulté ''verres à dégustation''].le=2024-04-25}}</ref>.
 
Il faut penser à changer de flûte chaque fois qu'on change de cru. La dose standard est {{unité|10|cl}}. Les sommeliers comptent {{nobr|6 à 10 flûtes}} pour une bouteille de {{unité|75|cl}}. Le contenant doit absolument être en verre ou en cristal, surtout pas en plastique. Le plastique étant hydrophobe, il ne permet pas aux bulles d'être fines et de pétiller, car elles restent collées aux parois.
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[[Image:Champagne2.jpg|vignette|Radeau de bulles maintenu transitoirement à la surface grâce aux protéines tensioactives qui rigidifient la pellicule liquide des bulles<ref>{{Article|nom1=Gérard Liger-Belair|titre=Nucléation, ascension et éclatement d'une bulle de champagne|périodique=Annales de Physique|année=2006|volume=31|numéro=2|pages=1-133}}.</ref>.]]
 
Une bouteille de champagne contient environ cinq litres de {{formule chimique|CO|2}}, soit {{nobr|0,7 litreslitre}} de dioxyde de carbone par verre de champagne, ce qui représente un potentiel de onze millions de bulles par verre : 80 % du {{formule chimique|CO|2}} s'échappe directement de la surface du liquide (dégazage par [[Diffusion de la matière|diffusion libre]]), les 20 % restants se dégageant sous forme de bulles. Un verre de champagne peut ainsi générer jusqu'à deux millions de bulles qui passent de dix micromètres à la base du verre à un millimètre à la surface, pouvant atteindre une vitesse de {{unité|15 cm/s}} en haut de la flûte soit {{unité|0,54 km/h}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Liger-Belair, Guillaume Polidori|titre=Voyage au cœur d’une bulle de champagne|éditeur=Odile Jacob|année=2011|passage=46}}.</ref>. L'éclatement de la bulle se produit en un millième de seconde, projetant un jet de champagne d'un millimètre à une vitesse de 10 à {{unité|15|m/s}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Liger-Belair, Guillaume Polidori|titre=Voyage au cœur d’une bulle de champagne|éditeur=Odile Jacob|année=2011|passage=113}}.</ref>.
 
Lorsque deux bulles sont en contact, il se produit le phénomène de [[Coalescence (physique)|coalescence]] ou, si le film qui les sépare résiste suffisamment longtemps, le phénomène de «  disproportionnement  » appelé aussi « {{Lien|langue=en|trad=Ostwald ripening|fr=[[mûrissement d'Ostwald}} ]] »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Liger-Belair, Guillaume Polidori|titre=Nouveau voyage au cœur d’une bulle de champagne|éditeur=Odile Jacob|année=2015|passage=143}}.</ref>.
 
Pour mieux préserver les bulles, il faut tourner la bouteille, pas le bouchon (car le gaz s'échappe davantage lorsque le bouchon éclate) et servir le champagne en inclinant le verre à 45°. Le champagne, versé délicatement dans un verre penché, conserve beaucoup mieux ses bulles (le gaz {{formule chimique|C||O|2}} dissous étant un paramètre essentiel de l'arôme, du goût et de la sensation en bouche) que si la flûte est posée toute droite sur la table. Ce phénomène vient des turbulences. Selon une étude de chercheurs des Laboratoires d'œnologie, de chimie appliquée et de thermomécanique de l'Université de Reims<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Gérard |nom1= Liger-Belair et coll.|titre=On the Losses of Dissolved {{formule chimique|C||O|2}} during Champagne Serving|périodique=Journal of Agriculture and food Chemistry|jour=13|mois=juillet|année=2010|volume=58|numéro=15|pages=8768–8775|url texte=http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/jf101239w|consulté le=15 juillet 2010}}.</ref>, « il y a en moyenne {{unité|12|grammes}} de {{formule chimique|C||O|2}} par litre de champagne […] lorsqu'on verse le champagne dans un verre vertical, on trouve systématiquement un écart allant de {{nobr|0,3 gramme}} à plus de {{nobr|1,5 gramme}} avec un verre incliné ». De plus « c'est lorsqu'il est le plus froid {{incise|{{unité|4|degrés}}}} que l'écart est le plus important », avec un écart de {{nobr|1,4 gramme}}.
Ligne 715 ⟶ 687 :
==== Carafage du champagne ====
[[Image:Carafage du champagne.JPG|vignette|redresse=0.7|Carafage du champagne.]]
Le [[Carafe|carafage]] du champagne peut paraître une opération surprenante à cause de la crainte de perdre l’effervescence. Cependant, la qualité d’un champagne ne réside pas dans ses bulles, mais dans sa matière et c’est justement la matière qui sera mieux mise en valeur après un carafage{{référence nécessaire}}. Cette opération devrait rester exceptionnelle et toujours être effectuée par un professionnel, car elle doit respecter plusieurs règles contraignantes, notamment l'utilisation d'une carafe spéciale, en forme de harpe évasée et ouverte aux deux extrémités<ref>[http{{Lien web |titre=Le carafage du champagne |url=https://www.chateauloisel.com/etude/carafe-champagne.htm Le|site=www.chateauloisel.com carafage|consulté du champagne].le=2024-04-25}}</ref>.
 
==== Quantité à prévoir pour un repas ====
Pour un repas uniquement au champagne, la quantité globale conseillée pour tout le repas est selon les chiffres ci-dessous, {{nombre|5,00}} à {{unité|7.00|verres}} ou {{unité|0.63}} à {{unité|0.88}} bouteille par personne. {{refnec|Ce qui représente le double des quantités autorisées en France pour conduire.}} {{refnec|Pour une santé idéale, il est conseillé de ne pas dépasser {{unité|1.00|verre}} par jour pour les femmes et {{unité|2.00|verres}} par jour pour les hommes}}. On peut évaluer la répartition conseillée tout au long du repas comme suit :
* pour le cocktail ou le vin d'honneur, une bouteille pour quatre à six personnes ;
* pour le repas, une bouteille pour deux à trois personnes ;
* pour le dessert, une bouteille pour huit personnes.
 
==== Service à la champenoise ====
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==== Quelques biscuits ====
Il était autrefois de tradition d'accompagner la dégustation du champagne de petits biscuits longs et rectangulaires recouverts de sucre glace : lesdes [[Biscuit à la cuillère|biscuits à la cuillercuillere]] ou des [[Boudoir (biscuit)|boudoirs]] ou, encore, des [[Biscuit rose de Reims|biscuits roses de Reims]].
 
==== Conservation du champagne ====
Les bouteilles doivent être stockées dans un lieu frais dont la température doit demeurer constante entre 12 et {{unité|14|°C}}. Chez le particulier, ces conditions sont très souvent difficiles à obtenir. Pourtant, il ne faut pas croire qu’une température un peu plus haute (de l’ordre de 16 à {{unité|18|°C}}) ou un peu plus basse (entre 8 et {{unité|10|°C}}) est rédhibitoire pour les bouteilles. Un peu trop élevée, la température àa tendance à accélérer l’évolution d’un vin. Un peu trop basse, elle a tendance à le figer. En outre, il est très important d’éviter (dans la mesure du possible) les variations rapides de températures et les gradients trop élevés entre la période froide et la période chaude.
 
Il est aussi très important de contrôler l’hygrométrie. L’idéal est une valeur voisine de 80 %. Au-delà de cette limite, il peut être observé un développement de moisissures qui, à terme, peut se transmettre au vin si le bouchon a été trop longtemps en contact avec ces microorganismes. En dessous de 60 %, l’air trop sec augmente les risques d’assèchement du bouchon. Plus assez souple, le liège du bouchon se contracte alors et ne joue plus son rôle. Cela peut favoriser l’évaporation du liquide et le passage de l’air à l’intérieur de la bouteille augmentant ainsi l’oxydation du vin.
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== Le champagne dans l'art et la publicité ==
=== Art ===
{{multiple image|direction=horizontal|total_width=220|footer=Œuvres de [[Alfons Mucha|Mucha]].|footer_align=center|image1=Mucha-Moët & Chandon Crémant Impérial-1899.jpg|alt1=Mucha-Moët & Chandon Crémant Impérial-1899|image2=Mucha-Moët & Chandon White Star-1899.jpg|alt2 =Mucha-Moët & Chandon White Star-1899}}
Depuis la fin du {{s|XVII}}, de nombreux artistes ont travaillé sur le thème du vin de Champagne. Le but est d'associer au champagne les idées de luxe, de mondanité et même d'érotisme. Un travail sur l'authenticité a aussi été abordé.
 
<gallery mode="packed" heights="250" caption="Œuvres de Mucha">
Mucha-Moët & Chandon Crémant Impérial-1899.jpg
Mucha-Moët & Chandon White Star-1899.jpg
</gallery>
 
Parmi les artistes : [[Andreis]] (Delbeck), [[Aubrey Beardsley]] (Piper-Heidsieck), [[Pierre Bonnard]] (France-Champagne), [[Leonetto Cappiello]] (Delbeck, De Castellane), [[Jules Chéret]], [[Walter Crane]], [[René Gruau]] (Interprofession), [[Louis Théophile Hingre]] (Roederer, SN Grands vins d'Ay), [[Léo Kouper]] (De Castellane), [[Achille Mauzan]] (Pommery, Victor Clicquot), [[Émile Gallé]] (Perrier-Jouët), [[Alfons Mucha]] (Ruinart, Moët & Chandon), [[Henri de Toulouse-Lautrec|Toulouse-Lautrec]], [[Raymond Savignac]] (De Castellane), [[Bernard Pagès]] (Mailly Grand Cru).
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=== Publicité ===
Dès 1947, une campagne de propagande est lancée par le [[Comité interprofessionnel du vin de Champagne]] (CIVC). Celle-ci ayant pour but d’améliorer et de propager l’image attrayante du produit. Un slogan bien particulier fait alors son entrée : « Il n’est de champagne que de Champagne. ». La réponse face à cette tentative de popularité s’est avérée très positive. Même qu’en 1955, le [[Festival de Cannes]] nommera le champagne comme boisson officielle de l’événement. D’autre part, en 1958, le champagne est si reconnu qu’il obtient un pavillon complet à l’[[Exposition universelle de 1958|Exposition universelle de Bruxelles]]<ref name="Rival" />. Cet important mouvement publicitaire entraîna alors la CIVIC à ouvrir ses nombreux « bureaux du champagne » aux quatre coins du monde afin d’y représenter la boisson. Il existe actuellement 16 de ces bureaux de représentation pour le produit champenois<ref name="Rival" />.
Cet important mouvement publicitaire entraîna alors la CIVIC à ouvrir ses nombreux « bureaux du champagne » aux quatre coins du monde afin d’y représenter la boisson. Il existe actuellement 16 de ces bureaux de représentation pour le produit champenois<ref name="Rival" />.
 
Le champagne utilise désormais le [[Royal Warrant]] comme outil marketing et publicitaire, voici la liste des maisons de champagne utilisant le Royal Warrant : Champagne Bollinger, [[Champagne Lanson]], Champagne Moet & Chandon, Champagne Veuve Clicquot-Ponsardin, Champagne Louis Roederer, Champagne Krug, Champagne GH Mumm & Cie, Champagne Laurent-Perrier, Champagne Pol Roger<ref>Maxime Oudiette, [http://www.blogduchampagne.fr/by-appointment-to-hm-queen-elizabeth-ii-purveyors-of-champagne/ ''By Appointment to HM Queen Elizabeth II Purveyors of Champagne''], ''Le Blog du Champagne'', {{date-|14 mars 2012}}.</ref>.
 
=== Cinéma ===
Depuis les débuts du cinéma également, le champagne tient une place à part : en [[1899]], [[Eugène Mercier]] commande un film sur son champagne à diffuser lors de l'[[Exposition universelle de 1900]] ; réalisé par les [[Auguste et Louis Lumière|Frères Lumières]], il s'agit de la première publicité filmée. Des marques apparaissent également dans de nombreux longs-métrages : en [[1939]] dans ''[[Laurel et Hardy conscrits|The Flying Deuces]]'' où [[Laurel et Hardy]] se battent pour une bouteille de [[Piper-Heidsieck]], la décapsulant ensuite avec un marteau, en [[1979]] dans ''[[Moonraker (film)|Moonraker]]'' lorsque Requin ouvre une bouteille de [[Champagne Bollinger|Bollinger]] avec les dents (la marque est apparue dans treize James Bond au total), en 1987 dans ''Le Festin de Babette'' quand la chef cuisinière sert une bouteille de Veuve-Cliquot lors d'un festin, en [[1990]] dans ''[[Il était une fois en Amérique]]'' quand la foule célèbre la fin de la [[Prohibition]] avec des jéroboams de Cordon-Rouge [[Champagne G.H. Mumm|Mumm]], en 1990 encore dans ''[[Pretty Woman]]'' avec une bouteille de [[Champagne Moët & Chandon|Moët & Chandon]] commandée avec des fraises par Edward<ref>«  Le champagne a-t-il toujours été une star  ? », ''[[GQ (magazine)|GQ]]'', janvier 2014, {{p.|128}}.</ref>.
 
== Couleur champagne ==
La réputation mondiale du vin de champagne est à l'origine de l'usage de ''champagne'' comme [[Noms et adjectifs de couleur|nom de couleur]] dans le contexte de la [[mode (habillement)|mode]]. En particulier, aux [[États-Unis|États-Unis d'Amérique]], le nuancier et dictionnaire de noms de couleur ISCC-NBS le fait correspondre aux nuances <span style="background-color:#FAD6A5;padding:0 1em;">73</span>, <span style="background-color:#AE9B82;padding:0 1em;">79</span>, <span style="background-color:#F3E5AB;padding:0 1em;">89</span>, <span style="background-color:#C2B280;padding:0 1em;">90</span>, <span style="background-color:#BFB8A5;padding:0 1em;">93</span><ref>{{lien web|url=http://tx4.us/nbs/nbs-c.htm |site=tx4.us |titre=ISCC-NBS Dictionary of Colo(u)r Names (1955)|brisé le = 2023-10-28}}.</ref>. Ces couleurs correspondent à des dénominations commerciales.
 
== AnnexesNotes et références ==
{{Références nombreuses|taille=24}}
=== Notes et références ===
{{Références}}
 
== Voir aussi ==
{{catégorie principale|Vin de Champagne}}
{{Autres projets|commons=Category:Champagne (drink)|commons titre=Champagne}}
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage |auteur=Georges Chappaz, ''| préface = Baron P. Le Roy |titre=Le Vignoble et le vinVin de Champagne'', L.|éditeur= Louis Larmat, |lieu= Paris, |année= 1951|pages totales= XVII + 417 |lire en ligne=https://euvs-vintage-cocktail-books.cld.bz/1951-Le-Vignoble-et-le-Vin-de-Champagne-by-Geogres-Chappaz }}
* Samuel Cogliati, ''Champagne, le Rêve fragile, ''Éditions Possibilia, Sesto San Giovanni (Italie), 2013, 336 p.
* Claire Desbois, Werner Paravicini & Jean-Pierre Poussou (sous la direction de), ''Le champagne, une histoire franco-allemande'', Paris, PUPS, 2011.
* RenéJacques-Louis GandilhonDelpal, ''NaissanceMerveilles dude champagneChampagne'', Hachette[[Éditions de La Martinière]], Paris, 19681993, 191 p.
* Claire Desbois, Werner Paravicini & Jean-Pierre Poussou (sous la direction de), ''Le Champagne, Une histoire franco-allemande'', Paris, PUPS, {{coll.|Roland Mousnier}}, 2011, 372 p.
* André Garcia, ''Les vins de Champagne'', collection ''Que-Sais-Je ?'', PUF, {{n°|2258}}, 1997.
* René Gandilhon, ''Naissance du champagne : Dom Pierre Pérignon'', Hachette, Paris, 1968, 287 p.
* Éric Glâtre, ''Chronique des vins de Champagne'', Castor & Pollux, Chaumont, 2001.
* André Garcia, ''Les Vins de Champagne'', PUF, {{coll.|[[Que sais-je ?]]}} {{n°|2258}}, 1997.
* Éric Glâtre, ''Chronique des vins de Champagne'', Castor & Pollux, Chassigny, 2001, 488 p.
* Jean-François Gautier, ''Abécédaire sélectif et critique du champagne à l'usage de l'amateur curieux'', Éditions Les Presses du Midi, 2014.
* Michel Guerrin et Ophélie Neiman (sous la direction de), ''Le Monde des vins'', [[Le Monde]] daté mardi 15 décembre 2020 (22 pages).
* Yann Harlaut et Fabrice Perron, ''Les Révoltes du champagne'', Éditions Dominique Guéniot, 2010.
* GérardYann Liger-BelairHarlaut et Fabrice Perron, ''EffervescenceLes : la scienceRévoltes du champagne'', Éditions OdileDominique JacobGuéniot, 2006Langres, 2010, 115 p.
* Gérard Liger-Belair, ''Le Champagne : Effervescence : la Science du champagne'', [[Éditions Odile Jacob]], 2009, 207 p.
* Jules Camille Moreau-Bérillon, ''Au pays du champagne : le vignoble, le vin'', Impr.A. Lahure, Paris, 1925.
* {{ouvrage |auteur=Jules Camille Moreau-Bérillon |préface= Léon Bourgeois |titre=Au pays du champagne : le Vignoble, le Vin |éditeur= Librairie Michaud |lieu=Reims |année= 1925 |pages totales= 470 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63658190/f11.item.texteImage }}
* Benoît Musset, ''Vignobles de Champagne et vins mousseux – 1650-1830 : histoire d’un mariage de raison, ''Fayard, Paris, 2008.
* {{en}} [[RafaelMusée Pallaisdes Beaux-Arts de Reims]], ''Champagne ! Les Arts de l'effervescence'', ShadowSomogy Books,et NewMusée Yorkdes Beaux-Arts de Reims, 19832012, 223 p.
* Benoît Musset, ''Vignobles de Champagne et Vins mousseux – 1650-1830 : Histoire d’un mariage de raison, ''Fayard, Paris, 2008, 789 p. Autre édition [[Le Grand Livre du mois]], même année.
* Jean-Marie Pinçon, ''Le Champagne dans l'art'', [[Thalia Édition]].
* SamuelJean-Marie CogliatiPinçon, ''Le Champagne, le rêve fragile,dans l'art'Éditions', Possibilia[[Thalia Édition]], 20132007, 174 p.
* Michel Rachline, ''Un certain art du champagne'', collection Encyclopédie 3000, Éditions Atlas, 1995, 95 p.
* Catherine et Jacques Rivière, responsable éditorial François Henrion, ''Coteaux, maisons et caves de Champagne : Un monde illustre et inconnu'', avant-propos de Pierre-Emmanuel Taittinger, Éditions de Larénée, Reims, 2017, 213 p.
* Claudine Wolikow et Serge Wolicow, ''Champagne'' ''! Histoire inattendue'', Les éditions de l'Atelier, Paris, 2012, 297 p.
 
=== Articles connexes ===
{{colonnes|taille=25|
* [[Vignoble de Champagne]]
* [[Viticulture en France]]
* [[Vin effervescent]]
* [[Crémant]]
* [[Vin et culture]]
* [[Œnologie]] |et [[Glossaireglossaire de la viticulture]]
* [[Champagne rosé]]
* [[Route touristique du Champagne]]
* [[Huîtres chaudes au champagne]]
* [[Sabayon au champagne]]
* [[Capsule de champagne]]
* [[Bouteille de champagne]]
* [[Maison de Champagne]]
* [[Vin clair]]
* [[Champagne rosé]]
* [[Négociant manipulant]]
* [[Huîtres chaudes au champagne]]
* [[Sabayon au champagne]]
}}
 
=== Liens externes ===
{{Liens}}
{{Autres projets
 
|commons=Category:Champagne (drink)
==== Internet ====
|commons titre=Champagne
}}
=== internet ===
* [http://www.champagne.fr/ Site du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC)].
* [http://maisons-champagne.com/fr/encyclopedies/ Partie encyclopédique du site de l'Union des Maisons de Champagne (UMC)].
* {{pdf}} [[Comité interprofessionnel du vin de Champagne|CIVC]], [https://wwwarchive.champagnewikiwix.frcom/assetscache/files/brochureindex2.php?url=https%20champagne/champagne_francais3A%2F%2Fwww.champagne.fr%2Fassets%2Ffiles%2Fbrochure%2520champagne%2Fchampagne_francais.pdf Champagne : Du terroir au vin], février 2010 {{pdf}}.
* {{pdf}} [[Comité interprofessionnel du vin de Champagne|CIVC]], [https://wwwarchive.champagnewikiwix.frcom/assetscache/files/brochuredisplay2.php?url=https%20champagne/Champagne3A%2F%2Fwww.champagne.fr%2Fassets%2Ffiles%2Fbrochure%2520champagne%2FChampagne-Cave-Table.pdf Champagne : De la cave à la table], avril 2014 {{pdf}}.
 
==== Vidéos ====
* {{lien vidéo |url=https://www.youtube.com/watch?v=TXKEIvj2hXw |titre=Le Champagne Histoire d'un mythe |chaine=[[Union des Maisons de Champagne]] |date=2015-07-10 |durée=<small>38</small>}}.
* {{lien vidéo |url=https://www.youtube.com/watch?v=iDNlXtSIC4U |titre=Le vin de Champagne |chaine=[[Comité interprofessionnel du vin de Champagne|Champagne]] |date=2018-01-30 |durée=<small>11</small>}}.
* {{lien vidéo |url=https://www.youtube.com/watch?v=B8B8JxI8qAY |titre=Terre de Champagne, Travail de la vigne |chaine=[[Comité interprofessionnel du vin de Champagne|Champagne]] |date=2015-01-14 |durée=<small>11</small>}}.
* {{lien vidéo |url=https://www.youtube.com/watch?v=DSD0HJBxIHE |titre=Terre de Champagne, Élaboration {{1ère}} partie |chaine=[[Comité interprofessionnel du vin de Champagne|Champagne]] |date=2015-01-14 |durée=<small>13</small>}}.
* {{lien vidéo |url=https://www.youtube.com/watch?v=GXThXEYxZBQ |titre=Terre de Champagne, Élaboration 2ème{{2e}} partie |chaine=[[Comité interprofessionnel du vin de Champagne|Champagne]] |date=2015-01-14 |durée=<small>10</small>}}.
* {{lien vidéo |url=https://www.youtube.com/watch?v=rJRcG157kXo |titre=Le Champagne |chaine=[[Voyage (chaîne de télévision)|Voyage]] |émission=La Route des Vins |année=2002 |durée=<small>52</small>}}.
* {{lien vidéo |langue=en |url=https://www.youtube.com/watch?v=um10vnGXxw4 |titre=The Wines of Champagne |chaine=GuildSomm |date=2016-12-27 |durée=<small>11</small>}}.
{{Portail|vigne et vin|cuisine française|Marne|Aube|Aisne|Seine-et-Marne}}
 
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[[Catégorie:Vin de Champagne|*]]
[[Catégorie:Vignoble de Champagne]]
[[Catégorie:Vin mousseux]]
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