« Gascon » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Balises : Révoqué Éditeur visuel
Lembeye (discuter | contributions)
Les chaires et départements universitaires où le gascon est étudié sont des chaires et des département d'occitan, seule langue reconnue par le ministère de l'éducation.. Le débat reste ouvert, on présente les autres positions nénamoins ben sû
Balise : Annulation
Ligne 34 :
|image=Zone extension gascon.png}}
 
Le '''gascon''' est unela langue<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=UNESCO |titre=UNESCO atlas des langues |url=http://www.unesco.org/languages-atlas/fr/atlasmap/language-id-352.html |site= |date= |consulté le=}}</ref> apparentée aux groupesvariété de langues l'[[occitan|occitanes]] propre au « triangle aquitain »<ref name=allieres>« Variété propre au 'triangle aquitain', Pyrénées-Garonne-Océan, avec une extension au SE où la limite court à l'E de la Garonne jusqu'au col de Port, englobant le Couserans ariégeois, le gascon constitue un ensemble très original de parlers qui au cours des siècles s'est rapproché du modèle languedocien alors qu'aux origines on perçoit une spécificité suffisante pour que les ''Leys d'Amors'' le qualifient encore au {{s-|XIV|e}} de “lengatge estranh”. Ses caractéristiques, qui le lient étroitement, au niveau phonétique tout au moins, à l'ibéro-roman (essentiellement castillan), couvrent dans leur majorité le domaine tout entier ; mais cette personnalité se détache tout aussi nettement en matière de morphologie verbale. » Jacques Allières, ''Manuel de linguistique romane'', Honoré Champion, Paris, 2001, {{p.|230}}, § 3.3.1.4</ref>{{,}}<ref>P. Bec, ''La langue occitane'', Que sais-je, PUF 1995, {{p.|44}}.</ref>{{,}}<ref name=klink>Jean-Marie Klinkenberg, ''Des langues romanes. Introduction aux études de linguistique romane'', De Boeck, {{2e|édition}}, 1999,</ref>{{,}}<ref name=larr>''La langue se divise en trois grandes aires dialectales : le nord-occitan (limousin, auvergnat, vivaro-alpin), l'occitan moyen, qui est le plus proche de la langue médiévale (languedocien et provençal au sens restreint), et le gascon (à l'ouest de la Garonne).'' in [http://www.larousse.fr/encyclopedie/nom-commun-nom/occitan_%28%29_De_l_Occitanie/74321 Encyclopédie Larousse]</ref>{{,}}<ref name=rl>{{en}} Max Wheeler, « Occitan », in Martin Harris, Nigel Vincent, ''The Romance Languages'', Routledge, 1997 [https://books.google.fr/books?id=lULWOT1o0SsC&pg=PA246 Aperçu en ligne]</ref>{{,}}<ref name=eb>« Gascon, a Romance dialect of southwestern France, is usually classified as a dialect of Occitan », ''The New Encyclopaedia Britannica'', vol. 8, {{p.|860}}</ref>{{,}}<ref>Article « Gascon » rédigé par Peter V. Davies, ''Encyclopedia of the Languages of Europe'', éd. Glanville Price, Oxford, 1998, {{p.|190-191}}</ref>{{,}}<ref>« Qu’un dictionnaire de l’occitan médiéval inclut le gascon, c’est là une option qui de nos
jours n’a plus besoin de se justifier, malgré le témoignage des ''Leys d’Amors'' et du
fameux Descort de Raimbaut de Vaqueiras qui, comme on sait, comptent le gascon à
l’égal du français, de l’italien, etc. parmi les langues étrangères. C’est que, malgré tout ce
qu’on a pu avancer, la composante occitane du gascon semble être trop manifeste pour
qu’on la sacrifie à ses idiosyncrasies. », Introduction au ''Dictionnaire de l'occitan médiéval'' (DOM), Fascicule 1, éd. W.D. Stempel, Tübingen 1996, p. VIX [http://www.dom.badw-muenchen.de/vorwortfr.htm]</ref>. La variété de gascon parlée au [[Val d'Aran]], l'[[aranais]], est reconnu comme langue co-officielle en [[Catalogne]], sous l'appellation « occitan, aranais en Val d'Aran »<ref>{{Ouvrage|langue=occitan|auteur1=Generalitat de Catalonha|titre=Lei der occitan, aranés en Aran|passage=|lieu=Barcelone|éditeur=Generalitat de Catalonha|date=2010|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://llengua.gencat.cat/permalink/a63ac271-5382-11e4-8f3f-000c29cdf219}}</ref>. Sa genèse<ref>Jean-Pierre Chambon & Yan Greub, « Note sur l'âge du (proto)gascon », Revue de linguistique romane {{n°|66}}, 2002, {{p.|473-495}}</ref> et les caractéristiques de son système vocalique et consonantique ainsi que celles de sa morphologie verbale<ref>Jacques Allières, ''Les scriptae occitanes V. Gascogne, Béarn'', Max Niemeyer Verlag, Tübingen, 1995.</ref>, enpoussent fontdes spécialistes à le considérer comme une langue spécifique<ref>[[Achille Luchaire]], ''Étude sur les idiomes pyrénéens de la région française'', 1879, {{p.|193}}. : « Si, à l'exemple de l'un de nos meilleurs romanistes, M. Chabaneau, nous qualifions le gascon de langue, ce n’est pas que nous méconnaissions le lien qui le rattache à la langue d'oc ; c'est en raison du grand nombre de caractères originaux qui lui font une place tout à fait à part parmi nos dialectes du Midi. »</ref>{{,}}<ref>[[Édouard Bourciez]], ''La langue gasconne'', La Revue méridionale, t. III, {{n°|6}}, 15 décembre 1922, {{p.|477}}. — « […]. Si nous donnons au gascon ce nom de « langue » qui lui a souvent été dénié, c’est que, tout en se rattachant de près à la langue d'oc parlée dans la moitié méridionale de l’ancienne Gaule, il s’en est cependant séparé par des caractères originaux et distinctifs. »</ref>{{,}}<ref name="rohlfs">{{Ref-Rohlfs-Gascon|passage=p. 1. — « Si l’on s’est habitué à considérer le catalan comme une langue à part, il faudra, certes, rendre le même honneur au gascon. »}}</ref>{{,}}<ref name=allieres />{{,}}<ref>Pierre Bec, ''Manuel pratique d’occitan moderne'', 1973, {{p.|26}}. : Le gascon, « une langue très proche [de l’occitan], certes, mais spécifique (et ce dès les origines), au moins autant que le catalan. »</ref>{{,}}<ref>http://www.unesco.org/culture/languages-atlas/fr/atlasmap.html ''the original ISO code [gsc] for Gascon has been retired on false grounds'', mais les ''false grounds'' ne sont pas documentés</ref>{{,}}<ref name=":0">Certains citent aussi Jean-Pierre Chambon et Greub, Y., "Note sur l’âge du proto-gascon", ''Revue de linguistique romane'', juillet-août 2003, {{p.|477-493}}, mais Chambon précise qu'ensuite le protogascon a convergé vers l'occitan</ref>. Le gascon est reconnu comme une {{citation|langue en danger}} sur l'[[Atlas UNESCO des langues en danger dans le monde|atlas des langues de l'UNESCO]]<ref name=unesco_352/>.
 
Ses particularités phonologiques par rapport à l'ensemble du [[Langues occitano-romanes|domaine occitano-roman]] peuvent s'expliquer par un [[substrat (linguistique)|substrat]] [[aquitain]] ([[proto-basque]])<ref name="Allieres">{{Ref-Allières-Basques}}</ref>{{,}}<ref>[[Pierre Bec]], ''La Langue occitane'' (PUF, Que sais-je ? {{n°|1059}}, 128 pages (1963, {{5e|édition}} 1986, {{6e|édition}} corrigée janvier 1995, ''épuisé''), {{ISBN|2-13-039639-9}}</ref> et par un [[adstrat]] [[vascon]].
Le terme « gascon » a aussi servi à désigner l'ensemble du groupe de langues occitanesl’occitan du {{s|XVII}}<ref>Pey de Garros, dans le prologue en français "au lecteur" de ses poésies gasconnes: «Noz deux langages principaux, sont le François celtique, et lé Gascon. Ie parleray du nostre. Il y a quelque diuersité de langage, terminaison de motz, & pronuntiation, entre ceulx d'Agenois, Quercy, autres peuples de deça, & nous: non pas tele que nous n'entendions l'vn l'autre: aussi nostre langage par vn mot general est appelé Gascon.»</ref> au début du {{s|XIX}}<ref>Alain Viaut cite le dictionnaire languedocien de l'Abbé de Sauvages (1785) : ''D'où il résulte que non seulement le provençal, mais tous les idiomes gascons des provinces méridionales sont du ressort de notre dictionnaire''. Alain Viaut, « Pratiques et représentations de l'occitan en Aquitaine », in ''Variable territoriale et promotion des langues minoritaires'', MSHA, 2007, {{p.|146}} {{lire en ligne|url={{Google Livres|13KRXRtrNP4C|page=145}}}}</ref>{{,}}<ref>Le célèbre imposteur [[George Psalmanazar]], originaire de la basse vallée du Rhône est décrit comme parlant français « avec un fort accent gascon » par Charles-Athanase Walckenaer, ''Vies de plusieurs personnages célèbres : des temps anciens et modernes'', Laon, 1830, {{lire en ligne|url=https://archive.org/details/viesdeplusieursp02walc}}</ref>{{,}}<ref>[[Jasmin (poète)|Jasmin]] se dit poète gascon, mais toute sa production est en languedocien.</ref>. Il a parfois été appelé ''aquitain''<ref>F. Mistral, dans l'article « dialeite » du ''Trésor du Félibrige'' (''Lou tresor dou Felibrige''), distingue même le gascon et l'aquitain.</ref>{{,}}<ref>J. Ronjat utilise la dénomination ''aquitain''. cf. J. Ronjat, ''Grammaire historique des parlers provençaux modernes'', Montpellier 1930-1941</ref>. La [[Gascogne]] n'existant plus comme entité politique ou administrative depuis le {{s-|XI|e}}, on la définit parfois de nos jours comme la région où l'on parle le gascon<ref>[http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Gascogne/120875 ''Encyclopédie Larousse''] : ''Le mot « Gascogne » ne s'applique qu'à l'aire des parlers gascons.''</ref>.
 
== Étymologie ==
Ligne 108 :
=== Un dialecte ou une langue spécifique ? ===
[[Fichier:gascounentryinlespy.png|thumb|Entrée ''gascoun'' dans le dictionnaire de Lespy]]
Le gascon est parfois considéré comme un dialecte du groupe de langues l'[[occitan|occitanes]]<ref name=klink />{{,}}<ref name=rl />{{,}}<ref name=eb />{{,}}<ref name=larr />. Pour [[Jules Ronjat|Ronjat]], qui le nomme ''aquitain'', il constitue même lale seuleseul languedialecte clairement différenciéedifférencié, les limites entre les autres dialectes restant floues<ref>Jules Ronjat, ''Grammaire istorique [sic] des parlers provençaux modernes'', tome IV, Montpellier, Société d'études romanes, 1941</ref>. Pour [[Gerhard Rohlfs|Rohlfs]], à cause de ses spécificités mêmes, il constitue une langue à mettre sur le même plan que le [[catalan]]. Les travaux récents de [[Jean-Pierre Chambon (linguiste)|Jean-Pierre Chambon]] et Yan Greub montrent que l’individuation du protogascon était entièrement acquise en 600 au plus tard ; à la date où les traits définitoires de l'idiome sont fixés, le reste du domaine occitan ne présentait qu'une seule innovation (groupes -TR-, -DR- > -''air'')<ref>[http://www.wuj.pl/UserFiles/File/Romanica%20Cracoviensia%202010/18-Wojtowicz-RC10.pdf Katarzyna Wójtowicz, "La situation de l’aranais par rapport à l’occitan de France", ''RomanicaCracoviensia'', 2010/10]</ref>. Il y a eu par la suite un rapprochement plus récent du ''languedocien ''et du ''gascon''. Néanmoins, si l’on veut bien tenir compte de l’antériorité ''génétique ''des traits définitoires du gascon, cette unité ne peut être que « négativo-passive » et faite à partir d’un fonds « de ressemblances romanes ou diaromanes »<ref name=":0" />
Certains mouvements culturels gascons actuels revendiquent leur appartenance à l'ensemble [[occitan]]. C'est le cas des sections locales de l'[[Institut d'études occitanes]] et du [[Félibrige]], ainsi que de l'association [[Per Noste]]. Si le grand poète gascon [[Bernard Manciet]] déclarait : « Je suis occitan et mon dialecte est le [[parlar negre|gascon negre]] car je suis des [[Landes (département)|Landes]] ». il faisait référence au localisme dialectal du "parler negue" de la langue gasconne, au sein d'un vaste ensemble culturel d'Oc, sans pour autant attribuer à la langue gasconne dans son ensemble une connotation dialectale des parlers [[Langues occitano-romanes|occitano-romans]], qui constituent un groupe de langues selon l' atlas des langues de l'UNESCO.
 
En revanche, plusieurs associations, dont l’''[[Institut béarnais et gascon]] (à Pau)'', l'association Esprit Gascon, et l'association Région Gascogne Prospective<ref>{{Lien web |titre=Gasconha.com - Notre région, c'est la Gascogne ! |url=http://www.gasconha.com/ |site=www.gasconha.com |consulté le=2020-12-29}}</ref> militent pour la reconnaissance du gascon comme une langue indépendante<ref>[http://www.languegasconne.com/ Institut béarnais et gascon]. Voir par exemple l'article de J. Lafitte et G. Pépin, « Les domaines d'oc, si et oïl, selon Dante », [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/monde/Dante-oil-oc-si.htm en ligne], qui entend prouver que le gascon ne fait pas partie de la langue d'oc et qui affirme : « Et plus encore, Internet conditionne l'opinion mondiale avec Wikipédia, l'“Encyclopédie libre” »</ref>, ainsi que d'autres auteurs<ref>{{Ouvrage|nom1=Lartigue, Philippe.|titre=Gasconha lenga e identitat = Gaskoinia hizkuntza eta nortasuna = La Gascogne langue et identité = Gascuña lengua e identidad|isbn=978-2-86866-079-4|isbn2=2-86866-079-7|oclc=1033718720|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/1033718720|consulté le=2020-07-08}}</ref>. Néanmoins, les critères discriminants sont basés sur des conventions de graphie non encore stabilisés<ref>Exemple, le son [ʃ] écrit ''-ch'' selon [[Simin Palay]], ''-ix'' ou ''-sch'' selon les ouvrages plus récents.</ref>.
 
{{refsou|Certains pouvoirs publics et institutions ([[Conseil général d'Aran]], [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|Ministère de l'Éducation nationale]], [[Délégation générale à la langue française et aux langues de France]], conseils régionaux de [[Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine|Nouvelle-Aquitaine]] et [[Conseil régional d'Occitanie|Occitanie]]) considèrent le gascon comme dialecte de l'occitan}}. D'autres, comme le conseil général des Pyrénées-Atlantiques, parlent de « langue béarnaise/gasconne/occitane ». L'Organisation des Nations Unies pour l'Education la Science et la Culture (UNESCO) reconnait le Gascon comme une langue à part entière.
 
=== Spécificités ===
Ligne 143 :
En France, le gascon ne dispose d'aucun statut officiel. Il est inclus dans l'occitan qui devient langue d'enseignement facultatif au titre de la loi Deixonne, puis individualisé dans le cadre de l'appellation plus consensuelle d'occitan-langue d'oc sous le nom d'''occitan-langue d'oc gascon''<ref>Ainsi le [http://www.education.gouv.fr/cid55710/mene1106384a.html ''Bulletin officiel de l'Éducation Nationale'' du 14 avril 2011] donne la ''Liste des académies et des collectivités d'outre-mer dans lesquelles peuvent être subies les épreuves obligatoires de langues vivantes autres qu'allemand, anglais, espagnol et italien - session 2011'' : pour le gascon-langue d'oc, il s'agit des académies de Bordeaux, Toulouse, Créteil, Versailles, Paris.</ref>.
 
En Espagne, dans la communauté autonome de Catalogne, la ''loi sur le régime spécial du Val d'Aran ''du 13 juillet 1990 fait de l'occitan [[aranais]] la troisième langue officielle du [[Val d'Aran]] : « L'aranais, variété de la langue occitane propre au val d'Aran, est officiel dans le val d'Aran »<ref>Article 2. ''Lei 16/1990, de 13 de junhsèga, sus eth règim especiau dera Val d’Aran.'' cf. [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/espagnecatalogneloi16.htm Texte espagnol et traduction française] sur le site [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/index.shtml Aménagement linguistique dans le monde]</ref>. Depuis le 9 août 2006<ref>[http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/espagnecatalogneloi16.htm Texte espagnol et traduction française] sur le site Aménagement linguistique dans le monde</ref>, le nouveau statut d'autonomie de la [[Catalogne]] fait de l'[[occitan]] la troisième langue co-officielle de la communauté autonome, ainsi que la cinquième langue constitutionnelle de l'Espagne. Ce statut est confirmé en septembre 2010 par l'adoption, par le parlement de Catalogne, de la ''loi de l'aranais, occitan en Val d'Aran'', qui réaffirme l'officialité de l'occitan dans l'ensemble de la communauté autonome.
 
== Géographie linguistique ==
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Gascon ».