« Jean Talon » : différence entre les versions
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{{Voir homonymes|Jean-Talon|Talon}}
{{Infobox Personnalité politique
| charte
| nom
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| légende
| fonction1
| à partir du fonction1
| jusqu'au fonction1
| monarque 1
| prédécesseur 1
| successeur 1
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| successeur 2
| nom de naissance
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| mère = Anne de
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| entourage
| université
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| signature
| emblème
| liste
| depuis le fonction1 =
}} '''Jean Talon''', né en {{date-|janvier
== Biographie ==
===
[[Fichier:Notredamedevaux-chevet.jpg|thumb|left|La [[Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne|collégiale Notre-Dame-en-Vaux]] où a été baptisé et inhumé Jean Talon.]]
[[Fichier:Jean Talon Châlons.jpg|vignette|Statue de Jean Talon à [[Chalons-en-Champagne|Châlons-en-Champagne]].]]
Jean Talon naît à [[Châlons-en-Champagne]]
Jusqu'en 1645,
====
Dès 1663, [[Louis XIV]], appuyé par son ministre [[Jean-Baptiste Colbert]], souhaite « remettre de l'ordre » dans ses colonies, aux Antilles mais aussi au Canada, et y « réaffirmer l'autorité de la monarchie<ref>Michel De Waele, « La Nouvelle-France coloniale de Louis XIV », ''Cap-aux-Diamants,'' 122, 2015, p. 7.</ref> ». En mars, un édit érige la Nouvelle-France en province royale : <blockquote>Depuis qu'il a plu à Dieu de donner la paix à notre Royaume, nous n'avons rien eu plus fortement dans l'esprit que le rétablissement du Commerce comme étant la source et le principe de l'abondance que nous nous efforçons par tous moyens de procurer à nos peuples et comme la principale et plus grande importante partie de ce commerce consiste aux colonies étrangères auparavant que de penser a en établir aucunes nouvelles nous avons cru qu'il était nécessaire de penser à maintenir, protéger et augmenter celles qui se trouvent déjà établies<ref>Cité dans Michel De Waele, « La Nouvelle-France coloniale de Louis XIV », ''Cap-aux-Diamants,'' 122, 2015, p. 8.</ref>.</blockquote>[[Fichier:Colbert1666.jpg|vignette|Jean-Baptiste Colbert est l'un des principaux ministres de Louis XIV.]]Le Canada est alors en guerre constante avec les nations iroquoises, en plus d'être peu peuplé (3 000 personnes en 1663<ref>''Ibid''., p. 10.</ref>) et son commerce, peu diversifié. La paix signée avec les [[Iroquois]] en 1665, un gouverneur et un intendant doivent assurer les vues du roi et de son ministre Colbert.
La [[Compagnie de la Nouvelle-France|Compagnie des Cent-Associés]] a été dissoute par [[Louis XIV]] en 1663 et remplacée en 1664 par la [[Compagnie française des Indes occidentales|Compagnie des Indes occidentales]]<ref name="lacours1791p122">{{harvsp|Lacoursière|1995|p=122}}.</ref>. Le gouverneur de la Nouvelle-France en fonction, [[Augustin de Saffray de Mézy]], a été rappelé en France à la suite des conflits qui l'opposaient à l'évêque de la Nouvelle-France, [[François de Montmorency-Laval]]<ref>{{harvsp|Lanctôt|1929|p=51-52}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Trudel|1973|p=279-280}}.</ref> ; il est remplacé par [[Daniel Rémy de Courcelles]] le jour même de l'entrée en poste de Talon<ref name="lacours1791p122" />. Le [[Conseil souverain de la Nouvelle-France|Conseil souverain]] a quant à lui été créé en vertu d'un édit datant d'avril 1663. Il tient sa première séance le 18 septembre suivant à Québec. Le Conseil enregistre les lettres patentes de la Compagnie des Indes occidentales, de Courcelles et de Talon{{sfn|Blais|Gallichan|et al.|2008|p=52|loc=|id=Blais}}. Ce dernier y siège à son arrivée en 1665 en vertu de sa commission. Le Conseil souverain voit dès lors son rôle diminué dans l'administration coloniale au profit de l'intendant, devenant essentiellement une cour de justice.
[[Fichier:Le Conseil souverain02.jpg|vignette|Le Conseil souverain.]]À la dissolution de la Compagnie des Cent-Associés, on recense en Nouvelle-France 69 [[seigneurie]]s administrées par 62 seigneurs et sept institutions religieuses (les [[jésuites]], les [[sulpiciens]] et les [[ursulines]], les [[hospitalières de Québec]] et les [[hospitalières de Montréal]], la [[Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec|fabrique de la paroisse de Québec]] et la [[seigneurie de Sillery]])<ref>{{harvsp|Trudel|1973|p=249-250}}.</ref>.
C'est dans ce contexte que Jean Talon reçoit du roi la charge d'intendant<ref>L'historien Michel De Waele rapporte que la fonction débute en Fance vers la fin du XVI<sup>e</sup> siècle et se développe particulièrement sous le règne d'Henri IV. Si le rôle d'intendant équivaut au départ à celui de commissaire royal, dépêché dans une province pour enquêter sur un problème et faire rapport, il s'étend progressivement à l'administration des provinces. ''Ibid.'', p. 9.</ref> pour le [[Canada Français|Canada]], l'[[Acadie]] et [[Terre-Neuve]] le {{date|23 mars 1665}}<ref name="lacours1791p123">{{harvsp|Lacoursière|1995|p=123}}.</ref>. Au cours des mois suivants, il devra s'occuper de toute l'administration civile, c'est-à-dire la justice, la police et les finances. Il devient ainsi le deuxième intendant après [[Louis Robert (intendant)|Louis Robert]], mais le premier à se rendre en Nouvelle-France<ref name="lacours1791p123" />. Il débarque à [[Québec (ville)|Québec]] le {{date|12 septembre 1665}}{{sfn|Blais|Gallichan|et al.|2008|p=30|loc=|id=Blais}}. Talon doit demeurer deux ans au Canada. Il y restera finalement une troisième année.
Avant son départ pour la Nouvelle-France, Talon reçoit de Louis XIV et du ministre Colbert des instructions détaillées pour l’administration de la colonie. Le nouvel intendant doit prendre {{Citation|les mesures les plus appropriées pour l’« augmentation » de la colonie, de façon qu’elle subvînt bientôt à ses besoins et pût fournir certains produits nécessaires à la croissance de l’industrie métropolitaine ; pour cela, il fallait peupler le pays, y développer la culture des terres et le commerce et y établir des manufactures<ref name=":0" />}}.
Talon s'empresse ainsi de tracer un bilan de la situation et des besoins de la colonie. En [[1666]], il fait réaliser le [[Recensement de 1666 en Nouvelle-France|premier recensement]] qui indique une population de {{unité|3173|habitants}} d'origine [[Europe|européenne]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marcel|nom1=Trudel|lien auteur1=Marcel Trudel|titre=La Population du Canada en 1666|sous-titre=recensement reconstitué|lieu=Sillery|éditeur=Septentrion|année=1995|pages totales=379|passage=9|isbn=2-89448-022-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Dgr5V0B7mgEC&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>Le site de [http://www.statcan.gc.ca/pub/98-187-x/4064814-fra.htm Statistiques Canada (archives)] indique toutefois que {{Citation|le recensement a permis de dénombrer 3 215 habitants d'ascendance européenne}}.</ref>. Grâce à ce recensement, il peut également {{Citation|évaluer les richesses industrielles et agricoles de la colonie, la valeur des ressources forestières et minérales locales ainsi que le nombre d'animaux domestiques, de seigneuries, d'immeubles publics et d'églises}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Recensements du Canada 1665 à 1871. Jean Talon : 1625-1694|url=http://www.statcan.gc.ca/pub/98-187-x/4064814-fra.htm|site=Statistique Canada|date=|consulté le=}}.</ref>. Talon réalise de plus un ''Mémoire sur l'état présent du Canada'' destiné à Colbert en 1667.[[Fichier:Jean-Talon-recensement.jpg|thumb|Une page du [[recensement de 1666 en Nouvelle-France]].]]
Dans les instructions qu’il a reçues du roi, il est prévu que le nouvel intendant réforme la justice. Comme l'historienne Marie-Eve Ouellet le mentionne, Talon se fait « présenter toutes les causes et trier celles qu'il règlerait sommairement de celles qu'il expédiera aux juridictions inférieures<ref>Marie-Eve Ouellet, ''Et ferez justice : le métier d'intendant au Canada et dans les généralités de Bretagne et de Tours au 18<sup>e</sup> siècle (1700-1750)'', thèse en histoire, Université de Montréal, 2014, p. 228.</ref>. »
Il doit aussi veiller, avec le Conseil souverain, à {{Citation|l’establissement d’une bonne police}}<ref name=":0" />. La première séance de son intendance, qui a lieu le [[6 décembre]] 1666, voit Talon siéger avec le gouverneur Courcelles et [[François de Montmorency-Laval|Monseigneur de Laval]], {{Citation|conseiller perpétuel}}{{sfn|Blais|Gallichan|et al.|2008|p=53|loc=|id=Blais}}. La justice seigneuriale est quant à elle restaurée en 1668. Finalement, afin de rendre la justice plus efficace et accessible, il veille à en simplifier les procédures<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Lacoursière|auteur2=Jean Provencher|auteur3=Denis Vaugeois|titre=Canada-Québec. Synthèse historique 1534-2000|lieu=Sillery|éditeur=Septentrion|année=2000|passage=77|isbn=|id=synthèse}}.</ref>.
Talon fait également accélérer la venue de jeunes femmes à marier de France : les [[Filles du Roy|filles du Roi.]] Entre 1663 et 1673, près de 800 d’entre elles trouveront un mari et fonderont une famille<ref name=":0" />. Ce sont donc environ 1 500 colons qui s'établissent en Nouvelle-France entre 1665 et 1672, soit comme simples immigrants ou encore comme engagés<ref name=":0" />{{,}}<ref>Lacoursière, Provencher et Vaugeois (2000) parlent pour leur part de 2 500 immigrants durant la période Talon (p. 74).</ref>.
Conformément aux instructions du roi, datées du 27 mars 1665, il remédie à l’éparpillement de la population en faisant défricher {{Citation|de proche en proche}}<ref name=":0" />. Le roi constate que les habitants ont construit leur maison à l'endroit qui leur convenait, ce qui fait qu'elles sont éloignées les unes des autres. Dans le contexte des guerres avec les Iroquois, il convient plutôt de les regrouper. Dans cet ordre d'idées, Louis XIV demande à Talon de réduire les habitations « en la forme de nos paroisses et de nos bourgs<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-François |nom1=Palomino |titre= L'État et l'espace colonial : savoirs géographiques entre la France et la Nouvelle-France aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles|nature ouvrage=thèse en histoire|sous-titre= |éditeur=Université de Montréal |collection= |lieu= |année=2018 |volume= |tome= |pages totales=|passage=p.57 |isbn= |lire en ligne= }}. </ref> ».
Toujours dans ses instructions, Talon voit l’œuvre des Jésuites y être vantée, mais il peut aussi lire qu'ils ont pris « une autorité qui passe au-delà des bornes de leur véritables possession, qui ne doit regarder que les consciences<ref>Michel De Waele, « La Nouvelle-France coloniale de Louis XIV », ''op. cit''., p. 7.</ref>. » Le roi a intimé à l'intendant de « tenir dans une juste balance l'autorité temporelle qui réside en la personne du roi et en ceux qui le représentent, et la spirituelle qui réside en la personne dudit sieur évêque et des jésuites, de manière toutefois que celle-ci soit inférieure à l'autre ». Jean-Baptiste Colbert confie donc à Talon le mandat de surveiller les ecclésiastiques de la colonie. Dans le mémoire que l'intendant lui adresse en 1667, il s'arrête sur l'autorité ecclésiastique : <blockquote>[Elle] a pris de nouvelles forces et s'est rendue si redoutable que j'ose assurer que tandis qu'elle demeurera au point ou je la vois, vous Monseigneur et ceux qui auront l'honneur de servir ici sous vos ordres auront beaucoup de peine à faire valoir les bonnes intentions de Sa Majesté pour l'augmentation de cette colonie qui sera toujours de beaucoup retardée par la crainte que l'Église a fait naître de son gouvernement qu'on peut dire être trop souverain et étendue au-delà de ses bornes{{sfn|Blais|Gallichan|et al.|2008|p=98-99|loc=|id=Blais}}. </blockquote>[[Fichier:Plan de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges ; copié le 22 février 1788 d'après l'original du 19 mai 1754.jpg|vignette|Talon exproprie les Jésuites d'une partie des terres de leur seigneurie de Notre-Dame-des-Anges pour établir trois bourgs. Ce plan de la seigneurie date de 1754.]]
Concédée aux Jésuites en 1626, la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges s’étendait alors au nord de Québec à partir de la rive nord de la [[Rivière Saint-Charles (Québec)|rivière Saint-Charles]] sur une profondeur de {{unité|20|km}} environ. Le [[Recensement de 1666 en Nouvelle-France|recensement de 1666]] dénombre 112 habitants sur ce territoire, ce qui est appréciable pour l'époque. Les Jésuites avaient rempli adéquatement leurs obligations de défrichement et d'établissement de colons. Cependant, les terres concédées jusque-là se trouvaient principalement dans la partie sud de la seigneurie, près de la rivière, laissant une grande superficie sans établissement.
Talon jette son dévolu sur les terres situées au nord de la seigneurie. Les Jésuites sont contraints de céder une partie de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges afin de fonder trois bourgs : [[Bourg-Royal]], Bourg-la-Reine et Bourg-Talon<ref name="malo1">{{harvsp|Malouin|1973|p=24-27}}.</ref>. Le plan radiant, inspiré du découpage jésuite, adopté par Talon est tout à fait nouveau dans la colonie et ne sera pas reproduit ailleurs par la suite. Des trois villages planifiés, il n’y a que celui de Bourg-Royal qui sera effectivement créé et qui formera plus tard la paroisse de [[Charlesbourg]]{{sfn|Palomino|2018|p=250|loc=|id=}}.
Tout au long de ce mandat, les relations entre Talon et M<sup>gr</sup> de Laval et entre lui et les Jésuites sont tendues en raison entre autres de question comme la dîme, l'autorisation de le traite d'eau-de-vie avec les Autochtones, l'expropriation d'une partie de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges ou encore de l'affaire des Dames de la Sainte-Famille<ref name=":0" />. Comme le note l'historien Alain Laberge, ses relations tendues avec l'Église lui ont valu de sévères critiques de la part des historiens ecclésiastiques plus tard au XIX<sup>e</sup> siècle<ref name=laberge>{{Article |langue=fr |auteur1=Alain Laberge |titre=Jean Talon, une mémoire à réviser? |périodique=Le Devoir |volume= |numéro= |date=23 novembre 2019 |pages= |issn= |e-issn= |lire en ligne=https://www.ledevoir.com/opinion/idees/567646/325e-anniversaire-de-la-mort-de-jean-talon |consulté le= |id= }}. </ref>.
Rapidement, Talon constate l’immensité du Canada, dont « [il] ne connait pas les bornes{{sfn|Palomino|2018|p=56|loc=|id=}} ». Dès le 5 avril 1666, il écrit à Colbert afin d'étendre les frontières de la colonie. À plusieurs reprises, ce dernier lui rappelle que ce n'est pas les vues du roi. Le secrétaire d’État Colbert écrit à Talon, le 5 avril 1666, pour le prévenir de <blockquote>faire réflexion avec [le lieutenant général] M. [[Alexandre de Prouville de Tracy|de Tracy]] et les autres officiers qu’il [vaut] mieux se restreindre à un espace de terre que la colonie sera elle-même en état de maintenir [plutôt] que d’en embrasser une trop vaste quantité dont peut-être on serait un jour obligé d’abandonner une partie avec quelque diminution de la réputation de Sa Majesté{{sfn|Palomino|2018|p=56|loc=|id=}}. </blockquote>Talon ne s'avoue pas vaincu pour autant et persévère dans cette voie. D'aucun ont dit que c'était par intérêt commercial, d'autres par visées impériales. Soucieux d'accroître les connaissances géographiques du territoire, l’intendant demande aux explorateurs de tenir un journal et, lors des prises de possession, d'« arborer les armes du Roy et dresser des procès verbaux pour servir de titres{{sfn|Palomino|2018|p=61|loc=|id=}} ».
Quoi qu'il en soit, l'intendant multiplie les gestes pour augmenter la population. Il met en place un [[livre terrier]] dès 1667, ce qui lui permet de distribuer soixante fiefs non concédés et de créer de nouveaux établissements à proximité de [[Québec]]. Il recommande de scinder les seigneuries de trop grande taille. Il prévoit, chaque année, 30 ou 40 lots défrichés pour les nouvelles familles. Dans une ordonnance du 22 mai 1667, il oblige « le censitaire de tenir feu et lieu dans les 12 mois de la concession, de défricher et de mettre en culture deux arpents par année, sous peine de rétrocession de la propriété ainsi concédée; et défense de vendre sa terre avant qu'il n'y ait bâti une demeure et défriché deux arpents<ref>{{Article|langue=|auteur1=Vachon, André|titre=Talon, Jean|périodique=Dictionnaire biographique du Canada|volume=I (1000-1700)|éditeur=Université Laval/University of Toronto|date=1966 (révisé en 1986)|issn=|lire en ligne=http://www.biographi.ca/fr/bio/talon_jean_1F.html|pages=}}.</ref> ».
Un des aspects essentiels du plan de Talon vise à la fois à développer et à diversifier l’économie de la colonie en encourageant l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'industrie ainsi que le commerce des fourrures. L’intendant cherche à encourager l'autosuffisance de la colonie. Il pouvait se vanter, en 1671, de pouvoir s'habiller de la tête aux pieds avec des produits manufacturés au pays.
L'intendant Talon fait développer l’agriculture de manière intensive. Il favorise d’abord la culture du blé ainsi que celle de légumineuses (pois, fèves), des aliments constituant la base de l’alimentation des colons. Il fait introduire de nouvelles cultures à caractère commercial (chanvre, houblon, lin), qu’il entend transformer dans les manufactures qu’il projette d’établir<ref name=":0" />. En 1668, le nombre d’hectares cultivés s’établit à 5 350, soit 1 350 de plus que l’année précédente{{sfn|Lacoursière|Provencher|Vaugeois|2000|p=73|loc=|id=synthèse}}. André Vachon rapporte que « de 1667 à 1668, le nombre d'arpents en culture passa dans la colonie de 11 448 à 15 649{{sfn|Lacoursière|Provencher|Vaugeois|2000|p=73|loc=|id=synthèse}} ».
Talon a tout mis en œuvre pour développer l’élevage. Le cheptel de la Nouvelle-France, constitué essentiellement de bovins et de porcs, a à la fois augmenté et diversifié. Durant son administration, il fait venir des chevaux et des moutons de France<ref name=":0" />. {{Citation|Ce serait à partir de quelque 80 chevaux introduits en Nouvelle-France à l’époque de Talon que se serait développé le [[Canadien (cheval)|cheval canadien]]}}{{sfn|Lacoursière|Provencher|Vaugeois|2000|p=73|loc=|id=synthèse}}.
[[Fichier:Plan au sol de la brasserie de Jean Talon en 1686.png|vignette|Talon fait établir une brasserie en 1668.]]
Talon encourage aussi l’artisanat domestique. Il introduit dans la colonie les [[Métier à tisser|métiers à tisser]], qu’il fait distribuer dans les maisons particulières<ref name=":0" />. Il établit à Québec une manufacture de chapeaux et favorise, en 1668, la création d’une [[tannerie]] à la Pointe-Lévy. En 1673, elle produisait déjà 8 000 paires de souliers par année<ref name=":0" />.
Afin de transformer le houblon et l'orge cultivés dans la colonie, il
Talon s’intéresse également aux ressources forestières de la colonie. Sa préoccupation est
André Vachon rapporte que {{Citation|L’intérêt que Talon portait à la culture du chanvre, à l’exploitation du bois et à la fabrication du goudron était lié directement à l’industrie de la construction navale qu’il s’efforçait d’implanter dans la colonie<ref name=":0" />.}} En 1671, il entame la construction d'un premier navire de 400 à 500 tonneaux. Un autre vaisseau de 800 tonneaux est ensuite mis en chantier<ref name=":0" />. Mais le travail était compliqué, étant donné la rareté de la main d’œuvre spécialisée dans la colonie. Après le départ de l'intendant, le projet d'établir une véritable industrie navale en Nouvelle-France est abandonné.
De plus, Talon envisage avec intérêt de développer les pêcheries, peut-être la ressource la plus importante de la colonie. Le {{date-|4 octobre 1665}}, il écrit à Colbert qu’il avait réuni des hommes {{Citation|pour travailler à la pesche}}<ref name=":0" />. Là encore, il aurait souhaité que cette activité soit pratiquée en vue d’en exporter les fruits. Tout juste avant son départ définitif, il tente de mettre en forme une compagnie regroupant les habitants intéressés à la pêche. Il n’a cependant pas le temps de le faire<ref name=":0" />.
Talon a conscience de la richesse du sous-sol de la Nouvelle-France. André Vachon indique qu'{{Citation|Il s'intéressa en particulier au charbon du [[Île du Cap-Breton|Cap-Breton]], au cuivre du [[lac Supérieur]] et au fer des Trois-Rivières{{sfn|Lacoursière|Provencher|Vaugeois|2000|p=75|loc=|id=synthèse}}.}}
Enfin, il s’agissait ultimement pour l'intendant de dépasser l’[[autarcie]], afin de mettre en place une véritable économie d’exportation coloniale. {{Citation|Les efforts déployés par Talon dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie forestière et des pêcheries, sans oublier sa politique de peuplement et de colonisation, avaient pour but ultime l’établissement d’un grand commerce. C’est cet objectif qui donne à son œuvre son admirable unité. Dans tous les secteurs de l’économie coloniale, il voulait arriver à produire pour l’exportation<ref name=":0" />}}. Il a donc fait mettre en place un [[Commerce triangulaire en Nouvelle-France|commerce triangulaire]] entre le Canada, les Antilles et la France à cette fin.
Une fois son mandat achevé, au bout de trois ans, Jean Talon quitte Québec pour la France en {{date-|novembre 1668}}.
==== Intendant de la Nouvelle-France, 1670-1672 (deuxième mandat) ====
Le roi et son ministre [[Jean-Baptiste Colbert]] ayant été très satisfaits de son intendance, ils le convainquent de retourner dans la colonie dès le printemps de 1669. Talon reçoit sa commission le 10 mai et ses instructions le 17. Il s'embarque pour le Canada le 15 juillet 1669, mais une violente tempête retarde le voyage d'un an. Pendant ce temps, il adopte plusieurs mesures, travaillant notamment au retour des [[Frères mineurs récollets|Récollets]] dans la colonie.
Talon quitte enfin la France vers le {{date-|22 mai}} 1670 à bord de la frégate ''L'Hélène de Flessingues'' ou ''Sainte-Hélène''. Au moins trois navires font alors le voyage car 6 compagnies doivent passer dans la colonie dans les derniers mois de 1670. Les navires ont environ {{nombre|500|personnes}} à leur bord, dont des filles du roi, des capitaines et des officiers, en plus de la nourriture et des animaux (étalons et brebis notamment). ''L’Hélène'' arrive à Québec avec l'intendant Jean Talon le {{date-|18 août 1670}} après maintes péripéties maritimes. Le second navire, ''Le Nouvelle France'', arrive le {{date-|28 août}} après être allé chercher, sur ordre du roi, 200 soldats aux îles Percées. Le troisième, le ''Saint Pierre de Hambourg'', arrive enfin le {{date-|21 septembre 1670}}.
Dans les mois qui suivent, Talon encourage et met sur pied plusieurs expéditions d'exploration du continent nord-américain, ce qui ne sera pas sans créer des frictions avec le gouverneur puisque cela fait partie de son mandat. Le but de l'intendant {{Citation|était de donner à la colonie ses frontières naturelles, d’organiser son commerce, de renforcer ses alliances}}<ref name=":0" />. Dans toutes les directions, il s'efforce de trouver le passage de la mer de l’Ouest. En 1670, il approuve le projet de [[René-Robert Cavelier de La Salle|Robert Cavelier de La Salle]] de chercher, au sud, un passage vers la mer de Chine<ref name=":0" />. La même année, il envoie Simon-François [[Simon François Daumont de Saint-Lusson|Daumont de Saint-Lusson]] dans la région du lac Supérieur<ref name=":0" />. Il le nomme à cet effet commissaire subdélégué « pour la recherche de la mine de cuivre au pays des Outaouas, Nez-Percés, Illinois, et autres nations découvertes et à découvrir en l’Amérique Septentrionale du côté du lac Supérieur ou mer Douce<ref>Léopold Lamontagne, « Simon-François Daumont de Saint-Lusson », ''DBC'', en ligne,http://www.biographi.ca/fr/bio/daumont_de_saint_lusson_simon_francois_1F.html.</ref> ». Accompagné de l'interprète [[Nicolas Perrot]], il doit de plus tenter de trouver le passage du Nord-Ouest en direction septentrional.
[[Fichier:Marquette and jolliet map 1681.jpg|vignette|Louis Jolliet et le père Marquette explorent le Mississippi en 1673.]]
En 1671, le père Albanel et Saint-Simon sont chargés de parcourir la région de la [[Baie d'Hudson|baie d’Hudson]]<ref name=":0" />. Conscient de la nécessité d’avoir un port de mer ouvert à l’année, il tente de trouver des voies vers l’Atlantique, en passant par l’Acadie. À la fin de l’été 1671, Talon confie une autre mission à Saint-Lusson, cette fois de trouver le moyen le plus rapide de se rendre en Acadie par voie de terre.
Puis en 1672, l’intendant Talon et le gouverneur [[Louis de Buade de Frontenac|Frontenac]] mandatent le commerçant [[Louis Jolliet]] et le père [[Jacques Marquette]] de se porter « à la découverte de la mer du Sud, par le païs des Maskouteins, et la grande rivière [que les Autochtones] appellent Michisippi qu’on croit se decharger dans la mer de la Californie{{sfn|Palomino|2018|p=71|loc=|id=}} ». Selon l'historien Jean-François Palomino, cette expédition d'exploration de la vallée du [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]] a particulièrement bien été préparée de façon à convaincre le roi d’étendre ses possessions sur le continent nord-américain : « le commerçant y rapporte des fourrures et espère y obtenir un monopole de traite, le missionnaire élargit la zone d’influence de sa congrégation, tout comme l’État français qui étend sa connaissance du continent. »{{sfn|Palomino|2018|p=116|loc=|id=}} Talon suggère à cet effet d’autoriser les voyages en échange de rapports écrits et de cartes. En revenant de leur expédition en 1673, Jolliet et Marquette s'arrêtent sur le site de la ville actuelle de [[Chicago]] (point de passage entre les Grands Lacs du Canada et le bassin du Mississippi) et y créent un poste permanent de traite de fourrures.
Entre-temps, Talon ne délaisse pas le peuplement de la vallée du Saint-Laurent pour autant. Le {{date-|20 octobre 1671}}, il publie une ordonnance intimant aux hommes célibataires d’épouser les femmes originaires de France, sous peine de ne plus pouvoir pêcher, chasser et faire la traite des fourrures. Des primes en argent sont aussi versées aux familles nombreuses (10 enfants et plus) et à ceux qui contractent des mariages précoces. Pour la seule année 1671, on compte de 600 à 700 naissances dans la colonie<ref name=":0" />. Le {{date-|5 juin 1672}}, Talon émet une ordonnance qui vise à retenir les hommes dans la colonie, en interdisant de courir les bois sans l’accord préalable du gouverneur ou de l’intendant<ref name=":0" />. Ces mesures portent fruit. Pendant l'ensemble de son administration, la population de la Nouvelle-France a ainsi plus que doublé, passant de 3 215 à 7 605 habitants<ref name=":0" />.
==== Fief personnel et anoblissement ====
Talon était
==== Retour en France
L'état de santé de Talon se dégradait depuis son retour en Nouvelle-France en 1670 ; il demande donc son rappel vers la métropole en 1672. Il quitte définitivement Québec pour la France en novembre<ref name="lacourshp1791">{{harvsp|Lacoursière|1995|p=132}}.</ref>. Cette même année, la guerre de Hollande commence en Europe (elle se terminera en 1678), ce qui contribue au net ralentissement des efforts de développement de la Nouvelle-France dans les années à venir.
[[Fichier:Israel Silvestre Versailles 1682.jpg|vignette|Jean Talon gravite dans l'entourage de la Cour après son retour en France, entre Paris et Versailles.]]
Peu après, il est nommé premier valet de la garde-robe du roi et secrétaire de son cabinet. Il s'installe à Paris, rue du Bac, et passe la vingtaine d'années suivantes dans l’entourage de la Cour<ref>André Vachon, « Jean Talon », [[Dictionnaire biographique du Canada]], [[Université de Toronto]], [[Université Laval]], 2000.</ref>. En {{date-|février 1694}}, [[Louis XIV]] le nomme gouverneur et prévôt de [[Binche]]<ref name="Dubé40" />.
=== Décès ===
Jean Talon meurt le {{Date|23|novembre|1694}} à [[Paris]] ([[Église Saint-Sulpice de Paris|paroisse Saint-Sulpice]]) et est inhumé le {{date|3|octobre|1695}} à [[Châlons-en-Champagne]], lieu de sa naissance<ref>Jean-Paul Barbier, ''Des Châlonnais célèbres, illustres et mémorables'', 2000. Il subsiste dans l'église Notre-Dame-en-Vaux un fragment de sa pierre tombale.</ref>, en la [[Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne|collégiale Notre-Dame-en-Vaux]], lieu de son [[baptême catholique|baptême]]. Il lègue sa fortune et ses biens à ses neveux et nièces, étant demeuré célibataire jusqu'à sa mort. Après celle-ci, son neveu et héritier Jean-François Talon vend son domaine canadien à {{Mgr}} [[Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier|de Saint-Vallier]], qui en fait aussitôt don à l'[[Hôpital général de Québec|hôpital général]] de Québec.
=== Talon dans l'historiographie ===
Le personnage de Jean Talon a longtemps bénéficié d'une fortune mémorielle prolifique de la part des historiens, qui culmine avec la parution d'une biographie signée par Thomas Chapais en 1904. Son rôle dans le développement de la colonie a été évalué très positivement par eux. Encore dans le ''Dictionnaire biographique du Canada'', André Vachon est dithyrambique. Il vante ainsi son « génie inventif », son « remarquable esprit de synthèse », parle de son œuvre dont « il fut à la fois l'architecte et le bâtisseur » et rapporte le qualificatif utilisé par mère Juchereau de Saint-Ignace d'« incomparable intendant<ref>{{Article|langue=|nom1=Vachon|prénom1=André|titre=Talon, Jean|périodique=Dictionnaire biographique du Canada|volume=I (1000-1700)|éditeur=Université Laval/University of Toronto|date=1966 (révisé en 1986)|issn=|lire en ligne=http://www.biographi.ca/fr/bio/talon_jean_1F.html|pages=}}.</ref> ». Selon Vachon, ses nombreux échecs ne lui sont pas imputables. Il soutient que c'est plutôt la responsabilité de « la cour et des administrateurs coloniaux{{sfn|Vachon|1966|p=|loc=|id=}} ».
Aujourd'hui, comme l'historien Alain Laberge l'affirme, « le caractère artificiel des initiatives économiques enthousiastes de Talon est maintenant largement reconnu et les mérites de l'intendant ont ainsi pu être relativisés et même revus à la baisse ». Il ajoute qu'« on se rend compte que la contribution principale de Talon à l'histoire de cette période se situe surtout dans sa capacité et sa détermination à favoriser l'implantation de l'autorité royale dans la colonie<ref name=laberge/> ».
== Hommages ==
[[Fichier:Jean Talon.JPG|thumb|Jean Talon, statue de la façade de l'[[hôtel du Parlement du Québec]].]]
Le nom ''Jean Talon''
Exemples de lieux et d'édifices portant le nom de Jean Talon :
* Tour Jean
* Station de [[Jean-Talon (métro de Montréal)|métro Jean
* [[Marché Jean-Talon]] à Montréal ;
* L'[[édifice Jean-Talon]] à Québec ;
* [[Rue Jean-Talon]] à Montréal (notamment [[Arrondissements de la ville de Montréal|arrondissement]] Saint-Léonard) ;
* La circonscription électorale de [[Jean-Talon (circonscription provinciale)|Jean-Talon]] dans la région de Québec ;
* À [[Ottawa]], un des édifices de [[Statistique Canada]] porte le nom de Jean Talon, en hommage à celui qui mena le premier recensement en Nouvelle-France.
Jean Talon a été désigné:
* Personnage historique national par le gouvernement fédéral du Canada en 1974.
* Personnage historique par le ministère de la Culture et des Communications du Québec en 2013.
Une plaque commémorative a été érigée à l'ancien édifice de la Brasserie-Boswell à Québec en sa mémoire par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
Une statue de Jean Talon apparaît sur la façade de l'hôtel du Parlement de Québec.
== Galerie de lettres ==
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== Notes et références ==
{{Références}}
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}}
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|auteur1=Archives de la province de Québec|titre=Rapport de l'Archiviste de la province de Québec pour 1930-1931|lieu=Québec|éditeur=Rédempti Paradis, imprimeur de Sa Majesté le roi|année=1931|lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2276301|titre chapitre=Correspondance échangée entre la cour de France et l'intendant Talon pendant ses deux administrations dans la Nouvelle-France}}.
* Beauregard, Yves et al., « Les 350 ans du régiment de Carignan-Salières », ''Cap-aux-Diamants'', n<sup>o</sup> 122, 2015, p. 2-50.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=|nom1=|lien auteur1=|directeur1=oui|titre=Dictionnaire Louis XIV|lieu=Paris|éditeur=[[éditions Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2015|pages totales=1405|isbn=978-2-221-12482-6|auteur1=Bély, Lucien}}
* {{Ouvrage |
* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Blais|prénom1=Christian |prénom2=Gilles|nom2=Gallichan |prénom3=Frédéric|nom3=Lemieux|prénom4=Jocelyn|nom4=Saint-Pierre|titre=Québec|sous-titre=Quatre siècles d'une capitale|éditeur=Les publications du Québec|année=2008|pages totales=692|isbn=978-2-551-19804-7|id=Blais}}.
* {{Ouvrage |prénom1= |nom1= |lien auteur1=Thomas Chapais |titre=Jean Talon : intendant de la Nouvelle-France (1665-1672) |éditeur=Impr. de S.-A. Demers |année=1904 |pages totales=540 |lire en ligne=https://archive.org/details/jeantalonintenda00chapuoft |auteur1=Chapais, Thomas}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Collectif|titre=Colloque Jean Talon « grand administrateur »|lieu=Châlons-en-Champagne, France|éditeur=Association des amis de Jean Talon|année=1994|pages totales=71|isbn=}}
* {{Article|langue=|auteur1=Cossette, Joseph|titre=Jean Talon, champion au Canada du gallicanisme royal, 1665-1672 : d’après sa correspondance avec la Cour de France|périodique=Revue d'histoire de l'Amérique française|volume=11|numéro=3|date=1957|issn=|lire en ligne=http://id.erudit.org/iderudit/301845ar|pages=327-352}}.
* De Waele, Michel, « La Nouvelle-France coloniale de Louis XIV », ''Cap-aux-Diamants,'' 122, 2015, p. 7-10.
* {{Article|langue=|auteur1=Dubé, Jean-Claude|titre=Les intendants de la Nouvelle-France et la religion|périodique=Sessions d’étude - Société canadienne d'histoire de l'Église catholique|volume=45|date=1978|issn=|lire en ligne=http://id.erudit.org/iderudit/1007121ar|pages=5-17}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dubé,|nom1=Louis|titre=Les Intendants de la Nouvelle-France|lieu=Louiseville|éditeur=Fides|année=1984|pages totales=327|isbn=2-7621-1244-3}}.
* [[Catherine Ferland|Ferland, Catherine]], « De la bière et des hommes : Culture matérielle et aspects socioculturels de la brasserie au Canada (17<sup>e</sup>-18<sup>e</sup> siècles) », ''Terrains et travaux'', n<sup>o</sup> 9 (2005), p. 32-50.
* {{Ouvrage|langue=|auteur1=Fraser, Annie Ermatinger|titre=The Drum of Lanoraye : A Narrative of the Days of Talon, the Great Intendant|lieu=Toronto|éditeur=Ryerson Press|année=1932|pages totales=308}}
* {{Ouvrage|auteur1=Glenday, Daniel|titre=French mercantilism and the Atlantic colonies, with specific reference to New France, 1494-1672|lieu=Montréal|éditeur=|année=1975|pages totales=80|isbn=|lire en ligne=http://digitool.Library.McGill.CA:80/R/-?func=dbin-jump-full&object_id=46002&silo_library=GEN01}}.
* {{Ouvrage|langue=|auteur1=Glenday, Daniel|titre=French Mercantilism in New France|sous-titre=The Intendance of Jean Talon|éditeur=|année=1974|pages totales=76|isbn=}}
* {{Article|langue=|auteur1=Groulx, Lionel|titre=Colonisation au Canada sous Talon|périodique=Revue d'histoire de l'Amérique française|volume=4|numéro=1|date=1950|issn=|lire en ligne=http://id.erudit.org/iderudit/801616ar|pages=61-73}}.
* Laberge, Alain, « Jean Talon, une mémoire à réviser? », ''Le Devoir'', 23 novembre 2019, https://www.ledevoir.com/opinion/idees/567646/325e-anniversaire-de-la-mort-de-jean-talon.
* {{Ouvrage|nom1=Lacoursière|prénom1=Jacques|lien auteur1=Jacques Lacoursière|titre=Histoire populaire du Québec|sous-titre=Des origines à 1791|lieu=Sillery|éditeur=[[Éditions du Septentrion]]|année=1995|pages totales=480|passage=119-132|isbn=|titre chapitre=Un organisateur de génie : Talon}}.
* {{Article|langue=|auteur1=Lamontagne, Roland|titre=L’influence de Colbert sur l’œuvre de Jean Talon|périodique=Revue d'histoire de l'Amérique française|volume=6|numéro=1|date=1952|issn=|lire en ligne=http://id.erudit.org/iderudit/301503ar|pages=42-61}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Lamontagne, Roland|prénom1= |nom1= |lien auteur1=Roland Lamontagne |titre=Jean Talon et la colonisation de la Nouvelle-France |éditeur=Université de Montréal |année=1953 |pages totales=416 }}
* {{Article|langue=|auteur1=Lamontagne, Roland|titre=Les dépenses du roi au Canada à l’époque de Jean Talon (1665-1672)|périodique=Revue d'histoire de l'Amérique française|volume=13|numéro=3|date=1959|issn=|lire en ligne=http://id.erudit.org/iderudit/301986ar|pages=335-343}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Lamontagne, Roland|prénom1= |nom1= |lien auteur1=Roland Lamontagne |titre=Succès d’intendance de Talon |lieu=Montréal |éditeur=[[Leméac]] |année=1964 |pages totales=78 }}
* {{Ouvrage|auteur1=Lanctôt, Gustave|prénom1=|nom1=|titre=L'Administration de la Nouvelle-France|sous-titre=l'administration générale|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Librairie ancienne Honoré Champion]]|année=1929|numéro d'édition=1|pages totales=169|consulté le=18 février 2012}}
* {{Ouvrage|prénom1=Malouin|nom1=Reine|lien auteur1=Reine Malouin|titre=Charlesbourg 1660-1949|lieu=Québec|éditeur=Éditions La Liberté|année=1973|pages totales=223|isbn=}}
* {{Ouvrage|auteur1=Mathieu-Loranger, Francine|auteur2=Jean Talon|titre=Les Mémoires de Jean Talon|lieu=Montréal|éditeur=Éditions Héritage|année=1981|pages totales=122|isbn=}}
* {{Article|langue=|auteur1=Moogk, Peter N.|titre=Jean Talon|périodique=Encyclopédie canadienne|date=21 janvier 2008 (modif. le 30 mars 2015)|issn=|lire en ligne=http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/jean-talon/|pages=}}.
* {{Article|langue=|auteur1=Moussette, Marcel|titre=La bière à l’époque de Jean-Talon|périodique=Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec|numéro=28|date=1992|issn=|lire en ligne=http://id.erudit.org/iderudit/7982ac|pages=18-20}}.
* Moussette, Marcel, ''Le site du Palais de l'Intendant à Québec : Genèse et structuration d'un lieu urbain'', Nouveaux cahiers du CELAT, 10. Québec, Septentrion, 1994, 229 p.
* Ouellet, Marie-Ève, ''Le métier d'intendant en France et en Nouvelle-France au XVIII<sup>e</sup> siècle'', Québec, Septentrion, 2018, 392 p.
* {{Ouvrage|auteur1=Ouimet, Josée|titre=Jean Talon, intendant en Nouvelle-France|lieu=Montréal|éditeur=Éditions de l'Isatis|année=2014|pages totales=79|isbn=}}
* {{Ouvrage|auteur1=Talon, Jean|auteur2=|titre=Talon. Textes choisis et présentés par Micheline D'Allaire|lieu=Montréal|éditeur=[[Éditions Fides]]|année=1970|pages totales=95|isbn=}}
* {{Ouvrage |langue= |prénom1=Trudel, |nom1=Marcel |lien auteur1=Marcel Trudel |traducteur=Patricia Claxton |titre=The Beginnings of New France 1524-1663 |lieu=Toronto |éditeur=McClelland and Stewart Limited |collection=The Canadian Century Series |année=1973 |pages totales=323 |isbn=0-7710-8610-5}}
* {{Article|langue=|auteur1=Vachon, André|titre=Talon, Jean|périodique=Dictionnaire biographique du Canada|volume=I (1000-1700)|éditeur=Université Laval/University of Toronto|date=1966 (révisé en 1986)|issn=|lire en ligne=http://www.biographi.ca/fr/bio/talon_jean_1F.html|pages=}}.
* {{Article|langue=|auteur1=Vachon, André|titre=Cinq notes sur la Nouvelle-France : Il — La Brasserie Du Roy|périodique=Les Cahiers des dix|numéro=39|date=1974|issn=|lire en ligne=http://id.erudit.org/iderudit/1025319ar|pages=126-129}}.
* {{Ouvrage|langue=|auteur1=Williams, Helen Ernestine|titre=Jean Baptiste Talon|lieu=Toronto|éditeur=Ryerson Press|année=1930|pages totales=30}}
=== Articles connexes ===
* [[Louis de Buade de Frontenac]]
* [[Jean-Baptiste Colbert]]
* [[Charlesbourg]]
* [[Conseil souverain de la Nouvelle-France|Conseil souverain]]
* [[Exploitation forestière au Canada]]
* [[Filles du Roy|Filles du roi]]
* [[Intendant de la Nouvelle-France|Intendant]]
* [[Jésuites au Canada|Jésuites]]
* [[Louis XIV]]
* [[Louis Jolliet]]
* [[François de Laval]]
* [[Notre-Dame-des-Anges]]
* [[Nouvelle-France]]
* [[Recensement de 1666 en Nouvelle-France]]
* [[Régiment de Carignan-Salières]]
* [[René-Robert Cavelier de La Salle]]
=== Liens externes ===
* [https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/147822/jean-talon-intendant-nouvelle-france-vision-ambitieuse-catherine-ferland « Jean Talon, l'intendant de la Nouvelle-France à la vision ambitieuse »], Aujourd'hui l'histoire, 6 janvier 2020
* [https://ilotdespalais.ca/a-propos/lhistoire/ L'Îlot des palais]
* [https://fondationlionelgroulx.org/programmation/18/11/07/figures-marquantes/jean-talon Figures marquantes de notre histoire] : Jean Talon (1626-1694)
* [http://www.amisdejeantalon.fr/ Association des Amis de Jean Talon].
* [http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=8281&type=pge#.UishiX9m76Q Notice biographique du Répertoire du patrimoine culturel du Québec].
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{{DEFAULTSORT:Talon, Jean}}
[[Catégorie:Personnalité politique de l'Ancien Régime]]
[[Catégorie:
[[Catégorie:Intendant de la Nouvelle-France]]
[[Catégorie:Personnage historique désigné du Québec]]
[[Catégorie:Personnage historique national du Canada]]
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