« François Coty » : différence entre les versions

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Né à [[Ajaccio]]<ref name="Le Guérer">{{Ouvrage| auteur1=[[Annick Le Guérer]]| titre=Le Parfum| sous-titre=des origines à nos jours| éditeur=Odile Jacob| année=2005| pages totales=416| passage=196, 197, 198| isbn=978-2-7381-8783-3| lire en ligne={{Google Livres|nwNCnERRQuEC|surligne=Coty}}}}.</ref> en 1874, dans une famille de notables corses originaire de [[Ligurie]] et implantée sur l’île depuis le {{s|XVI}}<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=34-35}}.</ref>, François Coty est élevé par sa grand-mère Anne Marie Belon (ou Beloni), sa mère, Marie, étant morte alors qu'il était encore enfant et son père, Jean-Baptiste, ayant été porté disparu après [[insoumission]] militaire<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=9}}.</ref>.
 
Âgé de onze ans, il quitte son île natale à l'automne 1885 avec sa grand-mère, seulement muni d'un [[certificat d'études primaires]]<ref name="Maroille10">{{harvsp|Maroille|2005|p=10}}.</ref>, il s'installe à Marseille, où il est probablement vendeur en {{citation|sachets de corsage odoriférants}}<ref name="Waleffe"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Maroille|2005|p=11}}.</ref>. Après avoir effectué son [[service militaire en France|service militaire]] (1896-1898), il arrive en 1898 à Paris<ref>{{harvsp|Jones|2010|p=29}}.</ref>, où il devient attaché parlementaire non rémunéré<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=45}}.</ref> d'[[Emmanuel Arène]], député républicain de la Corse, puis sénateur<ref>[https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/arene_emmanuel0489r3.html Arène, Êmmanuel, sénateur de la {{3e}} République]sur Sénat.fr.</ref>. Il est alors introduit dans les milieux influents parisiens<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=21-29}}.</ref>{{,}}{{note |groupe=N|Les milieux politiques, littéraires et artistiques<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=25-26}}.</ref>.}}.
 
Le {{Date-|12|juin|1900}}, alors que Paris accueille l'[[Exposition universelle de 1900|Exposition universelle]] qui célèbre, entre autres, la mode et la parfumerie françaises<ref name=Jones30>{{harvsp|Jones|2010|p=30}}{{commentaire biblio|{{citation étrangère|langue=en|His interest in perfume seems to have been inspired by the universal Exposition held in Paris In 1900 which included an extraordinary celebration of French fashion and perfumery.}}}}.</ref>, il épouse à la [[Mairie du 6e arrondissement de Paris|mairie]] du [[Sixième arrondissement de Paris|{{6e|arrondissement}} de Paris]] Yvonne Alexandrine Le Baron (1880-1966){{note|groupe=N|Petite fille d’[[Alphée Dubois]] Grand [[Prix de Rome]] <ref name="Feydeau"/>.}} et s'installe définitivement dans la capitale<ref name="Société">{{Harvsp|Maroille|2005}}.</ref>.
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Il remporte de grands succès commerciaux avec ''La Rose Jacqueminot'' (1904), un soliflore associant un absolu de rose de mai à deux composants de synthèse<ref>{{ouvrage|titre=Le roman des Guerlain. Parfumeurs de Paris|auteur=Élisabeth de Feydeau|éditeur=Flammarion|passage=157|url=https://books.google.fr/books?id=ZPKeDQAAQBAJ&pg=PT157}}.</ref>, suivi de ''L'Origan'' (1905), le premier parfum contenant de l'[[ionone]], vendu dans un flacon conçu par Baccarat avec une étiquette dessinée par Lalique<ref>{{article|titre=L’industrie du luxe et la mode : du temps des créateurs au temps des communicants (fin XIXe, fin XXe siècle)|auteur=Marc de Ferrière le Vayer|périodique=Apparences|numéro=1|année=2007|doi=10.4000/apparences.61}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=The Psychological Basis of Perfumery|auteur=J. Stephan Jellinek|éditeur=
Springer|année=2012|passage=96|url=https://books.google.com/books?id=iLv0CAAAQBAJ&pg=PA96}}.</ref>. Viennent ensuite ''Ambre Antique'' (1905) ; [[Annick Le Guérer]] souligne que ces parfums sont {{citation| contemporains du « [[fauvisme]] », mouvement qui se constitue autour de [[Maurice de Vlaminck|Vlaminck]], [[André Derain|Derain]], [[Henri Matisse|Matisse]] et privilégie l’éclat, la violence de la couleur, ces parfums ont toute l’audace et la force de ce courant pictural. Ils reflètent aussi le côté impulsif d’un homme au caractère complexe, étonnant mélange de timidité et de dureté, de générosité et d’exigences parfois despotiques}}<ref name="Le Guérer"/>. ils sont suivis par ''Le Muguet'' (1910), ''Lilas blanc'' (1910), ''Iris'' (1913), (soliflore), et surtout ''[[Le Chypre de Coty|Chypre]]'', lancé en 1917<ref>{{article|auteur=Emilie Veyretout|titre=Il y a 100 ans, le Chypre de Coty changeait la face de la parfumerie|périodique=Madame Figaro|date=15 février 2018|lire en ligne= http://madame.lefigaro.fr/beaute/il-y-a-100-ans-le-chypre-de-coty-changeait-la-face-de-la-parfumer-150218-147137}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur= Véronique Blamont |titre= Souvenirs de parfums: Secrets et histoires de senteurs|éditeur= FeniXX |année= 1997|pages totales= 96 |isbn=9782755522655|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=IctXDwAAQBAJ&dq}}{{commentaire biblio|{{citation|Un parfum de François Coty baptisé Chypre sorti en 1917. Il eut un tel succès qu’il est devenu le nom générique de la famille regroupant des parfums qui jouent sur des accords de mousse de chêne, ciste labdanum, patchouli et bergamote}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}[https://www.newyorker.com/magazine/1930/05/03/perfume-and-politics Janet Flanner, ''Perfume and Politics'', 25 avril 1930] sur ''[[The New Yorker]]''.</ref>, qu’[[Edmond Roudnitska]] décrit comme un {{citation |chef d’œuvre d’harmonie, de délicatesse et de goût}}<ref>{{ouvrage|auteur= [[Edmond Roudnitska]]|titre=L’Esthétique en question|sous-titre= introduction à une esthétique de l’odorat|éditeur=PUF|année=1977|pages totales = 264|passage= 133, 172, 202| lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=MGEIAQAAIAAJ&dq=inauthor%3A”Edmond+Roudnitska”&focus=searchwithinvolume&q=Coty}}.</ref>, qui donne naissance à une nouvelle famille olfactive, et dont le succès durera des décennies. Son souhait est que {{citation|chaque femme ait sa propre fragrance subtile, celle qui convient à son style et qui exprime réellement sa personnalité}}.
Parallèlement, Coty s'emploie à modifier les habitudes de consommation du parfum, qui était appliqué au {{s-|XIX}} sur les vêtements ou sur un mouchoir, et dont il recommande l'usage directement sur la peau, une pratique jusqu'alors réservée aux femmes considérées de rang inférieur<ref name=Jones32/>. Ces innovations sont désapprouvées par les grands parfumeurs parisiens, le Syndicat national de la Parfumerie française lui refusant l’admission en son sein<ref name=Jones30/>. Selon [[Bertrand de Saint-Vincent]], ce refus s'explique plutôt par le statut {{cita|d'outsider}} autodidacte de Coty<ref>{{ouvrage|auteur1= [[Bertrand de Saint-Vincent]]|auteur2= [[Jean-Charles Chapuzet]]|titre=Le Roman du ''Figaro'', 1826-2006| éditeur=Plon|année= 2006|isbn= 9782259205832|pages totales=228|passage=142|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=sjNlAAAAMAAJ&focus=searchwithinvolume&q=Coty}}</ref>, en effet, en tant qu'étranger à l'industrie du parfum et au monde parisien, il a dû faire face à l'hostilité et au scepticisme<ref name=Jones30/>.
 
[[Fichier:Vintage Coty Compact and Powder Set, "Air Spun" Beauty Powder (8406013905).jpg|vignette|redresse=0.5|Poudrier et poudre Coty.]]
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À partir de 1922, la société américaine Coty conditionne les parfums Coty aux États-Unis, avec des jus français et de l'alcool américain, afin d'éviter les droits de douane imposés aux États-Unis sur les parfums français<ref name=Jones107>{{harvsp|Jones|2010|p=107}}.</ref>. Ainsi, les parfums sont vendus au même prix qu'en France<ref name=Jones107/>. Des points de vente sont ouverts dans plusieurs villes dont [[Chicago]], [[San Francisco]] et [[Memphis (Tennessee)|Memphis]]<ref name=Jones107/>. Le bénéfice de la société américaine passe de 1 à 4 millions de dollars de 1923 à 1928, les ventes atteignant 50 millions de dollars en 1929, ce qui fait de Coty le leader de la parfumerie (à l'exception des produits de toilette) sur le marché américain<ref name=Jones107/>. Grâce à cette expansion rapide, la société américaine acquiert la majorité des sociétés Coty européennes<ref name=Jones107/>, {{citation|créant ainsi une entreprise cosmétique géante dont le siège légal, se trouvant aux États-Unis, lui donne accès aux principaux marchés américains}}<ref>{{article|auteur=Geoffrey Jones|titre=Firmes mondialisées et imaginaire de la beauté |périodique=Relations internationales|année=2014|numéro=157|doi=10.3917/ri.157.0131}}.</ref>.
 
En 1929, la société Coty est touchée par la [[Grande Dépression|crise économique]], dont l'effet est aggravé par la réaction de la société, qui réduit fortement ses prix pour essayer de maintenir ses volumes de vente, ce qui entraîne une dépréciation de la marque en termes de prestige et de luxe, les ventes américaines atteignant néanmoins 3,5 millions de dollars en 1933<ref name=Jones110>{{harvsp|Jones|2010|p=110}} {{lire en ligne|url=https://books.google.com/books?id=pRMUDAAAQBAJ&pg=PA110}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=Personality: He Has Young Ideas in Old Line|périodique=New York Times|date=2 septembre 1962|auteur=Richard Rutter|extrait=Sales plumeted from $ 50,000,000 in this country alone in 1929 to $ 3,500,000 in 1933. The depression of course was a major factor. But the management compounded its mounting problems by slashing prices in a desperate effort to gain a mass market. This was a near-fatal move in which prestige and the luxury symbol were vital. The Coty image - and sales - suffered around the world.}}.</ref>. Après {{citation|une violente campagne menée dans ''[[La Liberté (Paris)|La Liberté]]'' par Camille Aymard}}, entamée en avril 1932<ref>{{article|auteur=Camille Aymard|titre= Qui se ressemblent s’assemblent|périodique = La Liberté|date= 7 avril 1932|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41026548/f1.item.r=%22Greisalmer%22.zoom}}.</ref> contre le parfumeur et contre l'industriel suédois [[Ivar Kreuger]] (qui vient de se suicider){{note |groupe=N|La mort d'Ivar Kreuger est rapportée dans la presse comme un suicide, d’autres voix parlent d’un assassinat ; Jean Bénier suggère que les attaques de Camille Aymard dans son journal, soutenues par la signature de [[Jacques Bainville]] de l’Action Française, sont menées{{citation|pour menacer Coty du même sort}}<ref>{{ouvrage|auteur=Jean Bénier|titre=Les royaumes de Bernanos: témoignage|éditeur= Librairie bleue|année= 1994 |pages totales= 349 |passage=133|isbn= 9782863521045}}.</ref>}}{{,}}<ref>{{ouvrage| titre=Cahiers Jules Romains|volume=5|éditeur= Flammarion|année=1976|isbn= 9782080645463|passage=179}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Pierre Renouvin|titre=Histoire générale de la presse française|volume=3|éditeur= Presses universitaires de France|année=1969|isbn=9782130302582|passage=537}}.</ref>, campagne qui, selon Patrice de Sarran, fera doubler le tirage de son journal et chuter de moitié le cours des actions de Coty<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=35}}.</ref>, François Coty, vilipendé par la presse française pour évasion fiscale après avoir créé des holdings suisses, se retire de la gestion de la société, désormais confiée à Vincent Roubert<ref name=Jones110/>. Selon Geoffrey Jones : {{Citation bilingue bloc|lang=en|The unwinding of Coty’s business can be explained on several levels. While the cheapening of the brand had clearly been excessive, the business as a whole had also depended too much on its founder, even as the growth in scale required more depth in management. During the 1920’s François had remained obsessively in control of every aspect of his expanding business, and although this was quite characteristic of the cosmetic business, he might have carried it to excess. The relocation of the ownership to New york and the huge focus on the American market might also have been a step too far. |Le ralentissement des activités de Coty peut s'expliquer à plusieurs niveaux. Si la dévalorisation de la marque a été clairement excessive, l'entreprise dans son ensemble était trop tributaire de son fondateur, alors même que sa taille croissante exigeait une gestion plus poussée. Au cours des années 1920, François Coty était resté obsessivement attaché au contrôle de tous les aspects de son entreprise en expansion [...] peut-être à l'excès. La redomiciliation de la propriété à New York et l'énorme concentration sur le marché américain ont peut-être aussi été un pas de trop.|Geoffrey G. Jones|<ref name=Jones110/>.}}
 
=== Milliardaire, mécène et collectionneur ===
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En devenant actionnaire principal du ''Figaro'', François Coty poursuit des {{citation|objectifs bien précis relativement semblables à ceux qu’il s’est fixés en tant qu’industriel : démocratiser, élargir, internationaliser l’offre ; transformer le « vieux journal mondain » plutôt conservateur en un quotidien moderne ouvert au plus large public - en particulier les lecteurs de la presse communiste - diffuser ses idées politiques, dire « toute la vérité », dénoncer les scandales.}}, relève Claire Blandin<ref name="Blandin-p214"/>. Sous la direction de François Coty, l'importance des informations financières et économiques se développe ainsi que la rubrique sportive, la place accordée aux jeux, à la radio, avec la chronique [[Transmission sans fil|TSF]], au cinéma, la multiplication des suppléments thématiques ainsi que l’ouverture sur d’autres pays, toutes modifications qui, selon Claire Blandin, seront poursuivies par la suite<ref name="Blandin-p214"/>. Jacques Varin écrit que Coty {{citation|renou[e] avec le journalisme qu’il avait pratiqué pendant sa jeunesse}}<ref>{{ouvrage|auteur1=Max Heilbronn|auteur2= Jacques Varin| titre= Galeries Lafayette, Buchenwald, Galeries Lafayette|éditeur=Economica| année=1989|pages totales=170| passage= 36|lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=1b67AAAAIAAJ&q=françois+coty:+journalisme&dq=françois+coty:+journalisme&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwivzefA_vnqAhV6DWMBHUFECfs4FBDoATAIegQICBAC}}.</ref>. [[Tristan Gaston-Breton]] rapporte une information similaire : François Coty aurait {{cita|trouvé grâce aux relations de sa famille, une place de représentant de commerce en mercerie à Marseille puis de rédacteur dans un journal local}}<ref name="Gaston-Breton" />. En revanche, plusieurs historiens soulignent qu'il n'écrivait pas lui-même ses articles. Fred Kupferman décrit son {{cita|incapacité à écrire}} qui {{cita|l'obligeait à disposer d'une armée de porte-plume}}<ref>{{chapitre|titre chapitre=François Coty|auteur=Fred Kupferman|titre ouvrage=Entre deux guerres : la création française entre 1919 et 1939|auteurs ouvrage=Olivier Barrot et Pascal Ory|éditeur=F. Bourrin|année=1990|passage=81|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336072g/f91}}.</ref>. Ralph Schor cite le journaliste du ''Figaro'' [[Louis Latzarus]], selon lequel Coty est un {{cita|illettré}} qui s'est {{cita|mis à écrire ou plutôt à signer des articles}}<ref>{{ouvrage|titre=Le dernier siècle français (1914-2015)|auteur=Ralph Schor|éditeur=Place des éditeurs|année=2016|passage=242|url=https://books.google.fr/books?id=lAmLCwAAQBAJ&pg=PT242}}.</ref>. [[Urbain Gohier]], un des « [[nègre littéraire|nègres]] » de Coty<ref>{{ouvrage|titre=Céline, la race, le Juif|auteur1=Pierre-André Taguieff|auteur2=Annick Durafour|éditeur=Fayard|année=2017|passage=148|url=https://books.google.fr/books?id=43TZDQAAQBAJ&pg=PT148}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Dominique Venner|titre=Histoire de la collaboration|éditeur=Pygmalion|année=2000|passage=598}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=L'Ami du Peuple contre les « financiers qui mènent le monde »|auteur=Laurent Joly|périodique=Archives juives|volume=39|année=2006|url texte=https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2006-2-page-96.htm}}.</ref>, jugeait ce dernier, selon un propos rapporté par Patrice de Sarran et Claire Blandin, {{citation|dénué de culture et de tous moyens d'expression}}<ref name=Sarran_136>{{harvsp|Patrice de Sarran|1990|p=136}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=Le Figaro: Deux siècles d'histoire|auteur=Claire Blandin|éditeur=Armand Colin|année=2007|passage=1926|url=https://books.google.fr/books?id=ak6Gt3LeGm0C&pg=PA1926}}.</ref>. Le journaliste [[André Lang]], tout en citant également ce propos, note toutefois que Coty {{citation|n'écrivait lui-même ses articles que lorsqu'il parlait de soi}}<ref>{{ouvrage|titre=Pierre Brisson: le journaliste, l'écrivain, l'homme (1896-1964)|auteur=[[André Lang]]|éditeur=Calmann-Lévy|année=1967|passage=180}}.</ref>{{,}}<ref name=Sarran_136/>.
[[Fichier:François Coty par Adrien Barrère, 1922.jpg|vignette|redresse|gauche|François Coty par [[Adrien Barrère]], 1922.]]
En {{Date-||novembre|1925}}, François Coty installe le ''Figaro'' dans les immeubles du 12 et 14, [[Rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault|Rond-Point des Champs-Élysées]] qu'il acquiert à cet effet<ref>{{harvsp|Toledano|Coty|2009|p=123}}.</ref>. D'après Claire Blandin, il commence par le moderniser et le relancer ({{nombre|20000|exemplaires}} en 1921 ; {{formatnum:50000}} en 1928)<ref>{{ouvrage|auteur1=Christian Delporte|auteur2=Claire Blandin|auteur3=François Robinet|titre=Histoire de la presse en France: XXe-XXIe siècles|éditeur=Armand Colin|pages totales=352|isbn=9782200615857|lire en ligne={{Google Livres|-Or3DAAAQBAJ|surligne=l'avoir relancé}}|année=2016}}.</ref>. Le Maréchal [[Hubert Lyautey| Lyautey]] est nommé conseiller de la rédaction<ref>{{harvsp|Blandin|2010|p=215}}.</ref>, les {{citation|deux meilleurs chroniqueurs de Paris}}, [[Robert de Flers]] et [[Alfred Capus]] sont rappelés, l’ancien rédacteur en chef Louis Latzarus est congédié<ref>{{harvsp|Sicard-Picchiottino|2006|p=174}}.</ref>{{,}} <ref>{{harvsp|Maroille|2005|p name=10}}.<"Maroille10"/ref>{{,}}{{note |groupe=N|Peu de temps après, Louis Latzarus, rédige un pamphlet peu amène à l’égard de Coty ; évoquant la relation entre les deux hommes, Patrice de Sarran le caractérise comme un {{citation|ennemi juré du parfumeur}}<ref>{{harvsp|Sarran|1990|p=31}}.</ref>.}}, et en 1925, [[Lucien Romier]] devient rédacteur en chef du ''Figaro'', mais Coty se sépare de lui deux ans plus tard. À partir de la mort de [[Robert de Flers]], le journal adopte une ligne éditoriale résolument à droite{{note|groupe=N| En 1929, il renomme le journal « ''Figaro'' » (de 1929 à 1934), reprenant le nom que lui avaient donné ses fondateurs<ref name="Histoire-un-journal">{{ouvrage| auteur=Claire Blandin|titre= Le Figaro histoire d’un journal|éditeur=Nouveau monde éditions |date=2010|pages totales= 358|isbn=9782365838146|lire en ligne={{Google Livres|hkqDAgAAQBAJ|surligne= « fondateurs »}}}}.</ref>.}}. François Coty opère un changement de ton, utilisant le journal comme une tribune de combat, {{citation|il dénonce les complots occultes qui menacent la France, il vante les bienfaits du fascisme italien, félicite le régime nazi d’avoir écrasé le communisme et les syndicats marxistes ; car l’anticommunisme de François Coty prend de plus en plus le pas sur son [[Antigermanisme|hostilité à l’Allemagne]]}}<ref>{{ouvrage| auteur=Claire Blandin|titre= Le Figaro histoire d’un journal|éditeur=Nouveau monde éditions |date=2010|pages totales= 358|isbn=9782365838146|lire en ligne={{Google Livres|hkqDAgAAQBAJ|surligne= « deux périodes »}}}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=N|L'historien [[Claude Quétel]] estime que Coty incarne {{citation|un exemple presque caricatural}} de {{citation|diabolisation}} du communisme, indiquant néanmoins que {{citation|mezza voce}} toute la presse de droite dit la même chose que lui<ref name="Quétel">{{ouvrage|auteur= [[Claude Quétel]]| titre=L'impardonnable défaite : 1918-1940|éditeur=JC Lattes|année=2010|pages totales= 450|isbn= 9782709634809| lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=6WpOtgR38JMC&dq=Claude+Quétel+%3A+L%27impardonnable+défaite+%3A+1918-1940&q=%22Le+parti+de+l%27étranger%22#v=snippet&q=%22Le%20parti%20de%20l'étranger%22&f=false}}.</ref>.}}. Kim Perron estime que sous la direction de François Coty, qu'il qualifie de {{citation|grand admirateur du fascisme italien}} et dont il juge les propres positions politiques comme fascistes, {{citation|le corporatisme, l'antisémitisme, la xénophobie, mais surtout l'anticommunisme représentent quelques-uns des thèmes récurrents que l'on retrouve dans ''Le Figaro''}}<ref name = "Perron">{{ouvrage|auteur=Kim Perron|titre= La révolution culturelle nazie vue par la presse française entre 1933 et 1939, (Mémoire de maîtrise)|éditeur= [[Université de Sherbrooke]], Département d'Histoire |année= 2010|pages totales=134|format=pdf|passage= 5|lire en ligne=https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/2661/MR70802.pdf?sequence=1}}.</ref>.
 
Selon l'historien [[Laurent Joly]], pour expliquer la crise économique aux lecteurs, il s’appuie sur plusieurs mythes et stéréotypes et adopte « une ligne éditoriale sinueuse au service de l'« intérêt national », mais aussi de ses propres entreprises. ». L'industriel tempête contre l'[[administration fiscale]] et soutient la [[Accords de Locarno|politique de réconciliation]] de [[Aristide Briand|Briand]] (et [[Austen Chamberlain|Chamberlain]]) tandis que la {{citation|xénophobie s'impose néanmoins d'emblée comme l'un des thèmes de prédilection du ''Figaro''}}. À partir de 1924, François Coty y mène campagne contre le [[capitalisme]], la finance internationale, et contre le communisme par le biais d'articles {{citation|denses}} et {{citation|souvent austères}}<ref>{{harvsp|Joly|2006|p=96-97}}.</ref>. D'après Pierre Milza, il ne reste qu'une dizaine de milliers de lecteurs en 1933 lorsque François Coty perd le contrôle du quotidien<ref>{{harvsp|Milza|1990|p=143}}.</ref>.
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