« Réacteur pressurisé européen » : différence entre les versions
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Le '''réacteur pressurisé européen''' ou '''EPR''' (initialement ''{{langue|en|texte=European Pressurized Reactor}}'', renommé ''{{langue|en|texte=Evolutionary Power Reactor}}'') est un type de [[réacteur nucléaire]] de [[Générations de réacteurs nucléaires|troisième génération (classification internationale)]], conçu et développé, dans les années 1990, par la société NPI ({{langue|en|Nuclear Power International}}), détenue à parts égales par [[Framatome]] SA (50 %) et [[Kraftwerk Union|Siemens KWU]] (50 %). Il fait partie de la filière des [[Réacteur à eau pressurisée|réacteurs à eau pressurisée]].
Il a pour objectif d’améliorer la [[sûreté de fonctionnement]] et la rentabilité économique des centrales nucléaires par rapport à celles dotées de réacteurs de génération précédente. Il est destiné à des pays disposant de réseaux électriques capables de distribuer une puissance électrique de l'ordre de {{unité|1600
Le premier EPR, Taishan 1, est entré en fonctionnement en 2018 et sa performance l'a classé en 2019 premier réacteur mondial en quantité annuelle d'énergie électrique produite.
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En juillet 2020, deux EPR sont en service en [[Chine]], quatre autres sont en construction : un en Finlande à [[centrale nucléaire d'Olkiluoto|Olkiluoto]], un en France à [[Centrale nucléaire de Flamanville|Flamanville]] et deux au [[Royaume-Uni]] ([[Centrale nucléaire de Hinkley Point|Hinkley Point]]).
Prévues initialement pour durer quatre ans et demi, les constructions des réacteurs finnois et français ont commencé respectivement en 2005 et 2007, et leur mise en service a été repoussée à plusieurs reprises, jusqu'en 2021 et 2022. Parallèlement, leur coût a dérivé, passant de
D'autres réacteurs EPR sont en projet : six à [[Jaitapur]] ([[Inde]]), deux à [[centrale nucléaire de Sizewell|Sizewell]] ([[Royaume-Uni]]) et six autres en France.
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|Puissance thermique
| {{unité|4500
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|Puissance électrique
| {{unité|1650
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|Rendement
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| Taux de combustion<br>(du combustible)
| > {{unité|60
|-
| Durée de fonctionnement
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| {{nobr|60 ans}}
|}
L'EPR est un [[réacteur nucléaire]] à [[Réacteur à eau pressurisée|eau pressurisée]] (REP). Par rapport aux REP antérieurs construits en France, l'EPR est un projet plus complexe et plus puissant ({{Unité|1650
Les évolutions par rapport à la filière précédente, demandées par les autorités de sûreté nucléaire qui l'ont certifiée, ont pour objectifs de limiter les risques d'[[accident nucléaire|accidents]] (notamment de fusion du cœur du réacteur qui contient l'[[uranium]] [[enrichissement de l'uranium|enrichi]]), de réduire les [[Dose radioactive|doses]] de [[Rayonnement|radiations]] susceptibles d'affecter le personnel, et de diminuer les émissions radioactives dans le milieu environnant. Le niveau d'exposition du personnel aux radiations est réduit d'un facteur deux, et le niveau d'activité des rejets d'un facteur dix par rapport aux installations les plus récentes en service.
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Sur le plan de la [[Compétitivité économique|compétitivité]], Areva NP met en avant l'accroissement de puissance, une meilleure disponibilité, un meilleur rendement thermique et une plus grande durée de fonctionnement que les réacteurs de génération II<ref>[http://www.new.areva.com/FR/activites-1707/reacteur-epr--economique-et-competitif.html].</ref>.
Sur le plan technique, la conception de l’EPR se distingue notamment par son [[enceinte de confinement]] composée de deux parois de [[béton]] de {{unité|1.3
Le réacteur EPR possède plusieurs protections actives et passives contre les [[Accident nucléaire|accidents nucléaires]] :
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=== Génie civil ===
Quantités utilisées pour le [[génie civil]] principal (bâtiments de l'îlot nucléaire et de l'îlot conventionnel) d'un EPR (données Flamanville) : {{unité|400000
=== Pièces forgées ===
La chaîne de fabrication de cuves d'[[Areva NP]] ne permet pas de forger la totalité de la cuve d'un réacteur EPR (notamment la virole qui porte les tubulures). Le groupe a donc développé un partenariat avec l'entreprise japonaise {{lien|Japan Steel Works}} (JSW) (concurrent de [[le Creusot|Creusot Forge]]) qui garantit à Areva la fourniture de pièces forgées de grande taille<ref>[http://www.areva.com/mediatheque/liblocal/docs/pdf/activites/reacteurs-services/equipements/pdf-pres-creusot-vf.pdf Document Areva « Présentation Creusot Forge et Areva en Saône et Loire » cf. page4 : « Creusot Forge et son principal concurrent, le japonais JSW1, assurent la couverture de 90 % des besoins du marché mondial de réacteurs à eau pressurisée et à eau bouillante » « En octobre 2008, le groupe a développé un partenariat stratégique avec JSW, seule entreprise au monde ayant les capacités nécessaires pour forger la virole, porte tubulure d’une cuve EPR. Cet accord majeur garantit à Areva la fourniture de pièces forgées de grande taille, jusqu’en 2016 et au-delà. »].</ref>{{,}}<ref>[http://www.romandie.com/news/n/_Nucleaire_la_cuve_de_l_EPR_de_Flamanville_forgee_a_80_au_Japon19300120141656.asp Nucléaire: La cuve de l'EPR de Flamanville forgée à 80 % au Japon], Romandie - AFP, 30 janvier 2014.</ref>. JSW dispose, de fait, d'un quasi-monopole quant à la fabrication des grosses pièces forgées nécessaires à l'industrie nucléaire<ref>[http://www.usinenouvelle.com/article/le-futur-epr-en-inde-suspendu-a-un-accord-du-japon.N145722 Le futur EPR en Inde suspendu à un accord du Japon], ''L'Usine Nouvelle'' du 31 janvier 2011, consulté le 30 juin 2017.</ref>.
== Améliorations apportées par l'EPR par rapport aux réacteurs REP antérieurs ==
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Plusieurs améliorations de [[Sûreté nucléaire|sûreté]] sont apportées, notamment :
; Récupérateur de corium : Un [[récupérateur de corium]] en [[matériau réfractaire]] peut, dans le cas d'une fusion de cœur ayant conduit au percement de la cuve, maintenir celui-ci dans l'enceinte et le réfrigérer.
; Injection de sécurité et réfrigération de secours : Les systèmes d'injection de sécurité et de réfrigération de secours ont été renforcés et l'adoption d'une organisation dite « à 4 fois 100 % » présente un niveau de fiabilité qui est présenté comme plus important que le système précédent tout en facilitant la maintenance en service (une file peut être rendue partiellement indisponible pour raison de maintenance dans le cours du fonctionnement).
; Alimentation électrique de sauvegarde :Le nombre et la capacité de certains systèmes de secours du réacteur EPR ont été augmentés par rapport aux REP français, mais réduits par rapport aux réacteurs [[Konvoi]] (de génération plus ancienne). Par exemple, certains groupes électrogènes de secours sont moins nombreux ou doivent être activés manuellement<ref>{{pdf}}[http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266521/EPR_Report_Greenpeace.fr.pdf Rapport du professeur Helmut Hirsch commandité par Greenpeace], sur greenpeace.org.</ref>.
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=== Risque d'inondation ===
Pour l'EPR de Flamanville, le scénario le plus négatif envisagé<ref group="alpha">Sur la base de la plus haute houle, d'une montée des eaux due au réchauffement climatique et d'un raz de marée dû au tremblement de terre le plus violent connu sur la région{{référence nécessaire}}.</ref> conduit à une vague à {{nombre|8|mètres}} au-dessus du niveau de la mer actuel, ce qui laisse une marge de {{unité|4
Selon Jacques Foos, scientifique membre de la [[Commission locale d'information|CLI]] (Commission locale d'information) de Flamanville, les moteurs diesel qui serviraient à l'alimentation des pompes de refroidissement du réacteur en cas de perte du réseau électrique auraient été noyés s'il y avait eu la même vague que lors des [[accidents nucléaires de Fukushima]]<ref>[http://www.liberation.fr/economie/01012327670-l-epr-certitudes-ou-illeres L'EPR, certitudes ou œillères ?], ''Libération'', {{date-|24/03/2011}}.</ref>. Cependant, le risque d’une telle catastrophe naturelle est quasiment nul dans la [[Manche (mer)|Manche]] : il n'y a pas jonction entre plaques océaniques ou continentale sous cette mer, et la faible profondeur n'entraîne pas de risque de [[glissement de terrain sous-marin]]. La survenue d’un tsunami de {{unité|17|m}} sur la côte normande est donc improbable<ref>[http://refmar.shom.fr/fr/c/document_library/get_file?uuid=8e38824e-6d80-4fe4-a1c6-3a704fa1da1e&groupId=10227 L’aléa tsunami en France métropolitaine], [[Service hydrographique et océanographique de la Marine]].</ref>.
=== Risque de perte des alimentations électriques ===
Dans ses études d’accident de perte totale des alimentations électriques extérieures, EDF prend en compte la récupération de ces alimentations électriques extérieures au bout de 24 heures<ref>[http://www.edf.com/html/epr/rps/chap15/chap15-2.pdf Rapport de Sûreté EPR section chap 15.2 section 4a page 1273 - Perte des alimentations électriques externes (>
* 4 générateurs diesel d’urgence installés dans des bâtiments protégés et distincts du bâtiment réacteur. Chaque générateur peut alimenter un sous-système de sûreté pendant 72 heures ;
* 2 générateurs diesel d’ultime secours. Ces 2 générateurs distincts afin d’éviter les défaillances de cause commune, peuvent fournir de l’électricité pendant 24 heures ;
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== Coûts ==
Les chantiers de Finlande et de Flamanville, commencés respectivement en 2005 et 2007, ne sont toujours pas achevés en 2020 (EDF misait sur une durée de construction de 54 mois, soit 4,5 ans<ref name="FigaroCdCptes"/>). Parallèlement, leur coût est passé de
Selon une étude présentée en mars 2018 par la [[Société française d'énergie nucléaire|SFEN]]<ref name="SFENcoutNN">{{Ouvrage |url=http://www.sfen.org/sites/default/files/public/atoms/files/les_couts_de_production_du_nouveau_nucleaire_francais.pdf [format=pdf |titre=Les coûts de production du nouveau nucléaire français |éditeur=[[Société française d'énergie nucléaire|SFEN]] |date=mars 2018 |pages=88 |passage=26}}.</ref>, les coûts de construction (hors frais financiers pendant la construction) des premiers réacteurs EPR ont évolué de {{unité|2025|US$/kWe}}, au départ, à plus de {{unité|5215|US$/kWe}}, début 2018, pour celui d'Olkiluoto ; de {{unité|2063|US$/kWe}} à {{unité|6563|US$/kWe}} pour celui de Flamanville, et de {{unité|1960|US$/kWe}} à {{unité|3150|US$/kWe}} pour les deux réacteurs de [[Centrale nucléaire de Taishan|Taishan]] en Chine. Les résultats de cette étude sont à revoir à la hausse pour ce qui concerne Flamanville, dont le coût de construction a été réévalué, en juillet 2018, de {{Nobr|400 millions}} d'euros<ref>[https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/epr-de-flamanville-un-nouveau-retard-d-un-an-annonce-le-cout-de-construction-augmente-de-400-millions-d-euros_2866005.html EPR de Flamanville : un nouveau retard d'un an annoncé, le coût de construction augmente de 400 millions d'euros], France info, 25 juillet 2018.</ref>.
En comparaison, les modèles concurrents ont également subi une révision à la hausse des coûts de construction, mais dans une ampleur bien plus faible : de {{unité|5565|US$/kWe}} à {{unité|6802|US$/kWe}} pour les deux réacteurs APR1000 de Vogtle, aux États-Unis, de {{unité|2650|US$/kWe}} à {{unité|2807|US$/kWe}} pour ceux de Sanmen en Chine, de {{unité|2673|US$/kWe}} à {{unité|3041|US$/kWe}} pour les deux réacteurs VVER1200 de {{lnobr|Centrale nucléaire de Leningrad|Leningrad 2}}, et de {{unité|2800|US$/kWe}} à {{unité|3500|US$/kWe}} pour les quatre réacteurs Hualong en construction en Chine. Le principal facteur expliquant ces dérives serait la perte de qualification de la main-d’œuvre dans les pays européens et aux États-Unis, causée par l'absence de nouveau chantier pendant deux décennies, alors que dans les pays où d'importants programmes de construction étaient en cours (Chine, Russie), la dérive de coût a été bien moindre<ref name="SFENcoutNN"/>.
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== Amélioration du concept : les projets EPR-NM et {{nobr|EPR 2}} ==
EDF compte sur le [[retour d'expérience]] pour abaisser progressivement le coût des réacteurs EPR. Ainsi, les [[Centrale nucléaire de Taishan|EPR de Taishan]], dont la construction a démarré plus tard que celle de Flamanville, ont bénéficié de l'expérience du chantier de Flamanville, ce qui explique au moins en partie que leur durée de construction ait été initialement estimée (en octobre 2015) à {{nobr|90 mois}}, contre {{nobr|130 mois}} pour Flamanville. EDF espère que le chantier d'Hinkley Point sera encore plus rapide. Au-delà du retour d’expérience, une centaine d’ingénieurs d’EDF et d'Areva travaillent à la conception d'un nouveau modèle, l’EPR-NM, dérivé de l’EPR actuel. Plusieurs options de sûreté sont discutées, par exemple le confinement du dôme du réacteur ou le nombre de « trains de sûreté » (redondances qui assurent la sûreté du système). D'autres pistes consisteraient à agrandir les bâtiments pour faciliter la gestion des chantiers, à accroître le recours à la préfabrication, à réduire le nombre de références de produits ou à simplifier les plans. L'objectif est d'abaisser l’estimation du coût de l’électricité produite par le futur EPR-NM à {{unité|70
Dans une note publiée en mars 2018 pour contribuer au débat sur la [[programmation pluriannuelle de l'énergie]], la [[SFEN]] estime que des gains importants sont possibles par rapport aux premiers chantiers : de l’ordre de 30 % sur le coût de construction, grâce à des effets de série et d’apprentissage, et jusqu’à 50 % sur les coûts financiers, notamment via la conception des contrats ; pourront s'y ajouter des gains d'effet de paire (jusqu'à 15 % pour le second réacteur du site), d'effet de série sur un programme et d'effet de rythme de construction. Les principales options techniques retenues après l'intégration du retour d'expérience sont : une chaudière du niveau de puissance de celles des derniers EPR ({{unité|4590|MWth}}), une enceinte de confinement à simple paroi avec « liner », et une architecture des systèmes de sauvegarde en trois trains visant à simplifier au maximum le design<ref>{{Ouvrage |url=http://www.sfen.org/sites/default/files/public/atoms/files/les_couts_de_production_du_nouveau_nucleaire_francais.pdf |format=pdf |titre=Les coûts de production du nouveau nucléaire français |éditeur=SFEN |date=mars 2018 |pages=88 |passage=50}}.</ref>.
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Ensemble, {{nobr|Taishan 1}} et {{nobr|Taishan 2}} permettront de fournir au réseau électrique chinois jusqu'à {{unité|24|TWh}} d'électricité par an, soit l'équivalent de la consommation annuelle de cinq millions de Chinois. Le site est, par ailleurs, prévu pour accueillir deux autres réacteurs<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0600347128371-la-chine-met-en-service-le-1er-reacteur-epr-au-monde-2230171.php La Chine met en service le premier réacteur EPR au monde], ''[[Les Échos]]'', 14 décembre 2018.</ref>.
Sur l'année 2019, {{nobr|Taishan 1}} a fourni {{unité|12
== Réacteurs EPR en construction ==
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{{article détaillé|Centrale nucléaire d'Olkiluoto|Liste des centrales nucléaires en Finlande}}
[[Fichier:EPR OLK3 TVO fotomont 2 Vogelperspektive.jpg|droite|vignette|Projet d'EPR à Olkiluoto en Finlande (photomontage).]]
L'EPR est étudié pour fournir 22 % d'électricité en plus, qu'un réacteur traditionnel à partir de la même quantité de combustible nucléaire et pour réduire de
* Projets en cours :
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* Construction de l'EPR Olkiluoto 3 :
** La coulée du premier béton a eu lieu en juillet 2005<ref>[http://www.framatome.com/FR/businessnews-325/areva-np-grands-projets--olkiluoto-3.html Olkiluoto 3 - Dates Clés - Framatome].</ref>. La mise en service, initialement prévue en 2009, est régulièrement repoussée en raison, de problèmes techniques<ref>[http://www.knowckers.org/2008/11/epr-finlandais-un-silence-inquietant-d%E2%80%99areva/ EPR finlandais novembre 2008].</ref> (voir notamment plus haut les problèmes relatifs au [[#Risque lié au système informatique de s.C3.BBreté|système informatique de sûreté / contrôle commande]]) et du contentieux ouvert depuis 2008 entre Areva et le maître d'ouvrage finlandais TVO ; celui-ci réclame 1,8 milliard d'euros de dédommagement et Areva-Siemens 1,9 milliard d'euros, chacun s'accusant, de plus, d'être réciproquement responsable des retards<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jJQDpYGx0dMHLQHwIj2cSNHFLlQA?docId=CNG.e67fd2796ea5acabe0f3be5a76cec4a2.391 Le finlandais TVO craint de devoir attendre son EPR jusqu'en 2016 dépêche AFP Google actualités 11 février 2013].</ref>{{,}}<ref>[http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/nouveau-retard-de-deux-ans-pour-l-epr-finlandais_372244.html Nouveau retard de deux ans pour l'EPR finlandais?].</ref>.
** De cinq ans de retard<ref>[https://www.lemonde.fr/economie/article/2011/10/12/l-epr-finlandais-prend-du-retard_1586073_3234.html L'EPR finlandais prend du retard], ''Le Monde'', 12 octobre 2011.</ref> et un surcoût de 3,6 milliards d'euros annoncés en 2011 (coût global estimé à {{
** En mai 2014, un rapport de la [[cour des comptes (France)|Cour des comptes]] cité par le journal [[Les Échos]] indique que la date de 2014 ne sera pas possible à tenir au vu du retard des travaux. Il est également fait état d'un problème de dysfonctionnement de la gouvernance d'Areva qui a laissé, seul, le directoire décider de la mise en œuvre de ce chantier<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://fr.news.yahoo.com/la-cour-des-comptes-épingle-areva-et-les-205508059--sector.html|titre=La Cour des comptes épingle Areva et les années Lauvergeon|date=13 mai 2014|consulté le=13 mai 2014}}.</ref>. La Cour des comptes, quant à elle, se plaint d'une annonce prématurée par les Échos d'un rapport non terminé<ref>{{lien web|url=http://www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/Areva-la-Cour-deplore-des-articles-de-presse-prematures|titre=Areva : la Cour déplore des articles de presse prématurés|éditeur=La Cour des comptes|date=13 mai 2014|consulté le=13 mai 2014}}.</ref>. En septembre 2014, Areva annonce que le réacteur ne devrait entrer en service qu'en 2018, avec 9 ans de retard ; la construction serait terminée à la mi-2016, mais les essais dureraient jusqu'à 2018 ; les pertes provisionnées par Areva s'élèvent à 3,9 milliards d'euros, soit plus que le prix du réacteur, vendu 3 milliards d'euros en 2003<ref>{{lien brisé|url=http://www.liberation.fr/economie/2014/09/01/areva-annonce-un-retard-de-neuf-ans-pour-son-epr-finlandais_1091412 |titre=Areva annonce un retard de neuf ans pour son EPR finlandais }}, [[Libération (journal)|Libération]] d'après [[Agence France-Presse|AFP]], {{1er}} septembre 2014.</ref>.
** Areva et son client finlandais TVO signent, en mars 2018, un compromis pour régler leur contentieux croisé à plusieurs milliards d'euros. Pour solder le débat sur la responsabilité des dix années de retard dans la construction de l'EPR d'Olkiluoto, Areva SA, l'ancienne holding du groupe devenue sa structure de défaisance, va verser 450 millions d'euros à TVO ; cet accord met fin à toutes les procédures contentieuses<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0301421940510-olkiluoto-areva-va-payer-450-millions-pour-solder-son-contentieux-2160107.php Olkiluoto : Areva va payer 450 millions pour solder son contentieux], Les Échos, 11 mars 2018.</ref>.
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FA3, un « démonstrateur tête de série » EPR<ref>[http://nucleaire.cea.fr/fr/repere/nucleaire_monde.htm Le nucléaire dans le monde - CEA] (le CEA possède 73 % du capital d'[[Areva]]).</ref> est en construction à [[Centrale nucléaire de Flamanville|Flamanville]] ([[Maîtrise d'ouvrage|maître d'ouvrage]] : [[Électricité de France]]). La coulée du premier béton a eu lieu en décembre [[2007]]<ref>[http://www.framatome.com/FR/businessnews-313/framatome-grands-projets--flamanville-3--1er-reacteur-epr-francais-de-generation-iii.html Flamanville 3 - Dates clés - framatome.com].</ref>.
Alors que la mise en service était initialement prévue en [[2012]], en juillet [[2011]], EDF annonce un report de la mise en service à 2016 et un coût passant de
Le 15 avril 2015, l'ASN relève des « anomalies de fabrication » sur le fond et le couvercle de la cuve de l'EPR déjà installée sur le site : la composition de l'acier comporte trop de carbone, ce qui fragilise la cuve<ref>[https://lemonde.fr/energies/article/2015/04/16/l-epr-de-flamanville-place-sous-surveillance_4617161_1653054.html?xtmc=epr&xtcr=2 L’EPR de Flamanville placé sous surveillance], ''[[Le Monde]]'', 16 avril 2015.</ref>. Aussi, le 3 septembre 2015, EDF annonce un nouveau report de la mise en service au quatrième trimestre 2018. Le coût de construction prévu atteint désormais 10,5 milliards d'euros<ref>{{Lien web|titre=EPR de Flamanville : nouveau report à 2018|url=https://www.lesechos.fr/03/09/2015/lesechos.fr/021300748277_epr-de-flamanville---nouveau-report-a-2018.htm|site=lesechos.fr|date=2015-09-03|consulté le=2016-10-25}}.</ref>. En mai 2016, le journal ''Les Echos'' révèle que des pièces défaillantes dans les centrales nucléaires sont sorties de l'usine du Creusot, grâce à des dossiers falsifiés<ref>[https://www.lesechos.fr/02/05/2016/lesechos.fr/021896414879_nucleaire---les-deboires-de-l-epr-de-flamanville.htm Nucléaire : les déboires de l'EPR de Flamanville], sur lesechos.fr du 2 mai 2016, consulté le 15 août 2017.</ref>. En juin 2017, l'ASN demande à EDF de changer le couvercle de la cuve avant 2024<ref name="le monde 6q7xDb0c7AXtQEPM.99" />, puis autorise le 11 octobre suivant la mise en service du réacteur<ref>[https://reporterre.net/L-Autorite-de-surete-nucleaire-valide-l-EPR-de-Flamanville-malgre-ses-defauts ''Reporterre''], 12 octobre 2017.</ref>.
En juillet 2018, un nouveau retard d'un an est annoncé à la suite des « écarts de qualité » constatés sur 33 soudures, et le coût de construction prévisionnel est relevé de 400 millions d'euros, à {{
En avril 2019, l’[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]] et un groupe d’experts de l’[[Autorité de sûreté nucléaire|ASN]] émettent un avis défavorable sur la justification initialement présentée par EDF du maintien en l’état moyennant une surveillance renforcée, de 8 soudures sur les 33 incriminées. Ces 8 soudures sont situées au niveau des traversées de l’enceinte de confinement, {{refnec|ce qui rendra nécessaire son percement}}; leur réparation (tâche particulièrement complexe) entraînera un surcoût important, ainsi qu'un nouveau report de la date prévue pour chacune des étapes de la mise en service de la centrale<ref>[https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20190411_EPR-Flamanville-tuyauteries-vapeur-principales-VVP.aspx#.XLB3mRormhB Avis de l’IRSN sur les exigences d'exclusion de rupture et les défauts non détectés lors des contrôles de fin de fabrication des tuyauteries de vapeur principales du réacteur EPR de Flamanville - site de l’IRSN - le 11/04/2019]</ref>{{,}}<ref>[http://lavdn.lavoixdunord.fr/567047/article/2019-04-12/les-soudures-du-nouveau-reacteur-jugees-non-conformes-par-l-autorite-de-surete la voix du nord - consulté le 12 avril 2019]</ref>.
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* Le {{date-|13 décembre 2012}}, les régulateurs britanniques (Office for Nuclear Regulation et l'Environment Agency) ont certifié la conception de l'EPR UK : « La conception de l'EPR est acceptée pour la construction de centrales nucléaires au Royaume-Uni après son analyse approfondie. Ce type de réacteur conçu par [[EDF Energy]] et [[Areva]] respecte les préconisations des régulateurs britanniques en ce qui concerne les aspects [[Sûreté nucléaire|sûreté]], [[Sécurité industrielle|sécurité]] et [[Environnement#Actions de protection de l.27environnement|environnement]] »<ref>[http://news.hse.gov.uk/onr/2012/12/uk-regulators-confirm-acceptance-of-new-nuclear-reactor-design/ UK regulators confirm acceptance of new nuclear reactor design - site de l'ONR du 13 décembre 2012].</ref> ;
* Le {{date-|19 mars 2013}}, avec l’obtention du permis de construire l’EPR en Grande-Bretagne, tous les obstacles administratifs britanniques sont levés<ref>[http://www.usinenouvelle.com/article/epr-en-grande-bretagne-tous-les-obstacles-administratifs-leves.N193557 Usinenouvelle.com>Énergie EPR en Grande-Bretagne : tous les obstacles administratifs levés 19 mars 2013].</ref> ;
* En {{date-|octobre 2013}}, [[Électricité de France|EDF]] annonce qu'elle fait appel à [[Areva]] et à
* Le {{date-|21 octobre 2013}} est officialisé l'accord commercial entre EDF et le gouvernement britannique sur le prix de vente du kWh nucléaire produit par le futur EPR. Le 8 octobre 2014, la Commission européenne valide cet accord, le montant des coûts de construction de la centrale d'Hinkley Point C (2 réacteurs EPR) est estimé à 31,2 milliards d'euros et la mise en service du premier réacteur est annoncée pour 2023<ref>{{Lien web|langue=Anglais|titre=State aid: Commission concludes modified UK measures for Hinkley Point nuclear power plant are compatible with EU rules|url=http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14-1093_en.htm|site=Commission Européenne|date=08/10/2014|consulté le=}}.</ref> ;
* En {{date-|avril 2015}}, les travaux préparatoires sont stoppés, dans l'attente de la décision d'investissement d'EDF<ref>[http://www.usinenouvelle.com/article/edf-interrompt-les-travaux-pour-la-centrale-nucleaire-hinkley-point-c.N322811 EDF interrompt les travaux pour la centrale nucléaire Hinkley Point C :... ''EDF n'a pas été en mesure d'indiquer quand une décision d'investissement serait prise. Il négocie toujours certaines modalités du projet avec les autorités britanniques et discute aussi avec deux compagnies chinoises de services aux collectivités de leur rôle à Hinkley Point et de possibles futurs projets avec EDF dans le nucléaire au Royaume-Uni''...] - L'Usine Nouvelle, 02 avril 2015.</ref> ;
* En {{date-|juin 2015}}, l'[[Autriche]] et le [[Luxembourg]] dénoncent le soutien apporté à ce projet par le [[Gouvernement Cameron (2)|gouvernement Cameron]] devant la [[Cour de justice de l'Union européenne]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le projet d'EPR anglais remis en cause ?|url=http://www.batiactu.com/edito/le-projet-d-epr-anglais-remis-en-cause--41115.php|site=http://www.batiactu.com|date=29 avril 2015|consulté le=8 juin 2015}}.</ref>. Le 22 septembre 2020, la [[Cour de justice de l'Union européenne]] (CJUE) valide le dispositif de soutien du Royaume-Uni pour la construction des EPR d'Hinkley Point, estimant qu'il ne constitue pas une aide d'État incompatible avec le marché intérieur et déboutant l'Autriche et le Luxembourg. En juillet 2018, le Tribunal de l'Union européenne avait déjà débouté les plaignants<ref>[https://www.actu-environnement.com/ae/news/cjue-valide-aide-publique-epr-hinkley-36147.php4 Nucléaire : la CJUE valide les aides du Royaume-Uni pour la construction des EPR d'Hinkley Point], actu-environnement, 23 septembre 2020.</ref>{{,}}<ref>[https://www.lefigaro.fr/flash-actu/une-centrale-nucleaire-peut-beneficier-d-une-aide-d-etat-dans-l-ue-20200922 Une centrale nucléaire peut bénéficier d'une aide d'État dans l'UE], [[Le Figaro]], 22 septembre 2020.</ref>.
* En {{date-|juillet 2015}},
* En {{date|mars 2016}}, le directeur financier d’EDF démissionne sur fond de désaccord autour du projet d’Hinkley Point<ref>{{Article |langue=fr |titre=Le directeur financier d’EDF démissionne sur fond de désaccord autour du projet d’Hinkley Point |périodique=Le Monde.fr |date=7 Mars 2016 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/energies/article/2016/03/06/le-directeur-financier-d-edf-demissionne-sur-fond-de-desaccord-autour-du-projet-de-l-epr-britannique-d-hinkley-point_4877521_1653054.html |consulté le=2016-03-07 }}.</ref>.
* Début des travaux en 2016<ref>[https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/24/au-c-ur-du-chantier-le-plus-risque-d-edf_5205034_3234.html "après des années d’hésitation et d’annulation au dernier moment, le chantier a vraiment démarré. Sept jours sur sept, vingt heures par jour – de 6 h 30 du matin à 2 h 30 le lendemain – les ouvriers s’activent. Depuis un an, ils ont commencé les travaux d’une centrale nucléaire de type EPR à Hinkley Point, dans le Somerset"], Le Monde Économie, 24/10/2017.</ref> ; le {{1er}} béton du réacteur nucléaire est prévu en 2019<ref>{{en}}[https://www.theguardian.com/uk-news/2017/jul/03/hinkley-point-c-is-22bn-over-budget-and-a-year-behind-schedule-edf-admits But the company insisted it was still aiming for a delivery date of the end of 2025, and said it was on track to pour the concrete for the first reactor in 2019], The Guardian, 3 juillet 2017.</ref>.
* En {{date-|juillet 2017}}, EDF annonce un surcoût de 1,5 milliard de livres ; la livraison est prévue pour fin 2025 au plus tôt<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Véronique Le Billon |auteur2=Anne Feitz |auteur3=Vincent Collen |titre=Nucléaire : premier revers pour l’EPR anglais d’EDF |périodique=Les Échos |date=03/07/2017 |lire en ligne=https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/030425822656-nucleaire-premier-revers-pour-lepr-anglais-dedf-2099453.php }}.</ref>.
* En mars 2018, le chantier mobilise déjà {{nombre|3000|personnes}} et réunira plus de {{nombre|5000|personnes}} en période de pointe ; plus de 4 millions de tonnes de terre ont été excavées ; le creusement de galeries en béton précontraint de
Le {{date-|11 décembre 2018}}, les fondations du bâtiment réacteur sont coulées, marquant le début officiel de la construction de la {{1re}} tranche<ref>{{en}} [https://mobile.twitter.com/edfehinkleyc/status/1072479941562896384 - #Hinkley Point C progress continues with the last major milestone of 2018 completed. In a job that took over 30 hours, teams poured concrete on the first part of reactor one's 4,500 tonne base, which provides the soild platform for reactor buildings. - Communiqué d’EDF Energy sur twitter - 11 décembre 2018]</ref>{{,}}<ref>[https://pris.iaea.org/PRIS/CountryStatistics/ReactorDetails.aspx?current=1072 AIEA - base de données PRIS - mise à jour du 07 janvier 2019]</ref>.
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==== Projet de construction de six nouveaux réacteurs EPR ====
EDF doit présenter au gouvernement début 2021 un programme de construction de trois paires de réacteurs EPR optimisés (« EPR2 »), dont elle estime le coût de construction à {{unité|46
Bernard Fontana, président du directoire de [[Framatome]], annonce en juillet 2020, dans le cadre de son programme « Juliette », destiné à assurer {{citation|la continuité de la charge opérationnelle}} dans ses usines, son intention de lancer la production de certains composants des EPR de nouvelle génération dès mi-2021, soit un an et demi avant la date butoir fixée par l'exécutif pour s'engager ou non dans la commande de nouveaux réacteurs. Il estime qu'{{citation|avec cette organisation nous pouvons réduire nos coûts de production de 25 %}}<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/epr-meme-sans-commandes-framatome-est-deja-au-travail-1222800 EPR : même sans commandes, Framatome est déjà au travail], [[Les Échos]], 10 juillet 2020.</ref>.
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* L'[[Afrique du Sud]] a annoncé, en décembre 2008<ref>[http://www.enviro2b.com/environnement-actualite-developpement-durable/27143/article.html Page non trouvée le 15 août 2017], sur enviro2b.com</ref>, l'annulation de son programme nucléaire de réacteurs<ref>[http://www.usinenouvelle.com/article/areva-edf-faute-de-financement-l-afrique-du-sud-renonce-aux-epr.153457 Faute de financement l'Afrique du Sud renonce aux EPR], L'Usine Nouvelle.</ref>.
* [[Abou Dabi (émirat)|Abou Dabi]] était en négociation pour quatre réacteurs proposés par Areva, Suez et Total, mais le {{Date-|28|décembre|2009}}, Abou Dabi annonce préférer l'offre du consortium mené par le [[Korea Electric Power|Sud-Coréen KEPCO]]<ref>{{en}}[http://www.neimagazine.com/story.asp?storyCode=2055052 Nuclear Engineering : KEPCO wins UAE civil nuclear bid 4Jan2010].</ref>.
* L'[[Italie]] envisageait la construction de quatre EPR<ref>{{pdf}} [http://www.edf.com/fichiers/fckeditor/Commun/Presse/Communiques/EDF/2010/cp_20100409.pdf EDF, ENEL et
* La [[République tchèque]] a éliminé de son appel d'offres pour deux tranches en 2012, pour équiper la centrale de [[Centrale nucléaire de Temelín|Temelin]], le projet d'EPR d'Areva en raison de son refus de s'engager sur un prix fixe et un délai<ref>[http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20121023trib000726636/pourquoi-l-epr-d-areva-est-il-elimine-de-l-appel-d-offres-tcheque-.html Pourquoi l'EPR d'Areva est-il éliminé de l'appel d'offres tchèque ?], sur latribune.fr.</ref>.
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