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{{Articles connexes|Passion du Christ|Arrestation de Jésus|Procès de Jésus}}
[[Fichier:SabinaCrucify.jpg|vignette|upright=0.8|Jésus crucifié aux pieds non cloués, porte de l'[[église Sainte-Sabine de Rome]] datée du {{s-|V|e}}.]]
L'identification des causes de la condamnation de Jésus reste un sujet débattu : les récits évangéliques qui attribuent aux [[Juifs]] l'initiative des poursuites et rapportent une condamnation hâtive et une exécution romaines, ont en effet une forte portée [[Théologie|théologique]], visant notamment à montrer que le procès n'a pas été régulier<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Markus N. A. Bockmuehl|titre=The Cambridge Companion to Jesus|éditeur=Cambridge University Press|année=2001|passage=136|isbn=}}.</ref>. Toujours est-il que l'exécution de Jésus a pour les autorités juives des raisons essentiellement religieuses, et pour les autorités romaines des raisons politiques. Certains contemporains de Jésus le tenaient pour un menteur, un faux prophète, voire un idolâtre, ce qui a certainement inquiété les autorités juives craignant que ses disciples voient en lui une [[Messie|figure messianique]]<ref>[[Graham Stanton]], « Jesus of Nazareth: A Magician and a False Prophet Who Deceived God's People ? », dans ''Jesus and Gospel'', Cambridge University Press, 2005, {{p.|127-147}}.</ref>. Chez les [[Rome antique|Romains]], le crucifiement était un supplice [[:wikt:infamant|infamant]] réservé aux criminels, ce qui indique que les charges retenues contre Jésus devaient être très sérieuses : {{Citation|agitateur dangereusement arrogant}}, criminel politique, il fut probablement accusé de créer de graves troubles à l'[[ordre public]], {{Citation|ce qui correspondrait à l'idée d'une prétention messianique royale, qu'elle soit de son fait ou de celui de ses disciples}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Larry W. Hurtado]]|titre=Le Seigneur Jésus Christ : la dévotion envers Jésus aux premiers temps du Christianisme|éditeur=Éditions du Cerf|année=2009|passage=69-70|isbn=}}.</ref>.
 
Dans l'[[Évangile selon Jean]], [[Jésus de Nazareth|Jésus]] est obligé, comme d’autres condamnés au [[crucifiement]] (qui deviendra pour ce cas précis la Crucifixion), de porter sa propre croix jusqu’au mont du [[Golgotha]] (la ''place du crâne''), le lieu de l’exécution. D’après les [[Évangiles synoptiques]], sur la route du [[Golgotha]], les soldats obligent un passant, [[Simon de Cyrène]], à porter la croix de [[Jésus de Nazareth|Jésus]]. La raison n’en est pas donnée dans les [[Évangiles]], mais l’[[Évangile selon Marc]] trouve opportun de citer les enfants de Simon, Alexandre et Rufus, comme s’ils avaient été des personnages connus des futurs lecteurs de [[Marc (évangéliste)|Marc]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Raymond Edward Brown]]|titre=The Death of the Messiah : From Gethsemane to the Grave : a Commentary on the Passion Narratives in the Four Gospels|éditeur=Doubleday|année=1994|passage=929|isbn=}}.</ref>. [[Paul de Tarse|Paul]] cite aussi un « Rufus » dans son [[Épître aux Romains]] (Rm 16. 13)<ref>{{BFR|Rm|16|13}}.</ref>. Luc ajoute que les femmes disciples suivaient Jésus, et pleuraient sur son destin, mais qu’il leur répondait par des citations (Os 10. 8)<ref>{{BFR|Os|10|8}}.</ref>.
 
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Les causes et les détails de l'exécution de Jésus sont plus sujets à caution, les évangélistes ayant enrichi – on suppose – ces épisodes bibliques de symboles théologiques<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Rochais|auteur2=Chrystian Boyer|titre=Le Jésus de l'histoire à travers le monde|éditeur=Fides|année=2009|passage=112|isbn=}}.</ref>. Aussi est-il illusoire, selon [[Étienne Trocmé]], de chercher à reconstruire, sur la base des récits évangéliques de la [[Passion du Christ]], un compte-rendu historique précis de cet épisode<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Étienne Trocmé]]|titre=Jesus as seen by his contemporaries|éditeur=Westminster Press|année=1973|passage=70|isbn=}}.</ref>.
 
Chez les [[Rome antique|Romains]], le crucifiement était un supplice [[:wikt:infamant|infamant]] réservé aux criminels, ce qui indique que les charges retenues contre Jésus devaient être très sérieuses : {{Citation|agitateur dangereusement arrogant}}, criminel politique, il fut probablement accusé de créer de graves troubles à l'[[ordre public]], {{Citation|ce qui correspondrait à l'idée d'une prétention messianique royale, qu'elle soit de son fait ou de celui de ses disciples}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Larry W. Hurtado]]|titre=Le Seigneur Jésus Christ : la dévotion envers Jésus aux premiers temps du Christianisme|éditeur=Éditions du Cerf|année=2009|passage=69-70|isbn=}}.</ref>.
 
Aucun des évangélistes ne mentionne au moment de la crucifixion le cloutage des pieds et des [[Main|mains]]. Plus tard, pendant l'épisode de l'incrédulité de Thomas, Jean évoque un cloutage des mains<ref>{{BFR|Jn|20|25—27}}.</ref>, et Luc décrit Jésus ressuscité montrant ses mains et ses pieds<ref>{{BFR|Lc|24|39}}.</ref>. Si la tradition du cloutage peut être interprétée comme un embellissement théologique des évangélistes Jean et Luc, ainsi que de l'apocryphe [[Évangile de Pierre]], pour répondre à la prophétie du [[Livre des Psaumes]]<ref>{{BFR|Ps|22|17}}.</ref>, cette tradition (développée après par [[Justin de Naplouse|Justin Martyr]]<ref>Justin Martyr, '' Dialogue avec Tryphon'', 97.</ref> vers 160)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Bruce Metzger]]|titre=New Testament tools and studies|éditeur=Brill|année=1980|passage=217|isbn=}}.</ref> repose sur une réalité historique. La recherche contemporaine la confirme en s'appuyant sur les sources documentaires relatant les crucifiements à l'époque romaine, sur le contexte historique (les crucifiements en masse privilégiaient les cordes mais il n'était pas rare pour des exécutions singulières d'utiliser des clous) et sur les découvertes archéologiques<ref>{{en}} {{Lien|Joe Zias}} et {{Lien|James H. Charlesworth}}, « Crucifixion: Archaeology, Jesus, and the Dead Sea Scrolls », dans ''In Jesus and the Dead Sea Scrolls'', éd. J. H.
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