« Camps de concentration nazis » : différence entre les versions

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[[Fichier:WW2 Holocaust Europe N-E map-fr.svg|vignette|upright=1.5|Carte des camps de concentration nazis.]]
 
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Les '''camps de concentration nazis''' sont des centres de détention de grande taille créés par le [[Troisième Reich]] à partir de 1933 et jusqu'à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], pour interner, [[Travail forcé sous domination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale|exploiter la force de travail]] et tuer des opposants politiques, des résidents d'un pays conquis, des groupes [[ethnie|ethniques]] ou [[religion|religieux]] spécifiques, etc. Ce sont les détenus qui sont forcés de construire ces camps, les victimes travaillant dans des conditions inhumaines, y laissant souvent leur vie.
<!-- À CLASSER SELON L'ORDRE ALPHA. DU NOM D’AUTEUR -->*
Le Troisième Reich utilisa les [[camp de concentration|camps de concentration]], comme ceux de [[Dachau]] ou [[Buchenwald]] pour éloigner et terroriser les opposants politiques au régime, puis pour y interner les [[Juifs]], les [[roms|Tziganes]], les prêtres et prélats catholiques, les [[Témoins de Jéhovah]], les [[homosexuel]]s et les « éléments asociaux » comme les criminels, vagabonds{{etc.}}
 
{{Portail|Seconde Guerre mondiale|nazisme|Minorités}}
Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, ces camps se multiplient pour y enfermer les résistants et opposants de toute l'Europe occupée, mais aussi pour constituer un réservoir de [[main-d'œuvre]] servile. Le travail y était épuisant, la [[nourriture]] insuffisante, les soins pratiquement inexistants, les mauvais traitements réguliers et la [[mortalité]] élevée. Tout visait à déshumaniser les victimes et à les conduire à une mort rapide.
 
Dans le cadre de la [[Shoah|destruction des Juifs d'Europe]], sont également créés, à partir de 1941, six [[Centres d'extermination nazis|centres d'extermination]], dont la nature et les objectifs sont distincts de ceux du système concentrationnaire.
 
<!-- À CLASSER SELON L'ORDRE ALPHA. DU NOM D’AUTEUR -->*
== Évolution dans le temps ==
=== La création des premiers camps ===
[[Fichier:Mahnmal-KZ-Kemna.jpg|vignette|upright=1.0|Le mémorial du camp de concentration de Kemna.]]
 
Les premiers camps de concentration sont créés par la [[Sturmabteilung|SA]], comme [[Oranienburg]] en {{date-|mars 1933}}{{sfn|Delarue|1962|p=52}}. Dès cette époque, on dénombre une quarantaine de camps de toutes tailles en Allemagne{{sfn|Delarue|1962|p=52}}, comme ceux de Bredow, près de [[Stettin]], créé par le chef SA Karpfenstein, ancien ''[[Gauleiter]]'' de [[Poméranie]], de [[Wrocław|Breslau]], dirigé par [[Edmund Heines]], de [[Wuppertal]]{{sfn|Delarue|1962|p=58}}, de [[Kemna (camp de concentration)|Kemna]] ou [[Benninghausen]]. La torture y est courante et fait l'objet de plaintes transmises à [[Adolf Hitler]] par le Ministre de la Justice, [[Franz Gürtner]] : « Les prisonniers n'ont pas seulement été frappés à coup de fouet et d'outils jusqu'à en perdre connaissance, et sans aucune raison, comme dans le camp d'internement de sécurité de Bredow près de Stettin, mais ils ont aussi été torturés d'autre façon{{sfn|Delarue|1962|p=58}}. »
 
À [[Berlin]], la SA ouvre une cinquantaine de « microcamps de concentration », installés dans des caves ou des dépôts où leurs victimes sont battues à mort, torturées ou égorgées{{sfn|Höne|1972|p=63}}. Le premier chef de la [[Gestapo]], [[Rudolf Diels]], déclare après la guerre, à propos des prisons berlinoises de la SA : « Les interrogatoires avaient commencé et fini par un passage à tabac. À quelques heures d'intervalle, une douzaine de gars avaient frappé leurs victimes avec des barres de fer, des matraques en caoutchouc et des fouets. Dents brisées et os cassés témoignaient des tortures. À notre entrée, ces squelettes vivants couverts de plaies suppurantes étaient allongés les uns à côté des autres sur leur paillasse putréfiée{{sfn|Kershaw|1999|p=708}} ».
 
Le camp de [[Kislau (camp de concentration)|Kislau]] est créé le {{date-|21 avril 1933}} et géré par le Ministère de l'Intérieur de la [[république de Bade]], celui de [[Lichtenburg (Allemagne)|Lichtenburg]] par la police du Land de [[Saxe-Anhalt]], [[Bad Sulza (camp de concentration)|Bad Sulza]] est financé par le Ministère de l’Intérieur et dirigé par la police du Land de [[Thuringe]] et gardé par des SA. La [[Columbia (camp de concentration)|Columbia Haus]] à [[Berlin]] est tout d'abord une prison illégale de la Gestapo avant de devenir un camp géré par la [[Schutzstaffel|SS]].
 
Ces « camps sauvages », selon l'expression d'Olga Wormser-Migot{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=33}}, sont gérés par des amateurs : il s'agit de « camps éphémères, de camps en rodage{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=33}} », qui n'ont généralement qu'une brève existence, à l'exception notable de [[Dachau (camp)|Dachau]], dont la création est annoncée par le préfet de [[Munich]] début {{date-|mars 1933}}{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=33}} et dont la garde est transférée de la SA à la SS le {{date-|11 avril 1933}}{{sfn|Dederichs|2007|p=69}}. Les « camps sauvages » sont pour la plupart dissous lors de l'organisation du système concentrationnaire par [[Theodor Eicke]].
 
=== L'organisation mise en place par Theodor Eicke, 1933-1939 ===
[[Fichier:Bundesarchiv_Bild_146-1974-160-13A,_Theodor_Eicke.jpg|vignette|upright=0.8|[[Theodor Eicke]].]]
En {{date-|juin 1933}}, [[Theodor Eicke]] est nommé par [[Heinrich Himmler|Himmler]] commandant du [[Camp de concentration de Dachau]]{{sfn|Knopp|2006|p=65}}, où sont alors détenus {{unité|2000|prisonniers}}{{sfn|Mayer|1990|p=153}}. Il y met immédiatement en place les bases du système concentrationnaire nazi, notamment en ce qui concerne l'obéissance aveugle des gardiens aux ordres, et le système de surveillance, de discipline et de châtiment des détenus, dont « le but est de briser psychologiquement, moralement et physiquement les prisonniers{{sfn|Mayer|1990|p=372}} ». Avec ''Papa Eicke'', surnom qui lui est donné par les gardiens de camp{{sfn|Knopp|2006|p=64}}, on passe de la brutalité indisciplinée des gardiens à la terreur planifiée de la SS. Ses résultats font forte impression sur Himmler qui le promeut SS-''[[Brigadeführer]]''{{note|groupe=alpha|Équivalent en France de [[général de brigade]], mais il s'agit ici d’un grade de « police » et non d’un grade militaire.}} le {{date-|30 janvier 1934}}.
 
À partir du {{date-|4 juillet 1934}}, au lendemain de la [[nuit des Longs Couteaux]]{{note|groupe=alpha|Eicke participe aux arrestations de masse et à au moins un meurtre, celui de [[Ernst Röhm]].}}, Eicke est promu SS-''[[Gruppenführer]]''{{note|groupe=alpha|Équivalent en France de [[général de division]], mais il s'agit ici d’un grade de « police » et non d’un grade militaire.}}{{,}}{{note|groupe=alpha|Ceci place alors Eicke au second rang de la hiérarchie SS{{sfn|Mayer|1990|p=172 et 196}}.}} et il est nommé inspecteur des camps de concentration et commandant des unités ''Totenkopf'' (''Inspekteur des Konzentrationslager und Führer des SS Totenkopfverbände''){{sfn|Stein|1977|p=31}}. En tant qu'inspecteur des camps, il est rattaché au [[Reichssicherheitshauptamt|RSHA]] dirigé par [[Reinhard Heydrich]], et plus particulièrement à la [[Gestapo]]{{note|groupe=alpha|La Gestapo est l’''Amt IV'' {{en fr|le service {{n°|4}}}} du RSHA.}} ; comme commandant des ''Totenkopfverbände'', il relève en outre du bureau central de la [[Schutzstaffel|SS]], le [[SS-Hauptamt|SS-''Hauptamt'']] {{en fr|Le bureau central}}, et prend ses ordres directement auprès de [[Heinrich Himmler|Himmler]]{{sfn|Sofsky|1995|p=46-47}}. Dès 1936, Eicke plaide pour l'agrandissement des camps existants et la construction de nouveaux centres de détention et envisage de les utiliser comme réservoir de [[main-d'œuvre]] servile{{sfn|Mayer|1990|p=186}}.
 
Eicke lance une profonde réorganisation du système concentrationnaire qui sera achevée en 1939. Il ferme peu à peu les premiers camps pour regrouper, pendant {{nobr|l’été 1937}}, les détenus dans quatre camps principaux : [[Camp de concentration de Dachau|Dachau]], [[Camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen|Sachsenhausen]], [[Buchenwald]] et [[Lichtenburg (Allemagne)|Lichtenburg]], pour les femmes{{sfn|Mayer|1990|p=185}}. Après cette diminution du nombre des camps, on assiste à une augmentation, avec la création en 1938 de [[Flossenbürg]], en préparation au démembrement de la [[Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale|Tchécoslovaquie]], et de [[Mauthausen]], immédiatement après l'[[Anschluss]], puis par le camp de femmes de [[Ravensbrück]] en 1939{{sfn|Sofsky|1995|p=48}}. Durant l’invasion de la Pologne, la SS ouvre à [[Gdańsk|Dantzig]] le camp du [[Stutthof]] ainsi que sept autres camps prévus pour y interner des Polonais suspects. Cinq mois après l’invasion de la Pologne, la création d’[[Auschwitz]] est décidée{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=64}}.
 
Eicke met également en place le règlement interne de [[Dachau]], promulgué le {{date-|1er octobre 1933}}{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=56}} et rapidement généralisé à l’ensemble des camps. Selon la formule d'[[Olga Wormser]]-Migot, il peut être résumé par la phrase : « Tolérance signifie faiblesse{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=56}}. »
 
{{Citation bloc|Quiconque fait de la politique, tient des discours ou des réunions de provocation, forme des clans, se rassemble avec d'autres dans le but d'inciter à la révolte, se livre à une nauséabonde propagande d'opposition ou autre sera pendu en vertu du droit révolutionnaire ; quiconque se sera livré à des voies de fait sur la personne d'un garde, aura refusé d'obéir ou se sera révolté sous quelque forme que ce soit, sera considéré comme mutin et fusillé sur-le-champ ou pendu.|Extrait du règlement régissant la discipline et la répression des détenus de Dachau, rédigé par Theodor Eicke{{sfn|Knopp|2006|p=64}}.}}
Dans tous les camps se mettent en place une violence, une cruauté contrôlées et disciplinées, un véritable système de terreur bien codifié qui se poursuit après le départ de Eicke. Il est notamment appliqué par des commandants de camp créés par Eicke, comme [[Rudolf Höß]] à [[Auschwitz]], [[Franz Ziereis]] à [[Mauthausen]] et [[Karl Otto Koch]] à [[Camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen|Sachsenhausen]] et [[Buchenwald]].
 
[[Fichier:Arbeitmachtfrei.JPG|vignette|upright=1.2|gauche|Inscription en allemand « [[Arbeit macht frei]] » signifiant en français « Le travail rend libre » en haut de la grille d’entrée du [[camp de concentration de Dachau]].]]
 
{{Citation bloc|À cette époque, combien de fois n'ai-je pas dû me dominer pour faire preuve d'une implacable dureté ! Je pensais alors que ce qu'on continuait à exiger de moi dépassait les forces humaines ; or, Eicke continuait ses exhortations pour nous inciter à une dureté encore plus grande. Un SS doit être capable, nous disait-il, d'anéantir même ses parents les plus proches s'ils se rebellent contre l'État ou contre les conceptions d'Adolf Hitler.|Rudolf Höß{{sfn|Höss|2005|p=107}}}}
 
Jusqu'au début de la [[Seconde Guerre mondiale]], des libérations restent possibles mêmes si elles sont rares. Les internés qui recouvrent la liberté sont contraints au secret, règle qu'ils respectent généralement, de peur de se voir à nouveau internés. Cette possibilité de « rédemption » et de libération est confirmée par un texte du commandant d'[[Esterwegen]] signé par Eicke lui-même.
 
{{Citation bloc|Chaque prisonnier en détention de sécurité a la liberté de réfléchir sur le motif pour lequel il est venu au camp de concentration. Ici, l'occasion lui est offerte de changer de sentiments intimes à l'égard du peuple et de la patrie, et de se dévouer à la communauté populaire sur la base nationale-socialiste, ou bien, s'il y attache plus de prix, de mourir pour la sale II{{e}} ou III{{e}} Internationale juive d'un Marx ou d'un Lénine.|Document signé par Theodor Eicke, {{nobr|début 1933}}{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=35}}.}}
 
Eicke semble apprécié par ses troupes, ce qui explique vraisemblablement son surnom de ''Papa Eicke''. D'après Wolfgang Sofsky, il met systématiquement en place une politique de « copinage », à l'opposé des traditions militaires qu'il déteste : Eicke demande à ses hommes de se tutoyer, fusionne les mess des sous-officiers et des officiers, protège ses hommes, même en cas d'entorse aux règles, sauf s'il manifestent un sentiment de pitié envers les détenus, cherche le contact, lors de ses fréquentes tournées d'inspection, avec les hommes du rang, en l'absence de leurs supérieurs{{sfn|Sofsky|1995|p=132}}. Lorsque des gardiens abattent un détenu pour « tentative de fuite », il demande qu'on leur évite de subir un interrogatoire, pour ne pas les « inquiéter{{sfn|Kogon|1993|p=396}} ».
 
=== La WVHA et l'internationalisation 1939-1945 ===
{{...}}
 
Au fur et à mesure des annexions ou des conquêtes militaires, les camps se peuplent de détenus de {{nobr|22 nationalités}} différentes, Tchèques en 1938, Polonais en 1939, Hollandais, Français, Belges et Luxembourgeois à partir de 1940, mais dont la majorité ne sont internés qu'à partir de 1943 et 1944, antifascistes italiens, [[républicains espagnols]]{{note|groupe=alpha|Réfugiés en France après la victoire de [[Francisco Franco|Franco]]{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=193}} le {{date-|1er avril 1939}}.}}<ref>{{Article |prénom1=Mustapha |nom1=Harzoune |titre=Les républicains espagnols au camp de Mauthausen |périodique=Hommes et Migrations |volume=1258 |numéro=1 |date=2005 |issn=1142-852X |doi=10.3406/homig.2005.4409 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3406/homig.2005.4409 |consulté le=2020-02-28 |pages=124–128 }}</ref>, Danois et Norvégiens, Russes… Ce mélange des nationalités accroît les rivalités internes et instaure une hiérarchie entre déportés, en fonction de leur origine, mais aussi de leur connaissance de la langue allemande{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=193}}. Le {{date-|2 janvier 1941}}, [[Reinhard Heydrich]], chef du [[Reichssicherheitshauptamt|RSHA]], établit par circulaire une classification des camps en trois catégories{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=99-102}} :
# Les camps de type « I », camps pour détenus susceptibles d'être amendés ([[Dachau]], [[Camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen|Sachsenhausen]] et [[Auschwitz]]) ;
# Les camps de type « II », camps pour détenus à la conscience chargée mais tout de même encore susceptibles de rééducation ([[Buchenwald]], [[Flossenbürg]], [[Neuengamme]], [[Auschwitz|Birkenau]]) ;
# Les camps de type « III » ([[Camp de concentration de Natzweiler-Struthof|Natzwiller-Struthof]] et [[Mauthausen]]).
Selon Olga Wormser-Migot, cette note « semble plutôt exprimer la volonté de camoufler la réalité concentrationnaire aux yeux mêmes de ceux qui en actionnent les rouages, que celle d'établir une relation rationnelle entre le degré du ''crime'' et l'importance du châtiment{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=99-102}} ».
 
L'[[Office central SS pour l'économie et l'administration]] (''SS-Wirtschafts- und Verwaltungshauptamt'' ou WVHA), dirigé par [[Oswald Pohl]] est chargé, le {{date-|3 mars 1942}}, de la gestion de tous les camps, mais aussi de celle des entreprises de la [[Schutzstaffel|SS]]{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=163-164}}.
 
== Le fonctionnement des camps ==
=== Les déportés ===
[[File:359 Saint-Mathieu Musée mémoires 39-45.jpg|thumb|upright=0.6|Tenue de déportés dans les camps de concentration (Musée Mémoires 39-45 à [[Plougonvelin]]).]]
==== Généralités ====
[[Fichier:Sachsenhausen2.jpg|vignette|upright=1.0|gauche|{{date-|Décembre 1938}}, prisonniers transis de froid dans le camp de [[Oranienburg-Sachsenhausen|Sachsenhausen]].]]
Les premières victimes du système concentrationnaire sont des Allemands opposants politiques au nazisme, au premier rang desquels les marxistes : les militants du [[Parti communiste d'Allemagne#Répression nazie et résistance (1933-1945)|Parti communiste d'Allemagne]] (KPD), du [[Parti social-démocrate d'Allemagne]] (SPD), du [[Parti communiste d'Allemagne - opposition]] (KPO), et du [[Parti socialiste ouvrier d'Allemagne]] (SAP). Ils y sont rapidement rejoints par des militants syndicalistes, par des membres de partis centristes ou de droite qui n'adhèrent pas aux thèses nazies et plus généralement par des personnes suspectées par la [[Schutzstaffel|SS]] ou la [[Gestapo]].
 
Dès 1936, [[Theodor Eicke]] organise l'arrestation et l'internement dans les camps de nouvelles catégories de détenus qui n'ont aucun rapport avec les opposants au régime, « mendiants, criminels, récidivistes de la petite délinquance, ivrognes, chômeurs professionnels, clochards, [[Tziganes]] et zélateurs de sectes religieuses{{sfn|Mayer|1990|p=186}} ». En 1938, après l'[[Anschluss]], des Autrichiens, devenus citoyens du Reich sont internés dans les camps.
 
À l'exception des Tziganes, et au contraire de l'extermination des Juifs, les déportés ne sont pas internés en raison de leur prétendue race ou de leur nationalité, mais pour leur dangerosité réelle ou supposée pour la société allemande ou le régime nazi. Selon Olga Wormser-Migot, au total, entre {{formatnum:2000000}} et {{unité|2500000|déportés}} auront été internés pour un temps plus ou moins long dans les camps{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=248}}.
 
==== Les différentes catégories ====
{{Article connexe|Système de marquage nazi des prisonniers}}
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1993-051-07, Tafel mit KZ-Kennzeichen (Winkel).jpg|gauche|vignette|upright=1.2|Signes distinctifs des catégories de détenus dans les camps de concentration.]]
 
===== Les prisonniers politiques =====
{{Article détaillé|Triangle rouge}}
[[Fichier:Red triangle.svg|vignette|upright=0.3|Politiques.]]
Immédiatement après l'[[incendie du Reichstag]], le {{date-|28 février 1933}}, près de {{unité|4000|membres}} du Parti communiste d'Allemagne sont internés dans les camps{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=32-33}}. Son président, [[Ernst Thälmann]] est interné, passe de prison en prison pour aboutir à [[Buchenwald]] où il est assassiné en {{date-|août 1944}}{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=32-33}}. La création du [[Deutsche Arbeitsfront]] le {{date-|10 mai 1933}}, qui supprime les syndicats, puis l'instauration du [[Parti nazi|NSDAP]] comme parti unique, le {{date-|14 juillet 1933}} permettent d'arrêter à leur tour les membres des partis interdits, au premier rang desquels ceux du [[Parti social-démocrate d'Allemagne#Sous le Troisième Reich|Parti socialiste]] et les militants syndicaux{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=32-33}}.
 
Ces militants de gauche sont rejoints par tous les opposants politiques au nazisme, membres d'un parti politique interdit ou sans appartenance précise{{sfn|Kogon|1993|p=40-41}}. La catégorie des politiques reprend également des membres du parti nazi ayant commis des délits au sein de celui-ci, des soldats de la [[Wehrmacht]] condamnés pour vol, désobéissance grave ou désertion, mais aussi des allemands qui ont enfreint la législation sur les devises ou écouté des radios étrangères, ou des personnes dénoncées à la [[Gestapo]] pour de motifs de vengeance personnelle sans aucun rapport avec une quelconque opposition politique{{sfn|Kogon|1993|p=40-41}}.
 
Presque tous les étrangers internés après le déclenchement de la seconde guerre mondiale sont également versés dans la catégorie des détenus politiques, de même que {{formatnum:4000}} à {{unité|5000|pasteurs}} protestants et prêtres catholiques{{sfn|Kogon|1993|p=40-41}}.
 
Le nombre de prisonniers politiques, résistants victimes de la déportation, est évalué entre {{formatnum:550000}} et {{formatnum:650000}}<ref>{{ouvrage|auteur=Laurent Bonnet|titre=Histoire|éditeur=Hachette Éducation|date=2015|passage=133}}</ref>.
 
===== Les criminels =====
[[Fichier:Green triangle.svg|vignette|upright=0.3|Criminels.]]
Remis à la [[Gestapo]] par la [[Kriminalpolizei]], les « criminels{{note|groupe=alpha|Cette section s'appuie sur l'ouvrage de {{nobr|E. Kogon}}{{sfn|Kogon|1993|p=38-39}}.}} » sont répartis en deux catégories. Ils comprennent d'une part les détenus internés par mesure de sécurité (''Sicherungsverwahrteverbrecher'' ou SV), condamnés de droit commun qui purgent leur peine dans un camp de concentration alors que leur place est en prison. D'autre part, on y retrouve les « détenus préventivement à titre de justice » (''Befristete Vorbeungshäftlinge'' ou BV) dont les initiales en allemand signifient également « criminels professionnels » (''Berufsverbrecher''), ayant déjà purgé plusieurs peines en fonction du droit commun. Cette deuxième catégorie est le vivier des [[Kapo]]s les plus brutaux.
 
===== Les apatrides =====
[[Fichier:Blue_triangle.svg|vignette|upright=0.3|Apatrides.]]
Le triangle bleu correspond au marquage pour les apatrides (notamment, les républicains espagnols déchus de leur nationalité par Franco).
 
===== Les Témoins de Jéhovah =====
{{Article détaillé|Témoins de Jéhovah sous le IIIe Reich}}
[[Fichier:Purple triangle.svg|vignette|upright=0.3|Témoins de Jéhovah.]]
Après l'incarcération des dirigeants des [[Témoins de Jéhovah]] à Magdebourg en 1934, une vague d'arrestations frappe leurs membres en 1936, amplifiée en 1937 à la suite d'une ordonnance du ministre de l'Intérieur qui les livre à la [[Gestapo]]{{sfn|Kogon|1993|p=41}}.
 
Poursuivis pour leur refus absolu de porter les armes ou de prêter serment au national-socialisme, environ {{unité|3000|''Bibelforscher''}} sont déportés dans les camps<ref>[http://memorial-wlc.recette.lbn.fr/article.php?lang=fr&ModuleId=153 Les Témoins de Jéhovah] sur le site de l'encyclopédie mondiale de la [[Shoah]].</ref>.
 
===== Les homosexuels =====
{{Article détaillé|Triangle rose}}
[[Fichier:Pink triangle.svg|vignette|upright=0.3|Homosexuels.]]
 
Le triangle rose (en allemand : ''Rosa Winkel'') était dans l'univers concentrationnaire nazi le symbole utilisé pour marquer les homosexuels. De taille supérieure aux autres triangles, ce symbole de persécution, de discrimination, a été repris par la communauté homosexuelle comme symbole identitaire{{Référence nécessaire}}.
Dans les camps nazis, les déportés homosexuels doivent porter un triangle rose, pointe tournée vers le bas, qui les identifie comme tels. La hiérarchie concentrationnaire les place au plus bas de l'échelle sociale des camps.
 
===== Les « asociaux » =====
{{Article détaillé|Triangle noir}}
[[Fichier:Black triangle.svg|vignette|upright=0.3|Asociaux.]]
Les « asociaux » constituent sans doute la catégorie la plus hétérogène au sein des déportés. On y trouve notamment des vagabonds, braconniers, voleurs à la tire, ivrognes, souteneurs mais aussi des personnes dénoncées à la [[Gestapo]] par de « bons nazis » pour être arrivées en retard à plusieurs reprises à leur travail, avoir pris congé sans avertissement préalable ou avoir déplu à leur patron{{sfn|Kogon|1993|p=39}}.
 
===== Les Tziganes =====
[[Fichier:Brown triangle.svg|vignette|upright=0.3|Tziganes.]]
{{...}}
 
Dans la typologie raciale nazie, les Tziganes étaient classés comme une catégorie « hybride » dont la non-sédentarité caractérisait la « dégénérescence ». À Auschwitz, les Tziganes étaient internés séparément, dans le Zigeunerfamilienlager. D'autres camps d'internement provisoires étaient construits en particulier en Europe centrale où les Tziganes étaient parqués avant de partir pour les camps de concentration.
 
La politique d'annihilation des populations tziganes en Europe durant la Seconde Guerre mondiale est appelée [[Porajmos]], et a été qualifiée de génocide à plusieurs reprises en Allemagne, notamment en 1982 par une déclaration du Bundestag.
 
==== Insignes pour les récidivistes ====
[[Fichier:Red triangle repeater.svg|50px]]
[[Fichier:Green triangle repeater.svg|50px]]
[[Fichier:Blue triangle repeater.svg|50px]]
[[Fichier:Purple triangle repeater.svg|50px]]
[[Fichier:Pink triangle repeater.svg|50px]]
[[Fichier:Black triangle repeater.svg|50px]]
 
S'ajoute au-dessus du triangle une barre rectangulaire de même couleur que celui-là.
 
==== Détenus de la compagnie disciplinaire ====
[[Fichier:Red triangle penal.svg|50px]]
[[Fichier:Green triangle penal.svg|50px]]
[[Fichier:Blue triangle penal.svg|50px]]
[[Fichier:Purple triangle penal.svg|50px]]
[[Fichier:Pink triangle penal.svg|50px]]
[[Fichier:Black triangle penal.svg|50px]]
 
S'ajoute au-dessous du triangle un rond noir.
 
==== Insignes pour les Juifs ====
{{article détaillé|Shoah}}
[[Fichier:Red triangle jew.svg|50px]]
[[Fichier:Green triangle jew.svg|50px]]
[[Fichier:Blue triangle jew.svg|50px]]
[[Fichier:Purple triangle jew.svg|50px]]
[[Fichier:Pink triangle jew.svg|50px]]
[[Fichier:Black triangle jew.svg|50px]]
[[Fichier:Brown triangle jew.jpg|50px]]
 
Un triangle jaune inversé sous le triangle d'une autre couleur pour les Juifs entrant dans une autre catégorie. Ces deux triangles forment l'[[étoile de David]].
Les déportations de Juifs débutèrent en 1941 et faisaient suite aux persécutions dans les [[Ghettos nazis pendant la Seconde Guerre mondiale|ghettos]] et à des exécutions par fusillades.
 
==== Insignes spéciaux ====
[[Fichier:Male race defiler.svg|vignette|upright=0.3|Pour les hommes.]]
[[Fichier:Female race defiler2.svg|vignette|upright=0.3|Pour les femmes.]]
 
La [[Rassenschande]] (ou Blutschande, littéralement honte raciale ou honte du sang en allemand) était une pratique légale faisant partie des politiques racistes du Troisième Reich dans l'Allemagne nazie. Cette discrimination raciale interdisait toute union entre un Juif – selon la définition des lois de Nuremberg – et un citoyen « allemand ou de sang allemand » (« deutschen oder artverwandten Blutes »). Les mariages entre personnes juives et non juives étaient alors considérés comme un acte de « traîtrise envers la race » (Rassenverrat).
 
[[Fichier:Belgian_political_prisoner_triangle_(2).png|50px]]
[[Fichier:Red_triangle_French.svg|50px]]
[[Fichier:Red_triangle_Pole.svg|50px]]
[[Fichier:Preso_politico_es.png|50px]]
[[Fichier:Red_triangle_Czech.svg|50px]]
 
Les différents insignes peuvent porter la première lettre du pays d'origine, sauf pour le Reich :
 
B : Belgique / F : France / I : Italie / N : Pays-Bas (en allemand = Niederlande) / P : Pologne / S : Espagne (en allemand = Spanien) / T : Tchèques / U : Hongrie (en allemand = Ungarn)
 
[[Fichier:Armed_forces_red_triangle.svg|50px]]
Membres des forces armées (prisonnier de guerre ou déserteur).
 
[[Fichier:Escape suspect.svg|50px]]
Prisonnier risquant de tenter de s'évader.
 
[[Fichier:Inmate number.svg|50px]]
Numéro de matricule.
 
==== Kapos et ''Prominenten'' ====
[[Fichier:Special_inmate.svg|vignette|upright=0.7|Kapos et ''Prominenten''.]]
À l'intérieur des camps ou pour surveiller le travail des détenus dans les ''kommandos'', les gardiens confient de nombreuses tâches à des détenus, des doyens de ''block'' (''Blockälteste'') qui assistent les ''Blockführer'' aux [[Kapo]]s{{note|groupe=alpha|Sauf mention contraire, la présente section se fonde sur l'ouvrage de {{nobr|O. Wormser-Migot}}{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=206-214}}.}}. Ces tâches sont de préférence déléguées aux triangles verts, avec lesquels les [[Triangle rouge|déportés politiques]] mènent une lutte féroce pour le contrôle de la hiérarchie interne. Certains postes permettent à des détenus d'augmenter ou de diminuer les chances de survie des internés, comme ceux des kapos des cuisines ou du ''[[Revier]]'' (infirmerie). Les déportés nommés à des postes de responsabilité, les ''Prominenten'' disposent d'une influence décisive pour la désignation de leurs adjoints (secrétaires de block ou du [[Revier]]{{etc}}). Pour {{unité|1000|détenus}}, on compte environ {{nobr|25 ''Prominenten''}}, dont le statut précaire reste à la merci des SS, la perte de celui-ci signifiant le plus souvent la mort.
 
De par cette délégation, les nazis exacerbent les rivalités entre les détenus (verts contre rouges, communistes contre socialistes, Allemands contre Français…).
 
=== Les bourreaux ===
{{...}}
 
==== Organisation administrative ====
L'organisation interne est calquée sur le modèle de Dachau. La direction du camp ''(Kommandanturstab)'' est divisée en cinq départements : le commandement (''Kommandantur'', ''Adjutantur''), la section politique (''Politische Abteilung''), le département de la détention (''Schutzhaft''{{note|groupe=alpha|Littéralement, la « détention préventive ».}}), l’administration (''Verwaltung''), le médecin-chef (''Lager- oder Standortarzt''{{sfn|Cahn|Martens|Wegner|2013|p=71}}{{,}}{{note|groupe=alpha|Littéralement, le « médecin du camp ou de la garnison » : il faisait aussi office de médecin pour les gardiens et leur encadrement.}}).
 
===== La Kommandantur =====
À la tête de chaque camp de concentration, on trouve un commandant. La ''Kommandantur'' a officiellement autorité sur toutes les affaires de service et de personnel, mais ses pouvoirs sont en réalité limités par la division des responsabilités au sein de l'administration des camps{{sfn|Sofsky|1995|p=134}}. Les commandants passent la majeure partie de leur temps de travail dans leur bureau, à « vérifier et signer des circulaires, des lettres, des rapports et d'innombrables formulaires{{sfn|Sofsky|1995|p=141}} ». Il n'en reste pas moins qu'être commandant d'un camp de concentration devient une profession dans l'Allemagne nazie : [[Richard Baer]] commence ses activités à [[Dachau]], puis passe par [[Neuengamme]], le « SS-Wirtschafts- und Verwaltungshauptamt », [[Auschwitz]] et [[Dora-Mittelbau]] ; [[Kurt Franz]] participe au [[Aktion T4|programme d'euthanasie]], puis fait carrière à Auschwitz, [[Camp d'extermination de Belzec|Belzec]] et [[Treblinka]] ; [[Friedrich Hartjenstein]] exerce ses activités à [[Camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen|Sachsenhausen]], [[Auschwitz|Birkenau]], au [[Struthof]] et à [[Flossenbürg]] ; pour [[Rudolf Höss]], il s'agit de Dachau, Sachsenhausen et Auschwitz, et la liste de ces professionnels passant d'un camp à l'autre peut également comprendre, sans être exhaustive, les parcours de [[Karl Otto Koch]], [[Max Koegel]] ou [[Joseph Kramer]].
 
===== La section politique =====
Le chef de la section politique{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=135-136}} est nommé par le [[Reichssicherheitshauptamt|RSHA]] et dépend directement de celui-ci. Cette « section vitale, chargée d'assurer la continuité de la répression » est notamment responsable de l'enregistrement des détenus, de la tenue à jour du fichier et des interrogatoires. Les tâches de secrétariat sont assurées par des détenus (82 à Buchenwald).
 
===== La section de la détention =====
La section de la détention{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=139-140}} est dirigée par un ''Schutzhaftlagerführer'' et est responsable de toutes les activités concernant les détenus : correspondance, nourriture, sanctions, liste des malades et des détenus au travail… Du ''Schutzhaftlagerführer'' dépend le ''Rapportführer'', assisté par les ''Blockführer'' : celui-ci est chargé de l'appel, de l'établissement de la liste des punitions, de celle des détenus malades et de l'effectif détaillé des ''kommandos'' travaillant au sein du camp ou à l'extérieur de celui-ci.
 
Sous les ordres des ''Blockführer'' se trouvent les membres de la hiérarchie des déportés, les ''Prominenten'' (détenus prééminents), doyens de block (Blockältester), de chambre (''Stubbenältester'') et leurs adjoints (''Stubedienst'').
 
==== Les gardiens ====
{{...}}
Les [[SS-Totenkopfverbände]] sont responsables des camps de concentration nazis assistés par des prisonniers, les [[Kapo]]s.
 
Les Kapos, des détenus assistés par des contremaîtres, ont un rôle de surveillance sur les kommandos de travail. Recrutés la plupart du temps chez les criminels de droit commun ou des légionnaires, certains, lorsque le type de travail du kommando l'exige, sont choisis parmi des ouvriers spécialisés. Les kapos qui portent au bras gauche des brassards noirs avec une inscription blanche se distinguent par leur grande violence physique à l'encontre des déportés{{sfn|Kogon|1993|p=61}} dont certains témoignent après-guerre qu'ils avaient droit de vie et de mort sur eux<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/auschwitz-les-survivants-02-02-2012-1700020_23.php Auschwitz, les survivants] www.lepoint.fr consulté le 3 février 2014.</ref>.
 
=== Les conditions de vie ===
{{...}}
Les prisonniers travaillaient plus de douze heures par jour.
Outre les assassinats et les brutalités perpétrés par les gardiens ou les Kapos, les principales causes de mortalité dans les camps découlent de la sous-alimentation chronique des détenus, de l'épuisement par le travail, des conditions d'hygiène déplorables et de l'absence de repos physique ou psychique{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=214-217}}.[http://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=23&pChapitreId=37265&pSousChapitreId=37269&pArticleLib=Nourriture+%5BAuschwitz%2C+camp+de+concentration+nazi-&#x3E;Auschwitz%2C+camp+de+concentration+nazi%5D]
 
==== Terreur et arbitraire ====
{{...}}
 
=== L'exploitation économique ===
{{Article connexe|Travail forcé sous domination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale}}
Avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l'exploitation économique des internés est à usage interne. Les détenus sont notamment utilisés pour l'extension du système concentrationnaire. En {{date-|mars 1938}}, un ''kommando'' de [[Dachau]] entame la construction du camp de [[Mauthausen]], et en {{date-|janvier 1939}}, {{nobr|500 prisonniers}} d'[[Oranienburg]] font de même à [[Ravensbrück]]{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=43}}.
 
Le {{date-|29 septembre 1941}}, [[Oswald Pohl]] organise par circulaire l'exploitation économique des détenus{{note|groupe=alpha|Sauf mention contraire, le texte qui suit se fonde sur l'ouvrage de {{nobr|O. Wormser-Migot}}{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=160-185}}.}}, en organisant l’''Arbeiteinstaz''. Sur la base de cette circulaire, les effectifs de détenus aptes au travail, mais aussi leurs compétences professionnelles, font l'objet d'un fichier dans chaque camp et d'un fichier central à l'inspection générale des camps à Oranienburg. Environ deux millions de détenus des camps sont employés dans les industries du Reich de 1941 à la fin du conflit, aux côtés de travailleurs étrangers, volontaires ou forcés, et de prisonniers de guerre. À titre d'exemple, l'usine de Krupp à Essen emploie, {{nobr|début 1942}}, {{unité|55000|travailleurs}} étrangers, {{unité|18000|prisonniers}} de guerre et {{unité|5000|détenus}}. Le {{date-|30 avril 1942}} marque un tournant radical en « instaurant le caractère désormais productif du camp et la règle de l'extermination par le travail{{sfn|Wormser-Migot|1973|p=132}} ». Lors d'un exposé à [[Heinrich Himmler]], Pohl précise que « l'internement des prisonniers pour les seules raisons de sécurité, d'éducation ou de prévention n'est plus la condition essentielle ; l'accent est à porter maintenant sur le côté économique... [ce qui nécessite] de prendre certaines mesures ayant pour but de transformer les camps de concentration en organisations mieux adaptées aux tâches économiques, alors qu'ils ne présentaient auparavant qu'un intérêt purement politique ». Ses ordres aux commandants des camps et aux responsables du travail des détenus sont très clairs : « le commandant du camp est seul responsable de l'emploi de la main-d'œuvre disponible, cet emploi doit être total au sens propre du mot, afin d'obtenir le rendement maximum. [...] Il n'y a pas de limites à la durée du travail... ».
 
Cette nouvelle orientation déclenche une féroce rivalité entre Himmler, qui souhaite privilégier les entreprises dépendant directement du ''WVHA'', [[Albert Speer]], ministre de l'armement, [[Hermann Göring]], responsable du plan de quatre ans et [[Fritz Sauckel]]. Elle entraîne également une multiplication des ''kommandos'' extérieurs dépendant des camps et la création de nouveaux camps dont la finalité première est économique, comme [[Monowitz-Buna|Buna Monowitz]], l'un des trois camps du complexe d'[[Auschwitz]], destiné à la production de caoutchouc synthétique par [[IG Farben]] qui verse à la SS quatre marks par jour pour un ouvrier qualifié et trois marks pour un manœuvre, ou [[Dora (camp)|Dora]], usine souterraine de fabrication des VI et VII, tout d'abord ''kommando'' de [[Buchenwald]], en {{date-|août 1943}}, puis camp indépendant à partir d'{{date-|octobre 1944}}, avec {{nobr|40 camps}} ou ''Kommandos'' extérieurs.
 
{{référence souhaitée|Il faut signaler le [[Col de Loïbl|camp du col de Loïbl]] où un ''Kommando'' de [[Mauthausen]] va creuser un tunnel routier en montagne pour une firme, l'« Universale Hoch-und Tiefbau AG ». Les travaux commencent en {{date-|juin 1943}}.}}<!-- Ce serait aussi judicieux de développer et de faire le lien avec le reste du paragraphe, l'objet du § n'étant pas de faire une liste des travaux forcés effectués, pris au hasard ; car, pour l’exemple cité, on ne comprend pas trop à quoi peut servir ce fameux tunnel qui a été creusé ; par ailleurs, le 1er lien fourni ne fonctionne pas. -->.
 
=== Les violences contre les femmes ===
Le viol des femmes des camps reste un sujet [[tabou]] pour les victimes et peu étudié<ref>Sinnreich, Helene (2008). "'And it was something we didn't talk about': Rape of Jewish Women during the Holocaust". Holocaust Studies. 14 (2): 1–22.</ref>{{,}}<ref name="hs"/>{{,}}<ref name="Waxmann">Women in the Holocaust: A Feminist History, Zoe Waxman, 2017</ref>. Les femmes étaient parfois violées avant d'être assassinées<ref name="Goldberg">Goldenberg, Myrna (November 1996). "Lessons learned from Gentle Heroism: Women's Holocaust Narratives". The Holocaust: Remembering for the Future. Annals of the American Academy of Political and Social Science. 548: 78–93
</ref>. Les violences sexuelles par les Nazis étaient fréquentes et comprenaient des mutilations<ref>Katz, Steven (2012). Modern Judaism, Volume 32, Number 3. Oxford University Press. pp. 293–322</ref>.
 
L'exploitation sexuelle des [[filles]] et des femmes des camps est documentée principalement par des témoignages. Dans les camps, des blocs étaient prévus pour la prostitution forcée, par exemple le bloc 24a d'[[Auschwitz]]<ref name="hs"/>.
 
Des témoignages décrivent les viols des femmes dans les camps, qui touchait en particulier les plus jeunes filles et jugées attirantes. À [[Dachau]], des témoignages rapportent que des filles étaient emmenées dans des baraquements pour être violées et dans certains cas en pleine vue<ref name="hs">{{ouvrage |titre=Sexual Violence Against Jewish Women During the Holocaust, |auteur1= Sonja Maria Hedgepeth |auteur2=Rochelle G. Saidel |langue=en |date=2010}}</ref>.
Selon des études, la [[violence sexuelle]] était présente lors de toutes les phases du génocide. [[Gisella Perl]] témoigne du [[sadisme]] des nazis contre les femmes, dont en particulier à l'encontre des femmes enceintes et des jeunes filles, à Auschwitz<ref>{{ouvrage|titre=I Was a Doctor in Auschwitz|auteur=Gisella Perl|date=2019 |langue=en }}</ref>.
 
Dès leurs arrivées dans les camps, la [[féminité]] des femmes est attaquée, en particulier lors de la phase de sélection<ref>Women in the Holocaust, Ofer, Dalia Ofer, Lenore J. Weitzman, Yale University Press, 1998 </ref>{{,}}<ref name="Waxmann" />.
 
=== Les expériences médicales ===
{{Article détaillé|Expérimentation médicale nazie}}
{{référence nécessaire|Les médecins présents dans les camps prétendaient sûrement soigner les malades alors que ceux-là mouraient toujours de manque de soin. En réalité, ce qui se passait dans les hôpitaux se rapprochait plus de la torture que de réels soins : les déportés servaient de cobayes pour tester des médicaments, des expériences (par exemple, le temps qu'un corps humain pouvait endurer sans être nourri, en étant brûlé, etc., les médecins pouvaient amputer des membres sans anesthésie}}. Les SS, qui gardaient le camp, avaient le droit de tuer des détenus n'importe quand.
Ou encore, sous couvert d'examen médical, des exécutions par surprise sont commises , par exemple avec le ''[[Genickschussanlage]]'', signifiant littéralement en français « installation de tir dans la nuque ».
 
== Libération des camps ==
{{...}}
L'évacuation des camps par les SS à cause de l'avance des armées alliées s'étale sur une période d'un an avec l'accord des ''[[Gauleiter]]'' et des ''[[Höhere SS- und Polizeiführer]]'' (''HSSPf'').
Dès {{date-|juillet 1944}}, les troupes soviétiques découvrent et libèrent les premiers camps, sans forcément prendre conscience de l’ampleur du phénomène ; le {{date-|27 janvier 1945}}, [[Auschwitz]], le dernier [[camp d'extermination]] encore en activité, est à son tour libéré par les Soviétiques. La majorité des camps sont libérés par les troupes alliées au fur et à mesure de leur progression: les Soviétiques libèrent notamment [[Camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen|Sachsenhausen]] le {{date-|22 avril 1945-}}, et [[Ravensbrück]] le {{date-|30 avril- 1945-}} ; les Britanniques [[Bergen-Belsen]] le {{date-|14 avril 1945-}}, les Américains [[Flossenbürg]] le {{date-|23 avril 1945-}}, [[Camp de concentration de Dachau|Dachau]] le {{date-|29 avril- 1945-}}, [[Neuengamme]] le {{date-|4 mai- 1945-}}, et finalement [[Mauthausen]] le {{date-|5 mai 1945-}}. Quant au camp de [[Buchenwald]], une partie des déportés en prennent le contrôle le {{date-|11 avril 1945}}, quelques heures avant l'arrivée des Américains{{note|groupe=alpha|Le soldat belge [[Jules Rouard]], rattaché à l'armée américaine, y fait le {{date|16 avril}} une série de photos qui constitue un témoignage exceptionnel sur le spectacle atroce qu'ont découvert les libérateurs du camp.}}.
 
== Les marches de la mort ==
{{article détaillé|Marches de la mort}}
 
Entre {{date-|avril 1944}} et {{date-|avril 1945}}, précédant l'arrivée des Soviétiques à l'Est, de nombreux camps ([[Stutthof]], [[Auschwitz]] mais aussi de nombreux camps annexes) ont été évacués de leurs prisonniers. Les nazis souhaitaient conserver une main d'œuvre pour l'effort de guerre. L'évacuation se déroula en trois étapes : d'abord d'{{date-|avril 1944-}} à {{date-|septembre 1944}}, puis de mi-{{date-|janvier 1945-}} à mi-{{date-|février 1945}}, enfin de {{nobr|fin {{date-|mars 1945-}}}} à {{nobr|fin {{date-|avril 1945}}}}. Plus de {{unité|110000|déportés}} marchèrent vers l'ouest, notamment {{unité|58000|d'Auschwitz}} et {{unité|44000}} de Groß-Rosen{{sfn|Cahn|Martens|Wegner|2013|p=75}}. Les prisonniers évacués à pied et peu fréquemment en train, par petits groupes, souvent sans nourriture et avec très peu de vêtements, dans des conditions climatiques hivernales très dures, sont morts soit d'épuisement, soit abattus parce que ne pouvant plus avancer.
 
On a appelé cette évacuation les « [[marches de la mort]] ». Bien peu ont pu se cacher et s'échapper en attendant l'arrivée des Soviétiques. Des hommes, des femmes, de nombreux Juifs (car les plus faibles et les plus éprouvés dans les camps) ont ainsi péri alors qu'ils étaient sur le point d'être libérés.
 
== Bilan ==
{{...}}
On estime à plusieurs millions (quatre à six généralement) le nombre de personnes qui ont transité dans un camp de concentration nazi<ref>''Encyclopædia Universalis'', Thesaurus, {{p.|842}}.</ref>.
 
Après la capitulation du pouvoir nazi, et les procès des responsables des crimes contre l'humanité de la Seconde Guerre mondiale, pour les victimes et les [[générations futures]] s'est posée la question de la mémoire de ces atrocités. Pour contrer le négationnisme et éviter absolument la reproduction du totalitarisme raciste, les camps de concentration accueillent partout en Europe des mémoriaux et des musées consacrés aux brutalités qui y ont été commises. [[Musée national Auschwitz-Birkenau|Auschwitz]], [[Musée national de Majdanek|Majdanek]], [[Dachau]] et le [[Struthof]], sont désormais des lieux de mémoire et de pédagogie.
 
La mémoire de ces lieux a été l'occasion de nombreux conflits comme entre la communauté juive et les catholiques à Auschwitz, ou par exemple dans l'ancien camp de concentration nazi de [[Camp de concentration de Potulitz|Potulice]] qui a été utilisé après la victoire sur le fascisme comme camp d'internement des minorités allemandes sur le chemin de leur expulsion de Pologne. Avec la chute du Mur et la politique de réconciliation historique, la commémoration de ces deux événements est désormais rassemblée en un lieu<ref>[http://www.geschichtswerkstatt-europa.org/expired-project-details/items/potulice.html Potulice: One place - different memories].</ref>.
 
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha|taille=35}}
 
=== Références ===
{{Références|taille=24}}
 
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
<!-- À CLASSER SELON L'ORDRE ALPHA. DU NOM D’AUTEUR -->
* {{Ouvrage |auteur institutionnel=Amicale d'Oranienburg-Sachsenhausen |titre=Sachso |éditeur=Plon |lieu=Paris |année=1982 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Robert Antelme]] |titre=L'Espèce humaine |éditeur=Gallimard |lieu=Paris |année=1985 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=he |auteur1=Daniel Blatman |titre=Les marches de la mort - la dernière étape du génocide nazi |sous-titre=été 1944-printemps 1945 |éditeur=Fayard |lieu=Paris |année=2009 |pages totales=589 |isbn=978-2-213-63551-4}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=de |auteur1=Jean-Paul Cahn |auteur2=Stefan Martens |auteur3=Bernd Wegner |directeur3=oui |titre=Le Troisième Reich dans l'historiographie allemande |sous-titre=Lieux de pouvoir, rivalités de pouvoirs |éditeur=Presses Universitaires du Septentrion |collection=Histoire et Civilisations |lieu=Paris |date=10 octobre 2013 |pages totales=399 |isbn=978-2-7574-0581-9 |isbn10=2757405810}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Didier Chauvet |titre=Le nazisme et les juifs : caractères, méthodes et étapes de la politique nazie d'exclusion et d'extermination |éditeur=L'Harmattan |lieu=Paris |année=2011 |isbn=}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Lucy S. Dawidowicz]]|titre=La Guerre contre les Juifs|éditeur=Hachette|lieu=Paris|année=1977|isbn=}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Mario R. Dederichs|titre=Heydrich|éditeur=Tallandier|lieu=Paris|année=2007|isbn=}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jacques Delarue]]|titre=Histoire de la [[Gestapo]]|éditeur=Fayard|lieu=Paris|année=1962}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Albert Haas]] |titre=Médecin en enfer |éditeur=Presse de la Renaissance |lieu=Paris |année=1986 |pages totales=362 |isbn=978-2-85616-390-0 |isbn2=2-85616-390-4}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Raul Hilberg]]|titre=La Destruction des Juifs d'Europe|éditeur=Gallimard|collection=Folio-histoire|lieu=Paris|nature ouvrage=3 vol.|année=2006|isbn=}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Heinz Höne |titre=L'ordre noir, Histoire de la SS |éditeur=Casterman |lieu=Tournai |année=1972 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=de |auteur1=[[Rudolf Höss]] |titre=Le commandant d'Auschwitz parle |éditeur=La découverte |lieu=Paris |année=2005 |pages totales=268 |isbn=2-7071-4499-1}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Ian Kershaw]] |titre=Hitler, 1889-1936 |volume=1 |éditeur=Flammarion |lieu=Paris |année=1999 |isbn= |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Ian Kershaw]] |titre=Hitler, 1936-1945 |volume=2 |éditeur=Flammarion |lieu=Paris |année=2001 |pages totales=1632 |isbn=2-08-212529-7 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[Guido Knopp]] |titre=Les SS, un avertissement de l'histoire |éditeur=Presses de la Cité |lieu=Paris |année=2006 |isbn=978-2-258-06417-1}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Eugen Kogon|titre=L'état SS. Le système des camps de concentration allemands|titre original=Der SS Staat, Das System der deutschen Konzentrationslager|éditeur=Seuil|collection=Points Histoire|lieu=Paris|numéro dans collection=H158|année=1993|année première édition=1947|pages totales=445|isbn=978-2-02-014136-9|oclc=750997922}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Primo Levi]] |titre=[[Si c'est un homme]] |éditeur=Julliard |lieu=Paris |année=1987 |année première édition=1947 |isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Arno Mayer]]|titre=La « solution finale » dans l'histoire|titre original=Why did the heavens not darken?|éditeur=La Découverte|collection=Poche|lieu=Paris|numéro dans collection=121|année=1990|pages totales=566|isbn=978-2-7071-3680-0|oclc=717576039}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[David Rousset]]|titre=Les jours de notre mort|éditeur=Hachette|collection=Pluriel|lieu=Paris|nature ouvrage=2 vol. (380, 618) p.|numéro dans collection=8665, 8670|année=1993|isbn=978-2-01-021247-5|isbn2=978-2-010-21287-1}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Wolfgang Sofsky|traducteur=Olivier Mannoni|titre=L'organisation de la terreur|éditeur=Calmann-Lévy|collection=Liberté de l'esprit|lieu=Paris|année=1995|pages totales=436|isbn=978-2-7021-2429-1|oclc=932461395}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Albert Speer]]|traducteur=Guy Fritsch-Estrangin et Jeanne-Marie Gaillard-Paquet|titre=L'empire SS|titre original=Der Sklavenstaat|éditeur=Robert Laffont|lieu=Paris|année=1982|pages totales=396|isbn=978-2-221-00900-0|oclc=319741653}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Georges H. Stein |titre=Histoire de la [[Waffen-SS]] |éditeur=Stock (Le livre de poche) |lieu=Paris |année=1977 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Rudolf Vrba]] |titre=Je me suis évadé d'Auschwitz |titre original=I cannot forgive |éditeur=J'ai lu |lieu=Paris |année=2010 |isbn=978-2-290-32421-9}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=[[Nikolaus Wachsmann]] |titre=KL. Une histoire des camps de concentration nazis |titre original=KL. A History of The Nazi Concentration Camps |éditeur=Gallimard |collection=NRF Essais |lieu=Paris |année=2017 |pages totales=1159 |isbn=978-2-07-077302-2}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[Annette Wieviorka]] |titre=Auschwitz |sous-titre=la solution finale |éditeur=Tallandier |lieu=Paris |année=2005 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Olga Wormser-Migot |titre=L'Ére des camps |éditeur=Union générale d'éditions |lieu=Paris |année=1973 |isbn=}}.
 
=== Articles connexes ===
* [[Camp de concentration]]
* [[Centres d'extermination nazis]]
* [[Nazisme]]
* [[Shoah]]
* [[Liste des camps de concentration nazis]]
* [[Camps de concentration oustachi]]
* [[Lagersprache]]
* [[Aktion T4|Élimination des malades mentaux]]
* [[:Catégorie:Déporté]] et [[:Catégorie:Déporté résistant]]
* [[Porajmos]]
 
=== Liens externes ===
* {{de}} [http://www.shoa.de Shoa.de]
* {{fr}} [http://www.fndirp.asso.fr/index.html Site de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes]
* {{en}} [http://www.memorial-museums.net Mémorial de l'Holaucauste]
* {{de}} [http://www.keom.de/denkmal/ Banque de données des lieux de détention et des camps sous le nazisme de 1933 à 1945]
* {{de}} [http://bundesrecht.juris.de/begdv_6/anlage_6.html Ministère de la justice d'Allemagne fédérale : répertoire des camp de concentration et de leurs camps annexes]
* {{fr}} [https://www.dailymotion.com/Yann333/video/x7na3i_charles-gottlieb-rescap-dauschwitzb_news Témoignage d'un déporté d'Auschwitz-Birkenau (vidéo)]
 
{{Palette|Shoah}}
{{Portail|Seconde Guerre mondiale|nazisme|Minorités}}