« Dénomination de Dieu dans le judaïsme » : différence entre les versions

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L'interdiction de blasphémer, c'est-à-dire de prononcer le nom de Dieu en vain, crime passible de la peine capitale dans la loi juive, ne se rapporte qu'au [[Tétragramme]] (traité Soferim iv.; cf. [[Sanhédrin (traité)|Sanh.]] 66a).
<br />Tous les courants actuels du [[judaïsme]] enseignent que le Tétragramme, nom de Dieu en quatre lettres, ne peut être prononcé que par le Grand Prêtre dans le Temple. Selon une tradition, celui-ci ne le prononçait généralement qu'à [[Yom Kippour]], et l'orchestre liturgique jouait plus fort à ce moment, de sorte que le Grand Prêtre ne soit pas entendu.<br />Le Temple de Jérusalem ayant été détruit, ce nom n'est jamais prononcé par les Juifs lors de rituels religieux, ni lors de conversations privées. Certains [[Judaïsme réformé|Juifs réformés]] le prononcent parfois, à titre éducatif uniquement, et avec grand respect.<br />Dans la prière, le Tétragramme est remplacé par «אֲדֹנָי» '''Adonaï''', et dans la conversation courante par '''Hashe<br />Tous les courants actuels du [[judaïsme]] enseignent que le Tétragramme, nom de Dieu en quatre lettres, ne peut être prononcé que par le Grand Prêtre dans le Temple. Selon une tradition, celui-ci ne le prononçait généralement qu'à [[Yom Kippour]], et l'orchestre liturgique jouait plus fort à ce moment, de sorte que le Grand Prêtre ne soit pas entendu.<br />Le Temple de Jérusalem ayant été détruit, ce nom n'est jamais prononcé par les Juifs lors de rituels religieux, ni lors de conversations privées. Certains [[Judaïsme réformé|Juifs réformés]] le prononcent parfois, à titre éducatif uniquement, et avec grand respect.<br />Dans la prière, le Tétragramme est remplacé par «אֲדֹנָי» '''Adonaï''', et dans la conversation courante par '''Hashem'''.
 
Certains passages bibliques, comme {{Réf bible|Ruth|2|4|2}}, tendent tout de même à indiquer que, fut un temps où ce nom était d'usage courant. De même, le fait que beaucoup de noms hébraïques comportent une partie des lettres du Tétragramme, mais pas toutes, sauf «יְהוּדָה» [[Juda|Yehoudah (YHWDH)]], suggère que les gens connaissaient la verbalisation du Tétragramme, afin de pouvoir établir la connexion avec ces Certains passages bibliques, comme {{Réf bible|Ruth|2|4|2}}, tendent tout de même à indiquer que, fut un temps où ce nom était d'usage courant. De même, le fait que beaucoup de noms hébraïques comportent une partie des lettres du Tétragramme, mais pas toutes, sauf «יְהוּדָה» [[Juda|Yehoudah (YHWDH)]], suggère que les gens connaissaient la verbalisation du Tétragramme, afin de pouvoir établir la connexion avec ces noms.
 
Dans certaines traductions de la Bible, le Tétragramme est remplacé par « le S<small>EIGNEUR</small> ».
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=== Autres Noms de Dieu (par ordre alphabétique) ===
==== Adonaï ====
Adonaï (Hébreu : אֲדֹנָי), est la forme plurielle d'Adon, un terme qui signifie {{citation|mon maître}}, Bien que pluriel, Adonaï se conjugue au singulier (voir aussi le pluriel [[Elohim#Problématiques du pluriel|Elohim]]). La forme singulière, ''Adoni'' «אֲדֹנִי» (« mon maître »), n'est jamais utilisée dans la Bible pour se référer à Dieu. Elle était par contre en usage chez les Phéniciens pour leur dieu [[Dumuzi|Tammouz]], et est à l'origine du nom grec d'[[Adonis (mythologie)|Adonis]]. Les Juifs n'utilisent le singulier que pour se référer à une personne éminente ou, en hébreu moderne, comme équivalent de ''monsieur''. On peut y voir une évolution analogue au français, de ''[[:wikt:monseigneur|monseigneur]]'' à ''[[:wikt:monsieur|monsieurAdonaï (Hébreu : אֲדֹנָי), est la forme plurielle d'Adon, un terme qui signifie {{citation|mon maître}}, Bien que pluriel, Adonaï se conjugue au singulier (voir aussi le pluriel [[Elohim#Problématiques du pluriel|Elohim]]). La forme singulière, ''Adoni'' «אֲדֹנִי» (« mon maître »), n'est jamais utilisée dans la Bible pour se référer à Dieu. Elle était par contre en usage chez les Phéniciens pour leur dieu [[Dumuzi|Tammouz]], et est à l'origine du nom grec d'[[Adonis (mythologie)|Adonis]]. Les Juifs n'utilisent le singulier que pour se référer à une personne éminente ou, en hébreu moderne, comme équivalent de ''monsieur''. On peut y voir une évolution analogue au français, de ''[[:wikt:monseigneur|monseigneur]]'' à ''[[:wikt:monsieur|monsieur]]''.
 
Pour les critiques, Adonaï et d'autres noms pourraient être écrits au pluriel afin de mettre en exergue que ce Dieu « Un » englobe toutes les divinités qu'auraient adorées les ancêtres des Israélites ainsi que les peuplades avoisinantes. C'est un raisonnement analogue mais d'origine et à finalité différentes que tenait le rabbin [[Léon Ashkénasi]] lorsqu'il parlait de « Lui-les dieux », Lui qui représente toutes les divinités que les hommes auraient pu imaginer, mais dont les Israélites ne se sont jamais détournés, voir le dialogue d'[[Abraham]] avec [[Melchisédek]].
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Ehyeh Acher Ehyeh (Hébreu: אֶֽהְיֶ֖ה אֲשֶׁ֣ר אֶֽהְיֶ֑ה) : telle est la réponse que fait Dieu à [[Moïse]], lorsque celui-ci lui demande quel est Son Nom, celui qu'il devra donner aux enfants d'Israël qui ne manqueront pas de le lui demander ([http://www.sefarim.fr/?Library=Pentateuque&Book=Exode&Chapter=3&Verse=14 ''Exode'' 3:14]).
 
''Ehyeh'' est la première personne singulier de la forme imparfaite, aussi appelée la forme [[inaccompli]]e (à ne pas confondre avec la forme accomplie ''Haya'', utilisée en hébreu moderne pour rendre le passé et notamment l'''imparfait''). Ehyeh dénote de la puissance divine en cours de réalisation, dans le présent et le futur immédiat, c'est-à-dire comme ''advenir''. <br />Certaines autorités l'interprètent comme « Je Serai celui qui Sera (près de Son peuple) » ou « Je Serai car Je Serai », en se basant sur le verset voisin ({{Réf bible|Exode|3|12|2}}) « Je Serai [''ehyeh''] avec toi », auquel ferait référence le second ehyeh.<br />D'autres pensent que cette phrase entière forme un seul Nom. Le [[Targoum Onkelos]] et le Talmud (Baba Batra 73a) retranscrivent cette phrase ''sans la traduire''. C'est sur cette base que la traduction la plus communément acceptée est « Je Suis qui Je Suis ». Une ''interprétation'' fréquente est aussi « Je serai qui Je serai », mais on pourrait tout aussi bien la traduire par « J'adviens tel que J'advien''Ehyeh'' est la première personne singulier de la forme imparfaite, aussi appelée la forme [[inaccompli]]e (à ne pas confondre avec la forme accomplie ''Haya'', utilisée en hébreu moderne pour rendre le passé et notamment l'''imparfait''). Ehyeh dénote de la puissance divine en cours de réalisation, dans le présent et le futur immédiat, c'est-à-dire comme ''advenir''. <br />Certaines autorités l'interprètent comme « Je Serai celui qui Sera (près de Son peuple) » ou « Je Serai car Je Serai », en se basant sur le verset voisin ({{Réf bible|Exode|3|12|2}}) « Je Serai [''ehyeh''] avec toi », auquel ferait référence le second ehyeh.<br />D'autres pensent que cette phrase entière forme un seul Nom. Le [[Targoum Onkelos]] et le Talmud (Baba Batra 73a) retranscrivent cette phrase ''sans la traduire''. C'est sur cette base que la traduction la plus communément acceptée est « Je Suis qui Je Suis ». Une ''interprétation'' fréquente est aussi « Je serai qui Je serai », mais on pourrait tout aussi bien la traduire par « J'adviens tel que J'adviens ».
 
Le Tétragramme lui-même pourrait dériver de cette racine verbale.
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Pour les savants juifs et chrétiens, ce pluriel apparent n'a jamais posé problème : à propos du fameux verset [[Bereshit (parasha)|Gen.]] 1:25, un midrash rapporté par [[Rachi]] met en scène [[Moïse]] attirant l'attention de Dieu sur le fait que les adversaires du [[monothéisme]] pourraient en tirer quelque argument. « Écris!, lui est-il répondu, ceux qui veulent errer erreront ».
* Beaucoup y voient non pas un nom, mais un attribut (''l'''Elohim, le [[Tétragramme]] ''qui Est'' Elohim). Le [[Ramban]] rapporte une tradition expliquant Elohim comme ''El hem'', « Puissance d'eux », c'est-à-dire Puissance de tout et tous, sur tout et tous ou, simplement, le Tout-* Beaucoup y voient non pas un nom, mais un attribut (''l'''Elohim, le [[Tétragramme]] ''qui Est'' Elohim). Le [[Ramban]] rapporte une tradition expliquant Elohim comme ''El hem'', « Puissance d'eux », c'est-à-dire Puissance de tout et tous, sur tout et tous ou, simplement, le Tout-puissant.
* D'autres interprètent le ''-im'' comme l'expression de la majesté (''pluralis majestatis'') ou de l'excellence (''pluralis excellentiae''), marque de grandeur et de dignité. Cf. l'usage similaire du pluriel pour ''ba'al'' (maître) et ''adon'' (seigneur). Cette position traditionnelle a été révisée par les exégètes chrétiens modernes, qui considèrent cette interprétation comme fallacieuse : pour eux, l'usage du pluriel de majesté n'est venu que bien plus tard. Selon Richard Toporoski, une autorité en matière de classiques, il apparaît pour la première fois sous [[Dioclétien]] (284-305 EC)²{{référence insuffisante}}. [[Wilhelm Gesenius|Gesenius]] écrit dans sa ''Grammaire hébraïque'' ³ que :
{{Citation bloc|Les grammairiens Juifs appellent ces pluriels … ''plur. virium'' ou ''virtutum''; les grammairiens plus tardifs les nomment ''plur. excellentiae'', ''magnitudinis'', ou ''plur. maiestaticus''.Ce nom a été suggéré par le ''Nous'' utilisé par les rois parlant d'eux-mêmes. (cf. {{Réf bible|Macc.|10|19|2}} et {{Réf bible|Macc.|11|31|2}}); et le pluriel utilisé par Dieu dans {{Réf bible|Genèse|1|26|2}} et {{Réf bible|Gen.|11|;7|2}}; {{Réf bible|Is.|6|8|2}} a également été incorrectement interprété de la sorte. Il est cependant soit ''communicatif'' (incluant les [[ange]]s présents, ce qui est le cas d'Isaïe 6:8 et Gen. 3:22), soit, selon d'autres, une indication de ''la plénitude de force et pouvoir'' implicite. <br />La meilleure explication est celle d'un pluriel d'''auto-délibération''. <br />L'utilisation d'un pluriel comme marque de respect est assez étrangère à l'hébreu.}}
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La forme ''Eloah'' (אֱלוֹהַּ), qui peut sembler être la forme singulière d&#39;''Elohim'') est beaucoup plus rare, utilisée dans des œuvres poétiques et prosaïques beaucoup plus tardives (41 occurrences dans le [[Livre de Job]]).<br />Le terme ''Eloah'' est utilisé en six endroits pour désigner des divinités étrangères <small>(ex : {{Réf bible|Chr.|32|15|2}} et {{Réf bible|Daniel|11|37-38|2}})</small>. Il y désigne une divinité locale.<br />C'est sur cette base que certains pensent qu'''Eloah'' est la forme non pas ''singulière'', mais '''''particulière''''' d'"''Elohim''" : on peut dire de Lui qu'Il fut l'Eloah d'[[Abraham]], l'Eloah d'[[Isaac]], l'Eloah de [[Jacob]] à une époque où ils étaient les seuls à le penser, mais dès l'instant où une communauté comprend l'idée de Son existence, le terme d'Eloah devient impropre, car "si mon Dieu est effectivement ''mon'' Dieu, Il ne pourrait être le Dieu de quelqu'un d'autre"
 
On retrouve l'équivalent d'''Eloah'' en [[Arabe]] (''Ilah'', singulier - « un dieu », opposé à ''Allah'' - « le Dieu ») et en [[Araméen]] (''Elaha''On retrouve l'équivalent d'''Eloah'' en [[Arabe]] (''Ilah'', singulier - « un dieu », opposé à ''Allah'' - « le Dieu ») et en [[Araméen]] (''Elaha'').
 
La racine d'''Elohim'' et ''Eloah'' est inconnue.
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Le nom ''[[Jah|Yah]]'' (YH) est composé des deux premières lettres du Tétragramme. Selon certains, il s'agit d'une abréviation, selon d'autres d'une forme primitive du Tétragramme. C'est en tout cas ce Nom qui est employé dans [[Alléluia (homonymie)|Alléluia]] (''[[Hallel]]ou Yah'', Rendez louange à Yah).
 
Les religions [[rastafari]] et ''[[African Hebrew Israelites of Jerusalem]]'', deux religions nationalistes noires originaires du continent américain, utilisent toutes deux le terme pour désigner Dieu, la première sous la graphie latine [[Jah]], la seconde sous la graphie Les religions [[rastafari]] et ''[[African Hebrew Israelites of Jerusalem]]'', deux religions nationalistes noires originaires du continent américain, utilisent toutes deux le terme pour désigner Dieu, la première sous la graphie latine [[Jah]], la seconde sous la graphie Yah.
 
==== YHWH Tzevaot (Cébaoth) ====
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La translittération latine ''Sabaoth'', ainsi que les grands motifs dorés de vigne sur les portes du temple construit par [[Hérode Ier le Grand|Hérode]], induisit les Romains à identifier Sabaoth avec le dieu du vin [[Sabazios]].
<br />On retrouve également le nom Sabaoth associé à un demi-dieu dans les textes gnostiques de [[Bibliothèque de Nag Hammadi]] - Sabaoth le fils de Yaltabaoth.<br />Ces deux identifications, portant sur Sabaoth et non ''Tzevaot'' sont donc accidentelles et sans rapport avec ce <br />On retrouve également le nom Sabaoth associé à un demi-dieu dans les textes gnostiques de [[Bibliothèque de Nag Hammadi]] - Sabaoth le fils de Yaltabaoth.<br />Ces deux identifications, portant sur Sabaoth et non ''Tzevaot'' sont donc accidentelles et sans rapport avec ce Nom.
 
==== Autres Noms, formules ou dénominations de Dieu ====