« François Athanase Charette de La Contrie » : différence entre les versions

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== Biographie ==
=== Prélude ===
Fils de Michel Louis Charette, chevalier, seigneur de La Contrie, et de Marie Anne de La Garde de Monjeu, François Charette naît le {{date-|2 mai 1763}}<ref>Thérèse Rouchette, ''Charette'', [[Centre vendéen de recherches historiques]], 2007, {{p.|9-10}}.</ref> à [[Couffé]]<ref>[http://www.archinoe.fr/loire-atlantique_v3/visualiseur/visu_registre.php?id=440184601&PHPSID=7dac0c3b84f9474845c3f2cfe4aabc93&w=1280&h=1024 acte de naissance], {{p.}}7.</ref>. Il entre à l'école des [[garde-marine|Gardes de la Marine]] en 1779, sert ensuite sous le comte de [[Toussaint-Guillaume Picquet de la Motte|La Motte-Picquet]] et l'amiral [[Luc de Bouëxic de Guichen|comte de Guichen]]. À l'âge de vingt-quatre ans, il obtient en 1787 le grade de [[lieutenant de vaisseau]]. Il compte trois ans plus tard onze campagnes à son actif, dont quelques-unes en Amérique. Il est envoyé en mer du Nord, en Russie, puis se bat contre les [[Barbaresques]], et aux côtés des Ottomans contre les Grecs. A son retour à Brest, il rencontre Las Cases avec lequel il partage la chambre.
 
Le {{date|25 mai 1790}}, à vingt-sept ans, il épouse à [[Nantes]], dans la paroisse de Saint-Denis, Marie-Angélique Josnet de La Doussetière, veuve de son cousin Louis Charette, âgée de quarante et un ans<ref>[http://www.archinoe.fr/loire-atlantique_v3/visualiseur/visu_registre.php?id=440205080&PHPSID=7dac0c3b84f9474845c3f2cfe4aabc93&w=1280&h=1024 acte de mariage], {{p.}}7.</ref>, et s'établit au manoir de Fonteclose, à [[La Garnache]], près de [[Challans]] en Vendée.
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[[Fichier:Portrait de François Athanase Charette de La Contrie.jpg|vignette|gauche|Portrait de François Athanase Charette de La Contrie, pastel anonyme, réalisé entre 1793 et 1796.]]
 
Le {{date-|27 mars 1793}} ({{date républicaine|24 Ventôse an I}}), dans la région de [[Machecoul]] où des républicains ont été [[Massacres de Machecoul|massacrés]], Charette accepte de se mettre à la tête de paysans du [[Marais breton]] venus chercher son commandement au manoir de Fonteclose. Il aurait d'abord voulu refuser, mais un paysan cria: " C'est honteux pour un ancien officier de Roi !". Charette répondit alors :" J'accepte, mais le premier qui me désobéit, je lui brûle la cervelle.<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Gilbert Charette|titre=Le Chevalier Charette, Roi de la Vendée|passage=-|lieu=Fonteclose|éditeur=Yves Salmon|pages totales=286p.}}</ref>" Ces hommes viennent de subir la [[Première bataille de Pornic|défaite de Pornic]], et ont perdu leur chef, [[Louis-Marie de La Roche Saint-André]], rendu responsable de leur échec. Ils auront du mal à le convaincre de les commander car Charette s'était caché sous son lit en espérant les lasser. Lorsqu'il se décida enfin à sortir, il dit aux hommes qui se trouvaient là : « Soit, mais je commande et l'on m'obéit ». Ceux-ci ne sont armés que de piques et de fusils de chasse et sont peu disciplinés. Au nombre de {{nb|4000}}, ils retournent ensemble à Pornic et [[Deuxième bataille de Pornic|prennent la ville]] ; Charette fera broder son écharpe d'une devise en lettres d'or : {{citation|Combattu : souvent. Battu : parfois. Abattu : jamais.}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Émile |nom1=Boutin |titre=Pays de Retz, Noirmoutier, île d'Yeu |éditeur=[[Éditions France-Empire]] |collection=Histoire et terroirs |année=1986 |pages totales=510 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=b9AiAQAAIAAJ}}</ref> Il parvient ensuite à commander de meilleurs éléments dont des déserteurs républicains, et une cavalerie d’élite composée de nobles et de bourgeois équipés à leurs frais. Le {{date-|30 avril 1793}} ({{date républicaine-|11 Floréal an I}}), il parvient à empêcher les républicains de prendre [[Legé]].
 
Après la prise de [[Saumur]] en {{date-|juin 1793}}, il se joint à l'armée catholique et royale et [[Louis Marie de Lescure|Lescure]] lui demande de participer à la prise de [[Nantes]]. Le {{date-|29 juin 1793}}, il arrive le premier avec ses troupes dans les faubourgs de la ville. Il lance l'assaut seul aux aurores sans attendre les renforts de [[Charles de Bonchamps]]. Il est le dernier à quitter Nantes ; le lendemain, après la retraite de l'armée catholique et royale et voyant que tout était perdu, il aurait fait un pas de danse par dérision. Deux semaines plus tard, il est de nouveau présent sans les autres groupes, tandis que l'attaque devait être combinée. Ses pertes sont élevées et après la perte de quatre canons, les ''Bleus'' contre-attaquent.
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=== La guérilla dans le pays de Retz ({{date-|octobre 1793}}-{{date-|février 1795}}) ===
Se sentant dédaigné, il se sépare du gros de l'armée vendéenne qui va subir un désastre au cours de la [[Virée de Galerne]], notamment à Savenay et au Mans en {{date-|décembre 1793}}. Il poursuit la lutte par une [[guérilla]] autonome.
 
En {{date-|mai 1794}}, Charette réorganise son armée et confirme [[Pierre Rezeau]] comme commandant de la division de [[Montaigu (Vendée)|Montaigu]].
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[[Fichier:François Athanase Charette de La Contrie.jpg|vignette|gauche|Portrait de François Athanase Charette de La Contrie, huile sur toile anonyme, vers 1795, mairie de [[Saint-Lumine-de-Coutais]].]]
 
Manquant de munitions, le {{date-|17 février 1795}}, Charette, ainsi que plusieurs autres chefs vendéens, signe avec les représentants de la Convention le [[traité de La Jaunaye]]. Ce traité, signé au manoir de La Jaunaye, à [[Saint-Sébastien-sur-Loire|Saint-Sébastien]]<ref>Et non pas : « près de Vertou », même si ce n'est pas faux !</ref>, près de [[Nantes]], établit la liberté religieuse et exempte les insurgés du service armé. Charette expliqua les causes de ce traité à ces soldats en parlant d'une "clause secrète" qui était en fait la libération du petit Roi Louis XVII. Quelques jours plus tard, Charette peut défiler à Nantes aux côtés du général [[Jean Baptiste Camille de Canclaux|Canclaux]] et du représentant en mission [[Albert Ruelle]].
 
Mais la paix ne dure que cinq mois. En {{date-|juin 1795}}, Charette reprend les armes au moment du [[débarquement de Quiberon]], reçoit de la poudre, des armes et des fonds des Britanniques à [[Saint-Jean-de-Monts]] les 10, 11 et {{date-|12 août 1795}}, mais est défait par [[Lazare Hoche|Hoche]].
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Attendant l’aide des émigrés et des Anglais, Charette se rend sur la côte avec une armée de {{unité|10000|hommes}}, un débarquement devant avoir lieu depuis le [[pertuis breton]] le {{date-|24 septembre}}. Celui-ci ne se produisant pas, il doit rebrousser chemin le 25. Le {{date-|29 septembre}}, la flotte anglaise vient mouiller près de l’[[île d'Yeu|île d’Yeu]]<ref name="DPR">''Dictionnaire des personnages de la Révolution'', {{p.|171}}.</ref>.
 
En {{date-|octobre 1795}}, il tente d'organiser la venue du comte d'Artois, second frère de [[Louis XVI]] en Vendée et se porte sur la côte avec {{unité|15000|hommes}} lorsque le prince se trouve à l'Île d'Yeu. Le futur [[Charles X de France|Charles X]] ne rejoint pas le continent et Charette est peu à peu abandonné par ses troupes. Il dit à l'émissaire qui lui apporta cette nouvelle : "Monsieur, vous venez de m'apporter mon arrêt de mort. Aujourd'hui, je commande 15 000 hommes. Demain, il m'en restera 1500. Mon choix est fait, je périrai les armes à la main.3
 
=== La fin de Charette ({{date-|octobre 1795}}-{{date-|mars 1796}}) ===
[[Fichier:Exécution Charette.jpg|vignette|300px|gauche|Exécution du général Charette, [[place Viarme]] à Nantes, {{date-|mars 1796}}, par [[Julien Le Blant]].]]
[[Fichier:Saint-Sulpice-le-Verdon - Croix 01.jpg|vignette|160 px|Monument indiquant le lieu de capture de Charette dans les bois de la Chabotterie.]]
Charette fait alors le projet de faire jonction avec les bandes de [[Jean-Nicolas Stofflet]] qui se battent encore en Anjou. Mais les colonnes républicaines viennent quadriller la région et il finit par être capturé par le général [[Jean Pierre Travot]] le {{date-|23 mars 1796}} dans les bois de [[la Chabotterie]] (commune de [[Saint-Sulpice-le-Verdon]]) alors qu'il n'est plus suivi que par 32 derniers fidèles. Il est aloes blessé à l'épaule, à la tempe et a trois doigts de la main gauche coupés. Pour sa défense, il prétendra qu'il était en pourparlers pour se rendre.
 
Condamné à mort, Charette est fusillé le {{date-|29 mars 1796}} sur la [[place Viarme]] (alors nommée « Place des Agriculteurs ») à [[Nantes]]<ref name="Dumarcet517-518">{{harvsp|id=Dumarcet|Dumarcet 1998|p=517-518}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Denis Woronoff |titre=La République bourgeoise |sous-titre=De Thermidor à Brumaire 1794-1799 |volume=3 |éditeur=Points |collection=Nouvelle histoire de la France contemporaine |année=2013 |pages totales=258 |isbn=978-2-7578-3927-0 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=P-s9AgAAQBAJ&printsec=frontcover |titre chapitre=Tentatives armées}}</ref>. Il retire son bras blessé de son écharpe et refuse de se mettre à genou ou de se faire bander les yeux<ref name="Dumarcet517-518"/>{{,}}{{note|groupe=A|texte=D'après [[Urbain-René-Thomas Le Bouvier-Desmortiers]], Charette aurait eu une parole en faveur du général [[Maximilien Henri Nicolas Jacob|Jacob]], emprisonné après sa défaite la [[bataille de La Roullière]]<ref name="Dumarcet521"/>. Le vicomte Walsh affirme que Charette aurait déclaré au peloton en portant la main vers son cœur : « Soldats ajustez bien, c'est ici qu'il faut frapper un brave »<ref name="Dumarcet521"/>. D'autres auteurs affirment que Charette aurait fait un signe de tête pour commander le feu du peloton<ref name="Dumarcet521"/>. Selon l'historien Lionel Dumarcet, aucun des deux témoins oculaires ayant relaté l'exécution ne font mention de tels faits<ref name="Dumarcet521">{{harvsp|id=Dumarcet|Dumarcet 1998|p=521}}.</ref>.}}. Il tombe à cinq heures et quatorze minutes de l'après-midi<ref name="Dumarcet517-518"/>{{,}}{{note|groupe=A|texte=Selon [[Pierre-Michel-François Chevalier|Pitre-Chevalier]], avant d'expirer Charette s'appuie sur son coude {{Citation|comme pour retarder la chute}}<ref name="Dumarcet521"/>. Ce récit est faux selon Lionel Dumarcet, Charette s'effondre en arrière<ref name="Dumarcet521"/>.}}. Quand la fumée se dissipa, Charette était encore debout. On croyait au miracle. Il avait été attend d'une dizaine de balles dans la poitrine, une dans la tête, mais aucune n'avait touchée le cœur. Il commença par baisser la hanche, puis tomba lentement, presque élégamment. Une croix, à l'angle de la place et de la [[Rue Félibien (Nantes)|rue Félibien]], commémore cette exécution.
 
Sa devise était « Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais ». Son souvenir est encore très vivace en [[Vendée (département)|Vendée]].