« Hôtel de Felzins » : différence entre les versions

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L’'''hôtel de Felzins''', qui porta aussi les noms d’'''hôtel de Molinier''' et d’'''hôtel de Cathelan''', est un [[hôtel particulier]], situé au {{n°|22}} [[rue de la Dalbade]], dans le centre historique de [[Toulouse]]. Construit au milieu du {{s-|XVI}} pour le conseiller au [[Parlement de Toulouse|Parlement]] Gaspard Molinier, il est ensuite la propriété de la famille de Cathelan entre 1601 et 1794. C'est alors qu'il passe à Raymond Dumas, puis à son beau-fils, M. de Felzins. Les élévations sont modifiées par ce dernier et par son fils au cours du {{s-|XIX}}.
 
L'hôtel est représentatif des hôtels particuliers de la [[Architecture de la Renaissance|Renaissance]] toulousaine. Il est particulièrement remarquable pour son portail [[maniériste]] sur la rue de la Dalbade, au décor riche et exubérant, un des plus beaux de la ville. L'hôtel est classé aux [[monuments historiques]] en 1889<ref name="PA"/>.
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== Histoire ==
 
L'hôtel est édifié dans le deuxième quart du {{s-|XVI}} pour Gaspard Molinier, conseiller au [[Parlement de Toulouse]] entre 1537 et 1570, beau-frère de Jean de Boyssonné, docteur régent de l'[[Université de Toulouse (ancienne)|université]] en 1537. Il réunit pour cela deux petites maisons contiguës. Il aménage ainsi un vaste [[hôtel particulier]], qui s'organise autour d'une cour intérieure, avec un corps de bâtiment sur rue, un deuxième corps de bâtiment entre la cour et le jardin, et un petit logis au nord du jardin, relié par une tourelle d'angle. En 1552, les travaux sont presque achevés, car on travaille aux sculptures<ref name="Chalande p231">Jules Chalande, 1914, {{p.|231}}.</ref>.
 
À la mort de Gaspard Molinier, en 1570, l'hôtel passe à son fils, Guillaume de Molinier, conseiller au [[présidial de Toulouse]]. Un an après sa mort, en 1600, la veuve de ce dernier, Marie de Ferrier, le vend à Jean de Cathelan, conseiller du roi et trésorier général pour la [[Languedoc|généralité de Languedoc]]. En 1630, l'hôtel passe à ses deux fils, Aymable et François de Cathelan. C'est finalement Aymable, conseiller au Parlement en 1635, marié la même année à la fille du vicomte de [[Saint-Geniès-Bellevue|Saint-Geniès]], Isabeau de Ciron, qui hérite de la totalité de l'hôtel en 1646. En 1679, il achète une partie de l'immeuble d'Étienne de Bonald, conseiller au Parlement, et fait construire un logis au nord du jardin<ref name="Chalande p232">Jules Chalande, 1914, {{p.|232}}.</ref>.
 
L'hôtel reste dans la famille de Cathelan jusqu'à la [[Révolution française]]. En 1794, il est vendu à Raymond Dumas, ancien procureur au Parlement. Sa fille, qui hérite de l'hôtel, épouse Adolphe Dufau, baron de [[Felzins]]. Leur fils, Raymond Dufau de Felzins, fondateur et premier directeur de la [[Caisse d'Épargne et de Prévoyance de Paris|Caisse d'épargne]] de Toulouse, engage d'importants travaux de restructuration de l'hôtel au {{s-|XIX}}<ref name="Chalande p232"/>. En 1889, l'ensemble de l'hôtel est protégé au titre des [[Monuments Historiques]]<ref name="PA"/>. Une campagne de restauration du portail est menée en 2000-2001 par Bernard Voinchet, [[architecte des Monuments historiques]]<ref name="IA31116381">Nathalie Prat, Colin Debuiche et Karyn Zimmermann, 1996 et 2008.</ref>.
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== Description ==
 
L'hôtel se compose de plusieurs corps de bâtiment, à l'origine entre cour et jardin. L'édifice s’organise aujourd’hui autour de trois cours, le jardin ayant été transformé en cour au {{s-|XVII}}. Les matériaux employés sont la brique, la pierre et exceptionnellement le marbre : les jeux de [[polychromie]] sont recherchés sur l'ensemble des élévations du {{s-|XVI}} et mettent en valeur l'architecture. En France, les façades enrichies de marbres se rencontrent d'ailleurs dans les demeures royales de la seconde moitié du {{s-|XVI}} et de la première moitié du {{s-|XVII}}, mais peuvent aussi être employées dans les régions proches des voies de transport de marbres, comme [[Marbre de Saint-Béat|celui des Pyrénées]] à [[Toulouse]]<ref name="IA31116381"/>.
 
Le corps de bâtiment sur la [[rue de la Dalbade]] date du {{s-|XVI}}, malgré des remaniements du {{s-|XIX}}. Il s'ouvre par un portail, parfois attribué à [[Nicolas Bachelier]], construit en 1556. Il est trop étroit pour laisser passer les carrosses, qui ne pourraient de toute façon pas manœuvrer dans la cour<ref name="Chalande p231"/>. Richement décoré, le portail est encadré de deux paires de [[Colonne corinthienne|colonnes corinthiennes]] jumelées. Sa décoration est significative du style [[maniériste]] par l'exubérance de son traitement et son vocabulaire ornemental : bestiaire fantastique, jeux des reliefs, des matériaux et des couleurs<ref name="IA31116381"/>. Il porte la date de sa construction et la devise [[stoïcienne]], ''[[sustine et abstine]]''. Le linteau de [[boiserie]] de la porte conserve de belles sculptures en bas-relief<ref name="Chalande p230-231">Jules Chalande, 1914, {{p.|230-231}}.</ref>. Tout le portail affirme la richesse du commanditaire par son élévation entièrement en pierre avec des incrustations de marbre<ref name="IA31116381"/>.
 
L'intérieur de l'hôtel a été profondément remanié au {{s-|XIX}}. La première cour est très étroite et la distribution générale est permise par une tour d’escalier en fond de cour. La similitude des marbres du portail avec ceux de la frise de cette cour indique que les deux éléments auraient été réalisés durant la même campagne de travaux ou par le même sculpteur. Mais il ne reste de l'hôtel construit pour Gaspard Molinier que les deux arceaux surmontés de cabochons de marbres et la tour d'escalier. Les remaniements ont particulièrement affecté certaines baies<ref name="IA31116381"/>, tandis que le passage entre les deux cours a été aménagé aux dépens de la salle de la belle cheminée<ref name="Chalande p231"/>.
 
Dans la deuxième cour, qui était autrefois le jardin, on estime que les travaux ont été réalisés autour des années 1550-1552. Trois corps de bâtiments en « U », construits à des époques différentes, du {{s-|XVII}} au {{s-|XIX}}, viennent entourer cette cour, plus grande que la première<ref name="IA31116381"/>. On trouve une fenêtre Renaissance et une tourelle d'angle en [[encorbellement]]. Une salle du rez-de-chaussée a conservé sa cheminée monumentale du {{s-|XVI}}, de [[Seconde Renaissance française|style Henri II]]. Elle porte, gravé au-dessus du bas-relief supérieur, qui représente le [[demi-dieu]] [[Hercule]], les mentions ''Hercules Gallicus'' et ''Charitas nunquam excidit''. Deux médaillons représentent des [[empereurs romains]]<ref>Jules Chalande, 1914, {{p.|230}}.</ref>.
 
Une troisième cour se développe latéralement en fond de parcelle. Elle est entourée de deux corps de bâtiments en angle droit, eux aussi construits à des époques différentes<ref name="IA31116381"/>.
 
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Molinier-cheminée.jpg|Cheminée représentant l'Hercule gaulois.
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== Notes et références ==
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=== Bibliographie ===
 
* {{Article| auteur=[[Jules Chalande]] | titre=Histoire des rues de Toulouse - 39- L'hôtel Molinier » | périodique=Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse | série=11 | tome=II | lieu= Toulouse | année=1914 | passage=230-232 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57748775/f246.item }}.
* {{Chapitre | auteur=Pierre Lavedan | titre chapitre = Anciennes maisons - Hôtel de Felzins ou Molinier| titre ouvrage=Congrès archéologique de France. {{92e|session}}. Toulouse. 1929 | éditeur=[[Société française d'archéologie]] | lieu=Paris | année=1930 | passage=152-153 | pages=588 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35699b/f156.item.langFR }}
* Pascal Julien et Colin Debuiche, « Architecture et décors de l'hôtel Molinier : « demeurance » parlementaire de la Renaissance toulousaine », ''Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France'', tome LXXVI, Toulouse, 2016, {{p.|151-179}} [https://societearcheologiquedumidi.fr/_samf/memoires/t_76/152-180_PJ_CD.pdf (lire en ligne)].
* Guy Ahlsell de Toulza, Louis Peyrusse et Bruno Tollon, ''Hôtels et demeures de Toulouse et du Midi toulousain'', éd. Daniel Briand, Drémil-Lafage, 1998.
* Patrice Cabau, « Portail de l'hôtel de Molinier, au {{n°|22}} rue de la Dalbade : “SUSTINE ET ABSTINE” », ''Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France'', tome LXVI, Toulouse, 2006, {{p.|230-232}}.
* Pascal Julien, « L'hôtel de Molinier, architecture en majesté de la Renaissance toulousaine », ''Merveilleusement entendu en architecture : mélanges en l'honneur de Claude Mignot'', Presses de l'université Paris-Sorbonne, Paris, 2018.
* Rémi Papillault, ''Les hôtels particuliers du {{s-|XVI}} à Toulouse'', Les Amis des Archives de la Haute-Garonne, Toulouse, 1996.
 
=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
{{Liens}}
* Nathalie Prat, Colin Debuiche et Karyn Zimmermann, « Fiche d'information détaillée Patrimoine Architectural: IA31116381 », sur le site [http://www.urban-hist.toulouse.fr/urbanhistdiffusion/ Urban-Hist], [[Archives de Toulouse]], 1996 et 2008, consulté le {{date-|23 octobre 2015}}.
* [http://patrimoines.midipyrenees.fr/fr/rechercher/recherche-base-de-donnees/index.html?notice=IA31116381 «  hôtel de Molinier, puis hôtel de Cathelan, puis hôtel de Felzins  »], site du Patrimoine de Midi-Pyrénées, consulté le {{date-|23 octobre 2015}}.
* Pascal Julien et Colin Debuiche, [https://societearcheologiquedumidi.fr/_samf/memoires/t_76/152-180_PJ_CD.pdf « Architecture et décors de l’hôtel Molinier : "demeurance" parlementaire de la Renaissance toulousaine »], Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, t. LXXVI (2016), p. 151-179.
 
* Nathalie Prat, Colin Debuiche et Karyn Zimmermann, « Fiche d'information détaillée Patrimoine Architectural: IA31116381 », sur le site [http://www.urban-hist.toulouse.fr/urbanhistdiffusion/ Urban-Hist], [[Archives de Toulouse]], 1996 et 2008, consulté le {{date-|23 octobre 2015}}.
* [http://patrimoines.midipyrenees.fr/fr/rechercher/recherche-base-de-donnees/index.html?notice=IA31116381 « hôtel de Molinier, puis hôtel de Cathelan, puis hôtel de Felzins »], site du Patrimoine de Midi-Pyrénées, consulté le {{date-|23 octobre 2015}}.
 
 
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