« Béjaïa » : différence entre les versions

Béjaïa doit son existence à son site portuaire remarquable qui fait également sa prospérité. Elle est située dans une baie en faucille protégée de la houle des vents du large (orientés nord-ouest) par l'avancée du [[Cap Carbon (Béjaïa)|Cap Carbon]] (à l'ouest de la ville). La ville est adossée au [[Yemma Gouraya|mont du Gouraya]] situé dans une position nord-ouest. Ce site portuaire, dans l'une des plus belles baies du littoral [[Maghreb|maghrébin]] et [[Mer Méditerranée|méditerranéen]], est dominé à l'arrière-plan par les hautes montagnes du [[Babors|massif des Babors]]. Un autre avantage est que la ville est le débouché de la [[Soummam|vallée de la Soummam]], un couloir géographique orienté sud-ouest. Cependant, depuis l'époque où la ville fut une capitale, il existe un divorce entre la ville et la région ([[Kabylie]]) lié à la difficulté de s'assurer un [[arrière-pays|hinterland]]. À une échelle macro-régionale, la ville est dos à la région : sa position à l'extrémité de la Soummam la place à l'interface entre Grande et Petite Kabylie. Mais ces deux ensembles sont renfermés sur eux-mêmes et se cherchent des capitales intérieures ([[Tizi Ouzou|Tizi-Ouzou]], [[Akbou]], [[Kherrata]] etc...) en se détournant du littoral. La ville possède en quelque sorte un faible enracinement local ; les proximité rurales de la ville se limitent à {{nobr|4 ou 5 communes}}<ref name="a">{{harvsp|Cote|1991|p=4-5}}.</ref>. À l'échelle micro-régionale, Béjaïa est le débouché d'une [[Algérie|Algérie médiane]], allant d'[[Alger]] à [[Skikda]], déversoir des [[Hauts Plateaux (Algérie)|Hauts-Plateaux]] et port d'approvisionnement de {{nobr|2 millions}} de personnes. Mais la liaison est complexe : au sud-est les échanges avec [[Sétif]] ne se font qu'à travers les gorges escarpées de [[Kherrata]] ; une autre voie emprunte la Soummam, puis à l'est les Portes de Fer et la remontée vers [[Bordj Bou Arreridj|Bordj Bou-Arreridj]], c'est ce chemin qui est emprunté par la route nationale et la voie ferrée. Ces contraintes topographiques font que, malgré son fort dynamisme, la ville voit une partie des échanges lui échapper sur ses aires d'influences est et ouest<ref name="a" />.