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{{Confusion|Phryges|texte=À ne pas confondre avec les [[Phryges]], mascottes officielles des Jeux [[Jeux olympiques d'été de 2024|olympiques]] et [[Jeux paralympiques d'été de 2024|paralympiques]] de [[Paris]] [[2024 en sport|2024]].}}
{{Infobox Peuple antique
| nom= Phrygiens
[[Fichier:| image= Asia_Minor_in_the_Greco-Roman_period_-_general_map_-_regions_and_main_settlements.jpg|vignette|300x300px| Régions classiques d' [[Anatolie|Asie Mineure]] / [[Anatolie]]]]
| image= Antoine Philippe Houze. L'Empire des Perses. 1844 (D).jpg
| légende= LocalisationPrincipales des Phrygiens enrégions d'[[Asie MineureAnatolie]] durant l'Antiquité.
| période= [[Antiquité]]
| ethnie= [[Thraces|Thrace]]
| langue= [[LanguesPhrygien paléo-balkaniques(langue)|Paléo-BalkaniquePhrygien]]
| religion= [[Polythéisme]], culte de [[Cybèle]] et de [[Sabazios]]
| villes principales= [[Gordion]], [[Ancyre]]
| région= [[Anatolie]], [[Phrygie]]
| région actuelle= [[Régions historiques de Turquie|Turquie]]
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}}
 
Les '''Phrygiens''' (en [[grec ancien]] : {{grec ancien|Φρύγες}}, ''Phruges'' ou ''Phryges'') étaientsont un ancien peuple de [[Langues indo-européennes|langue indo-européenne]], résidant initialement dans le sud des [[Balkans]] – selon [[Hérodote]] – sous le nom de Bryges (Briges), qu'il a changé en Phryges après leur migration définitive vers l'[[Anatolie]], via l'[[Dardanelles|Hellespont]]. Cependant, les origines balkaniques des Phrygiens sont débattues par les savants modernes<ref name="books.google.com">{{Ouvrage|prénom1=Robert|nom1=Drews|lien auteur1=Robert Drews|titre=The end of the Bronze Age: changes in warfare and the catastrophe ca. 1200 B.C.|passage=65|éditeur=Princeton University Press|année=1995|isbn=9780691025919|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=bFpK6aXEWN8C}}</ref>.
 
La Phrygie a développé une culture sophistiquée de l'[[Âge du bronze|l'âge du bronze.]]. Les origines de la [[musique grecque]] sont en partie liées à la musique phrygienne, transmise à travers les colonies grecques d'Anatolie, en particulier le [[mode phrygien]], qui était considéré comme le style guerrier de la musique grecque antique. Selon le mythe, le phrygien [[Midas]], le roi du « toucher d'or », a été instruit en musique par [[Orphée]] lui-même. Une autre invention musicale venue de Phrygie était l'[[Aulos (instrument)|aulos]], un instrument à anche avec deux tuyaux. Dans l'[[iconographie]] grecque classique, [[Pâris]], un prince [[Troie|troyen]], est représenté comme non-grec par son bonnet phrygien, qui a également été porté par [[Culte de Mithra|Mithra]] et a survécu dans l'imagerie moderne sous le nom de « [[Bonnet phrygien|bonnet de la liberté]] » des [[Révolution française|révolutionnaires]] américains et français.
[[Fichier:Phrygian.jpg|vignette|gauche|Homme en costume phrygien, période hellénistique (3e – 1er siècle avant J.-C.), [[Chypre (pays)|Chypre]]]]
 
== Histoire ==
[[Fichier:MidasSehri.TombDetail.jpg|vignette|redresse=1.5|Partie (environ 70%) d'une inscription [[Phrygien (langue)|phrygienne]] dans la « MidasCité Cityde [[Midas]] ».]]
[[Fichier:Asia_Minor_in_the_Greco-Roman_period_-_general_map_-_regions_and_main_settlements.jpg|vignette|300x300px| Régions classiques d' [[Anatolie|Asie Mineure]] / [[Anatolie]]]]
 
La date conventionnelle de 1180 av. J.-C. est souvent utilisée pour la migration (traditionnellement de Thrace) des Bryges pré-phrygien ou [[Mouchki|Mushki]], correspondant à la toute fin de l'empire hittite. Après de cette date, la Phrygie a conservé une identité culturelle distincte. À partir d'origines tribales et villageoises, l'état de [[Phrygie]] est né au {{-s-|VIII}} avec sa capitale à [[Gordion]]. Vers 690 av. J.-C., elle est envahie par les [[Cimmériens]]. La Phrygie fut brièvement conquise par sa voisine la [[Lydie]], avant de passer successivement dans l'[[Achéménides|empire perse]] de [[Cyrus le Grand]] et plus tard dans l'[[empire]] d'[[Alexandre le Grand|Alexandre]] et de ses [[Diadoque|successeurs]]. Plus tard, elle a été prise par les [[Attalides]] de [[Pergame]], et est finalement devenu une partie de l'[[Empire romain]]. La dernière mention de la [[Phrygien|langue phrygienne]] dans la littérature remonte au {{sap-|V}} et elle était probablement éteinte au {{sav-|VII}}<ref>{{Ouvrage|nom1=Swain, Simon|nom2=Adams, J. Maxwell|nom3=Janse, Mark|titre=Bilingualism in ancient society: language contact and the written word|lieu=Oxford [Oxfordshire]|éditeur=Oxford University Press|année=2002|pages totales=246–266|isbn=0-199-24506-1}}</ref>.
[[Fichier:MidasSehri.TombDetail.jpg|vignette|Partie (environ 70%) d'une inscription phrygienne dans « Midas City ».]]
 
=== Migration ===
Après l'effondrement de l'[[Hittites|empire hittite]] au début du {{-s-|XII}}, le vide politique dans le centre-ouest de l'Anatolie est comblé par une vague de [[Proto-Indo-Européens|migrants indo-européens]] et de « [[peuples de la mer]] », dont les Phrygiens, qui établissent leur royaume avec leur capitale certainement à [[Gordion]]. On ignore actuellement si les Phrygiens ont été activement impliqués dans l'effondrement de la capitale hittite [[Hattusa]] ou s'ils se sont simplement déplacés dans le vide laissé par l'effondrement de l'hégémonie hittite. La soi-disant vaisselle à boutons faite à la main a été trouvée par des archéologues sur des sites de cette période en Anatolie occidentale. D'après les [[Mythographe|mythographes]] grecs<ref>JG MacQueen, ''The Hittites and their contemporaries in Asia Minor'', 1986, p. 157.</ref>, [[Midas]] avait été le roi des Phrygiens, qui s'appelaient à l'origine les Bryges (Brigi) et venaient de la partie occidentale de la [[Thrace]] archaïque ou de [[Royaume de Macédoine|Macédoine]]. Midas a été lié au roi [[Mouchki]] Mita. Cependant, les origines des Mouchkis et leur lien avec les Phrygiens sont incertains{{,}}. Certains érudits ont suggéré que Mita était un nom Luwien (il a été consigné en Asie Mineure au {{-s-|XV}}).
 
Bien que la théorie de la migration soit encore défendue par de nombreux historiens modernes, la plupart des archéologues ont abandonné cette hypothèse concernant l'origine des Phrygiens en raison d'un manque de preuves archéologiques substantielles, cette théorie ne reposant que sur les récits d'[[Hérodote]] et de [[Xanthos de Lydie|Xanthus]]<ref name="books.google.com"/>{{,}}.
 
=== {{-s2-|VIII|VII}} ===
[[Fichier:MidasSehri.Tomb.jpg|vignette|« Tombe àde 'Midas City',» près d' [[Eskişehir|Eskiixehir]], (VIe siècle avant JC){{-s-|VI}}]]
 
Les sources assyriennes du {{-s-|VIII}} parlent d'un roi Mita des [[Mouchki]], identifié au roi Midas de Phrygie. Une inscription assyrienne mentionne Mita comme alliée de [[Sargon II|Sargon d'Assyrie]] en 709 av. J.-C. Une poterie phrygienne distinctive appelée « vaisselle polie » apparaît au {{-s-|VIII}} Les Phrygiens fondèrent un puissant royaume qui dura jusqu'à l'ascendance [[lydie]]nne ({{-s-|VII}}). Sous des rois nommés alternativement Gordias et Midas, le royaume phrygien indépendant des {{-s2-|VIII|VII}} a maintenu des contacts commerciaux étroits avec ses voisins à l'est et les Grecs à l'ouest. La Phrygie semble avoir pu coexister avec le pouvoir dominant dans l'est de l'Anatolie à l'époque.
 
[[Fichier:Museum_of_Anatolian_Civilizations068_kopie1.jpg|gauche|vignette| Détail d'une reconstruction d'un édifice phrygien à Pararli, Turquie, {{-s-|VI}} Musée des civilisations anatoliennes, [[Ankara]] : Un griffon, un sphinx et deux centaures sont présentés.]]
L'invasion de l'Anatolie à la fin du {{-s-|VIII}} au début du {{-s-|VII}} par les [[Cimmériens]] devait s'avéreravéra fatale à la Phrygie indépendante. Selon la légende, la pression et les attaques cimmériennes ont abouti au suicide de son dernier roi, Midas. Gordion est tombé aux mains des Cimmériens en 696 av. J.-C. et a été mis à sac et brûlée, comme l'a rapporté beaucoup plus tard Hérodote.
 
Une série de fouilles a révélé Gordion comme l'un des sites archéologiques les plus notoires de Turquie. Elles confirment une destruction violente de Gordion vers 675 av. J.-C. Un tombeau de la période de Midas, communément identifié comme le « Tombeau de Midas », a révélé une structure en bois profondément enfouie sous un vaste tumulus, contenant des objets funéraires, un cercueil, des meubles et des offrandes alimentaires (Musée archéologique, Ankara). Le site de Gordion contient un programme de construction ultérieur considérable, peut-être dû à Alyattes, le roi lydien, au {{-s-|VI}}
 
[[Fichier:MidasSehri.Tomb.jpg|vignette| Tombe à 'Midas City', près d' [[Eskişehir|Eskiixehir]] (VIe siècle avant JC)]]
Des royaumes phrygiens mineurs ont continué d'exister après la fin de l'empire phrygien, ce qui a permis à son art et sa culture ont continué à prospérer. Les Cimmériens sont restés en Anatolie mais ne semblent pas avoir créé leur propre royaume. Les Lydiens repoussèrent les Cimmériens dans les années 620 av. J.-C., et la Phrygie fut englobée dans un empire lydien de courte durée. La partie orientale de l'ancien empire phrygien tomba aux mains des [[Mèdes]] en 585 av. J.-C.
[[Fichier:Phrygians.jpg|vignette|Costumes phrygienphrygiens.]]
 
=== Empire lydien de Crésus ===
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=== Phrygie perse ===
Le lydien [[Crésus]] futest battu par [[Cyrus le Grand|Cyrus]] en 546 av. J.-C., et laLa Phrygie passapasse alors sous la domination [[AchéménidesEmpire perse|laperse]] domination perse. Après [[Darius Ier|Darius]] estétant devenu empereurroi perse en 521 av. J.-C., il refitrefait l'ancienne route commerciale dans la « [[Voie royale perse]] » et mis en place des réformes administratives dont la mise en place de satrapies (provinces). Au {{-s-|V}}, la [[Phrygie|Phrygie]] a]] été séparée en deux provinces administratives, celle de la [[Phrygie hellespontique]] (ou Petite Phrygie), avec sa capitale provinciale établie à [[Dascylion]], et la province de la Grande Phrygie.
 
== Culture ==
[[Fichier:Phrygian soldiers. Detail from a reconstruction of a Phrygian building at Pararli, Turkey, 7th–6th Centuries BC.jpg|gauche|vignette|soldats phrygiens. Détail d'une reconstruction d'un édifice phrygien à Pararli, Turquie, {{-s2-|VII|VI}}]]
 
=== Langue ===
Les Phrygiens parlaientparlent la [[Phrygien|langue phrygienne]], membrequi deappartient à la famille linguistique [[Langues indo-européennes|indo-européenne.]]. Le consensus moderne considère le [[Grec]] comme son plus proche parent<ref name="Brixhe pp. 165–178">Brixhe, Cl. "Le Phrygien". In Fr. Bader (ed.), ''Langues indo-européennes'', pp. 165-178, Paris: CNRS Editions.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=de |auteur=Hajnal |prénom=Ivo |titre=„Urgriechisch”: Eine Herausforderung für die Methode der Rekonstruktion? |url=http://sprawi.at/files/hajnal/vortrag_rek_urgriech.pdf |série=Institut für Sprachwissenschaft |lieu=Innsbruck, Austria |éditeur=Universität Innsbruck |consulté le=4 mars 2021|page=8}}</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article |auteur1=Woodhouse |prénom1=Robert |titre=An overview of research on Phrygian from the nineteenth century to the present day |périodique=Studia Linguistica Universitatis Iagellonicae Cracoviensis |volume=126 |numéro=1 |année=2009 |issn=2083-4624 |lire en ligne=https://www.ejournals.eu/Studia-Linguistica/2009/2009/art/5400/ |pages=171 |extrait=This question is of course only just separable from the question of which languages within Indo-European are most closely related to Phrygian, which has also been hotly debated. A turning point in this debate was Kortlandt's (1988) demonstration on the basis of shared sound changes that Thraco-Armenian had separated from Phrygian and other originally Balkan languages at an early stage. The consensus has now returned to regarding Greek as the closest relative. }}</ref>{{,}}<ref name=":1">{{Ouvrage|prénom1=Claude|nom1=Brixhe|titre=The Ancient Languages of Asia Minor|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2008|pages totales=72|isbn=978-0-521-68496-5|lire en ligne=https://archive.org/details/ancientlanguages00wood|extrait=Unquestionably, however, Phrygian is most closely linked with Greek.|editor-first=Roger D.}}</ref>.
 
[[Fichier:Museum_of_Anatolian_Civilizations068_kopie1.jpg|gauche|vignette| Détail d'une reconstruction d'un édifice phrygien à Pararli, Turquie, {{-s-|VI}} Musée des civilisations anatoliennes, [[Ankara]] : Un griffon, un sphinx et deux centaures sont présentés.]]
La [[Phrygien|langue phrygienne]] fait partie de la [[Langues indo-européennes|famille linguistique indo-européenne]] et sa position exacte au sein de celle-ci a été débattue en raison de la nature fragmentaire de ses preuves. Bien que d'après ce qui est disponible, il est évident que le phrygien partage des points communs importants avec le [[grec]] et l'[[arménien]]. Le phrygien fait partie du groupe [[Isoglosse centum-satem]] des langues indo-européennes. Cependant, entre le {{s-|XIX}} et la première moitié du {{s-|XX}}, le phrygien était principalement considéré comme une langue [[Isoglosse centum-satem|satəm]], et donc plus proche de l'arménien et du [[Thrace (langue)|thrace]], alors qu'aujourd'hui il est communément considéré comme une langue centum et donc plus proche du grec<ref>{{Ouvrage|prénom1=Bartomeu|nom1=Obrador-Cursach|titre=Lexicon of the Phrygian Inscriptions|éditeur=[[University of Barcelona]]|année=2018|pages totales=101|lire en ligne=https://www.tesisenred.net/bitstream/handle/10803/650834/BOC_PhD_THESIS.pdf|extrait=Scholars have long debated the exact position of Phrygian in the Indo-European language family. Although this position is not a closed question because of the fragmentary nature of our current knowledge, Phrygian has many important features which show that it is somehow related to Greek and Armenian.…Indeed, between the 19th and the first half of the 20th c. BC Phrygian was mostly considered a satəm language (a feature once considered important to establishing the position of a language) and, especially after Alf Torp's study, closer to Armenian (and Thracian), whereas it is now commonly considered to be closer to Greek.…Brixhe (1968), Neumann (1988) and, through an accurate analysis, Matzinger (2005) showed the inconsistency of the Phrygo-Armenian assumption and argued that Phrygian was a language closely related to Greek.}}</ref>. La raison pour laquelle dans le passé le phrygien avait l'apparence d'une langue satəm était due à deux processus secondaires qui l'affectaient. À savoir, le phrygien a fusionné l'ancien labiovélaire avec le vélaire ordinaire, et deuxièmement, au contact des voyelles palatales /e/ et /i/, surtout en position initiale, certaines consonnes sont devenues palatalisées. De plus, [[Frederik Kortlandt|Kortlandt]] (1988) a montré des changements sonores communs du thrace et de l'arménien et leur séparation du phrygien avec le reste des [[langues paléo-balkaniques]] dès un stade précoce<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Obrador-Cursach |prénom1=Bartomeu |titre=On the place of Phrygian among the Indo-European languages |périodique=[[Journal of Language Relationship]] |volume=17 |numéro=3-4 |éditeur=[[Gorgias Press]] |année=2019 |issn=2219-4029 |doi=10.31826/jlr-2019-173-407 |lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.31826/jlr-2019-173-407/html |accès url=libre|pages=234 |extrait=2.1.4. Phrygian belongs to the centum group of IE languages (Ligorio and Lubotsky 2018: 1824). Together with Greek, Celtic, Italic, Germanic, Hittite and Tocharian, Phrygian merged the old palatovelars with plain velars in a first step: NPhr. (τιτ-)τετικμενος ‘condemned’ < PIE *deiḱ-; NPhr. γεγαριτμενος ‘devoted, at the mercy of’ < PIE *ǵhr̥Hit-; NPhr. γλουρεος ‘golden’ < PIE *ǵhl̥h3-ro-. However, two shifts affected this language. Phrygian merged the old labiovelar with the plain velar (the etymological and the resulting ones): OPhr. ke(y), NPhr. κε (passim) ‘and’ < PIE *ku̯e; OPhr. knais (B-07), NPhr. κ̣ναικαν ‘wife’ (16.1 = 116) < *gu̯neh2i-. Secondly, in contact with palatal vowels (/e/ and /i/, see de Lamberterie 2013: 25–26), and especially in initial position, some consonants became palatalised:PIE *ǵhes-r- ‘hand’ > OPhr. ↑iray (B-05),7NPhr. ζειρα (40.1 = 12) ‘id.’ (Hämmig 2013: 150–151). It also occurs in glosses: *ǵheu̯-mn̻ >ζευμαν ‘fount, source’ (Hesychius ζ 128). These two secondary processes, as happened in Tocharian and the Romance languages, lend Phrygian the guise of a satəm language. }}</ref>.
 
La [[Phrygien|langue phrygienne]] fait partie de la [[Langues indo-européennes|famille linguistique indo-européenne]] et sa position exacte au sein de celle-ci a été débattue en raison de la nature fragmentaire de ses preuves. Bien que d'après ce qui est disponible, il est évident que le phrygien partage des points communs importants avec le [[grec]] et l'[[arménien]]. Le phrygien fait partie du groupe [[Isoglosse centum-satem]] des langues indo-européennes. Cependant, entre le {{s-|XIX}} et la première moitié du {{s-|XX}}, le phrygien était principalement considéré comme une langue [[Isoglosse centum-satem|satəm]], et donc plus proche de l'arménien et du [[Thrace (langue)|thrace]], alors qu'aujourd'hui il est communément considéré comme une langue centum et donc plus proche du grec<ref>{{Ouvrage|prénom1=Bartomeu|nom1=Obrador-Cursach|titre=Lexicon of the Phrygian Inscriptions|éditeur=[[University of Barcelona]]|année=2018|pages totales=101|lire en ligne=https://www.tesisenred.net/bitstream/handle/10803/650834/BOC_PhD_THESIS.pdf|extrait=Scholars have long debated the exact position of Phrygian in the Indo-European language family. Although this position is not a closed question because of the fragmentary nature of our current knowledge, Phrygian has many important features which show that it is somehow related to Greek and Armenian.…Indeed, between the 19th and the first half of the 20th c. BC Phrygian was mostly considered a satəm language (a feature once considered important to establishing the position of a language) and, especially after Alf Torp's study, closer to Armenian (and Thracian), whereas it is now commonly considered to be closer to Greek.…Brixhe (1968), Neumann (1988) and, through an accurate analysis, Matzinger (2005) showed the inconsistency of the Phrygo-Armenian assumption and argued that Phrygian was a language closely related to Greek.}}</ref>. La raison pour laquelle dans le passé le phrygien avait l'apparence d'une langue satəm était due à deux processus secondaires qui l'affectaient. À savoir, le phrygien a fusionné l'ancien labiovélaire avec le vélaire ordinaire, et deuxièmement, au contact des voyelles palatales /e/ et /i/, surtout en position initiale, certaines consonnes sont devenues palatalisées. De plus, [[Frederik Kortlandt|Kortlandt]] (1988) a montré des changements sonores communs du thrace et de l'arménien et leur séparation du phrygien avec le reste des [[langues paléo-balkaniques]] dès un stade précoce<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Obrador-Cursach |prénom1=Bartomeu |titre=On the place of Phrygian among the Indo-European languages |périodique=[[Journal of Language Relationship]] |volume=17 |numéro=3-4 |éditeur=[[Gorgias Press]] |année=2019 |issn=2219-4029 |doi=10.31826/jlr-2019-173-407 |lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.31826/jlr-2019-173-407/html |accès url=libre|pages=234 |extrait=2.1.4. Phrygian belongs to the centum group of IE languages (Ligorio and Lubotsky 2018: 1824). Together with Greek, Celtic, Italic, Germanic, Hittite and Tocharian, Phrygian merged the old palatovelars with plain velars in a first step: NPhr. (τιτ-)τετικμενος ‘condemned’ < PIE *deiḱ-; NPhr. γεγαριτμενος ‘devoted, at the mercy of’ < PIE *ǵhr̥Hit-; NPhr. γλουρεος ‘golden’ < PIE *ǵhl̥h3-ro-. However, two shifts affected this language. Phrygian merged the old labiovelar with the plain velar (the etymological and the resulting ones): OPhr. ke(y), NPhr. κε (passim) ‘and’ < PIE *ku̯e; OPhr. knais (B-07), NPhr. κ̣ναικαν ‘wife’ (16.1 = 116) < *gu̯neh2i-. Secondly, in contact with palatal vowels (/e/ and /i/, see de Lamberterie 2013: 25–26), and especially in initial position, some consonants became palatalised:PIE *ǵhes-r- ‘hand’ > OPhr. ↑iray (B-05),7NPhr. ζειρα (40.1 = 12) ‘id.’ (Hämmig 2013: 150–151). It also occurs in glosses: *ǵheu̯-mn̻ >ζευμαν ‘fount, source’ (Hesychius ζ 128). These two secondary processes, as happened in Tocharian and the Romance languages, lend Phrygian the guise of a satəm language. }}</ref>.
 
Le consensus moderne considère le grec comme le parent le plus proche du phrygien, une position qui est soutenue par [[Claude Brixhe|Brixhe]], Neumann, Matzinger, Woodhouse, Ligorio, Lubotsky et Obrador-Cursach. De plus, 34 des 36 isoglosses phrygiennes enregistrées sont partagées avec le grec, 22 étant exclusives entre elles. Les 50 dernières années de recherche sur le Phrygien ont développé une hypothèse qui propose un stade proto [[gréco-phrygien]] à partir duquel le grec et le phrygien sont issus et si le phrygien était plus suffisamment attesté, on pourrait peut-être reconstituer cette étape<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Bartomeu|nom1=Obrador-Cursach|titre=Lexicon of the Phrygian Inscriptions|éditeur=[[University of Barcelona]]|année=2018|pages totales=102|lire en ligne=https://www.tesisenred.net/bitstream/handle/10803/650834/BOC_PhD_THESIS.pdf|extrait=Furthermore, if Phrygian were not so-poorly attested perhaps we could reconstruct a Proto-Greco-Phrygian stage of both languages.}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Obrador-Cursach |prénom1=Bartomeu |titre=On the place of Phrygian among the Indo-European languages |périodique=[[Journal of Language Relationship]] |volume=17 |numéro=3-4 |éditeur=[[Gorgias Press]] |année=2019 |issn=2219-4029 |doi=10.31826/jlr-2019-173-407 |lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.31826/jlr-2019-173-407/html |accès url=libre|pages=243 |extrait=With the current state of our knowledge, we can affirm that Phrygian is closely related to Greek. This is not a surprising conclusion: ancient sources and modern scholars agree that Phrygians did not live far from Greece in pre-historic times. Moreover, the last half century of scientific study of Phrygian has approached both languages and developed the hypothesis of a Proto-Greco-Phrygian language, to the detriment to other theories like Phrygio-Armenian or Thraco-Phrygian. }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Obrador-Cursach |prénom1=Bartomeu |titre=On the place of Phrygian among the Indo-European languages |périodique=[[Journal of Language Relationship]] |volume=17 |numéro=3-4 |éditeur=[[Gorgias Press]] |année=2019 |issn=2219-4029 |doi=10.31826/jlr-2019-173-407 |lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.31826/jlr-2019-173-407/html |accès url=libre|pages=238-239 |extrait=To the best of our current knowledge, Phrygian was closely related to Greek. This affirmation is consistent with the vision offered by Neumann (1988: 23), Brixhe (2006) and Ligorio and Lubotsky (2018: 1816) and with many observations given by ancient authors. Both languages share 34 of the 36 features considered in this paper, some of them of great significance:…The available data suggest that Phrygian and Greek coexisted broadly from pre-historic to historic times, and both belong to a common linguistic area (Brixhe 2006: 39–44). }}</ref>.
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=== Archéologie ===
Sur la base d'un dossier archéologique extrêmement léger, certains chercheurs tels que Nicholas Hammond et Eugene N. Borza ont suggéré que les Phrygiens étaient des membres de la [[culture lusacienne]] qui a migré dans le sud des [[Balkans]] à la fin de [[Âge du bronze|l'âge du bronze]]<ref>Borza, Eugene N. ''In the Shadow of Olympus: the Emergence of Macedon''. Princeton, New Jersey: Princeton University Press, 1990, {{ISBN|0-691-00880-9}}, p. 65. "What can be established, despite an extremely slight archaeological record (especially along the slopes of Mt. Vermion), is that two streams of Lusatian peoples moved south in the later Bronze Age, one to settle in Hellespontine Phrygia, the other to occupy parts of western and central Macedonia."</ref>{{,}}<ref>The Gordion Excavations 1950-1973: Final Reports Volume 4, Rodney Stuart Young, Ellen L. Kohler, Gilbert Kenneth, p. 53.</ref>. Cependant, le manque de céramique occidentale (européenne) et la continuation des styles de poterie de l'effondrement de l'âge du bronze en Asie Mineure centrale, ont conduit certains archéologues à rejeter une origine balkanique ou européenne pour les Phrygiens<ref name="books.google.com"/>{{,}}.
[[Fichier:CybeleHellenistic.jpg|vignette| La [[déesse]] [[Cybèle|phrygienne Cybèle]] avec ses attributs]]
 
=== Religion ===
[[Fichier:CybeleHellenistic.jpg|vignette| La [[déesse]] phrygienne [[Cybèle|phrygienne Cybèle]] avec ses attributs.]]
C'était la « Grande Mère », [[Cybèle]], comme la connaissaient les Grecs et les Romains, qui était à l'origine vénérée dans les [[montagne]]s de Phrygie, où elle était connue sous le nom de « Mère de la Montagne ». Dans sa forme phrygienne typique, elle porte une longue robe ceinturée, un ''polos'' (une haute coiffe cylindrique) et un voile couvrant tout le corps. La version ultérieure de Cybèle a été établie par un élève de [[Phidias]], le [[Sculpture|sculpteur]] [[Agoracritos]], et est devenue l'image la plus largement adoptée par les fidèles de Cybèle, tant dans le [[Période égéenne|monde égéen]] qu'à [[Rome]]. On la voit humanisée, mais toujours sur le trône, une main posée sur un lion et l'autre tenant le ''tympan'', un tambour à cadre circulaire, semblable à un [[Tambourin (sur cadre)|tambourin]].
 
C'était laLa « Grande Mère », [[Cybèle]], comme la connaissaientconnaissent les Grecs et les Romains, qui étaitest à l'origine vénérée dans les [[montagne]]smontagnes de Phrygie, où elle étaitest connue sous le nom de « Mère de la Montagne ». Dans sa forme phrygienne typique, elle porte une longue robe ceinturée, un ''polos'' (une haute coiffe cylindrique) et un voile couvrant tout le corps. La version ultérieure de Cybèle a été établie par un élève de [[Phidias]], le [[Sculpture|sculpteur]] [[Agoracritos]], et est devenue l'image la plus largement adoptée par les fidèles de Cybèle, tant dans le [[Période égéenne|monde égéen]] qu'à [[Rome]]. On la voit humanisée, mais toujours sur le trône, une main posée sur un lion et l'autre tenant le ''tympan'', un tambour à cadre circulaire, semblable à un [[Tambourin (sur cadre)|tambourin]].
 
Les Phrygiens vénéraient également [[Sabazios]], le ciel et le dieu-père représenté à cheval. Bien que les Grecs associent Sabazios à [[Zeus]], des représentations de lui, même à l'époque romaine, le montrent comme un dieu cavalier. Ses rapports avec la déesse mère indigène, dont la créature était le taureau lunaire, peuvent être vus dans la manière dont le cheval de Sabazios place un sabot sur la tête d'un taureau, dans une [[sculpture romaine]] du [[Musée des Beaux-Arts (Boston)|musée des beaux-arts de Boston]].
 
== Récits mythologiques ==
Le nom du premier roi mythique connu était Nannacus (alias Annacus)<ref>Suidas s. v. Νάννακος; Stephanus of Byzantium s.v. Ἰκόνιον; Both passages are translated in: [[iarchive:bub gb QzoGAAAAQAAJ/page/n19|"A New System: or, An Analysis of Antient Mythology"]] by Jacob Bryant (1807): 12-14.</ref>. Ce roi résidait à Iconium, la ville la plus orientale du royaume de Phrygie à cette époque, et après sa mort, à l'âge de 300 ans, une grande inondation submergea le pays, comme l'avait prédit un ancien oracle. Le roi suivant mentionné dans les sources classiques existantes s'appelait Manis ou Masdes. Selon Plutarque, à cause de ses splendides exploits, les grandes choses étaient appelées « maniaques » en Phrygie<ref>Plutarch, [http://www.sacred-texts.com/cla/plu/pte/pte04.htm "On Isis and Osiris"], chap. 24.</ref>. Par la suite, le royaume de Phrygie semble avoir été fragmenté entre différents rois. L'un des rois était [[Tantale fils de Zeus|Tantale]] qui régnait sur la région nord-ouest de la Phrygie autour du [[mont Sipylos]]. Tantale fut puni éternellement dans le [[Tartare (mythologie)|Tartare]], car il aurait tué son fils [[Pélops]] et l'aurait offert en sacrifice aux Olympiens ; une référence à la suppression du [[sacrifice humain]]. Tantale a également été accusé injustement d'avoir volé les loteries qu'il avait inventées. À l'âge mythique d'avant la [[guerre de Troie]], pendant une période d'[[interrègne]], [[Gordias]], un fermier phrygien, devint roi, accomplissant une [[prophétie]] oraculaire. Les Phrygiens sans roi s'étaient tournés vers l'oracle de Sabazios (« Zeus » pour les Grecs) à [[Telmessos]], dans la partie de la Phrygie qui devint plus tard une partie de la [[Galatie]]. L'oracle leur avait ordonné d'acclamer comme roi le premier homme qui montait jusqu’au temple du dieu dans un chariot. Cet homme était Gordias (Gordios, Gordius), un fermier, qui a consacré le char à bœufs en question, attaché à son fût avec le « [[Nœud gordien|Nœud Gordien]] ». Gordias a refondé une capitale à Gordium dans le centre-ouest de l'Anatolie, actuellement située sur l'ancienne voie ferrée qui traverse le cœur de l'Anatolie et qui était la « route royale » perse de Darius, de [[Pessinonte]] à [[Ankara]], et non loin du fleuve [[Sakarya (fleuve)|Sakarya]].
 
Le nom du premier roi mythique connu étaitest Nannacus (alias Annacus)<ref>Suidas s. v. Νάννακος; Stephanus of Byzantium s.v. Ἰκόνιον; Both passages are translated in: [[iarchive:bub gb QzoGAAAAQAAJ/page/n19|"A New System: or, An Analysis of Antient Mythology"]] by Jacob Bryant (1807): 12-14.</ref>. Ce roi résidaitréside à Iconium, la ville la plus orientale du royaume de Phrygie à cette époque, et après sa mort, à l'âge de 300 ans, une grande inondation submergea le pays, comme l'avait prédit un ancien oracle. Le roi suivant mentionné dans les sources classiques existantes s'appelait Manis ou Masdes. Selon Plutarque, à cause de ses splendides exploits, les grandes choses étaient appelées « maniaques » en Phrygie<ref>Plutarch, [http://www.sacred-texts.com/cla/plu/pte/pte04.htm "On Isis and Osiris"], chap. 24.</ref>. Par la suite, le royaume de Phrygie semble avoir été fragmenté entre différents rois. L'un des rois était [[Tantale fils de Zeus|Tantale]] qui régnait sur la région nord-ouest de la Phrygie autour du [[mont Sipylos]]. Tantale futest puni éternellement dans le [[Tartare (mythologie)|Tartare]], car il aurait tué son fils [[Pélops]] et l'aurait offert en sacrifice aux Olympiens ; une référence à la suppression du [[sacrifice humain]]. Tantale a également été accusé injustement d'avoir volé les loteries qu'il avait inventées. À l'âge mythique d'avant la [[guerre de Troie]], pendant une période d'[[interrègne]], [[Gordias]], un fermier phrygien, devint roi, accomplissant une [[prophétie]] oraculaire. Les Phrygiens sans roi s'étaient tournés vers l'oracle de Sabazios (« Zeus » pour les Grecs) à [[Telmessos]], dans la partie de la Phrygie qui devint plus tard une partie de la [[Galatie]]. L'oracle leur avait ordonné d'acclamer comme roi le premier homme qui montait jusqu’au temple du dieu dans un chariot. Cet homme était Gordias (Gordios, Gordius), un fermier, qui a consacré le char à bœufs en question, attaché à son fût avec le « [[Nœud gordien|Nœud Gordien]] ». Gordias a refondé une capitale à Gordium dans le centre-ouest de l'Anatolie, actuellement située sur l'ancienne voie ferrée qui traverse le cœur de l'Anatolie et qui était la « route royale » perse de Darius, de [[Pessinonte]] à [[Ankara]], et non loin du fleuve [[Sakarya (fleuve)|Sakarya]].
Plus tard, les rois mythiques de Phrygie furent alternativement nommés [[Gordias]] et [[Midas]]. Des mythes entourent le premier roi Midas. Il y en avait sept au total le reliant à un conte mythologique concernant [[Attis]]<ref>Pausanias ''Description of Greece'' 7:17; Arnobius ''Against the Pagans'' 5.5</ref>. Ce personnage obscur résidait à Pessinonte et tenta de marier sa fille au jeune Attis malgré l'opposition d'Agdestis, la déesse [[Cybèle]]. Quand Agdestis ou Cybèle apparaissent et répandent la folie sur les membres du festin de la noce, il s'ensuit un chaos qui provoque la mort de Midas.
[[Fichier:Phrygian, AM 175 bis.jpg|vignette|gauche|Homme en costume phrygien, période hellénistique (3e{{-s mini-|III}} 1erau siècle avant J.{{-C.)s-|I}}, [[Chypre (paysîle)|Chypre]].]]
 
À l'âge mythique d'avant la [[guerre de Troie]], pendant une période d'[[interrègne]], [[Gordias]], un fermier phrygien, devint roi, accomplissant une [[prophétie]] oraculaire. Les Phrygiens sans roi s'étaient tournés vers l'oracle de Sabazios (« Zeus » pour les Grecs) à [[Telmessos]], dans la partie de la Phrygie qui devint plus tard une partie de la [[Galatie]]. L'oracle leur a ordonné d'acclamer comme roi le premier homme qui montait jusqu’au temple du dieu dans un chariot. Cet homme était Gordias (Gordios, Gordius), un fermier, qui a consacré le char à bœufs en question, attaché à son fût avec le « [[Nœud gordien|Nœud Gordien]] ». Gordias a refondé une capitale à Gordium dans le centre-ouest de l'Anatolie, actuellement située sur l'ancienne voie ferrée qui traverse le cœur de l'Anatolie et qui était la « route royale » perse de Darius, de [[Pessinonte]] à [[Ankara]], et non loin du fleuve [[Sakarya (fleuve)|Sakarya]].
Le célèbre roi Midas serait un fils du genre Gordios mentionné ci-dessus. Il se serait associé à [[Silène (mythologie)|Silène]] et à d'autres satyres ainsi qu'à [[Dionysos]], qui lui accorda le fameux « toucher d'or ».
 
Plus tard, les rois mythiques de Phrygie furent alternativement nommés [[Gordias]] et [[Midas]]. Des mythes entourent le premier roi Midas. Il y en avait sept au total le reliant à un conte mythologique concernant [[Attis]]<ref>Pausanias ''Description of Greece'' 7:17; Arnobius ''Against the Pagans'' 5.5</ref>. Ce personnage obscur résidait à Pessinonte et tenta de marier sa fille au jeune Attis malgré l'opposition d'Agdestis, la déesse [[Cybèle]]. Quand Agdestis ou Cybèle apparaissent et répandent la folie sur les membres du festin de la noce, il s'ensuit un chaos qui provoque la mort de Midas.
Le mythique Midas de Thrace, accompagné d'une partie de son peuple, s'est rendu en Asie Mineure pour laver la souillure de son « toucher d'or » indésirable dans le fleuve [[Pactole]]. Laissant l'or dans les sables du fleuve, Midas se retrouve en Phrygie, où il est adopté par le roi sans enfant Gordios et placé sous la protection de Cybèle. En tant que représentant visible de Cybèle, et sous son autorité, semble-t-il, un roi phrygien pouvait désigner son successeur.
 
Le célèbre roi Midas serait un fils du genre Gordios mentionné ci-dessus. Il se serait associé à [[Silène (mythologie)|Silène]] et à d'autres satyres ainsi qu'à [[Dionysos]], qui lui accorda le fameux « toucher d'or ». Le mythique Midas de Thrace, accompagné d'une partie de son peuple, s'est rendu en Asie Mineure pour laver la souillure de son « toucher d'or » indésirable dans le fleuve [[Pactole]]. Laissant l'or dans les sables du fleuve, Midas se retrouve en Phrygie, où il est adopté par le roi sans enfant Gordios et placé sous la protection de Cybèle. En tant que représentant visible de Cybèle, et sous son autorité, semble-t-il, un roi phrygien pouvait désigner son successeur.
Selon l'<nowiki/>''Iliade'', les Phrygiens étaient des alliés troyens pendant la [[guerre de Troie]]. La Phrygie de l'<nowiki/>''Illiade'' d'[[Homère]] semble se situer dans la zone qui englobe le lac Ascanien et le cours septentrional de la rivière Sangarios, et son étendue était donc beaucoup plus limitée que celle de la Phrygie classique. L'''Iliade'' d'Homère contient également une réminiscence du roi troyen [[Priam]], qui était venu dans sa jeunesse aider les Phrygiens contre les [[Amazones]] (''[[Iliade]]'' 3.189). Au cours de cet épisode (une génération avant la guerre de Troie), les Phrygiens étaient dirigés par Otreus et [[Mygdon (Phrygie)|Mygdon]]. Les deux semblent n'être guère plus que des éponymes : il y avait un lieu nommé Otrea sur le lac Ascanien, dans les environs de la future [[Nicée]] ; et les Mygdones étaient un peuple d'Asie Mineure, qui résidait près du lac Dascylitis (il y avait aussi une [[Mygdonie (Thrace)|Mygdonie]] en Macédoine). Pendant la guerre de Troie, les Phrygiens envoyèrent des forces pour aider [[Troie]], dirigées par [[Ascagne]] et [[Phorcys (dieu)|Phorcys]], les fils d'[[Arétaon]]. Asius, fils de Dymas et frère d'Hécabe, est un autre noble phrygien qui combattit devant Troie. [[Quintus de Smyrne]] mentionne un autre prince phrygien, nommé [[Corèbe fils de Mygdon|Corèbe]], fils de [[Mygdon (Phrygie)|Mygdon]], qui combattit et mourut à Troie ; il avait demandé en mariage la main de la princesse troyenne [[Cassandre]]. On dit généralement que l'épouse du roi Priam, [[Hécube]], est de naissance phrygienne, en tant que fille du roi Dymas.
 
Selon l{{'<nowiki/>}}''Iliade'', les Phrygiens étaient des alliés troyens pendant la [[guerre de Troie]]. La Phrygie de l{{'<nowiki/>}}''IlliadeIliade'' d'[[Homère]] semble se situer dans la zone qui englobe le lac Ascanien et le cours septentrional de la rivière Sangarios, et son étendue était donc beaucoup plus limitée que celle de la Phrygie classique. L'''Iliade'' d'Homère contient également une réminiscence du roi troyen [[Priam]], qui était venu dans sa jeunesse aider les Phrygiens contre les [[Amazones]] (''[[Iliade]]'' 3.189). Au cours de cet épisode (une génération avant la guerre de Troie), les Phrygiens étaient dirigés par Otreus et [[Mygdon (Phrygie)|Mygdon]]. Les deux semblent n'être guère plus que des éponymes : il y avait un lieu nommé Otrea sur le lac Ascanien, dans les environs de la future [[Nicée]] ; et les Mygdones étaient un peuple d'Asie Mineure, qui résidait près du lac Dascylitis (il y avait aussi une [[Mygdonie (Thrace)|Mygdonie]] en Macédoine). Pendant la guerre de Troie, les Phrygiens envoyèrent des forces pour aider [[Troie]], dirigées par [[Ascagne]] et [[Phorcys (dieu)|Phorcys]], les fils d'[[Arétaon]]. Asius, fils de Dymas et frère d'Hécabe, est un autre noble phrygien qui combattit devant Troie. [[Quintus de Smyrne]] mentionne un autre prince phrygien, nommé [[Corèbe fils de Mygdon|Corèbe]], fils de [[Mygdon (Phrygie)|Mygdon]], qui combattit et mourut à Troie ; il avait demandé en mariage la main de la princesse troyenne [[Cassandre]]. On dit généralement que l'épouse du roi Priam, [[Hécube]], est de naissance phrygienne, en tant que fille du roi Dymas.
 
La [[Sibylle]] phrygienne était la prêtresse qui présidait l'oracle apollinien de Phrygie.
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[[Flavius Josèphe|Josèphe]] prétend que les Phrygiens ont été fondés par le personnage biblique [[Togarma]], petit-fils de [[Japhet]] et fils de [[Gomère]] : « et Thrugramma les Thrugraméens, qui, comme les Grecs l'ont résolu, ont été nommés Phrygiens ».
 
== VoirNotes égalementet références ==
{{Refbegin|2}}
*[[Bryges]]
*[[Paleo Balkan languages]]
*[[Phrygian cap]]
*[[Phrygian language]]
*[[Carians]]
*[[Mysians]]
*[[Lydians]]
*[[Lycians]]
{{Refend}}
 
== Références et notes ==
{{Traduction/Référence|en|Phrygians|183599960}}
{{Références}}
 
== Bibliographie ==
* {{Chapitre| langue= en|prénom1=Günter|nom1=Neumann| prénom2=K.| nom2=Strobel| titre= Phrygien, Phryger B. Geschichte und Religion| titre ouvrage=Reallexicon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie |volume = {{X}}| lieu= Berlin| éditeur=De Gruyter| année= 2003-2005| passage= 546-549}}.
* {{Chapitre| langue= en|prénom1=F.|nom1= Prayon| titre= Phrygien, Phryger C. Kunst| titre ouvrage=Reallexicon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie |volume = {{X}}| lieu= Berlin| éditeur=De Gruyter| année= 2003-2005| passage= 549-55}}.
* {{chapitre| langue = en| prénom1=Matcheld | nom1= Mellink| titre= The Natives Kingdoms of Anatolia | titre ouvrage= The Cambridge Ancient History, volume III part 2: The Assyrian and Babylonian Empires and other States of the Near East, from the Eighth to the Sixth Centuries B.C. | auteurs ouvrage= John Boardman et al. (dir.)| lieu= Cambridge| éditeur = Cambridge University Press| année= 1991| passage= 622-643}}.
* {{Chapitre| langue =en|prénom1=Lynn E. |nom1=Roller | titre =Phrygia and the Phrygians | titre ouvrage =Handbook of ancient Anatolia (10,000–323 B.C.E.)| auteurs ouvrage=Sharon R. Steadman et Gregory McMahon (dir.)| lieu =Oxford| éditeur=Oxford University Press | année =2011| passage=560-578}}.
* {{Chapitre| langue = en|prénom1= Ann C. |nom1= Gunther| titre = Neo-Hittite and Phrygian Kingdoms of North Syria and Anatolia | titre ouvrage = A Companion to the Archaeology of the Ancient Near East| auteurs ouvrage= Daniel T. Potts (dir.)| lieu = Malden et Oxford| éditeur= Blackwell Publishers | collection= Blackwell companions to the ancient world| année = 2012| passage= 797-815}}.
* {{Ouvrage| langue=en|auteur1= Gocha R. Tsetskhladze|directeur1= oui| titre= Phrygia in Antiquity|sous-titre= From the Bronze Age to the Byzantine Period|éditeur= Peeters|lieu= Louvain| année=2019}}
* {{Ouvrage|langue=de |auteur= Maximilian Räthel| titre= Midas und die Könige von Phrygien| sous-titre=Untersuchungen zur Geschichte Phrygiens und seiner Herrscher vom 12. bis zum 6. Jahrhundert v. Chr.| éditeur= Utzverlag|lieu= Munich|année=2019}}.
 
== Voir aussi ==
* [[Bonnet phrygien]]
* [[Langues paléo-balkaniques]]
* [[Phrygien (langue)]]
 
{{Portail|Turquie|histoire|archéologie|monde antique}}
 
[[Catégorie:Peuple indo-européen]]
[[Catégorie:Phrygie|*]]
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