« Prix Sade » : différence entre les versions

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→‎Controverse : Droit de réponse, 8 août 2001
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[[Annie Le Brun]], auteur de plusieurs essais de référence sur Sade, dont son livre-préface (''Soudain un bloc d'abîme, Sade'', 1986) aux œuvres complètes du marquis éditées par [[Jean-Jacques Pauvert]], a publié dans son essai ''Ailleurs et autrement''<ref>Gallimard, 2011.</ref> une lettre qu'elle avait adressée le {{date-|24 mars 2001}} au président de ce prix, Lionel Aracil, qui avait fait figurer son nom, à son insu, dans le jury. Dénonçant ce qu'elle estime être une mascarade médiatique et culturelle, elle y écrit notamment : {{citation bloc|Petite misère culturelle, vous êtes bien mal renseigné : méprisant depuis toujours autant ceux qui reçoivent les prix que ceux qui les donnent, comment pourrais-je consentir à participer à la mômerie d'un prix marquis de Sade ? “Bas les pattes devant Sade”, avais-je écrit avec mes amis surréalistes devant les manigances d'un théâtreux en mal de scandale, à la fin des années soixante. Que pourrais-je dire d'autre avec [[Jean-Jacques Pauvert]], qui s'associe à moi en l'occurrence, au ramassis d'écrivains et artistes que vous sollicitez, les [[Philippe Sollers|Sollers]], [[Pierre Bourgeade|Bourgeade]], [[Mazarine|Pingeot]], [[Serge Bramly|Bramly]]…, pour peu qu'ils acceptent de patronner cette mascarade bien dans le goût de l'époque ? Sans doute les uns et les autres ne se sont-ils pas assez discrédités pour ne pas rater une occasion d'en rajouter.}}
 
Et critiquant le trophée, un fouet « dessiné par le bagagiste de luxe [[Louis Vuitton]] », qui lui rappelle « le balai immonde » du roi [[Ubu]], elle conclut : {{citation bloc|Que voulez-vous, tout le design du monde ne réussira jamais à maquiller tant d'indignité<ref>Annie Le Brun, Addendum à « De l'insignifiance en milieu vaginal » (critique du livre de [[Catherine Millet]], première lauréate du prix Sade), dans ''Ailleurs et autrement'', Gallimard, {{coll|Arcades}}, 2011, p. 19-20.</ref>.}}|Lionel Aracil|Le Figaro, Débats et Opinions, mercredi 8 août 2001|Sade et ses nouveaux geôliers=Notre divin marquis aurait apprécié les cris d'orfraie de ceux qui se présentent en véritables gardiens du temple de Silling. N'est-il pas navrant qu'un prix littéraire dédié à l'héritage de l'écrivain et philosophe, emprisonné pour sa liberté d'expression, soit dénoncé et vilipendé par des embastilleurs de l'édition...un quarteron de littéreux à la retraite, dont Pauvert et Lebrun se dressent contre les impertinents et subversifs qui ont osé toucher au mausolée?
Si le Prix Sade a été créé pour révéler ou défendre un auteur qui défie l'ordre moral ou politique par-delà toute forme de terrorisme intellectuel. Il s'est trouvé emblématique que le jury, composé de Frédéric Beigbeder, Pierre Bourgeade, Serge Bramly, Jacques Braunstein, Catherine Breillat, Guillaume Dustan, Chloe des Lyssses, Jean-François Jonvelle et Elisabeth Quin, récompensât Catherine Millet pour son endurance. Ce prix, étranger à toute forme de marketing cher à ceux de la rentrée, n'a songé qu'à l'offre d'un créateur, en l'occurrence Jean-Paul Gauthier, pour la confesction d'un martinet, comme clin d'oeil à cette première édition.
Toutefois il est convenu que les futurs lauréats bénéficieront d'une résidence pour s'épancher, écrire le temps d'un asile littéraire au coeur de la villégiature provençale du marquis de Sade. Pour autant, s'il est un honneur de voir évoluer le prix Sade dans un climat de scandale, somme toute dérisoire tant l'initiative se veut aussi modeste que légère, il demeure regrettable de laisser s'agiter la bile écumante de ceux qui ne parviennent pas à jouir des enseignements légués par Donatien Alphonse François de Sade. "Mais pourquoi font-ils ça de Sade?" disait Georges Bataille à l'attention des surréalistes qui se masturbaient le texte et n'avaient d'éjaculation que celle d'une encre amère. Aujourd'hui nos sectateurs trempent leur plume dans un foutre rance de cheval comme pour mieux hennir et haïr ceux qui caracolent au mépris des lettres de cachet médiatiques. Quand Philippe Sollers finit par renoncer à déplaire aux anciens, à ces parangons du libertinage, nous comprenons qu'il nous faut de nouveau, jouer la querelle de ceux-là avec les modernes.
Jean-Pierre Faye, en 1975 ironisait déjà: " Dans la liste des malheurs de DAF de Sade, le dernier en date est sans doute la tentative de lui faire subir l'enfermement dans les plaisirs du texte. Mais s'il est un système des plaisirs dont se moque le divin marquis c'est de celui-là". Que pouvons-nous, si de fiers exégètes peinent encore à goûter aux voluptés qu'ils déclament d'un cul serré? A ces pharisiens hypocrites, j'annonce la création du prix St Thérèse d'Avila, et puissent-ils à l'avenir, nous laisser nous ébrouer en paix dans les jardins des délices, légués à tous, pour des siècles et des siècles. Amen.}}Notre divin marquis aurait apprécié les cris d'orfraie de ceux qui se présentent en véritables gardiens du temple de Silling. N'est-il pas navrant qu'un prix littéraire dédié à l'héritage de l'écrivain et philosophe, emprisonné pour sa liberté d'expression, soit dénoncé et vilipendé par des embastilleurs de l'édition...un quarteron de littéreux à la retraite, dont Pauvert et Lebrun se dressent contre les impertinents et subversifs qui ont osé toucher au mausolée?
 
Si le Prix Sade a été créé pour révéler ou défendre un auteur  qui défie l'ordre moral ou politique par-delà toute forme de terrorisme intellectuel. Il s'est trouvé emblématique que le jury, composé de Frédéric Beigbeder, Pierre Bourgeade, Serge Bramly, Jacques Braunstein, Catherine Breillat, Guillaume Dustan, Chloe des Lyssses, Jean-François Jonvelle et Elisabeth Quin, récompensât Catherine Millet pour son endurance. Ce prix, étranger à toute forme de marketing cher à ceux de la rentrée, n'a songé qu'à l'offre d'un créateur, en l'occurrence Jean-Paul Gauthier, pour la confesction d'un martinet, comme clin d'oeil à cette première édition.
 
Toutefois il est convenu que les futurs lauréats bénéficieront d'une résidence pour s'épancher, écrire le temps d'un asile littéraire au coeur de la villégiature provençale du marquis de Sade. Pour autant, s'il est un honneur de voir évoluer le prix Sade dans un climat de scandale, somme toute dérisoire tant l'initiative se veut aussi modeste que légère, il demeure regrettable de laisser s'agiter la bile écumante de ceux qui ne parviennent pas à jouir des enseignements légués par Donatien Alphonse François de Sade. "Mais pourquoi font-ils ça de Sade?" disait Georges Bataille à l'attention des surréalistes qui se masturbaient le texte et n'avaient d'éjaculation que celle d'une encre amère. Aujourd'hui nos sectateurs trempent leur plume dans un foutre rance de cheval comme pour mieux hennir et haïr ceux qui caracolent au mépris des lettres de cachet médiatiques. Quand Philippe Sollers finit par renoncer à déplaire aux anciens, à ces parangons du libertinage, nous comprenons qu'il nous faut de nouveau, jouer la querelle de ceux-là avec les modernes.
 
Jean-Pierre Faye, en 1975 ironisait déjà: " Dans la liste des malheurs de DAF de Sade, le dernier en date est sans doute la tentative de lui faire subir l'enfermement dans les plaisirs du texte. Mais s'il est un système des plaisirs dont se moque le divin marquis c'est de celui-là". Que pouvons-nous, si de fiers exégètes peinent encore à goûter aux voluptés qu'ils déclament d'un cul serré? A ces pharisiens hypocrites, j'annonce la création du prix St Thérèse d'Avila, et puissent-ils à l'avenir, nous laisser nous ébrouer en paix dans les jardins des délices, légués à tous, pour des siècles et des siècles. Amen.'''Lionel Aracil''', ''Président de la Conférence Sade'' (Le Figaro, 8 août 2001)
 
== Lauréats ==
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