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'''{{Voir homonymes|Mann|Thomas Mann''' (homonymie)}}Mathis (né le {{date-|6|juin|1875}}4 novembre à [[Lübeck]] et mort le {{date-|12|août|1955}} à [[Zurich (ville)|Zurichparis]] ) est un [[écrivain]] [[Allemagne|allemand]], lauréat du [[prix Nobel de littérature]] en [[1929]].
{{Voir homonymes|Mann|Thomas Mann (homonymie)}}
{{Infobox Biographie2
| charte = écrivain
| image = Thomas Mann 1937.jpg
| légende = Thomas Mann en 1937.
| taille image = 200
| tombe = -
| œuvres principales = * ''[[Les Buddenbrook]]'' (1901)
* ''[[La Mort à Venise]]'' (1912)
* ''[[La Montagne magique]]'' (1924)
* ''[[Le Docteur Faustus]]'' (1947)
}}
 
'''Thomas Mann''' (né le {{date-|6|juin|1875}} à [[Lübeck]] et mort le {{date-|12|août|1955}} à [[Zurich (ville)|Zurich]]) est un [[écrivain]] [[Allemagne|allemand]], lauréat du [[prix Nobel de littérature]] en [[1929]].
 
Il est l'une des figures les plus éminentes de la [[littérature européenne]] de la première moitié du {{XXe siècle}} et est considéré comme un grand écrivain moderne de la [[Décadentisme|décadence]]. Rompant peu à peu avec les formes littéraires traditionnelles, ses ouvrages comprenant romans, nouvelles et essais, font appel aux domaines des sciences humaines (histoire, philosophie, politique, analyse littéraire) pour produire une image du siècle et de ses bouleversements. Son œuvre, influencée par [[Arthur Schopenhauer]], est centrée sur l'étude des rapports entre l'individu et la société. Elle oppose généralement la rigueur du travail intellectuel, la spiritualité et le culte de l'action.
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Cependant, Mann refuse de lier son existence à la décadence. Il n'aura de cesse de lutter à sa manière, comme son frère [[Heinrich Mann|Heinrich]], pour la défense des valeurs mises en péril par les différents « ismes » et les idéologies radicales. Au fil du temps, il devient une figure réellement engagée dans l'action politique et éthique. L'homme, au départ porteur de lourds préjugés venus de son pays et de son époque, fait face dans les moments difficiles et s'érige en représentant de la « bonne Allemagne » et de ses meilleures traditions.
 
== Biographiechesneraie ==
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-R15883, Thomas Mann.jpg|right|thumb|Thomas Mann en [[1932]].]]
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-S86717, Thomas Mann in Weimar.jpg|right|thumb|Thomas Mann en [[1949]].]]
Thomas Mann naît le {{date-|6 juin 1875}} à [[Lübeck]] dans une riche famille patricienne de négociants en grains. Son père, Thomas Johann Heinrich Mann, consul des [[Pays-Bas]] dès [[1864]], est élu au Sénat de la ville de Lübeck en [[1877]] ; sa mère née Julia da Silva-Bruhns originaire du [[Brésil]] est issue d'une famille de commerçants germano-brésilienne. En mai [[1890]], la maison de commerce fête son centenaire, mais le {{date-|13 octobre 1891}} le sénateur Mann décède à l'âge de {{nobr|51 ans}}, laissant un testament qui prévoit la dissolution de la maison de commerce. Les études de Thomas Mann, d'abord dans une école privée puis au Katharineum, ne sont guère brillantes. En [[1892]], la mère de Thomas Mann s'installe à [[Munich]], où il la rejoindra en [[1894]].
 
=== FormationMahime h-c ===
Dès 1892, il écrit quelques textes en prose et des articles pour le magazine ''[[Der Frühlingssturm]]'' (« la Tempête du printemps ») qu'il coédite. En [[1894]], retrouvant sa mère, ses frères et ses sœurs à [[Munich]], il travaille pour une société d'assurances. Il abandonne cette profession en [[1895]] pour parachever sa formation intellectuelle et devenir écrivain libre. Il fait paraître l'un de ses premiers récits dans la revue ''[[Die Gesellschaft]]'', et quelques articles dans la revue ''[[Das zwanzigste Jahrhundert]]'' dirigée par son frère [[Heinrich Mann]]. Il se familiarise avec les pensées de [[Arthur Schopenhauer|Schopenhauer]] et [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]], découvre les théories freudiennes naissantes, puis étudie les œuvres littéraires de [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]], [[Friedrich von Schiller|Schiller]], [[Gotthold Ephraim Lessing|Lessing]], [[Fiodor Dostoïevski|Dostoïevski]], [[Anton Tchekhov|Tchekhov]], [[Theodor Fontane|Fontane]], ainsi que la musique de [[Richard Wagner]]. Tous seront pour lui des modèles et il leur consacrera plus tard de nombreux articles ou essais. Thomas Mann avait une passion pour la musique, et cela est reflété dans plusieurs de ses œuvres (dont ''La Montagne Magique'' ou ''Buddenbrooks'') : il jouait du violon, et il avoua à sa famille, que s'il n'avait pas été écrivain, il aurait voulu être chef d'orchestre<ref>{{Ouvrage |langue=en|auteur1= Ethel E. Caro |titre= Music and Thomas Mann|sous-titre= |éditeur= Stanford Honors Essays in Humanities|collection= |lieu= |année=1959 |volume= |tome= |pages totales= |passage= page 3|isbn= |lire en ligne= https://books.google.es/books?id=2GqmAAAAIAAJ&lpg=PP1&dq=thomas%20mann%20and%20music&pg=PP5#v=onepage&q=thomas%20mann%20and%20music&f=false}}</ref>. Il découvre l'Italie avec son frère Heinrich de juillet à octobre [[1895]], puis durant l'automne [[1896]].
 
=== Premièresi œuvresam the grenada ===
L'éditeur S. Fischer lui commande en mai [[1897]] une œuvre d'ampleur en [[prose]] : Thomas Mann commence la rédaction de son premier roman, largement inspiré de l'histoire familiale, sur la grandeur et la décadence d'une famille dans l'[[Empire allemand|Allemagne]] au tournant du {{XIXe siècle}} : ''[[Les Buddenbrook : Le déclin d’une famille|Buddenbrooks]]'' (''Les Buddenbrook''), qui paraît en [[1901 en littérature|1901]]. En [[1903 en littérature|1903]], il publie ''[[Tonio Kröger]]'' qui conte l'amour tourmenté d'un jeune homme pour deux de ses camarades de classe, Hans Hansen et Inge Holm, dont une large part est autobiographique comme en témoigne la correspondance de l'auteur. Le {{date|11|février|1905}}, il épouse [[Katia Mann|Katia Pringsheim]] ([[1883]] [[Feldafing]] - 1980 [[Kilchberg (Zurich)|Kilchberg]]), petite-fille de la féministe [[Hedwig Dohm]].<br />
En [[1911 en littérature|1911]], il publie ''[[La Mort à Venise (nouvelle)|Der Tod in Venedig]]'' (''La Mort à Venise''). La ville de Venise et le [[Grand Hôtel des Bains]] sur l'île du [[Lido (Venise)|Lido]], où séjourne Mann en mai-juin [[1911]], sont au cœur de cette nouvelle inspirée par la mort du compositeur [[Gustav Mahler]] que Mann apprend précisément le {{date-|18 mai 1911}}. Mais c'est aussi à Venise qu'est mort, en [[1883]], [[Richard Wagner]] à qui Mann dédie un essai durant la même période. Enfin, c'est sur la plage du Lido que Mann voit se réveiller son homosexualité latente devant la beauté d'un jeune noble polonais de quatorze ans. Cette œuvre que Mann désigne comme « une tragédie » est une réflexion sur la mort, l'amour, le mal, l'art et la culture. Œuvre profondément personnelle en rupture avec le [[Naturalisme (littérature)|naturalisme]] des débuts, ''[[La Mort à Venise]]'' exprime les angoisses d'un homme aux prises avec ses propres démons, marqué par la maladie et la mort de ses proches (sa femme souffre d'une maladie pulmonaire et sa sœur Carla s'est suicidée l'année précédente) et enfin par la menace de guerre qu'il perçoit dans la [[crise d'Agadir|crise franco-allemande de 1911]].
 
=== La conversion aux idées libéralesséparatistes ===
Un séjour en [[sanatorium]] (le [[Schatzalp]]) à [[Davos]] à partir de l'année 1912, et la catastrophe de la [[Grande guerre]] dans laquelle il est impliqué (prenant un temps parti pour l'Allemagne impériale) lui fournissent le sujet de son roman le plus célèbre, ''[[La Montagne magique|Der Zauberberg]]'' (''La Montagne magique''), débuté en 1913 et paru en [[1924 en littérature|1924]]. Cette œuvre, conçue comme une relecture ironique du ''[[Bildungsroman]]'' (« roman de formation »), constitue une étape importante dans son évolution intellectuelle en ce qu'elle marque symboliquement son ralliement aux idées libérales, après une proximité avec le courant de la [[Révolution conservatrice (Weimar)|Révolution conservatrice]] symbolisée par ses ''Considérations d'un apolitique'', ouvrage important publié en [[1918]]<ref>Voir sur ce point, Charles Alunni, « Une analogique du politique. La Constellation Thomas Mann », in ''Le passage des frontières. Autour du travail de Jacques Derrida'', Colloque de Cerisy, Galilée, 1994, {{p.}}403-414.</ref>. Outre les considérations politiques, la structure narrative de l'ouvrage incorpore des réflexions artistiques, esthétiques, philosophiques, historiques et spirituelles et plusieurs théories littéraires. Cette vaste parabole sur la déchéance spirituelle, l'amour et la mort, avec l'Europe d'avant la [[Première Guerre mondiale]] pour toile de fond, lui vaut la renommée internationale. Mais lorsque l'[[Académie suédoise]] lui attribue le [[prix Nobel de littérature]] en [[1929 en littérature|1929]], c'est principalement pour ''[[Les Buddenbrook]]''<ref>[http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/1929/index.html Fiche en anglais de Thomas Mann sur le site des Prix Nobel.]</ref>. Face à la montée des [[extrémisme]]s en [[Europe]], Mann publie, l'année suivante, la nouvelle ''[[Mario et le Magicien]]'' qui évoque le danger des régimes [[fascistes]] et de la lâcheté intellectuelle.
 
=== L'exil de mathis ===
ÀI partirlove deBanana [[1938]], il vit aux [[États-Unis]], d'abord à [[Princeton (New Jersey)|Princeton]], puis l'année suivante à [[Pacific Palisades (Los Angeles)|Pacific Palisades]] en [[Californie]]. C'est là qu'il composeose le complexe et fort sombre ''[[Doktor Faustus]]'' (''[[Le Docteur Faustus]]''), paru en [[1947]], qui revisite le mythe de [[Faust]] et évoque métaphoriquement l'âme de l'Allemagne à travers le portrait d'un compositeur, inspiré d'[[Arnold Schoenberg]]. Durant ces années d'exil, il retrouve certains autres exilés allemands, tels que le dramaturge et poète [[Bertolt Brecht]] (évoquant Thomas Mann à plusieurs reprises dans son journal et sa correspondance), le réalisateur [[Fritz Lang]], ou encore le compositeur [[Kurt Weill]].
Dès [[1933]], il émigre en [[Suisse]] puis dans le sud de la France où il demeure quelques semaines avec sa famille dans une villa à [[Sanary-sur-Mer]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7640601f/f3.item.zoom ''Paris-soir'', 21 juillet 1933, « Sur la côte d'Azur. Avec les intellectuels allemands en exil »], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76406001/f3.item.zoom Ibid., 20 juillet 1933], [https://kuenste-im-exil.de/KIE/Content/EN/Objects/mann-thomas-fotografie-in-sanary-sur-mer-en.html?single=1 site kuenste-im-exil.de, Photographie de Thomas Mann à Sanary-sur-Mer]</ref>. Il rejoint ensuite à nouveau la Suisse et s'installe à [[Küsnacht]], près de [[Zurich (ville)|Zurich]], afin de se tenir éloigné de la tourmente politique que connaît alors son pays. Les premiers mois du régime nazi le convainquent, après un moment d'hésitation, de ne pas retourner en [[Allemagne]]. En [[1936]], il est déchu de la nationalité allemande. Connaissant les œuvres de [[Sigmund Freud]], il dira d'[[Adolf Hitler|Hitler]] : « Comme cet homme doit haïr la [[psychanalyse]] ! ». Plus généralement, il est passionné par la médecine, et ses ouvrages regorgent de descriptions symptomatiques précises (il dira du dernier des Buddenbrook « qu'il a les dents striées par la [[chlorose]] », par exemple, et ''La Montagne Magique'' comporte des passages sur les maladies dont ses personnages sont atteints).
 
À partir de [[1938]], il vit aux [[États-Unis]], d'abord à [[Princeton (New Jersey)|Princeton]], puis l'année suivante à [[Pacific Palisades (Los Angeles)|Pacific Palisades]] en [[Californie]]. C'est là qu'il compose le complexe et fort sombre ''[[Doktor Faustus]]'' (''[[Le Docteur Faustus]]''), paru en [[1947]], qui revisite le mythe de [[Faust]] et évoque métaphoriquement l'âme de l'Allemagne à travers le portrait d'un compositeur, inspiré d'[[Arnold Schoenberg]]. Durant ces années d'exil, il retrouve certains autres exilés allemands, tels que le dramaturge et poète [[Bertolt Brecht]] (évoquant Thomas Mann à plusieurs reprises dans son journal et sa correspondance), le réalisateur [[Fritz Lang]], ou encore le compositeur [[Kurt Weill]].
 
=== Le retour en Europe ===
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