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[[Image:Ifren drapeau.png|vignette|gauche|upright=0.8|Drapeau [[Ifrenides|ifrenide]].]]
En 765, dans la mouvances d'autres tribus berbères sur l'ensemble du [[Maghreb]], les [[Banou Ifren]] s'insurgent en 765 et somment d'autres tribus de se convertir au [[kharidjisme]]. Ils proclament calife leur chef [[Abou Qurra]] qui constitue un [[Royaume sufrite de Tlemcen|royaume kharéjite sufrite à Tlemcen]]. Abou Qurra prend la tête d'une armé de {{nombre|40000|hommes}} et assiège [[Tobna]] où le général abbasside Omar Ibn Hafs est retranché avant de se mettre ne campagne sur Kairouan. Il cerne cette ville avec {{nombre|350000|cavaliers}} berbères mais échoue à la prendre. Abou Qurra et ses Beni Ifren regagnent Tlemcen<ref name="Kaddache178">{{harvsp|Kaddache|2012|p=178}}.</ref>.
[[Fichier:Historical_map_of_algeria.svg|vignette|Le Maghreb central sous la dynastie des [[Rostémides]] et ses marches indépendantes à l'Est et à l'Ouest ({{VIIIe siècle}})]]
[[Ibn Rustom|Abd al-Rahmân Ibn Rustom]], [[kharidjite]] d'origine perse crée un État [[ibadite]] englobant l'[[Ifriqiya]]<ref name="Jolly">{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Jolly|titre=L'Afrique et son environnement européen et asiatique|passage=39|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|collection=History|année=2008|pages totales=167|isbn=978-2-296-05773-9|isbn2=2-296-05773-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZXAYyzO_TLYC&printsec=frontcover}}</ref>. En [[760]], il est attaqué et vaincu par le gouverneur d'[[Égypte]]. Il abandonne l'Ifriqiya aux armées [[arabes]] et se réfugie dans l'Ouest [[Algérie|algérien]] où il fonde [[Tahert]] en [[761]] qui devient la capitale du royaume [[Rostémides|rostémide]]<ref name="Jolly" />{{,}}<ref>{{Article|auteur1=|titre=Rustamid kingdom|périodique=[[Encyclopædia Britannica]]|date=14-01-2020|lire en ligne=https://www.britannica.com/place/Rustamid-kingdom|consulté le=16-08-2020}}.</ref>. Ses successeurs instaurent un pouvoir dynastique héréditaire<ref name="qantara">[https://www.qantara-med.org/public/show_document.php?do_id=865 Les Rustamides (761-909)], sur le site qantara patrimoine méditerranéen.</ref>, même s'ils étaient élus en théorie par les sages de la communauté<ref name="Meynier29-30">{{harvsp|Meynier|2010|p=29-30}}.</ref>.
 
L'assise de l'imamat rostémide de Tahert repose sur les tribus [[berbères]] du Maghreb central acquises à la doctrine kharidjite et va s'étendre de Tlemcen à l'ouest aux [[monts du Hodna]] à l'est. Tlemcen et sa principauté suffrite deviennent une marche du Maghreb central rostémide, partageant une obédience kharéjite proche et opposée à l'orthodoxie de Kairouan<ref name=":02">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Abdelkader|nom1=Djeghloul|prénom2=Mostefa|nom2=Lacheraf|titre=Histoire, culture et société|passage=Chapitre = Un pôle étatique central : l'imamat rostémide de Tahert|éditeur=FeniXX réédition numérique|date=1986-01-01|isbn=978-2-307-16785-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=A3IeEAAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PT103&dq=imamat+tahert&hl=fr|consulté le=2021-06-18}}</ref>.
[[Image:Fulus_tlemcen_abd_el_wahab.png|droite|325x325px|vignette|''Fulus'' (pièce de monnaie en argent) rostémide frappée au nom du souverain Abd el Wahab à [[Tahert]] (168 à 208 du calendrier hégirien soit [[184]] à [[284]])<ref name="Liétard">{{Article|prénom1=Ludovic|nom1=Liétard|titre=Two Rustamid Fulus struck in Tiharat and Tilimsin|périodique=Journal of the Oriental Numismatic Society, n°220, Summer 2014|date=2014|lire en ligne=|consulté le=2021-12-15}}</ref>]]
Selon [[Ibn Khaldoun]]<ref name="Khaldoun1">{{référence incomplète|Ibn Khaldoun, ''Histoire des Berbères''}}.</ref>, la région est avant l'arrivée des [[Omeyyades]] le royaume des [[Zénètes]], dont les [[Banou Ifren]] et les [[Maghraouas]], des tribus qui mènent une vie pastorale et rurale. Le même auteur signale que les Maghraouas ont été les premiers [[Berbères]] à discuter avec le [[calife]] [[Othmân ibn Affân]] lors de l'avènement de l'islam ; [[Ouezmar Ibn Saclab]] fut leur premier ambassadeur auprès du calife qui le désigne pour gouverner les Zenètes.
 
Toujours selon Ibn Khaldoun, à la suite d'Ibn al Raqiq, Tlemcen est conquise par Abou el Mohajir Dinar, successeur de [[Oqba Ibn Nafi Al Fihri|Oqba]]. En souvenir de ce passage, une source porte encore le nom d'Aïn el Modjir à l'époque d'Ibn Khaldoun qui vécut un temps à la cour des souverains de Tlemcen au {{XIVe siècle}}.
 
La ville joue un rôle important lors de la [[Conquête musulmane de la péninsule Ibérique|conquête de la péninsule Ibérique]] puisque c'est dans cette ville que [[Tariq ibn Ziyad]] retient en otage les enfants du [[comte Julien]]<ref name="khelifa" />.
 
De 767 à 776, avec à leur tête [[Abou Qurra]] qui rassemble toutes les tribus [[Kharidjisme|kharidjites]] du [[Maghreb]], les Banou Ifren d'obédience [[Sufrites|sufrite]]<ref name="Khaldoun1" /> prennent une part active à la révolte kharidjite qui secoue l'Afrique du Nord peu après le début de son islamisation. Il ne reste comme vestige de cette période que le nom d'une porte occidentale de la ville, appelée Bab Abu Qorra (aujourd'hui Qorrane) mais c'est à l'occasion de cet épisode historique que la cité entre dans l'histoire du Maghreb<ref>Georges Marçais, ''Tlemcen'', Éditions du Tell, Blida, 2003 réédition d'un ouvrage paru en 1950, Librairie Renouard, H. Laurens, Paris.</ref>.
 
À l'est, le nouveau pouvoir des chérif idrissides menace le domaine des Rostémides. Après avoir soumis le nord du Maghreb extrême, {{souverain-|Idriss Ier}} franchit la [[Moulouya]] et pénètre au Maghreb central jusqu'à Tlemcen. Son intention est alors de conquérir la région orano-tlémcenienne jusqu'alors dans l'obédience kharidjite du Maghreb central<ref name="Kaddache185">{{harvsp|Kaddache|2012|p=185}}.</ref>. Dans la marche orano-tlemcenienne le retour au [[kharidjisme]] est important et encouragé par les Rostémides, la conquête d'Idriss est éphémère. {{souverain-|Idriss II}} lance une autre expédition vers 805 pour reprendre Tlemcen mais n'ose pas affronter les Rostémides et Tahert directement. Il conclus un accord avec les [[Aghlabides]] de Kairouan pour prendre l’État kharidjite en tenaille<ref name="Kaddache1852">{{harvsp|Kaddache|2012|p=185}}.</ref>. Les Aghlabides lui reconnaissent en échange le droit moral d'occuper Tlemcen. La région est encore perdue par les Idrissides. À la mort d'{{souverain-|Idriss II}}, son fils aine Mohamed concède à son frère Souleiman la charge de reprendre et de gouverner la région : cette entente est à la base de la création d'un royaume [[Sulaymanides|Soleïmanides]] compris entre Tlemcen et le [[Chelif|Chélif]] et dont le but est de miner l'autorité morale des kharidjite au Maghreb central. Cependant cette politique centrée sur les chérif échoue : ces derniers au Maghreb central ou au [[Maghreb extrême]] se replient entourés de notables arabes dans les villes, et laissent graviter autour des centres de pouvoir des tribus berbères de facto indépendantes<ref name="Kaddache186">{{harvsp|Kaddache|2012|p=186}}.</ref>. En 790, [[Idris Ier|Idrîss {{Ier}}]] obtient de Mohammed Ibn Khazar, émir des Zénata, la possession de la cité et, après un séjour de quelques mois pendant lequel il pose les fondements de la mosquée-cathédrale, reprend la route du Maghreb el-Aksa (actuel Maroc), {{Douteux|installant son frère Muhammad Ibn Soulayman comme gouverneur à [[Agadir]]|Idris Ier n'est pas le frère de Muhammad Ibn Soulayman mais son oncle. C'est Idris II qui a officiellement accordé le sous-gouvernorat de Tlemcen à son cousin Muhammad.}}. Sous les Idrissides, la ville se dote d'une enceinte défensive qui s'ouvre par cinq portes. [[Al-Bakri]] la décrit comme {{citation|une grande ville qui possède des bazars, des mosquées, des moulins et même une église fréquentée par les chrétiens. Elle est un point de réunion pour les marchands de tous les pays et n'a jamais cessé d'être la demeure des hommes savants dans la loi et la tradition…}}<ref name="khelifa" />.
De 767 à 776, avec à leur tête [[Abou Qurra]] qui rassemble toutes les tribus [[Kharidjisme|kharidjites]] du [[Maghreb]], les Banou Ifren d'obédience [[Sufrites|sufrite]]<ref name="Khaldoun1"/> prennent une part active à la révolte kharidjite qui secoue l'Afrique du Nord peu après le début de son islamisation. Il ne reste comme vestige de cette période que le nom d'une porte occidentale de la ville, appelée Bab Abu Qorra (aujourd'hui Qorrane) mais c'est à l'occasion de cet épisode historique que la cité entre dans l'histoire du Maghreb<ref>Georges Marçais, ''Tlemcen'', Éditions du Tell, Blida, 2003 réédition d'un ouvrage paru en 1950, Librairie Renouard, H. Laurens, Paris.</ref>.
 
Les Rostémides et les [[Sulaymanides|Soleïmanides]] assistent de fait au morcellement de leur territoire qui tombe aux main de chefferies berbères. Une tribu en particuliers, les Sanhadja Talkata, exerce une suprématie sur les autres tribus grâce à son nombre, son armée et la qualité de son chef : Menad père d'un certain [[Ziri ibn Menad|Ziri]]<ref name="Kaddache186" />, fondateur de la dynastie des [[Zirides]]
En 790, [[Idris Ier|Idrîss {{Ier}}]] obtient de Mohammed Ibn Khazar, émir des Zénata, la possession de la cité et, après un séjour de quelques mois pendant lequel il pose les fondements de la mosquée-cathédrale, reprend la route du Maghreb el-Aksa (actuel Maroc), {{Douteux|installant son frère Muhammad Ibn Soulayman comme gouverneur à [[Agadir]]|Idris Ier n'est pas le frère de Muhammad Ibn Soulayman mais son oncle. C'est Idris II qui a officiellement accordé le sous-gouvernorat de Tlemcen à son cousin Muhammad.}}. Les [[Idrissides]] y règnent durant 140 ans, de [[790]] à [[931]]<ref>[https://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Itin%C3%A9raire+historique+et+descriptif+de+l%27Alg%C3%A9rie:+comprenant+le+Tell+et+le+...++Par+Louis+Piesse&as_brr=3&hl=fr#v=onepage&q=&f=false Louis Piesse, ''Itinéraire historique et descriptif de l'Algérie : comprenant le Tell et le Sahara'', éd. Hachette, Paris, 1862, {{p.|236}}].</ref>. Sous les Idrissides, la ville se dote d'une enceinte défensive qui s'ouvre par cinq portes. [[Al-Bakri]] la décrit comme {{citation|une grande ville qui possède des bazars, des mosquées, des moulins et même une église fréquentée par les chrétiens. Elle est un point de réunion pour les marchands de tous les pays et n'a jamais cessé d'être la demeure des hommes savants dans la loi et la tradition…}}<ref name="khelifa"/>.
 
En 931, l'allié des [[Fatimides]], Moussa Ibn Abi el-Afia, marche sur Agadir et détrône le gouverneur idrisside, El-Hassen, fils d'Abu el-Aich. Les Fatimides règnent durant 24 ans, jusqu'en [[955]]. Agadir est alors enlevée par les troupes [[omeyyades]] d'[[Abd al-Rahman III]], [[Califat de Cordoue|calife de Cordoue]]. L'Ifrénide [[Yala Ibn Mohamed]], maître du pays des Zenata, obtient du souverain le gouvernement de la cité<ref name="piesse237">[https://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Itin%C3%A9raire+historique+et+descriptif+de+l%27Alg%C3%A9rie:+comprenant+le+Tell+et+le+...++Par+Louis+Piesse&as_brr=3&hl=fr#v=onepage&q=&f=false Louis Piesse, ''op. cit.'', {{p.|237}}].</ref>, mais il est tué par [[Jawhar al-Siqilli]], chef des [[Fatimides]], ce qui provoque un conflit dans toute la région de Tlemcen. Les Maghraouas et les Banou Ifren s'unissent alors contre les [[Zirides]], vassaux des Fatimides. Cette union des Zénètes leur permet de rester souverains dans l'Ouest du Maghreb.
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