« Infrastructure et superstructure » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Changement de "de la philosophie marxiste" à "du marxisme". Cette théorie ne se limite pas à la philosophie : elle touche la philosophie, l'économie, la politique, l'anthropologie... |
m Espaces manquants. |
||
(6 versions intermédiaires par 6 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Superstructure}}
{{ébauche|marxisme}}
[[Fichier:Base et Superstructure.jpg|vignette|450x450px|Diagramme montrant la relation entre base et superstructure dans la théorie marxiste]]
L''''infrastructure''' (ou base matérielle) et la '''superstructure''' sont une paire de concepts philosophiques clefs du [[marxisme]]. Développés par [[Karl Marx]] et [[Friedrich Engels]], ils permettent de décrire les interactions mutuelles entre les [[institution sociale|institutions sociales]] et les [[Mode de production|modes de production]] dans le maintien de l'[[organisation sociale|ordre social]].
== Concepts ==
=== Extraits ===
Cette idée d'infrastructure (base) et de superstructure se trouve au sein de cet extrait de la [[Critique de l'économie politique|Contribution à la critique de l'économie politique]] écrite par Karl Marx en 1859 :
▲<blockquote>L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la '''base''' [infrastructure] concrète sur laquelle s'élève une '''superstructure''' juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors. De formes de développement des forces productives qu'ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s'ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l'énorme superstructure. Lorsqu'on considère de tels bouleversements, il faut toujours distinguer entre le bouleversement matériel - qu'on peut constater d'une manière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu'au bout. Pas plus qu'on ne juge un individu sur l'idée qu'il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de bouleversement sur sa conscience de soi; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives sociales et les rapports de production. Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société<ref>{{Lien web |auteur=Karl Marx |titre=Critique de l'économie politique |url=https://www.marxists.org/francais/marx/works/1859/01/km18590100b.htm |date=1859}}</ref>.</blockquote>
=== Infrastructure ===
L'infrastructure, que Marx désigne sous le terme de {{Citation|base}} (en allemand : ''bau'') désigne ce qui est relatif à la [[production]]. Il s'agit des conditions de production ([[climat]], [[ressources naturelles]]) ; des [[forces productives]] ([[outil]]s, [[machine]]s) ; et aussi des [[rapports de production]], c'est-à-dire de la manière dont les classes sociales sont organisées en vertu de leur place dans la production ([[classes sociales]], [[domination]], [[aliénation sociale|aliénation]], [[salariat]]
=== Superstructure ===
L'infrastructure permet et produit la superstructure (ou ''Überbau'' : {{Citation|édifice}}). La superstructure désigne l'ensemble des idées d'une société, c'est-à-dire ses productions non matérielles. Les [[Institution (sociologie)|institutions politiques]], comme l'[[école]], permettent de traduire l'idéologie bourgeoise capitaliste. Les [[loi]]s en seraient la traduction. La [[religion]], mais aussi la [[philosophie]], la [[morale]] et l'[[art]] en feraient également partie. Tout cela déterminerait la [[Conscience de soi (Hegel)|conscience de soi]].
== Dynamiques de détermination ==
Cette conception marxiste explique le [[changement social]] qui est impulsé par les transformations du système de production. Par exemple, la révolution industrielle a contribué à transformer la société féodale en une société industrielle, ce qui implique que l'évolution de l'infrastructure ([[mécanisation]], [[industrialisation]], [[prolétarisation]]...) a engendré une évolution de la superstructure (développement du [[protestantisme]], du [[rationalisme]], du [[libéralisme]]
== Postérité ==
Ligne 25 :
[[Louis Althusser]] reprend la position de Marx pour le critiquer, en écrivant que la superstructure peut obtenir une autonomie vis-à-vis de l'infrastructure<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Swartz|titre=Culture and Power: The Sociology of Pierre Bourdieu|éditeur=University of Chicago Press|date=1997|isbn=978-0-226-78595-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=wtv6upysjjgC&pg=PA39&dq=Infrastructure+superstructure+marx&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjUtNny_9ntAhVLzBoKHSFEBHkQ6AEwAXoECAMQAg#v=onepage&q=Infrastructure%20superstructure%20marx&f=false|consulté le=2020-12-19}}</ref>.
[[Pierre Bourdieu]] critique cette paire de concepts marxistes, considérant qu'elle reproduit la [[Problème corps-esprit|dichotomie
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Palette
{{Portail|sociologie|marxisme}}
|