« Socialisme national » : différence entre les versions
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Cette idéologie reprend des éléments de la pensée du nationalisme social d'[[Enrico Corradini]], du [[syndicalisme révolutionnaire]] de [[Georges Sorel]] et du socialisme patriotique de [[Carlo Pisacane (révolutionnaire)|Carlo Pisacane]].
Si le socialisme national est plutôt associé à des mouvements [[anticapitalistes]] et [[Tercérisme|tercéristes]] classés à l'[[extrême droite]]
== Histoire ==
{{Section à sourcer|date=novembre 2021}}
Cette branche du socialisme s'est développée au départ en [[Italie]] lors du [[Risorgimento]] comme expression du nationalisme démocratique [[Giuseppe Mazzini|mazzinien]], représentée avant tout par la pensée de [[Carlo Pisacane (révolutionnaire)|Carlo Pisacane]]. Après l'unification de l'Italie, de nombreux socialistes italiens, parmi lesquels [[Leonida Bissolati]], se sont montrés réticents à accepter pleinement l'[[antinationalisme]] de Marx.
Le socialisme national a trouvé une représentation politique au début du {{s|XX}} en [[Europe]] et en [[France]] particulièrement, mais aussi en [[Italie]], en partie dans le [[Sansepolcrismo|fascisme des origines]] et plus tard dans la charte constitutive de la [[République sociale italienne]]. L'expression a depuis été utilisée pour décrire différentes formes de socialisme dans le monde, des divers socialismes du tiers monde au national-socialisme allemand.
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=== En France ===
{{Section à sourcer|date=novembre 2021}}
En France, le socialisme national s'est développé à la fin du XIXème siècle sur une base [[Populisme (politique)|populiste]] et [[Antisémitisme|antisémite]], avant d'émerger réellement dans la première moitié du XXème siècle. L'un des premiers à avoir théorisé une forme de socialisme national est Antoine-Amédée-Marie-Vincent Manca-Amat de Vallombrosa, dit le [[Marquis de Morès]] . Le [[Marquis de Morès]] était un aristocrate et un aventurier français qui a voyagé à travers l'[[Amérique du Nord]], où il s'est converti au [[socialisme]], sans abandonner ses convictions [[nationalistes]] et [[antisémites]]. Morès a fondé le club politique parisien «Morès et ses amis», qui, selon l'historien [[Stanley Payne|Stanley G. Payne]], combinait «un socialisme national extrême avec un socialisme économique limité, le racisme et l'action directe». L'une des premières publications de Morès était ''L'ouvrier'', le {{1er}} mai 1890. Dans cet article, il préconisait un socialisme relativement conventionnel, avec une assurance-accidents pour les ouvriers, un appel à une «cour suprême du peuple» pour juger «les voleurs de la fortune du peuple» et une «révision démocratique et sociale du code constitutionnel».
Parmi les nouveaux [[nationalistes]] radicaux de la fin du {{XIXe siècle}},
Mais, parallèlement, argumentait Barrès, un mouvement national ne pouvait être ni marxiste ni libéral, les deux doctrines promouvant toujours la «guerre civile» : guerre de classe ou guerre individualiste de tous contre tous. L'idée d'un «socialisme national» s'est rapidement répandue dans toute l'Europe. Dans de nombreux pays, certains théoriciens ont affirmé que la [[question sociale]] pouvait trouver une réponse au-delà du capitalisme libéral ou du socialisme de la [[lutte de classes]]. La solution reposait sur l'idée d'établir la paix entre le prolétariat et l'ensemble du corps national afin de garantir la survie de la nation.
En 1902, le chef de la Fédération nationale des syndicats jaunes de France, [[Pierre Biétry]], créa le [[Parti socialiste national]]. Ce mouvement
En 1919, le socialiste [[Gustave Hervé]]
Le socialisme national a enfin été promu en France dans les années 1930 et 1940, décennies de montée du nazisme et du fascisme, notamment sous le [[régime de Vichy]]. En effet, une partie de la gauche s'
=== En Italie ===
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Parmi ceux qui se sont démarqués sur la ligne de front de la bataille nationaliste, ont figuré en plus de l'ancien directeur de ''Avanti!'' [[Benito Mussolini]], d'autres personnalités, parmi lesquelles des syndicalistes comme [[Filippo Corridoni]], des représentants du futurisme tels que [[Filippo Tommaso Marinetti]], des socialistes irrédentistes comme [[Cesare Battisti (irrédentiste)|Cesare Battisti]], qui se sont rassemblés autour du nouveau journal dirigé par [[Benito Mussolini]], ''[[Il Popolo d'Italia]]'' et dans la formation formée par lui-même, le [[Faisceau d'action révolutionnaire interventionniste]], né pour essayer de rassembler toute la gauche interventionniste.
Après la [[Première Guerre mondiale]], le socialisme national a développé l'idée d'une victoire mutilée et a attiré l'attention sur la situation des anciens combattants. Ces idées ont pris forme en [[1919]] lors de la fondation à [[Milan]] des [[Faisceaux italiens de combat]] et dans son manifeste, ''Le programme du San Sepolcro'', où, outre la revendication de [[Fiume]] et de la [[Dalmatie]], une politique de changement profond était de mise, notamment au niveau social. Pour autant, Mussolini ne se revendique plus à cette période du socialisme avec lequel il a rompu en 1917-1918<ref>{{Article|prénom1=Matteo|nom1=Anastasi|titre=Benito Mussolini, Il mio diario di guerra (1915-1917)|périodique=Diacronie|numéro={{N°|30}}, 2|date=2017-07-29|issn=2038-0925|doi=10.4000/diacronie.5885|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4000/diacronie.5885|consulté le=2021-11-25}}</ref>, mais d'une nouvelle forme de [[syndicalisme]] corporatiste et progressiste. Il s'oriente alors vers un nationalisme
Après la marche sur Rome de 1922 et la fusion avec les conservateurs nationaux de l'[[Association nationaliste italienne]] (ANI), le fascisme maintint des positions anti-libérales mais perdit toute connotation [[Socialisme|socialiste]], s'orientant vers la création d'un véritable État totalitaire composé de corporations, adoptées dans le domaine du [[corporatisme]] socio-économique, avec la [[Charte du travail (Italie)|Charte du travail]] de 1927. En matière étrangère, le régime fasciste visait le développement des colonies, avec une ambition impériale évidente mais aussi pour donner une issue au chômage et aux mauvaises conditions d'une partie des paysans. Au même moment, la rhétorique fasciste décrivait la [[Seconde Guerre mondiale]] comme le choc de « l'Italie prolétarienne et fasciste », du « sang contre l'or », c'est-à-dire brandissant le « drapeau » d'une « guerre révolutionnaire » des nations prolétariennes, l'[[Italie]] et l'[[Allemagne]], contre les « [[ploutocratie]]s [[réactionnaires]] » occidentales.
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Après la chute du régime en 1943, la création de la [[République sociale italienne]] et la naissance du nouveau [[Parti fasciste républicain]], ces principes ont été repris dans le [[Manifeste de Vérone]].
Au sein de la [[République sociale italienne]], Mussolini a soutenu la création du [[Regroupement national-républicain socialiste|Regroupement National-républicain Socialiste]] (R.N.R.S.), dirigé par l’ancien socialiste Edmondo Cione et d’autres anciens socialistes proches de Mussolini comme Carlo Silvestri ou Pulvio Zocchi, qui, sans se déclarer ouvertement fascistes, et se déclarant autonomes par rapport au PFR, ont tenté de fournir une couverture de gauche au nouveau régime mis en place par le [[Troisième Reich]]. On peut citer aussi [[Nicola Bombacci]], l'un des fondateurs du parti communiste italien. La RSI avait dans son programme la réforme de la [[Socialisation (fascisme)|socialisation]] des entreprises et de l’économie pour laquelle Mussolini avait demandé l'aide de Bombacci, qui sera ensuite exécuté à [[Giulino]] avec [[Mussolini]]. La [[Socialisation (fascisme)|socialisation]] de l'économie promue par Mussolini
Après la [[Seconde Guerre mondiale]], en particulier lors des [[Années de plomb (Italie)|années de plomb]], des groupes tels que [[Terza Posizione]] et [[Lotta di popolo]] prônaient le socialisme national. Actuellement le parti d'[[extrême droite]] [[Forza Nuova]] prône
=== En Allemagne ===
En [[Allemagne]], le socialisme allemand a souvent combiné la vision [[nationaliste]] du [[pangermanisme]] avec des politiques sociales
Le sociologue Werner Sombart a en effet parlé d'un socialisme national qui mettrait l'accent sur le «nouvel esprit» de l'Allemagne, à la fois national et social. Sombart a décrit sa conception du socialisme dans son livre de 1934, ''Deutscher Sozialismus'' (Socialisme allemand). Sombart a annoncé qu'un nouvel esprit commencerait à gouverner l'humanité, un esprit qui
Mais c’est le [[national-socialisme]], issu du parti politique dirigé par son idéologue principal [[Adolf Hitler]], le [[NSDAP]] (''Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei'', Parti national-socialiste des travailleurs allemands), et qui est basé sur le programme politique indiqué dans le livre [[Mein Kampf]], qui incarne le véritable socialisme national allemand, à travers la promotion d'un socialisme d'essence germanique et communautaire, basé sur l'histoire de la Nation et la défense de la [[guerre]]. Cependant, le national-socialisme allemand n'est pas considéré comme faisant partie du socialisme, au sens moderne du terme, selon Aloïs Schumacher<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Aloïs Schumacher|titre=« National-socialisme et mouvement ouvrier », op.cit.|passage=p. 145|date=1997|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=w-X18g2dUKgC&pg=PA145#v=onepage&q&f=false}}</ref>. Cette classification fait notamment débat entre historiens<ref>{{Lien web |langue=Anglais |auteur=Ronald J. Granieri |titre=The right needs to stop falsely claiming that the Nazis were socialists |url=https://www.washingtonpost.com/outlook/2020/02/05/right-needs-stop-falsely-claiming-that-nazis-were-socialists/ |site=Washington Post |date=5 février 2020 |consulté le=26 décembre 2021}}</ref>. Hitler lui-même ne se revendiquait pas au départ socialiste, et s'était opposé à l'ajout du terme, préférant renommer le [[Parti ouvrier allemand]] en Parti social révolutionnaire<ref>{{Article|prénom1=C.P.|nom1=Bhambhri|titre=Book Reviews : INTERNATIONAL POLITICS Erik von Kuehnelt-Leddihn. Leftism from de Sade and Marx to Hitler and Marcuse. New Rochelle, N. Y.: Arlington House, 1974. Pp. 653. Price $12.95|périodique=International Studies|volume=14|numéro=1|date=1975-01|issn=0020-8817|issn2=0973-0702|doi=10.1177/002088177501400108|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1177/002088177501400108|consulté le=2021-12-09|pages=152–154}}</ref>, mais
Le [[national-socialisme]]
Parmi les points programmatiques figuraient les principes du [[Blut und Boden]] (Sang et terre) et du Brot und Arbeit (Pain et travail) qui voyaient dans l'État le garant suprême de la prospérité économique de la nation, de la sécurité, du travail des citoyens, de l'abolition des disparités salariales, du maintien de la paix sociale, des justes profits
=== En Espagne ===
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L'expression de socialisme national est parfois utilisé comme synonyme du socialisme de droite, qui soutient le paternalisme, la hiérarchie et la solidarité par opposition à l'individualisme et au laissez-faire économique. Ce socialisme de droite, nationaliste et anti-libéral, serait représenté par le national-syndicalisme, le péronisme<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Shirley|nom1=Christian|prénom2=Special To the New York|nom2=Times|titre=Buenos Aires Journal; Carlos, Carlos, How Does Your Economy Sink?|périodique=The New York Times|date=1990-01-13|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1990/01/13/world/buenos-aires-journal-carlos-carlos-how-does-your-economy-sink.html|consulté le=2021-11-25}}</ref> ou encore le socialisme prussien<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Mary E.|nom1=Cookingham|titre=Race, Radicalism, and Reform: Selected Papers of Abram L. Harris. Edited by William DarityJr, New Brunswick, NJ: Transaction Publishers, 1989. Pp. viii, 521. $49.95.|périodique=The Journal of Economic History|volume=50|numéro=1|date=1990-03|issn=1471-6372|issn2=0022-0507|doi=10.1017/S0022050700036147|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-economic-history/article/abs/race-radicalism-and-reform-selected-papers-of-abram-l-harris-edited-by-william-darityjr-new-brunswick-nj-transaction-publishers-1989-pp-viii-521-4995/2ABBB7BD1F8F51D5FD52DFED27A9A0DE|consulté le=2021-11-25|pages=227–228}}</ref>. Le socialisme national est aussi parfois synonyme du fascisme de gauche ou du nationalisme révolutionnaire.
Il existe
== Bibliographie ==
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*[[Troisième position]]
*[[Capitalisme d'État]]
{{Portail|Politique}}
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