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Cette étymologie indique que les anciens grecs et romains avaient une conception dynamique, {{citation|[[vitalisme|vitaliste]]}} de la nature<ref name="What does nature mean"/>, conception selon laquelle le vivant n'est pas réductible aux lois physico-chimiques de la matière<ref>"Les mots de ''Phusis'' et de ''natura'' impliquent une idée de spontanéité créatrice, de naissance ou de développement harmonieux." Jean Ehrard, "L'idée de nature en France à l'aube des Lumières", 1970, Flammarion, {{p.|12-13}}</ref>. Pour les grecs de l'antiquité, [[Aristote]] en particulier, la nature est une puissance d'engendrement des êtres, mais cette puissance n'est pas séparée des choses elles-mêmes, elle leur est {{citation|immanente}} : {{citation|chaque être naturel a en soi-même un principe de mouvement et de repos}}<ref>Aristote, [[Physique (Aristote)|Physique]], II, 1,192b 8-31</ref>.
 
Aristote énumère cependant plusieurs définitions différentes de la nature, et introduit une opposition entre le naturel et l'artificiel : le naturel est ce qui est produit par la ''phusis'', ce qui existe par soi-même, l'artificiel est ce qui est produit par la ''technè'', par l'action et le travail (d'Hommes, d'animaux ou de dieux). C'est cette opposition qui sera plus tard reprise dans la philosophiephilo foret sophie romaine par [[Cicéron]] à travers l'opposition nature/culture<ref name="What does nature mean"/>.
 
Cette première approche dynamique et vitaliste s'est estompée au {{s|XVII}} où le mot devient synonyme d'univers matériel, réglé par des lois<ref name="What does nature mean"/>. C'est ainsi que [[Bernard Le Bouyer de Fontenelle|Fontenelle]], après [[Descartes]], dira que {{citation|la nature est en grand ce qu'une montre est en petit}}<ref>Fontenelle, "Entretiens sur la pluralité des mondes"[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k835221 ''Entretiens sur la pluralité des mondes. Nouvelle édition augmentée de pièces diverses'' (1724)]</ref>. Mais si cette vision [[Mécanisme|mécaniste]] de la nature reste encore largement répandue, elle a été critiquée par la génération romantique au début du {{s|XIX}}, et notamment par [[Friedrich Engels|Engels]] dans son ''[[Anti-Dühring]]''<ref>Texte de l'Anti-Dühring, {{p.|28}} {{lire en ligne|lien=https://dx.doi.org/doi:10.1522/cla.enf.ant}}.</ref> : pour lui il faut concevoir la nature, aussi bien sur terre que dans l'univers comme un processus évolutif, historique et dialectique : rien dans la nature ne reste identique à soi, tout change et se transforme en permanence. Cette nouvelle approche redevenue dynamique s'illustrera pendant tout le {{s-|XIX}}, notamment à travers [[Charles Darwin|Darwin]] qui instaure, dans la foulée de [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]], une approche historique de la nature, qui n'est dès lors plus fixe : les espèces évoluent en permanence, ainsi que les milieux dans lesquels elles vivent. Tandis que Darwin se concentre sur l'histoire des êtres, celle des roches sera illustrée par [[Alfred Wegener]], qui théorise la [[dérive des continents]].
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