« Occitanie (région culturelle) » : différence entre les versions

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{{Infobox Occitanie}}
 
L’'''Occitanie'''<ref>[http://www.agen.fr/definition-occitanie "Définition de l’Occitanie"], site internet de la ville d’[[Agen]].</ref> (''Occitània''<ref>''Occitània'' avec un accent grave sur l’''a'' selon la [[Norme classique de l'occitan|norme classique]]. La variante ''Occitania'' — sans accent — est considérée comme incorrecte. Voir la [[Gramatica occitana segon los parlars lengadocians|grammaire normative d’Alibert]] (p. viii) et les préconisations du [[Conseil de la langue occitane]] ([http://www.revistadoc.org/file/Linguistica%20occitana%206%20CLO.pdf {{p.|101}}]).</ref> ou ''Óucitanìo''<ref>Écriture selon la [[norme mistralienne|graphie mistralienne]].</ref> en occitan) est une région culturelle et [[région historique|historique]]<ref>André Armengaud et Robert Lafont (dir.), ''Histoire d'Occitanie'', Paris, Hachette, 1979, 949 p. {{ISBN|2010060393}}</ref> du sud-ouest de l’[[Europe]]. sans unité historique. Les principaux éléments qui la caractérisent en partie sont sacertains traits de [[culture occitane|culture]] , et saune langue, la [[occitan|langue d'oc]] qui lui a donné son nom. L’espace occitan estfait identifiésuite dèsà l’Empiredes romaincirconscriptions sousd’Empire leromain, nom dela [[Diocèse de Vienne (Empire romain)|Viennoise ou de Sept-Provinces]] ([[latin]] : ''Septem Provinciæ''<ref>[http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/04/The_Roman_Empire_ca_400_AD.png Carte de l'Empire romain vers 400 EC]</ref>), et au début du Moyen Âge sous le nom d’Aquitaine <ref>Julien Bellarbre, [https://ifha.revues.org/8049 "La « nation » aquitaine dans l’historiographie monastique du sud de la Loire ({{sp-|VIII|-|XII|s}})"], ''Revue de l’Institut Français d’Histoire en Allemagne'' [En ligne], 6 | 2014, mis en ligne le 31 décembre 2014, consulté le 19 octobre 2015.</ref> (''Aquitanica'', royaume wisigoth de Toulouse<ref>[http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ee/Royaume_Wisigoths_2.png Carte du royaume wisigoth]</ref>, avant la conquête franque)., Ilqui retrouveacquiert une certaine unité à l'époque [[Carolingiens|carolingienne]] sous le nom de [[royaume d'Aquitaine]] (aussi dénommé royaume de Toulouse<ref>"Aquitani", Frédéric Mistral, Tresor dou Felibrige, https://www.lexilogos.com/provencal/felibrige.php?q=aquitani</ref>) dont les délimitations territoriales correspondent ''grosso modo'' à l'espace linguistique de l'[[ancien occitan]] ou de la [[Diocèse de Vienne (Empire romain)|Viennoise romaine]]. L’OccitanieL’espace gallo-romain du Sud a connu [[#Toponymie|différents noms au cours de son histoire]]. La plus grande partie de l’Occitaniel'Occitanie est aujourd’hui située en [[France]]<ref>« Avui, Occitània està políticament dividida entre els estats espanyol, italià i francès, on s’ubica la major part del seu territori i població. » (Aujourd'hui, l'Occitanie est politiquement divisée entre les États espagnol, italien et français, ce dernier comportant la majeure partie de son territoire et de sa population.) s.a. ''Occitània i l'occità.''. Barcelone: Generalitat de Catalunya. Departament de la Vicepresidència. Secretaria de Política Lingüística. 2008. ([http://llengua.gencat.cat/web/.content/documents/publicacions/publicacions_en_linia/arxius/occitania.pdf Lire en ligne])</ref> où, depuis 2016, une [[Occitanie (région administrative)|région administrative]] deaux moindrelimites étenduearbitraires<ref>36 % du territoire culturel et les [[Pyrénées-Orientales]] catalanes. {{Lien web
|url=http://www.lamarseillaise.fr/herault/societe/50946-occitanie-ne-passe-pas-au-dela-de-ses-frontieres
|titre="Occitanie" ne passe pas au-delà de ses frontières
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|année=6 juillet 2016
|consulté le=6 mai 2017
}}</ref> , découpée à partir des métropoles, porte le même nom.
 
== Étendue géographique ==
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* En se basant sur une définition géolinguistique, l’Occitanie coïncide avec l’aire actuelle de la [[occitan|langue occitane]]<ref>{{Citation|Par Occitanie nous entendons l'ensemble des régions où l'on parle un dialecte de la langue romane dite « langue d'oc ». L'Occitanie sera donc définie sur la carte par des frontières linguistiques.}} Robert Lafont, ''Clefs pour l'Occitanie'', Seghers, 1971 ; {{p.|11}}</ref>{{,}}<ref>{{Début citation bloc}}L'Occitanie est partout où l'on a, en France, « l'accent du Midi », à l'exception du département des Pyrénées-Orientales, qui est catalan, de la Corse et du Pays basque.
Les occitanophones sont répartis dans une trentaine de départements situés au sud d'une ligne qui va de l'estuaire de la Gironde aux Alpes. Elle passe au nord de Libourne, à l'est d'Angoulême, au nord de Confolens (Charente), à Bellac (Haute-Vienne), au nord de Limoges, entre [[Châteaumeillant]] et [[Culan (Cher)|Culan]] (Cher), entre Moulins et Vichy (Allier). Dans le bassin stéphanois, Firminy est frôlé au sud par la ligne qui atteint les grandes Alpes en coupant le Dauphiné en deux. Grenoble est limitrophe de l'Occitanie, qui commence à La Mure. Enfin, de La Mure à Besançon, et de Saint-Étienne à Fribourg en Suisse, se trouve une zone intermédiaire entre Oc et Oïl; la zone du franco-provençal.
Ainsi, l’occitan est parlé dans dix provinces historiques : Guyenne, Gascogne, comté de Foix, Béarn, Limousin, Auvergne, Languedoc, Provence, Dauphiné (du sud) et pays niçois. Il faut y ajouter le val d'Aran, dans les Pyrénées espagnoles, et les vallées vaudoises du Piémont, dans les Alpes italiennes.{{Fin citation bloc|[[Jean-Pierre Richardot]] (1929- )|''Les Bacheliers de Montsêgur'', « Le Monde de l'Education », Septembre 1976}}</ref>, notion discutée. Les régions anciennement occitanophones n'y sont pas incluses<ref>{{Citation|On peut penser qu'au {{s-|XII}}, [l'Occitanie] mordait encore sur la Saintonge et le Poitou. Un processus de septentrionalisation a laissé lire l'occitan en transparence des parlers de cette région}} Robert Lafont, ''Clefs pour l'Occitanie'', Seghers, 1971 ; {{p.|13}}</ref>, par contre on parle toujours l'occitan dans le [[Pays basque français]]<ref>{{oc}} [http://www.jornalet.com/nova/4378/loccitan-a-lonor-dins-la-television-basca L’occitan a l’onor a la television basca] [[Jornalet]] 2 décembre 2014</ref>{{,}}<ref>{{eu}} [http://www.eitb.tv/eu/bideoa/tribuaren-berbak-tribuaren-berbak-2014-2015/4104751617001/4088429546001/okzitanierak-bizi-duen-egoeraz/ Okzitanierak bizi duen egoeraz] [[EiTB]] 23 novembre 2014</ref> et dans les [[Pays catalans]] (le [[Val d'Aran]] et le [[Fenouillèdes]]). On distingue deux approches :
# soit la prise en compte des enclaves linguistiques occitanophones externes ([[Guardia Piemontese]] en Calabre, [[Saint-Eutrope (Charente)|Saint-Eutrope]] en Angoumois, Pigüé en Argentine, Valdese aux États-Unis, divers villages occitans du sud de l’Allemagne...) et des enclaves allophones internes (la Petite GavacharieGavacherie de langue [[aguiainais]]e, d'anciennes enclaves [[ligure]]s de Provence orientale, la quasi-enclave liguro-occitane de Monaco...); ;
# soit la prise en compte de la masse de terres où l'on parle occitan, sans tenir compte des petites enclaves intérieures ou extérieures<ref>{{oc}} [http://opinion.jornalet.com/lenga/blog/1943/las-enclavas-linguisticas Las enclavas lingüisticas], {{Lien |langue=oc|trad = Domergue Sumien |Domergue Sumien|texte = Domergue Sumien}}, [[Jornalet]], 29.8.2016</ref>. Cette dernière définition d'un territoire contigu et compact est actuellement la plus répandue dans les milieux qui la défendent.
[[Fichier:Ibero orientales aragonés.PNG|thumb|right|150px|alt=La région occitano-romane moderne|La région occitano-romane moderne.]]
 
* En élargissant l'appellation linguistique d'occitan à tout le [[diasystème]] [[occitano-roman]] contemporain, les [[pays catalans]] sont ajoutés à la région ci-dessus<ref>[[Josep Carbonell i Gener]] "imagine un avenir commun (panoccitanisme) culturel et, à plus long terme, politique" entre "entre les deux cultures, catalane et occitane". [[Josep Maria Batista i Roca]] "illustre la culture catalane et développe inlassablement la conviction d'un avenir commun occitano-catalan dans une Europe démocratique et fédérale." [http://www.educ-revues.fr/LPOc/AffichageDocument.aspx?iddoc=41986 Trois Catalans au service de la cause occitane].</ref>{{,}}<ref>Anne Charlon et Phryné Pigenet, ''Les exils catalans en France'', Presses Paris Sorbonne, Numéro 6 de ''Iberica: Essais'', 2005, 388 pages, {{ISBN|2840503867}} - "L'autonomie de la Catalogne et le panoccitanisme", {{p.|170}} et s., "La construction d'une communauté de destin entre Catalogne et Occitanie, jusques et y compris dans le domaine politique, objectif des panoccitanistes serait envisageable."</ref>. Plusieurs intellectuels catalans ont participé au [[Félibrige]], à l'origine du [[Occitanisme#Renaissantisme occitan|renaissantisme occitan]]. Le premier congrès de la langue catalane en 1906 puis surtout la déclaration en 1934, d'indépendance du catalan par rapport à l'occitan<ref>''Desviacions en els conceptes de llengua i de pàtria'' [http://webs.racocatala.cat/cat1714/d/llenguaipatria.pdf Manifest, maig del 1934]</ref> ont mis un frein à cette vision [[panoccitanisme|panoccitaniste]]<ref>[http://www.levante-emv.com/comunitat-valenciana/2010/01/31/comunitat-valenciana-catalanes-secesionistas/674543.html Los catalanes sí que son secesionistas de verdad, Levante-El Mercantil Valenciano]</ref>{{,}}<ref>[http://oc-valencia.org/wp-content/uploads/2015/12/1_30.pdf Occitanisme] Antoni Senent i Micó, Paraula d’Oc (1ª època), {{n°|7}}, mai 2004.</ref>. En fait l'idée occitane est une modernisation du méridionalisme des élites provinciales de la France du XIXe siècle.
 
[[Fichier:Ancien occitan.png|thumb|left|150px|alt=Carte de la langue occitane à la fin du XIIe siècle|Carte de l'ancien occitan (à l'exception du catalan) à la fin du XIIe siècle.]]
* L’Occitanie s’est d’abord définie par rapport à sa [[civilisation]], avant même sa langue<ref name=pujol />. Elle a fait naître en Europe le [[troubadour|mouvement troubadour]], et ses promoteurs la créditent de [[Paratge|l’idée d'égalité en droit des hommes]], de [[Convivencia|la tolérance raciale et religieuse]] et d'une [[Amour courtois|culture nouvelle de l’amour]] qui permit la première promotion morale et sociale de la femme<ref name=pujol>{{Citation|Ainsi les grands points de l’idéal de la civilisation occitane médiévale furent : le « paratge » ou sentiment d'égalité, la tolérance religieuse et raciale, l’amour courtois, l’art roman et l’apparition de la conscience de classe.}} Joan-Pere Pujol, ''Théorie de l’aliénation et émancipation ethnique. Suivi de: Pour en finir avec le Mammouth'', Cercle Alfons Mias, 2014, {{ISBN|1470961687}}</ref>. Selon cette définition idéologique reprise par desquelques historiens et des anthropologues<ref name=LBET />, le domaine est élargi au nord jusqu'à la Loire en incluant d’[[Occitan#Anciens dialectes|anciennes régions occitanophones]]<ref name="TODD" /> ([[Aguiaine]], {{page h'|Boischaut}}, [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]], etc.). Le [[Padanie|nord de l'Italie]] et la [[Pays catalans|Catalogne historique]] ont aussi été des foyers de [[troubadour]]s utilisant la [[koinè]] littéraire occitane. De même le [[Pays basque]] et l'[[Royaume d'Aragon|Aragon]] ont bénéficié de [[Occitans|peuplements occitans]] anciens ou plus récents qui sont notamment à l'origine de l'apparition d'un [[occitan cispyrénéen|dialecte occitan au sud des Pyrénées]]. On peut y noter aussi l'utilisation historique d'une [[scripta]] occitane comme langue officielle<ref>[{{es}} http://www.degruyter.com/dg/viewarticle/j$002fzrph.1989.105.issue-3-4$002fzrph.1989.105.3-4.276$002fzrph.1989.105.3-4.276.xml La scripta administrativa en la Navarra medieval en lengua occitana: comentario lingüístico] [[Ricardo Cierbide Martinena]], in Zeitschrift für romanische Philologie (ZrP). Volume 105, Issue 3-4, Pages 276–312, ISSN (Online) 1865-9063, ISSN (Print) 0049-8661, DOI: 10.1515/zrph.1989.105.3-4.276, November 2009</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.opengrey.eu/item/display/10068/894206 An occitan scripta in the kingdom of Navarre in the Middle Ages (XIII-XVI siècles) (formation and functioning)] [[Louis Grange]], 2012</ref>{{,}}<ref>{{es}} [http://dialnet.unirioja.es/descarga/articulo/26117.pdf Scripta medieval occitana en Euskal Herria (texte complet)] [[Ricardo Cierbide Martinena]] Fontes linguae vasconum: Studia et documenta, ISSN 0046-435X, Año {{n°|25}}, {{Numéro avec majuscule|62}}, 1993, págs. 43-60</ref>.
 
[[Fichier:Occitanie (1644).png|vignette|Occitanie dans un texte imprimé en 1644.]]
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Le nom d’''Occitanie'' est apparu au Moyen Âge sur la base d’un concept géographique, linguistique et culturel, pour désigner la partie du domaine royal français parlant la langue d’oc<ref>[http://www.univ-montp3.fr/uoh/occitan/une_histoire/co/module_occitan_histoire_19.html "Le pouvoir royal et la lingua de hoc, alias Occitania"] : « C'est l'irruption du pouvoir capétien loin au sud de son domaine originel qui entraîne la fabrication du nom des contrées qu'il intègre désormais à ce domaine. On ne peut plus les appeler « comté de Toulouse », ou « vicomté d’Albi, Béziers, Carcassonne », puisqu'il n'y a plus de vicomtes depuis feu Montfort, ni de comtes après la mort d'Alphonse en 1271. Il faut pourtant bien leur trouver une désignation claire, ce qui est fait dès la fin du {{s-|XIII|e}}. Ce sera donc la partie du domaine royal où l'on parle une langue qui n'est pas celle de l'autre partie, là-bas au nord : la Langue d'oc, en latin Occitania. Ce qui peut englober, au hasard des conquêtes, d'autres zones où justement se parle la même langue... »</ref>.
 
Sa définition actuelle est variable. Dans l’usage le plus courant, l’Occitanie désigne le territoire où l’[[occitan]] est resté usité jusqu’àjusqu’au milieu du XXe siècle et est aujourd'hui résiduel<ref name="Lafont 1987" />{{,}}<ref name="Armengaud et al." />{{,}}<ref name="Lafont 2003" />, dans les limites définies entre 1876<ref>Début des recherches sur les frontières linguistiques avec notamment [[Charles de Tourtoulon]] et [[Octavien Bringuier]], ''Étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl (avec une carte)'', 1876, Paris : Imprimerie nationale [rééd. 2004, Masseret-Meuzac : Institut d’Estudis Occitans de Lemosin/Lo Chamin de Sent Jaume].</ref> et le {{XXe siècle}}<ref>Ouvrages de [[Pierre Bec]] et [[Jules Ronjat]] en bibliographie dans l'article [[Occitan#Bibliographie|occitan]] et de [[Gaston Tuaillon]] dans l'article [[Francoprovençal#Bibliographie|francoprovençal]].</ref>. Si la langue et la culture occitane y sont presque toujours associées<ref name="Lafont 1987">Robert Lafont (1971, 1977, 1987), ''Clefs pour l'Occitanie'', Paris : Seghers, 1987 : {{ISBN|2-232-11190-3}}.</ref>{{,}}<ref name="Armengaud et al.">''Histoire d'Occitanie'' sous la direction d'André Armengaud et Robert Lafont. Paris : Hachette, 1979 {{ISBN|2-01-006039-3}}</ref>{{,}}<ref name="Lafont 2003">Robèrt Lafont (2003). ''Petita istòria europèa d'Occitània'', Canet : El Trabucaire {{ISBN|2-912966-73-6}}</ref>{{,}}<ref name="YB" />, on trouve aussi des références sollicitées à une histoire commune<ref name="YB" />{{,}}<ref name="Universalis" />, une ethnie<ref name="YB" />{{,}}<ref name="Universalis">[http://www.universalis.fr/encyclopedie/langue-et-litterature-occitanes/ Encyclopédie Universalis - Langue et littérature occitanes] « Langue d'une ethnie qui n'a pu se constituer en nation, son histoire est la quête constante d'une prise de conscience que les impératifs les plus divers ont constamment remise en cause. »</ref>, une patrie<ref>[[Jean Jaurès]] dans : Jean Jaurès cahiers trimestriels, Issues 151-154, Société d'études jaurésiennes, édit. Société d'études jaurésiennes, 2000</ref>{{,}}<ref>[[Simone Weil]] et la patrie occitane. Juifs et source juive en Occitanie, Blanc Jòrdi, [[Vent Terral]], Enèrgas, 1988, {{p.|123-137}}</ref>, à un peuple<ref>Mistral et le peuple occitan, Sylvain Toulze, Société d'Éditions Occitanes, 1931</ref>{{,}}<ref>[https://www.ladepeche.fr/article/2012/03/18/1309069-le-peuple-occitan-veut-prendre-la-rue-pour-ses-droits.html Le peuple occitan veut prendre la rue pour ses droits - La Dépêche du Midi]</ref>{{,}}<ref>[http://www.festival-douarnenez.com/fr/ressources_films/peuples_invites/peuple_occitan Peuple occitan - Festival de cinéma de Douarnenez]</ref>{{,}}<ref>[http://www.p-n-o.org/Manifesta_francais.htm Manifeste PNO, version française]</ref>{{,}}<ref>{{lien brisé|url=http://www.eurominority.eu/version/fra/minority-detail.asp?id_minorities=171 |titre=Eurominority.eu, association pour la Promotion des Peuples Minorisés Européens - Occitanie }}</ref> ou à une [[Nationalisme occitan|nation]]<ref>[[Henri Lefebvre]], « Il s'est formé, au Moyen-Âge, une nationalité, plus exactement une tendance à une nation occitane, ou provençale...» ''[[La Pensée]], revue du rationalisme moderne'', n°66, mars 1956, p.64, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5815972b/f66 lire en ligne sur Gallica].</ref>{{,}}<ref>«"Occitània és una nació europea mil·lenària. És una terra amb llengua i història pròpies i un poble que es perfila al llarg del temps gràcies a l’aportació ètnica de celtes, ibers, lígurs, grecs, romans i visigots.» (L'Occitanie est une nation européeene millénaire. C'est une terre avec une langue et une histoire qui lui sont propres, et un peuple qui se construit au cours du temps grâce aux apports des Celtes, Ibères, Ligures, Grec, Romains et Wisigoths.) s.a. ''Occitània i l'occità.''. Barcelone: Generalitat de Catalunya. Departament de la Vicepresidència. Secretaria de Política Lingüística. 2008. ([http://llengua.gencat.cat/web/.content/documents/publicacions/publicacions_en_linia/arxius/occitania.pdf Lire en ligne])</ref>{{,}}<ref>{{Début citation bloc}}Lou Felibrige es establi pèr garda longo-mai à la nacioun óucitano sa lengo, sis us, soun gàubi e tout ço que coustituïs soun eime naciounau. (Le Félibrige est établi pour conserver la langue, les traditions, les caractères et tout ce qui constitue l'esprit national de la Nation Occitane).{{Fin citation bloc|Coll.|Estatut dóu Felibritge (Statuts du Félibrige adoptés en 1911)}}. [http://www.cieldoc.com/presso/integral/pres0217.pdf ''Cartabeu de Santo-Estello''], {{n°|14}}, Avignon: 1924-1925.</ref>{{,}}<ref>{{Début citation bloc}}Toutes les caractéristiques d'une nation, autres que la langue, se retrouvent en Occitanie et l'on peut constater ici aussi à quel point la langue est l'indice synthétique de la nation. L'originalité occitane est bien marquée par rapport aux ethnies voisines, et cela à tous les points de vue : racial (composé racial où le sang O est plus fréquent qu'en France, qu'en Italie ou qu'en Catalogne, moins prédominant qu'en Euzkadi), origine du peuplement (Ligures, Ibères et Gaulois, fort contingent latin, faible apport Wisigoth) ; ethnopsychologique ; politique (soulèvements aquitains sous les Carolingiens, État national des comtes de Toulouse, union de tous « les gens de notre langue » contre l'invasion française, puis constants soulèvements paysans dans toutes les provinces, États indépendants lors des guerres de religion : Marseille, Montauban et surtout Béarn, guerre des Camisards, autonomisme des Girondins, enfin depuis le {{s-|XIX|e}}, vote oppositionnel constant donnant des majorités dites "de gauche" ou assurant le succès de ce qui est apparu momentanément comme le plus protestataire (poujadisme, Mitterrand) ; culturel (de la civilisation des troubadours, appelée par Engels une pré-Renaissance jusqu'à Mistral et à notre littérature contemporaine); enfin (et certains diront surtout) démographique, économique et social : faible natalité, dépeuplement et immigration étrangère, sous-développement et régression relative face aux ethnies voisines (Italie, Catalogne, Euzkadi et surtout France), autrefois évasion de capitaux et maintenant non-utilisation ou pillage de nos ressources par la France, prédominance numérique de la classe des petits-propriétaires. {{Fin citation bloc|François Fontan|La nation occitane, ses frontières, ses régions}}. [http://ben-vautier.com/ethnisme/ François Fontan (extraits de : La nation occitane, ses frontières, ses régions, 1969)].</ref>{{,}}<ref>Voir le [[Parti de la nation occitane]].</ref>{{,}}<ref>Texte de loi pour la reconnaissance de la '''''réalité nationale occitane''''' du Val d'Aran en Catalogne, Espagne: {{lien brisé|url=http://www.eurominority.eu/version/fra/reports-detail.asp?id_actualite=1442 |titre=Le Val d'Aran veut plus d'autonomie }}</ref>. La première étude sociologique en langue occitane pour savoir comment les occitans se définissent eux-mêmes a été commencée en 1976<ref>Occitans sens o saber ? ; Maria Clara Viguièr; [[Vent Terral]], 1979, Documents, broché 190 p – Essai sociologique –</ref>. L'enquête montre que la réalité occitane est définie par ''la langue'' pour 95 % des personnes, ''la culture'' (94 %), la caractérisation par ''une histoire commune'' (69 %), ''une ethnie'' (50 %), ''une nation'' (20 %)<ref name="YB">Yvon Bourdet. Maria Clara Viguier Occitans sens o saber (Occitans sans le savoir), Langage et société, 1980, vol. 11, {{numéro|1}}, {{p.|90-93}}. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lsoc_0181-4095_1980_num_11_1_1242 Maria Clara Viguier Occitans sens o saber (Occitans sans le savoir)]</ref>. L’Occitanie, telle que définie par le territoire linguistique moderne deses l’occitanpartisans, couvre la majeure partie du [[Midi de la France|sud de la France]] actuelle, les [[vallées occitanes|vallées alpines]] de l’Ouest du [[Piémont]], en [[Italie]], le [[Val d'Aran]] en [[Espagne]] et [[Monaco]]<ref>''Il existe aussi une variante d'occitan monégasque autochtone (quartier du Port à la Condamine et de Saint Roman) - dite patois - qui est appelée moneguier.'' (René ANFOSSO, locuteur de moneguier {{p.|51}} in REVEST Laurenç ''Nissa e Occitània per Garibaldi. Anthologie garibaldienne d'Oc'', Serre éd., Nice, 212 p.).</ref>{{,}}<ref>« 15 % de la population de Monaco parle le niçard/ nissart (niçois) variété de provençal, qui influence fortement le français du territoire monégasque. En fait, les personnes parlant niçard sont principalement les personnes âgées de plus de 50 ans, mais le provençal accroît son statut de langue littéraire (traduit de : « {{langue|en|texte=A further 15 % of the population of Monaco speaks the Niçard (Niçois) variety of Provençal, which greatly influences the French of the Monegasque region. In fact, the Niçard speaking community comprises mainly individuals of over 50 years of age, but Provençal is increasingly gaining status as a literary language}} ») « Monaco : {{langue|en|texte=Language Situation », in Encyclopedia of Language & Linguistics (Second Edition)}}, 2006, {{p.|230}} [http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/709649/description].</ref> soit une superficie d'environ {{unité|190000|km|2}}. Elle comptait environ quinze millions d'habitants en 1999<ref>Sur la base du recensement français de 1999, la population a été estimée à 14 millions d'habitants, voir: ALCOUFFE Alan (2001) ''Cultura occitana e devolopament economic'', 361-382 [13 de desembre de 2000], ''Treballs de la Societat catalana de geografia'', vol. XVI, 2001, núm. 52 [http://scg.iec.cat/Scg7/Scg71A/C71A0556.htm Societat catalana de geografia 1] et [http://scg.iec.cat/Scg6/Scg63/S632000.htm Societat catalana de geografia 2].</ref> dont environ 20 % d'habitants nés en dehors du territoire<ref>« Environ 20 % de la population actuelle est née en dehors du territoire (de 30 à 35 % en Provence, moins de 20 % à l'ouest du territoire). Cette immigration s'est produite surtout entre 1975 et 1993. Les langues parlées par les nouveaux venus sont majoritairement le français et ensuite les langues de l'immigration (arabe, berbère, etc.). » in [http://ec.europa.eu/languages/euromosaic/fr7_fr.htm L'étude Euromosaic-L'occitan en France].</ref> et environ 20 % des natifs l'ayant quitté<ref>« Environ 20 % de la population née dans le territoire l'a quitté pour aller travailler ailleurs, surtout entre 1963 et 1975. Les causes les plus importantes sont: le manque de possibilités d'embauche, la crise industrielle et la mécanisation des travaux du secteur agricole. » [http://ec.europa.eu/languages/euromosaic/fr7_fr.htm European Commission européenne>Langues>Euromosaic - L'occitan en France]</ref>. En revanche, en l’absence de recensement linguistique, on ne connaît qu'imparfaitement le nombre de locuteurs de l'occitan<ref>Philippe Martel admet : "disons le nous ne savons pas combien il y a d’occitanophones dans ce pays" [http://wikiwix.com/cache/?url=http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/Langues_et_cite/langues_cite10.pdf Martel Philippe, « Qui parle occitan ? », ''Langues et cité'', 10, Paris, DGLFLF, 12/2007].</ref>.
 
Si les précédentes notions sont en général circonscrites aux frontières linguistiques modernes de l'occitan, quelle que soit l'idée qu'on se forme de cette langue (les dialectes du Nord font transition avec la langue d'oïl, comme le montre l'isoglosse CA / CHA) ce terme peut être aussi utilisé pour désigner un territoire plus vaste. Le terme "Occitanie" se banalise de plus en plus dans le vocabulaire des scientifiques<ref name=LBET>On peut citer notamment le démographe [[Hervé Le Bras]] et l'historien [[Emmanuel Todd]] qui y ont souvent recours dans plusieurs de leurs ouvrages.</ref>. mais ne recouvre pas les sentiments d'appartenance populaires (bien que l'effet administratif se fasse sentir). Il est utilisé particulièrement dans un sens historique et [[anthropologie|anthropologique]] en désignant une région s'étendant au nord jusqu'à la [[Loire]], faisant fi des frontières linguistiques contemporaines<ref name="TODD">''[[L'Origine des systèmes familiaux]] : Tome 1 L'Eurasie'', [[Emmanuel Todd]], éd. Gallimard, col. « NRF Essais », 2011 {{ISBN| 9782070758425}}, 768 pages</ref>. Dans un ouvrage écrit par des experts en histoire médiévale, sont incluses dans l'Occitanie de l'an 1000 à la fois les provinces désoccitanisées du nord (aujourd'hui principalement le Poitou et les Charentes) et la Catalogne historique (sans les Baléares et le pays Valencien) - ''{{p.|484}}''<ref name="ZIM">{{Ouvrage | langue=fr | langue originale=la | auteur1=Michel Zimmermann | titre=Les sociétés méridionales autour de l'an mil , répertoire des sources et documents commentés | lieu=Paris | éditeur=[[CNRS Éditions|CNRS éditions]] | année=1992 | pages totales=477 | isbn=2-222-04715-3}}</ref>. L’[[étoile à sept branches]], adoptée comme emblème par le [[Félibrige]] symbolisait les sept provinces de l’Occitanie théorique, dont l’une était catalane<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Robert Sabatier|titre=Histoire de la poésie française du XIXè -, Volume 2|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=1977|pages totales=656|passage=472|isbn=2-226-22278-2}}</ref>. L’Occitanie estétait en effet divisée par cette association en sept maintenances (sections) dont une était celle de Catalogne-Roussillon.
 
En [[2016]], le nom d’''Occitanie'' est repris pour la région administrative française [[Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées]] qui est située sur une partie de l’Occitanie traditionnelle, annexe un pan de Gascogne, ignore les terres du Nord, mais inclut aussi les Pyrénées-Orientales dont la plus grande partie est de langue catalane.
 
== Toponymie ==
 
''Occitanie'' provient du [[latin]] médiéval ''Occitania''. La première partie du nom, ''Occ-'', vient de l'occitan ''òc'' et de l'expression ''langue d'oc'', en italien ''lingua d'oc''. C'est une appellation très simpliste promue par [[Dante Alighieri|Dante]] de l'occitan par la manière de dire "oui" en occitan-catalan ancien; par opposition a la ''langue de si'' (l'italien) et à la ''langue d'oïl'' (« oui » en ancien français). La terminaison ''-itania'' est probablement une imitation du nom ''[Aqu]itania'' (Aquitaine). Le terme d'Occitanie est un synonyme de Languedoc et du littoral méditerranéen au Moyen Âge<ref>J. Stefanini, Le Sens du terme «occitanique» chez Fabre d'Olivet ds Congrès internat. de lang. et litt. du midi de la France, Aix-en-Provence, 1961, {{p.|209}}</ref>.
 
Au début du {{s|XVI}} l'historien humaniste italien [[Paolo Emilio]] nomme le Languedoc ''Ocitania'' dans son ouvrage en latin, '' De rebus gestis Francorum''. Les traductions de cette œuvre en langues vulgaires reprennent ce nom ''Ocitania''. Ainsi ''Ocitania'' est attestée en [[italien]] en [[1549]]<ref>"Egli tutto pien d'ira Carlo attacò il fuoco, e spianò Narbona, Agate, Nemauso, e Biterra nobile Colonia de' Settumani, onde pare che hauesse tutta quella contrada il nome, che alhora si chiamava Settimania, & hora (come s'è gia detto) in uece di Gotticana, è chiamata '''Ocitania'''." ''Historia delle cose di Francia, raccolte fedelmente da Paolo Emilio da Verona, e recata hora a punto dalla Latina in questa nostra lingua Volgare'', Venezia: [[Michele Tramezzino]]; 1549. [http://digital.onb.ac.at/OnbViewer/viewer.faces?doc=ABO_%2BZ166974907 en ligne (images 144-145)] et [https://books.google.fr/books?id=i7BTAAAAcAAJ&dq=ocitania&hl=fr&source=gbs_navlinks_s également.]</ref> et en [[allemand]] en [[1572]]<ref>[https://books.google.fr/books?id=fzNhAAAAcAAJ&pg=PR75&dq=ocitania&hl=fr&sa=X&ved=0CC8Q6AEwAjhkahUKEwilyJewuszHAhWFvhQKHWG8Dzc#v=onepage&q=ocitania&f=false ''Frantzösischer und anderer Nationen mit einlauffender Historien warhaffte Beschreibung: biß auff Henricum den Anderen ... in Neunthehen Bücher verfasset ... Sampt aller Königen Bildtnussen, Volum 2''] {{p.|740}}</ref>. En [[français]], la traduction donnée est ''Ocitane'' en [[1556]]<ref>"Il meit le feu à Narbonne, Aigueſmortess, Nymes & Beſiers, colonie & uille neuſue de grand nom, habitee iadis par les ſoldatz de la ſeptieme legion de Rome, dont celle cõntree peult ſembler auoir prins ſon nom, eſtant alors nommee Septimanie, & de preſent '''Ocitane''' & Languedo, au lieu qu'on la nõmoit Gotthicane, ſelon que nous auons dict deuant.". ''Deux liures de Paul Aemyle de l'histoire de France, nouuellement traduicts de latin en françois, par Simon de Monthiers, A Paris, De l'imprimerie de Michel de Vaſcoſan, demourant en la Rue S.Iaques, à l'enſeigne de la Fontaine. M. D. LVI.'' (1556.) {{p.|92}} [https://books.google.fr/books?id=BGeCXwHnlNoC&pg=PT185#v=onepage&q&f=false Lire en ligne]</ref>. Quelques décennies après leur apparition, les mots ''Ocitania'' et ''Ocitane'' entrent en concurrence avec leurs variantes à deux ''c'', ''Occitania'' et ''Occitane''. Ainsi, dans les éditions de 1616 et 1617 du [[Mercure françois|Mercure François]], l'expression ''Prouince Occitane'' désigne un ensemble de couvents [[Dominicains]] d'une même observance organisé en 1569. La première attestation de l'emploi du nom moderne ''Occitanie'' date de [[1644]]<ref>"Arade, genti-homme de ceste Prouince Occitanie…", in ''Les récits historiques ou histoires divertissantes, entremeslées de plusieurs agreables rencontres & belles reparties. Par Iean-Pierre Camus, Evesque de Belley. À Paris, chez Gervais Clousier, au Palais, sur les degrez de la Saincte Chapelle. MDCXLIV'' [https://books.google.com/books?id=lwxcAAAAQAAJ&pg=PA324&dq=Occitanie&hl=en&ei=yxdhTLGhFMmiOIXdzf8J&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CDcQ6AEwAjgU#v=onepage&q&f=false en linha].</ref>{{,}}<ref>[http://edicions.talvera.free.fr/primadiers/Jean%20Pierre%20CAMUS.%20Les%20r%e9cits%20historiques%20ou%20Histoires%20divertissantes.pdf Jean Pierre Camus, ''Les récits historiques ou histoires divertissantes entremeslées de plusieurs agréables rencontres & belles réparties'', Edicions Talvera, 2010], {{ISBN|979-1-09-069605-1}}.</ref>.
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* '''France méridionale''' : est une autre appellation géographique vague indiquant d'une manière assez imprécise les régions de parlers occitans du Sud de la France.
* '''Pays d'Oc''' : est apparu au {{s|XIX}} sous l'impulsion de [[Frédéric Mistral]]<ref>Frédéric Mistral, article Oucitanìo, ''Le Trésor du félibrige'', 1878.</ref>, repris par [[Antonin Perbosc]] quatre ans plus tard.
* '''Domaine d'oc''' : néologisme apparu à la fin du {{XXe siècle}} chez les partisansdéfenseurs de plusieurs «des langues d'oc. »
* '''Hautes terres''' ou '''(la) Montanha''' s'applique au bloc alverno-limousin.
 
.Le terme ''Occitanie'' recouvre aujourd'hui une région linguistique sans unité. Ce sens était utilisé à l'époque médiévale attestée depuis [[1290]]<ref>[[Robert Lafont (linguiste)|Robèrt Lafont]] (1986) ''La nominacion indirècta dels païses'', ''Revue des langues romanes'' {{numéro}}2, tome XC, {{p.|161-171}}.</ref>. Le {{date|29|mai|1308}}, lors du [[consistoire de Poitiers]], il ressort que le roi de France règne sur deux nations : l'une de ''lingua gallica'' et l'autre de ''lingua occitana''. Cette partition entre [[Occitan|langue d'oc]] et [[langue d'oïl]] dans l'espace gallo-roman est fort ancienne puisqu'elle débuta avec la romanisation elle-même<ref name="bec-21"/>. En [[1381]], le roi [[Charles VI (roi de France)|Charles VI]] considère que son royaume comprend deux parties : les pays de langue d'oc ou Occitanie et les pays de langue d'oil ou Ouytanie « ''Quas in nostro Regno occupare solebar tam in linguae Occitanae quam Ouytanae''<ref>André Dupuy, Marcel Carrières et André Nouvel, ''Histoire de l'Occitanie'', Éd. Connaissance de l'Occitanie, Montpellier, 1976 {{p.|58}}.</ref> ».
''Occitanie'' reste en vigueur dans l'administration jusqu'à la [[Révolution française]] de [[1789]]. Il est repris au {{s|XIX}} par l'association littéraire du [[Félibrige]]<ref name="Felibrige"/> puis il est à nouveau revendiqué depuis le {{s|XX}}, notamment depuis la fin des [[années 1960]]. Selon le dictionnaire "Tresor dòu Felibrige" de Frédéric Mistral, le terme d'Occitania, est quelquefois utilisé par les lettrés pour désigner le Midi en général et principalement pour l'ancienne province du Languedoc.
 
== Historiographie du concept d'Occitanie ==
La langue d'oc est une langue territorialisée, c'est-à-dire parlée principalement sur un territoire dont on peut décrire les frontières e, présupposant l'unité de la langue. Cette partie s'attache à décrire les fondements du concept d'Occitanie et la création du concept moderne d'Occitanie.
 
=== Un objet d'étude unique : la culture d'oc ===
L'occitan n'est pas une langue monolithique avec par exemple un seul dictionnaire où chacun des locuteurs retrouve exactement son vocabulaire, mais une juxtaposition de variétés linguistiques formant un [[continuum linguistique|continuum]]. À des fins d'études linguistiques, les linguistes ont décrit des [[dialecte]]s en se fondant sur des appellations d'anciennes provinces pour les nommer. Les noms de ces dialectes et l'usage de plusieurs standards littéraires régionaux font penser à des groupes bien délimités et homogènes, ce qui n'est pas le cas. Aussi, de nombreuses études se sont focalisées sur les différences entre les provençaux, les languedociens, etc. IlLes fautinventeurs ausside rappelerla notion d'Occitanie globale n''ont pas pris en compte que les nombreusesappartenances caractéristiquespopulaires communesréelles deet l'espacevécues culturelétaient occitan'avant tout provençales, toulousaines, gasconnes, auvergnates. L'Occitanie s'avère etainsi quide neplus sonten généralementplus considéréesune commenotion partisaneshors-sol.
 
==== La conscience d'une culture commune ====
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==== L'intercompréhension ====
[[Fichier:Occitan en France.PNG|vignette|alt=Variations dialectales de l'occitan|Variations dialectales de l'occitan]]
Les différents locuteurs de la langue partagent de nombreux traits communs (l'accentuation tonique, un vocabulaire proche, l'emploi fréquent du subjonctif, etc.) qui permettent une compréhension mutuelle. Pour les occitanistes, qui croient à cette intercompréhension, cela signifie que l'Occitan est une seule langue, pour les autres, elle signifie que ces langues sont parfois très proches mais tous acceptentpostulent que les locuteurs de cet espace se comprennent.
 
La division de l'occitan en dialectes est une représentation simplifiée qui permet de situer des grands groupes de parlers. Les différences entre dialectes voisins sont souvent prises pour des spécificités uniques à ceux-ci. Mais elles se retrouvent souvent dans un dialecte plus éloigné. Par exemple, le mot ''journal'' se dit ''jornau'' en provençal mais ''jornal'' en languedocien, et à nouveau ''jornau'' en gascon. Le mot ''cheval'' se dit ''chivau'' en gascon (''cabalh'' existe aussi mais est peu usité), ''cabal'' en languedocien, et peut se dire ''chivau'' en vivaro-alpin. Même sans avoir étudié l'occitan, les locuteurs expérimentés comprennent rapidement les correspondances existantes entre variantes, du moins si les différences sont masque par une graphie de synthèse.
 
==== Des caractéristiques sociales communes ====
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La prépondérance du droit écrit en Occitanie a aussi permis au peuple d'utiliser le [[Testament (droit)|testament]] dès le Moyen-âge afin de favoriser un héritier unique, portant ainsi des [[Famille souche (Emmanuel Todd)#Valeurs portées par la « famille souche »|valeurs religieuses, politiques et économiques spécifiques]].
 
En ce qui concerne l'éducation : [[Pierre Goubert]] et [[Daniel Roche]] écrivent, pour expliquer la faible alphabétisation en Occitanie au {{s-|XVIII|e}}, qu'il existe sur ces territoires une confiance maintenue dans les vieux langages vulgaires<ref>[http://www.opiskelijakirjasto.lib.helsinki.fi/eres/hum/historia/goubert201-210.pdf Goubert et Roche].</ref>. Les rapports à l'éducation sont aujourd'hui complètement inversés entre le nord et le sud de la France grâce à l'empreinte anthropologique de la [[Famille souche selon Emmanuel Todd|famille souche]]<ref>{{Citation|marqués par un haut niveau d'éducation et par l'empreinte anthropologique de «la famille souche» dont le comté de Toulouse serait un des berceaux. Il paraissait intéressant de savoir quel regard les démographes portent sur le Grand Sud de la France. [...] la tradition religieuse, ce que les démographes appellent le «catholicisme zombie» continue d'influencer le rapport au travail ou la performance scolaire.}} [https://www.ladepeche.fr/article/2013/04/01/1595876-demographie-en-trente-ans-comme-vous-avez-change.html Démographie : en trente ans, comme vous avez changé !]</ref>{{,}}<ref>[http://www.ladocumentationfrancaise.fr/cartes/economie-et-indicateurs/c001318-le-niveau-d-education-en-europe-en-2010 Le niveau d'éducation en Europe en 2010]</ref>{{,}}<ref>[https://evonews.com/app/uploads/2017/06/tertiary-education.jpg Taux d'éducation au niveau tertiaire en 2017]</ref>. D'autre part, la mort de parlers vernaculaires ne laisse pas la place à l'occitan commun mais au français.
 
D'un point de vue démographique, l'influence de la famille souche se ressent toujours par la faible présence des familles avec de nombreux enfants<ref>[http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=16572&page=pages_de_profils/P10_74/graphiques.htm#cart1 Part des familles nombreuses en 2007. INSEE]</ref> et des taux de fécondités faibles<ref>[https://www.insee.fr/fr/statistiques/graphique/1280932/carte1.jpg Indicateur conjoncturel de fécondité en 2009 selon la région de résidence de la mère. INSEE]</ref>.
 
En politique, de nombreux débats ont eu lieu aussi autour de l'expression ''Midi rouge'' forgée par [[Maurice Agulhon]]<ref>[http://www.arkheia-revue.org/Le-Midi-rouge-est-il-bien-une.html « Le Midi rouge » est - il bien une réalité ? Entretien avec Jean-Jacques Becker et Gilles Candar], parution dans la revue Arkheia {{numéro|17-18}}.</ref> pour savoir si le "pays d'oc" avait été plus "[[république|républicain]]" que la moitié nord de la France. [[Emmanuel Todd]] en analysant les régions ayant voté pour [[Jean-Luc Mélenchon]], se qualifiant lui-même de ''républicain'', lors des élections présidentielles de 2012, déclare que {{Citation| ce qui saute aux yeux, c'est son inscription générale dans l'espace de la famille souche occitane [...] qui aime les structures verticales, l'État ou l'Église.}}<ref>[[Emmanuel Todd]] (1951- ), ''Qui est Charlie? Sociologie d'une crise religieuse'', Baume-Les-Dames, Éditions du Seuil, 2015, {{ISBN|978-2-02-127909-2}}, {{p.|176}}, carte {{p.|177}}</ref>
 
Enfin, pour André Armengaud<ref>André Armengaud et Robert Lafont (dir.), ''Histoire d'Occitanie'', Paris, Hachette, 1979, 949 pages.</ref>, ces caractéristiques sociales communes permettent d'écrire une synthèse historique. {{RéférenceDevant nécessaire|Maisles depuisbouleversements 1979de la société et de la démographie françaises, aucuneles autredébats ''Histoireautour de la notion d'Occitanie globale se révèlent de plus en plus marginaux et s'inscrivent dans la problématique française globale (toujours jacobine et technocratique). En cherchant à inventer d'un nmême coup une langue et un peuple, les militants des années 1970 ont réussi à créer des groupes d'aintérêt, étépas entreprise}}à ressusciter une nation.
 
=== L'apparition du concept moderne d'Occitanie ===
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=== Régions historiques ===
{{...}}
Les régions d'[[Ancien Régime]] qui, aux eux des militants occitanistes, composent l'Occitanie sont les suivantes : [[Auvergne]], Forez (frange ouest et sud), [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]] (moitié sud), [[Couserans]], [[Dauphiné]] (moitié sud), [[Comté de Foix]], [[Comté de Nice]], [[Périgord]], [[Gascogne]], [[Guyenne]], [[Languedoc]], [[Angoumois]] (extrémité orientale), [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]], [[Poitou]] (extrémité sud-est), [[Comté de la Marche|Marche]], [[Provence]], [[Comtat Venaissin]], [[Velay]], [[Vivarais]].
 
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Dauphinois - carte linguistique du Dauphiné.png|[[Dauphiné]] : limite entre occitan (en jaune) et [[arpitan]]
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Les régions administratives couvrant l'Occitanie préconçue sont les suivantes : région [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]] (sauf les Pyrénées-Orientales où l'on parle majoritairement le [[catalan]] bien que la région du [[Fenouillèdes]], au Nord-Ouest du département, soit de langue et de culture occitane), [[Nouvelle-Aquitaine]] (sauf les périphéries où l'on parle [[basque]], [[poitevin (langue)|poitevin]] et [[saintongeais]]), [[Auvergne-Rhône-Alpes]] (dans la moitié sud, à savoir presque toute la [[Drôme (département)|Drôme]] et l'[[Ardèche (département)|Ardèche]], le sud de l'[[Isère (département)|Isère]] et quelques franges de la [[Loire (département)|Loire]]) et [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]]. Dans le [[Centre-Val de Loire]] l'occitan est parlé dans quelques communes au sud du Cher et de l’Indre.
 
;Italie
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== Les mouvements culturels et politiques ==
Il y a une distinction fondamentale entre les mouvements dont la vocation est culturelle et les mouvements strictement politiques qui se présentent aux élections. Les associations culturelles comme le [[Félibrige]] et l'[[Institut d’Études Occitanes]] ont toujours voulu être hors des partis politiques pour mieux rassembler l'ensemble des locuteurs de l'occitan. Contrairement à d'autres doctrines régionalistes ou nationalistes (p.ex. [[Question du rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne|Bretagne]], [[Irrédentisme espagnol|Espagne]], [[Irrédentisme italien|Italie]], [[Pays basque]]…), il n'existe pas de revendications d'une '''identité occitane historique'''. Ceci exclut tout [[irrédentisme]] politique ou culturel sur les territoires non occitanophones telles que les régions désoccitanisés précocement ([[Poitou]], [[Saintonge]]…) et les parties non occitanophones d'anciennes Provinces ou d'anciens États occitans ([[royaume de Navarre]], [[Dauphiné]]…). Cependant, il peut y avoir des conflits entre le point de vue [[occitanisme|occitaniste]], voire occitaniste jacobin, défendant l'unité d'une langue occitane composée par l'ensemble de ses dialectes et les points de vue minoritaires défendant soit la promotion de dialectes occitans au niveau de langues, soit(le cas de la langue gasconne est à part : on est ici dans l'aquitano-roman), soit considération globale du [[diasystème]] [[occitano-roman]].
 
=== La culture des Pays d'Oc et les spécificités locales ===
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=== Les jeux et les sports ===
* Jeu de [[quilles de neuf|quilles de 9]]
* La [[course landaise]], ou vasconne, qui est la version actuelle des anciennes courses de taureaux lâchés dans les rues, sans mise à mort ni blessures des taureaux.
* La [[course camarguaise]], pratiquée le [[Gard]], les [[Bouches-du-Rhône]] (région de la [[Camargue]]) et dans une moindre mesure l'[[Hérault (département)|Hérault]] et le [[Vaucluse (département)|Vaucluse]], et dont le but est d'aller chercher des attributs placés sur les cornes du taureau, sans mise à mort ni blessures des taureaux.
* La [[pelote basque]]. Ce jeu est resté pratiqué traditionnellement au [[Pays basque]] et en Gascogne.
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=== Une identité commune ===
En 1979, paraît ''l'Histoire d'Occitanie'' coédité par l'Institut d'études occitanes et les éditions Hachette. Paru sous la direction d’[[André Armengaud (historien)|André Armengaud]] et de [[Robert Lafont (linguiste)|Robert Lafont]] cet ouvrage défend la thèse que l’on peut écrire l’histoire du peuple occitan comme celle de n'importe quel autre peuple. Ce n’est pas la première publication de son genre, mais les tentatives précédentes sont confidentielles, comme l’''Istòria d’Occitània'' d'Henri Espieux<ref>''Istòria d’Occitània'', Lavit: Lo libre occitan, 1968, version française : ''Histoire de l'Occitanie'', Agen, Cap e Cap, 1970.</ref>, voire inédites, comme l’''Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu miejour di Gaulo'' de [[Pierre Dévoluy]]<ref>Elle est finalement éditée en 1994, sous la direction de Pierre Fabre. Pierre Dévoluy, ''Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu miejour di Gaulo'', Ollières : Maintenance de Provence du Félibrige et Cercle Pierre-Dévoluy, 1994, {{ISBN|2950844103}}</ref>. Il n'est pas rare de trouver sous la plume des occitanistes des références à la ''colonisation française''<ref>[http://pagesperso-orange.fr/christian.esteve/ochist.htm Maryse ROUY] : ''une langue restée vivante après huit siècles de colonisation française''.</ref> ou au peuple occitan<ref>[http://www.ben-vautier.com/2001/occitanie.php3 Il existe un peuple occitan].</ref>. Un certain nombre d'intellectuels et de mouvements culturels ou politiques aspirent à une renaissance littéraire en langue d'oc, et parfois, à une autonomie, voire une indépendance totale (politique, culturelle et économique) des zones qu'ils considèrent comme occitanes. Cette réduction à une langue censée une, par-delà les appartenances ressenties, ne parvient pas à masquer la dépendance étroite de l'histoites des pays d'oc et celle du royaume de France, puis République.
 
L'historien Fernand Braudel souligne des différences de civilisation entre le France du nord et l'Occitanie. {{Citation|D’ordinaire ce qui se passe au Nord ne se passera pas de la même manière au Sud et vice versa : la civilisation, (façon de naître, de vivre, d’aimer, de se marier, de penser, de croire, de rire, de se nourrir, de se vêtir, de bâtir ses maisons et de grouper ses champs, de se comporter les uns vis-à-vis des autres) n’est presque jamais la même du oui nordique au oui méridional, de l’oil à l’oc. Il y a eu, il y a encore, il y aura toujours, vers le Sud, une « autre » France}}<ref>[[Fernand Braudel]] (1902-1985), Identité de la France, Paris, éd. Arthaud, 1986, T. 1 Espace et Histoire, {{p.|73}}</ref> Mais des tellse différences sont tout aussi sensibles à l'intérieur de l'aire dite occitane.
 
Quant au géographe [[Xavier de Planhol]], il met en évidence des différences internes Nord-Sud de l’espace français, parmi lesquelles la linguistique : langue d'oc (occitan)/langue d’oïl (français), le type d’habitat: concentré ou dispersé, le type de structures familiales : [[famille élargie]] ou [[famille nucléaire|nucléaire]], les usages agraires : usage de l'araire ou de la charrue et assolement biennal ou triennal, la forme des toits : plats à tuile creuse ou pentus avec d’autres modes de couverture<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Xavier de Planhol|auteur2=Paul Claval|titre=Géographie historique de la France|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1988|pages totales=635|isbn=2-213-02154-6|partie=pp. 149 sqq}}</ref>.