« Ariane (fusée) » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Antilegomenon (discuter | contributions)
Ajout de l'Infobox
Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Ariane}}
{{Infobox Fusée
| nom = Ariane 5
| type = [[Lanceur (astronautique)|Lanceur spatial]] [[Lanceur moyen|moyen]]/[[Lanceur lourd|lourd]]
| image = Ariane 5 with James Webb Space Telescope Prelaunch (51773093465).jpg
| taille image =
| légende = Ariane 5 ECA sur son pas de tir, transportant avec lui le télescope [[James Webb (télescope spatial)|''James Webb'']]
| paysorigine = {{Liste déroulante|titre=22 États d'[[Europe]]|contenu={{Allemagne}}<br>{{Autriche}}<br>{{Belgique}}<br>{{Danemark}}<br>{{Espagne}}<br>{{Estonie}}<br>{{Finlande}}<br>{{France}}<br>{{Grèce}}<br>{{Hongrie}}<br>{{Irlande}}<br>{{Italie}}<br>{{Luxembourg}}<br>{{Norvège}}<br>{{Pays-Bas}}<br>{{Pologne}}<br>{{Portugal}}<br>{{Tchéquie}}<br>{{Royaume-Uni}}<br>{{Roumanie}}<br>{{Suède}}<br>{{Suisse}}}}
| constructeur = [[ArianeGroup]]
| missions = Satellites de télécommunications<br>Ravitailleur ATV (retiré du service)<br>Satellite scientifique<br>Sonde spatiale
| premiervol = {{date|24 décembre 1979|âge=oui}}
| lancements = 237 (12)
| hauteur = 55 m
| diamètre = 5,4 m
| poids_décollage = 780 t
| nombre_étages = 2
| chargeutile_leo = '''G''' : 18 t<br>'''ES''' : 21 t<br>'''ECA''' : 21 t
| chargeutile_gto = '''G''' : 6,9 t<br>'''ES''' : 8 t<br>'''ECA''' : 10,5 t
| poussée_décollage = 15 120 kN
| site_lancement = [[Centre spatial guyanais|Kourou]]
| version_décrite = [[Ariane 5]]
| autres_versions = [[Ariane 1]], [[Ariane 2]], [[Ariane 3]], [[Ariane 4]]
| Ergol = [[Perchlorate d'ammonium|NH4ClO4]]/([[aluminium]] & [[Polybutadiène hydroxytéléchélique|PBHT]])<br/>[[Oxygène liquide|LOX]]/[[Hydrogène liquide|LH]]
| propulseur_d_appoint = 2 EAP (P230)
| 1er étage = EPC : 1 moteur [[Vulcain (moteur-fusée)|Vulcain]]<br>160 tonnes d'ergols cryogéniques LOX/LH2
| 2ème étage = ESC : 1 moteur [[HM-7]]B, 14,4 tonnes d'ergols cryogéniques [[Oxygène liquide|LOX]]/[[Hydrogène liquide|LH2]]
}}
[[Fichier:Ariane 1 Le Bourget FRA 001.jpg|vignette|Maquette d'Ariane I au [[musée de l'air et de l'espace]], [[Le Bourget (Seine-Saint-Denis)]].]]
 
Ligne 32 ⟶ 58 :
 
 
Le développement du lanceur ne rencontre aucun problème et se réalise dans les délais. Le premier tir était prévu le {{date-|15 décembre 1979}}, mais après un compte à rebours parfait et allumage des moteurs, l'ordinateur a refusé d'ouvrir les crochets retenant la fusée après avoir détecté une insuffisance de pression sur un des propulseurs. Le 23 décembre, nouvelle déception : mauvaises conditions météo et mauvaise pressurisation des réservoirs retardent le compte à rebours. Le {{date-|24 décembre 1979}}, après ces tentatives avortées, Ariane 1 effectue un vol parfait à la surprise de tous les participants traumatisés par l'expérience du lanceur Europa<ref>{{Harvsp|texte=Durand|id=FVLA|p=267-269}}</ref>{{,}}<ref>{{Ina|CAA06015718 |Journal télévisé du 24 décembre 1979 relatant le lancement d’Ariane}}</ref>. Mais le deuxième vol, le {{date-|23 mai 1980}}, est un échec : une instabilité dans la [[chambre de combustion]] d'un des 4 moteurs Viking du premier étage entraîne la destruction du lanceur après {{nobr|104 secondes}} de vol. Après avoir modifié les caractéristiques des injecteurs, les vols reprennent un an plus tard. Le {{5e|5ème vol}} est de nouveau un échec : cette fois c'est la [[turbopompe]] du moteur du troisième étage qui est en cause. Les modifications et les tests durent près de {{nobr|9 mois}}. Les six derniers vols du lanceur Ariane 1, qui ont lieu entre 1983 et 1986, se déroulent normalement.
 
=== Ariane 2 et 3 ===
{{Article détaillé|Ariane 2|Ariane 3}}
Pour que le lanceur Ariane reste concurrentiel, il fallait qu'il puisse à chaque vol placer deux satellites en [[orbite de transfert géostationnaire]]. Or à la fin des années 1970, les principaux concurrents d'Ariane, les lanceurs américains [[Delta (fusée)|Delta]] et [[Atlas (fusée)|Atlas]], accroissent fortement leur capacité, permettant ainsi aux opérateurs de satellites géostationnaires de commander des engins plus lourds. Les responsables du programme Ariane décident donc le développement d'une version améliorée d'Ariane, capable de mettre en orbite de transfert géostationnaire {{unité|2,4 tonnes}} soit {{unité|600 kg}} de plus.
 
Les modifications sont peu coûteuses (environ {{nobr|144 millions}} d'euros), car le lanceur dispose d'une certaine réserve de puissance : la pression dans la chambre de combustion de tous les moteurs est légèrement augmentée. Le surplus de [[poussée]] obtenu permet l'allongement du troisième étage de {{unité|1,2 mètre}} et l'emport de {{unité|2 tonnes}} d'[[ergol]]s de plus. Deux propulseurs d'appoint à poudre de {{unité|9,7 tonnes}}, fournissant chacun pendant une durée de {{nobr|29 secondes}} une poussée supplémentaire de {{unité|66 tonnes}}, sont accolés à la version Ariane 3 (la version Ariane 2 en est dépourvue). Un des deux ergols du premier étage, l'[[1,1-diméthylhydrazine|UDMH]], est remplacé par l'[[UH 25]], plus énergétique. Le résultat final dépassera les prévisions avec une charge utile de {{unité|2,2 tonnes}} pour la version Ariane 2 et de {{unité|2,7 tonnes}} pour Ariane 3.
 
[[Ariane 3]] effectue son premier vol le {{date|4 août 1984}}<ref>{{Ina|CAB01032384| Journal télévisé du 4 août 1984 relatant le lancement d’Ariane 3}}</ref>{{,}}<ref name="lanceurs">[https://destination-orbite.net/astronautique/compendium/les-lanceurs-europeens-ariane Historique d'Ariane 1 à 3], sur ''Destination Orbite''.</ref>. Ariane 3 volera dix fois jusqu'en 1988 avec un échec en 1985. Elle emmènera deux satellites géostationnaires à chaque fois. La fusée [[Ariane 2]], moins puissante, est moins utilisée : son premier vol a lieu le {{date-|31 mai 1986}}<ref name=lanceurs/> et est un échec. Il y aura cinq autres vols entre 1987 et 1989.
Ligne 45 ⟶ 71 :
{{Article détaillé|Ariane 4}}
 
L'[[agence spatiale européenne]] décide en octobre 1981, sur proposition de la France, de développer une version plus puissante permettant de placer {{unité|4,17 tonnes}} en [[orbite géostationnaire]] : l'objectif est de mettre en service cette nouvelle version en 1986 de manière à pouvoir répondre aux besoins de la nouvelle génération de satellites de télécommunications. L'Ariane 4 comporte un premier étage allongé qui lui permet d'emporter {{unité|226 tonnes}} d'[[ergol]]s. Les moteurs Viking voient une nouvelle fois leur puissance augmenter légèrement. Des propulseurs d'appoint liquide peuvent être associés au premier étage : ces propulseurs utilisent un moteur Viking consommant les mêmes carburants que les premier et deuxième étage. Le lanceur est commercialisé dans 6 configurations qui se différencient par le nombre de propulseurs d'appoint (0, 2 ou 4) et le type de propulseur ([[Propulsion à propergol solide|à poudre]] ou [[Moteur-fusée à ergols liquides|liquide]]). Selon la version, Ariane 4 peut placer de 2 à {{unité|4,3 tonnes}} en [[orbite de transfert géostationnaire]].
 
Les [[Ensemble de lancement Vega|installations de lancement]] à [[Kourou]] sont agrandies : en effet, d'une part le premier complexe de lancement ne permet d'effectuer que {{nobr|6 tirs}} par an, alors qu'il est prévu dans le futur une moyenne de 10 tirs par an ; d'autre part les propulseurs d'appoint liquide ne peuvent être montés dans les installations existantes. L'ESA autorise en août 1981 l'édification d'un deuxième complexe de lancement, ELA 2, pour un coût de {{nobr|153 millions}} d'euros. Avec ELA 2 le déroulement du montage de la fusée et son lancement sont profondément modifiés pour limiter les conséquences d'une explosion au décollage et surtout réduire le délai entre deux tirs : un bâtiment d'assemblage est construit à près d'{{unité|1 km}} de l'aire de lancement et la fusée est amenée sur le lieu de décollage posée sur une table de lancement qui se déplace sur des rails. Grâce à ces nouvelles installations, le délai entre deux tirs peut être réduit théoriquement de 28 à {{nobr|18 jours}}.
 
Le premier lancement de [[Ariane 4]] a lieu le {{date|15 juin 1988}}<ref>{{Ina|CAB02015995| Journal télévisé du 15 juin 1988 relatant le lancement d’Ariane 4}})</ref>. Ariane 4 est tiré {{nobr|116 fois}} entre 1988 et 2003 et ne connaît que trois échecs. Le lanceur, qui enlève en moyenne une charge utile de {{unité|3585 kg}}, a lancé {{nobr|186 satellites}}.
 
=== Ariane 5 ===
Ligne 58 ⟶ 84 :
[[Fichier:Ariane EPS 5 Oberstufe.JPG|vignette|Deuxième étage EPS de la fusée Ariane 5.]]
 
La décision de construire le lanceur Ariane 5 est prise le {{date-|31 janvier 1985}}. À l'époque, Ariane 4 n'a pas encore volé et le lanceur est loin d'avoir acquis sa position dominante sur le marché des satellites commerciaux. Alors qu'Ariane 1 avait été conçue pour le lancement des satellites géostationnaires, Ariane 5 doit selon les plans initiaux lancer des charges lourdes en orbite basse, en particulier la future [[navette spatiale]] européenne [[Hermès (navette spatiale)|Hermès]] qui sera abandonnée par la suite. Cette orientation initiale se retrouve en partie dans l'architecture du lanceur. Mais l'analyse des tendances du marché effectuées peu après montrèrent que le poids moyen des satellites de télécommunications géostationnaires allait dépasser les {{unité|2 tonnes}} vers 1995 excédant les capacités de lancement double d'Ariane 4. Il fut donc décidé qu'à cette date le lanceur Ariane 5 prendrait le relais d'Ariane 4. L'investissement est initialement chiffré à {{nobr|4,1 milliards}} d'[[European Currency Unit|ECU]] (la même somme en [[euro]]s). Les principaux pays contributeurs sont la France (46,2 %), l'Allemagne (22 %), l'Italie (15 %) et la Belgique (6 %). L'Espagne, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse prennent une participation comprise entre 1 et 2 %. L'investissement réel calculé en 2009 s'élève à {{nobr|8 milliards}} d'euros<ref name="berndtarianee5">{{Lien web
| url = http://www.bernd-leitenberger.de/ariane5.shtml
| titre = Die Ariane 5
Ligne 94 ⟶ 120 :
 
== Le succès commercial d'Ariane ==
[[Fichier:Nbre-satellites-Ariane.png|vignette|Répartition des satellites lancés par la fusée Ariane entre 1979 et 2009 par région d'origine et type<ref group="N">Satellites de plus de {{nobr|100 kg}}. Les satellites Intelsat sont comptabilisés comme américains, les satellites Eutelsat et Inmarsat comme européens.</ref>.]]
 
Le but du programme européen Ariane est, initialement, de se rendre indépendant<ref name="A2-79">{{Harvsp|texte=Dupas|id=AHE2|p=79}}</ref> des technologies américaines et russes, et de pouvoir lancer un ou deux satellites gouvernementaux par an<ref>{{Harvsp|texte=Durand|id=FVLA|p=205}}</ref> ; il n'était pas prévu de développer une activité commerciale. L'utilisation du pas de tir de [[Centre spatial guyanais|Kourou]], inauguré en 1968<ref name="A2-80">{{Harvsp|texte=Dupas|id=AHE2|p=80}}</ref>, favorisé par sa localisation près de l'équateur, l'augmentation de la masse des satellites géostationnaires, les errements de la politique spatiale américaine autour de sa navette spatiale, des choix techniques et de dimensionnement pertinents vont transformer la fusée Ariane en un acteur majeur sur le marché du lancement de satellites commerciaux.
Ligne 133 ⟶ 159 :
| 116/113
| 24/23 (dont 2 mises sur orbite trop basse)
| 69/68 (dont une mise sur orbite trop inclinée)(au {{Date-|4/12/18}})
|
|-
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Ariane_(fusée) ».