« Chef d'orchestre » : différence entre les versions

[[Fichier:Jeri Lynne Johnson - Flickr - Knight Foundation.jpg|alt=|vignette|LeLa chefcheffe d'orchestre américainaméricaine [[Jeri Lynne Johnson]] ]]

== Femmes chefscheffes d'orchestre ==

[[Fichier:Laëtitia Trouvé.jpg|alt=Laëtitia Trouvé, cheffe d'orchestre française|vignette|[[Laëtitia Trouvé]], chefcheffe d'orchestre françaisfrançaise ]]

Historiquement, on trouve très peu de femmes chefscheffes d'orchestre. Florence Launay, auteurauteure d'une thèse de référence sur les compositrices en France au {{s-|XIX}}, n'a relevé les noms que d'une dizaine de femmes dirigeant entre 1789 et 1914<ref> {{Lien web|url= http://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2008-1-page-41.htm |titre= « Les musiciennes : de la pionnière adulée à la concurrente redoutée »}}, Travail, genre et sociétés 1/2008 (Nº 19), p. 41-63. </ref> (sur la même période, elle a dénombré environ un millier de compositrices)<ref>Florence Launay, ''Les Compositrices en France au XIXe siècle'', Fayard, 2006</ref>. Ces pionnières sont : Laure Micheli (vers 1860), {{Mme}} Maquet (vers 1900), Charlotte Bérillon (vers 1912), [[Magdeleine Boucherit Le Faure]], à la tête d’un orchestre parisien en 1913. On peut aussi rencontrer des compositrices dirigeant leurs propres œuvres : [[Armande de Polignac]] (''La Petite Sirène'', à l'Opéra de Nice en 1907), [[Juliette Folville]] (''Atala'', au Théâtre municipal de Lille en 1892).

Au cours du {{s-|XX}}, le rôle de chef(fe) s'est progressivement féminisé et on a vu apparaître plusieurs générations de femmes tenant la baguette. Les toutes premières femmes à s'imposer ont été [[Nadia Boulanger]] et [[Jane Evrard]]. Alors que la classe avait ouvert en 1914, un premier prix de direction d'orchestre du Conservatoire de Paris a pour la première fois été attribué à une femme en 1952 : la suissesse [[Hedy Salquin]]<ref>http://patrimoine.versoix.com/?page=82&sub=&obj=265</ref>. De nos jours, il est possible de citer [[Marin Alsop]], [[Claire Gibault]], [[Susanna Mälkki]], [[Nathalie Stutzmann]], [[Zahia Ziouani]] et bien d'autres.

Le 26 mars 2013, le collectif [[La Barbe]] « s'invite » à la [[salle Pleyel]] afin d'attirer l'attention sur le faible nombre de femmes chefscheffes d'orchestre<ref>« Après l'Opéra, les féministes du groupe La Barbe continuent à perturber avec leur humour grinçant les présentations 2013-2014 outrageusement masculines », ''La Lettre du spectacle'', 5 avril 2013 ; événement relayé aussi par France Musique (Dépêches notes), Forumopera et Resmusica, 26/03/13.</ref>. Parmi les formations invitées pour la saison 2013-2014<ref> Les activistes de [[La Barbe]] ont analysé l'index du programme de la salle Pleyel de la saison 2013/2014. L'action et sa préparation ont été racontées en détail : « La Barbe à Pleyel », chap. 18, pp. 301-328, in [[Dominique Sels]], ''Un sanglier dans le salon'', 2013, éd. de la Chambre au Loup. </ref>{{,}}<ref> « Comme à l'Opéra de Paris dimanche 17 mars, le groupe d'action féministe La Barbe s'est invité samedi dernier à la présentation de la nouvelle saison de la Salle Pleyel. Autre institution musicale parisienne, mêmes griefs : “ « 96 % de la musique que nous entendons a été écrite par des hommes ; 89 % des compositeurs vivants déclarés sont des hommes ; 76 % des musiciens interprètes sont des hommes ; parmi les professions culturelles, les compositeurs et les musiciens interprètes remportent la palme de la masculinité. ” Et à propos de Pleyel plus particulièrement, “quand on analyse les postes de direction musicale de l'ensemble des formations accueillies la saison prochaine, sur 102 noms prestigieux, 99 sont masculins. ” », Forumopera.com, 25/03/13 : « La Barbe frappe encore à Paris » </ref> à la salle Pleyel, sur 102 noms de chefschef(fe)s d’orchestre, 99 sont masculins<ref>La Lettre du spectacle, 5 avril 2013, « La Barbe s'invite à Pleyel » ; et index du programme de la Salle Pleyel 2013-2014.</ref>. Les trois femmes chefscheffes invitées cette saison-là sont [[Laurence Equilbey]], [[Claire Gibault]] et [[Nathalie Stutzmann]].

[[Negin Khpalwak]] (née en 1997 à [[Kounar]], [[Afghanistan]]) est la première Afghane à être devenue chefcheffe d'orchestre. Depuis sa création en 2014, elle dirige le Zohra, premier orchestre féminin d'Afghanistan. En février 2017, le groupe de jeunes femmes a joué au [[Forum économique mondial]] de [[Davos]] en [[Suisse]]<ref>{{Article|titre=Afghan teenager braves threats, family pressure to lead women's orchestra|périodique=Reuters|date=Mon Apr 18 15:41:56 UTC 2016|lire en ligne=https://www.reuters.com/article/us-afghanistan-orchestra-idUSKCN0XF00X|consulté le=2017-07-30}}</ref>.

Le fait même qu'une femme puisse mener une carrière de chef(fe) d'orchestre est encore l'objet de discussions et de polémiques. En septembre 2013, selon le magazine ''[[Causette]]'', [[Vasily Petrenko]] affirmait qu'en Russie, « une jolie fille sur l'estrade pouvait déconcentrer les musiciens »<ref>« Bien dure, votre baguette ? », article publié en page 13 du n° 40 de ''Causette'', novembre 2013.</ref>. De son côté, dans une interview à [[France Musique]] en octobre 2013, le directeur du [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire de Paris]], [[Bruno Mantovani]], expliquait que les femmes ne sont « pas forcément intéressées » par le métier de chef(fe) d'orchestre, qui « est compliqué ». D'autant qu'une telle carrière pour une femme nécessiterait selon lui d'« assurer le service après-vente de la maternité, élever un enfant à distance, ce n'est pas simple »<ref>[https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/10/femme-et-chef-d-orchestre-le-compositeur-bruno-mantovani-n-y-croit-pas_3493601_3224.html « Femme et chef d'orchestre ? Le compositeur Bruno Mantovani n'y croit pas »], article publié par ''Le Monde'' le 10 octobre 2013.</ref>.