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Pendant l'agitation de la Révolution, le passage perd de sa fréquentation<ref>E. Couratier, ''Les rues de Boulogne'', 1962, « Route de la Reine »{{lire en ligne|lien=http://www.choisel.info/html/public/boulonnais_rues_QRS.html#reine}}</ref>. À Boulogne, les principales [[doléance]]s en 1789 portaient sur la mauvaise répartition de la [[Taille (impôt)|taille]], la justice royale du [[Châtelet de Paris|Châtelet]] et les dégâts provoqués par le passage des cavaliers dans les cultures. Le Bois relevant du domaine privé du Roi, la Cour ne se préoccupait pas des conséquences de l'exercice de son droit de poursuite lorsqu'au cours des chasses royales une bête s'échappait dans la plaine de Billancourt<ref>Françoise Pradalié, Michèle Lefrançois et Emmanuel Bréon, op. cit., {{p.}}8</ref>. Le bois de Boulogne sera d'ailleurs ravagé en grande partie par la Révolution<ref name="mairie16"/>. Le {{date|6 octobre 1789}}, le cortège de la famille royale escortée par le peuple se rend aux [[Palais des Tuileries|Tuileries]] en passant par le pont de Sèvres.
 
La disparition de la clientèle noble entraîne une grave crise de chômage parmi les blanchisseurs de Boulogne<ref name="hdBB,24">Albert Bezançon et Gérard Caillet, op. cit., {{p.}}24</ref>. C'est en 1790 que Boulogne-la-petite devient la commune de Boulogne et l'année suivante, la démarcation de son territoire est opérée, en même temps que celle du département de Paris. Le nouveau territoire comprend l'ancienne paroisse et le domaine de Longchamp dont l'abbaye l'avait spolié ainsi qu'une partie du bois de Boulogne. Les terres de la paroisse de Saint-Cloud situées entre la rive droite de la Seine et la rue de Billancourt lui sont attribuées, augmentant ainsi sa surface d'un bon quart<ref>Françoise Pradalié, Michèle Lefrançois et Emmanuel Bréon, op. cit., {{p.}}9</ref>. Un des premiers actes de Pierre Vauthier, troisièmesixième maire de la commune de novembre 1791 jusqu'à la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], est, dans le cadre d'un conflit avec les [[Hospices de Saint-Cloud]] restés propriétaires de la Maladrerie (actuels [[studios de Boulogne]]), de démolir la [[fourches patibulaires|Justice]] qui marque l'ancienne frontière<ref name="Couratier_Billancourt">E. Couratier, Les rues de Boulogne-Billancourt, "Rue de Billancourt", Archives municipales de Boulogne-Billancourt, 1962.</ref>. Billancourt reste rattachée à la commune d'Auteuil<ref name="1789,11"/>.
 
En 1794, pendant la [[Convention nationale|Convention]], le disciple d'[[Antoine Lavoisier]], [[Armand Seguin (chimiste)|Armand Seguin]], profite de l'exclusion de l'île Madame, que possédaient les [[maison d'Orléans|Orléans]] en bas du parc de leur [[château de Saint-Cloud]], de la liste civile des [[bien national|biens nationaux]] réservés au Roi. Face à [[château de Brimborion|Brimborion]] et la rive de [[Château de Bellevue (Meudon)|Bellevue]] qui accueillaient depuis [[1756]] la [[manufacture de Sèvres|manufacture de céramique de Sèvres]] (déplacée en aval en 1875), il installe une tannerie dans ce que le cadastre enregistrera sous le nom de son nouveau propriétaire, l'[[île Seguin]]<ref name="1789,11">Françoise Pradalié, Michèle Lefrançois et Emmanuel Bréon, op. cit., {{p.}}11</ref>. Il y met en œuvre un procédé de tannage de son invention, combinant pour la première fois progrès technique et manufacturage, et s'enrichit dans des proportions inouïes en fournissant en cuir la nouvelle armée en guerre. Initialement soutenue par la commission des subsistances du [[Comité de salut public]], bailleur immobilier et client tout à la fois, l'industrie de Seguin passe très vite à une production de plus grande échelle et concurrence dangereusement les importants tanneurs parisiens<ref>{{PDF}} Liliane Hilaire-Pérez et Marie Thébaud-Sorger, « [http://www.services.cnrs.fr/wws/arc/athena/2007-07/msg00000/Programme_Montpellier.pdf {{XIIe}} Congrès international des Lumières : La technique et la science au miroir du bien public dans l'Europe des Lumières] », 11 juillet 2007, Montpellier</ref>.