« Masculinisme (idéologie) » : différence entre les versions

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Selon le sociologue Édouard Leport, auteur d'un thèse jugeant les revendications du respect du droit des pères dans les séparations comme étant une volonté de domination anti-féministe<ref>{{Lien web |titre= |url=https://www.cresppa.cnrs.fr/csu/equipe/les-membres-du-csu/leport-edouard/}}</ref>{{Citation nécessaire}}, les associations de pères « sont les représentantes les plus actives en France du mouvement masculiniste, dans le sens où ce sont des hommes qui se mobilisent en tant qu’hommes pour revendiquer plus de droits et d’avantages pour les hommes ». Ils prennent une posture féministe de « rhétorique », accusant la justice de favoriser les femmes alors que celle-ci favorise les demandes des pères. Il souligne que quand ces associations mettent en avant le faible taux de gardes alternées à 12%, elles ne précisent pas que « si les pères ne passent pas plus de temps avec leurs enfants, c’est qu’ils ne le demandent pas, qu’ils n’en ont pas envie.<ref>{{Ouvrage|auteur1=Édouard Leport|titre=Les papas en danger  ? Des pères à l’assaut des droits des femmes|lieu=Paris|éditeur=Éditions de la Maison des sciences de l’homme, coll. « Interventions »|date=février 2022|pages totales=252 p}}</ref> »
 
Selon l'anthropologue Lucie Jouvet-Legrand, dans un contexte du recul des [[droits des femmes]] dans des pays entre autres occidentaux, en véhiculant l'idée fausse et biaisée statistiquement{{Référence nécessaire|date=7 décembre 2022}} qu'il y aurait une symétrie des violences conjugales entre hommes et femmes et donc que les hommes seraient victimes d'une injustice en les représentant comme coupables et non victimes, les masculinistes {{citation|pensent que les droits des femmes sont devenus, dans certains domaines, supérieurs à ceux des hommes et tentent de renverser les rôles en les victimisant. Le discours masculiniste est une idéologie qui vise à remettre en question les acquis des femmes et qui s’acharne à discréditer le féminisme }}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Lucie |nom1=Jouvet-Legrand |titre=Violences conjugales : une montée du courant masculiniste ? |périodique=SociologieS |date=2018-04-14 |issn=1992-2655 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/sociologies/6620 |consulté le=2021-02-22 }}.</ref>. Selon l’association belge "Collectif contre les violences familiales et l’exclusion", {{citation|identifier clairement le masculinisme permet de comprendre qu’il s’agit d’un [[Réaction (politique)|mouvement réactionnaire]], composé d’activistes et d’une des formes les plus virulentes de l’antiféminisme. Le discours masculiniste critique les « excès » du féminisme et les « dérives » d’une société devenue égalitaire}}<ref>{{Lien web |titre=Le discours masculiniste : L’apologie de la domination masculine et autres idées réactionnaires |url=https://www.cvfe.be/publications/analyses/95-le-discours-masculiniste-l-apologie-de-la-domination-masculine-et-autres-idees-reactionnaires |site=cvfe.be |consulté le=2021-02-22}}.</ref>.
 
Plusieurs [[Féminisme radical|militants féministes]] ou pro-féministes manifestent leurs craintes devant la {{citation|montée du discours masculiniste}}<ref>[https://www.huffingtonpost.fr/virginie-martin/feminisme-masculinisme_b_2835720.html « "Pauvres hommes": du masculinisme distillé »] Virginie Martin et Coline Clavaud-Mégevand, ''Huffington Post'', {{date-|8 mars 2013}}.</ref>. En 1998, dans un article pour ''[[Nouvelles Questions féministes]]'', Martin Dufresne, membre du Collectif masculin contre le sexisme, analysant des points qu'il considère constitutifs du discours masculiniste aux États-Unis et au Canada, retient que ce discours place les hommes en position de victimes et d'opprimés dans le but, croit Dufresne, de justifier {{citation|de nouveaux modes d'exercice de l'oppression des femmes par les hommes, en exploitant un discours libertaire}}. Il s'efforce de montrer comment l'activité de pression et le discours du mouvement, centré sur la sphère familiale, a des effets sur les législateurs<ref>Il cite le cas de l'injonction du tribunal de Longueuil (Québec) faite à une mère, en instance de divorce, de cesser d'allaiter son enfant, pour qu'elle ne puisse pas en faire un argument afin d'obtenir la garde de l'enfant, au nom de l'équité. Il précise toutefois qu'à la suite d'une manifestation féministe de femmes venues allaiter en groupe dans le tribunal, l'arrêt a été annulé.</ref> et sur la criminalité sexiste<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Martin|nom1=Dufresne|prénom2=Huguette|nom2=Dagenais|prénom3=Anne-Marie|nom3=Devreux|titre=Masculinisme et criminalité sexiste|périodique=Nouvelles questions féministes|volume=19|numéro=2-4|année=1998|issn=0248-4951|url texte=http://www.erudit.org/revue/RF/1998/v11/n2/058007ar.pdf|pages=125-137}}.</ref>.
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Certains{{Référence nécessaire|date=7 décembre 2022}} avancent que le masculinisme serait une démarche visant moins à défendre le droit des hommes qu'à lutter contre un féminisme ayant permis aux femmes {{citation|d'aller trop loin}}<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr|format=pdf |auteur=collectif |titre=Contre le masculinisme, petit guide d'autodéfense intellectuelle |url=https://m.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/contrele-masculinisme-web.pdf |site=centre-hubertine-auclert.fr|éditeur=Editions bambule |date=2013 }}.</ref>. Pour Mélissa Blais et Francis Dupuy-Déry, {{citation|il apparaît tout à fait ridicule (et scandaleux) d’affirmer que le féminisme est allé trop loin et que les hommes sont aujourd’hui sous le contrôle des féministes en particulier et des femmes en général}}<ref>{{article |auteur1=Mélissa Blais |auteur2=Francis Dupuis-Déri |titre= Antiféminisme : pas d'exception française |périodique=Travail, genre et sociétés |volume=2 |numéro=32 |pages=151-156 |année=2014 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2014-2-page-151.htm }}.</ref>.
 
Selon ''[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]'', les masculinistes « récupèrent les discours des féministes pour affirmer qu’à cause d’elles, les hommes sont devenus le nouveau sexe faible. Nostalgiques d’un patriarcat tout puissant, ils fédèrent de plus en plus d’adeptes »{{Référence nécessaire|date=7 décembre 2022}}. [[Warren Farrell]], professeur d'université américain considéré comme le père du mouvement masculiniste avec son livre de 1993 ''Le mythe de la domination masculine'', pense que « Les hommes gagnent plus, mais les femmes ont une vie plus équilibrée. Elles ont tort de penser que parce que les hommes gagnent plus, ils ont plus de pouvoir ». Le documentaire de [[Cassie Jaye]] ''[[The Red Pill]]'' met en avant les masculinistes les plus connus comme Paul Elam, activiste américain et misogyne, qui compare les «[[féminazie]]s» au [[Ku Klux Klan]] et « la même complainte » des témoignages avec les statistiques « 75% des suicides sont commis par des hommes, 93% des victimes d’accidents de travail sont des hommes, sans oublier la garde des enfants, trop souvent confiée à la mère, etc »{{Référence nécessaire|date=7 décembre 2022}}. Le sociologue américain [[Michael Kimmel]] qui ne nie pourtant pas le désarroi masculin et évoque les [[Angry white male]] dans un de ses ouvrages {{Référence nécessaire|date=7 décembre 2022}}et pense que « le féminisme est bon pour les hommes » est très critiqué par certains masculinistes{{Référence nécessaire|date=7 décembre 2022}}. Selon Caroline Dayer, spécialiste en [[discrimination]] et enseignante à l’[[Université de Genève]] les masculinistes « ne veulent pas l’égalité mais imposer une vision figée des rapports sociaux, qui participe à la volonté de maintien des privilèges, et s’apparente à des logiques [[Racisme|racistes]]. Leur idéologie se fonde sur l’[[androcentrisme]], c’est-à-dire que seuls les hommes et leur point de vue comptent. Ce discours est d’autant plus saillant dans un contexte de crise, pour barrer les avancées vers l’égalité concrète. »{{Référence nécessaire|date=7 décembre 2022}} Des anti féministes très médiatiques et s'identifiant comme masculinistes sont [[Donald Trump]] et [[Éric Zemmour]]. Selon l’anthropologue Mélanie Gourarier, « Faire croire à la disparition d’un âge d’or, d’une culture, d’une identité, est une ruse du pouvoir qui ne date pas d’hier. On trouve déjà des discours sur le masculin affaibli par les femmes au XVIIIe siècle, alors que les rapports de force ne se sont jamais inversés »<ref>[https://www.letemps.ch/societe/masculinistes-detestent-femmes Ces masculinistes qui détestent les femmes], Le Temps, 28/3/2017</ref>.
 
== Mouvements masculinistes ==