« Paralysie flasque aiguë » : différence entre les versions

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{{Infobox Maladie}}
[[File:Paralysie flasque aiguë acute flaccid myelitis US CDC graph 2018 fr.png|thumb|upright=1.8|Graphique montrant bien le caractère saisonnier des survenues de « ''paralysie flasque aigüeaiguë'' » telles que rapportées aux [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|CDC américains]] depuis le « pic » épidémiologique de [[2014]]. Dans l'hémisphère nord (ici aux États-Unis) le pic [[épidémie|épidémiologique]] semble toujours survenir en début d'[[automne]], ce qui laisse évoquer un facteur environnemental.]]
 
La '''paralysie flasque aigüeaiguë''' (ou '''PFA''' ou '''myélite flasque aiguë''' ou '''paralysie avec myélite antérieure''' ou '''syndrome de pseudo-polio'''<ref>Kira R (2018) ''Acute Flaccid Myelitis''. Brain and nerve= Shinkei kenkyu no shinpo, 70(2), 99-112.</ref>) est un [[syndrome]] ([[neurologique]]) rare mais grave<ref name="CDC_AFM">{{Ouvrage|auteur1=[[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies]]|titre=Acute flaccid myelitis|éditeur=|année=2018|isbn=|lire en ligne=https://www.cdc.gov/acute-flaccid-myelitis/index.html|consulté le=2018-10-08}}.</ref>, caractérisé par une [[inflammation]] aigüeaiguë des cellules de la corne de la [[moelle spinale]] ([[substance grise]]).
Une faiblesse des extrémités, généralement asymétrique, avec une prédominance proximale apparaitapparaît brutalement et se développe en moins de quatre jours. Le [[tonus musculaire]] diminue, jusqu'à une totale [[wikt:flascidité|flascidité]] du bras ou de la jambe souvent. Les [[Réflexe ostéotendineux|réflexes ostéotendineux]] profonds disparaissent sur les membres ou extrémités touchés. Des symptômes [[Moelle allongée|bulbaires]] peuvent survenir, mais l'[[Santé mentale|état mental]], les sensations et que les fonctions [[Vessie|vésicale]] et [[intestin]]ale sont généralement préservées.
 
Ce syndrome semble ne toucher que des [[enfant]]s, [[adolescent]]s ou très jeunes adultes. La maladie n’est pas nouvelle<ref name="CDC_AFM"/>, mais son incidence s’est fortement accrue depuis 2014 au moins<ref>Van Haren, K., Ayscue, P., Waubant, E., Clayton, A., Sheriff, H., Yagi, S., ... & Wadford, D. A. (2015). [https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2478202 ''Acute flaccid myelitis of unknown etiology in California, 2012-2015''] | Jama| 314(24), 2663-2671.</ref>, ce qui semble être nouveau<ref name="CDC_AFM"/> ; une forte augmentation de l'incidence de ce syndrome aux États-Unis en 2014 a conduit à la définition de ce nouveau terme (« Acute flaccid myelitis » ou AFM pour les anglophones).
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Un [[prodrome]] [[Maladie virale|viral]] est généralement associé. La vague de 2014 a coïncidé avec une hausse des maladies provoquées par l'[[entérovirus 68]], membre du genre ''[[Enterovirus]]'' (et donc lié au [[poliovirus]]). Cependant une étude effectuée auprès d'environ {{nobr|70 personnes}} atteintes de la maladie n'a révélé la présence de l'[[Entérovirus D68|EV-D68]] qu'une seule fois dans le [[liquide cérébrospinal]]. Un autre [[entérovirus]] [[Entérovirus A71|EV-A71]] a été retrouvé chez un malade<ref name=":0">{{Lien web|titre=Édition du soir Ouest France|url=https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/38548/reader/reader.html?t=1542216016672#!preferred/1/package/38548/pub/55825/page/4|site=www.ouest-france.fr|consulté le=2018-11-15}}.</ref>. De plus, il n'y a pas eu de pic de maladie causée par [[Entérovirus 68|EV-68]] en 2016. Un cas a été signalé qui pourrait être causé par un nouvel entérovirus C105 (découvert en 2010 chez deux patients, péruvien et congolais, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’un virus à large répartition<ref>Novel serotypes 105 and 116 are members of distinct subgroups of human enterovirus C. Lukashev AN, Drexler JF, Kotova VO, Amjaga EN, Reznik VI, Gmyl AP, Grard G, Taty Taty R, Trotsenko OE, Leroy EM, Drosten C J Gen Virol. 2012 Nov; 93(Pt 11):2357-62.</ref>{{,}}<ref>Mune M. Newly emerging C-105 entovirus genotype in acute respiratory disease in Cuba. In: ''Proceedings of the 4th World Conference on Virology''; 2014 Oct 6–8; San Antonio (Texas), USA. J Antivir Antiretrovir. 2014. {{p.|206}}.</ref>, actuellement difficile à détecter en laboratoire<ref> Horner, L. M., Poulter, M. D., Brenton, J. N., & Turner, R. B. (2015). [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4593451/ Acute flaccid paralysis associated with novel enterovirus C105]. ''Emerging infectious diseases'', 21(10), 1858.</ref>. En 2019, une étude prouve l'implication d'[[entérovirus]] non-polio dans la maladie<ref name=NM2019/>.
 
Une évaluation rapide est essentielle pour différencier la myélite flasque aigüeaiguë des autres causes traitables de la paralysie flasque aigüeaiguë, car des traitements éprouvés existent pour d'autres troubles.
 
Il n’existe ni vaccin ni traitement dédié. Une thérapie de soutien et une neurorééducation sont essentielles à la gestion de la PFA ; divers traitements immunomodulateurs ont été tentés mais sans efficacité démontrée. Les résultats à long terme varient considérablement (de la guérison à [[tétraplégie]] avec éventuel besoin d’une [[assistance respiratoire]])<ref name=gordon2018/>.
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* La maladie reste très rare (moins de 1 cas par million d’américains) mais en croissance avec des pics épidémiologiques en 2014, 2016 et 2018, toujours en fin d’[[été]] ou en [[automne]]. De l’été 2014 à mi {{date-|octobre 2018}}, 386 cas ont été confirmés par les [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|CDC américains]] (enfants et adolescents de moins de 18 ans dans 90 % des cas avec un âge moyen proche de 4 ans<ref>[https://www.cdc.gov/acute-flaccid-myelitis/ Portail des CDC américains consacré à la paralysie flasque aigüe]</ref>. Le nombre réel de cas est sans doute sous-estimé, la maladie pouvant être confondue avec d’autres cas de paralysies flasques.
 
En [[Europe]] en [[2016]] un rapport décrit 29 cas (dans 12 pays) de « myélite flasque aigüeaiguë » associés à l'[[Entérovirus D68]], également survenus en fin d’été ou en automne (le virus n’était présent dans le [[liquide cérébrospinal]] que chez 2 de ces patients)<ref>{{en}} Knoester, M., Helfferich, J., Poelman, R., Van Leer-Buter, C., Brouwer, O. F., Niesters, H. G., & 2016 EV-D68 AFM Working Group. (2018). « Twenty-Nine Cases of Enterovirus-D68 Associated Acute Flaccid Myelitis in Europe 2016; A Case Series and Epidemiologic Overview ». ''The Pediatric infectious disease journal''.</ref>, y compris dans le Nord de l’Europe, en Norvège<ref>{{en}} Pfeiffer, H. C., Bragstad, K., Skram, M. K., Dahl, H., Knudsen, P. K., Chawla, M. S., ... & Rojahn, A. E. (2015). [https://www.eurosurveillance.org/content/10.2807/1560-7917.ES2015.20.10.21062?crawler=true&mimetype=application/pdf « Two cases of acute severe flaccid myelitis associated with enterovirus D68 infection in children, Norway, autumn 2014 »]. ''Eurosurveillance'', 20(10), 21062.</ref>, précisant que ces cas que « ceux-ci ne représentent probablement que la partie visible de l’iceberg »<ref>{{en}} Knoester, Marjolein {{et al.}} on behalf of the 2016 EV-D68 AFM Working Group, « [https://journals.lww.com/pidj/Abstract/publishahead/Twenty_Nine_Cases_of_Enterovirus_D68_Associated.96532.aspx Twenty-Nine Cases of Enterovirus-D68 Associated Acute Flaccid Myelitis in Europe 2016; A Case Series and Epidemiologic Overview] », ''The Pediatric Infectious Disease Journal'', 18 septembre 2018</ref>.
 
== Signes et symptômes ==
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Les [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies]] (CDC) des États-Unis ont publié un premier résumé sur cette affection dans le cadre d'un avis de santé daté du {{date-|26 septembre 2014}}<ref name=HAN-00370>{{lien web|url=http://emergency.cdc.gov/han/han00370.asp|titre=Acute neurologic illness with focal limb weakness of unknown etiology in children|éditeur=Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|date=2014-09-26}}.</ref>:
 
En [[2014]] le CDPHE (Hôpital pour enfants du Colorado) et les CDC ont étudié neuf cas de [[maladie neurologique]] aigüeaiguë chez des patients identifiés du {{date-|9 août}} au {{date-|17 septembre 2014}}, âgés de 1 à {{nobr|18 ans}} (âge médian {{nobr|10 ans}}). La plupart étaient originaires de la région métropolitaine de [[Denver]]. Tous ont été hospitalisés. Les caractéristiques communes incluaient une faiblesse focale aigüeaiguë d’un membre et des résultats spécifiques sur l'[[imagerie par résonance magnétique]] (IRM) de la moelle épinière consistant en des lésions non-rehaussantes largement limitées à la [[Substance grise|matière grise]] (partie interne de la moelle épinière). Dans la plupart des cas, ces lésions couvraient plus d'un niveau de la moelle épinière. Certains présentaient également un dysfonctionnement aigu du [[nerf crânien]] avec corrélation en IRM des lésions du [[tronc cérébral]] non amplifiées. Aucun de ces enfants n’a présenté d’état mental altéré ni de [[convulsion]]s. Aucun ne présentait de lésions [[cortex cérébral|corticales]], sous-corticales, ganglionnaires de la base ou [[thalamique]]s à l’IRM. La plupart avaient contracté une maladie respiratoire [[fièvre|fébrile]] au cours des deux semaines précédant l'apparition de symptômes neurologiques. Dans la plupart des cas, les analyses du [[liquide cérébrospinal]] (LCS) ont révélé une [[pléocytose]] légère à modérée (augmentation du nombre de cellules dans le LCS compatible avec un processus inflammatoire ou infectieux.
 
Le CDC a demandé aux médecins américains de faire remonter des informations à propos de tous les cas répondant à quatre critères : patients diagnostiqués après le {{date-|1 août 2014}}, âgés de 21 ans maximum, montrant une faiblesse aigüeaiguë d’un membre, avec lésion de la moelle épinière largement limitée à la matière grise visualisée par IRM<ref name=HAN-00370/>{{,}}<ref name=Hurley />.
 
Au [[Texas]] un groupe a déclaré avoir observé en 2013 une tendance d'un à quatre cas par an présentant des caractéristiques similaires à celles de la poliomyélite<ref name=myelitis>{{lien web|url=https://myelitis.org/resources/update-on-outbreak-of-paralysis-in-us-acute-flaccid-myelitis/|titre=An Update on Outbreak of Paralysis in US: Acute Flaccid Myelitis|éditeur=The transverse myelitis association|date=2014-10-16}} (audio)</ref>.
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En [[2014]], tous les tests de [[liquide céphalo-rachidien|LCR]] ont été négatifs pour le [[virus du Nil occidental]] et pour les entérovirus ([[poliovirus]] compris).
 
Les échantillons [[Écouvillonnage nasopharyngé|nasopharyngés]] étaient positifs pour le rhinovirus / entérovirus (chez six de huit patients testés). Pour six cas positifs, quatre ont été typés EV-D68 et les deux autres sont en attente de résultat. Les tests d'autres échantillons sont toujours en cours. Huit enfants sur neuf ont été confirmés comme étant à jour en matière de vaccination contre la polio. Le vaccin contre la polio ne protègeraitprotégerait donc pas contre ce syndrome.
Des [[Épidémiologie|enquêtes épidémiologiques]] et analyses en laboratoire sur ces cas sont en cours.
 
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En réponse à la suggestion selon laquelle un entérovirus pourrait jour un rôle similaire à celui de la polio, Nath a déclaré que l’[[entérovirus 68]] était beaucoup moins virulent que le poliovirus et se propageait beaucoup plus lentement que lui et que, contrairement à ce qui se passe avec la polio, seuls quelques cas de [[paralysie]] ont été décrits par mille enfants infectés par l’entérovirus 68. Elle a aussi suggéré que les adultes souffrant de maladies respiratoires soient maintenant également évalués pour d’éventuels déficits neurologiques et que les maladies infectieuses soient considérées comme une cause possible quand des patients présentent des symptômes neurologiques<ref> {{Lien web |langue=en |titre=Les neurovirologues font un exposé sur une maladie neurologique mystérieuse | url = https://www.medscape.com/viewarticle/833403 | éditeur = Medscape | date = 2014-10-17 | auteur = Pauline Anderson}}.</ref>.
 
En [[2015]] Le séquençage [[métagénomique]] en profondeur du [[liquide cérébrospinal]] d’un groupe de 14 patients atteints de myélite aigüeaiguë flasque n'a pas mis en évidence de cause infectieuse autre que l'entérovirus D68 (identifié pour la première fois en [[1962]], essentiellement connu comme cause de maladie respiratoires, mais dont plusieurs variants sont connus<ref>Oberste MS, Maher K, Schnurr D, et al. Enterovirus 68 is associated with respiratory illness and shares biological features with both the enteroviruses and the rhinoviruses. J Gen Virol 2004; 85: 2577–84</ref>), ce qui plaide pour la responsabilité de cet entérovirus.
 
En [[2016]] un rapport décrit 29 cas (dans 12 pays) de « myélite flasque aigüeaiguë » associés à l'Entérovirus D68, également survenus en fin d’été ou en automne (le virus n’était présent dans le fluide cérébrospinal que chez 2 de ces patients)<ref> Knoester, M., Helfferich, J., Poelman, R., Van Leer-Buter, C., Brouwer, O. F., Niesters, H. G., & 2016 EV-D68 AFM Working Group. (2018). Twenty-Nine Cases of Enterovirus-D68 Associated Acute Flaccid Myelitis in Europe 2016; A Case Series and Epidemiologic Overview. ''The Pediatric infectious disease journal''.</ref>, y compris dans le nord de l’Europe, en Norvège<ref>Pfeiffer, H. C., Bragstad, K., Skram, M. K., Dahl, H., Knudsen, P. K., Chawla, M. S., ... & Rojahn, A. E. (2015). [https://www.eurosurveillance.org/content/10.2807/1560-7917.ES2015.20.10.21062?crawler=true&mimetype=application/pdf Two cases of acute severe flaccid myelitis associated with enterovirus D68 infection in children, Norway, autumn 2014]. Eurosurveillance, 20(10), 21062.</ref>, précisant que ces cas que "ceux-ci ne représentent probablement que la partie visible de l'iceberg"<ref>{{lien web|url=https://journals.lww.com/pidj/Abstract/publishahead/Twenty_Nine_Cases_of_Enterovirus_D68_Associated.96532.aspx|titre=Twenty-Nine Cases of Enterovirus-D68 Associated Acute Flaccid Myelitis in Europe 2016; A Case Series and Epidemiologic Overview|auteur=Knoester, Marjolein et al. on behalf of the 2016 EV-D68 AFM Working Group|éditeur=The Pediatric Infectious Disease Journal|date=2018-09-18}}.</ref>.
 
== Diagnostic ==
La « paralysie flasque aigüeaiguë » (ou PFA) est diagnostiquée en examinant le [[système nerveux]] du patient et les parties du corps affectées par une faiblesse brusquement apparue (chute du [[tonus musculaire]] et des réponses réflexes), sans oublier l'examen des images de la moelle épinière et éventuellement du cerveau par IRM (imagerie par résonance magnétique). Des tests de laboratoire portent sur le liquide céphalo-rachidien (le liquide qui entoure le cerveau et la moelle épinière). La conduction nerveuse (transmission des impulsions) peut aussi être évaluée<ref>{{lien web |titre=About Acute Flaccid Myelitis|url=https://www.cdc.gov/acute-flaccid-myelitis/about-afm.html |website=CDC |consulté le=10 octobre 2018}} {{PD-notice}}.</ref>.
 
Le cerveau peut présenter des anomalies, pouvant être distinguées de celles liées à l’[[Encéphalomyélite aiguë disséminée]] aussi dite ADEM (pour ''Acute disseminated encephalomyelitis'')<ref>Hopkins, S., Gordon-Lipkin, E., Van Haren, K., Santoro, J., Munoz-Arcos, L., Matesanz, S., ... & Banwell B (2018) « ''MRI Brain Abnormalities in Acute Flaccid Myelitis: Characteristics and Differentiation from Acute Disseminated Encephalomyelitis'' » (P5. 145) </ref>. Les images IRM de {{nobr|74 jeunes}} malades étudiées, montrent que le tronc cérébral présente souvent des extensions des lésions de la moelle épinière dans la médulla et les pons. Des lésions supratentorielles ont lors de cette étude été trouvées chez {{nobr|20 patients}} du groupe (27 %). Des lésions de la substance blanche sous-corticale touchaient 10 patients (13,5 %), la substance grise corticale présentait des lésions chez 7 des enfants (9,4 %), et des lésions thalamiques étaient visibles chez 6 enfants (8,1 %) alors que des noyaux gris centraux étaient visible chez trois enfants seulement (4 %). 5 présentaient des lésions au cervelet (6,7 % des cas). Contrairement à une idée reçue sur cette maladie l’état mental est parfois perturbé : 16 patients (20 % de ces cas) présentaient une léthargie. Aucun de ces enfants ne présentait de lésion de la substance blanche supratentorielle, qui est typique de l’ADEM n’a été observée. Les auteurs invitent à poser les diagnostics d'ADEM (Acute disseminated encephalomyelitis) avec prudence, surtout pour des cas de paralysie flasque avec lésions longitudinales visibles à l'IRM sur la moelle épinière, survenues à l'automne, lorsque l'incidence de la PFA augmente.
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== Prévention ==
Le rapport CDC MMWR recommande « pour prévenir les infections en général » que les personnes malades restent à leur domicile, se lavent bien et souvent les mains à l’eau savonneuse. Il faut aussi éviter les contacts étroits avec les malades (ex : toucher et serrer la main de malades) et nettoyer et désinfecter les surfaces fréquemment touchées<ref name=MMWR />.
À la différence de la polio, on ne dispose pas actuellement de vaccin contre la myélite flasque aigüeaiguë ni d’aucun traitement connu. On ne sait pas si les stéroïdes sont utiles ou nuisibles<ref name=Hurley>{{lien web|url=http://journals.lww.com/neurotodayonline/blog/breakingnews/pages/post.aspx?PostID=392|titre=Cases of acute flaccid myelitis in children suspected in multiple states, prompting comparisons to polio|série=Neurology News|éditeur=American Academy of Neurology|date=2014-10-21|auteur=Dan Hurley}}.</ref>.
Des techniques telles que la [[plasmaphérèse]], les [[Superfamille des immunoglobulines|immunoglobulines]] [[Injection intraveineuse|intraveineuses]] et des [[Antiviral|antiviraux]] expérimentaux ont été testés à titre expérimental, mais leur efficacité n'a pas été rapportée<ref name=myelitis/>.
 
Le {{date-|7 novembre 2014}}, le CDC a publié le rapport ''Considérations provisoires sur la gestion clinique des patients atteints de paralysie flasque aigüeaiguë'', sur la base des "« directives consensuelles tirées d'experts en maladies infectieuses, neurologie, pédiatrie, médecine de soins intensifs, épidémiologie de santé publique et virologie ». Selon Mark Sawyer (de l'American Academy of Pediatrics) qui a contribué à ce document, et qui est cité dans le bulletin d'information de l’organisation : il n'existe aucune preuve claire que des traitements visant à modifier le système immunitaire ([[Corticoïde|corticostéroïdes]], immunoglobuline, plasmaphérèse…) aient quelque effet bénéfique dans le cas de ce syndrome<ref name=AAP1112 />. La plasmaphérèse est même spécifiquement déconseillée car le potentiel de lésion est important en l'absence de toute preuve de bénéfice<ref name=AAP1112 />. Une transplantation de nerfs à partir des côtes et du diaphragme, réalisée dans les 8 à 12 mois suivant le début de la paralysie, a été rapportée<ref>{{lien web|url=https://www.cbsnews.com/news/doctors-pioneer-new-treatment-for-rare-polio-like-virus-acute-flaccid-myelitis-afm/|éditeur=CBS News|date=2018-10-11|titre=Doctors pioneer surgical treatment for rare, polio-like virus}}.</ref>.
 
== Épidémiologie ==
La réunion de la Société de neurologie pédiatrique du {{date-|23 octobre 2014}} a étudié la question d’éventuelles rechutes de myélite aigüeaiguë flasque l’année suivante ou Das le futur en fin d’été<ref name=Hurley-Atlantic>{{lien web|url=https://www.theatlantic.com/health/archive/2014/10/the-mysterious-polio-like-disease-affecting-american-kids/381869/|titre=The mysterious polio-like disease affecting American kids|série=The Atlantic|date=2014-10-24|auteur=Dan Hurley}}.</ref>.
 
Les entérovirus D68 et A71 semblent causer des symptômes neurologiques plus souvent que les autres entérovirus, mais ce sont des causes peu fréquentes de rhume<ref name=myelitis />{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.thedenverchannel.com/news/local-news/childrens-hospital-10th-colorado-child-has-paralysis-like-illness-may-be-tied-to-enterovirus-68|titre=Children's Hospital: 10th Colorado child has paralysis-like symptoms; may be tied to Enterovirus 68|éditeur=ABC 7 News Denver|auteur=Michael Smith}}.</ref>.
 
Une hypothèse est que des entérovirus causent des myélites aigüeaiguë flasques à bas taux depuis de nombreuses années, mais qu’elles ont été diagnostiquées à tort comme [[myélite transverse]] et que l'entérovirus D68 ait tout simplement été plus répandu en fin d’été et début d’automne 2014 aux États-Unis<ref name=myelitis />.
<br>Les CDC avaient confirmé {{nobr|538 cas}} d'entérovirus D68 infections dans {{nobr|43 états}}. Les CDC avaient déterminé et soumis à la GenBank des séquences génomiques complètes ou presque complètes pour trois souches connues du virus, qui sont "génétiquement apparentées aux souches de EV-D68 détectées au cours des années précédentes aux États-Unis, en Europe et en Asie<ref name=outbreaks>{{lien web|url=https://www.cdc.gov/non-polio-enterovirus/outbreaks/EV-D68-outbreaks.html|titre=Enterovirus D68 in the United States, 2014|éditeur=CDC|date=2014-10-24|consulté le=2017-09-08|archive-url=https://web.archive.org/web/20170908181106/https://www.cdc.gov/non-polio-enterovirus/outbreaks/ev-d68-outbreaks.html|archive-date=2017-09-08|dead-url=yes}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://aapnews.aappublications.org/content/early/2014/10/03/aapnews.20141003-1|titre=CDC continues investigation of neurologic illness; will issue guidelines|éditeur=AAP News/American Academy of Pediatrics|date=2014-10-03}}.</ref>.
 
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== Pistes de recherche ==
En [[2017]], un [[modèle animal]] murin (souris de laboratoire) a été proposé par Hixon & al. <ref name=Hixon2017>
Hixon AM & al. (2018) « A mouse model of paralytic myelitis caused by enterovirus D68. » |PLoS Pathog. 2017 Feb 23;13(2):e1006199. doi: 10.1371/journal.ppat.1006199. eCollection 2017 Feb. | [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28231269 résumé]</ref> pour l’étude de ce syndrome. Sept souches EV-D68 ont été testées pour leur capacité à induire une maladie neurologique chez la souris nouveau-né <ref name=Hixon2017/>. Quatre souches EV-D68 échantillonnées lors de l’épidémie de 2014 (sur cinq testées) ont provoqué chez les souris une maladie paralytique proche de la PFM humaines. L’une des souches de 2014, et les souches de Fermon et Rhyne, prototypes de EV-D68, datant de 1962, n’ont pas ou rarement provoqué de paralysie chez la souris<ref name=Hixon2017/>. Avec l’une des souches de 2014, des virus infectieux, des particules de virions et de génome viral ont été retrouvés dans la moelle épinière de souris paralysées. La maladie a pu être enclenchée par voie intramusculaire, intracérébrale, intraperitonealeintrapéritonéale et intranasale, à fréquence décroissante, rapidement associée à une infection et à une perte de motoneurones dans les cornes antérieures des segments de la moelle épinière correspondant aux membres paralysés<ref name=Hixon2017/>. Cette étude montre que des sérums immuns EV-D68, mais pas les sérums de souris normaux, protégeaient les souris du développement de la paralysie et de la mort lorsqu’administrées avant le test viral. Ce modèle semble donc pouvoir être utilisé pour la recherche de thérapies<ref name=Hixon2017/>.
 
L'entérovirus D68 (EV-D68) injecté par voie intraperitonealeintrapéritonéale à des souris âgées de dix jours et ne présentant pas de réponse à l’interféron. Une paralysie s'est développée dans les membres postérieurs<ref name=Morrey2018/>. Après six semaines de paralysie, les motoneurones étaient lésés ; le virus a été retrouvé dans les muscles jusqu’à la fin de la paralysie, en plus de la présence du virus dans la moelle épinière. 4 autres souris ont été infectées par voie intranasale toujours par l’EV-D68. Deux d’entre elles ont développé une paralysie des membres antérieurs<ref name=Morrey2018/>. Dans ces cas les membres affectés présentaient une maladie musculaire, mais aucune infection de la moelle épinière du liquide cérébro-spinal n’était détectée. L’EV-D68 semble donc pouvoir paralyser des muscles sans traces de virus dans la moelle épinière, comme on l’observe le plus souvent chez l’enfant humain infecté<ref name=Morrey2018>Morrey, J. D., Wang, H., Hurst, B. L., Zukor, K., Siddharthan, V., Van Wettere, A. J., ... & Tarbet, E. B. (2018). [https://www.mdpi.com/1999-4915/10/1/33/html Causation of Acute Flaccid Paralysis by Myelitis and Myositis in Enterovirus-D68 Infected Mice Deficient in Interferon αβ/γ Receptor Deficient Mice]. Viruses, 10(1), 33.</ref>.
 
Divers autres travaux de recherche visent à améliorer les tests moléculaires<ref>Wei, H. Y., Yeh, T. K., Hsieh, J. Y., Lin, I. P., & Yang, J. Y. (2018). « [https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1684118217302645 Updates on the molecular epidemiology of Enterovirus D68 after installation of screening test among acute flaccid paralysis patients in Taiwan ]». Journal of Microbiology, Immunology and Infection.</ref> et à préciser les causes du syndrome, proposer des médicaments ou thérapies non-médicamenteuses pertinentes pour soulager les patients ou déboucher sur un éventuel vaccin. Un vaccin ne peut être produit que si plusieurs souches d'entérovirus génétiquement proches causent effectivement une myélite aigüe flasque ; un vaccin pourrait éventuellement ne protéger que contre certaines formes de la maladie<ref name=myelitis/>.