« Histoire des Juifs en Belgique » : différence entre les versions

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=== Les premières années de l'État belge ===
L’[[indépendance de la Belgique]], proclamée en 1830, entraîne des évènements décisifs pour les communautés juives qui l’habitent : du point de vue politique, elle est motivée par une idéologie libérale qui a tôt fait de séparer l’État de l’Église, et d’abroger les discriminations antijuives dont le serment ''more judaico'' pluriséculaire<ref name="Schreiber"/> ; du point de vue démographique, près d’un tiers des Juifs hollandais font le choix de revenir sous la tutelle [[Orangisme (Belgique)|orangiste]], à l’instar des Juifs de France qui étaient retournés dans le giron de Louis XVIII en 1815, et les Juifs originaires d’Allemagne deviennent prépondérants dans la communauté. Plusieurs familles dont les [[Famille Bischoffsheim|Bischoffsheim]], [[Famille Oppenheim|Oppenheim]] ou {{page h' |Wiener}}, rejoints par les {{page h'|Errera}} de Venise et les [[Famille Lambert (banquiers)|Lambert]] de France, mettent leur fortune au service de la jeune nation belge<ref name=CS/>. Les Juifs venus d’Allemagne sont surreprésentés dans les instances communautaires, en particulier à la présidence du [[Consistoire central israélite de Belgique]], créé en 1832 pour assurer la liberté de culte et la prise en charge des salaires des ministres du culte par l’État garantie par la [[Constitution de la Belgique|constitution de 1831]] (son existence demeure cependant implicite jusqu’à sa reconnaissance par arrêté royal en 1876)<ref name=CS/>.
 
PlusieursLe famillesnouvel dontÉtat lesest [[Famille Bischoffsheim|Bischoffsheim]], [[Famille Oppenheim|Oppenheim]] ou {{page h' |Wiener}}, rejointssoutenu par lesdes {{pagefinanciers h'|Errera}}juifs de Venise et les [[Famille Lambert (banquiers)|Lambert]] de Franceétrangers, mettent leurqui fortuneparticiperont au service de la jeune nation belge<ref name=CS/>. Le nouvel État est soutenu dans son développement ferroviaire, minier et métallurgique du territoire belge<ref name=":22" />. Notamment, selon le journaliste [[Jo Gérard]], la [[famille Rothschild]] effectue des prêts cruciaux auprès du nouvel État en révolution<ref name=":3">Gérard, Jo. ''Ces juifs qui firent la Belgique'' . Braine-l’Alleud: J.-M. Collet, 1990</ref> et participe à la création de sa [[Banque de Belgique|banque nationale]]<ref name=":2" />. C'est aussi à cette époque que Bruxelles devint un centre financier international<ref name=":22" />. Le nouvel État libéral attire des jeunes entrepreneurs venus d'Allemagne, ceux-ci investissent en particulier dans le secteur de l'innovation, comme le domaine de l'[[électricité]], du [[chauffage au gaz]] ou de l'[[industrie chimique]]<ref name=":2" />. Leur contribution au développement de la Belgique estn’est aussipas seulement financière et industrielle intellectuelle: [[Adolphe Oppenheim]] est l’un des souscripteurs à la création de l’[[Université libre de Bruxelles]], [[Jonathan-Raphaël Bischoffsheim]] siège à la ville de Bruxelles où il crée le premier enseignement professionnel pour filles en 1864<ref>{{Lien web |titre=Institut Bischoffsheim {{!}} Instruction publique |url=https://instructionpublique.bruxelles.be/fr/etablissement/institut-bischoffsheim#:~:text=Histoire,dont%20il%20est%20le%20pr%C3%A9sident. |site=instructionpublique.bruxelles.be |consulté le=2020-06-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Dumoulin|prénom2=Els|nom2=Witte|prénom3=Eliane|nom3=Gubin|prénom4=Jean-Pierre|nom4=Nandrin|titre=Nouvelle histoire de Belgique : 1830-1905|éditeur=Editions Complexe|date=2005|isbn=978-2-8048-0066-6|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=JDqioekT5ZoC&pg=RA1-PA96&dq=Institut+Bischoffsheim+histoire&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwiyz7S5lajqAhWCsaQKHWRXAa4Q6AEwAHoECAUQAg#v=onepage&q=Institut%20Bischoffsheim%20histoire&f=false|consulté le=2020-06-29}}</ref>, puis au sénat pendant quinze ans, et [[Jacob Wiener]] devient le graveur du roi, réalisant le premier timbre belge. Comme autre exemple de cette intégration, le précurseur de l'[[histologie]], {{lien|lang=en|trad=Gottlieb Gluge|fr=Gottlieb Gluge}}, enseigne à l'Université libre de Bruxelles tout en étant médecin personnel du roi Léopold I<ref>{{Ouvrage|nom1=Schreiber, Jean-Philippe.|titre=Politique et religion : le Consistoire central israélite de Belgique au XIXe siècle|éditeur=Editions de l'Université de Bruxelles|date=1995|isbn=2-8004-1103-1|isbn2=978-2-8004-1103-3|oclc=33120991|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/33120991|consulté le=2021-01-13}}</ref> et le violoniste {{lien|lang=en|trad=Theodore Hauman|fr=Théodore Hauman}} connait un succès en tant que Belge<ref name=":26" />. C'est aussi à Bruxelles que [[Karl Marx]] se réfugie en 1845, et qu'il entretient des contacts étroits avec le philosophe [[Moses Hess]], qui s'y était également réfugié<ref>{{Lien web |titre=Moses Hess {{!}} Encyclopedia.com |url=https://www.encyclopedia.com/people/social-sciences-and-law/political-science-biographies/moses-hess |site=www.encyclopedia.com |consulté le=2021-04-20}}</ref>.
 
Après [[Coup d'État du 2 décembre 1851|le coup d'État de 1851]], le salon littéraire de Eugénie Oppenheim, femme de [[Joseph Oppenheim]], est fréquenté par l'[[intelligentsia]] française en exil, s'y retrouvent des artistes tel que [[Victor Hugo]], [[Eugène Delacroix]] ou [[Charles-Augustin Sainte-Beuve|Charles Augustin Sainte-Beuve]]. Celui de Marie Errera-Oppenheim accueille l'élite bruxelloise et celui d'Isabelle Errera-Goldschmidt accueille les intellectuels proches de l'[[Université libre de Bruxelles|Université libre]]<ref name="mfl" />.